Tirailleurs indochinois
Issus de l'Indochine française, les tirailleurs indochinois furent recrutés au Laos, au Tonkin, en Annam et au Cambodge à partir des années 1880 lors de l'expédition du Tonkin. Ils furent dissous en 1946.
Certains tirailleurs indochinois formèrent les cadres des futures armée cambodgienne, armée laotienne et armée de la république du Vietnam. De même, certains choisirent les rangs du Việt Minh et du Pathet Lao.
Unités[modifier | modifier le code]
Tirailleurs tonkinois[modifier | modifier le code]
- 1er régiment de tirailleurs tonkinois, de 1884 à 1945
- 2e régiment de tirailleurs tonkinois, de 1884 à 1933
- 3e régiment de tirailleurs tonkinois, de 1885 à 1945
- 4e régiment de tirailleurs tonkinois, de 1886 à 1890 et de 1898 à 1945
- 5e régiment de tirailleurs tonkinois, de 1902 à 1908
- bataillon de tirailleurs chinois, de 1902 à 1907
Tirailleurs annamites[modifier | modifier le code]
- Régiment de tirailleurs annamites, de 1879 à 1945 (1er régiment de tirailleurs annamites de 1903 à 1907)
- 2e régiment de tirailleurs annamites, de 1903 à 1907
- Régiment de tirailleurs annamites bis, de 1939 à 1941
- Bataillon de tirailleurs montagnards du Sud-Annam, de 1931 à 1945
Tirailleurs cambodgiens[modifier | modifier le code]
- Bataillon de tirailleurs cambodgiens, de 1902 à 1907 et de 1922 à 1939
- Régiment de tirailleurs cambodgiens, de 1939 à 1945
Tirailleurs indochinois[modifier | modifier le code]
- 1er bataillon de tirailleurs indochinois
- 2e bataillon de tirailleurs indochinois
- 6e bataillon de tirailleurs indochinois
- 7e bataillon de tirailleurs indochinois
- 12e bataillon de tirailleurs indochinois
- 13e bataillon de tirailleurs indochinois
- 21e bataillon de tirailleurs indochinois
- 51e régiment de tirailleurs indochinois
- 52e régiment de mitrailleurs indochinois
- Régiment mixte indochinois du Levant
Campagnes[modifier | modifier le code]
Participation à la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]
Nombre de travailleurs débarquent en France : 4 631 arrivent en 1915, 26 098 en 1916, 11 719 en 1917, 5 086 en 1918 et 727 en 1919[réf. nécessaire]. 6 000 soldats européens sont en outre rapatriées en France. 43 430 hommes sont ainsi incorporés dans l'armée française[réf. nécessaire], se répartissant comme suit :
- 4 bataillons de combats et 15 bataillons d'étapes[1], soit 29 072 hommes[2] (au total, 25 bataillons ont été formés mais certains sont restés en Asie[3]) ;
- 9 019 hommes infirmiers coloniaux[2] ;
- 5 339 ouvriers d'administration coloniaux[réf. nécessaire].
Les bataillons de tirailleurs indochinois qui ont combattu sont le 7e et le 21e en métropole et les 1re et 2e à l'Armée française d'Orient.
La 4e compagnie du 6e bataillon d'étapes, affectée à des travaux à Beauzée-sur-Aire (creusement de parallèles de départ sur le champ de bataille), participe à la bataille de Verdun. Elle est incorporée au 8e régiment de tirailleurs tunisiens qui monte à l'attaque le sur Douaumont et sur Haudremont[4]. Les pertes s'élèvent à cinquante hommes[réf. nécessaire], dont le capitaine Charlet[4].
À la bataille du Chemin des Dames, participe le 7e bataillon de tirailleurs indochinois, alors incorporés à la 12e division d'infanterie. Il est engagé du 5 au et déplore 195 morts, dont le commandant Dez. Il est ensuite incorporé au 67e régiment d'infanterie. Il combat également dans les Vosges en , entre Saint-Dié et Gérardmer, ainsi que dans le secteur Arnould (Gérardmer), de juin à . Le général Pénet adresse alors « au 7e bataillon indochinois (...) toute sa satisfaction pour les qualités militaires dont il a fait preuve »[5].
Lors de l'Offensive du Printemps, le 21e bataillon de tirailleurs indochinois se bat devant Reims en tenant La Neuvillette et Pont-Saint-Thierry, du 17 au [6].
Un autre engagement a lieu pour le 1er bataillon de tirailleurs indochinois à Monastir, d'août à , avec la 122e DI[6], ainsi qu'au lac d'Ohrid avec le 175e RI. 61 pertes sont comptabilisées pour le 1er bataillon de tirailleurs indochinois[7]. Le 2e bataillon de tirailleurs indochinois participe à l'attaque sur Veliternë (Albanie), le , prenant le village dans lequel il demeure jusqu'en avril. 20 hommes décèdent[8]. Au lac d'Ohrid, en , le 2e bataillon indochinois résiste à la contre-attaque ennemie au prix de 35 soldats morts[9].
Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]
Des unités indochinoises des forces coloniales françaises se qualifièrent aussi durant la bataille de France où elles combattirent avec bravoure. Des soldats indochinois se distinguèrent dans la Meuse où la Wehrmacht subit de lourdes pertes.
- 1940 : Invasion japonaise de l'Indochine
- 1941 : guerre franco-thaïlandaise
- 1945 : Coup de force japonais en Indochine
En mars 1945, l'Armée impériale japonaise prend d'assaut la garnison française stationnée en Indochine composée essentiellement de tirailleurs indochinois. Les cadres français furent décimés lors de ce coup de force.
Après 1945, les ex-tirailleurs sont regroupés dans des compagnies de marche, qui sont rassemblées pour former le bataillon de marche indochinois en janvier 1948[10]. Les tirailleurs démobilisés forment l'ossature de l'Armée populaire vietnamienne, la guérilla indépendantiste[11].
Références[modifier | modifier le code]
- Histoire militaire de l'Indochine 1930, p. 253.
- Éric Deroo et Antoine Champeaux, « Panorama des troupes coloniales françaises dans les deux guerres mondiales », Revue historique des armées, no 271, , p. 72–88 (ISSN 0035-3299, lire en ligne, consulté le )
- Rives et Deroo 1999, p. 132-133.
- Histoire militaire de l'Indochine 1930, p. 246.
- Histoire militaire de l'Indochine 1930, p. 247.
- Histoire militaire de l'Indochine 1930, p. 249.
- Histoire militaire de l'Indochine 1930, p. 250.
- Histoire militaire de l'Indochine 1930, p. 251.
- Histoire militaire de l'Indochine 1930, p. 252.
- Jacques Sicard, « Le bataillon de marche indochinois (1948-1954) », Symboles & Traditions, no 157, , p. 9-12 (lire en ligne)
- Ivan Cadeau, La guerre d'Indochine: de l'Indochine française aux adieux à Saigon, 1940-1956, Tallandier, (ISBN 979-10-210-1019-2, lire en ligne), chap. IV (« Le choix de la guerre et l’échec de la pacification »), p. 195-196
Annexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Maurice Rives et Éric Deroo, Les Lính tập: histoire des militaires indochinois au service de la France, 1859-1960, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0436-9, lire en ligne).
- État-major des troupes d'Indochine, Histoire militaire de l'Indochine française des débuts à nos jours (juillet 1930), t. 2, Imprimerie d'Extrême-Orient, (lire en ligne).
Liens externes[modifier | modifier le code]