1953

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Calendriers

Cette page concerne l'année 1953 du calendrier grégorien.

Événements

Afrique

  • 8 avril : Le leader nationaliste kenyan Jomo Kenyatta est condamné à 7 ans de prison pour sa participation dans l'organisation de la révolte des Mau Mau.
  • 10 août : Les Britanniques créent la fédération de Fédération de Rhodésie et du Nyasaland, assurant aux 290 000 Blancs une position dominante, alors que les minorités asiatiques ont un rôle important dans l’économie et que les Noirs sont les plus nombreux (7,5 millions). Le Nyassaland African Congress (NAC) s’oppose vivement à cette fédération (fin le 31 décembre 1963).
  • 15 août : Le Glaoui, pacha de Marrakech, soutenu par les colons et l’administration, prend la tête d’un mouvement d’opposition antidynastique et fait proclamer un nouveau chef religieux au Maroc, Ben Arafa.
  • 20 août : Arrestation et exil sur ordre de la Résidence française du sultan du Maroc Sidi Mohammed ben Youssef pour avoir préconisé une révision du régime du Protectorat au détriment de l’autorité française. Il est remplacé par Ben Arafa, qui n’aura aucune autorité. Grave déterioration des rapports franco-marocains. Le terrorisme anti-européen et la répression policière se développent.
  • Exil du kabaka Mutesa II, autorité suprême bugandaise, pour deux ans. Un parti se forme, le Kabaka Yekka, pour le soutenir. État d’urgence.
  • Famine au Tanganyika (fin en 1954).
  • Sécheresse et famine en Éthiopie.
  • Hailé Sélassié Ier signe avec les États-Unis un traité de défense mutuelle. Ils lui apportent une aide pour la reconstruction du pays.
  • Création de la colonie du Niger.
  • VIe Congrès panafricain de Kumasi, organisé par Kwame Nkrumah.
  • Grève en Guinée.
  • Révolte à São Tomé. Répression.
  • Les étudiants parlent, brochure édité chez Présence Africaine qui exige l’indépendance.
  • Plans de développements dans les colonies portugaises (1953-1958 et 1959-1964).
  • Fondation du comité France-Maghreb par Louis Massignon, qui cherche à rapprocher christianisme et islam.
  • Oran compte 119 000 musulmans et 173 000 Européens. 282 musulmans sont scolarisés dans l’enseignement secondaire, pour 5836 européens.

Amériques

  • Mexique : obtention du droit de vote féminin

États-Unis

  • 7 janvier : le président Harry Truman révèle que les États-Unis possèdent la bombe à hydrogène quelques jours avant de terminer son mandat à la présidence. Il prévient qu’une guerre entraînerait la destruction de l’URSS (Stratégie des représailles massives, 1953-1954). L’explosion moins d’un an après d’une bombe thermonucléaire soviétique inaugure l’ère de l’ « équilibre de la terreur ».
  • 20 janvier : Début de la présidence républicaine de Dwight D. Eisenhower (fin en 1961). John Foster Dulles est nommé secrétaire d’État.
    • L’Administration Eisenhower choisit la « voie moyenne » du « conservatisme progressiste ». Son premier cabinet, composé de businessman (huit millionnaires et un plombier), souhaite renouer avec le libéralisme économique quasi-total, le gouvernement n’assurant que la stabilité monétaire. Il réussit à supprimer sans effets désastreux le contrôle des prix et des salaires dès les premiers mois, mais la récession qu’entraîne la fin de la guerre de Corée le contraint, devant l’ampleur du chômage (3,8 millions, 6% de la population active), à des réductions fiscales peu compatibles avec son objectif d’équilibre budgétaire (3100 millions de déficit en 1953/1954, 4200 en 1954/1955).
  • 19 juin : Ethel et Julius Rosenberg sont exécutés sur la chaise électrique à la prison de Sing Sing. Ils étaient accusés d'avoir livré, en 1944, aux Soviétiques des secrets atomiques en provenance du Laboratoire national de Los Alamos, où ils travaillaient.
  • 27 juillet : Armistice en Corée consacrant le statu quo ante. Les États-Unis ont perdu 30 000 hommes et 115 000 ont été blessés.
  • La majeure partie de l’aide américaine se dirige vers les pays en voie de développement (23 milliards de dollars sur 27 de 1953 à 1961).
  • Le prix Nobel de la paix est attribué à l'américain George Marshall.

Asie & monde indien

  • L’Inde reconnaît le rattachement du Tibet à la Chine, et retire les garnisons qu’elle maintenait à la frontière tibétaine. Le dalaï-lama est élu vice-président du Congrès national du peuple, qui constitue l’assemblée législative chinoise.
  • L’Inde invite le dalaï-lama à venir assister aux cérémonies qui commémorent le 2600e anniversaire de la naissance du Bouddha. Les relations entre l’Inde et la Chine se détériorent.
  • Une commission est chargée du redécoupage des États de l’Inde sur une base linguistique (1953-1956). Constitution de l’Andhra Pradesh.
  • L’Inde se tourne vers l’Union soviétique pour contrebalancer l’alliance américano-pakistanaise. Entre 1953 et 1959, le volume des échanges entre les deux pays est multiplié par quinze.
  • La mission militaire hollandaise en Indonésie, accusée de soutenir certains mouvements hostiles au gouvernement républicain est dissoute. Toutes les conférences qui doivent décider du sort de la Nouvelle-Guinée occidentale échouent.
  • Accroissement de l’aide sino-soviétique au Việt Minh à la fin de la guerre de Corée.

Europe

Europe de l'Est

  • 14 janvier : Tito devient le président de la République fédérale populaire de Yougoslavie.
  • 5 mars : La mort de Staline, les conflits ouvriers et le mécontentement des agriculteurs, des intellectuels et des étudiants amenent les dirigeants tchécoslovaques à libéraliser le régime.
  • 21 mars : Antonín Zápotocký devient président de la république tchécoslovaque.
  • 16-17 juin : Émeutes de Berlin-Est. L’état de siège est proclamé. Malgré l’intervention des blindés soviétiques, l’insurrection d’étend à d’autres villes et notamment à Leipzig (17 juin).
  • 23 juin : Pour apaiser la situation, le gouvernement est-allemand procède à la révision des normes de productivité qui avaient étés le principal facteur de l’insurrection de Berlin-Est.
  • 2 juillet : Démission du Premier ministre hongrois Mátyás Rákosi.
  • 4 juillet : Le nouveau Premier ministre hongrois, Imre Nagy, annonce un « nouveau cours politique pour son pays ». Le nouveau gouvernement hongrois libéralise certains aspects de sa politique. Imre Nagy lance un nouveau programme économique moins strict (développement de l’agriculture et des industries de biens de consommation, arrêt de la collectivation forcée) et le gouvernement accorde l’amnistie à certains prisonniers et supprime les camps d’internement. Les réformistes se heurtent aux staliniens au sein du parti que Rákosi continu de diriger.
  • 25 septembre : Le cardinal Stefan Wyszyński, archevêque de Varsovie et primat de Pologne, est interné dans un monastère (fin en 1956).
  • Le 23 octobre : début de l'insurrection en Hongrie.
  • L’Union soviétique et les pays du Pacte de Varsovie reprennent les relations diplomatiques avec la Yougoslavie.
  • En Yougoslavie, la taille maximale des parcelles privées est limitée à 10 ha.
  • Les artistes, les intellectuels, les étudiants et les ouvriers polonais exigent des réformes gouvernementales et une plus grande liberté vis-à-vis de l’URSS.
URSS
  • 12 janvier : Arrestation à Moscou de neuf « médecins terroristes », presque tous Juifs, accusés d’avoir attenté à la vie de plusieurs dirigeant soviétiques. L’annonce de ce « complot des blouses blanches » marque le début d’une campagne antisémite.
  • 12 février : L'URSS rompt ses relations diplomatiques avec Israël.
  • 5 mars : Mort de Joseph Staline.
  • 14 mars : Nikita Khrouchtchev devient secrétaire du Comité central du PCUS, au sein d'une direction collégiale. Il succède à Staline à partir du 20 mars.
  • 28 mars : Annonce d’une large amnistie. Une direction collégiale prend les commandes du pays : Gheorghi Malenkov, élu secrétaire du parti, à la présidence du conseil (fin en 1955), Molotov aux Affaires étrangères, Lavrenti Beria à l’Intérieur (fin en juin), Vorochilov à la présidence du présidium du Soviet suprême, Nikolaï Boulganine et Lazare Kaganovitch aux postes de vice-premiers ministres.
  • 12 août : L'URSS fait exploser sa première bombe H.
  • 7 septembre : Nikita Khrouchtchev est nommé premier secrétaire du PCUS. Il succède à Malenkov. L’adoption par le Comité central de son rapport sur la réorganisation de l’agriculture et de l’élevage marque la fin de l’ère stalinienne sur le plan économique.
  • 26 juin : Beria est éliminé pour activités criminelles et contraires au parti. Il est jugé, condamné à mort et exécuté le 23 décembre. Plusieurs autres hauts dignitaires, amis de Beria, seront exécutés en 1954.

Europe de l'Ouest

Italie
  • Le Parlement approuve la nouvelle loi électorale malgré une forte opposition des socialistes et des communistes (« loi escroc »). Le parti ou les partis apparentés ayant la majorité des voix auront 60% des sièges.
  • Le socialiste Pietro Nenni propose de participer à une expérience gouvernementale d’ouverture à gauche avec la Démocratie chrétienne.
  • La Démocratie chrétienne, divisée par son aile droite, perd une quarantaine de députés aux élections (40% des votes). Elle n’obtient que 48,9 % des voix avec ses alliés et ne peut bénéficier de la loi majoritaire. Alcide De Gasperi constitue son huitième gouvernement puis préfère se retirer après un vote défavorable du Parlement. La voie est ouverte à l’aile droite de la DC dont les principaux dirigeants, Pella, Scelba et Segni se succèdent à la présidence du Conseil. Incapable de résister aux pressions des catholiques ou des classes dirigeantes, ils s’enlisent dans un immobilisme parfois teinté de relents fascistes. Les Italiens se désintéressent de plus en plus de la vie politique.
  • 17 août : Giuseppe Pella, président du Conseil (fin le 12 janvier 1954).
  • 13 septembre : Lors d’un discours au Capitole, Pella propose un plébiscite dans l’ensemble du territoire libre de Trieste (TLT) pour connaître la volonté des habitants.
  • 8 octobre : Par une déclaration conjointe, Britanniques et Américains affirment vouloir rendre au Italiens l’administration de la zone A du Territoire libre de Trieste.
  • 4-6 novembre : Trieste est le théâtre de sanglantes manifestations, violemment réprimées par la police anglo-américaine.
  • Fortes inégalités soulignée par une commission parlementaire sur la misère : le revenu moyen par tête d’habitant et de 349 000 lires à Milan et de 66 563 à Agrigente. 5 millions de petits exploitants se partagent 874 949 ha tandis que 520 propriétaires se partagent 875 701 ha. Le revenu par tête des Italiens est environ de 40% de celui des Français, de 35% de celui des Belges, de 60% de celui des Allemands. L’émigration se poursuit avec 150 000 départs par an.
France

Océanie & Pacifique

Proche-Orient & monde arabo-musulman

  • Janvier, Syrie : Les opposants Hourani, Bitar et Aflaq s’enfuient au Liban. Le parti de Hourani et le Ba’th décident de fusionner.
  • 2 mai :
  • Mai : Voyage au Moyen-Orient du secrétaire d’État américain John Foster Dulles, qui prône la conclusion d’alliance avec les pays arabes se démarquant nettement des traditionnelles relations entre l’Orient arabe et les puissances coloniales.
  • 18 juin : Le Général Mohammed Naguib proclame la République en Égypte. La Grande Bretagne accepte de retirer ses troupes de la zone du canal de Suez et de hâter l’émancipation du Soudan.
  • 11 juillet : Adib Chichakli est élu président de la république de Syrie avec 99,6% des voix.
    • Chichakli propose l’ouverture de négociations secrètes avec Israël. Il accepte la réinstallation de 80 000 réfugiés palestiniens en Syrie et suggère un partage de la zone démilitarisée du lac de Tibériade. Israël refuse ce compromis qui permettrait un retour de la Syrie dans la zone du Jourdain.
  • 19 août : Violentes émeutes à Téhéran. Les partisans du chah Mohammad Reza Pahlavi, soutenus par la CIA, renversent le leader nationaliste iranien Mohammad Mossadegh qui est arrêté. Le chah, qui s’était réfugié à Rome, rentre à Téhéran.
  • 28 août : Les infiltrations de réfugiés palestiniens sur le territoire hébreux à partir de la Cisjordanie se transforment en véritables opérations de commando. L’armée israélienne constitue une unité militaire irrégulière, l’unité 101, commandée par Ariel Sharon, et destinée à opérer des coups de forces sur le territoire jordanien. En octobre, un raid de l’unité 101 cause la mort de 63 Arabes. À partir de l’été 1954, la légion arabe parvient à contrôler les infiltrations palestiniennes et les raids israéliens cessent.
  • Août : Plan Johnston, présenté par l’ambassadeur américain pour parvenir à une entente israélo-arabe par le biais de la gestion des eaux. Tous les cours d’eaux du nord seraient regroupés vers le lac de Tibériade d’où partiraient les réseaux d’irrigation vers le sud. Le stock d’eau constitué serait réparti entre Israël, la Syrie et la Jordanie. Israël réclame une part plus importante, incluant les eaux du Litani au Liban. Les États arabes refusent dans la mesure où tous les cours d’eau sont sur leurs territoires.
  • Septembre : Israël installe un kibboutz dans la bande démilitarisée d’el-Auja et revendique la souveraineté du territoire.
  • 4 octobre : Démission du Premier ministre israélien, David Ben Gourion.
  • 9 octobre : Première base de l'OTAN en Turquie.
  • 16 octobre : Élection législatives en Syrie : le Mouvement de libération nationale remporte 60 sièges parlementaires sur 82. Les partis traditionnels s’affrontent pour le pouvoir, laissant se développer des forces radicales nouvelles.
  • 9 novembre Mort d’Abdel Aziz Ibn Saoud. Son fils Saoud lui succède sur le trône d'Arabie saoudite tandis que son second fils Fayçal prend le titre de prince héritier.
    • Saoud se montrera moins conciliant que son père envers les Américains, leur reprochant leur politique d'ouverture envers l'Égypte et le Yémen, républicains. Saoud est dépensier, proche de la vie bédouine et peu fait pour diriger le pays. Son frère Fayçal est un musulman austère, monogame, doté des qualités d’un homme d’État, ancien ministre des Affaires étrangères de son père et grand connaisseur des pays occidentaux.
  • A l’automne, le régime égyptien prend une voie nettement populiste et autoritaire. Un tribunal révolutionnaire, présidé par Sadate, est constitué pour juger et condamner les personnalités principales de l’ancien régime. Les rapports du pouvoir avec les Frères musulmans se détériorent.
  • Saoud revendique l’oasis de Buraymi contre le sultanat d’Oman et Abou Dabi.
  • En Iran, le pétrole demeure nationalisé mais sa commercialisation retourne entre les mains d’un consortium de sociétés internationales. Les Américains entrent dans le consortium qui succède à l’Anglo-Iranian Oil à hauteur de 40%.

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