Stade
Un stade (du grec ancien στάδιον / stádion, du verbe ἵστημι / hístêmi, « se tenir droit et ferme ») est un équipement à but sportif.
Étymologie
pour les spectateurs et longue de 192,27 mètres (un stadion) soit 600 pieds d'Héraclès. Selon la légende, c'est Héraclès lui-même qui aurait fixé cette distance pour la course des Jeux olympiques. Par extension de sens, le stade devint l'unité de longueur servant à exprimer toute distance à parcourir.
Le plus ancien stade remonte à la Grèce antique. En Grèce, ces stades sont encore visibles de nos jours, à Olympie, où se déroulaient les Jeux Olympiques antiques, mais aussi à Delphes, à Némée et à l'Isthme de Corinthe.
Au Moyen-Âge, les compétitions sportives, en particulier les courses de chevaux, avaient lieu sur la place des villes. Avec le retour des Jeux olympiques, les villes organisatrices construisent des stades gigantesques pour servir de cadre aux cérémonies d'ouverture et de clôture, ainsi que pour des compétitions diverses, notamment d'athlétisme. Enfin, le mot "stade" est utilisé pour désigner des enceintes sportives pour les matchs et les entrainements de football, le sport le plus populaire du monde, qui nécessite de nombreuses places pour les spectateurs
Histoire
Dans la Grèce antique, le stade est une piste de course à pied longue de 600 pieds sur laquelle sont courues les épreuves athlétiques : le stadion (un stade), le diaulos (deux stades), la course en armes (deux à quinze stades) et le dolichos (course de fond de plusieurs stades). La longueur initiale est une mesure déterminée, selon la mythologie grecque, par Héraclès, fondateur légendaire des jeux olympiques antiques : elle correspond aux 600 pieds (192,27 mètres) que le héros aurait mis pour séparer la ligne de départ de celle de l'arrivée à l'occasion de la course qu'il organisa pour ses frères à Olympie ou, selon une autre version, elle correspond à la distance sur laquelle il aurait sprinté sans respirer[1],[2]. Cette unité de mesure varie d'une cité à l'autre.
Les Jeux panhelléniques, qui apparaissent selon la tradition au VIIIe siècle av. J.-C. sont étroitement liés à un culte religieux. Les entraînements et compétitions athlétiques se déroulent dans des équipements sportifs (stade, gymnase, palestre et hippodrome) intégrés dans ces sanctuaires. Au fil des siècles, ils s'éloignent des sanctuaires panhelléniques (Olympie, Delphes, Corinthe, Némée) et perdent leur lien avec le sacré, gagnant ainsi leur autonomie. Ce phénomène peut être associé à une certaine laïcisation des Jeux et une professionnalisation des athlètes (les aristocrates laissant progressivement la place à des mercenaires)[3].
De nos jours, le mot stade désigne un terrain de sport, destiné aux sports collectifs (football, rugby, cricket, etc.) ou individuels (athlétisme). Son plan « circo-rectangulaire » (piste rectiligne comportant des virages semi-circulaires) semble être le fruit d'un mariage entre l'archétype rectangulaire du stadion (espace destiné à la course et l'archétype de l'arène elliptique de l'amphithéâtre romain (espace destiné au combat), dans le but de favoriser les performances des athlètes (virages plus longs pour qu'ils ne soient pas trop freinés). La conception de tribunes pour les spectateurs obéit, comme celle de la piste, à des critères multifonctionnels (capacité, visibilité…). Selon les lieux et les époques, les édifices actuels ont emprunté tel ou tel caractère de ces deux archétypes architecturaux d'une grande richesse fonctionnelle, la combinaison de ces éléments donnant une très grande diversité de stades contemporains[4]…
La piste d'athlétisme fait normalement 400 mètres (norme internationale fixée pour les Jeux olympiques de 1948), soit deux fois 200 m, distance parfois moindre pour les stades plus petits[5].
Les virages, serrés au début du XXe siècle, ont été arrondis pour faciliter les performances des athlètes et permettre d'organiser d'autres épreuves athlétiques (lancers et sauts) à l'intérieur de la piste.
Divers
Par définition, en athlétisme, il existe deux types d'épreuves :
- les épreuves dites « en stade » ;
- les épreuves « hors-stade », c'est-à-dire toutes les courses sur route, trail, cross-country, etc.
Notes et références
Notes
- La piste rectiligne constitue un rectangle de 212 m. L'introduction dans le programme olympique, de la course du double stade (diaulos.l'apparition, de fait, de la piste circulaire constituée de deux lignes droites distinctes raccordées par des virages semi-circulaires. D'espace fini, la piste devient un espace de course sur des distances pouvant être infinies. Dès lors, la piste peut « s'émanciper » de la distance de course conventionnelle : le stade pourrait ne plus mesurer un stade}}. Cf François Vigneau, Les espaces du sport, Presses universitaires de France, , p. 32
Références
- Auguste Lespinas, Douze siècles de jeux à Olympie: de 776 avant J.-C. à 393 après J.-C., Vigot, , p. 90
- (en) Judith Swaddling, The ancient Olympic games, University of Texas Press, , p. 30
- (en) Colin Renfrew, « The Minoan–Mycenaean Origins of the Panhellenic Games », dans Wendy J. Raschke, The Archaeology of the Olympics.The Olympics and Other Festivals in Antiquity, University of Wisconsin Press, , p. 13-25
- François Vigneau, Les espaces du sport, Presses universitaires de France, , p. 32-33
- Les pistes d'athlétisme en salle font 200 m. Elles sont réalisées en bois avec des virages relevés. Une piste centrale permet de courir les 50 et 60 m plat et avec haies.
Annexes
Bibliographie
- Marc Perelman, L’Ère des stades : genèse et structure d’un espace historique (psychologie de masse et spectacle total), Infolio, 2010
- (en) Mark Golden, Sport in the Ancient World from A to Z, Londres, Routledge, , 184 p. (ISBN 0-415-24881-7)
- (en) David Gilman Romano, Athletics and Mathematics in Archaic Corinth : The Origins of the Greek Stadion, Philadelphie, American Philosophical Society, , 117 p. (ISBN 978-0-87169-206-1, lire en ligne).