Dazibao

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 5 août 2011 à 17:10 et modifiée en dernier par Celette (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Le dazibao (chinois traditionnel 大字報, chinois simplifié 大字报, pinyin dàzìbào, littéralement « journal à grands caractères ») en Chine est une affiche rédigée par un simple citoyen, traitant d'un sujet politique ou moral, et placardée pour être lue par le public.

Journaux affichés, Pékin, 2005

L'expression de l'opinion publique par l'affichage est une tradition de la Chine impériale. Les voyageurs rapportent que les citoyens mécontents écrivaient ou imprimaient des affiches pour critiquer l'administration du magistrat impérial, qui étaient placardées dans la ville et jusque dans la rue devant le tribunal, siège du magistrat. Le peuple se rassemblait autour des affiches pour les commenter[1].

C'est en 1966, avec la révolution culturelle lancée par Mao Zedong que les dazibao refirent leur apparition en Chine. Un des éléments clés de la révolution culturelle fut la publication de dazibao le 25 mai 1966 par Nie Yuanzi et d'autres à l'université de Pékin, affirmant que l'université était contrôlée par la bourgeoisie antirévolutionnaire. La lecture de ces textes par de jeunes étudiants comme Xing Xing Cheng les conduisit à participer à la Révolution culturelle et rejoindre les gardes rouges. L'affiche est venue à l'attention de Mao Zedong, qui l'a diffusée nationalement en la publiant dans le Quotidien du peuple. Les dazibao furent bientôt très répandus, utilisés pour tout, du débat sophistiqué au divertissement satirique à la dénonciation enragée ; être attaqué dans une affiche de grand-caractère était suffisant pour mettre fin à une carrière. Réalisées à la main, ces affiches couvrirent d'abord les murs de Pékin avant de gagner les provinces. Ce média illégal et spontané véhicula l'information non-officielle et eut l'audace d'attaquer les autorités du pays.

Un des « quatre grands droits » dans la Constitution d'État de 1975 était le droit d'écrire un dazibao.

Une nouvelle floraison eut lieu après la fin du maoïsme, lors du mouvement du mur de la démocratie en 1978 à Pékin ; un des plus célèbre dazibao fut La cinquième modernisation, dont l'appel hardi à la démocratie a apporté une renommée immédiate à son auteur, Wei Jingsheng. La répression finit par mettre fin à cette presse libre à la fin de l'année 1979.

Par extension, l'expression est employée pour désigner des publications non officielles.[réf. nécessaire]

Notes et références

Voir aussi

Liens externes

Modèle:Révolution culturelle