Affaire Calle Conferencia

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L'affaire Calle Conferencia I et II désigne deux opérations clandestines de la DINA, la police politique du général Pinochet, qui décapita en mai puis en novembre 1976 la direction du Parti communiste du Chili (PCC). Les deux opérations furent organisées par la Brigade Lautaro, dont l'existence demeura secrète jusqu'en 2007, et ce malgré le contentieux entre Manuel Contreras, le chef de la DINA, et l'ex-dictateur Pinochet [1].

Opérations Calle Conferencia I et II

Le , Victor Díaz, n°2 de la direction clandestine du PCC, et père de Viviana Díaz, vice-présidente de la Agrupación de Familiares de Detenidos Desaparecidos (es) (AFDD, Groupe des familles des détenus-disparus), fut séquestré par la DINA[1],[2]. Plainte est déposée, mais on ne saura rien jusqu'à 2007.

En fait, les détenus ont été transférés dans une caserne secrète rue Simón Bolívar, sise à La Reina (province de Santiago)[1],[2]. Si on ne sait exactement combien de détenus communistes y furent transférés, il semblerait que tous l'ont été (Jorge Muñoz, l'époux de Gladys Marín; Fernando Ortiz, le père d'Estela Ortiz; la directrice de la Junji, et Waldo Pizarro, l'époux de la dirigeante décédée de l'AFDD, Sola Sierra, et père de son actuelle présidente, Lorena Pizarro)[1].

Or, cette caserne secrète était le QG de la Brigada Lautaro, l'une des plus importantes numériquement de la DINA mais qui demeura secrète jusqu'en 2007. Outre s'y adonner à la torture, elle y expérimenta notamment du gaz sarin sur les détenus du PCC, en compagnie de Michael Townley[3].

Lors de l'affaire Calle Conferencia II, aussi dite El caso de los 13 (L'affaire des treize), 11 membres de la nouvelle direction clandestine du PCC furent séquestrés, avec deux militants du MIR, entre le et le [3].

Enquête 2007-2010

En mai 2007, le juge chilien Víctor Montiglio inculpa 74 ex-agents de la DINA, pour la plupart inconnus du public, dans le cadre de l'enquête la plus importante concernant les opérations de cette police[3].

L'enquête fit découvrir l'existence de la caserne Simón Bolívar et de la Brigada Lautaro de la DINA, à l'origine chargée de la sécurité personnelle de Manuel Contreras, chef de la DINA, et qui avait participé notamment à l'opération Colombo puis à l'assassinat des dirigeants du PCC dans le cadre des opérations Calle Conferencia[3].

Fin 2009, le juge Montiglio inculpa à nouveau 120 ex-membres de la DINA, dont 60 n'avaient pas été inculpés auparavant [3]. L'inculpation concerne l'opération Condor, l'opération Colombo et l'affaire Calle Conferencia I et II[3].

Selon l'enquête, la deuxième opération Calle Conferencia (fin novembre-début décembre 1976) fut dirigée par la Brigada Lautaro de la DINA, commandée par le capitaine de l'armée Juan Morales Salgado, et par les groupes opérationnels dirigés par Ricardo Lawrence et Germán Barriga, respectivement capitaines des carabinieri et de l'armée[3].

Notes et références

  1. a b c et d Jorge Escalante, La brigada más cruel de la DINA, La Nación, 11 mars 2007
  2. a et b Le combat des associations de victimes de la dictature chilienne, L'Humanité, 11 septembre 2007
  3. a b c d e f et g J. Escalante et J. Rebolledo, 120 ex DINA procesados en histórica resolución, La Nación, 2 septembre 2009