Alameda de Hércules

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Promenade d'Hercule
Image illustrative de l’article Alameda de Hércules
L'extrémité nord de la promenade en 2009 avec, dans le fond, les colonnes érigées par Cayetano de Acosta au XVIIIe siècle.
Situation
Coordonnées 37° 23′ 55,77″ nord, 5° 59′ 38,88″ ouest
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Région Drapeau de l'Andalousie Andalousie
Ville Séville
Quartier(s) Feria
Début rue Calatrava
Fin rue Trajano
Morphologie
Type Place ouverte
Fonction(s) urbaine(s) Place publique
Histoire
Création 1574-1578
Géolocalisation sur la carte : Séville
(Voir situation sur carte : Séville)
Promenade d'Hercule
Géolocalisation sur la carte : Andalousie
(Voir situation sur carte : Andalousie)
Promenade d'Hercule
Géolocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Promenade d'Hercule

La Promenade d'Hercule (en espagnol Alameda de Hércules[Note 1], populairement appelée la Alameda par les Sévillans) est un parc public situé dans le centre historique de Séville, en Andalousie (Espagne). Créé en 1574, il est le deuxième plus ancien jardin public plus d'Europe après le Paseo del Prado de Madrid, créé en 1570[1].

Situation

Elle se trouve au nord de la vieille ville, à l'intérieur des anciennes murailles, dans le quartier de Feria (district Casco Antiguo). Entièrement pavée depuis 2008, elle est bordée de platanes et possède plusieurs fontaines et des jets d'eau.

Histoire

XVIe siècle

L'extrémité sud de la promenade en 2008, avec les colonnes de César et Hercule.

À l'origine, un bras mineur du Guadalquivir, partant de l'actuel pont de la Barqueta, traversait la vieille ville jusqu'au quartier de l'Arenal. Connu comme la Lagune de la Feria (Laguna de la Feria), la zone, sèche durant les mois d'été, était régulièrement inondée lors des nombreux débordement du fleuve[2]. Le problème continua jusqu'à ce que Francisco Zapata y Cisneros, comte de Barajas, décide en 1574 de combler la zone et de drainer le terrain où allait être construite la promenade d'ici à 1578 grâce à un système d'irrigation[2]. Des rangées de peupliers furent plantées et trois fontaines décorées de sculptures symboliques y furent installées. L'endroit prit de nom d'Alameda[Note 1],[3]. L'eau des fontaines, de grande qualité, provenant de la source de l'archevêque, était vendue par des vendeurs d'eau, auxquels furent confiés l'irrigation et le nettoyage du parc. Le comte nomma en outre un gendarme pour surveiller la promenade.

Au sud de la place furent érigées deux colonnes. Elles proviennent d'un temple romain dont les vestiges se trouvent encore au XXIe siècle à son emplacement d'origine, à la rue Mármoles[Note 2]. Les colonnes sont surmontées des statues d'Hercule (fondateur légendaire de Séville) et de Jules César (qui restaura la ville, connue alors sous le nom d'Híspalis), toutes deux sculptées par Diego de Pesquera. La première est une copie de 1574 en marbre de l'Hercule Farnèse[3],[4],[5].

Le parc fut pris comme modèle par d'autres villes des deux côtés de l'Atlantique, notamment en 1578 pour la Promenade de San Pablo d'Ecija, en 1592 pour la Promenade Centrale (Alameda Central) de Mexico et en 1611 pour la Promenade de los Descalzos de Lima[6].

Malgré les murailles de la ville et le système d'irrigation, la Alameda, proche du fleuve et quasimment au même niveau que lui, constituait encore alors une des zones les plus facilement inondables de la ville. En 1649 par exemple, année pendant laquelle près de la moitié de la population de la ville fut décimée par une épidémie de peste[7], on raconte que la promenade était navigable.

du XVIIIe au XXe siècle

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le sculpteur Cayetano de Acosta réalisa et érigea au nord de la place deux autres colonnes surmontées de lions et des armoiries de Séville et de l'Espagne. Dès 1830, l'endroit fut connu sous le nom Alameda Vieja (Vieille peupleraie, ou vieille promenade). Le nom officiel d'Alameda de Hércules date de 1845[2].

En 1876, les colonnes furent entourées de barrières. En 1885 fut placée, près des colonnes aux lions, une fontaine de marbre, connue populairement comme la pila del pato (traduisible par « l'évier du canard » ou « le bénitier du canard »), qui se trouvait au XVIe siècle sur la place de San Francisco, derrière l'hôtel de ville. En 2012, elle se trouve sur la place de San Leandro. À la fin du XIXe siècle, la place possédait des kiosques vendant de l'eau, des boissons et du vin, des boutiques de photographes, de tombola, de fleuristes ou de confiseurs et des scènes présentant des spectacles de danse et des concerts. En 1903, les kiosques reçurent l'autoristion de posséder des terrasses couvertes. La promenade fut utilisée pour la célébration de nouvelles fêtes locales comme les veladas de San Juan et de San Pedro, toutes deux au mois de juin, pendant lesquelles les kiosques et les terrasses étaient décorés de lampions colorés. Ces installations disparurent à la fin de la guerre civile[2],[8].

XXIe siècle

Au début du XXIe siècle, d'importants travaux de réaménagement eurent lieu. Ils se terminèrent en décembre 2008. Des pavés remplacèrent le sol d'albero, les barrières de protection des colonnes furent ôtées et la circulation automobile aux abords de la promenade est depuis restreinte. Un puits de 24 m de profondeur et d'une capacité de 11 500 m3 fut construit sur les vestiges du projet abandonné de métro de 1977, permettant de récupérer les eaux de pluie. Des fontaines et des jets d'eau agrémentent la place[9].

La Alameda de Hercules est un lieu de promenade et de détente. La place possède des fontaines, des jets d'eau et des places de jeu pour les enfants et est bordée de nombreux bars et restaurants qui en font un lieu de rassemblement privilégié des Sévillans, autant la journée que la nuit. Par contre, la prostitution, pour laquelle la place a longtemps été connue, avec 35 maisons closes, a totalement disparu[10].


Notes et références

Notes

  1. a et b En espagnol, alameda signifie « promenade », mais également « peupleraie ». Lors de la création de la place, des peupliers furent plantés, remplacés depuis par des platanes. C'est de là que vient de nom de l'endroit, selon l'article « La nueva Alameda de Hércules », dans le Diario de Sevilla du 27.04.2008.
  2. Dans ce temple romain se trouvent notamment trois autres colonnes.

Références

  1. Antonio J. Albardonedo Freire, El Urbanismo de Sevilla durante el reinado de Felipe II, Séville, Guadalquivir Ediciones 1999, ISBN 84-8093-115-9, pages 191-208.
  2. a b c et d « La nueva Alameda de Hércules », Diario de Sevilla, 27.04.2008
  3. a et b Carlos Martínez Shaw (dir.), Santiago Tinoco Rubiales, Marina Alfonso Mola et al. (trad. Marie-Joëlle Tupet, Christine Dermanian et al.), Séville XVIe siècle : De Colomb à Don Quichotte, entre Europe et Amériques, le cœur et les richesses du monde, Paris, Éditions Autrement, , 230 p. (ISBN 2862603686, ISSN 11574488[à vérifier : ISSN invalide]), chap. 5 (« Les arts, la prière et le rire »), p. 162
  4. Antonio J. Albardonedo Freire, Carlos V en la Alameda de Sevilla, dans Actas de las IX Jornadas Nacionales de Historia Militar, Séville 1999, Cátedra General Castaños, Capitanía General de la Región Militar del Sur, pages 13-18. ISBN 84-86379-53-9.
  5. Antonio J. Albardonedo Freire, Las Trazas y Construcciones de la Alameda de Hercules, dans Laboratorio de Arte, Vol. 11, 1999, pages 135-165.
  6. María Antonia Durán Montero, La Alameda de los Descalzos de Lima y su relación con las de Hércules de Sevilla y la del Prado de Valladolid, dans III Jornadas de Andalucía y América. La Rábida, Séville, 1984.
  7. Antonio Domínguez Ortiz, Historia de Sevilla: la Sevilla del siglo XVII, Université de Séville (2006), page 74, ISBN 9788474053258.
  8. « Aquella Alameda de Hércules del 900 », Diario de Sevilla, 20.04.2008
  9. « La Alameda se estrena sin rematar », Diario de Sevilla, 21.12.2008
  10. « La mitad de las prostitutas toxicómanas de Sevilla son portadoras del virus del SIDA », El País, 08.01.1989

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