Tigre d'Indochine

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Le tigre d’Indochine (Panthera tigris corbetti) est une sous-espèce de tigre vivant en Birmanie, en Thaïlande, au Laos, au Cambodge, au Vietnam et au sud-ouest de la Chine qui a été classifiée comme espèce menacée par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Son statut est peu connu mais son récent déclin est très préoccupant, se rapprochant de la catégorie espèce en danger de disparition.[1]

Il a été appelé Panthera tigris corbetti, ou encore Corbett’s tiger, en l’honneur de Jim Corbett.[2]

Les tigres de la Malaisie péninsulaire, autrefois considérés comme des tigres d’Indochine, ont récemment été classifiés comme une sous-espèce à part, le tigre de Malaisie Panthera tigris jacksoni. Aucun tigre d’Indochine n’a été vu en Chine depuis 2007, il semblerait que le dernier spécimen qui s’y trouvait ait été tué puis mangé par un homme emprisonné pour douze ans pour avoir commis ce crime[3].

Caractéristiques

Les mâles mesurent entre 2,55 et 2,85 mètres de long et pèsent entre 150 et 195 kg. Leurs crânes mesurent entre 31,9 et 36,5 centimètres de long. La longueur moyenne pour un mâle est de 2,74 mètres et le poids moyen est de 181 kg. Les individus les plus imposants peuvent peser jusqu’à 227 kg.

Les femelles mesurent entre 2,30 et 2,55 mètres de long et pèsent entre 100 et 130 kg. Leurs crânes mesurent entre 27,5 et 31,1 centimètres de long. La longueur moyenne pour une femelle est de 2,44 mètres et le poids moyen est de 115 kg.

Habitat

Les tigres d’Indochine vivent dans les forêts retirées de terrains montagneux vallonnés, dont la plupart se situent le long des frontières entre les différents pays. L’entrée dans ces zones est fréquemment interdite et les biologistes y ont un accès limité pour y effectuer des études sur le terrain. C’est pour cette raison que l’on ne connait que peu de choses sur ces grands chats sauvages. A peine sait-on que les femelles donnent naissance à des portées composées de deux ou trois tigrons.

Régime alimentaire

Les tigres d’Indochine chassent principalement des ongulés sauvages de moyenne et grande taille. Sambars, porcs sauvages, saros et de grands bovins tels que les bantengs et les jeunes gaurs composent la grande partie de leur régime alimentaire. Cependant, dans la majeure partie de l’Asie du sud-est la chasse illégale a sérieusement dépeuplé les populations des grands animaux, conduisant ainsi au syndrome de la forêt vide : une forêt d’apparence intacte mais dont la plupart de sa faune a été éliminée[4]. Certaines espèces, telles que les koupreys et les cerfs de Schomburgk sont éteintes, et les cerfs d’Eld, les cerfs cochons et les buffles d’eau ne subsistent qu’en de petites populations. Dans de tels habitats, les tigres sont forcés de survivre grâce à des proies plus petites, telles que les Muntiacus, les porcs-épics, les macaques et les balisaurs. Mais les petites proies ne suffisent pas à sustenter un aussi grand carnivore que le tigre, et cela complique sa reproduction. Ce facteur, allié au braconnage des tigres pour la médecine traditionnelle chinoise, contribue principalement au déclin du tigre d’Indochine[5].

Population et menaces

D’après les estimations du gouvernement, il resterait environ 350 individus de cette sous-espèce. Plus de la moitié de la population se trouve dans le complexe forestier de l’ouest de la Thaïlande, plus particulièrement dans le sanctuaire de faune de Huai Kha Khaeng. Toutes les dernières populations existantes sont sérieusement menacées par le braconnage, le dépeuplement des proies dû au braconnage des cervidés et des porcs sauvages, la fragmentation écopaysagère et la consanguinité. En 2009, le dernier tigre d’Indochine de Chine connu a été tué puis mangé par des habitants du village de Xian de Mengla[6].

Au Vietnam, quasiment les trois-quarts des tigres tués ont servi à approvisionner les pharmacies chinoises. Les habitants souffrant de la pauvreté voient le tigre comme une ressource pour lutter contre celle-ci.

Il sera difficile d’augmenter le nombre des tigres tant que les habitants ne considèreront pas qu’un tigre vivant a plus de valeur que mort. Certains commencent à s’en rendre compte et espèrent se servir du tigre pour développer l’ écotourisme.


Références

  1. Lynam, A.J., Nowell, K. (2011). "Panthera tigris ssp. corbetti". IUCN Red List of Threatened Species.Version 2011.2. International Union for Conservation of Nature.
  2. Mazak, V. (1968). Nouvelle Sous-espèce de Tigre provenant de l’Asie du sud-est. Mammalia 32 (1): 104–112. DOI: 10.1515/mamm.1968.32.1.104
  3. John R. Platt Man convicted for killing and eating China’s last Indochinese tiger. Scientific American. December 25, 2009
  4. "Asia’s biodiversity vanishing into the marketplace"
  5. Karanth, K.U., Stith, B.M. 1999: Prey depletion as a critical determinant of tiger population viability. In: Seidensticker/ Christie/ Jackson: Riding The Tiger: Tiger Conservation in human-dominated landscapes. Cambridge University Press, 1999
  6. Le, Yu and Lucy Hornby (December 22, 2009). "Man jailed for eating rare tiger in China"

Lien externe

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