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Lliga Regionalista

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Dîner organisé par la Lliga Regionalista en 1916.

La Lliga Regionalista (Ligue régionaliste) est un parti politique de Catalogne fondé en 1901 d’idéologie catalaniste, conservatrice et démocrate chrétienne.

Il fut le parti hégémonique du catalanisme jusqu'à l'avènement de la Seconde République en 1931[1], où il se trouva éclipsé par le succès des nationalistes d’Esquerra Republicana de Catalunya.

Dans ses rangs militèrent des hommes politiques d'envergure comme Joan Ventosa i Calvell, Enric Prat de la Riba, Francesc Cambó ou Ramon d'Abadal i Calderó.

Histoire

Le parti est apparu à la suite du triomphe des candidatures de Sebastià Torres, Albert Rusiñol, Bartomeu Robert et Lluís Domènech i Montaner aux élections générales de 1901.[réf. nécessaire]

Le parti est né de la fusion de l’Unió Regionalista (es) et du Centre Nacional Català (es)[1],[2], dans une période de radicalisation du catalanisme à la suite du « désastre » de 1898, qui signifie d’importantes pertes financières pour la bourgeoisie d’affaire[3]. Il réunissait surtout des membres de la moyenne bourgeoisie et des latifundistes[3].

Les idées du parti s’inscrivent dans la lignée du régénérationnisme espagnol : « il s’agissait […] de transformer l’État espagnol, mais Prat de la Riba pensait qu’avant de s’y atteler les Catalans devaient opérer un retour sur eux-mêmes et affirmer une conscience nationale qui leur donnerait l'élan nécessaire pour promouvoir cette œuvre de régénération de l'Espagne qui passait par le développement des pouvoirs régionaux et l'épanouissement des diverses nationalités de la péninsule »[4].

Sa principale réussite fut la création de la Mancommunauté de Catalogne le .

Le parti se montra passif[1], voire de connivence[2] avec le coup d’État de Miguel Primo de Rivera, en septembre 1923, qui mit fin au régime parlementaire de la Restauration et instaure une dictature. Francesc Cambó, authentique représentant de la haute bourgeoisie catalane désigné comme « le théoricien de la dictature espagnole » par le militant marxiste Maurín, justifia le coup d’État par la nécessité de maintenir l’ordre social subverti par le mouvement ouvrier[5],[6].

Néanmoins, dès le mois de septembre, le dictateur publia un décret relatif à la « défense de l’unité nationale » condamnant « le sentiment, la propagande et l’action séparatistes »[7]. Après que ses membres adressèrent une protestation au monarque, le parti fut interdit au mois de décembre suivant[2]. L’usage public de la langue catalane et les symboles catalans comme l'hymne et le drapeau furent interdits, puis finalement la Mancommunauté de Catalogne fut définitivement suspendue le 20 mars 1925[7],[8].

Médias

Le journal La Veu de Catalunya (1899-1936) fut son principal canal d'expression[2].

Cependant, il disposait d’autres organes de presse, comme la revue satirique ¡Cu-Cut!, qui est surtout passée à la postérité en raison d’incidents survenus en novembre 1905 au cours desquels un groupe d’officiers de la garnison de Barcelone mis à sac et incendia ses locaux.¡Cu-Cut! fut dissout en 1912 car son radicalisme ne servait plus les intérêts du parti, alors en pleine négocation avec le pouvoir central pour l’établissement de la Mancommunauté de provinces[9].

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Personnalité de la Lliga Regionalista.

Bibliographie

  • (es) Shlomo Ben-Ami (trad. de l'anglais), El cirujano de hierro. La dictadura de Primo de Rivera (1923-1930) [« Fascism from above: Dictatorship of Primo de Rivera in Spain »], Barcelone, RBA, (ISBN 978-84-9006-161-9)
  • Jordi Bonells (avec la collaboration de Manuel Frau), Les Nationalismes espagnols (1876-1978), Paris, Éditions du Temps, , 221 p. (ISBN 2-84274-182-X). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (ca) Charles E. Ehrlich, « «Per Catalunya i l’Espanya Gran». L’ofensiva del regionalisme català, 1911-1919 », dans Nacionalisme i política, Catarroja, Afers, coll. « fulls de recerca i pensament », (ISBN 84-86574-62-5), chap. 29.
  • [Martínez Vasseur 2002] Pilar Martínez Vasseur, « La question nationale et l’armée en Espagne au cours des XIXe et XXe siècles », dans Francisco Campuzano, Les Nationalismes espagnols (1876-1978), Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, (ISBN 978-2-84269-527-9)
  • (ca) Jesús Mestre i Campi (dir.), Diccionari d'història de Catalunya, Barcelone, Edicions 62, , 6e éd. (1re éd. 1992), 1147 p. (ISBN 978-84-412-1885-7), p. 618-619
  • (ca) Borja de Riquer, Lliga Regionalista : la burgesia catalana i el nacionalisme (1898-1904), Barcelone, Edicions 62,

Liens externes