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Mariage

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Sculpture représentant un couple marié dans l'Antiquité romaine.
Les Époux Arnolfini de Jan van Eyck.

Le mariage est le mode de conjugalité le plus ancien, le plus universel, et générant le plus d'effets juridiques et sociaux. Les systèmes juridiques positifs consacrent son existence et l'encadrent sans nécessairement en donner une définition explicite. Il en est ainsi, par exemple, du droit français[1].

Il existe, à côté du mariage, d'autres formes d'unions dont l'union libre, le concubinage[2], mais en principe informel et béneficiant d'effets minimaux ainsi que diverses formes d'unions civiles (Par exemple en France, le pacte civil de solidarité), d'apparition récente, qui offre des effets généralement plus limités que le mariage.

Histoire

Étymologie

Le nom « mariage » provient des termes latins matrimonium et maritare, dérivant respectivement de mater, la mère, et de mas / maris, le mâle[3]. Étymologiquement, le mariage est donc la forme juridique par laquelle la femme se prépare à devenir mère par sa rencontre avec un homme[3].

Antiquité

Égypte

Dans l'Égypte antique, le mariage reflète la volonté de former un couple à l'image des divinités égyptiennes qui possèdent, presque toutes, leur parèdre.

Judaïsme

Dans le judaïsme antique, le mariage est précédé de fiançailles à la suite d'un contrat conclu par le prétendant ou sa famille avec le père de la jeune fille (si celle-ci a moins de douze ans et demi) qui marquait l’acquisition de celle-ci par son futur époux. À partir de sa majorité (12 ans et demi), la jeune fille dispose d'elle-même et perçoit la somme donnée par son futur époux (Traité de Kidouchin 42.). Les fiançailles - ne pouvant être dénoncées que par un acte de divorce - sont suivies, après environ une année, du mariage, à la suite duquel la mariée entre sous la possession du mari. Le mari s'engage à la nourrir, la vêtir et honorer sa couche. Les jeunes gens se marient entre l'âge de douze ans et demi - correspondant alors à l'âge de la majorité - et quatorze ans pour les jeunes filles, et entre dix-huit et vingt-quatre ans pour leur époux. Les droits de l'épouse sont limités et une discussion rabbinique du Talmud de Jérusalem explique que l’acquisition d'une épouse ne diffère pas fondamentalement de celui d'un esclave[4].

En cas du décès de l'époux sans que le couple ait de descendance mâle, sa femme et ses biens passent au frère de celui-ci ou, en cas de refus de ce dernier, de son plus proche parent mâle tandis que c'est le premier fils de cet homme qui devenait l'héritier du défunt. L’infidélité de la femme est punie de mort (de même que l'homme avec qui elle a eu de rapport), par lapidation si elle est fiancée et par strangulation si elle est mariée. L'homme a la possibilité de répudier son épouse s'il lui reproche « quelque chose de choquant »[5] - une notion interprétée plus ou moins largement selon les rabbins, mais qui correspond en droit à une faute. L'épouse n'a elle la possibilité de divorcer que si son mari lui fait subir un sort dégradant, est atteint de lèpre ou exerce un métier impur, ou encore s'il ne respecte pas les engagements mentionnés dans le contrat de mariage. Par ailleurs elle peut être répudiée si elle n'a pas enfanté durant les dix années qui suivent son mariage. Enfin, la Loi juive autorise la polygamie, puisque l'homme ne doit pas obligatoirement répudier sa femme pour en prendre une autre, une disposition à laquelle le coût élevé d'un divorce n'est peut-être pas étranger[4]. Néanmoins, la femme pouvait stipuler dans son contrat de mariage qu'une monogamie de la part du mari conditionne le mariage (Traité de Yebamot, 65.).

Antiquité gréco-romaine

Dans la Grèce antique, les hommes se distinguaient des dieux notamment par la nécessité de veiller à la survie de leur espèce, grâce à l'union des femmes et des hommes. Pour distinguer l'être humain des autres animaux, le mariage était donc un outil social qui légitimait les enfants qui en naissaient, et la transmission des héritages, voire du statut social[6].

Dans la Rome antique, les fiançailles et le mariage faisaient l'objet de nombreux rites. C'est à Rome qu'un anneau de fer apparaît pour la première fois dans les rites de fiançailles (et non de mariage), vers les IIIe et IIe siècles. L'anneau est alors un signe de reconnaissance, que ce soit pour les affaires publiques ou privées[7]. Chez les Romains, la mariée était recouverte du flammeum, voile de couleur rouge-orange[8]. D'autres rites nuptiaux, comme la couronne de fleurs, prenaient place dans les coutumes romaines. Ces rites et superstitions scandalisaient les premiers chrétiens, ce qui n'a pas empêché que certains nous aient été transmis (l'alliance et le voile et la conjunctio dextrarum, joindre les mains droites).

Empire tardif et christianisme

Vers la fin de l'Antiquité, le christianisme commence à influencer l'institution du mariage. Avant les grandes invasions, les rapports entre Germains et Gallo-Romains sont tels que le Code théodosien (an 370) interdit les mariages mixtes. Aux IVe et Ve siècles, saint Augustin définit une conception du mariage qui influence toujours la vision de l'Église catholique. Le mariage était pour lui une question capitale, à tel point qu'il fut parfois surnommé le « docteur du mariage chrétien ». Augustin résume en trois biens la réflexion des premiers Pères de l'Église sur le mariage : le proles (la descendance, ou génération), le fides (la fidélité, ou assistance mutuelle), et le sacramentum (le sacrement). Le sacramentum traduit en fait le grec mystêrion (mystère), et est emprunté à saint Paul (Ep 5, 32), qui qualifie ainsi le mariage du Christ et de l'Église, concrétisé par le mariage chrétien[9].

Moyen Âge

Le mariage apparaît pour la première fois comme l'un des sacrements, à côté de l'eucharistie, de la pénitence et du baptême, dans un décret du pape Lucien III contre les hérétiques, en 1184. Son décret, lu sans doute au concile de Vérone, sera reproduit dans plusieurs collections canoniques et suivi d'autres professions de foi similaires[10].

C'est au IVe concile du Latran que le mariage est mis en exergue comme l'un des sept sacrements et défini comme l'union de deux volontés plus que comme celle de deux corps. Cela signifie que le mariage ne peut être dissout que par la mort. Les bans deviennent obligatoires[11].

Les décrétales de Grégoire IX, en 1234, consacrent l'intégration du mariage aux sept sacrements de l'Église[10].

Avant le concile de Trente, la forme canonique du mariage est le mariage consensuel, qui ne demande pour être valide que le consentement des époux, et n'exige pas la présence d'un prêtre[12].

Temps modernes

Mariage au XVIIIe siècle (Giulio Rosati)

Au début du XVIe siècle, Érasme critique en 1516 le sacrement du mariage, le célibat des prêtres, et l'indissolubilité. En 1526, il adopte des positions plus modérées dans l'Institution du mariage chrétien[13].

Luther critique également le mariage catholique, et jette les bases de la doctrine protestante en 1520, dans Captivité babylonienne de l'Église[13].

Lors d'une session du concile de Trente consacrée au mariage, le décret Tametsi impose que le mariage soit célébré par le curé devant témoins[14].

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les rois interviennent de plus en plus pour réglementer le mariage[réf. nécessaire]. La « révolution sentimentale » qui gagne l'Europe à partir du XVIIIe siècle place l'affection au sein de la cellule familiale et conjugale et est à l'origine du développement du mariage d’inclination[15]. C'est également à cette époque qu'aux États-Unis, les premières lois interdisant les mariages dits « interraciaux » sont promulguées dans le cadre de l'esclavage. Ces lois, dite miscegenation laws (en), promulguées dans une optique clairement raciste, visent à empêcher le métissage, considéré comme nuisible pour la « race blanche ». Elles se multiplieront au XIXe siècle et resteront en vigueur au XXe siècle: en 1948: 30 États avaient promulgué de telles lois. Ce n'est qu'avec l'arrêt Loving v. Virginia de 1967 que la Cour suprême jugea ces lois anticonstitutionnelles.

Époque contemporaine

Cortège de mariage en Bretagne.

En France, sous l'Ancien Régime, le mariage religieux était précédé dans les familles notables de ce qu'on appelait abusivement un « mariage devant notaire », acte juridique civil qui n'était qu'une promesse de mariage et qui réglait toutes les questions profanes et patrimoniales par un contrat passé entre les futurs conjoints et leurs familles. Sous cette forme, le mariage n'est qu'une espèce particulière de contrat civil. La cérémonie religieuse du mariage devient d'abord républicaine lors de la Révolution, en particulier avec la Théophilanthropie qui devient la seule religion d'État. Les églises, les temples et les synagogues sont fermés, certains deviennent des temples du culte de la Raison et de l'Être suprême.

La loi du 20 septembre 1792 instaure le mariage civil, enregistré en mairie, qui devient le seul valable aux yeux de la loi[16]. Cette loi autorise le divorce par consentement mutuel, pour incompatibilité d'humeur ou de caractère, ou encore pour des causes imputables à un des époux. Depuis le XIXe siècle, en France, la tenue de l'état civil n'est plus déléguée par l'État aux curés des paroisses, mais aux maires des communes qui sont aussi chargés de procéder aux mariages. De ce fait, le mariage peut être réduit à son simple aspect d'acte civil homologué par l'autorité administrative, sans y ajouter aucune dimension sacrée, sociale ou religieuses. Cette tendance s'inscrit dans la tendance à la séparation entre les pouvoirs de l'Église et ceux de l'État dans les sociétés occidentales. Les États souhaitant affirmer leur légitimité au sein de la population, la plus grande partie des institutions structurant l'ordre social sont devenues laïques : l'éducation, le droit, la science, etc.

Les autorités religieuses ont l'interdiction de procéder à des mariages religieux sans s'être assuré que le couple a préalablement été marié civilement[17]. En 1804, le Code civil la modifie pour introduire des conditions restrictives au divorce par consentement mutuel, et conserve le divorce pour faute. La loi Bonald du supprime le divorce. Il ne sera rétabli que sous la IIIe République, avec la loi de 1884 d'Alfred Naquet. Le divorce n'est cependant plus autorisé qu'en cas de fautes précises (adultère, condamnation à une peine afflictive et infamante, excès, sévices et injures graves).

Le Code civil étant d'abord imposé par les armes puis pris comme exemple, le mariage civil se répand en Europe, bien que le divorce soit le plus souvent rejeté. Ceci pousse le pape Léon XIII à publier le la première encyclique sur le mariage chrétien, Arcanum Divinæ[18]. Après la Première Guerre mondiale, l'Allemagne autorise le mariage posthume avec un soldat mort au champ d'honneur, dit « mariage avec le casque d'acier ». Cette cérémonie sera conservée sous le nazisme.

En France, le mariage n'évoluera guère jusqu'à la loi de 1975 réformant le Code civil, promulguée sous Giscard, qui ajoute au divorce pour faute, deux motifs de divorce: consentement mutuel et rupture de la vie commune, ce qui transforme le caractère viager du mariage en un contrat à durée limitée que les conjoints peuvent résilier à tout moment. La distinction entre enfants naturels et adultérins et légitimes est abolie, et la notion de chef de famille est supprimée.

Aspects sociaux

Institution

Le mariage est une institution sociale qui se manifeste de manière rituelle, juridique ou religieuse, et qui régit la formation et les règles de fonctionnement d'une communauté de vie. Cette institution a initialement pour but de fournir un cadre social et légal au développement de la famille[6].

C'est aussi, selon les époques et les lieux, une manière d'établir des alliances entre tribus ou familles, une manière de transmettre des biens, une manière de sceller une alliance ou la paix, de réclamer une position de pouvoir, d'obtenir un capital (dot)[19].

Le mariage, comme institution favorisant la stabilité de la société, est promu par les États, qui instituent par exemple la fête des Époux durant la Révolution française[20].

Motifs de l'union matrimoniale

Les gens se marient pour de nombreuses raisons, habituellement pour l'une ou plusieurs des raisons suivantes[21] :

  • le désir de fonder une famille avec des enfants, et de leur donner un cadre stable et protecteur à leur éducation ;
  • le désir de prouver son amour et de le déclarer publiquement, l'engagement personnel dans une liaison amoureuse pérenne, lui donnant un caractère officiel plus difficile à rompre ;
  • la volonté d'acquérir le statut social d'homme ou de femme marié, qui peut être considéré comme plus gratifiant que celui de célibataire ;

D'autres motivations peuvent exister comme :

  • légitimer des relations sexuelles[22] ;
  • obtenir de l'argent ou du pouvoir, ou encore faciliter les formalités d'immigration ou de naturalisation[23]
  • la formalisation juridique et sociale de questions patrimoniales (legs, légitimation d'enfants, retraites, fiscalité).

Ethnologie

Dans toutes les cultures sédentaires, se marier implique de choisir le lieu géographique d'existence du foyer :

  • Patrilocalité : le foyer des mariés se trouve géographiquement dans la résidence ou le village du père de l'époux. La femme quitte son foyer d'origine pour rejoindre celui de son mari.
  • Matrilocalité : le foyer des mariés se trouve géographiquement dans la résidence ou le village de la mère de l'épouse. L'homme quitte son foyer d'origine pour rejoindre celui de la mariée.
  • Néolocalité : les mariés fondent leur foyer indépendamment de celui de leurs parents. Ce qui se passe le plus souvent dans la culture occidentale en 2008.

Dans certaines cultures, notamment traditionnelles, il est possible de voir des époux vivre dans des résidences séparées. Cela est également observable dans l'évolution des mœurs des sociétés occidentales.

Cas particuliers

Un mariage en Allemagne en 2005
  • Le mariage arrangé : négociation entre deux familles pour marier leurs enfants respectifs, ces derniers peuvent donner leur consentement.
  • Le mariage forcé les familles contraignent les enfants à se marier.
  • le mariage blanc : contracté sans l'intention des deux époux de vivre ensemble, mais dans le but pour l'un d'entre eux de bénéficier d'un ou plusieurs avantages (ex: emploi, fortune, logement, nationalité, avantages en nature etc.).
  • le mariage homosexuel, entre deux individus de même sexe, ou de sexe indifférencié.
  • le mariage mixte : entre deux individus de cultures différentes (de langue, de nationalité, voire d'ethnie, de religion différentes). Voir par exemple le cas du mariage franco-algérien.
  • le mariage in extremis est une situation de péril imminent de mort de l'un des époux qui dispense de toutes les formalités préalables à la célébration du mariage (en France, articles 75 et 169 du Code civil)
  • le mariage posthume.

Mariages mixtes

Le « mariage mixte » désigne de façon générale un mariage entre deux individus de cultures différentes (de langue, de nationalité - voir par exemple le mariage franco-algérien, voire d'ethnie ou de religion différentes). Il a pu faire l'objet d'angoisses, liées à la peur du métissage, et de législations racistes.

Ainsi, dès le XVIIe siècle, les premières lois interdisant les mariages dits « interraciaux » sont promulguées aux États-Unis dans le cadre de l'esclavage. Ces lois, dite miscegenation laws (en), promulguées dans une optique clairement raciste, visent à empêcher le métissage, considéré comme nuisible pour la « race blanche ». Elles se multiplieront au XIXe siècle et resteront en vigueur au XXe siècle: en 1948: 30 États avaient promulgué de telles lois. Ce n'est qu'avec l'arrêt Loving v. Virginia de 1967 que la Cour suprême jugea ces lois anticonstitutionnelles.

Au début du XXe siècle, la peur du métissage, alors que l'eugénisme se développe en tant que courant d'idées, se fait insistante. Des best-sellers du mouvement völkisch, comme Le Péché contre le sang (1916) d'Artur Dinter popularise l'idée du mariage entre « Aryens » afin de préserver la « race » contre le dépérissement et la « pollution raciale » (Rassenschande) qu'apporterait le « sang juif ». L'influence sur le nazisme de tels ouvrages sera déterminante, culminant dans la « loi sur la protection du sang allemand et de l'honneur allemand » de 1935. Tout mariage entre « Aryens » requiert désormais un « certificat d'aryanité » (délivré, pour les SS, par le RuSHA), sauf dans le cas du « mariage accéléré » ou beschleunigte Eheschließung, surnommé Kriegstrauung (de) ou « noces de guerre », dans lequel une simple déclaration suffit.

Voyage de noces

En occident, il est d'usage que les époux fassent un voyage d'agrément, dont la destination choisie est souvent celle de pays exotiques.

Sexe et procréation

Le mariage étant historiquement très lié à la reproduction humaine, la plupart des cultures encouragent à sa « consommation », un euphémisme courant pour désigner les rapports sexuels entre époux. Par exemple, l'église catholique romaine, pourtant attachée à la notion d'indissolubilité du mariage, autorise une annulation de mariage pour motif de non-consommation. Cette notion diffère d'un divorce : une annulation établissant a posteriori que le mariage n'avait jamais existé.

Les mœurs occidentales laissent libre choix aux couples mariés en ce qui concerne la procréation. Dans certaines cultures, le mariage impose aux femmes l'obligation de mettre au monde des enfants. Au nord du Ghana, par exemple, le paiement d'une dot oblige la femme à avoir des enfants, et les femmes qui se soumettent au contrôle des naissances font face à des menaces sérieuses de représailles physiques.

Selon les cultures et les époques, les rapports non consentis au sein du mariage pourront ou non constituer un viol du point de vue de la loi. Ils pourront constituer une simple maltraitance, comme ce fut le cas en France jusqu'en 1992.

La procréation hors du cadre du mariage est un état de fait est plus ou moins bien accepté selon les cultures. En Occident, cette situation a été graduellement acceptée depuis les années 1960, dès lors que les deux parents sont célibataires. Dans les cultures ou le phénomène n'est pas accepté, des mariages peuvent être organisés dans l'urgence afin de sauver l'honneur de la future mère et l'avenir de l'enfant.

En France, l'Institut national d'études démographiques (INED) rapportait qu'en 1965, 5,9 % des naissances provenaient de parents non mariés[24]. En 2000, ce pourcentage était monté à 40 %[24]. Jusque récemment, les enfants nés hors mariage étaient considérés soit comme « enfants illégitimes » (si l'un des parents était par ailleurs marié: on parle aussi d'enfant adultérin), soit comme « enfants naturels » (si aucun des parents n'est marié) et souffraient de désavantages légaux et de handicaps sociaux.

Ainsi, en France, la loi de 1964 sur la tutelle et la loi de 1970 sur l'autorité parentale avaient rapproché la situation des enfants nés dans le cadre du mariage et des enfants nés hors mariage, tout en maintenant une certaine inégalité. Ainsi, les enfants naturels ne recevaient que la moitié de la part d'héritage dont ils auraient eu droit s'ils étaient légitimes, tandis que les enfants adultérins n'avaient droit à aucun héritage et étaient même privés de filiation[25]. La loi du 3 janvier 1972, préparée par le ministre René Pleven et le garde des Sceaux Jean Foyer, rapporteur du projet de loi à l'Assemblée nationale, assimila complètement la situation de l'enfant naturel et de l'enfant légitime[25]. L'enfant adultérin, quant à lui, a gagné les droits à établir sa filiation, et est considéré à part entière comme un membre de la famille, sauf pour ce qui concerne l'héritage, où il n'a droit qu'à la moitié de ce à quoi il aurait eu droit en tant qu'enfant légitime ou naturel[25].

La Pologne ne reconnaissait toujours pas, en 2009, les enfants naturels, et les privaient de filiation. Ces derniers se voient attribué un père fictif sur leur état civil, quand bien même leur père réel est connu.

Anniversaires

Les anniversaires de mariages sont traditionnellement fêtés et portent des surnoms ; en voici une liste non-exhaustive :

Définition juridique

Généralités

Le mariage est défini traditionnellement comme l'« union légitime d'un homme et d'une femme »[26],[27] ou comme "l'acte par lequel l'homme et la femme se placent dans une situation juridique durable afin d'organiser leur vie commune et de préparer la création d'une famille"[3].

Le mariage est l'acte officiel et solennel qui institue entre deux époux une communauté de patrimoine et de renommée appelée « famille » (ou foyer, feu, ménage) dont le but est de constituer de façon durable un cadre de vie commun aux parents et aux enfants pour leur éducation. Dans les sociétés traditionnelles, le mariage est l'alliance politique de deux familles ou de deux clans.

Le mariage est une institution qui a pris de multiples formes selon les peuples et au cours de l'histoire. Visant universellement à sanctionner un cadre voué au développement de la famille[6], le mariage donne un statut particulier aux époux : il émancipe la personne, qui devient majeure, et lui donne des obligations envers son conjoint, sa future progéniture et la famille de son conjoint. L'établissement d'un mariage donne toujours lieu à une cérémonie publique, et souvent à une fête, l'ensemble étant appelé « noces »[28]. Le mariage a ainsi un caractère juridique mais aussi rituel[29] (profane ou religieux). Dans les pays où les institutions politiques sont séparées des institutions religieuses, on distingue le mariage civil du mariage religieux (lequel requiert généralement un mariage civil au préalable).

Dans certains cas, les époux ne peuvent contracter un nouveau mariage tant que le premier est valide ; on parle alors de système monogame. Parfois, plusieurs mariages peuvent être contractés simultanément avec plusieurs personnes en même temps ; le système est alors dit polygame. Le mariage polygame peut lier un homme avec plusieurs femmes : c'est la polygynie. La polyandrie désigne le mariage d'une femme avec plusieurs hommes, un type d'union polygame.

Le mariage a été décrit par l'anthropologue Claude Lévi-Strauss comme le socle pratiquement universel de la famille : « La famille, fondée sur l'union plus ou moins durable, mais socialement approuvée, de deux individus de sexes différents qui fondent un ménage, procréent et élèvent des enfants, apparaît comme un phénomène pratiquement universel, présent dans tous les types de société »[27]. Les époux « sont des individus de sexes différents et [ … ] la relation entre les sexes n'est jamais symétrique »[30].

Portée

Photographie d'une alliance

Le mariage est à la fois un acte actuel qui concerne les parties présentes, et un acte futur qui engage l'existence et le statut des personnes dans l'avenir. C'est à la fois un acte individuel et un acte collectif qui concerne l'ensemble de la Société. Il a une portée mixte, à la fois contractuelle et institutionnelle. Cet engagement peut être une convention civile lorsqu'elle est actée par un officier d'État civil par délégation de l'État ou prendre une dimension sacrée lorsqu'elle est célébrée en un lieu et selon des formes religieuses.

Le mariage est toujours un engagement sans limite de durée, avec une possibilité de rupture, soit par la séparation de corps, soit par le divorce. Ce dernier n'est pas admis par certaines religions, comme le catholicisme qui admet seulement l'annulation du mariage à raison, notamment, du consentement imparfait des époux ou de son absence de consommation.

Le mariage implique en principe une communauté de vie, c'est-à-dire de vivre ensemble et d'avoir des relations sexuelles. Leur impossibilité ou leur refus peut être, selon les pays et les époques, une cause d'annulation ou de divorce.

En tant qu'il scelle une union durable, le mariage peut être mis au service de fins politiques (notamment établir des alliances entre lignées ou tribus ou sceller la paix entre deux royaumes) ou économiques (transférer des biens, obtenir un capital, une dot, etc.)[31].

Le mariage accomplit des fonctions sociales et politiques. Claude Lévi-Strauss avait montré dans Les Structures élémentaires de la Parenté que le mariage est l'institution qui permet l'échange des femmes entre deux groupes consanguins, c'est-à-dire issus d'un même ancêtre, afin d'entretenir par l'alliance l'effacement progressif des liens de parenté qui finirait par en faire des groupes étrangers, puis des peuples ennemis. Dans cette optique l'interdit de l'inceste n'est pas tant l'interdiction de coucher avec sa sœur ou sa fille, que l'obligation de les offrir à une autre famille ou à un autre clan[32]. On comprend bien ce processus d'extension des solidarités avec le cas bien connu des rois qui devaient épouser des princesses étrangères afin d'initier ou d'entretenir l'amitié entre leur peuple et les autres peuples. La conclusion d'une paix avec des peuples ou des familles ennemis était toujours assortie d'une alliance matrimoniale, comme celui de Rollon, le chef des Nordmans, avec une fille de Charles le Simple, ou de Clovis avec la fille du roi des Burgonde, alliance dont le préalable était une conversion religieuse.

L'anthropologue et philosophe René Girard, estime que la règle unique des prescriptions matrimoniales est le renoncement par les familles nucléaires de leurs filles : le but de ce commerce est la pacification par la suppression d'une cause de rivalité[33].

Types d'unions

Les unions existent sous de très nombreuses formes dans le monde. Les théoriciens des systèmes de parenté, comme les usagers de la langue courante ont donc recours à des termes précis pour nommer les caractéristiques de chacun d'entre eux. On distingue donc les notions suivantes, qui ne sont pas toutes exclusives entre elles :

  • la monogamie : si les époux ne peuvent contracter un nouveau mariage tant que le premier est valide, alors le type d'union est dit monogame. Ce type d'union est présent notamment dans les pays de culture judéo-chrétienne.
  • la polygamie : elle permet à une personne d'être engagée dans plusieurs mariages en même temps.

Dans les sociétés occidentales de type familial, ainsi que dans d'autres pays du monde, la monogamie prédomine, contrairement aux sociétés plus anciennes de type tribal, où la polygamie (ou la polyandrie) a tendance à l'emporter. Dans tous les cas, l'autorité supérieure, État ou Église officialise et reconnaît publiquement le mariage. C'est cette autorité qui fixe les droits et obligations nés du mariage ainsi que les règles de sa rupture éventuelle.

Ouverture du mariage aux couples homosexuels

Depuis 2001, à la suite des Pays-Bas, dix États ont ouvert le mariage civil aux homosexuels. Depuis plusieurs années, sept pays européens — la Belgique, l'Espagne, l'Islande, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal et la Suède — ainsi que l'Afrique du Sud, le Canada, l'Argentine, six États des États-Unis (Massachusetts, Iowa, Connecticut, New Hampshire, New York, Vermont, Washington), un État du Brésil (Alagoas) et la ville de Mexico, ont ouvert le mariage aux couples homosexuels. Plusieurs dictionnaires se rangent sur la définition d'un mariage qui ne comprend plus la différence de sexe des époux[34].

D'autres États ont instauré des unions civiles, concubinage officialisé qui est admis pour des couples autant homosexuels qu'hétérosexuels, comme en France, le pacte civil de solidarité (PACS).

En réaction aux mouvements précités, certains États des États-Unis ont inscrit le caractère hétérosexuel du mariage dans leur Constitution, par exemple la Floride, l'Arizona et l'Arkansas.

Cette question est débattue depuis plusieurs années en Californie, avec la proposition 8.

Mariage posthume

Le mariage posthume existe en France et en Allemagne depuis la Première Guerre mondiale. Il a été réintroduit en droit français en 1959, à l'occasion de la catastrophe du barrage de Malpasset. D'autres pays ont connu cette institution, notamment l'Allemagne après la Première Guerre mondiale, avec le « mariage avec le casque d'acier ».

En France, il y a eu environ 60 mariages posthumes en 2008, autorisés en vertu de l'article 171 du Code civil. Selon l'article 171 alinéa 1er, il faut une autorisation du président de la République qui apprécie souverainement l’existence d’un motif grave (donc, il n'y a pas de contrôle des tribunaux). Le motif grave couramment mis en avant était la grossesse de la femme et cela continue toujours de l’être car à l’époque il y avait une différence entre les enfants légitimes et les enfants naturels. Aujourd’hui, il s'agit plus souvent d'une volonté personnelle qu’un enjeu juridique. Il faut que l'un des futurs conjoints soit vivant. Il est exigé l’accomplissement des formalités et officielles préalables au mariage et qu’elles marquent sans équivoque le consentement du défunt, il faut donc la constitution du dossier (ici, on a un contrôle des tribunaux), de l’accomplissement des formalités officielles. On en déduit le consentement de la personne décédée. Le consentement s’apprécie avant la célébration du mariage. La Cour de cassation impose une vérification supplémentaire qui est le maintien du consentement jusqu’à la mort avec l'arrêt du 28 février 2006 de la première chambre civile.

La troisième condition est une persistance du consentement entre l’accomplissement des formalités et le jour du mariage. L'article 171 alinéa 2 prévoit que c’est la date du décès qui sera la date du mariage car la personne acquiert la personnalité de personne mariée et personne veuve. Lorsqu’un mariage posthume est célébré, ses effets sont limités. Il confère à chaque époux le statut d’une personne mariée, mais la mort dissout le mariage. En même temps que l’on forme le mariage, on le dissout par veuvage. L'alinéa trois dispose que le mariage posthume n’entraîne aucun effet matériel (pas de droit successoral, pas de droit matrimonial) mais tous les liens personnels subsistent comme, entre autres, le nom et le droit aux aliments du fait de la parenté de l’autre.

Mariage religieux

Un mariage en Inde

Rapports entre mariage civil et mariage religieux

L'Église catholique romaine considère que le mariage purement civil entre deux catholiques ou entre deux orthodoxes n'est pas valide. De même, le mariage civil d'un catholique ou d'un orthodoxe avec un non baptisé n'est pas valide. L'Église considère qu'il ne faut pas sous-estimer le mariage civil, et considère qu'il ne s'agit pas d'une simple obligation administrative. En effet, la proclamation officielle des droits et des devoirs des époux est fondamentale en ce qui concerne la fidélité, le secours mutuel, l'assistance, la communauté de vie, la participation aux charges du ménage, et la solidarité dans les dettes (en France, articles 203 et 212 du code civil).

Dans beaucoup de pays européens et dans certains pays latino-américains, la cérémonie religieuse doit se tenir séparément de la cérémonie civile préalable, comme c'est le cas en Belgique, en Bulgarie, en France, aux Pays-Bas, en Roumanie et en Turquie[35]. Dans certains pays comme les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l'Irlande, la Norvège et l'Espagne, les deux cérémonies peuvent être tenues ensemble. Alors que certains pays, comme l'Australie, autorisent que les mariages soient célébrés en privé et dans n'importe quel endroit, d'autres, comme l'Angleterre et le Pays de Galles, exigent que la cérémonie civile se tienne dans un endroit ouvert au public et désigné spécialement par la loi. En Angleterre, l'endroit où est célébré le mariage n'est pas nécessairement une église ou un bureau d'état civil, mais peut très bien être être un hôtel, un édifice historique ou un autre lieu qui a obtenu l'autorisation nécessaire. En Israël, il n'existe pas de mariage civil.

Approches religieuses du mariage

Judaïsme

Dans le judaïsme, le mariage est considéré comme un engagement contractuel devant Dieu dans lequel un homme et une femme s'unissent pour créer une relation dans laquelle Dieu est directement impliqué. Cependant, le Judaïsme admet le divorce[36].

Bien que la procréation ne soit pas le seul but du mariage, un mariage juif est aussi supposé obéir au commandement d'avoir des enfants[37]. Le sujet principal est relatif à la relation entre le mari et la femme. Du point de vue de la Kabbale, le mariage signifie que le mari et la femme se fondent dans une seule âme. C'est pourquoi un homme est considéré comme « inachevé » s'il n'est pas marié, puisque son âme est seulement une partie d'un ensemble plus large qui reste à unifier[38].

Christianisme

Le mariage dans la tradition chrétienne est essentiellement l'alliance d'un homme et d'une femme, dans le but de former une famille. La religion chrétienne réglemente en général fortement cette institution, aussi bien dans les pratiques rituelles que dans le vécu au niveau des individus. De ce fait, de fortes traditions existent aujourd'hui dans les aires culturelles où les Églises de cette religion ont étendu leur influence.

Le mariage est considéré par les églises catholiques et orthodoxes comme un sacrement. À ce titre, il est indissoluble.

L'Église catholique définit le mariage comme l'union légitime de deux personnes (homme et femme) dans les conditions prévues par la loi. Par le sacrement de mariage, les deux époux s'engagent pour la vie devant Dieu et l'Église"[39]. Pour l'Église catholique romaine, ce sont les futurs époux, et non le prêtre, qui se donnent le mariage par l'échange de leur consentement et par la promesse qu'ils se font. Mais le mariage a un caractère sacré, il est un sacrement : « L'alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi qu'à la génération et à l'éducation des enfants, a été élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement. »[40]

Le protestantisme, qui ne considère pas le mariage comme un sacrement et qui admet le divorce, préfère parler de bénédiction nuptiale. Certaines sectes comme les mormons admettent ou ont admis la polygamie.

Hindouisme

Islam

Shintoïsme

Situation dans le monde

Belgique

Seul le mariage civil a une existence légale. L'article 21 de la constitution dispose que le mariage civil doit précéder le mariage religieux. Le mariage homosexuel est légal depuis janvier 2003.

Chine

Le mariage traditionnel chinois a complètement disparu dans la Chine moderne, mais existe toujours dans les régions rurales et auprès de certaines minorités. Le mariage traditionnel en Chine se déroule en six étapes, tout d'abord la demande en mariage en bonne et due forme, via l’entremetteuse, puis suivent les fiançailles, l’enlèvement de la future marié du foyer de ses parents, le mariage religieux, les festivités du mariage et enfin, la nuit de noces.

Comores

Le mariage peut être religieux, officiel ou traditionnel. Aux Comores, le mariage peut revêtir la valeur de petit ou grand mariage. Est un petit mariage celui qui se célèbre sans faste, avec le naib (notaire religieux), un témoin du marié, celui de la mariée… avec le minimum de la dot, disponible ou promise. Est grand mariage cet autre qui s’annonce et qui réunit un grand public pour un banquet entre toutes autres festivités. Cette catégorie de mariage, dans le cas précis de du mariage traditionnel, que l’on appelle grand mariage, a la spécificité que l’homme annonce d’épouser sa femme avec laquelle il a pu avoir déjà des enfants. Les habitués des festivités nuptiales à la Grande-Comore (sans allusion cette fois-ci, du traditionnel du mariage) comprennent que le couple célèbre le mariage traditionnel. Des projets pourraient avoir été avortés. Les parents de la mariée peuvent avoir nourri le dessein de marier leur fille à un homme de leur rêve. Il en aurait été ainsi des parents du « marié ». Les deux familles sont résolues à participer à la célébration de ce auquel elles n’auraient jamais songé.

France

Seul le mariage civil a une existence légale. De plus, l'article 433-21 du code pénal condamne tout ministre du culte qui viendrait à célébrer un mariage religieux avant le mariage civil.

Israël

L'Etat d'Israël ne reconnaît pas le mariage civil. Les israéliens ont le droit de se marier civilement mais la cérémonie ne se pratique pas sur le territoire national et n'est pas reconnue.

Cadre juridique

Obligation de la présence de témoins

Afin d'apporter une certaine caution à la sincérité du mariage (tant civil que religieux), les futurs époux doivent faire appel à des témoins qui en garantissent la validité. Il n'est pas nécessaire que ces témoins soit membres des familles des mariés.

Mariage civil

Pour le mariage civil n France, depuis 1792, la loi exige la présence de un ou deux moins témoins majeurs pour chacun des époux (soit quatre témoins au maximum). Lors de la cérémonie du mariage, ils signent le registre d’état civil.

Les témoins doivent être âgés de 18 ans révolus (art. 37 du code civil)[41].

Mariage religieux

Les témoins du mariage religieux catholique ne sont pas forcément les mêmes que les témoins du mariage civil. Il n'est pas nécessaire qu'ils soient baptisés, ni même qu'ils soient de religion catholique, leur rôle étant surtout humain.

Il n'y a pas de limite pour le nombre de témoins, mais sur le registre, il n'y a de place que pour deux signatures, même si on peut signer à côté[42].

Droits et obligations

Le droit du mariage concerne notamment :

  • les droits et devoirs des époux devant l'autorité qui a célébré la cérémonie (la loi pour le mariage civil en France),
  • le contrat de mariage qui règle les questions de propriété du patrimoine et des revenus du couple, en fonction des types de régimes matrimoniaux.

Les époux ont des droits et des devoirs, qui sont fonction du pays dans lequel ils ont contracté le mariage.

Types de régimes matrimoniaux

France

En France, les droits et devoirs sont les suivants [43]:

  1. Les époux se doivent mutuellement « respect, fidélité, secours, assistance » [44].
  2. Les époux sont égaux en droit dans le mariage.
  3. Les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille et pourvoient à l’éducation des enfants afin de préparer leur avenir (art. 213 du code civil).
  4. Les époux contribuent aux charges du mariage à proportion de leurs facultés respectives (article 225 du code civil).
  5. Chacun des époux peut passer seul des contrats qui ont pour objet l’entretien du ménage ou l’éducation des enfants (article 220 du code civil).
  6. Chacun des époux peut se faire ouvrir tout compte de dépôt (notamment comptes-chèques postaux, compte bancaire, livret d’épargne) et tout compte de titres en son nom personnel, sans le consentement de l’autre (article 221 du Code civil).
  7. Obligation alimentaire due aux époux et par eux.
  8. Adoption. Les époux peuvent adopter un enfant à condition d’être mariés depuis au moins deux ans ou que l’un d’entre eux soit âgé de plus de vingt-huit ans.
  9. Les époux sont soumis à l’obligation d’une communauté de vie.
  10. Les époux sont personnellement imposables pour les revenus dont ils ont disposé pendant l’année de leur mariage et jusqu’à la date de celui-ci. À compter du mariage, ils sont soumis à une imposition commune pour les revenus perçus par chacun d’entre eux.

Le droit français prévoit quatre types de régimes. Le premier est la communauté universelle. Le second est la communauté réduite aux acquêts (c'est le régime légal, c'est-à-dire celui s'appliquant à défaut de choix différent). Le troisième est la séparation de biens. Le quatrième est le régime de participation aux acquêts; les époux sont considérés comme séparés pendant le mariage puis apparaissent comme communs de biens pendant les opérations de dissolution de la communauté.

Algérie

Afrique du Sud

Depuis début 2007, un arrêt de la Cour Constitutionnelle a donné la possibilité légale de mariage ou d'union civile pour les couples de même sexe, et le choix entre ces deux termes. Les droits et devoirs qui en sont issus sont identiques à ceux des mariages ou contrats d'union civile hétérosexuels. Les fonctionnaires du Home Affairs et les personnes assermentées pour administrer un mariage ont le droit de refuser de célébrer un mariage homosexuel, mais dans chaque bureau régional, il y a au moins un officiel qui accepte cette mission.


Cérémonie

Noce formant un cœur autour des mariés (Kirghizistan).

Un mariage se concrétise par une cérémonie encore appelée noces.

Organisation

L'organisation d'un mariage consiste à gérer l'ensemble des préparatifs liés au déroulement de la cérémonie.
Ainsi pour un mariage traditionnel, ces préparatifs couvrent aussi bien la restauration des invités (restaurant ou traiteur), que la location de véhicule ou de salle de banquet, ou l'intervention d'autres professionnels spécialisés (photographe, orchestre, DJ, …). Cette organisation est parfois si fastidieuse que les futurs mariés doivent s'y prendre longtemps à l'avance, et prévoir un budget en conséquence. c'est pour éviter tous ces tracas que sont apparus des organisateurs de mariage (Wedding Planner en anglais) qui sont rémunérés pour aider à la préparation des cérémonies et des tous les aspects y afférent[45].

Certains couples préparent longuement à l'avance leur mariage, jusqu'à un an. Cela peut poser des difficulté pour réserver la cérémonie civile en mairie ou les consommations usuelles (traiteur, salle, etc.)

Éléments pratiques

Fichier:Mariage à l'ouzbek.jpg
Couple ouzbek posant à l'observatoire d'Ulugbek.

Tenues de mariage

Dans les pays occidentaux, la robe de mariée est le plus souvent entièrement blanche, et quelquefois rehaussée de taches de couleurs pastel, rose, bleu ou même rouge. Comme la couleur blanche exprime la virginité chez la femme, une femme n'étant pas vierge devrait mettre en combinaison avec le blanc une autre couleur. Toutefois on n'y fait plus attention (excepté les pratiquants) de nos jours et la mode nous offre toujours plus de choix des couleurs toutefois le blanc reste une tradition. Cette tenue est de plus en plus adoptée dans le monde entier. Le blanc reste la couleur classique des robes de mariées en Occident, mais on ne s'est pas toujours marié en blanc en France. Autrefois, la mariée portait le plus souvent une robe de couleur rouge (comme c'est toujours le cas en Chine de nos jours), car c'était la couleur la plus facile à obtenir pour le teinturier, donc la moins chère. Une robe blanche devait par contre souvent être faite d'une étoffe fine (soie ou coton de bonne qualité) qui était beaucoup plus coûteuse. La tradition du mariage en blanc ne date que de la fin du XVIIIe siècle.

Le marié porte soit une jaquette soit un costume (deux ou trois pièces) de couleur sombre[46].

Cortège

En Occident, il existe certaines coutumes pour l'entrée dans la mairie et dans le lieu de culte, et pour la sortie[47].

Vin d'honneur (ou cocktail)

Lorsqu'il y a un laps de temps assez important entre la cérémonie et le repas, il est d'usage d'offrir aux participants un vin d'honneur, constitué de boissons diverses et de légères collations[48].

Repas de noces

En Occident, il est d'usage d'offrir un repas aux invités des noces. Il existe des règles pour la disposition des tables, et le placement des familles et amis[49].

Musique

En Occident, un certain nombre d'œuvres de musique classique accompagne régulièrement les cérémonies de mariage  :

Après le repas, un bal est très souvent organisé pour les invités. L'ouverture de ce bal est, en Occident, un honneur traditionnellement réservé aux époux.

Sociologie et statistiques

France

On célèbre entre 250 000 et 300 000 mariages par an en France[50].

Pour l'année 2008, 273 500 mariages ont été retenus par l 'INSEE[51].

La France avait pour 2006, un taux de nuptialité de 4,4 pour 1 000 habitants[52].

Belgique

Le taux de nuptialité était en Belgique en 2005, de 4,1 pour 1 000 habitants[53].

Suisse

Le taux de nuptialité était en Suisse en 2007, de 5.3 pour mille habitants[54].

Québec

Le taux de nuptialité du Québec a connu de grandes variations au cours du XXe siècle. Ainsi, de 6,5 mariages pour mille en 1900 (n=10 103), le Québec est passé à 10,7 mariages pour mille (n=35 069) en 1940, un sommet pour la province au XXe siècle. On assiste par la suite à un long déclin du taux de nuptialité, malgré un faible sursaut dans les premières années de la décennie 1970, pour s'établir à 2,9 mariages pour mille (n=22 234) en 2005[55].

Cette baisse importante du taux de nuptialité est particulièrement marquée du côté du mariage religieux. Alors que la quasi totalité des mariages étaient religieux au début des années 1970 (97,8 % en 1969) cette proportion n'est plus que de 66,6 % en 2005[56]. De nouvelles valeurs, issues en partie de la Révolution tranquille, et une baisse drastique de la pratique religieuse dans les 50 dernières années expliquent en partie ce recul du mariage religieux au Québec.

L'âge moyen des époux québécois est de 32 ans pour les hommes et de 30 ans pour les femmes[57].

Médias

Arts et littérature

Le mariage constitue un sujet majeur dans la littérature à travers :

  • l'essentiel du mariage arrangé, du mariage d'amour contrarié ou impossible.
  • le thème du couple marié, de la dégradation des relations, de l'adultère, de la crise du couple et du renouvellement des liens.

Notes et références

  1. code civil, titre cinquième : du mariage
  2. On trouve le concubinat avec un statut et des droits dans la plupart des sociétés antiques et dans beaucoup de sociétés primitives. En particulier chez les princes et les nobles par exemple dans la Bible, la Vie de Charlemagne, les anciens droits romains et irlandais, les Romans de chevalerie, etc.
  3. a b et c B. de Boysson, Mariage et conjugalité, LGDG, 2012, n°7 et 728
  4. a et b Jean-Marie van Cangh, Être juive à l'époque de Jésus, in Le Monde de la Bible n° 193, juin 2010, pp.18-21
  5. Dt 24. 1
  6. a b et c Marie-Claire Amouretti et Françoise Ruzé, Le monde grec antique, Hachette Supérieur, 2003, p121. (ISBN 2-01-145541-3)
  7. Jean-Claude Bologne, histoire du mariage en Occident, p. 54 et 55
  8. Jean-Claude Bologne, histoire du mariage en Occident, p. 64 et 65
  9. Jean-Claude Bologne, Histoire du mariage en Occident, p. 84 à 88
  10. a et b Jean-Claude Bologne, histoire du mariage en Occident, p. 135
  11. Selon l'article sur le IVe concile de Latran
  12. Jean-Claude Bologne, histoire du mariage en Occident, p. 452
  13. a et b Jean-Claude Bologne, histoire du mariage en Occident, p. 466
  14. Jean-Claude Bologne, histoire du mariage en Occident, p. 467
  15. Pascal Bruckner, Le mariage d’amour a-t-il échoué ?, Grasset, 2010
  16. Voir l'historique du mariage civil sur le site gouvernemental du mariage civil
  17. (fr) Chronologie de la séparation de l'Église et de l'État - site de l'Assemblée Nationale
  18. Texte de l'encyclique sur le site du Vatican
  19. Hunt, M. (1996). The middling sort : Commerce, gender, and the family in England, 1680–1780. Berkeley : University of California Press
  20. Robert Petit, Les Arbres de la liberté à Poitiers et dans la Vienne, Poitiers : Éditions CLEF 89/Fédération des œuvres laïques, 1989, p. 170
  21. Pourquoi se marier ? sur le site mariage-et-religion.com
  22. Relations sexuelles hors mariage sur le site de Port Saint Nicolas
  23. [1]
  24. a et b [PDF]« Deux enfants sur cinq naissent hors mariage », Fiche d'actualité scientifique, no 4,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  25. a b et c Jean Carbonnier, Droit et passion du droit sous la Ve République, éd. Flammarion, 1996, p.241-268
  26. Entre autres : Vocabulaire juridique, Gérard Cornu, association Capitan. On retrouve cette définition dans d'autres dictionnaires et encyclopédies (exemple de Britannica, datée du 15 décembre 2008)
  27. a et b Le regard éloigné, 1967, cité dans CLS et l'anthropologie structurale, de Marcel Hénaff p.539
  28. (en) Schick Eleanor, Navajo Wedding Day : A Dine Marriage Ceremony, New York, Cavendish Children's Books, , 1re éd. (ISBN 978-0-7614-5031-3, OCLC 38132588, LCCN 97042552)
  29. Van Genepp, Rites de passage
  30. Les Structures élémentaires de la Parenté, Claude Lévi-Strauss, 1948, p.133
  31. Hunt, M. (1996). The middling sort: Commerce, gender, and the family in England, 1680–1780. Berkeley: University of California Press
  32. Les Structures élémentaires de la Parenté, Claude Lévi-Strauss, 1948
  33. Celui par qui le scandale arrive, René Girard, p.30
  34. Par exemple le Grand dictionnaire terminologique québécois donne ainsi une définition plus générale du mariage comme « Union légitime de deux personnes, généralement homme et femme, dans les conditions prévues par la loi en vue de vivre en commun », « Le grand dictionnaire terminologique », Office québécois de la langue fr (consulté le ). De même, l'édition 2011 du Petit Robert définit le mariage comme l'« union légitime de deux personnes dans les conditions prévues par la loi », sans précisions de sexes pour l'un et l'autre époux.
  35. [PDF] Turkish Civil and Penal Code Reforms from a Gender Perspective : The Success of two Nationwide Campaigns|6.21 MB (p. 18)
  36. Dt 24, 1
  37. Gn 1, 28
  38. « Why Marry? », Chabad.org (consulté le )
  39. Lexique du site de la Conférence des évêques de France.
  40. Catéchisme de l'Église catholique, § 1601, page 340, et Codex Iuris Canonici, can. 1055, § 1
  41. Site Internet public consacré au mariage civil
  42. Les témoins du mariage catholique sur le site du diocèse de Nanterre
  43. Droits et devoirs des époux dans le mariage civil, site gouvernemental
  44. art. 212 du code civil
  45. Le coach de marage sur le site Mariage-et-religion
  46. Tenues de mariage sur le site Mariage-et-religion
  47. Le cortège sur le site Mariage-et-religion
  48. Vin d'honneur, sur le site Mariage-et-religion
  49. Le repas de noces sur le site Mariage-et-religion
  50. INSEE : Nombre de mariages, de divorces, proportion de premiers mariages et âge moyen au mariage
  51. [2] site de l'insee estimation provisoire pour lannée 2008
  52. www.insee.fr
  53. Calcul INSEE sur les données de 2005 [3].
  54. Office fédéral de la statistique [4]
  55. Mariages et taux de nuptialité, Québec, 1900-2005
  56. Mariages selon le type, Québec, 1969-2005
  57. Mariages et taux de nuptialité des célibataires par âge, Québec, 2004 et 2005

Annexes

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Bibliographie

Sources :

  • Jean-Claude Bologne, Histoire du mariage en Occident, Lattès, 1995
  • M.Coppens, La mariée, princesse d'un jour (catalogue d'exposition), Bruxelles, 2001
  • National Geographic France, juin 2002
  • P.Wattier et O.Picard, Mariage, sexe et tradition, Plon, 2002
  • Florence Servan-Schreiber, Notre mariage, Albin Michel, 2003
  • John Boswell, Les unions du même sexe dans l'Europe antique et médiévale, Fayard, 1996

Bibliographie complémentaire :

Littérature

  • Astrid Eliard, Nuits de Noces, Éditions du Mercure de France, 2010

Musique

Articles connexes

Liens externes

Sites officiels
Histoire et ethnologie