Guerre hispano-américaine

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La Guerre hispano-américaine eût lieu en 1898, et eût pour conséquence la prise de contrôle d'anciennes colonies espagnoles dans les Caraïbes et le Pacifique par les États-Unis d'Amérique.

Contexte

Pendant plusieurs siècles, la position de l'Espagne en tant que puissance mondiale avait décliné. À la fin du 19e siècle ne lui subsistaient que quelques petites possessions dans l'océan Pacifique, l'Afrique et les Indes occidentales. La plus grande partie de son empire avait acquis son indépendance, et un certain nombre des zones encore sous contrôle espagnol était susceptible de le faire. Les guerillas opéraient dans les Philippines, et avaient été présentes à Cuba pendant des décénnies. Le gouvernement espagnol n'avait alors pas les ressources financières ou les forces humaines pour gérer ces révoltes ; ce fut pour lui l'occasion de construire des camps de concentrations (dans Cuba) pour séparer les rebelles de leur support rural. Les espagnols exécutèrent également plusieurs personnes suspectées d'être des rebelles et traitaient durement les villages et les personnes suspectées de les soutenir. Cette guerre fut une guerre totale où aussi bien les rebelles cubains que les troupes espagnoles brûlaient et détruisaient les infrastructures, les moissons, les outils, le bétail et toutes autres ressources qui auraient pu aider l'ennemi. Toutefois, les rebelles parvinrent en 1897 à battre presque totalement les espagnols. Ils contrôlaient alors principalement la campagne, tandis que les espagnols étaient relégués aux centres urbains.

Ces évenements sur Cuba coïncidaient dans les années 1890 avec une bataille pour les lecteurs entre les groupes de presse américains Hearst et Pulitzer. Le style de Hearst, qualifié de «journalisme jaune», aurait pu supplanter celui de Pulitzer, et il utilisa le pouvoir de la presse pour influencer l'opiniion américaine en faveur de la guerre. Malgré les documents attestant des atrocités commisent dans Cuba, et de la réalité d'une rebellion qui combattait le joug espagnol, Hearst fabriquait souvent des histoires ou les montaient en épingle dans un langage hautement provocateur. Hearst publia des récits sensationnalisés des atrocités que les «Espagnols cruels» infligeaient aux «pauvres Cubains». Scandalisés par «l'inhumanité» des espagnols, les Americains étaient excités dans le but de demander une «intervention», que même les faucons les plus blasés, tel un jeune Theodore Roosevelt, auraient considéré comme une affaire pliée. Hearst est connu pour sa célèbre réponse à une demande de son illustrateur, Frederic Remington, pour revenir d'un séjour calme et sans évènements à la Havane : «Veuillez rester. Vous fournissez les images, et je fournirais la guerre.»

Il y eut toutefois plus de pressions véritables et sincères incitant à la guerre. Confrontés à la défaite et un manque d'argent et de ressources pour continuer à combattre l'occupation espagnole, les révolutionnaires cubains et leur futur président, Tomás Estrada Palma, déposèrent secrètement 150 millions de dollars dans une banque américaine pour acheter l'indépendance de Cuba, ce que l'Espagne refusa. Il négocia alors adroitement et fit la propagande de sa cause auprès du Congrès américain, éventuellement en garantissant de payer la facture d'une intervention américaine.

La Marine des États-Unis d'Amérique s'était alors considérablement développée, mais n'avait pas encore eu l'occasion d'être testée, et plusieurs vieux chiens de guerre étaient enthousiastes à l'idée de tester et d'utiliser leurs nouveaux outils. La marine avait conçu des plans pour attaquer les Espagnols dans les Philippines plus d'un an avant le début des hostilités. La fin de la conquête de l'Ouest et du conflit à grand échelle avec les Amérindiens laissait l'armée inoccupée, et les état-majors espéraient qu'une nouvelle tâche leur incomberait bientôt. Depuis des temps fort anciens, certains Américains avaient pensé que Cuba leur revenait de droit. La soi-disante théorie de la destinée manifeste faisait de l'île, aux portes des côtes de la Floride, une candidate toute désignée pour l'expansion américaine. La majorité de l'économie insulaire était déjà dans les mains de l'Amérique, et la majorité de son commerce, dont une bonne partie était clandestin, s'effectuait avec les États-Unis. Quelques dirigents économiques ont eux aussi incité au conflit. Selon les propres mots du sénateur du Nebraska John M. Thurson : «La guerre avec l'Espagne pourrait accroître le commerce et les revenus de chaque compagnie de chemin de fer américaine ; cela pourrait accroître la production de chaque usine américaine ; cela pourrait stimuler chaque branche de l'industrie et du commerce domestique.»

En Espagne, le gouvernement n'était pas totalement en défaveur de la guerre. Les États-Unis n'étaient pas une puissance avérée, alors que la marine espagnole quoique décrépite avait un passé glorieux ; on pensait que cela pourrait être un défi aux États-Unis. Il existait également une notion largement répandue auprès des leaders aristocratiques espagnols que l'armée et la marine des États-Unis, empruntes d'une mixité ethnique certaine, ne pourraient jamais survivre à d'aussi fortes pressions.