Aridité
L’aridité est un phénomène climatique impliquant une pluviométrie faible. Dans les régions dites arides, les précipitations sont inférieures à l'évapotranspiration potentielle (notée ETP) données de 2009. L'aridité étant une notion spatiale, une région peut être qualifiée d'aride et non une période. Elle est d'ailleurs marquée sur près de 30 % des terres continentales[1] bien que répartie sur diverses latitudes. Il y a les zones arides zonales dues à la présence de la partie descendante des cellules de Hadley et les déserts non-zonaux dus à diverses causes. L’aridification est le changement de climat graduel ou brutal conduisant à une situation d'aridité.
Définition
Malgré ces différentes classifications, on retrouve 3 degrés communs à quasiment tous les indices d’aridité :
- hyper-aride (10 à 15 mm par an, en moyenne) ;
- aride (50 à 150 mm dans la zone tropicale, répartis de manière saisonnière en averses) ;
- semi-aride (rythme saisonnier, jusqu'à 500 mm de pluie).
Répartition
Les déserts zonaux se retrouvent le long des tropiques :
- Au niveau du tropique du Cancer : déserts Movajes (États-Unis) et mexicains, Sahara, désert d'Arabie, d'Iran, du Thar. Le nom de l’État d'Arizona signifie zone aride.
- Au niveau du tropique du Capricorne : désert d'Atacama, du Kalahari, déserts australiens
Les déserts non zonaux ont différentes sources :
- zone d'ombre en aval de chaîne de montagnes : déserts américains du Grand Bassin, d'Argentine
- à l'intérieur des continents : déserts d'Asie centrale
- dus aux courants froids des façades occidentales de continent : déserts chilo-péruvien, Basse-Californie, Namib, Río de Oro
Causes
Les zones arides ont comme caractéristique un déficit en précipitations. Il est du à la présence continuelle d'un anticyclone (déserts zonaux et côtiers), ou à la subsidence de l'air derrière un obstacle du relief favorisant l’effet de foehn, ou encore à l’éloignement de la région par rapport aux côtes qui limitent l'humidité provenant des océans. Plus l'albédo (pouvoir de réflexion) est fort, plus le pouvoir absorbant est faible et les rayonnements sont renvoyés vers l'espace. Dans le cas d'un domaine aride, l'albédo est très élevé et beaucoup de l'énergie solaire est renvoyé, privant ainsi la végétation d'un développement potentiel tout en servant à réchauffer l'air ce qui favorise l’évapotranspiration à l’aridification.
Conséquences
Au niveau du sol, l’aridité donne une raréfaction des êtres vivants ainsi qu'une adaptation de ces derniers à ces conditions xériques. Elle cause des lacunes hydrologiques : précipitations faibles et irrégulières, réseaux hydrographiques peu nombreux. Finalement, il y a un processus d’érosion par le vent et d’accumulation accélérée des sables accompagné d'un appauvrissement des sols.
Indices
Le calcul d'un indice d'aridité, au même titre que la classification des climats, a toujours été un sujet de recherche en climatologie. Il existe une multitude d'indices et de formules, certaines basées sur des critères climatologiques, d'autres biogéographiques. Parmi tous ces indices, les plus connus restent ceux d'Emmanuel de Martonne (1926 à 1941), de Charles Warren Thornthwaite (1948), et de Bagnouls et Gaussen (1953 à 1957).
Indice de Gaussen
Selon Gaussen, une période donnée est dite aride, quand :
(P : précipitations totales en millimètres sur la période donnée, T : température moyenne en °C sur la période donnée)
Cet indice est très utile quant à l'utilisation d'un diagramme ombrothermique, ce dernier toujours construit sur le modèle d'échelle : 1 °C = 2mm.
Indice d'aridité de De Martonne
L’indice d'aridité de De Martonne, noté I, cet indice permet de déterminer le degré d'aridité d'une région.
Pour le calculer, on utilise la formule où P désigne les précipitations totales annuelles et T la température moyenne annuelle ; et, pour un mois : où p désigne les précipitations totales mensuelles et t la température moyenne mensuelles.
Régions hyperarides Déserts absolus |
(Atacama (Chili) Reg du Tanezrouft (Sahara) vallée de la Mort) |
Régions arides Régions désertiques |
Sahara Les déserts d'Arizona et de Sonora Dasht-e Kavir, Désespoir (Iran) Désert du Thar (Inde) Désert de Tabernas (près d'Almería) |
Régions semi-arides | Sahel Kalahari Chaco (Argentine) Nordeste (Brésil) |
Régions semi-humides | |
Régions humides | |
Notes et références
- Roger Coque, Géomorphologie, Paris, Armand Colin, 1977, 1998, ISBN 2200217390, p.231
Voir aussi
- Plantes oléifères des zones arides : Pongamia pinnata (Karanj) - Moringa oleifera (Saijan) - Madhuca longifolia (Mahua) - Jatropha curcas(Pourghère) - Cleome viscosa(Cléome) - Ces plantes permettent de lutter contre la désertification et de produire de l'huile.
Articles connexes
- Note : la sécheresse est une notion temporelle et ponctuelle alors que l'aridité est spatiale, zonale, et surtout durable.
Sources
- Le dictionnaire français de l'hydrologique, agréé par le CNFSH (Comité National Français des Sciences Hydrologiques)
- Pinot Jean-Pierre, Vocabulaire de géomorphologie (Base Voca de l’Institut océanographique, anciennement publié sur www.oceano.org/io/voca/)
- Pierre Davoust, Écosociosystèmes
- Informations scientifiques et techniques sur les zones arides