Hôtel des Célestins

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Hôtel des Célestins - Lycée des Célestins - Collège des Célestins
L'actuel collège des Célestins avec en arrière plan le parc homonyme.
Présentation
Destination initiale
Hôtel
Destination actuelle
Collège d'enseignement public
Fondation
Style
Art Déco
Architecte
Gilbert Bonnet
Matériau
béton
Inauguration
1er juillet 1929
Commanditaire
Michel Brun
Propriétaire
Département de l'Allier
Localisation
Commune
Vichy
Adresse
1 rue du Maréchal-Gallieni
Coordonnées
Carte

L'hôtel des Célestins est un ancien hôtel de Vichy (Allier), construit en 1929 dans un style art-déco. Il abrita le ministère de l'Intérieur pendant la Seconde Guerre mondiale sous l'État français puis fut transformé après guerre en lycée public pour filles, le lycée des Célestins puis en collège public mixte, l'actuel collège des Célestins. Le nom de Célestins vient de la proximité de l'ancien monastère des Célestins, qui a aussi donné son nom à la source de Vichy Célestins toute proche.

Il ne doit pas être confondu avec l'actuel spa-hôtel Les Célestins, construit en 1989, à la place de l'ancien hôtel Queen dans le quartier thermal de Vichy.

Localisation

L'hôtel/lycée/collège des Célestins se situe en bordure du Vieux Vichy, à l'angle de la rue du Maréchal-Lyautey et de la rue Gallieni, face à la petite place de la Victoire et à la médiathèque de la ville, non loin du pôle universitaire Lardy. Il donne sur le parc des Célestins, parc qui domine la source homonyme. Avec l'hôtel Mondial, il était un des seuls hôtels de grande taille non situé dans le quartier thermal de la ville[1].

À l'époque de l'hôtel, le bâtiment était dans un environnement plus thermal, puisque était encore actif les bains et la source Lardy (à l'actuel emplacement du pôle universitaire) et la source Dubois (à l'actuel emplacement de la médiathèque).

Caractéristiques

Bâtiment d'angle aigu de huit étages, avec les trois derniers étages en retrait, il est construit en béton dans un style Art déco. L'entrée se situait alors rue de Nîmes (actuelle rue du Maréchal-Lyautey), protégée par une grande marquise. Le hall, le salon et la salle à manger étaient ornés de fer forgés, de vitraux dont certains de Francis Chigot et de luminaires de même style.

L'hôtel offrait 160 chambres, toutes avec le chauffage central, la plupart équipées de cabinet de toilettes et de WC. Le sous-sol était principalement occupé par la cuisine organisée de manière très rationnelle pour l'époque avec une pâtisserie, une chambre froide, un garde-manger, une cave à vins et une cave à champagne, un réfectoire pour le personnel, une laverie, une lingerie et des soutes à charbon.

60 personnes étaient employées par l'hôtel dont 9 cuisiniers, 1 caviste, 2 grooms et deux chasseurs (qui effectuaient les courses dans la ville pour les clients).

Plusieurs éléments originaux de l'hôtel subsiste dans le collège aujourd'hui. À l'extérieur, façades, moulures et garde-fous et portes en fer forgés ont été conservées ainsi qu'à l'intérieur, la rampe d'escalier (avec quelques modifications), les luminaires du rez-de-chaussée et des vitraux

Une grande peinture contemporaine murale d'une trentaine de mètres de haut représentant une envolée de feuilles dorées sur un fond bleu a été peinte par Valérie Brunel sur la façade aveugle du lycée.

Histoire

Anciens hôtels

L'ancien hôtel des Célestins (au centre) vu depuis la place du Château-d'eau (actuelle place de la Victoire) avec en arrière plan, à gauche, le parc des Célestins
Extrait du plan de Vichy du colonel Lapie réalisé en 1846 où l'emplacement de l'hôtel apparait au centre.

On retrouve trace d'un hôtel des Célestins à cet emplacement sur le plan de Vichy de 1846[1]. L'hôtel reste en activité car on en trouve trace dans différents plans ou guides successifs de la ville: plan Piesse de 1854, guide Bougarel de 1863 et le guide du docteur Barthez de 1865. Il change plusieurs fois de propriétaires, un dénommé Pouchol en est propriétaire en 1863, puis Michel Gabriel en 1865[1]. En 1908, Michel Brun en fait l'acquisition. Il le fait surélever par l'architecte Fleury[Note 1]. L'hôtel comprend alors trois étages avec balcons plus un étage de combles. L'hôtel a son entrée rue de Nimes (actuel rue du Maréchal-Lyautey) avec une terrasse en partie protégée par une marquise et faisant face à la source Dubois (emplacement aujourd'hui occupé par la médiathèque Valéry-Larbaud)[1]. L'autre façade de l'hôtel donnant sur le parc des Célestins[1]. Une petite maison en angle sépare alors l'hôtel de la place du Château-d'eau (actuelle place de la Victoire).

Hôtel moderne 1929-1942

En novembre 1927, en début de soirée, un important incendie se déclare dans les combles de l'hôtel et ravage les étages supérieurs. Les étages inférieurs sont eux sérieusement abimés par l'eau qui a du être déversée pour éteindre l'incendie[1]. Le propriétaire décide de détruire ce qui reste et de reconstruire un hôtel neuf, plus grand que l'ancien. Il racheta la maison qui faisait l'angle avec la place de la Victoire et la fit raser[1]. Il choisit Gilbert Bonnet[Note 2], un architecte vichyssois, qui va construire un grand hôtel en angle, haut de huit étages dans le style Art déco de l'époque, avec les derniers étages en retrait. Il ouvre le après deux ans de construction[1]. L'hôtel change de standing par rapport au précédent et se trouve classé en 1re catégorie[1]. De 1931 jusqu'à 1939, il sera également bien noté par le Guide Michelin. En 1936, Maurice Brun meurt en pleine saison thermale et son épouse, Paule Brun, reprend alors la direction de l'hôtel[1].

Seconde Guerre mondiale

À partir de 1942, l'hôtel qui avait échappé aux réquisitions de l'été 1940 pour installer les différentes administrations transférées de Paris à Vichy, est à son tour réquisitionné pour y installer le secrétariat d'État à l'Intérieur[Note 3],[2].

Il va être successivement et/ou en même temps occupé par le secrétariat d'État à l'Intérieur, le secrétariat général pour la Police, le secrétariat général pour l'Administration, les Renseignements généraux, l'inspection des Camps et d'internement du territoire, le service de la Circulation et la direction des Journaux officiels.

En 1945, il devient pour quelques mois un hôpital complémentaire[1].

Après guerre : lycée de jeunes filles puis collège

À la Libération, un lycée de jeunes filles est créé à Vichy comme annexe du lycée de jeunes filles Jeanne d'Arc de Clermont-Ferrand et provisoirement abrité à l'hôtel La Restauration[1]. À partir d'octobre 1946, le lycée de jeunes filles emménage dans l'hôtel des Célestins. Il devient alors lycée d'État. L'internat du lycée s'installe lui à l'hôtel Florida (aujourd'hui détruit), rue de la Source-de-l'Hôpital[1]. En 1963, le lycée de Presles (actuel lycée Albert-Londres), à limite communale entre Vichy et Cusset, est construit et les élèves des classes du lycée des Célestins y sont transférées, le nouveau lycée étant mixte[1]. Ne restent alors aux Célestins que les élèves du premier cycle (collège). À la rentrée de 1966, les Célestins devinrent un collège d'enseignement secondaire (CES) théoriquement mixte (il restera un collège de filles encore plusieurs années). En 1996 et 1998, le bâtiment va subir d'importants travaux pour rendre plus fonctionnel et le mettre aux normes de sécurité. Les espaces sont redistribués dans les étages et l'escalier du rez-de-chaussée est élargi et déplacé.

Personnalités ayant fréquenté le lycée

  • Nolwenn Leroy (née en 1982), chanteuse, elle fut élève au collège des Célestins lorsqu'elle habitait Saint-Yorre[3].

Notes

  1. Fleury construira plus tard à Vichy les Galeries parisiennes et l'hôtel Rivoli.
  2. Gilbert Bonnet construira plusieurs hôtels dans Vichy dont l'hôtel du Centre et L'Ermitage.
  3. En 1942, les services suivants s'installent à l'hôtel des Célestins : Service du Secrétariat, Secrétariat général pour l'Administration, Secrétariat général pour la Police, Service des renseignements généraux, Inspection générale des camps et centres d'internement du territoire, Service de la circulation, Service social et Direction des Journaux officiels. Le service de police judiciaire et la Sureté nationale se trouvaient eux à l'hôtel Bellevue, au 40 boulevard National (aujourd'hui boulevard des États-Unis) et la police des Sociétés secrètes (lutte contre la franc-maçonnerie) et la police anti-communiste au 11 rue Hubert-Colombier.

Références

  1. a b c d e f g h i j k l m et n Jacques Cousseau, Palaces et grands hôtels de Vichy : L'hôtellerie triomphante des XIXe et XXe siècles dans la reine des villes d'eaux, t. 2, Champétières, éditions de la Montmarie, , 192 p. (ISBN 978-2-915841-55-8), « Les Célestins », p. 49 à 57.
  2. Pierre Broustine, Claude Delbergé, Jean Gouat et Léon Maupertuis, Vichy réquisitionné... : Utilisation de ses capacités d'hébergement, 1870-1871, 1914-1918, 1939-1945, Vichy, Mairie de Vichy, , 130 p., p. 57.
  3. "Quand Nolwenn Leroy soutient la candidature de Vichy au patrimoine mondial de l'UNESCO", France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, 23 avril 2019

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Lien externe