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Invasion du Koweït

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Invasion du Koweït
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Un char irakien Type 69, exposé sur le site du martyre d'Al-Qurain, Koweït.
Informations générales
Date 2 août -
Lieu Koweït
Issue Victoire de l'Irak ; occupation du Koweït
Belligérants
Irak Koweït
Commandants
Saddam Hussein
Ali Hassan al-Majid
Drapeau du Koweït Jaber al-Ahmad al-Sabah
Forces en présence
100 000 hommes[1],[2] 16 000 hommes[3]
Pertes
inconnues
37 avions détruits
200 tués
600 capturés
20 avions détruits

Guerre du Golfe (1990-1991)

L’invasion du Koweït, également connue sous le nom de guerre Irak-Koweït est un conflit majeur entre l'Irak de Saddam Hussein et le Koweït, du 2 au . Elle résulte en une occupation irakienne du Koweït pendant 7 mois, avant que le pays ne soit libéré par les forces de la Coalition. Cette invasion, élément déclencheur de la guerre du Golfe conduit ainsi directement à l'intervention militaire des États-Unis contre l'Irak en janvier 1991.

Contexte historique

En 1990, l'Irak accuse officiellement le Koweït d'avoir volé du pétrole irakien par forage oblique, bien que certaines sources irakiennes indiquent que la décision de Saddam Hussein d'attaquer le Koweït avait été mise au point de nombreux mois avant l'invasion[4]. Plusieurs raisons officieuses ont été avancées afin de justifier l'invasion irakienne : l'incapacité de l'Irak à rembourser 80 milliards de dollars qui avaient été empruntés au Koweït pour financer la guerre Iran-Irak et la surproduction koweïtienne de pétrole qui a gardé des revenus en recul pour l'Irak[5].

La position initiale américaine sur le conflit

April Glaspie (à gauche) lors d'un meeting avec Saddam Hussein.

Le , l'ambassadeur américain en Irak, April Glaspie, demande au gouvernement irakien les raisons pour lesquelles l'armée irakienne se déploie massivement du côté de la frontière koweïtienne. Elle déclare à son interlocuteur que « Washington, inspiré par l'amitié et non par la confrontation, n'a pas d'opinion » sur le désaccord entre le Koweït et l'Irak, déclarant que « nous n'avons pas d'opinion sur les conflits arabo-arabes ». L'ambassadeur informe Saddam Hussein que « les États-Unis n'ont pas l'intention de débuter une guerre économique contre l'Irak ». Ces déclarations pourraient avoir amené le gouvernement irakien à croire qu'il avait reçu le feu vert des États-Unis pour envahir le Koweït[6].

Déroulement de l'invasion

Le conflit débute le à 2h00 du matin[7], les divisions de la Garde républicaine irakienne et les forces spéciales de l'armée irakienne sont les premières à entrer sur le sol koweïtien. L'offensive est une grande surprise pour les forces koweïtiennes, des commandos irakiens déployés par hélicoptères Mil Mi-8 et Mil Mi-17 ainsi que par bateaux attaquent la capitale Koweït tandis que les autres divisions sécurisent les aéroports et les bases aériennes, soutenus par des hélicoptères de combat Mil Mi-24.

Après plusieurs heures de combats, Koweït tombe dans les mains de l'armée irakienne, qui parviennent à capturer la résidence de l'émir Jaber al-Ahmad al-Sabah, le palais Dasman, protégé par la Garde nationale koweïtienne et la police locale. Ce dernier s'était déjà enfui dans le désert saoudien dès le début de l'invasion. Son demi-frère, le cheikh Fahad Al-Ahmed Al-Jaber Al-Sabah sera tué par les forces irakiennes. Les dernières poches de résistance tomberont le 4 août. La 35e brigade mécanisée de l'armée koweïtienne parviendra par ailleurs à battre en retraite en Arabie saoudite.

Saddam Hussein installe dès lors un gouvernement fantoche, baptisé le « Gouvernement provisoire du Koweït libre », Alaa Hussein Ali en devient le Premier ministre et Ali Hassan al-Majid, dignitaire du Parti Baas et très proche de Hussein, est placé à la tête du gouvernement. Les exilés de la famille royale du Koweït lancent une campagne internationale afin de persuader les autres pays à mettre la pression contre l'Irak. Le Koweït devient ainsi de facto la 19e province de l'Irak et est annexée, telle que l'avait préconisée Saddam Hussein. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté 12 résolutions exigeant le retrait immédiat des forces irakiennes du Koweït, mais en vain[8].

Plus de 400 000 civils koweïtiens et des milliers de ressortissants étrangers fuient le pays, soit environ la moitié de la population koweïtienne[9]. 150 000 ressortissants indiens vivant au Koweït ont été évacués par avion par le gouvernement indien dans un laps d'une semaine suivant l'invasion[10]. Pendant les sept mois d'occupation irakienne au long, les forces de Saddam Hussein ont pillé les richesse immenses du Koweït ; on dénombrait également des violations massives des droits de l'Homme.

Condamnations par la Communauté internationale

L'occupation du Koweït a été unanimement condamnée par toutes les grandes puissances mondiales. Même les pays traditionnellement considérés comme de proches alliés à l'Irak, comme la France et l'Inde, ont appelé à un retrait immédiat de toutes les forces irakiennes du Koweït[11],[12]. Plusieurs pays, comme l'URSS et la Chine, ont placé un embargo sur les armes à l'Irak. Les pays membres de l'OTAN ont également été très critique face à l'invasion et les États-Unis lancent un ultimatum à l'Irak, l'appelant à retirer ses troupes du Koweït d'ici le ou de faire face à une guerre[13].

Le , le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 660 condamnant l'invasion irakienne du Koweït et exigeant que l'Irak retire inconditionnellement toutes les forces déployées au Koweït[14].

L'intervention des forces de la Coalition

Puits de pétroles incendiés par l'armée irakienne dans le cadre de la politique de terre brûlée de Saddam Hussein lors de la retraite, mars 1991.

Après une série de négociations infructueuses entre les grandes puissances mondiales et l'Irak, les États-Unis déclarent la guerre à l'Irak à la mi-janvier 1991. Le 16 janvier, les avions de la Coalition ciblent plusieurs sites militaires irakiens et indiquent que l'armée de l'air irakienne a été décimée[15]. Les hostilités ont continué jusqu'à la fin février 1991, date à laquelle le Koweït sera libéré[16]. Le , l'émir du Koweït, Jaber al-Ahmad al-Sabah, rentre au pays après avoir passé plus de 8 mois en exil[17]. Lors de l'occupation, environ 1 000 civils koweïtiens ont été tués.

Annexes

Notes et références

  1. (en) 1990: Iraq invades Kuwait, consulté le 29 décembre 2011
  2. http://www.pbs.org/frontlineworld/stories/iraq501/events_kuwait.html
  3. http://lcweb2.loc.gov/cgi-bin/query/r?frd/cstdy:@field%28DOCID+kw0058%29
  4. (en) Gregory F. Gause, The International Politics of the Gulf”, Oxford: The University Press. pp. 263–274. (ISBN 0-19-926963-7).
  5. (en) Iraqi Invasion of Kuwait; 1990, consulté le 29 décembre 2011
  6. (en) CONFRONTATION IN THE GULF; Excerpts From Iraqi Document on Meeting With U.S. Envoy, The New York Times, 23 septembre 1990
  7. (en) The Iraqi Invasion; In Two Arab Capitals, Gunfire and Fear, Victory and Cheers, The New York Times, 3 août 1990
  8. http://www.globalsecurity.org/military/world/iraq/overview.htm
  9. http://www.britannica.com/EBchecked/topic/325644/Kuwait/93657/History
  10. http://www.southasiaanalysis.org/papers7/paper615.html
  11. http://www.globalsecurity.org/wmd/library/news/iraq/1990/900816-151051.htm
  12. (en) Superpowers unite on Iraq, TheGuardian, 3 août 1990
  13. (en) STANDOFF IN THE GULF; A PARTIAL PULLOUT BY IRAQ IS FEARED AS DEADLINE 'PLOY', The New York Times, 18 décembre 1990
  14. United Nations Security Council Resolution 660 (Condemning the Invasion of Kuwait by Iraq), S.C. res. 660, 45 U.N. SCOR at 19, U.N. Doc. S/RES/660 (1990)., consulté le 29 décembre 2011
  15. (en) Allied planes bomb Iraq: Kuwait's liberation begun, says US, TheGuardian, 17 janvier 1991
  16. (en) Feb. 25, 1991: Iraq withdraws from Kuwait, consulté le 29 décembre 2011
  17. (en) Emotional Emir Returns to Kuwait : Royalty: He covers his face and stoops to kiss the ground. But not many citizens turn out to greet him., Los Angeles Times, 15 mars 1991

Liens externes