Critique de l'islam

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Comme toutes les religions, l'islam a été l'objet de critiques depuis sa formation. Les critiques sont d'ordre philosophique, scientifique, éthique, politique, théologique et même médicale et écologique.

En général la critique d'une religion peut avoir trois origines différentes : d'un point de vue séculier (ce qui ne se limite pas à l'athéisme), du point de vue d'une autre religion, ou du point de vue d'une autre doctrine, ou confession, de la même religion. La critique peut se cantonner à des écrits ou des discours ou encore prendre la forme de protestation.

Les réactions des musulmans aux critiques de l'islam sont également variées : écrits, discours, voire violences et répression (à l'instar de bien d'autres religions officielles). Ces réactions ont pu aussi venir de non-musulmans, et ce pour des raisons politiques, intellectuelles, personnelles ou autres.

Histoire

L'islam partage bien des caractéristiques avec les autres religions et philosophies religieuses. Bien des critiques des croyances primordiales de l'islam précédent de bien des périodes de l'islam lui-même ou sa codification universelle. Ainsi, la critique des religions en un créateur supernaturel omnipotent date au moins des écrits des philosophes grecs tel Épicure. Comme leurs homologues monothéistes, les critiques médiévaux musulmans ont longuement réfléchi contre ou pour contraire travaillé à réconcilier ces deux points de vue.

Les premières critiques [réf. nécessaire] contre l'islam sont le fait de païens arabes et de Juifs habitant le sud de l'Arabie, en particulier les tribus juives de Médine qui accusaient Mahomet d'avoir mal cité leurs propres textes sacrés. Les musulmans répondant que le Coran, en tant que révélation divine, corrige les textes juifs et chrétiens, et que toute différence entre les deux doit donc être comprise comme la preuve d'une altération des textes antérieurs.

Les plus anciennes analyses [réf. nécessaire] provenant de textes non islamiques se trouvent dans les écrits des religions monothéistes du Moyen Âge, tels ceux de Saint Jean Damascène, ou venant de chrétiens originaires de régions comme la Syrie qui tombèrent sous la coupe des premiers califes. La principale preuve vient de Saint Jean Damascène La source de la connaissance contient trois chapitres, dont le second, Des Hérésies, aborde l'islam en tant qu'« hérésie des Ismaélites ». Jean Damascène était suffisamment familier avec le Coran et l'Hadith pour les citer en arabe. Une série de réflexions entre chrétiens et musulmans est discutée avec l'idée, rejetée [réf. nécessaire] par les musulmans, que Mahomet fut influencé par un moine nestorien et que les musulmans voient en cela la révélation divine.

Les chrétiens d'Europe sont devenus de plus en plus abstraits par l'expansion de l'empire islamique (voir Histoire de la conquête musulmane, Bataille de Yarmouk) et voyaient l'islam comme un fléau militaire [réf. nécessaire] et païen, châtiment divin pour les punir de leurs péchés. Des auteurs musulmans modernes ont avancé que cette idée, réactualisée au cours des siècles jusqu'à nos jours, ont de fait positionné l'islam en tant qu'Autre par excellence dans la culture judéo-chrétienne, un Autre qui permet à la chrétienté de se définir, comme elle le fit avant en se définissant contre le judaïsme et le paganisme.

A son apogée, la domination islamique est allée jusqu'au nord de la péninsule ibérique et en Afrique noire. L'Église commença à voir en l'islam une religion et pas seulement une menace militaire. Les écrits religieux commencèrent alors à décrire l'islam et Mahomet comme étant inspiré par Satan, l'avant garde, à savoir l'Antéchrist ou comme l'Antéchrist lui-même. D'autres religions, comme l'hindouisme développèrent des arguments semblables à la suite de la conquête arabe en Inde. De nos jours, les théologiens font un parallèle entre les attaques contemporaines à l'encontre de l'islam et celles de l'époque médiévale qui culminèrent dans la rhétoriques de la Reconquista.

De nos jours, les Orientalistes européens et américains [réf. nécessaire] examinent l'islam d'un point de vue universel et spirituel. La fin du XXe siècle a vu une résurgence de l'influence mondiale de l'islam, et les conflits politiques et militaires, principalement avec les États-Unis suite aux attentats du World Trade Center du 26 février 1993 et surtout du 11 septembre 2001, ont ramené sur le devant de la scène les discours sur le « choc des civilisations », entraînant une augmentation significative des critiques de l'islam, surtout dans les médias non-musulmans.

Critiques théologiques

Les critiques théologiques de l'islam se concentrent autant sur Mahomet que sur les croyances des musulmans à propos de Dieu. Certaines de ces critiques visant plusieurs aspects ou pratiques considérés comme faisant partie de l'islam "traditionnel" viennent de gens se considérant eux-mêmes comme musulmans[réf. nécessaire].

Mahomet

Des auteurs médiévaux ou modernes ont critiqué l'islam par admiration ou haine de Mahomet.

Voltaire considère tout d'abord Mahomet comme un imposteur, un faux prophète, un fanatique et un hypocrite[1]. Il développa de féroces commentaires dans le Dictionnaire philosophique[2]. Puis par la suite à partir de son Essai sur les Moeurs, il parlera de lui comme d'un grand homme qui a a changé la face d’une partie du monde[3],[4],[5]. Il reconnait également dans la nouvelle religion de Mahomet la sagesse d'une religion sans clergé hiérarchisé[6].

Luther parle de Mahomet comme étant "un démon, premier né de Satan".

Napoléon Ier parle de Mahomet comme d'un grand homme, intrépide soldat, grand capitaine, éloquent, grand homme d'état qui régénéra sa patrie et qui changea la face du monde[7],[8] .

Pour Alphonse de Lamartine, si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l'immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l'homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l'histoire moderne à Mahomet ?[9]

Ernest Renan quant à lui considère Mahomet comme un homme doux, sensible, fidèle, exempt de haine doté d'un caractère, en général, porté à la bienveillance[10].

Pour l'auteur américain John William Draper Mahomet fut l'homme qui, parmi tous les hommes, allait exercer la plus grande influence sur la race humaine[11].

Pour Gustave Le Bon Mahomet fut un des plus grands hommes qu'ait connus l'histoire[12]

L'encyclopédie catholique (1911) dit que Mahomet a été inspiré par une "compréhension incomplète" du judaïsme et du christianisme, et fait un parallèle entre la théologie de Mahomet et la théologie protestante de Luther.

Plus récemment, des universitaires tels Sprenger, Noldeke, Weil, Sir William Muir, Koelle, Grimme et Margoliouth ont donné une appréciation plus positive de la vie et du caractère de Mahomet et sont généralement d'accord en ce qui concerne ses motifs, ses prophéties, ses aptitudes et sa sincérité.

Là où William Muir, Marcus Dods et d'autres suggèrent que Mahomet fut d'abord sincère puis n'hésita pas à user de tromperie pour atteindre ses fins, Koelle trouve lui que "la clef de la première partie de la vie de Mahomet est Khadija, sa première femme" à la mort de laquelle il devint la proie de ses "mauvaises passions". Sprenger lui, attribue la "prétendue" révélation de Mahomet à des crises d'épilepsie ou de catalepsie, critique très commune au Moyen Âge. Zwemer (1907) critique la vie de Mahomet :

  • premièrement, selon les normes de l'Ancien et du Nouveau Testament, textes que Mahomet lui-même reconnaît comme étant des révélations divines. Des auteurs musulmans réfutent cette critique en affirmant que cela concerne seulement les versions originales de ces deux textes, version prétendument perdues qui différeraient de celles qui nous sont connues).
  • deuxièmement, selon la moralité païenne de ses compatriotes arabes.
  • enfin, selon la loi même dont il prétendait être le "médium choisi par Dieu et son gardien" (critique en opposition flagrante à l'immense majorité des commentateurs musulmans à travers l'histoire)

Zwemer dit même que Mahomet contredisait l'éthique traditionnelle des brigands idolâtres parmi lesquels il vivait, et qu'il contrevenait aussi à la morale sexuelle de son propre système. Citant Johnstone, Zwemer conclut en disant que le jugement des universitaires modernes contre l'islam, bien que sévère, est basé sur des preuves qui "viennent toutes des propres lèvres et plumes de ses [Mahomet] propres disciples dévots".

De manière plus douce, des écrivains contemporains comme Karen Armstrong basent leur critique de Mahomet et de sa religion sur le refus d'accepter l'idée centrale de l'islam que le Coran représente la parole littérale de Dieu. Armstrong et d'autres préfèrent parler en de vagues formules de la nature transcendantale des visions et perceptions de Mahomet dès qu'il est question de la nature divine ou non du texte du Coran. Bien que de telles formules soient pleines de tact, elles n'en restent pas moins considérées hérétiques par les musulmans pieux.

Pour Maxime Rodinson, Mahomet fut homme génial et ses lois furent sages, libérales (notamment vis-à-vis des femmes), progressives par rapport à son milieu[13]

Le Coran

Les critiques du Coran s'attachent généralement à remettre en question la composition et le contenu du Coran[réf. nécessaire]. Ainsi, le Coran inclurait des parties fabriquées par Mahomet à partir de la Bible Hébraïque, du Talmud, du Nouveau Testament et d'autres sources plus légendaires telle que le Roman d'Alexandre. La plupart des commentateurs [réf. nécessaire] musulmans répondent que le Coran est définitif et disent que ce sont les autres grands textes religieux, la Bible par exemple, qui ont subi des modifications par les hommes au cours des âges. La plupart nient que le Coran fasse une quelconque référence à Alexandre le Grand (voir Alexandre dans le Coran dans l'article Alexandre le Grand).

D'autres critiques [réf. nécessaire]ont avancé que le Coran a été écrit pendant ET après la vie de Mahomet. Ainsi, la tradition islamique elle-même apprend que c'est le calife Uthman qui réunit tous les chapitres du Coran en une édition définitive et détruisit toutes les autres variantes du Coran. D'autres traditions donnent même ce rôle de la mise en forme du Coran à un calife encore plus tardif.

A cela est généralement répondu qu'à l'origine, plusieurs centaines de compagnons de Mahomet ont mémorisé le texte du Coran. Des sources islamiques disent que Mahomet pouvait réciter le Coran en entier par cœur à chaque ramadan. Certains universitaires [réf. nécessaire]non musulmans rejettent aussi l'idée que le Coran d'aujourd'hui soit réellement différent que celui du temps de Mahomet, d'autres affirment que la langue du Coran aurait été retravaillé par des grammairiens en un texte en arabe populaire qui déjà avait de nombreux emprunts au syriaque[14].

Hadîth

Après le Coran, toutes les écoles de pensée islamique dignes de foi considèrent le Hadith comme la source d'inspiration la plus importante pour la loi islamique. Le Hadith est selon le Coran d'inspiration divine : il (Mohammad) ne parle pas selon ses désirs mais selon Notre (ALLAH) inspiration. Le Coran dit qu'Allah ne guide pas les injustes et les athées : les uns et les autres sont animés par l'orgueil qui leur cache la vérité.

Ignaz Goldziher est, au début du XXe, et avec d'autres auteurs comme Margoliuth, Henri Lammens et Leone Caetani, le plus connu des critiques des textes de le Hadith.

… il n'est pas surprenant que, parmi les questions les plus débattues et controversées de l'islam, tant politique que doctrinaire, il n'y en a pas une seule qui n'ait un champion qui ne puisse citer de nombreuses traditions, toutes affublées de l'imposant isnad.

Les universitaires occidentaux qui suivirent ont été tout aussi sceptiques : dans Origins of Muhammadan Jurisprudence (1959), Joseph Schacht soutient que les isnads remontant à Mahomet sont "plus surement" des faux que de véritables isnads remontant à ses compagnons. Dans les années 1970 John Wansbrough et ses étudiants Patricia Crone et Michael Cook ont été encore plus loin dans leur rejet de cette tradition en soutenant que le Coran même avait certainement été rassemblé plus tardivement que traditionnellement proclamé.

Parmi les critiques occidentaux contemporains de l'Hadîth on trouve :

Parmi eux, Madelung est certainement le moins sévère.

Différences religieuses

Avec les Chrétiens

Théologiquement, le Coran est strictement monothéiste, aussi la Trinité chrétienne y est dénoncé comme un polythéisme, c'est-à-dire comme une idolâtrie ; ou plus précisément shirk. L'islam révère Jésus (Isa) mais adorer Jésus comme étant littéralement le "Fils de Dieu" est fermement rejeté comme étant un blasphème. Être shirk est considéré comme le pire des péchés dans l'islam.

Le Coran (4:171) dit : Ô gens du Livre (Chrétiens), n'exagérez pas dans votre religion, et ne dites d'Allah que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, n'est qu'un Messager d'Allah, Sa parole qu'Il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui. Croyez donc en Allah et en Ses messagers. Et ne dites pas "Trois". Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Allah n'est qu'un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. C'est à Lui qu'appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et Allah suffit comme protecteur.

Ou encore (9:30): Les Juifs disent : “Uzayr est fils d'Allah” et les Chrétiens disent : “Le Christ est fils d'Allah”. Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu'Allah les anéantisse ! Comment s'écartent-ils (de la vérité) ?

Le concept de Dieu dans l'islam est appelé Tawhid. La conception islamique de Dieu a été comparé à l'unitarisme et à l'arianisme chrétien et on peut aussi faire un parallèle avec la source Q des évangiles [15], source hypothétique de deux des évangiles synoptiques (Mathieu et Luc). Les commentaires chrétiens à propos de l'islam à notre époque se sont rarement attachés à le rapprocher des principes religieux du Christianisme, bien qu'ils soient nombreux. Plus nombreux ont été les rapprochements avec un certain nombre de croyances déclarées hérétiques lors du concile de Nicée

Avec les Juifs

Différences doctrinaires

Comme pour les autres religions, les musulmans sont souvent en désaccord sur le plan théologique. Par exemple, le Wahhabisme et Salafisme sont fondés sur des critiques théologiques du développement de l'islam, particulièrement sur les habitudes populaires qui se sont développées au sein de l'islam, évolution dénoncé comme bidah (innovation). Ainsi, beaucoup de musulmans croient que prier pour l'intercession de gens déjà morts est un péché.

Un courant très minoritaire de l'islam, soutient que seul compte le Coran, et rejette en conséquence l'Hadîth, non seulement parce que son authenticité peut être questionné, mais surtout parce que le Coran se dit lui-même "complet" (soura 11:1) et qu'il est donc shirk de considérer une autre source d'autorité. Ce point de vue est considéré comme hérétique par la plupart des écoles de jurisprudence et la grande majorité des musulmans.

Pour d'autres informations sur les désaccords au sein de l'islam, voir l'article islam.

Critiques éthiques

Certains[réf. nécessaire] affirment qu'en tant que religion et système légal d'organisation de la société, l'islam ne parvient pas à fournir des valeurs morales acceptables selon les critères modernes[16]. En réponse, les défenseurs de l'islam ont suggéré : a) que les critiques morales de l'islam se concentrent sur des formes diverses de traditionalisme culturel, et non sur les principes réels de la foi et b) que ces critiques, quand elles portent bien sur les principes légaux Islamiques, se concentrent souvent sur les points les plus sensationnels, et ne prêtent pas attention au résultat social réel, généralement populaire, produit par la charia dans son ensemble, au sein d'une communauté musulmane donnée[17].

Éthique générale

Manque de réciprocité
Selon Ali Sina[18], la règle fondamentale "agis envers les autres comme tu voudrais qu'ils agissent envers toi" n'apparaît pas dans le Coran. Il y a cependant une matérialisation de cette règle dans le recueil des quarante hadith de Nawawi mais elle n'est déclarée valable qu'entre frères[19]. Certains musulmans ne considèrent comme frères que les autres musulmans[20]; d'autres ont une compréhension plus large du mot Ummah qui met l'accent sur le lien avec l'ensemble des êtres humains.[réf. nécessaire]
Injustice de l'ordre des priorités morales
Ceux qui critiquent l'islam indiquent par exemple que selon les cinq écoles de charia, tuer un infidèle n'est pas passible de la peine de mort, [21] alors que les relations sexuelles illégales le sont. Ils indiquent également que dans le Coran, il est écrit qu'adorer d'autres Dieu qu'Allah est un péché pire que tout autre péché (Coran 4:48). Beaucoup de musulmans considèrent que de telles critiques sont de courte vue, et manquent de mise en perspective historique, et rappellent par exemple que la notion d'"infidèle" est liée à un système social dominé par un califat qui n'existe plus.
Glorification de la guerre et de la violence
Certains comme Robert Spencer pensent que ce ne sont pas uniquement les extrémistes islamistes qui prônent la violence mais bien l'islam en lui même, celle-ci étant implicite dans le texte coranique. Il prétend que bien que l'islam ne prône pas explicitement le jihad militaire, le démenti des musulmans modérés, au fait que la violence des extrémistes puisse se trouver dans le Coran, ne tient pas. Selon lui, un mouvement dans le sens des Droits de l'Homme et d'un rapprochement pacifique vers le monde occidental demande un rejet des valeurs traditionnelles de l'islam (comme le jihad, la dhimmitude ou la shari'ah [16]) de la part des musulmans modérés. Les musulmans modérés répondent à cela par l'absence de références religieuses incitant à de la violence gratuite. l'Islam présente le Jihad comme d’abord un acte de résistance, à ses propres excès comme à l’oppression et que, en cas de guerre, un certain nombre de considérations doivent être impérativement respectées pour légitimer ladite résistance. Le Coran affirme explicitement qu'il est interdit de porter atteinte à l'intégrité physique et/ou mentale d'un incroyant pourvu qu'celui ci ne combatte pas activement l'Islam. Le musulman est régi par une loi de Talion face à l'agression. Le pardon étant fortement recommandé et récompensé. Selon le Coran, le premier fils d'Adam avait refusé de rendre un mal par un mal: Sourate 5, versets 27–31, on peut lire comment "Abel, qui craignait Dieu" avait même refusé de se défendre contre son frère, bien qu'à la fin, Caïn le tua. C'est ce qu'explique en détail l'écrivain et le théologien syrien Jawdat Said. Le Coran affirme explicitement que la violence ne peut être employée que dans le cadre du Talion: "[7] Il se peut qu’un jour Dieu établisse entre vous et ceux d’entre eux qui étaient vos ennemis une cordiale entente. Dieu est Omnipotent et Il est Plein de compassion et d’indulgence. [8] Dieu ne vous défend pas d’être bons et équitables envers ceux qui ne vous attaquent pas à cause de votre religion et qui ne vous expulsent pas de vos foyers. Dieu aime ceux qui sont équitables. [9] Mais Il vous interdit toute liaison avec ceux qui vous combattent à cause de votre religion, qui vous chassent de vos foyers, ou qui contribuent à le faire. Une telle alliance constituerait une véritable injustice." Sourate 60 ].

Problème des droits de l'Homme

La lapidation des personnes mariées adultères
obligatoire dans les cinq écoles de la charia[22] [23] [24] et pratiquée dans des pays comme l'Iran, l'Arabie Saoudite et dans des tribunaux locaux appliquant la charia au nord du Nigeria. D'autres religions considèrent également l'adultère comme un crime méprisable, et ont pratiqué cette punition par le passé. Les critiques considèrent cette punition comme cruelle et barbare.
L'amputation de la main pour les voleurs
selon la loi islamique de certains pays, l'amputation des mains des voleurs qui ont volé l'équivalent de plus d'un dinar est prescrite par le Coran dans la sourate 5:38 [25] mais ceci est contesté par d'autres musulmans ("Qur'an-only muslims"). Les critiques considèrent cette punition comme cruelle et barbare.
La peine de mort pour les homosexuels
selon l'islam traditionnel, les hommes (et parfois les femmes) qui s'adonnent à des actes homosexuels doivent être exécutés [26] [27] [28]. Les critiques considèrent ceci comme intolérant et cruel.
Contradiction entre l'islam et la Déclaration des Droits de l'Homme des Nations unies
Selon Ayaan Hirsi Ali, Robert Spencer et quelques autres, il existe une contradiction entre la charia (codifiée par les cinq madhhabs) et la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par l’Organisation des Nations unies en 1948. Quelques pays à majorité musulmane comme la Malaisie et l'Arabie saoudite ont refusé de ratifier la Déclaration. Beaucoup de musulmans considèrent cette contradiction supposée comme un problème [29]. En 1990 l'Organisation de la conférence islamique a publié une autre Déclaration des Droits de l'Homme du Caire compatible avec la charia [30].
Discrimination contre les femmes
Le coran spécifie explicitement que dans un héritage la part de chaque fille est la moitié de celle de chaque fils. On peut en induire qu'à cet égard les femmes de l'islam ont des droits inférieurs à ceux des hommes. Les musulmans avancent que les hommes sont supérieurs aux femmes (Coran 4:34), tandis que le féminisme islamique remet en cause l'authenticité des hadith misogynes, et fonde ses revendications sur l'égalité des genres sur l'ijtihad, ou interprétation du Coran [31].

Discrimination contre les non-musulmans : Les critiques[réf. souhaitée] affirment que les infidèles (les non-musulmans) ont des droits inférieurs à ceux des musulmans.

  • «  Pour les infidèles, il leur est égal que tu les avertisses ou non : ils ne croiront pas. Dieu a apposé un sceau sur leurs cœurs et sur leurs oreilles ; leurs yeux sont couverts d'un bandeau, et le châtiment cruel les attend. » (Sourate 2, versets 5 et 6)
  • « Parmi eux, les uns croient au Prophète, les autres s'en éloignent. Mais le feu de l'enfer suffira à leurs crimes. Ceux qui refuseront de croire à nos signes, nous les approcherons du feu ardent. Aussitôt que leur peau sera brûlée, nous les revêtirons d'une autre, pour leur faire éprouver un sup­plice cruel. » (Sourate 4, versets 58 et 59)
  • « La vérité vient de Dieu, que celui qui veut croire croie, et que celui qui veut être infidèle le soit. Quant à nous, nous avons préparé pour les impies le feu, qui les entourera de ses parois. Quand ils imploreront du secours, on leur donnera de l'eau ardente comme le métal fondu, qui leur brûlera la figure. » (Sourate 18, verset 28)
  • « Les fidèles et les incrédules sont deux adversaires qui se disputent au sujet de Dieu ; mais les vêtements des infidèles seront taillés du feu, et l'eau bouillante sera versée sur leurs têtes. Leurs entrailles et leur peau en seront consumées ; ils seront frappés de gourdins de fer. Toutes les fois que, transis de douleur, ils voudront s'en évader, on les y fera rentrer et on leur criera : Subissez le supplice du feu. » (Sourate 22, versets 20, 21 et 22)

A noter toutefois que les traitements décrits dans les sourates ne seraient pas destinés à être appliqués sur Terre, mais seraient plutôt réservées au Jugement Dernier.

Droit à l'apostasie
L'Article 18 de le la Déclaration universelle des droits de l'homme stipule que « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun ».

La pratique en Arabie saoudite est contraire à ce texte : l'apostasie peut-être sanctionnée par la peine de mort[32] et la pratique religieuse d'une autre religion que l'islam y est de fait interdite. Des sanctions existent dans de nombreux autres Etats musulmans.

Islam et esclavage
Le Coran, à l'instar de l'Ancien Testament, n'interdit pas l'esclavage, voire le tolère tout en lui imposant des limites[33]. C'est une institution réputée naturelle mais le Coran comme la Sunna insistent fortement sur la bienveillance à accorder aux esclaves et sur le mérite qu'il y a à les émanciper. Institution longtemps importante au sein des sociétés musulmanes, la réalité de l'esclavagisme y a revêtu des réalités très diverses allant de l'esclave domestique, aux milices d'esclaves[34], en passant par les courtisanes. Disparu progressivement sous les pressions extérieures, il existe encore dans certains pays sahariens et, de fait, dans la péninsule Arabique [35].

Différences religieuses

Differences doctrinaires

Critiques politiques

Voir aussi

Controverses et islam

Critiques des autres religions

Bibliographie

  • Buresi, Pascal, Géo-histoire de l'islam, Paris, Belin, Sup-Histoire, 2005, 355 p.
  • Zwemer Islam, a Challenge to Faith (New York, 1907)
  • Ibn Warraq, Pourquoi je ne suis pas musulman (Lausanne, 1999)
  • Jean-Paul Roux, Un choc de religions - La longue guerre de l'islam et de la chétienté - 622-2007 - Fayard - Mars 2007

Sources

Notes et références

  1. Voltaire, Le Fanatisme ou Mahomet le prophète, Œuvres complètes, éd. Garnier, 1875, tome 4, p. 135
  2. Voltaire : "C’était un sublime et hardi charlatan que ce Mahomet, fils d’Abdalla. ", Dcitionnaire Philosopique, article « Alcoran », Cosse et Gaultier, 1838, p.40
  3. Voltaire : "J’ai dit qu’on reconnut Mahomet pour un grand homme; rien n’est plus impie, dites-vous. Je vous répondrai que ce n’est pas ma faute si ce petit homme a changé la face d’une partie du monde, s’il a gagné des batailles contre des armées dix fois plus nombreuses que les siennes, s’il a fait trembler l’empire romain, s’il a donné les premiers coups à ce colosse que ses successeurs ont écrasé, et s’il a été législateur de l’Asie, de l’Afrique, et d’une partie de l’Europe", « Lettre civile et honnête a l’auteur malhonnête de la "Critique de l’histoire universelle de M. de voltaire" » (1760), dans Oeuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 24, p. 164
  4. Voltaire, :"Ce fut certainement un très grand homme, et qui forma de grands hommes. Il fallait qu’il fût martyr ou conquérant, il n’y avait pas de milieu. Il vainquit toujours, et toutes ses victoires furent remportées par le petit nombre sur le grand. Conquérant, législateur, monarque et pontife, il joua le plus grand rôle qu’on puisse jouer sur la terre aux yeux du commun des hommes.", « Remarque pour servir de supplément à l'Essais sur les Mœurs » (1763), dans Oeuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 24, chap. 9-De Mahomet, p. 590
  5. Voltaire : "Il y a je ne sais quoi dans ce Mahomet qui impose.", « Lettre à M.Le Chevalier de La Motte-Gefrard » (mars 1763), dans Oeuvres complètes de Voltaire (1760), Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 44, p. 476
  6. Voltaire : "Le mahométisme était sans doute plus sensé que le christianisme. On n’y adorait point un Juif en abhorrant les Juifs; on n’y appelait point une Juive mère de Dieu; on n’y tombait point dans le blasphème extravagant de dire que trois dieux font un dieu; enfin on n’y mangeait pas ce dieu qu’on adorait, et on n’allait pas rendre à la selle son créateur. Croire un seul Dieu tout-puissant était le seul dogme, et si on n’y avait pas ajouté que Mahomet est son prophète, c’eût été une religion aussi pure, aussi belle que celle des lettrés chinois. C’était le simple théisme, la religion naturelle, et par conséquent la seule véritable.", « Examen important de milord Bolingbroke ou le Tombeau du fanatisme » (1767), dans Œuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 26, chap. 35-Des sectes et des malheurs des chrétiens jusqu’à l'établissement du mahométisme, p. 309
  7. Napoléon Ier : "Mahomet fut un grand homme, intrépide soldat: avec une poignée de monde il triompha au combat de Badr; grand capitaine, éloquent, grand homme d'état, il regénéra sa patrie, et créa au milieu des déserts de l'Arabie un nouveau peuple et une nouvelle puissance.", Précis des guerres de César, Écrit par Marchand, à Sainte-Hélène, sous la dictée de l'empereur, Napoléon Bonaparte, éd. Gosselin, 1836, p. 237
  8. Napoléon Ier :"Voltaire, avait ici manqué à l'histoire et au cœur humain. Il prostituait le grand caractère de Mahomet par les intrigues les plus basses. Il faisait agir un grand homme qui avait changé la face du monde, comme le plus vil scélérat, digne au plus du gibet. Il ne travestissait pas moins inconvenablement le grand caractère d'Omar, dont il ne faisait qu'un coupe-jarrets de mélodrame.", Napoléon Bonaparte, avril 1816, Sainte-Hélène, dans Mémorial de Sainte-Hélène, paru chez Dépôt du Mémorial, 1824, t.3, p.134-135, Las Cases
  9. Alphonse de Lamartine : "Jamais homme n'accomplit en moins de temps une si immense et durable révolution dans le monde. [...] Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l'immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l'homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l'histoire moderne à Mahomet ? Les plus fameux n'ont remué que des armes, des lois; Ils n'ont fondé, quand ils ont fondé quelque chose, que des puissances matérielles écroulées souvent avant eux. Celui-là a remué des armées, des législations, des empires, des peuples, des dynasties, des millions d'hommes sur un tiers du globe habité; mais il a remué, de plus, des idées, des croyances, des âmes. Il a fondé [...] une nationalité spirituelle qui englobe des peuples de toute langue et de toute race [...]. Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d’idées, restaurateur des dogmes rationnels d’un culte sans images, fondateur de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel, voilà Mahomet. A toutes les échelles ou l'on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus grand ?", Histoire de la Turquie, Alphonse de Lamartine, éd. Librairie du Constitutionnel, 1854, livre premier, p. 277-280
  10. Ernest Renan  : "Mahomet nous apparaît comme un homme doux, sensible, fidèle, exempt de haine. Ses affections étaient sincères; son caractère, en général, porté à la bienveillance. Lorsqu'on lui serrait la main en l'abordant, il répondait cordialement à cette étreinte, et jamais il ne retirait la main le premier. Il saluait les petits enfants et montrait une grande tendresse de cœur pour les femmes et les faibles. « Le paradis, disait-il, est au pied des mères. » Ni les pensées d'ambition, ni l'exaltation religieuse n'avaient desséché en lui le germe des sentiments individuels. Rien de moins ressemblant à cet ambitieux machiavélique (Mahomet de la pièce de Voltaire) et sans cœur qui explique en inflexibles alexandrins ses projets à Zopyre.", Études d'histoire religieuse, Ernest Renan, éd. Michel Lévy frères, 1858, p. 248
  11. John William Draper : "Four years after the death of Justinian, A.D. 569, was born at Mecca, in Arabia the man who, of all men exercised the greatest influence upon the human race... Mohammed.", A History of the Intellectual Development of Europe, John William Draper, éd. Harper, 1863, p. 244"
  12. Gustave Le Bon : "S'il faut juger de la valeur des hommes par la grandeur des œuvres qu'ils ont fondées, nous pouvons dire que Mahomet fut un des plus grands hommes qu'ait connus l'histoire. Des préjugés religieux ont empêché bien des historiens de reconnaître l'importance de son œuvre ; mais les écrivains chrétiens eux-mêmes commencent aujourd'hui à lui rendre justice.", La Civilisation des Arabes (1884), Gustave Le Bon, éd. La Fontaine au Roy, 1990, p. 76
  13. Maxime Rodinson, "Mahomet (en arabe Muhammad) est, parmi les fondateurs des grandes religions universalistes, celui que nous connaissons le mieux. [...] Homme génial, issu d'une société en marge des grandes civilisations de l'époque, il sut forger une synthèse idéologique impressionnante, capable de séduire d'abord son pays natal, puis de s'imposer dans une vaste zone du globe. Il sut aussi employer des dons remarquables de chef politique et militaire à acquérir le contrôle de l'Arabie. Mystique (incomplet), profondément religieux, mais non pas pur homme de sainteté comme le Christ et le Bouddha, les faiblesses humaines de cette impressionnante personnalité ne font que rendre sa biographie plus attachante. [...] Si le développement postérieur de l'islam est dû aux circonstances (pour ceux qui n'y voient pas la main de Dieu), une part importante de son succès vient néanmoins du génie de Muhammad. On peut le créditer d'une grande intelligence, d'une habileté et d'une ténacité remarquables, d'un sens très fin des hommes et des situations. [...] Il faut tenir compte des mœurs du temps et de son pays pour juger certains de ses actes, atroces ou quelque peu hypocrites [...]. Il montra, en bien des cas, de la clémence, de la longanimité, de la largeur de vues et fut souvent exigeant envers lui-même. Ses lois furent sages, libérales (notamment vis-à-vis des femmes), progressives par rapport à son milieu.", Maxime Rodinson, 1961, dans Article Mahomet, Encyclopédia Universalis V10, 2004, Maxime Rodinson.
  14. Kropp, Manfredd. Conférence au collège de France [1]
  15. http://www.ebior.org/Bible/synopse-III.htm Petite explication sur la source Q des évangiles
  16. a et b Spencer, Robert. Onward Muslim Soldiers: How Jihad Still Threatens America and the West., 299–300
  17. Project Syndicate
  18. Ali Sina, Reciprocity in islam
  19. Religious Tolerance.org, SHARED BELIEF IN THE "GOLDEN RULE" - Ethics of Reciprocity.
  20. Muzammil Siddiqui, Does Islam Forbid Befriending non-Muslims?.
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  23. (en), Progressive muslims, Muslims Against Stoning
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  30. (en) ,Organization of the Islamic Conference, [http://www.religlaw.org/interdocs/docs/cairohrislam1990.htm The Cairo Declaration on Human Rights in Islam
  31. Existe-t-il un féminisme musulman?, livre issu d'un colloque à Paris, septembre 2006, organisé par la Commission Islam et laïcité, en collaboration avec l'UNESCO. En-ligneModèle:Fr icon
  32. RFI, Peine de mort : Exécutions de droit divin
  33. Jacques Heers, Les Négriers en terre d'islam, Perrin, coll. « Pour l'histoire », Paris, 2003 (ISBN 2-2620-1850-2), p.9
  34. à l'origine des Mamelouk, par exemple
  35. Éric Chaumont, article Esclave, Esclavage, in Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, pp.270-272

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