Universalisme
L'universalisme est un concept qui permet d'étudier de faits et de doctrines qui sont communes au monde tout entier, ou à un groupe de personnes, considérées comme un tout, formant humanité. Le concept a été étudié par Hegel du point de vue métaphysique et par Auguste Comte du point de vue sociologique.
Définition
Lorsqu'il est utilisé dans le contexte de la philosophie éthique, le sens d'Universel fait référence à ce qui est vrai pour "tous les individus dans une situation similaire". Par exemple, dans la conception éthique issue de la philosophie des Lumières, les droits humains, tels que ceux énumérés dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 sont considérés comme étant des valeurs morales "Universelles", c'est à dire s'appliquant à l'ensemble de l'Humanité. La Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 s'inspire de ces principes[1].
Le mot universalisme renvoie à des doctrines qui étudient l'idée d'universalité, c'est à dire tout ce qui s'étend à l'univers tout entier, tel que le principe de gravitation universelle par exemple. Mais aussi, ce qui s'étend à un ensemble d'êtres ou d'idées. Il s'agit d'une logique, qui énonce une relation vraie entre un ensemble d'individus, par opposition au particularisme ; il peut aussi s'agir d'un sujet étudié dans toute son extension, et caractérisé de sujet universel[2].
Dans cette perspective, la pensée universaliste envisage que les êtres humains ne sont pas des personnes isolées mais des êtres sociaux, qui ont en elles le sentiment d'un tout en même temps qu'un sentiment de soi-même. C'est donc la nécessité d'unir au sentiment de soi-même, le sentiment d'autrui. L'individu isolé devient alors une abstraction[2].
L'universalité étudie les faits universaux, par opposition à l'individualisme, qui affirme que les faits sont simplement relatifs à la perspective d'un individu donné[3],[4].
L'universalisme a été explorés dans la philosophie analytique contemporaine.
Universalisme et libertés
En psychologie sociale, l'universalisme caractérise ce qui est considéré comme commun à tous les hommes et toutes les femmes. L'individu n'est pas une finalité, mais seulement une partie d'un ensemble. Ainsi la famille, la nation, sont des fragments du tout[2].
Lorsqu'il s'agit d'étudier la définition des libertés développées à l'époque moderne, l'universalisme et l'individualisme sont deux caractéristiques de cette modernité, au sens d'un moment de l'histoire constitué d'une libération à la fois sociale (collective) et individuelle[5].
La langue universelle, l'éducation universelle sont des exemples, de ce qui pourrait être commun à tous les êtres humains[2].
Lorsqu'il est utilisé dans le contexte de la philosophie éthique, le concept fait référence à ce qui est vrai pour "tous les individus dans une situation similaire". Par exemple, dans la conception éthique issue de la philosophie des Lumières, les droits humains, tels que ceux énumérés dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 sont considérés comme étant des valeurs morales "Universelles", c'est à dire s'appliquant à l'ensemble de l'Humanité. La Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 s'inspire de ces principes.[6]
Théologie
L'universalité est également un concept de théologie[7]. Il s'agit de la croyance selon laquelle le salut de Dieu est offert à tous les êtres humains. Une doctrine universaliste s'adresse à tous les hommes et toutes les femmes, sans les faire appartenir à un peuple ou à un groupe en particulier[2].
Voir aussi
Bibliographie
- Giovanni Busino, De l'universalisme, du relativisme et de la modernité, 1996
- Anne-Marie Dillens, Le pluralisme des valeurs : entre particulier et universel, Facultés universitaires Saint-Louis, 2004
- André Lalande, Société française de philosophie, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Paris, PUF, , 5e éd. (1re éd. 1902-1923) (BNF 32340446), « Universalisme (définition) », p. 1168.
- Gérard Lenclud, L'universalisme ou le pari de la raison : Anthropologie, histoire, psychologie, Le Seuil, 2013
- Jean-Claude Shanda Tonme, Réflexions sur l'universalisme, L'Harmattan, 2005
- Francis Wolff, Notre humanité : D'Aristote aux neurosciences, Fayard, coll. « Histoire de la pensée », , 396 p. (ISBN 978-2-2136-5134-7, lire en ligne)
- Francis Wolff (prix des Philosophiques d'Uriage 2018 (« Peut-on encore être humaniste ? »)), Trois Utopies Contemporaines, Fayard, coll. « Histoire de la pensée », , 184 p. (ISBN 978-2-2137-0508-8, lire en ligne)
- Francis Wolff, Plaidoyer pour l'universel : Fonder l'humanisme, Fayard, coll. « Histoire de la pensée », , 288 p. (ISBN 978-2-2137-1261-1, présentation en ligne, lire en ligne).
Articles connexes
- Conception du monde
- Humanisme
- Philosophie de l'histoire
- Universaux
- Universalisme moral
- Universaux linguistiques
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notes et références
- (en) « Philosophical Dictionary: Ubermensch-Utilitarianism » [archive du ], sur www.philosophypages.com
- André Lalande et Société française de philosophie 1947.
- « Relativism », sur Stanford Encyclopedia of Philosophy (consulté le )
- Bonnett, A. (2005). Anti-racism. Routledge.
- Vincent Citot, « Le processus historique de la Modernité et la possibilité de la liberté (universalisme et individualisme) », Le Philosophoire, no 25, , p. 35-76 (DOI 10.3917/phoir.025.0035, lire en ligne)
- « Philosophical Dictionary: Ubermensch-Utilitarianism » [archive du ], sur www.philosophypages.com
- BnF, « Universalisme (théologie) » (Notice rameau), sur Catalogue général