Paléocène

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Le Paléocène est défini comme la première période de l’ère Tertiaire ou Cénozoïque. Cette dernière est la plus courte de l’histoire terrestre. Elle comprend le Tertiaire et le Quaternaire (dès 1.8 Ma). C’est dans cette dernière étape avant l’actuel que se mettent en place les masses continentales ainsi que les courants océaniques que l’on connaît. Du côté de la biosphère, c’est l’émergence des mammifères, des oiseaux, des angiospermes et, tardivement de l’homme qui caractérisent cette époque. Le Miocène constituera par la suite, le principal tournant dans cette longue évolution vers le monde moderne.

Le Paléocène consiste principalement en une période de transition entre deux ères. Il est précédé du Crétacé et suivi de l’Eocène. Il débute par un événement bien connu : la limite Crétacé-Tertiaire, il y a 65 millions d’années. Bien que très « médiatisée », cette limite demeure mal connue. La crise biologique qui y est associée pourrait être due au recoupement des effets d’un impact météoritique (caractérisé par un pic d’iridium dans les sédiments) et d’une activité volcanique intense (mise en place des [[plateaux de basaltes]] du Deccan). On peut ajouter à cela, une régression du niveau marin (intense activité de la dorsale médio-Atlantique due à l’ouverture de l’océan) associée à un refroidissement global. Malgré tout, aucun des effets présumés n’a pu être seul responsable de la crise. Il y a quelque 65 Ma donc, les grands reptiles (dinosaures, ptérosauriens,…), les ammonites, bélemnites, foraminifères planctoniques et rudistes disparaissent de la surface de la Terre, d’autres ordres se maintiennent, mais les populations diminuent. Malgré cette apparente hécatombe, des représentants des 4 ordres de reptiles se maintiennent et évoluent : tortues, crocodiles, lézards et serpents. Les victimes de l’extinction sont les espèces de grande taille ayant évolué jusqu’à une spéciation extrême, qui les vouait à une prochaine disparition. D’ailleurs plusieurs groupes se sont sans doute éteints quelques millions d’années avant la fin du Maastrichtien. Dès lors, les mammifères qui se tenaient cachés dans l’ombre des reptiles géants, vont se diversifier et se multiplier pour occuper les niches écologiques laissées vacantes par les dinosaures. Quelques 22 nouveaux ordres apparaissent au cours des 10 millions d’années que va durer le Paléocène : Marsupiaux, Insectivores, Lémuriens, Créodontes (carnivores) et animaux à sabots, ancêtres des chevaux, rhinocéros, porcs et chameaux. Tous ces animaux ont comme points communs d’être : de petite taille, quadrupèdes plantigrades avec un museau fin et un volume crânien peu important, ainsi que pour le plupart, herbivores. Au début du Paléocène, ils sont encore extrêmement semblables à leurs ancêtres du Mésozoïque. Par la suite, les espèces vont évoluer pour atteindre de grandes tailles, qui vont être maximales de l’Eocène à l’Oligocène. Cette période est un des exemples les plus marquants d’évolution au cours de l’histoire de la vie. Mais malgré cette explosion, c’est surtout à l’Eocène que se démarque ce nouveau règne, avec les mammifères et les oiseaux les plus grands qui n’aient jamais existé. Ne négligeons pas les autres classes d’êtres vivants comme les mollusques, qui subissent une phase de diversification au Danien, ceci afin de combler les niches écologiques occupées jadis par les ammonites, bélemnites et autres prédateurs de taille moyenne. Les insectes, eux, constituent une sorte d’équivalent terrestre des mollusques. Peu touchés par la récente crise biologique, ils poursuivent leur évolution depuis des millions d’années.

Dans le règne végétal, les angiospermes, qui étaient apparues à la fin du Crétacé, se répandent pour conquérir l’ensemble de la terre. Les premières forêts d’arbres à feuilles caduques et graminées se manifestent, mais restent peu abondantes durant la première période du Tertiaire.

Du point de vue de la tectonique, le Paléocène représente l’étape ultime du démembrement de la Pangée avec l’ouverture de l’Atlantique Nord, il y a 100 Ma, qui sépare le Gröenland du continent européen. La Terre est alors encore partagée en deux moitiés au niveau de l’équateur par l’océan thétysien. L’Australie et l’Antarctique sont en passe d’être deux masses distinctes, ce qui va permettre la mise en place d’un courant circum-Antarctique qui va dès lors isoler le continent austral des eaux plus chaudes et engendrer son englacement. L’Inde est, elle complètement détachée de l’Afrique depuis quelques millions d’années (68). Le passage à proximité d’un point chaud provoque une intense activité effusive et la mise en place des plateaux de basaltes de Deccan. La microplaque se trouve à présent en position équatoriale. Avec elle, les continents, Africain, Indien et Australien se rapprochent de l’Eurasie, qu’il vont rencontrer quelque 10 millions d’années plus tard. Au niveau de l’Europe, la collision entre les plaques eurasienne et africaine a commencé, ce qui entraîne les premières phases de déformation compressive. La Thétys est toujours présente, mais en phase de fermeture. Elle laisse deviner la position de la future Méditerranée. Plusieurs micro-continents sont déjà partis en subduction vers le sud, comme le briançonnais. L’océan valaisan est alors ouvert et les premiers flysch, se sont accumulés à la marge nord de la plaque apulienne.

L’événement géologique majeur du Paléocène et la formation de la chaîne des Rocheuses, une chaîne de 3500 km de long, d’orientation Nord-Sud qui s’étend à l’Ouest du Canada et des Etats-Unis.


Le niveau marin au Paléocène fluctue : Après une chute à la limite K/T, il y a progradation, jusqu’à un très haut niveau, puis, à ~60 Ma, une nouvelle chute de quelque –20 mètres, se produit, pratiquement identique à la précédente. Ensuite, jusqu’à la limite avec l’Eocène, le niveau remonte progressivement jusqu’à +15 mètres. Cette évolution est celle de l’ensemble du globe et correspond un stade de haut niveau marin. En Europe, la plupart des terres sont immergées.

Le climat était sensiblement plus chaud au Paléocène (et au début de l’Eocène) que pendant tout le reste du Tertiaire ; un climat sub-tropical régnait sur l’ensemble de la terre. Une flore tropicale s’étendait jusqu’à 50° de latitude de part et d’autre de l’équateur, même en Alaska des traces de flore fossile témoignent de cette ampleur. Des saisons peu marquées expliquent en partie ce climat. Et si l’on accepte l’hypothèse de la météorite marquant la fin de l’ère Mésozoïque, elle pourrait expliquer cette « anomalie ». Le Paléocène correspond donc à une phase de haut niveau marin : presque toute l’Europe est submergée. A la fin du Paléocène, il y a environ 55 millions d’années, le climat devint encore plus chaud, comportant un maximum thermique local et provoquant des changements dans la végétation. Les forêts se transformèrent en véritables forêts tropicales, denses ; et certains primates ne résistèrent pas au changement. Les faunes les plus touchées furent : le micro-plancton marin, les foraminifères benthiques et les mammifères terrestres. Les fluctuations touchent particulièrement les hautes latitudes. Le réchauffement est provoqué par un dégagement massif de méthane et marque la limite avec la période suivante : l’Eocène, durant laquelle les primates évoluèrent pour se rapprocher des espèces plus modernes.