Joseph Reinhardt

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Joseph Reinhardt
Naissance
Paris, France
Décès (à 69 ans)
Genre musical Jazz manouche
Instruments Guitare
Site officiel http://www.djangostation.com/Joseph-Reinhardt,144.html

Joseph Reinhardt né le à Paris en France et mort en 1982, est un guitariste français de jazz manouche. Il est l'un des frères de Django Reinhardt. Surnommé Nin-Nin, il était l'oncle du guitariste et compositeur français Jean-Jacques Reinhardt, fils de Django surnommé Babik[1].

Carrière

Très jeune, il a fait ses débuts musicaux en jouant du banjo dans les campements manouches, aux terrasses des cafés, et dans les bals musette avec son frère Django[2].

Lors de l'incendie de la roulotte de son frère qui cloua ce dernier à un lit d'hôpital de long mois durant, Joseph lui amena une guitare (le banjo était trop sonore pour jouer à l'hôpital). Ce fut un élément décisif de la carrière des deux frères.

En 1931 il découvre le jazz chez Émile Savitry, à Toulon, et dès 1932-1933, ayant donc adopté la guitare, il joue avec des musiciens chevronnés parmi lesquels Coleman Hawkins[3].

À partir de 1934, son temps est entièrement absorbé par les activités du Quintette du Hot Club de France. Il reste alors très effacé derrière son frère Django dont il est le plus fidèle compagnon, selon Charles Delaunay, il est le : « vassal effacé du grand frère, fidèle porteur de guitare, pourvoyeur en cordes de rechange[4] » Une relation cependant orageuse qui en fait parfois venir les deux frères aux mains.

Lassé d'être dans l'ombre de son aîné, Joseph prend son indépendance à partir de 1937, année où il enregistre avec Bill Coleman, puis en 1940 où il entre dans le grand orchestre de Aimé Barelli, puis l 'orchestre Jazz de Paris de Alix Combelle[2].

En 1943, il forme son propre groupe avec notamment André Hodeir.

À la mort de son frère Django, il mettra un certain temps avant de remonter sur scène et prendra le soin dans les premiers temps de toujours laisser une chaise vide, en souvenir de Django. Joseph Reinhardt abandonne alors la guitare acoustique pour la guitare électrique qu'il abandonne à son tour en 1957 pour reprendre sa guitare d'origine. Il forme alors un nouveau quintette à cordes avec les violonistes Pierre Ramonet et Vivian Villerstein qui se produit dans les clubs du quartier latin. Il collaborera également avec Jacques Verrières, l'auteur de "Mon pote le gitan".

Loin de se figer dans la reproduction stricto sensu de la musique qu'il jouait avec son frère, il suit avec ferveur les nouveaux talents de l'évolution de la guitare Jazz : Jimmy Rainey ou Wes Montgomery qu'il ira écouter en concert qui lui adressera au cours d'un morceau, comme un clin d'oeil, un portamento (ou "bend"). Un effet que Montgomery n'utilisait jamais mais qui était la signature de Django.

Peu avant son décès il entendra le jeune Bireli Lagrène à qui il dira lors de son premier concert parisien au New Morning : "Tu as la même main droite que mon frère"...

Joseph Reinhardt, au style certes plus abrupt et moins sophistiqué que son illustre frère, n'en reste pas moins un styliste et un arrangeur talentueux du jazz "manouche", ainsi qu'un des passeurs (notamment grâce à ses passages fréquents à l'ancienne Chope des puces) aux côtés des frères Ferret ou de Francis Alfred Moerman qui ont permis le développement de ce que l'on nomme aujourd'hui "Jazz manouche"

Bibliographie

  • Jean-Louis Comolli, André Clergeat, Philippe Carles, Le Nouveau dictionnaire du Jazz, Robert Laffont, , 1455 p. (ISBN 978-2-221-11592-3)
  • Anne Legrand, Charles Delaunay et le Jazz en France dans les années 30-40, Éditions du Layeur, 2006 et 2010, 239 p. (ISBN 978-2-915118-57-5)
  • Charles Delaunay, De la peinture au jazz, Paris, W, , 271 p. (ISBN 2-86-887004-X)

Notes et références