Canis lupus lupus

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Canis lupus lupus

Canis lupus lupus est une des sous-espèces sauvages de Canis lupus. Canis lupus étant une espèce de canidés regroupant la plupart des loups, les chiens et les dingos, tous parfaitement interféconds. Il est également appelé loup eurasien, loup gris commun, loup européen, loup des Carpates, loup des steppes et loup de Chine[1].

Morphologie

La taille des loups d'Eurasie est sujette à des variations géographiques, les animaux de Russie et de Scandinavie étant plus grands et plus gros que ceux d'Europe occidentale[2]. Le plus grand a été tué après la Seconde Guerre mondiale dans la région de Kobelyakski de la région de Poltavski en RSS d'Ukraine, et pesait 86 kg. Bien que leur taille soit similaire à celle des loups de Russie centrale, les loups suédois et norvégiens ont tendance à être plus lourds et à avoir des épaules plus profondes[3],[4].

Répartition

À l'origine disséminé sur la plus grande partie de l'Eurasie, avec une limite méridionale délimitée par l'Himalaya, l'Hindou Kouch, le Kopet-Dag, le Caucase, la mer Noire, les Alpes, allant jusqu'à la péninsule Ibérique, et une limite septentrionale comprise entre 60° et 70° de latitude. Son aire de répartition s'est grandement réduite et on ne le retrouve presque plus dans les pays d'Europe de l'Ouest (hormis l'Espagne où il reste bien présent) et à l'est de la Chine. Actuellement, c'est le loup le plus commun dans le centre, l'est et le nord de Europe ainsi qu'en Asie.

Aujourd’hui le repeuplement de l'Europe de l'Ouest par le loup se fait un peu différemment des populations d'origine. La France et la Suisse ne sont pas (ou très peu) repeuplées par Canis lupus lupus mais principalement par Canis lupus italicus venu par le Sud, alors que Canis lupus lupus était la principale sous-espèce présente originellement dans ces deux pays. En revanche l'Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique sont actuellement repeuplés par Canis lupus lupus majoritairement, venu de l'Est, bien qu'il y ait par endroit un peu de mélange avec Canis lupus italicus (en Belgique par exemple). Canis lupus lupus reste toujours la principale sous-espèce présente en Espagne et au Portugal. Il n'est en effet jamais disparu en Espagne.

Comportement

Les loups gris vivent principalement en meutes, organisées selon une hiérarchie bien précise. Cette dernière est dictée par un couple, dit "dominant" ou "alpha", qui est en général le seul de la meute à procréer, et qui impose la soumission aux autres membres de la meute. C'est le chef de la meute qui ordonne le départ à la chasse, et c'est également lui qui se nourrit en premier lorsque la proie est abattue. Une meute se compose en général d'une dizaine d'individus, mais des meutes d'une trentaine d'individus ont déjà été observées[5]. Le loup communique en utilisant différentes vocalisations, afin d'échanger avec le reste de la meute : grognements, jappements, gémissements. Le moyen de communication le plus utilisé chez les loups reste cependant le hurlement : il sert à garder une certaine cohésion dans la meute, à la rassembler, et à avertir les autres membres de la meute en cas de danger.

Alimentation

Il s'agit d'un animal carnivore qui se nourrit de différentes espèces selon la taille de la meute. Il peut s'agir de cerfs, chevreuils, sangliers lorsque le groupe est petit. Il arrive parfois que les loups gris se nourrissent de très petites proies, telles que des marmottes, lièvres, renards, mais aussi de baies telles que des myrtilles et des airelles[5].

Pour les grosses meutes des régions septentrionales, les proies sont alors plus variées : élans, rennes, mouflons, chamois, lièvres, antilopes saïgas[réf. nécessaire].

Un loup adulte consomme en moyenne 17 % de son poids en viande par jour, soit de 4 à 5 kilos pour un loup européen, mais peut en consommer jusqu'à 8 kg puis jeûner quelques jours[6],[7].

Protection en Europe

Protection status in Europe

Le loup d'Eurasie et le loup d'Italie sont légalement protégés dans la plupart des pays européens, soit par une inscription aux annexes de la directive UE-FHH, soit par la Convention de Berne, ou les deux, selon qu'un pays est ou non signataire de la Convention de Berne.

Pour les États membres de l'UE, une demande de modification de l'inscription du loup dans les annexes de la directive « Habitats » doit être approuvée par la Division des grands carnivores de la Commission européenne, au sein de laquelle les membres du LCIE ont un rôle consultatif[8],[9]. Les États hors de l'UE qui sont signataires de la convention de Berne peuvent soumettre une demande correspondante de changement de statut de protection au comité permanent de la convention de Berne, au sein duquel le LCIE a également un rôle consultatif. Par exemple, la Suisse a présenté une telle demande en 2006, qui a été rejetée à l'époque[10]. En 2018, la Suisse a de nouveau demandé la réduction du statut de protection. En raison du comportement passif de l'Initiative des grands carnivores pour l'Europe (LCIE), le traitement de la demande est retardé[11],[12],[13].

(Voir aussi: État de conservation favorable pour le loup en Europe).

Conflits

En Allemagne entre 2000 et 2019, le nombre annuel d'attaques de loups sur des animaux de pâturage est passé de 0 à 890, tandis que le nombre d'animaux blessés et tués a augmenté à 2 900. L'expansion de la population des loups s'accompagne d'une augmentation des dégâts. La plupart des attaques se produisant sur des territoires où les éleveurs ne sont pas encore adaptés à leur présence. Les dommages dans ces régions diminuent après un ou deux ans, lorsque des mesures de protection des troupeaux sont mis en place[14].

Le loup gris commun dans la culture

Autres sous-espèces

Selon MSW :

  • Canis lupus altaicus (Noack, 1911)
  • Canis lupus argunensis Dybowski, 1922
  • Canis lupus canus de Sélys Longchamps, 1839
  • Canis lupus communis Dwigubski, 1804
  • Canis lupus deitanus Cabrera, 1907
  • Canis lupus desertorum Bogdanov, 1882
  • Canis lupus flavus Kerr, 1792
  • Canis lupus fulvus de Sélys Longchamps, 1839
  • Canis lupus italicus Altobello, 1921
  • Canis lupus kurjak Bolkay, 1925
  • Canis lupus lycaon Trouessart, 1910
  • Canis lupus major Ogérien, 1863
  • Canis lupus minor Ogerien, 1863
  • Canis lupus niger Hermann, 1804
  • Canis lupus orientalis (Wagner, 1841)
  • Canis lupus orientalis Dybowski, 1922
  • Canis lupus signatus Cabrera, 1907

Articles connexes

Liens externes

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Références

  1. « Le loup gris (Canis lupus) », sur Ensemble pour les animaux (consulté le )
  2. Jardine, William: The Naturalists Library, Mammalia, Vol. IX: Dogs
  3. Heptner, V. G., Naumov, N. P.: Mammals of the Soviet Union Vol.II Part 1a, SIRENIA AND CARNIVORA (Sea cows; Wolves and Bears) 1998
  4. Graves, Will, Valerius Geist: Wolves in Russia - Anxiety Through the Ages (2007)
  5. a et b Futura, « Loup gris », sur Futura (consulté le )
  6. Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire - Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, PLAN D'ACTION NATIONAL SUR LE LOUP 2008-2012, DANS LE CONTEXTE FRANÇAIS D'UNE ACTIVITE IMPORTANTE ET TRADITIONNELLE D'ELEVAGE, , 88 p. (lire en ligne), p. 29
  7. Le Point magazine, « Meutes, alimentation : le loup en chiffres », sur Le Point, (consulté le )
  8. Status of large carnivore populations in Europe 2012-2016
  9. Arten von EU-Rechtsvorschriften
  10. Bundesrat der Schweizer Regierung: Berner Konvention
  11. Elli Radinger: Berner Konvention: Schweiz beantragt Rückstufung des Schutzstatus des Wolfs
  12. Standing Committee: 38th meeting Strasbourg November 2018 Seite 9
  13. Standing Committee: List of decicions and adopted texts Seite 5, 7, 19
  14. (de) « Bundesweite Schadensstatistik » (consulté le ).