The Beatles

« Il était une fois trois petits garçons nommés John, George et Paul, de leur nom de baptême. Ils décidèrent de se mettre ensemble parce qu'ils étaient du genre qui se met ensemble. Quand ils furent ensemble, ils se demandèrent pour quoi faire, après tout. Alors il leur poussa tout-à-coup des guitares et ils formèrent un bruit. Au début, cela n'intéressait personne ».

C'est ainsi que John Lennon raconte les débuts du groupe. En fait, le 15 juin 1955, à une fête de quartier où John Lennon joue avec son groupe, il fait la rencontre de Paul McCartney et ce dernier rejoint la formation quelques jours plus tard. George Harrison, un ami de Paul, vient occuper la position de troisième guitariste quelques semaines plus tard. Tous les trois ont appris la musique d'eux-mêmes et recopiaient les morceaux de rock du moment à l'oreille, sans partitions, rien qu'en écoutant la radio et des disques.

Surtout influencés par le rock n' roll (Chuck Berry, Elvis Presley, Little Richard et Gene Vincent en particulier) et le blues de noirs américains, ils séchaient les cours pour répéter entre eux.

Leur premier engagement sérieux a été d'aller jouer à Hambourg en Allemagne. Pour pouvoir s'y rendre, le groupe devait compter un batteur. C'est Pete Best qui remplira ce rôle jusqu'en 1962. Jouant de longs spectacles éprouvants physiquement, les Beatles dûrent élargir considérablement leur répertoire, particulièrement pour le public fort difficile des clubs auxquels ils se présentaient.

Dès leur retour d'Allemagne, le public anglais reconnut que les Beatles avaient beaucoup maturé dans leur présence sur scène et leur qualité de musiciens. Après un total de trois voyages formateurs à Hambourg, Brian Epstein s'est présenté à eux. N'ayant jamais dirigé de formation musicale auparavant, il deviendra le gérant des Beatles et les amènera au rang de musiciens professionnels. Fini le cuir, les Beatles devront maintenant jouer en complet, comme les vrais. Brian fit aussi le tour des maisons de disques afin de trouver un contrat d'enregistrement.

George Martin, alors producteur chez Parlophone, une division d'EMI, leur laisse une chance en 1962 et ils enregistrent leur premier 45-tours: Love Me Do. George Martin n'aime pas beaucoup le style du batteur et propose de le remplacer pour les sessions d'enregistrement. Après consensus, le groupe décide de se défaire de Pete Best pour le remplacer par Ringo Starr (Richard Starkey). Le quatuor est maintenant complet et prêt à conquérir le monde.

Le 5 octobre 1962 sort Love Me Do et il atteint le rang 17 au palmarès anglais.

Leur deuxième 45-tours, Please Please Me, est propulsé au premier rang. Les Beatles obtiennent donc l'opportunité d'enregistrer un album complet, ce qu'ils feront en 545 minutes! Intitulé Please Please Me, cet album lui aussi se rend au sommet du hit parade et n'y sera remplacé que par... le deuxième album des Beatles, With The Beatles, paru en 1963.

Mais, les maisons de disque américaines snobent encore ce qui est pour eux un phénomène passager. Leur cinquième 45-tours, I Want To Hold Your Hand, perce enfin le marché américain et les Beatles débarquent en héros au Ed Sullivan show au début de 1964. La Beatlemania qui avait débuté en Angleterre se propage de l'autre côté de l'Atlantique.

La Beatlemania était plus qu'un phénomène de mode passager - c'était une idéologie, une culture, une religion. Tout le monde se coiffait et s'habillait à la Beatles. Des disquaires ne vendaient que des disques des Beatles. Pour les Beatles, c'était vraiment du luxe. S'il y avait un embouteillage, on escortait les Beatles. S'ils devaient prendre l'avion et qu'ils étaient en retard, l'avion les attendait. Tellement que les gens criaient aux concerts, ils pouvaient jouer faux, personne ne s'en rendait compte.

Ils ont commencé à donner des concerts dans des salles de plus en plus grandes, dans des émissions de plus regardées, avec un public essentiellement basé sur les jeunes de tous les pays - Les Beatles furent les premiers à passer sur une émission diffusée en "Mondovision", c'est-à-dire qu'elle est diffusée à travers le monde entier.

Et la Beatlemania était si forte que sur scène ils n'entendaient plus ce qu'ils jouaient tant les cris des fans en délire étaient nombreux. Ils ont terminé les concerts en beauté au stade Candlestick de San Francisco en 1966 (bien que leur dernier concert fut en réalité donné sur le toit de leur maison de disque Apple afin de promouvoir leur dernier album, Let It Be).

Ils composèrent alors dans leur propre studio et sous leur propre label : Apple ( dont le logo est inspiré de la pomme de Magritte ). Les chansons qu'ils ont commencé à composer étaient plus recherchées, plus fouillées. Les paroles étaient aussi plus profondes, plus philosophiques.

Ils s'amusaient à coller des bouts des chansons, ils mettaient des bandes de musique à eux par terre et les recollaient au hasard, ils chipotaient sur leurs chansons, passaient des morceaux à l'envers, en accéléré, mélangeaient de nombreux instruments, des violons, des instrument étrangers, ou même des orchestres. Ils s'amusaient aussi avec une certaine logique, c'est l'exemple de l'album Sgt Peppers Lonely Hearts Club Band et de l'album blanc ( appelé en réalité The Beatles) : ( il faut préciser que The Beatles est sorti après Sgt Peppers, et que celui-ci propose une pochette remplie à ras bords; débordante de couleurs, tandis que The Beatles propose quant à lui une pochette entièrement blanche - d'où son surnom, l'album blanc). Un titre long ? Le suivant s'appelle simplement The Beatles. Une pochette multicolore ? Elle est blanc-uni. Une production extraordinaire, des orchestres gigantesques et des mixages incroyables ? Ils ont pris des guitares acoustiques pour la moitié des morceaux de The Beatles. Des paroles d'une surprenante profondeur ? Le suivant parle de cow-boys et de cochons en chocolat.

Leurs deux derniers albums s'intitulent Abbey Road et Let It Be et sont sortis en 1969 et 1970.

Après, chacun avait envie d'arrêter, de passer à autre chose, car ils en avaient tous marre, et aussi à cause des tensions au sein du groupe, de divers problêmes... John a continué à faire des chansons plus rock, plus engagées (la plus célèbre étant Imagine) jusqu'a son assassinat le 8 décembre 1980, par un déséquilibré qui voulait un autographe. Lui ayant refusé, il le tua.

Paul, George et Ringo ont joué chacun de leur côté. Lors de la mort de John, on leur a demandé s'ils comptaient rejouer ensemble, et George a répondu : "tant que John sera mort, Les Beatles ne rejoueront plus ensemble".

George s'est fait attaquer plusieurs fois chez lui, et est finalement mort d'un cancer du cerveau il y a un peu plus d'un an.

Heureusement, les 2 autres Beatles, Paul McCartney et Ringo Starr, sont encore de ce monde, et Paul McCartney vient de terminer une tournée mondiale où il jouait des morceaux qu'il a composé au sein et après les Beatles.

Les Beatles ont essayé presque tous les styles possibles et ont ouvert des portes que d'autres ont franchi par après. Ils sont encore bien présents aujourd'hui dans l'inventivité et la création des musiciens contemporains. -Du rockabilly (ancètre du rock se caractérisant par des choeurs) avec Back in the U.S.S.R -Du hardrock (rock se caractérisant par une guitare saturée et quelques hurlements) avec Helter Skelter -De la musique psychédélique avec Lucy in the sky whit Diamonds" (qui ne fait pas référence au LSD malgré les croyances) -De la pure pop anglaise avec With a little help from my friends -Des orchestres et arrangement musicaux avec A day in the life -Des comptines avec Obladi Oblada (qui signifie "la vie continue" en Yorumba) -De la soul avec Don't let me down -Du Boléro Cubain avec And I love her -De la musique de bastringue à tendance jazz avec When I'm sixty four -Du ragtime avec Martha my dear -Du blues pur, bien gras comme on dit avec Yes Blues -Du blues un peu rock avec Revolution -Du jazz avec Honey Pie -Des ballades un peu folk anglais typique traditionnel (en même temps un peu

country) avec Rocky Raccoon

-De l'orchestre classique avec Good Night -De la musique progressive ( influence de Yoko Ono sur le groupe ) avec Revolution 9 ... Ce ne sont que des exemples parmi d'autres, et vous pouvez en trouver plein d'autres.

"Parler de musique, c'est comme parler de sexe...
Pourquoi en parler ?" John Lennon