Xoanon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Reconstitution du xoanon de l'Artémis d'Éphèse. Gravure d'une statue romaine en marbre du XVIIIe siècle du Musée du Vatican, copie d'un original grec.

Un xoanon (grec ancien : ξόανον ; pluriel : ξόανα / xoana) est, dans l'acception la plus courante à l'époque moderne, une statue en bois[1], dédiée au culte à l'époque archaïque en Grèce, souvent aniconique, et faite d’une seule pièce[2], donc vue comme une forme primitive de statue de culte. Ce sens dérive en particulier de l'usage fait du terme dans la Description de la Grèce de Pausanias (milieu du IIe siècle), mais dans les textes antiques ce mot n'a pas un sens aussi restreint et peut désigner d'autres types de sculptures[3].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le substantif neutre « xoanon » est issu du grec ancien ξόανον, dérivé de ξέω (« polir »)[4],[5].

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans l'Antiquité, on associait le xoanon à Dédale, à qui on attribuait l'invention de la sculpture ; le Palladion, statue protectrice de la ville de Troie, est un exemple célèbre de xoanon. À l'époque, les xoana étaient conservés avec respect dans les temples ; hormis des reproductions en marbre ou autre pierre, aucun ne nous est parvenu. Au IIe siècle, Pausanias le Périégète a vu de très nombreux xoana lors de son voyage en Grèce, et les a décrits dans sa Description de la Grèce.

On pratiquait une divination d'origine égyptienne ou phénicienne à l'aide de ces statues informes : on interprétait les mouvements des xoana portés sur des brancards, et cette divination fut un temps illustrée par les oracles de Zeus Ammon[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Lucien de Samosate 2015, p. 280.
  2. Pindare, Odes [détail des éditions] (lire en ligne), Pythiques, V, 42 ; Platon, Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne], Livre XII, 956 a.
  3. (en) A. A. Donohue, Xoana and the Origins of Greek Sculpture, Atlanta, Scholar Press, 1987
  4. Rey et al.2010, s.v.xoanon.
  5. TLFI, s.v.xoanon.
  6. Bouché-Leclercq 2003, p. 149.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources antiques[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]