Jean-Robert Pitte

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Modèle:Infobox Président Université

Jean-Robert Pitte est un géographe français, né le , à Paris. Spécialiste du paysage et de la gastronomie, il est président de la Société de géographie, président de l'Association pour le développement du Festival international de géographie (FIG), et président de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA), ainsi que du festival Livres en vignes au Château du Clos de Vougeot. Il préside, depuis 2011, l'Académie du vin de France.

Il a été élu, le , au premier tour de scrutin, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, dans la section Histoire et géographie, au fauteuil laissé vacant par le décès de Pierre George.

Il a été de 2003 à 2008 président de l'Université Paris-Sorbonne (Paris IV)[1].

Engagé dans le débat public, il a pris position pour la sélection des étudiants à l'entrée à l'université[2] et pour une augmentation des frais d'inscription à l'université[3], compensés par une augmentation des bourses et une modulation en fonction des revenus[4].

Formation

De 1966 à 1971, il suit des études de géographie à la Sorbonne et obtient son agrégation en 1971. En 1975, il obtient son doctorat de géographie à l'Université de Paris IV. En 1986, il passe un doctorat ès-lettres dans la même université.

Œuvre

Auteur d'une thèse sur l'histoire des rapports entre l'homme et le châtaignier[5], Jean-Robert Pitte a orienté ses recherches vers l'histoire du paysage ainsi que vers l'étude de la gastronomie.

Son Histoire du paysage français, publiée en 1983[6], retrace l'évolution du paysage français, aussi bien rural qu'urbain. Il souligne la manière dont l'activité humaine a entièrement remodelé le paysage, depuis l'urbanisme systématique de la Gaule romaine et la domestication progressive de l'espace rural jusqu'aux remembrements modernes et à la construction des grands ensembles. Il oppose une première période marquée par un rapport « sacré » avec la nature et l'organisation urbaine, jusqu'au Moyen Âge, au traitement « profane » de l'espace qui caractériserait l'époque moderne depuis la Renaissance, au risque d'aboutir à l'époque contemporaine à la mise en place d'un « paysage banal ».

Carrière universitaire

Enseignement

Après son agrégation il devient professeur au lycée Chaptal à Paris pendant un an, avant de passer deux ans comme assistant à l’École normale supérieure de Nouakchott (Mauritanie), comme volontaire du service national actif. Il rejoint l'Université de Paris IV en 1974, en tant qu'assistant, puis maître-assistant, ensuite maître de conférences. En 1988, il y devient professeur de géographie.

Administratif

Il dirige de 1988 à 1991 l'Institut d’urbanisme et d’aménagement, puis l'UFR de géographie et aménagement de 1991 à 1993. En 1992, il devient président du Comité national français de géographie, et effectue deux mandats jusqu'en 2000. Entre 1993 et 1995, il est également chef de la Mission de la Carte universitaire et des Affaires régionales au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Entre 1997 et 2001, il est vice-président de l'Université de Paris IV. De 2003 à 2008, il est président de cette même université.

Il est également membre de la Commission des relations extérieures de la Conférence des présidents d'université, et membre du conseil scientifique de l'Institut européen d'histoire et des cultures de l'alimentation. Depuis le 23 juin 2010, il occupe le poste de "délégué à l’information et à l’orientation".

Prises de position

Parmi les enseignants de sciences humaines J-R Pitte se distingue par son franc-parler:

Il a pris position à de nombreuses reprises dans le débat public, en particulier depuis le mouvement étudiant contre le CPE en 2006[7]. Il avait alors cependant pris parti contre l'occupation des universités, selon lui « illégale et scandaleuse » et considérait que les étudiants se comporteraient en « enfants gâtés » qui croient que « tout leur est dû »[8]. Ces critiques avaient inspiré l'ouvrage Jeunes on vous ment, sorti quelques semaines après la fin du mouvement. Il rappelait qu'un étudiant à la Sorbonne dispose d’un espace de 2,6 m2, alors qu’un poulet de Bresse dispose de 10 m2, et en rendait responsables « l'étatisation du système » ou « le blocage de toute réforme par les syndicats »[9]. Ce livre a suscité des réactions très négatives chez certains syndicats[10].

Il appuie également ses demandes de sélection sur la dénonciation d’« étudiants fantômes » qui à l’en croire « profitent du nom et de la réputation de l'établissement à son détriment », dérive contre laquelle la seule solution est selon lui l'augmentation des frais d'inscriptions[11].

Ces prises de position lui ont valu le qualificatif de « réac »[12].

Il a annoncé en qu'il pourrait demander le statut de « Grand établissement » comme l'Université de Paris-Dauphine si les réformes sur l'autonomie, la sélection ou les droits d'inscription ne voyaient pas rapidement le jour[13].

En 2007, il avait plaidé pour que la loi relative aux libertés et responsabilités des universités aille plus loin, en particulier en matière de gouvernance qu'il estime trop enfermée sur la communauté universitaire. Il souhaiterait que l'on sorte de l'hypocrisie actuelle de la sélection des étudiants par l'échec et qu'une orientation-sélection intelligente permette la réussite de tous, c'est-à-dire l'obtention d'un diplôme débouchant rapidement sur un emploi[14]. Si ces prises de position lui ont valu d'être « connu pour son engagement à droite[15] », il fit les frais de sa mésentente avec les maîtres de conférence, les personnels administratifs et surtout les étudiants, perdant la présidence de l'Université de Paris IV Sorbonne le 14 mars 2008 au profit du Professeur Georges Molinié, classé à gauche par son soutien à Ségolène Royal durant la campagne présidentielle française.

Jean-Robert Pitte, fut nommé délégué à l’information et l’orientation auprès du Premier ministre en juin 2010.

Distinctions

Publications

  • 2011 : Une famille d'Europe Fayard
  • 2010 : Le génie des lieux, CNRS-Éditions.
  • 2009 : À la table des dieux, Fayard.
  • 2009 : Le désir du vin à la conquête du monde, Fayard.
  • 2007 : Stop à l'arnaque du bac : plaidoyer pour un bac utile, Oh! Éditions (ISBN 2915056544)
  • 2006 : Jeunes, on vous ment ! Reconstruire l'université, Fayard (ISBN 2213630518)
  • 2006 : Géographie culturelle, Fayard
  • 2005 : Bordeaux-Bourgogne. Les passions rivales, Hachette
  • 2004 : Le Vin et le divin, Fayard
  • 2002 : Philippe Lamour, Père de l'aménagement du territoire, Fayard.
  • 1997 : La France, Nathan
  • 1993 : Paris. Histoire d'une ville (sous la dir.), Hachette
  • 1991 : Gastronomie française. Histoire et géographie d'une passion, Fayard
  • 1983 : Histoire du paysage français, 2 vol., Tallandier. 5e édition, 1 vol. 2011.
  • 1977 : Nouakchott, capitale de la Mauritanie, Publications du département de géographie de l'Université de Paris IV

Notes et références

  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Figaro 15032008
  2. «Instaurer la sélection à l'entrée de l'université», Tribune dans Le Figaro,
  3. « Université: insérer d'abord ? », L'Express, 3 juin 2006
  4. Interview de Jean-Robert Pitte, linternaute.com
  5. Terres de Castanide, Hommes et paysages du Châtaignier de l’Antiquité à nos jours, Fayard, 1986.
  6. Histoire du paysage français, de la Préhistoire à nous jours, Tallandier, 1983. Nouvelles éditions en 2001, 2003 et 2011.
  7. "J'ai honte de mon pays", entretien avec Jean-Robert Pitte, Ifrap
  8. CPE : "Nos étudiants vivent dans le rêve et l'illusion", LCI.fr, 6 avril 2006
  9. Jean-Robert Pitte : Jeunes on vous ment, Fayard, 2006
  10. Un livre indigne d’un universitaire ou tout simplement d’un « honnête homme », par la Fédération syndicale étudiante.
  11. Des milliers d'étudiants fantômes inscrits dans les universités, Le Figaro, 15 octobre 2007
  12. Jean-Robert Pitte Sorbonnard incorrect, Le Monde, 9 juin 2006
  13. Paris-Sorbonne n'exclut pas de demander le statut de grand établissement comme Dauphine, boivigny.com, 25 mars 2007
  14. [MP3]Entretien avec Jean-Robert Pitte, lemensuel.net
  15. M. Pitte, classé à droite, perd la présidence de la Sorbonne, Le Monde

Articles connexes