Émile Durkheim
Emile Durkheim (1858-1917) est un sociologue et anthropologue français, fondateur de la sociologie moderne. Né à Epinal en 1858, Durkheim appartenait à une brillante lignée de rabbins érudits. Etudiant à lÉcole Normale Supérieure, il obtient lagrégation de philosophie en 1882. Il devient professeur et est notamment chargé des cours de pédagogie et de sciences sociales à Bordeaux en 1887. Cest à Bordeaux quil commença la rédaction de ses ouvrages de sociologie. En 1902, il fut nommé à la Sorbonne, où il remplaça Ferdinand Buisson mais a dû attendre 1913 pour que son enseignement soit officiellement élargi à la sociologie. Il meurt en 1917.
Formé à lécole du positivisme, il définit la spécificité du fait social, cest-à-dire lindépendance du groupe par rapport aux hommes et, comme tel, non réductible à la somme des caractéristiques et des comportements individuels et pouvant donc imposer une contrainte à lindividu.. Extériorité et contrainte caractérisent le fait social. Cette thèse fît de lui le véritable fondateur de la sociologie. Son esprit positiviste le pousse à adopter une conception presque médicale du fait social en distinguant le normal et le pathologique. Durkheim juge quil y a des sociétés malsaines et il définit aussi à ce titre lanomie qui est une forme de pathologie de la division du travail. Cest-à-dire celle où il nexiste pas de réglementation ou seulement une réglementation insuffisante dans les règles légales. Lapport de Durkheim à la sociologie est fondamental puisque sa méthode, ses principes et ses études exemplaires, comme celle sur le suicide, constituent jusquà nos jours les bases de la sociologie moderne.
Ses ouvrages:
- De la division du travail social,1893.
- Les règles de la méthode sociologique, 1895.
- Le suicide,1897. Pour Durkheim, le taux de suicide ne peut sexpliquer quà partir dune analyse globale de la société; il montre que celui-ci varie en proportion inverse du degré dintégration des groupes sociaux dont fait partie lindividu.
- Les Formes élémentaires de la vie religieuse, 1912. Les représentations religieuses sont en fait des représentations collectives: lessence du religieux ne peut être que le sacré, tout autre phénomène ne caractérise pas toutes les religions. Le sacré, être collectif et impersonnel, représente ainsi la société elle-même. Voir Anthropologie religieuse.
"La société est quelque chose de plus que la somme des individus".