Milton Obote

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Milton Obote
Illustration.
Milton Obote en 1960.
Fonctions
Président de la république d'Ouganda

(4 ans, 7 mois et 10 jours)
Premier ministre Otema Allimadi
Prédécesseur Paulo Muwanga (secrétaire de la Commission militaire)
Successeur Bazilio Olara Okello (président du Conseil militaire)

(4 ans, 9 mois et 11 jours)
Prédécesseur Sir Edward Muteesa
Successeur Idi Amin Dada
Premier ministre d'Ouganda

(2 ans, 6 mois et 6 jours)
Chef de l'État Élisabeth II (1962-1963, reine)
Sir Edward Muteesa (1963-1966, président de la République)
Prédécesseur Poste créé
Successeur Otema Allimadi (indirectement)
Biographie
Nom de naissance Apolo Milton Obote
Date de naissance
Lieu de naissance Akoroko (Ouganda)
Date de décès (à 79 ans)
Lieu de décès Johannesburg
(Afrique du Sud)
Nationalité ougandaise
Parti politique Congrès du peuple ougandais
Conjoint Miria Obote

Milton Obote
Premiers ministres d'Ouganda
Présidents de la république d'Ouganda

Milton Obote ( - ) est un homme politique ougandais. Président de la république d'Ouganda à deux reprises, il est considéré comme le « père de l'indépendance » de son pays.

Il fonde le Congrès du peuple ougandais (UPC) en 1960. Après l'indépendance de l'Ouganda en 1962, il devient Premier ministre. En 1966, il remporte une lutte de pouvoir contre le roi Muteesa II et devient président, mettant en place un régime dictatorial avec l'UPC comme parti unique. Il est renversé par Idi Amin Dada dans un coup d'État en 1971 et s'installe en exil en Tanzanie.

À la suite du renversement d'Idi Amin lors de la guerre ougando-tanzanienne, il revient au pouvoir, en 1980, à l’issue d'une élection. L'opposition rejette le résultat et monte une guerre de brousse contre le gouvernement. Pendant la guerre, en 1985, Obote est renversé une seconde fois par un deuxième coup d'État. Il vit le reste de sa vie en exil.

Biographie

Enfance et éducation

Milton Obote naît à Akokoro, dans la région d'Apac (en) dans le nord de l'Ouganda. Il est le troisième de neuf enfants[1] d'un chef de tribu (en) du clan Oyima des Lango. En 1940, il intègre l'école missionnaire protestante de Lira, puis le lycée de Gulu, le Busoga College (en) et l'université Makerere. Il veut étudier le droit, qui n'est pas une matière proposée à l'université, et s'oriente finalement vers une filière artistique qui inclut des cours d'anglais et de géographie[2]. À l'université Makerere, il fait ses débuts militants. La raison de la fin de ses études n'est pas connue : selon les sources, il est renvoyé de l'établissement pour avoir participé à une grève étudiante, ou arrête ses études quand il ne reçoit pas la bourse dont il a besoin pour étudier le droit à l'étranger[3]. Il travaille dans le Buganda puis déménage au Kenya, où il est employé du bâtiment pour une entreprise d'ingénierie[4].

Débuts en politique

Alors qu'il est au Kenya, Obote s'implique dans le mouvement d'indépendance du Kenya. En 1956, il retourne en Ouganda et intègre le parti du Congrès national de l'Ouganda (en). En 1957, il est élu au conseil législatif local[5]. En 1959, le Congrès national de l'Ouganda se sépare en deux factions ; celle dirigée par Obote fusionne avec l'Union du peuple ougandais pour former le Congrès du peuple ougandais[6].

Obote représente le Congrès du peuple ougandais à la conférence constitutionnelle ougandaise (en) organisée à Lancaster House en 1961, aux côtés de A. G. Mehta (en). Cette conférence est organisée par le gouvernement britannique pour préparer l'indépendance ougandaise[7].

Premier ministre de l'Ouganda

De gauche à droite : Grace Ibingira (en), Obote et John Kakonge en 1962.

À l'approche des élections suivant l'indépendance de l'Ouganda, Obote forme une coalition avec Kabaka Yekka (en), le parti royaliste bougandais. Les deux partis ensemble forment une majorité parlemantaire et Obote devient premier ministre du pays le 25 avril 1962, nommé par le gouverneur-général de l'Ouganda Walter Coutts (en). L'année suivante, le poste de gouverneur-général est remplacé par un poste de président de cérémonie élu par le parlement. Muteesa II, le roi du Buganda, devient le président de cérémonie, tandis qu'Obote reste premier ministre[2].

En janvier 1964, une mutinerie a lieu à la caserne de Jinja, deuxième plus grande ville de l'Ouganda qui abrite le premier bataillon de l'armée ougandaise (1962-1971) (en). Plusieurs autres mutineries ont lieu dans d'autres pays d'Afrique de l'Est et toutes nécessitent une intervention de l'armée britannique. Avant l'arrivée des troupes, Obote envoie son ministre de la défense Felix Onama (en) négocier avec les mutinés. Onama est pris en otage et accepte plusieurs revendications, qui incluent une augmentation considérable des salaires et une promotion rapide de nombreux officiers, dont Idi Amin Dada[2].

En 1965, Obote interdit aux Kenyans d'accéder à des potes importants dans le gouvernement. En 1969, il ordonne l'expulsion des Kenyans vivant en Ouganda[8].

Pendant qu'il est premier ministre, Obote est impliqué dans le scandale de l'or (en), une affaire de contrebande d'or, en partenariat avec Idi Amin, à l'époque vice-commandant des forces armées ougandaises. Quand le Parlement demande la démission d'Amin et une enquête sur Obote, il suspend la constitution et se déclare président du pays en mars 1966 ; dans le cadre d'un état d'urgence, il a presque tous les droits. Plusieurs membres de son gouvernement, dirigeants de factions rivales au sein du parti, sont arrêtés et emprisonnés sans motif. Obote déclenche la crise de Mengo (en) en ordonnant une invasion armée du palais de Muteesa, et Muteesa part en exil[9]. En 1967, le parlement passe une nouvelle loi qui abolit la structure fédérale de la constitution signée à l'indépendance et donne tous les droits au président du pays[10].

Prise de pouvoir d'Idi Amin Dada

Il est chassé du pouvoir en 1971 lors d'un déplacement à Singapour pour une réunion du Commonwealth par son chef d'état major Idi Amin Dada avec l'appui de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Après la chute d'Idi Amin Dada en 1979 après 9 ans de terreur et de ruines, son parti emporte des élections générales, largement truquées, et Milton Obote reprend le pouvoir jusqu'en 1985. Mais le pays est miné par les guérillas dont la répression fera entre 200 000 et 300 000 morts dans un pays déjà exsangue. Le nord est la proie de milices fidèles à Amin Dada et le sud baganda est contrôlé assez largement par la National Resistance Army (NRA), dirigée par Yoweri Museveni. Obote n'arrive pas à redresser le pays, mène une politique répressive, instaure un parti unique et joue sur les rivalités ethniques. Il fâche l'armée en essayant d'y placer les seuls membres de sa tribu aux postes de commandement. Le chef d'état major, le général Tito Okello et le brigadier Olara Okelo profitent de ce mécontentement et le renversent en . Mais ce nouveau conseil militaire, prenant la tête du pays, ne résiste pas à la guérilla menée par Yoweri Museveni, qui s'empare du pouvoir six mois plus tard en .

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Obote vit alors en exil en Zambie, espérant toujours revenir jouer un rôle en Ouganda. Mais le gouvernement ougandais, mieux implanté que les précédents, et qui réussit à ramener la paix, est en position de force. S'il ne s'opposait pas au retour d'Obote, Yoweri Museveni lui demandait de se justifier concernant les 300 000 victimes de sa seconde présidence.

Souffrant de problèmes respiratoires, il est hospitalisé en Afrique du Sud où il meurt le lundi à 80 ans.

En reconnaissance de son rôle dans l'indépendance du pays, Yoweri Museveni lui accorde des obsèques nationales.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Milton Obote » (voir la liste des auteurs).

  1. (en) Milton Obote sur l’Encyclopædia Britannica
  2. a b et c (en) M. Louise Pirouet, « Obote, (Apolo) Milton (1925–2005) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press (lire en ligne Inscription nécessaire)
  3. (en) Andrew Mwenda, « I come from royal ancestry », sur The Monitor Online, (consulté le )
  4. (en) « How Milton Obote went from casual labourer to Father of the Nation », sur Pulse Uganda, (consulté le )
  5. "The Roots, Emergence, and Growth of the Uganda Peoples Congress, 1600–1985", Yoga Adhola, UPC Website.
  6. Ssebwami Javira, « Inside the life of President Milton Obote », sur UgStandard, (consulté le )
  7. (en) Uganda Constitutional Conference (1961: London), Uganda: Report of the Uganda Constitutional Conference, 1961 and text of the agreed draft of a new Buganda agreement initialled in London on 9th October, 1961, HMSO, (OCLC 14210279, lire en ligne)
  8. (en) Phares Mukasa Mutibwa, Uganda Since Independence: A Story of Unfulfilled Hopes, United Kingdom, C. Hurst & Co., , 65–70 p. (ISBN 978-1-85065-066-9, lire en ligne)
  9. (en-US) Andrew Mwenda, « The Last Word: From Obote's 1966 to Museveni's 2016 », sur The Independent Uganda, (consulté le )
  10. « Today in history: Obote becomes president », sur www.newvision.co.ug (consulté le )

Voir aussi

Liens externes