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Michel Maffesoli

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Michel Maffesoli
Description de cette image, également commentée ci-après
Michel Maffesoli à l'Université de la Terre en 2011.

Nationalité Française
Domaines Sociologie
Institutions Université Paris-Descartes
Institut universitaire de France
Centre d'études sur l'actuel et le quotidien
Distinctions Grand prix des Sciences humaines de l’Académie française
Docteur Honoris Causa de l'Université du Minho
Site www.michelmaffesoli.org

Michel Maffesoli (né le à Graissessac, Hérault) est un sociologue français.

Ancien élève de Gilbert Durand et de Julien Freund, professeur à l'université Paris Descartes, Michel Maffesoli a développé un travail autour de la question du lien social communautaire, de la prévalence de l'imaginaire et de la vie quotidienne dans les sociétés contemporaines, contribuant ainsi à l'approche du paradigme postmoderne. Ses travaux encouragent le développement des sociologies compréhensive et phénoménologique, en insistant notamment sur les apports de Georg Simmel, Alfred Schütz, Georges Bataille et Jean-Marie Guyau. La réception du travail de Michel Maffesoli s'est faite essentiellement hors de France, notamment en Amérique latine, aux États-Unis, et en Extrême-Orient. Bon nombre d'auteurs et de praticiens se sont inspirés de ses travaux, notamment dans des disciplines extérieures à la seule sociologie. Vice-président de l'Institut international de Sociologie fondé en 1893 par René Worms, il est aussi membre de l'Institut universitaire de France depuis septembre 2008, au terme d'une procédure de nomination controversée. Plus généralement, Michel Maffesoli a fait l'objet de controverses à la fois scientifiques et professionnelles, la plus célèbre d'entre elles demeurant celle concernant la thèse qu'il dirigea et fit soutenir à l'astrologue Élizabeth Teissier.

Activités professionnelles

En 1972, Michel Maffesoli est codirecteur de l’équipe de sociologie urbaine de Grenoble (ESU). Il y développe une réflexion sur l’espace, qu’il poursuivra dans son ouvrage sur le nomadisme (Du nomadisme. Vagabondages initiatiques, La Table ronde, 1997). Ses travaux sont alors marqués par l’empreinte de Pierre Sansot et de Jean Duvignaud, membres de son jury de thèse de 1978. Il donne à l’espace une dimension fondatrice pour le lien social et l’expression des formes de subjectivité.

En 1978, Michel Maffesoli est choisi par Julien Freund comme maître assistant à Strasbourg, lequel lui proposa également d’animer l’Institut de Polémologie dont on peut retrouver un écho dans ses ouvrages postérieurs, sous la thématique du conflit fondateur (La Violence fondatrice, 1978), « La société conflictuelle » (thèse d’État, 1981), de l’utilisation du mythe de Dionysos comme désordre régénérateur (L’Ombre de Dionysos, 1982).

Il est nommé en 1981 professeur des universités, à la Sorbonne, à l’université Paris-Descartes, où il donne encore aujourd’hui son séminaire doctoral.

En 1982, il a fondé, avec Georges Balandier, le Centre d’études sur l’actuel et le quotidien (CEAQ), une équipe d’accueil (EA 1511) en Sciences Humaines et Sociales de l’Université Paris Descartes, qu’il dirige actuellement.

En 1992, il reçoit le grand prix des Sciences humaines de l’Académie française pour son livre La Transfiguration du politique.

Le 11 avril 2011 Michel Maffesoli a reçu un Doctorat Honoris Causa à l'Universidade do Minho (Braga - Portugal).

Directeur de la revue Sociétés et des Cahiers européens de l’imaginaire, il est également secrétaire général du Centre de recherche sur l’imaginaire et membre du comité scientifique des revues internationales Space and Culture et Sociologia Internationalis.

D'après Lelab Europe1, il soutient Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2012[1], ce qu'il a récemment démenti[2].

Michel Maffesoli est parfois présenté comme franc-maçon dans le milieu universitaire mais il n'a jamais revendiqué cette appartenance[3].

Thèses

Les livres et séminaires de Michel Maffesoli abordent l'imaginaire, la postmodernité, l'analyse du quotidien, le rapport entre esthétique et vie sociale, et comprennent une critique de l'individualisme au regard des résurgences tribales, nomades et communautaires contemporaines. Maffesoli construit principalement sa sociologie en s'interrogeant sur le rapport que nos sociétés entretiennent avec la temporalité. Ses ouvrages peuvent être vus comme un incessant travail d'interprétation du rapport au présent et à l'immédiat, lequel lui semble un des marqueurs principaux d'une époque « postmoderne ». La vie quotidienne lui apparaît ainsi liée à ce qu'il nomme le « Temps immobile », c'est-à-dire qu'elle serait scellée dans un polythéisme des valeurs, au sens wébérien, à la fois structural et récurrent face à une vie de contraintes politiques, sociales ou professionnelles. On retrouve ici la trace de la pensée de Jean-François Lyotard dont Maffesoli suivait les séminaires.

Cette position initiale le conduit à développer plusieurs thèmes :

  • le thème de l'imaginaire, que Maffesoli emprunte à son ancien professeur Gilbert Durand en s'inscrivant dans la lignée des travaux du réseau des Centres de Recherche sur l'Imaginaire, est entendu dans le sens d'un ensemble d'images fondatrices qui permettent la médiation et la compréhension du sujet vis-à-vis de son monde environnant. Citant parfois Schütz à ce propos[4], Maffesoli suggère que l'image ouvre le sujet à une implication dans son contexte de vie. Le partage, avec d'autres, de ces mêmes images structurantes connecte le sujet au social et l'inscrit, par l'incessant mouvement d'écriture et de relecture, dans une intertextualité qui constitue et maintient le groupe, à la fois individuellement et collectivement. Cette position amènera Maffesoli à relativiser la dimension individuelle et rationnelle dans les comportements des personnes, au profit d'influences à la fois collectives et portées par l'image. Selon lui, les formes de socialité peuvent donc être éclairées par l'analyse de formes plus anciennes, c'est-à-dire archétypales, idée qu'il emprunte à Gilbert Durand, lui-même influencé par la psychologie analytique ;
  • l'apparence comme creuset de la socialité, dont il identifie des images multiples : les cultes du corps, la mise en scène spectaculaire du politique, l'exacerbation du sensible dans les médias, le renouveau des pratiques festives, etc. Maffesoli conçoit à cet endroit une rupture avec l'épistémè moderne (Foucault), en ce que désormais « la vie peut se cacher à la surface des choses ». Reprenant une intuition bachelardienne — le « mythe de l'intérieur[5] » —, Maffesoli décrit à la fois une société qui se structure par la surface et les signaux faibles, ainsi qu'une posture méthodologique qui décrit les sociétés par leur apparence. Il développera cette position dans son ouvrage La Connaissance ordinaire[6]; ainsi que dans La Contemplation du monde[7], posture qu'il finira par désigner par le terme de « formisme » sociologique ;
  • l'organicité des choses, le vitalisme, réhabilitant à ce sujet celui que Søren Kierkegaard nommait « le véritable homme ordinaire » qu'il caractérise, en reprenant Robert Musil, d'« homme sans qualités », y voyant le spécialiste d'une philosophie libertaire de la vie, soulignant la coïncidence de la mort et de la vie, du corps et de l'esprit, de la nature et de la culture.

En outre, Michel Maffesoli insiste sur l'apport des textes de la sociologie allemande, notamment les travaux de Georg Simmel et Alfred Schütz. Il a notamment contribué à la reconnaissance de ce dernier en France avec l'initiative de publier une sélection d'articles parus sous le titre Le Chercheur et le quotidien. Phénoménologie des sciences sociales (éd. Klincksieck, 1987). Maffesoli signe également la préface à la première traduction française du classique essai de sociologie La construction sociale de la réalité (éd. Armand Colin, 1996), coécrit par Peter Berger et Thomas Luckmann qui prolongeait pour une grande part les travaux d'Alfred Schütz dont ils furent les élèves.

Il a accueilli dans son laboratoire des chercheurs travaillant sur les pratiques musicales, notamment le metal et la techno[8]. Il est également l'un des précurseurs sur les études des socialités liées à l'homosexualité, ou celles qui prennent place sur le minitel rose (1991) puis sur Internet. En outre, il a accueilli l'une des premières thèses en sciences sociales sur les pratiques et les imaginaires liés à l'internet[9].

La notion de « tribu »

M. Maffesoli publie en 1988 Le temps des tribus : le déclin de l'individualisme dans les sociétés postmodernes[10] ; il introduit alors la notion de « tribu » ou « néotribu » pour désigner, de manière idéal-typique, la réunion d’un groupe donné (d’initiés) autour d’images qui agissent comme des vecteurs d’une communauté en ce qu’elles permettent « d'éprouver des émotions en commun ». Ces images, qu'il assimile à des « totems de rassemblement » peuvent être un imaginaire d'une musique en particulier (comme la musique metal ou techno), l'imaginaire propre à une communauté sur Internet qui partage une passion. La notion de tribu, d'abord mal accueillie, deviendra par après un classique des sciences sociales contemporaines.

La « tribu » suppose une « initiation » préalable au partage des émotions, ainsi même si le fondement du lien social communautaire, qui semble selon l'auteur de plus en plus présent dans certains phénomènes sociaux actuels, est le partage d'émotions, cela n'en relève pas moins d'une normalisation des actions (des obligations mais également des sanctions). Ce processus de normalisation, Maffesoli l'appelle une « éthique de l'esthétique », éthique désignant la loi qui n'est pas encore institutionnalisée. En ce sens, l'éthique s'oppose à la Morale qui elle prend forme dans les Institutions modernes que sont l'État, la Religion, la Famille etc. L'esthétique dans l'approche de l'auteur est la perception par les sens comme étant au principe de « l'être-ensemble ».

Pour Michel Maffesoli, penser le social en termes de tribalisme revient à s'intéresser à la fois au sens que les acteurs donnent à leurs actions, ainsi que l'avait proposé Max Weber, sans renvoyer pour autant l'origine de l'action à l'individu. C'est dans l'intersubjectif que l'action prend sa source. En ce sens, une décision ou un choix d'un acteur ne sauraient se réduire à l'unique forme de la rationalité, qui place l'individu au centre de l'action. Michel Maffesoli propose de voir l'action comme une action collective : une décision serait une initiation, qui implique chaque fois l'Autre (la nature, autrui), renvoyant dans une certaine mesure aux théories de Goffman sur les « rites d'interactions ».

La notion de tribu a suscité l'intérêt de la recherche en marketing. Le « marketing des tribus[11] » ainsi nommé voit dans cette manière d'envisager la décision une explication renouvelée du comportement du consommateur devenu « volatil » et de plus en plus insaisissable par l'unique modèle de la décision individuelle propre à l'économie.

L’idée de nomadisme

Michel Maffesoli développe dès le début de sa carrière, un intérêt particulier pour l’étude de l’influence de l’espace sur le lien social, qu’il évoque à travers l’expression « le lieu fait le lien ». Cette idée, souvent reprise[Par qui ?], doit à l’influence des situationnistes qu’il a fréquentés à Strasbourg en 1966-1967 — fait longtemps tu, avant qu’il ne l’évoque dans Du nomadisme (1997–2006).

Le principe consiste à aborder le sujet social comme fondamentalement inachevé et se complétant dans une expérience relationnelle forte avec une altérité sociale, ainsi que dans une relation à l’espace immédiat. Constatant ce phénomène à partir de différents terrains empiriques (l’espace festif, le lieu touristique, les territoires urbains notamment), Michel Maffesoli relève des moments sociaux durant lesquels les personnes entrent en empathie avec ces formes d’altérités. La théâtralisation de la vie sociale, dans l’expérience de la consommation, du jeu, mais également du travail ou de la vie familiale et amicale, constituent différents rituels par le biais desquels les sujets accèdent à une expérience relationnelle, apaisant une appétence sociale. Ces moments relationnels se succèdent, au fil de « sincérités successives » et dessinent autant de territoires relationnels mouvants et parfois éphémères. Citant Baudrillard, Maffesoli évoque des « territoires en pointillés ».

Est appelée nomadisme, la carrière du sujet traversant différentes expériences relationnelles lui conférant des formes d’identification multiple, qu’il faut probablement davantage entendre comme un vagabondage identitaire et social, plutôt que comme un tropisme géographique. Ironisant sur ce que l’on appelle parfois les appareils nomades (téléphones ou ordinateurs…), Maffesoli indique qu’ils sont a fortiori des outils de sédentarisation identitaire puisqu’ils fixent une identité sociale à une personne quel que soit le contexte social de son utilisation. Le nomadisme tel que l’aborde Michel Maffesoli, est une notion très liée à l’idée de communauté.

Le « formisme » sociologique

Revendiquant l'écart épistémologique et la dissonance cognitive, Maffesoli propose une approche "formiste" de la vie quotidienne inspirée par la "sociologie formelle" (Formalsoziologie) de Georg Simmel. Cette approche insiste sur les rapports de forme qui structurent l'association interindividuelle, ainsi que la dimension sensible de la vie sociale. Qualifier sociologiquement la forme revient à considérer le caractère heuristique de l'apparence, du style, de l'image et, dans une approche plus holistique, de tout ce qui se donne à voir dans le quotidien. Parmi les phénomènes typiques susceptibles de faire l'objet de cette approche, Maffesoli dénombre la mode, les pratiques corporelles (tatouage, piercing, cosmétique), le design, la création artistique, ou encore les processus d'identification émotionnelle dans le rapport aux oeuvres de fiction (roman, cinéma, théâtre).

La pertinence du caractère fluctuant de la forme se trouve d'abord, selon Maffesoli, chez Nietzsche, duquel il retient que la vie se justifie incessamment en tant qu'expérience esthétique, appuyant l'idée que la surface et les apparences ont une fonction profonde[12]. Citant Hans Robert Jauss avec les théories de la réception de l'Ecole de Constance et Walter Benjamin avec ses études sur la signification sociale de l'oeuvre d'art, Maffesoli affirme que la vie sociale repose sur un socle complexe qui comprend dans sa configuration une dimension affective, passionnelle voire irrationnelle. Ainsi, « la sociologie a également affaire à la passion, à la non-logique, à l’imaginaire qui structurent aussi l’activité humaine dont nous sommes les acteurs ou les observateurs » et doit s'intéresser à ce qui résiste au cloisonnement conceptuel [13]. Dans Au creux des apparences (Plon, 1990), il défend l'adoption d'une « "hyperrationnalité" [...] qui sache intégrer tous ces paramètres que l'on considère habituellement comme secondaires[14] » et s'intéresser aux motifs esthétiques qui sous-tendent les logiques relationnelles.

Réception nationale et internationale

D’une part, Michel Maffesoli bénéficie d'une renommée à fois nationale et internationale. Son œuvre est traduite, notamment en anglais, danois, portugais, japonais, coréen, grec, espagnol, allemand et italien et ses travaux sont repris par des praticiens d'autres disciplines comme la communication, la philosophie, l’anthropologie et les sciences politiques. Des intellectuels et des chercheurs, notamment Edgar Morin[réf. nécessaire] , Serge Moscovici[réf. nécessaire] , Patrick Tacussel[réf. nécessaire] , Patrick Watier[réf. nécessaire] , Jean Baudrillard[15], Zygmunt Bauman[16], Werner Gephart[17], Derrick de Kerckhove[18], Franco Ferrarotti, Mike Featherstone, Gianni Vattimo utilisent, ou ont utilisé, ses travaux dans leur réflexion[19]. Différents laboratoires de recherche outre-atlantique ont repris le nom CEAQ, notamment à l’université [UDLA] à Puebla au Mexique, mais aussi au Brésil ainsi qu'en Corée et en Italie. L'influence du travail de Michel Maffesoli se manifeste également dans différentes revues étrangères, mais c'est probablement son ouvrage Le Temps des tribus (1988, 1991), traduit en neuf langues, qui l'a fait connaître des lecteurs étrangers. Des universités au Brésil, aux États-Unis, en Corée et en Italie, le sollicitent annuellement pour des conférences. Par ailleurs, Michel Maffesoli a reçu au Brésil une chaire qui porte son nom, un doctorat honoris causa de l'université de Bucarest et de la Pontifícia Universidade Católica do Rio Grande do Sul (Brésil).

D’autre part, au sein de la communauté scientifique des sociologues français, la scientificité des travaux de Michel Maffesoli est souvent remise en question, en particulier depuis que la controverse autour de la thèse d'Élizabeth Teissier (cf. infra) « a créé une vive polémique au sein de la communauté [des sociologues français et au-delà], et a conduit plusieurs sociologues à intervenir pour en remettre en cause la légitimité »[20]. Sur ce débat qui reste vif, Maffesoli a proposé des arguments sur ses méthodes, notamment par la réédition de son ouvrage épistémologique La Connaissance ordinaire en 2007.

En réponse à ces critiques, le 18 décembre 2002, Michel Maffesoli et d'autres penseurs ont organisé un colloque en Sorbonne. Intitulé « Raisons et Sociétés[21] », il avait pour souhait d'ouvrir la question des méthodes en sciences humaines au-delà de la thèse d'Elisabeth Teissier et d'identifier les divergences entre les diverses traditions sociologiques au regard de l'affaire. L'opposition subsiste en effet entre les positions maffesoliennes sur la « pensée sensible » issue de la sociologie phénoménologique et les tenants d'une sociologie attachée à des critères de scientificité systématiques et explicites. Cette opposition présente des degrés variables, ce qui est notamment visible dans les deux recensions de la première édition de La connaissance ordinaire publiées en 1987 par la Revue française de sociologie. Assez convergentes sur le fond, elles se différencient surtout par leur tonalité : l'une, due à Joffre Dumazedier, mentionne des aspects positifs malgré de fortes réserves[22], l'autre, par Jean-René Tréanton, est très négative[23].

Certains articles sont plus sévères vis-à-vis de Michel Maffesoli. Le sociologue David Evans a publié, en 1997 dans la Sociological Review, un article sur les théories de Michel Maffesoli, et a conclu qu'elles ne constituaient pas un paradigme sociologique enrichissant. Evans a jugé le travail de Michel Maffesoli « incohérent » et « biaisé[24] ». Les comptes-rendus d'ouvrages rédigés par des sociologues étrangers sont parfois moins radicaux mais soulignent toutefois que l'approche de Michel Maffesoli est subjective et qu'elle manque de réflexivité, un sociologue évoquant même sa sociologie comme une « sociologie de salon »[25]. La question de la subjectivité en sciences humaines est constamment interrogée dans l'œuvre de Michel Maffesoli, et en particulier dans son ouvrage La Connaissance ordinaire, précis de sociologie compréhensive.

Le 26 mai 2011, l'Académie française a enregistré la candidature déposée par Michel Maffesoli au siège laissé vacant par Claude Lévi-Strauss après son décès en 2009. Lors de l'élection, le 23 juin 2011, il aurait, selon la presse, obtenu 5 voix[26]. Selon l'Académie Française, aucune.

Controverses

Controverse autour de la thèse de l'astrologue Élizabeth Teissier

Michel Maffesoli commence à être l'objet de vives critiques en avril 2001, au moment de la soutenance de thèse d'Élizabeth Teissier sur l'ambivalence de la réception sociale de l'astrologie, thèse très contestée qu'il a dirigée et dont le jury était présidé par Serge Moscovici à l'université Paris-Descartes[27]. En dirigeant cette recherche, Michel Maffesoli estimait a posteriori avoir pris un « risque ». Selon lui, la thèse montre que « un Français sur deux consulte » et que « l'astrologie ne cherche pas […] à maîtriser l’Histoire, mais à faire avec les astres. Il s’agit d’une croyance clignotante, caractéristique de la tonalité actuelle[28]. »

L'attribution à Élizabeth Teissier du titre de docteur en sociologie à l'issue de la soutenance « a créé une vive polémique au sein de la communauté [scientifique], et a conduit plusieurs sociologues à intervenir pour en remettre en cause la légitimité[29]. »

La thèse a immédiatement suscité de nombreuses critiques dans le milieu de la sociologie française, notamment celle publiée par Le Monde, de Christian Baudelot et Roger Establet le 17 avril 2001[30], et la pétition adressée, le 30 avril 2001, au président de l'université Paris-Descartes, et signée par 300 sociologues[31]. De nombreuses réactions critiques ont été publiées dans la presse quotidienne nationale[32], au côté de commentaires moins radicaux[33]. Au-delà de la sociologie, quatre prix Nobel français (Claude Cohen-Tannoudji, Jean-Marie Lehn, Jean Dausset et Pierre-Gilles de Gennes) ont également protesté contre le titre de « docteur » délivré à Élizabeth Teissier par le biais d'une lettre adressée à Jack Lang, ministre de l'éducation nationale à l'époque[34].

Les aspects scientifiques, philosophiques et sociologiques de la thèse ont été étudiés par un collectif de scientifiques, réunis à l'initiative de l'AFIS, et issus de plusieurs disciplines[35], dont des membres du Collège de France. La thèse a ainsi été analysée en détail par un groupe composé d'astrophysiciens et d'astronomes (Jean-Claude Pecker, Jean Audouze, Denis Savoie), par un groupe de sociologues (Bernard Lahire, Philippe Cibois et Dominique Desjeux), d'un philosophe (Jacques Bouveresse) et par des spécialistes des pseudo-sciences (Henri Broch et Jean-Paul Krivine)[36]. De cette analyse, il ressort que la thèse ne serait valide d'aucun point de vue, ni sociologique, ni astrophysique, ni épistémologique[37].

Dans un courriel daté du 23 avril 2001 adressé à de nombreux sociologues, Michel Maffesoli a reconnu que la thèse d'Élizabeth Teissier incluait quelques « dérapages » : « En toute honnêteté, lequel d'entre nous, directeur de thèse n'a pas laissé passer de tels "dérapages" ? […] Il ne faudrait pas que cette thèse serve de prétexte à un nouveau règlement de comptes contre une des diverses manières d’envisager la sociologie. […] Est-ce que cette thèse n'est pas un simple prétexte pour marginaliser un courant sociologique, et disons le crûment, pour faire une chasse à l'homme, en la matière contre moi-même [38]? »

Suite à cette affaire, deux colloques ont été organisés pour discuter du contenu et de la validité de la thèse :

  • Une rencontre-débat intitulée « La thèse de sociologie, questions épistémologiques et usages après l'affaire Teissier » a été organisée à la Sorbonne le 12 mai 2001 par l'Association des sociologues enseignants du supérieur (ASES)[39]. Michel Maffesoli fut présent à cette rencontre[40] et assista aux contre-exposés de Christian Baudelot et de Lucien Karpik[41].
  • Un colloque intitulé « Raisons et sociétés » a été organisé à la Sorbonne le 18 décembre 2002 afin d'ouvrir une discussion sur le fond et de proposer une réponse théorique aux critiques. Un certain nombre d'intellectuels et de scientifiques se sont joints à cet événement, afin de porter le débat sur les enjeux scientifiques soulevés par la polémique. Parmi les invités, on trouvait notamment Edgar Morin, le physicien Jean-Marc Lévy-Leblond, l'anthropologue Mary Douglas, Paolo Fabbri, Franco Ferrarotti.

Cette controverse a parfois été caricaturée sous les traits d'une opposition entre positivisme et phénoménologie, or les critiques de Michel Maffesoli proviennent de ces deux programmes de recherche, bien que les critiques positivistes aient bénéficié d'une plus grande publicité[42].

En janvier 2010, Michel Maffesoli a déclaré :

« Je persiste et signe. Et c’est bien cela l’essentiel. Contre le dogmatisme de la pensée unique en sociologie, j’irritais par l’éclectisme des sujets de recherche et par le mode d’approche proposé. Un exemple parmi bien d’autres. Ayant, en un temps où cela n’était pas encore chic, favorisé la création du Groupe d’étude sur l’homosexualité, au sein du CEAQ, et suscité, de ce fait, des mémoires et thèses sur le sujet, je m’étais entendu dire, par un cher collègue, que je “faisais rentrer l’homosexualité à la Sorbonne”. Même reproche, vingt ans plus tard concernant l’astrologie ! En bref, dans la bonne tradition weberienne, tout fait social a vocation à devenir un fait sociologique[43]. »

En août 2012, questionné sur la polémique engendrée par l'affaire il y a dix ans, il a commenté :

« En trente ans d'enseignement à la Sorbonne, j'ai fait passer 170 thèses, dont trois sur l'astrologie. Je suis, en ce domaine comme en beaucoup d'autres, un mécréant absolu. Ma règle en sociologie est la suivante : un fait, s'il est social, devient un fait sociologique. Il est là, on le traite. 50 % des Français consultent leur horoscope, et il ne me paraît pas infamant qu'une personne directement impliquée dans le sujet en question en parle. Le tout est de savoir comment elle doit en parler. À l'encontre de l'idée dominante en France — traiter les faits sociaux comme des choses —, je pense qu'il est possible d'intégrer la subjectivité. [...] Autrement dit, il s'agissait d'analyser comment les médias se comportaient par rapport à l'astrologie, et non de faire l'apologie de celle-ci[44]. »

Nomination au conseil d'administration du CNRS

En 2005, la nomination de Michel Maffesoli au conseil d'administration du Centre national de la recherche scientifique a provoqué un tollé dans la communauté scientifique[45]. Le décret du 5 octobre 2005 par laquelle cette nomination a pris lieu précisait que la nomination se justifiait « en raison de [sa] compétence scientifique et technologique »[46].

Une pétition intitulée « Un conseil d’administration du CNRS doublement inacceptable ! » a été lancée suite à cette nomination[47]. Les pétitionnaires protestaient à la fois contre le non-respect de la parité homme/femme et contre la nomination de Michel Maffesoli, jugée irrespectueuse de « la nécessité de la crédibilité scientifique du conseil d’administration ». La pétition remarquait ainsi : « […] il est pour le moins étonnant de voir nommer comme représentant des disciplines « Homme et Société » Michel Maffesoli, un universitaire bien connu pour ses prises de position anti-rationalistes et anti-scientifiques. Pourquoi nommer quelqu’un qui a suscité, il y a peu, la réprobation de l’ensemble de la communauté scientifique en commettant une grave faute : l’attribution du titre de docteur en sociologie à une astrologue, Elizabeth Teissier, dont la thèse faisait l’apologie de l’astrologie ? »[47]

La pétition a recueilli, d'octobre 2005 à février 2007, plus de 3000 signatures. Parmi les premiers signataires figurent Christian Baudelot, Stéphane Beaud, François de Singly, Jean-Louis Fabiani, Bernard Lahire, Louis Pinto, Alain Trautmann, Loïc Wacquant et Florence Weber.

Nomination au Conseil national des universités

Fin 2007, à l'occasion de la nomination, par le gouvernement, de Michel Maffesoli — et d'autres sociologues appartenant au même courant de recherche — au Conseil national des universités (CNU), section 19 (sociologie, démographie), l'Association des sociologues enseignants du supérieur (ASES) et l'Association française de sociologie (AFS) ont protesté contre cette décision en publiant le communiqué suivant :

« La communauté des sociologues par le biais de ses institutions représentatives (AFS, ASES) déplore qu'un tiers des nominations effectuées par le ministère à la 19e section du CNU (sociologie, démographie) ait été employé au profit d'une seule école de pensée ; elle demande au CNU d'être particulièrement vigilant pour les qualifications et de s'assurer que les candidats aient fait la démonstration d'une maitrise du lien entre problématisation théorique et mise en oeuvre d'un corpus systématisé de données empiriques[48]. »

Après avoir proposé en 2002 de supprimer le CNU qu'il jugeait « superfétatoire »[49], Michel Maffesoli participe en 2009 aux travaux de la section 19 du CNU et notamment à l'auto-promotion controversée de ses propres membres.

Nomination à l’institut universitaire de France

Michel Maffesoli fait partie des personnes nommées à l'institut universitaire de France par un arrêté pris par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, en août 2008. Cet arrêté fut au centre d'une controverse sur la nomination de personnes non retenues par les jurys de l'Institut, situation qui concernait Michel Maffesoli en 2008 et qui lui valut différentes critiques, notamment celle de l'économiste Élie Cohen, alors président du jury, et qui déclara que Michel Maffesoli « n’aurait jamais été retenu par le jury même s’il y avait eu plus de places »[50].

Auto-promotion professionnelle au conseil national des universités

Suivant sa nomination controversée à la section 19 du Conseil national des universités (CNU), la promotion de Michel Maffesoli au rang de Professeur de classe exceptionnelle 2 par les membres de cette même section en juin 2009 a été vivement contestée par la communauté scientifique française, au même titre que celles de Gilles Ferréol et Patrick Tacussel, également membres de la section 19 du Conseil national des universités et promus au rang de Professeurs de classe exceptionnelle 1.

Cette controverse a soulevé d'autres questions sur la composition de cette section, au sein de laquelle le courant maffesolien de la sociologie française se trouve en nette sur-représentation[51]. Le sociologue Stéphane Beaud a pu ainsi faire remarquer :

« Le fait qu’il y ait un tiers de nommés a joué un rôle majeur dans [cette controverse] parce que le ministre a sciemment nommé massivement des sociologues (professeurs et MCF) qui appartiennent à un courant non seulement très marginal dans la discipline (le courant « maffesolien ») mais un courant aussi totalement discrédité aux yeux de la majorité des sociologues depuis l’« affaire Teissier »[52]. »

En juin 2002, suite à l'affaire "Elizabeth Teissier", Michel Maffesoli avait proposé de supprimer le CNU, en dénonçant le pouvoir de contrôle « du petit clan de ceux qui sont dans toutes les commissions sur tous les autres »[53]. En 2010, il a publié un nouvel essai au vitriol contre les personnes ayant dénoncé les auto-promotions au CNU, dont la sienne[54].

Publications

  • Logique de la domination, Paris, PUF, 1976.
  • avec Alain Pessin La Violence fondatrice, Paris, éd. Champ urbain, 1978.
  • La Violence totalitaire, Paris, PUF, 1979 ; rééd. 1994 La Violence totalitaire. Essai d’anthropologie politique, Paris, Méridiens–Klincksieck.
  • La Conquête du présent. Pour une sociologie de la vie quotidienne, Paris, PUF 1979.
  • « La dynamique sociale. La société conflictuelle », thèse d’État, Service des publications des thèses, Lille,1981.
  • L'Ombre de Dionysos, Le Livre de Poche, 1982, rééd. 1991.
  • Essai sur la violence banale et fondatrice, 1984, Paris, Librairie Méridiens–Klincksieck.
  • La Connaissance ordinaire. Précis de sociologie compréhensive, 1985, Paris, Librairie des Méridiens ; rééd. 2007, Paris, Klincksieck.
  • « La société est plusieurs » in Une anthropologie des turbulences, M. Maffesoli (sous la dir.), 1985, Berg International éditeurs, p. 175-180.
  • Le Temps des tribus, 1988 ; Le Livre de Poche, 1991.
  • Au creux des apparences. Pour une éthique de l'esthétique, 1990, Paris, Plon ; rééd. 1993, Le Livre de Poche.
  • La Transfiguration du politique, La Table Ronde, 1992 ; Le Livre de Poche, 1995.
  • La Contemplation du monde, 1993, Le Livre de Poche, 1996.
  • Éloge de la raison sensible, Paris, Grasset, 1996.
  • Du nomadisme. Vagabondages initiatiques, Paris, Le Livre de Poche, 1997.
  • La Part du diable ; précis de subversion postmoderne, Flammarion, 2002, Paris.
  • L’Instant éternel. Le retour du tragique dans les sociétés postmodernes, Paris, La Table Ronde, 2003.
  • Le voyage ou la conquête des mondes, Paris, éd. Dervy, coll. « Paroles retrouvées », 2003.
  • Le Rythme de vie. Variation sur l’imaginaire post-moderne, Paris, éd. Table Ronde, coll. « Contretemps », 2004, 260 p. .
  • Pouvoir des hauts lieux (14p. ), dans Pierre Delorme (dir.) La Ville autrement, Sainte-Foy, éd. Presse de l’Université du Québec, 2005, 300 p. .
  • Le Réenchantement du monde. Morales, éthiques, déontologies, Paris, éd. Table Ronde, 2007.
  • Iconologies. Nos idolatries postmodernes, Paris, Albin Michel, 2008.
  • Après la modernité ? La conquête du présent ; la violence totalitaire ; la logique de la domination, Paris, éd. du CNRS, coll. « Compendium », 2008.
  • La République des bons sentiments, éd. du Rocher, 2008.
  • « C'est au nom de la morale qu'on massacre les peuples » in Spectacle du Monde, entretien avec Richard Kitaeff, février 2008, pp. 46-49.
  • Apocalypse, Paris, CNRS éditions, 2009.
  • Matrimonium, Paris, CNRS éditions, 2010.
  • Qui êtes-vous Michel Maffesoli ?, Paris, Bourin éditeur, 2010.
  • La passion de l'ordinaire : miettes sociologiques., Paris, CNRS Éditions, « CNRS Sociologie », 2011.
  • La crise est dans nos têtes !, Paris, Jacob-Duvernet, 2011.
  • Sarkologies. Pourquoi tant de haine(s) ?, Paris, Albin Michel, 2011.
  • Homo eroticus. Des communions émotionnelles, Paris, CRNS Editions, 2012.
  • L'Homme postmoderne, avec Brice Perrier, Paris, Bourin éditeur, 2012.

Voir aussi

Bibliographie

  • Hélène Strohl, Dérive autour de l’œuvre de Michel Maffesoli, Paris, L'Harmattan, , 299 p. (ISBN 2-7475-7302-8)
  • (de) T. Keller, Französische Soziologie der Gegenwart : Ein französischer Lebenssoziologe : Michel Maffesoli, Konstanz, UVK Verlag, , 492 p.
  • R. Keller, Michel Maffesoli: eine Einführung, Konstanz, UVK Verlag, 2006.
  • S. Curti et L. F. Clemente, Michel Maffesoli. Reliance. Itinerari tra modernità e postmodernità, Mimesis, Milano, 2007.
  • S. Curti, La zone d'ombra. Vita quotidiana e disordine in Michel Maffesoli, Ombre Corte, Verona, 2007.
  • F. Antonelli, Caos e postmodernità. Un'analisi a partire dalla sociologia di Michel Maffesoli, Philos, Roma, 2007.
  • P. Le Quéau, L'homme en clair-obscur. Lecture de Michel Maffesoli, Les Presses de l'Université de Laval, 2007.
  • S. Leonzi (sous la direction de), Michel Maffesoli. Fenomenologie dell'immaginario, Armando, Roma, 2009.
  • M. Tyldesley, The Thought of Sorbonne professor Michel Maffesoli. Sociologiste of postmodernity, The Edwin Mellen Press, 2010.
  • F. D'Andrea, Un mondo a spirale. Riflessioni a partire da Michel Maffesoli, Bevivino, Milano, 2011.
  • Collectif, Dérives autour de l'oeuvre de Michel Maffesoli, Introduction de Gilbert Durand, CNRS éditions, 2011.

Articles connexes

Liens externes

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Recensions d'ouvrages

Entretiens

Textes en ligne

Notes et références

  1. 18 intellectuels et artistes signent une tribune pour défendre Nicolas Sarkozy
  2. « J'essaie de "penser" ce qui est, et non ce que l'on aimerait qui soit, ou ce qui pourrait être. C'est ainsi que je n'ai pas appuyé, mais tenté de comprendre la position de Sarkozy et notamment le retentissement qu’elle avait auprès de l’opinion publique (et non de "l'opinion publiée"). » Entretien pour Mediapart
  3. D'après Fabien Bertrand dans sa Thèse de doctorat Regards croisés sur la franc-maçonnerie : profanes, initiés, représentations et intersubjectivités soutenue en 2009 à l'Université de Bordeaux : "à partir des travaux produits par Bruno Etienne et par Michel Maffesoli, il nous a été donné d’aborder le phénomène maçonnique respectivement sous les angles anthropologiques pour le premier et sociologiques pour le second. Ces ouvrages sont pour nous dignes d’intérêt dans la mesure où, en dehors de l’histoire, ils fournissent concrètement une réflexion scientifique sur l’objet de nos propres recherches et il est donc évident que ces travaux trouvent une place légitime dans notre bibliographie. Le fait que les deux auteurs soient en outre membre de la Confrérie maçonnique est du plus grand intérêt, le regard scientifique conjugué au point de vue de l’intérieur de la société maçonnique conférant à ces travaux une garantie quant à leur pertinence. (...) La portée scientifique des travaux de Bruno Etienne et de Michel Maffesoli mérite en effet d’être relativisée sur certains points. Cette « double casquette » de chercheur et de franc-maçon amène en effet une certaine confusion auprès du lecteur qui ignore par conséquent en parcourant ces ouvrages à quels moments le discours produit relève du regard de l’anthropologue/sociologue ou de celui du franc-maçon." (p.15)
  4. Alfred Schütz, « Le stock de connaissance disponible » in Le Chercheur et le quotidien, Collected Papers, Paris, 1987.
  5. Gaston Bachelard, La Poétique de l'espace, PUF, Paris, 1961.
  6. Michel Maffesoli, La Connaissance ordinaire - Précis de sociologie compréhensive, 1985, Paris, Librairie des Méridiens ; rééd. 2007, Paris, Klincksieck.
  7. Michel Maffesoli, La Contemplation du monde, 1993, rééd. Le Livre de Poche, 1996.
  8. Alexis Mombelet, Les « éclats de religion » de la musique metal. Pour une compréhension sociologique du fait social metal, 10 mai 2006 ; Anne Petiau, Une « communication musicale ». Une étude de la pratique collective de la musique techno, à partir d'Alfred Schütz, 24 mars 2007.
  9. André Lémos, Cyberculture, Thèse soutenue à l'Université Paris-Descartes, CEAQ, Paris, 1994.
  10. Éd. Le Livre de Poche, [1988] 1991.
  11. Bernard Cova, Au-delà du marché : quand le lien importe plus que le bien, L'Harmattan, 2004.
  12. Au creux des apparences. Pour une éthique de l'esthétique, 1990, Paris, La petite vermillon, réed. 2007, p. 105
  13. [1] Vers un « Formisme » sociologique. En ligne.
  14. Ibid, p. 11.
  15. Sur les rapports étroits et ambiguës qu'entretiennent les pensées de Baudrillard et Maffesoli, lire le compte-rendu Jean Baudrillard, Michel Maffesoli : les ennemis fraternels de l'Invitation à l'imaginaire du 13 mai 2004 [2]
  16. Bauman Zygmunt, La vie en miettes. Expérience postmoderne et moralité, Paris, Hachette, 2003, pp. 172 et 314.
  17. Voir l'article « La mode comme rythme de la vie sociale. Un regard mafffesolien. » in Dérives autour de l’œuvre de Michel Maffesoli, CNRS Éditions, 2011.
  18. Intervention durant le colloque Ecosofia, São Paulo, 26 et 27 avril 2011, organisé par ATOPOS - USP avec la présence de Michel Maffesoli, Derrick de Kerckhove, Massimo Di Felice, José Eli da Veiga
  19. Certains d'entre eux ont participé au colloque « Raisons et Sociétés », organisé par le CEAQ le 18 décembre 2002 en réaction aux critiques suscitées par la soutenance de thèse d'Élizabeth Teissier (cf. infra.).
  20. Serge Paugam, La Pratique de la sociologie, Paris, PUF, 2008, p. 117 ; cf. également Gérald Houdeville, Le Métier de sociologue en France depuis 1945. Renaissance d'une discipline, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007, p. 261-302 (ch. 7, « La Sociologie mise en cause »), et Bernard Lahire, « Une astrologue sur la planète des sociologues ou comment devenir docteur en sociologie sans posséder le métier de sociologue ? », in L’Esprit sociologique, Paris, La Découverte, 2007, p.  351-387.
  21. Raisons et Sociétés.
  22. Joffre Dumazedier, « Maffesoli Michel, La connaissance ordinaire : précis de sociologie compréhensive », in Revue française de sociologie, 1987, vol. 28, n° 1, p.  184-187. [lire en ligne]
  23. Jean-René Tréanton, « Maffesoli Michel, La connaissance ordinaire : précis de sociologie compréhensive », Revue française de sociologie, 1987, vol. 28, n° 1, p.  187-191. [lire en ligne]
  24. (en) David Evans, « Michel Maffesoli's Sociology of Modernity and Postmodernity: An Introduction and Critical Assessment », Sociological Review, vol. 45, n°2, pp. 220-243, 1997.
  25. (en) Cf. le compte-rendu de Jason Ryan MacLean dans la revue Critical Sociology, vol. 26, n°12, p. 166-170, 2000 : « Maffesoli attempts to hide behind a thin veneer of scholarly objectivity, but his own political predilections shine through nonetheless. But more problematic than this patent inconsistency is Maffesoli’s failure to be self-reflexive in a manner that might have helped him better understand how his own social and political position informs his reading of the “signs of the times" (…) Of course, the idea that one can, from the lofty perch afforded by the Sorbonne, capture and capitulate our “epoch” is on its face absurd. (Armchair sociology is not an unfair characterization of Maffesoli’s approach to social analysis.) »
  26. David Caviglioli, « Académie française: Amin Maalouf succède à Lévi-Strauss », sur http://bibliobs.nouvelobs.com, (consulté le )
  27. Pour un historique complet, cf. Daniel Filâtre, « Affaire Teissier : historique », Lettre de l'ASES, 30 décembre 2001.
  28. « Quelle philosophie pour notre temps ? Le retour du tragique », colloque à Menton, op. cit..
  29. Serge Paugam, La Pratique de la sociologie, Paris, PUF, 2008, p. 117 ; cf. également Gérald Houdeville, Le Métier de sociologue en France depuis 1945. Renaissance d'une discipline, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007, pp. 261-302 (ch. 7, « La sociologie mise en cause »), et Bernard Lahire, « Une astrologue sur la planète des sociologues ou comment devenir docteur en sociologie sans posséder le métier de sociologue ? », in L'Esprit sociologique, Paris, La Découverte, 2007, pp. 351-387.
  30. Cf. Christian Baudelot, Roger Establet, « La sociologie sous une mauvaise étoile », Le Monde, 17 avril 2001.
  31. Cf. le texte et la liste des signatures de la pétition, ainsi que Daniel Filâtre, « Affaire Teissier : historique », op. cit.. L'auteur précise que le texte final a recueilli plus de 400 signatures.
  32. Cf. par exemple Alain Bourdin, « La sociologie, l'antithèse de Teissier », Libération, 19 avril 2001, et les articles reproduits dans la revue de presse de l'AFIS : partie 1, partie 2, partie 3, partie 4.
  33. Cf. par exemple Alain Touraine, « De quoi Élizabeth Teissier est-elle coupable ? », Le Monde, 22 mai 2001.
  34. Hervé Morin, « La thèse d'Elizabeth Teissier ravive la fracture au sein de la sociologie », Le Monde, 4 mai 2001.
  35. Bernard Lahire, Philippe Cibois, Dominique Desjeux, Jean Audouze, Henri Broch, Jean-Paul Krivine, Jean-Claude Pecker et Jacques Bouveresse, « Analyse de la thèse de Madame Elizabeth Teissier », avril 2001.
  36. Cf. également l'analyse d'Henri Broch, 2001 ; « Analyse de la thèse de Madame Elizabeth Teissier », 6 août 2001.
  37. Bernard Lahire, Philippe Cibois, Dominique Desjeux, Jean Audouze, Henri Broch, Jean-Paul Krivine, Jean-Claude Pecker et Jacques Bouveresse, « Analyse de la thèse de Madame Elizabeth Teissier », (consulté le )
  38. Bernard Lahire, « Comment devenir docteur en sociologie sans posséder le métier de sociologue ? », Revue européenne de sciences sociales, vol. XL, n°122, pp. 42-65, 2002.
  39. Hervé Morin, « La sociologie au miroir de la thèse d'Elizabeth Teissier », Le Monde, 15 mai 2001.
  40. Michel Maffesoli apparaît en bas à droite d'une photographie disponible sur le site de Philippe Cibois.
  41. D. Filâtre, « Affaire Teissier : historique », op. cit..
  42. À titre d'exemple de critique provenant du courant phénoménologique en sociologie, celle de Pierre Tripier, intitulée « Le hasard, la publicité et la sociologie ou Pitié pour Husserl ! » (4 mai 2001), observait ironiquement : « J'admire le courage de M. Maffesoli car je suppose qu'il est suffisamment bon tacticien pour savoir que ce qui lui ouvrirait les portes de la renommée médiatique lui sculpterait en même temps l'image sublime du bouc émissaire. Et, s'il est dans la disposition d'esprit que je suppose, c'est au volume de vente de ses livres (c'est pas cher, c'est nouveau, mais c'est abondant) qu'il mesurera les résultats de son action. »
  43. Dans Notes sur la grippe “cochonne”. 1er janvier 2010.
  44. Entretien pour L'Express, août 2012.
  45. Association Française pour l'Information Scientifique, Le directeur de thèse d’Elizabeth Teissier nommé administrateur du CNRS, 9 novembre 2005
  46. Décret du 5 octobre 2005 portant nomination au conseil d'administration du Centre national de la recherche scientifique.
  47. a et b « Un conseil d’administration du CNRS doublement inacceptable ! », liens-socio, 19 octobre 2005.
  48. Source : AFS, Feuille d'Info Rapide, 3 décembre 2007.
  49. Quelques considérations sur la grippe aviaire" avril-juin 2002.
  50. Sylvestre Huet, « L’économiste Elie Cohen "scandalisé" », Libération, 27 octobre 2008.
  51. Voir notamment Sylvestre Huet, « Sociologie : une nouvelle affaire Maffesoli ? », 23 juin 2009, et la composition de la section 19 du CNU.
  52. [Intervention http://pds.hypotheses.org/379] de Stéphane Beaud, séminaire « Politiques des sciences » du 16 décembre 2009.
  53. Michel Maffesoli, « Quelques considérations sur la grippe aviaire », m@gm@, avril-juin 2002.
  54. Michel Maffesoli, « Notes sur la grippe « cochonne » », janvier-février 2010.