Au cœur des ténèbres

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Le Roi des Belges, bateau sur lequel a navigué Joseph Conrad pour l'État indépendant du Congo

Au cœur des ténèbres (titre original : Heart of Darkness) est une longue nouvelle de Joseph Conrad, parue en feuilleton dans une revue[1] en 1899, puis au sein d'un recueil de trois récits, Youth (jeunesse), en 1902.

Elle relate le voyage de Charles Marlow, un jeune officier de marine marchande britannique, qui remonte le cours d'un fleuve au cœur de l'Afrique noire. Embauché par une compagnie belge, il doit rétablir des liens commerciaux avec le directeur d'un comptoir au cœur de la jungle, Kurtz, très efficace collecteur d'ivoire, mais dont on est sans nouvelles. Le périple se présente comme un lent éloignement de la civilisation et de l'humanité vers les aspects les plus sauvages et les plus primitifs de l'homme, à travers à la fois l'enfoncement dans une nature impénétrable et potentiellement menaçante, et la découverte progressive de la fascinante et très sombre personnalité de Kurtz.

Inspirée par le récit In darkest Africa[réf. nécessaire] de Stanley relatant l'expédition pour retrouver l'aventurier Oscar Schnitzer, dont Conrad avait eu connaissance au Congo, l'intrigue générale du texte présente certains points communs avec celle de la nouvelle intitulée L'Homme qui voulut être roi[réf. nécessaire] de Rudyard Kipling, texte paru en 1888, et dont une adaptation filmique fut réalisée en 1975 sous la direction de John Huston.

Adaptations et transpositions

Orson Welles avait projeté d’adapter Heart of Darkness (pour la RKO), avec une hypothèse de « caméra subjective » – il aurait lui-même joué le rôle de Kurtz – mais ce projet n'a finalement jamais abouti[2].

Le film Apocalypse Now de Coppola transpose le récit dans le contexte de la guerre du Viêt Nam. La trame (un bateau remontant une rivière au cœur de la jungle) et les thèmes abordés (la « déshumanisation » de l'homme au fur et à mesure qu'il remonte le fleuve) sont identiques.

En 1970, dans son roman Les Profondeurs de la terre, l'écrivain Robert Silverberg s'en inspire et lui rend hommage en le tranposant dans le genre de science-fiction.

En 1992, Sven Lindqvist publie un ouvrage intitulé Exterminez toutes ces brutes ! dans lequel le narrateur, qui voyage en bus à travers le Sahara, étudie le contexte colonial dans lequel Conrad a rédigé son roman et sur cette base fait un lien entre l'impérialisme, en particulier britannique de la fin du XIXe siècle, et le génocide juif.

La télévision a donnée une adaptation plus fidèle au texte en 1994 par Nicolas Roeg (voir Heart of Darkness) avec Tim Roth, John Malkovich, Isaach de Bankolé et James Fox.

Aguirre, la colère de Dieu, un film du réalisateur allemand Werner Herzog, sorti en 1972, a également une trame proche, mais transposée dans l'Amérique latine des conquistadors, se rapprochant plus d'un autre livre de Conrad, La folie Almayer[réf. nécessaire].

Le roman de Conrad est également cité à diverses reprises dans le film King Kong de Peter Jackson en 2005, en écho à la progression vers l'île perdue.

Dans le livre Les Origines du totalitarisme, Hannah Arendt utilise "au coeur des ténèbres" pour analyser un des facteurs explicatifs du totalitarisme; ses vues sont loin d'être actuellement partagées par les historiens.

Il sert enfin de fil rouge au documentaire de Thierry Michel consacré au fleuve Congo, Congo River (2006). Le réalisateur remonte le fleuve jusqu'à sa source et entre petit à petit au cœur d'un pays en quête de reconstruction.

Spec Ops: The Line, jeu vidéo qui sortira le 29 Juin 2012 sur PS3, Xbox 360 et PC est une adaptation moderne de l'oeuvre. L'histoire se déroule dans un Dubaï dévasté par une tempête de sable où le Capitaine Martin Walker et son équipe partent à la recherche de John Konrad (nom donné en hommage à Joseph Conrad) porté disparu depuis la tempête.

Notes et références

  1. En février (le numéro 1000), mars et avril 1899 de Magazine, revue dirigée à Édimbourg par William Blackwood.
    La seule longueur du texte, qu’il fallut donc publier dans trois fascicules de cette revue, explique la division de la nouvelle en trois sections.
  2. Source : Oxford Companion to Conrad

Voir aussi

Le texte