« Fourrure » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Fourrure (homonymie)}}{{Ne pas confondre|Cuir|}}
{{Voir homonymes|Fourrure (homonymie)}}
{{Ne pas confondre|Cuir}}
[[Fichier:Wolverine fur-skin.jpg|thumb|upright=1.5|alt=Peau dont la fourrure présente des nuances de brun sur le dos, avec les pattes plus foncées|Fourrure de [[Gulo gulo|Glouton]], appelé aussi carcajou au [[Canada]].]]
[[Fichier:Wolverine fur-skin.jpg|thumb|upright=1.5|alt=Peau dont la fourrure présente des nuances de brun sur le dos, avec les pattes plus foncées|Fourrure de [[Gulo gulo|Glouton]], appelé aussi carcajou au [[Canada]].]]
[[Fichier:Edward S. Curtis Collection People 017.jpg|thumb|Jeune [[Yupiks|yupik]] portant un vêtement fait d'un assemblage de fourrures de [[mammifère]]s et d'[[oiseau]]x.]]
[[Fichier:Edward S. Curtis Collection People 017.jpg|thumb|Jeune [[Yupiks|yupik]] portant un vêtement fait d'un assemblage de fourrures de [[mammifère]]s et d'[[oiseau]]x (photo d'[[Edward Sheriff Curtis]], 1930).]]
La '''fourrure''' est la [[peau]] des animaux, garnie de ses [[poil]]s ou, plus rarement, de [[Duvet (plumage)|duvet]] ou de [[plume]]s. Ce mot désigne aussi le [[matériau]] obtenu par transformation par l'Homme, à usage de [[vêtement]], garniture ou accessoire de décoration. Les fourrures commercialisées proviennent le plus souvent de [[mammifère]]s sauvages ou d'élevage, et ont été traitées pour assurer leur souplesse et leur conservation<ref>{{CNRTL|fourrure}}.</ref>, mais on utilise aussi l'expression « fourrure synthétique » pour désigner les produits d'imitation, issus de l'industrie pétrolière.


La '''fourrure''' est la [[peau]] des animaux, garnie de ses [[poil]]s ou, plus rarement, de [[Duvet (plumage)|duvet]] ou de [[plume]]s. Ce mot désigne aussi le [[matériau]] obtenu par transformation par l'Homme, à usage de [[vêtement]], garniture ou accessoire de décoration. Les fourrures commercialisées proviennent le plus souvent de [[mammifère]]s sauvages ou d'élevage, et ont été traitées pour assurer leur souplesse et leur conservation<ref>{{CNRTL|fourrure}}.</ref>, mais on utilise aussi l'expression « fourrure synthétique » pour désigner les produits d'imitation, issus de l'industrie pétrolière.
Utilisée par les hommes depuis la [[préhistoire]], avant l'invention de tout [[textile]], comme protection contre le froid et les intempéries, comme signe de prestige ou objet de [[luxe]], elle a été recherchée dans de multiples déclinaisons dans la [[Mode (habillement)|mode]]. La [[traite des fourrures]] fut pendant deux siècles la principale ressource de l'[[Amérique du Nord]], avant que la chasse intensive provoque, à partir du {{s|XIX}}, un épuisement de la ressource et, progressivement, le développement de l'élevage des animaux auparavant chassés.

Utilisée par les hommes depuis la [[préhistoire]], avant l'invention de tout [[textile]], comme protection contre le froid et les intempéries, comme signe de prestige ou objet de [[luxe]], elle a été recherchée dans de multiples déclinaisons dans la [[Mode (habillement)|mode]]. La [[traite des fourrures]] fut pendant deux siècles la principale ressource de l'[[Amérique du Nord]], avant que la chasse intensive provoque, à partir du {{s|XIX}}, un épuisement de la ressource et, progressivement, le développement de l'[[Élevage des animaux à fourrure|élevage des animaux]] auparavant chassés.


Certaines associations dénoncent les conditions de détention et d'[[abattage]] des animaux élevés pour leur fourrure ; certaines allant jusqu'à dissuader de l'utilisation de la fourrure synthétique qui est d'origine industrielle et a été créée comme produit de substitution. Malgré des législations différentes selon les pays, de nombreuses lois, notamment en Europe et au Canada, régissent les méthodes d’élevage, d’abattage et de piégeage des animaux pour respecter des normes sanitaires et de bien-être animal indispensables, ainsi que la traçabilité des fourrures.
Certaines associations dénoncent les conditions de détention et d'[[abattage]] des animaux élevés pour leur fourrure ; certaines allant jusqu'à dissuader de l'utilisation de la fourrure synthétique qui est d'origine industrielle et a été créée comme produit de substitution. Malgré des législations différentes selon les pays, de nombreuses lois, notamment en Europe et au Canada, régissent les méthodes d’élevage, d’abattage et de piégeage des animaux pour respecter des normes sanitaires et de bien-être animal indispensables, ainsi que la traçabilité des fourrures.
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* un trempage plus ou moins long selon que l'on désire conserver le poil ou non ;
* un trempage plus ou moins long selon que l'on désire conserver le poil ou non ;
* le [[dégraissage]] suivi d'un rinçage ;
* le [[dégraissage]] suivi d'un rinçage ;
* le [[pickelage]] avec un mélange de vinaigre et d'eau pour préparer au tannage ;
* le [[pickelage]] avec un mélange de [[vinaigre]] et d'eau pour préparer au tannage ;
* le [[tannage]], imprégnation chimique (chrome, aluminium (alun)) ou naturel (écorces d'arbres ou graisses animales), suivi d'un nouveau rinçage ;
* le [[tannage]], imprégnation chimique (chrome, [[aluminium]] (alun)) ou naturel (écorces d'arbres ou graisses animales), suivi d'un nouveau rinçage ;
* le raccommodage, pour réparer les trous et déchirures éventuelles ;
* le raccommodage, pour réparer les trous et déchirures éventuelles ;
* graissage pour assouplir avec une graisse qui ne rancit pas ;
* graissage pour assouplir avec une graisse qui ne rancit pas ;
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=== Histoire ===
=== Histoire ===
Bien avant la découverte du [[textile]], et surtout dans les régions froides du monde, les hommes et les femmes utilisaient des peaux de bêtes pour se vêtir, et comme couverture et tapis de sol. Les hommes préhistoriques découvrirent très tôt comment conserver les fourrures en les préparant au moyen de grattoirs de silex, de dents, etc. puis avec un tannage végétal à base d'[[écorce]]s d'arbres riches en [[tanin]]s (chêne, bouleau, etc.) et un graissage aux graisses animales (à base de cervelle ou de suif).
Bien avant la découverte du [[textile]], et surtout dans les régions froides du monde, les hommes et les femmes utilisaient des peaux de bêtes pour se vêtir, et comme couverture et tapis de sol. Les hommes préhistoriques découvrirent très tôt comment conserver les fourrures en les préparant au moyen de grattoirs de [[silex]], de dents, etc. puis avec un tannage végétal à base d'[[écorce]]s d'arbres riches en [[tanin]]s (chêne, [[bouleau]], etc.) et un graissage aux graisses animales (à base de cervelle ou de [[suif]]).


Au [[Moyen Âge]] et sous l'[[Ancien Régime]], une communauté d'artisans spécialisés s'occupe du travail des fourrures : les ''pelletiers'' (terme logiquement devenu un nom de famille courant sous diverses déclinaisons). En Europe, la fourrure du [[Castor (animal)|castor]] est particulièrement appréciée, utilisée non seulement pour se vêtir mais également comme moyen de paiement. Dans l’habillement, la fourrure des castors est notamment utilisée pour les chapeaux car résistante aux pluies ; [[Girart de Ross]] au {{s-|XIV}} vante la fourrure du castor ''{{Citation|Il n'y ot vars ne gris ne drap fourré de bievre}}'' ([[Castor fiber|bièvre]] est l'ancien mot désignant le Castor européen). De Laborde au {{s-|XV}}évoque un chapeau de castor fourré d'[[hermine]] (''{{Citation|chappel de bievre, fourré d'armines}}'') et [[Jean de Saintré]] (capitaine et page du roi [[Jean le Bon]] dit ''{{Citation|Arriva Saintré, qui couvert estoit d'un très bel chapel de bievre}}'' (arriva Saintré qui était couvert d'un très beau chapeau de Castor)<ref>[[Émile Littré]], [http://artflsrv02.uchicago.edu/cgi-bin/dicos/pubdico1look.pl?strippedhw=bievre Dictionnaire de la langue française (1872-77)], [[université de Chicago]].</ref>.
Au [[Moyen Âge]] et sous l'[[Ancien Régime]], une communauté d'artisans spécialisés s'occupe du travail des fourrures : les ''pelletiers'' (terme logiquement devenu un nom de famille courant sous diverses déclinaisons). En Europe, la fourrure du [[Castor (animal)|castor]] est particulièrement appréciée, utilisée non seulement pour se vêtir mais également comme moyen de paiement. Dans l’habillement, la fourrure des castors est notamment utilisée pour les chapeaux car résistante aux pluies ; [[Girart de Ross]] au {{s-|XIV}} vante la fourrure du castor ''{{Citation|Il n'y ot vars ne gris ne drap fourré de bievre}}'' ([[Castor fiber|bièvre]] est l'ancien mot désignant le Castor européen). De Laborde au {{s-|XV}}évoque un chapeau de castor fourré d'[[hermine]] (''{{Citation|chappel de bievre, fourré d'armines}}'') et [[Jean de Saintré]] (capitaine et page du roi [[Jean le Bon]] dit ''{{Citation|Arriva Saintré, qui couvert estoit d'un très bel chapel de bievre}}'' (arriva Saintré qui était couvert d'un très beau chapeau de Castor)<ref>[[Émile Littré]], [http://artflsrv02.uchicago.edu/cgi-bin/dicos/pubdico1look.pl?strippedhw=bievre Dictionnaire de la langue française (1872-77)], [[université de Chicago]].</ref>.


Avec cette importante demande de peaux de castor autour du {{s|XVI}}, le castor disparaît peu à peu d’[[Europe]], jusqu’à devenir en voie d’extinction au {{s|XIX}}. Au début du siècle suivant, les colons français et anglais découvrent une large quantité de castors au [[Canada]], et en développent rapidement le commerce entre les deux continents<ref name="F1">{{Lien web|titre=Une histoire de fourrure|url=https://www.nbbmuseum.be/fr/2014/01/beverpels.htm|date= |éditeur=[[Musée de la Banque nationale de Belgique]]|consulté le= 7 août 2019}}.</ref>.
Avec cette importante demande de peaux de castor autour du {{s|XVI}}, le castor disparaît peu à peu d’[[Europe]], jusqu’à devenir en voie d’extinction au {{s|XIX}}. Au début du siècle suivant, les colons français et anglais découvrent une large quantité de castors au [[Canada]], et en développent rapidement le commerce entre les deux continents<ref name="F1">{{Lien web|titre=Une histoire de fourrure|url=https://www.nbbmuseum.be/fr/2014/01/beverpels.htm|éditeur=[[Musée de la Banque nationale de Belgique]]|consulté le= 7 août 2019}}.</ref>.
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Avant l'apparition des tissus synthétiques, la [[traite des fourrures]] a longtemps joué un rôle économique important. Les trappeurs explorent et ouvrent aux colons de grandes parties de l'[[Amérique du Nord]] pour y trouver des fourrures. Pendant environ deux cents ans, la fourrure a été la ressource la plus importante de la [[Nouvelle-France]] et ensuite de la province de [[Québec]]. Les peaux de castor deviennent rapidement un moyen d’échange et de paiement, puis un indice de valeur dans le commerce<ref>{{Lien web|titre=Activités économiques, Traite des fourrures|url=https://www.museedelhistoire.ca/musee-virtuel-de-la-nouvelle-france/activites-economiques/traite-des-fourrures/|date= |site=museedelhistoire.ca |consulté le=07 juin 2019 }}.</ref>. Mais, au tournant des années [[1800]] le commerce des fourrures connait un déclin progressif, notamment dû à la colonisation des [[Etats-Unis]] et à l’utilisation du dollars, mais également à la baisse du nombre de castors dans la région en parallèle de la multiplication des entreprises spécialisées dans le commerce de peaux animales<ref name="F1" />.
Avant l'apparition des tissus synthétiques, la [[traite des fourrures]] a longtemps joué un rôle économique important. Les trappeurs explorent et ouvrent aux colons de grandes parties de l'[[Amérique du Nord]] pour y trouver des fourrures. Pendant environ deux cents ans, la fourrure a été la ressource la plus importante de la [[Nouvelle-France]] et ensuite de la province de [[Québec]]. Les peaux de castor deviennent rapidement un moyen d’échange et de paiement, puis un indice de valeur dans le commerce<ref>{{Lien web|titre=Activités économiques, Traite des fourrures|url=https://www.museedelhistoire.ca/musee-virtuel-de-la-nouvelle-france/activites-economiques/traite-des-fourrures/|site=museedelhistoire.ca |consulté le=07 juin 2019 }}.</ref>. Mais, au tournant des années [[1800]] le commerce des fourrures connait un déclin progressif, notamment dû à la colonisation des [[États-Unis]] et à l’utilisation du dollar, mais également à la baisse du nombre de castors dans la région en parallèle de la multiplication des entreprises spécialisées dans le commerce de peaux animales<ref name="F1" />.


En [[Alaska]], l’exploitation de la [[loutre]] connaît une histoire similaire, célèbre dans le monde pour la qualité de sa fourrure, extrêmement dense, qualifiée « d’or doux » en [[Chine]], dont la population atteint presque l’extinction avant d’être protégée par le Traité pour la préservation et la protection de l’[[otarie]] à fourrure dans le [[Pacifique Nord]], ratifié en 1911 par les [[Etats-Unis]]<ref>{{Lien web|auteur=Vanessa Friedman|titre=Is All Fur Bad Fur?|url=https://www.nytimes.com/2016/12/01/fashion/sea-otter-fur-hunting-alaska-fashion-debate.html|date=1 décembre 2016|éditeur=[[The New York Times]] |consulté le=7 juin 2019 }}.</ref>.
En [[Alaska]], l’exploitation de la [[loutre]] connaît une histoire similaire, célèbre dans le monde pour la qualité de sa fourrure, extrêmement dense, qualifiée « d’or doux » en [[Chine]], dont la population atteint presque l’extinction avant d’être protégée par le Traité pour la préservation et la protection de l’[[otarie]] à fourrure dans le [[Pacifique Nord]], ratifié en 1911 par les [[États-Unis]]<ref>{{Lien web|auteur=Vanessa Friedman|titre=Is All Fur Bad Fur?|url=https://www.nytimes.com/2016/12/01/fashion/sea-otter-fur-hunting-alaska-fashion-debate.html|date=1 décembre 2016|éditeur=[[The New York Times]] |consulté le=7 juin 2019 }}.</ref>.


{{voir aussi|Histoire du commerce de la fourrure au Québec|Traite des fourrures}}
{{voir aussi|Histoire du commerce de la fourrure au Québec|Traite des fourrures}}
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Animaux élevés pour leur fourrure, par ordre d'importance<ref name="30milions">[http://www.30millionsdamis.fr/acces-special/actualites/detail/article/481-la-mort-sur-les-epaules.html Fourrure - La mort sur les épaules], sur [[30 millions d'amis]], consulté en octobre 2010.</ref> :
Animaux élevés pour leur fourrure, par ordre d'importance<ref name="30milions">[http://www.30millionsdamis.fr/acces-special/actualites/detail/article/481-la-mort-sur-les-epaules.html Fourrure - La mort sur les épaules], sur [[30 millions d'amis]], consulté en octobre 2010.</ref> :
* [[vison]]s ;
* [[vison]]s ;
* [[Léopard|leopards]]
* [[renard]]s ;
* [[renard]]s ;
* [[Chinchilla domestique|chinchillas]] ;
* [[Chinchilla domestique|chinchillas]] ;
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* [[hamster]]s ;
* [[hamster]]s ;
* [[Lapin domestique|lapins]] ;
* [[Lapin domestique|lapins]] ;
* [[Lemuridae|lemurs]]
* etc.
* etc.
En 2017, la [[France]] compte onze [[Élevage|élevages]] d’animaux à fourrure. Cette activité est encadrée par la loi française ainsi que le [[droit européen]], pour veiller au respect de normes sanitaires et de bien-être pour les animaux<ref>{{Lien web|auteur=Anne-Sophie Tassart|titre=Où en est l'élevage d'animaux à fourrure en France ?|url=https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/animaux-d-elevage/ou-en-est-l-elevage-d-animaux-a-fourrure-en-france_121379|date=10 octobre 2018 |site=[[Sciences et Avenir]] |consulté le=13 juin 2019 }}.</ref>.
En 2017, la [[France]] compte onze [[Élevage|élevages]] d’animaux à fourrure. Cette activité est encadrée par la loi française ainsi que le [[droit européen]], pour veiller au respect de normes sanitaires et de bien-être pour les animaux<ref>{{Lien web|auteur=Anne-Sophie Tassart|titre=Où en est l'élevage d'animaux à fourrure en France ?|url=https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/animaux-d-elevage/ou-en-est-l-elevage-d-animaux-a-fourrure-en-france_121379|date=10 octobre 2018 |site=[[Sciences et Avenir]] |consulté le=13 juin 2019 }}.</ref>.


==== Piégeage ====
==== Piégeage ====
Interdit dans certains pays, le [[piégeage]] des animaux à fourrure répond à un certain nombre de critères précis, en matière de permis, de méthode, de calendrier en fonction des espèces et de commerce des fourrures, notamment au [[Canada]]<ref>{{Lien web|titre=Piégeage au Québec 2014-2016|url=https://www.mffp.gouv.qc.ca/publications/enligne/faune/reglementation-piegeage/pdf/2014-Piegeage-Regles-generales.pdf|date= |site=gouv.qc.ca |consulté le=13 juin 2019 }}.</ref>. En [[Europe]], la [[Commission européenne]] reconnaît le programme WelFur, comme une initiative contraignante en faveur du bien-être des animaux<ref>{{Lien web|titre=Welfare Standards for fur farmed animals (WelFur)|url=https://www.eesc.europa.eu/fr/node/65578|date= |site=europa.eu |consulté le=13 juin 2019 }}.</ref>.
Interdit dans certains pays, le [[piégeage]] des animaux à fourrure répond à un certain nombre de critères précis, en matière de permis, de méthode, de calendrier en fonction des espèces et de commerce des fourrures, notamment au [[Canada]]<ref>{{Lien web|titre=Piégeage au Québec 2014-2016|url=https://www.mffp.gouv.qc.ca/publications/enligne/faune/reglementation-piegeage/pdf/2014-Piegeage-Regles-generales.pdf|site=gouv.qc.ca |consulté le=13 juin 2019 }}.</ref>. En [[Europe]], la [[Commission européenne]] reconnaît le programme WelFur, comme une initiative contraignante en faveur du bien-être des animaux<ref>{{Lien web|titre=Welfare Standards for fur farmed animals (WelFur)|url=https://www.eesc.europa.eu/fr/node/65578|site=europa.eu |consulté le=13 juin 2019 }}.</ref>.


Animaux à fourrure<ref>[http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=3&file=/C_61_1/C61_1R3.HTM Règlement sur les activités de piégeage et le commerce des fourrures] au Québec. Loi 2010 sur la conservation et la mise en valeur de la faune.</ref> dont le piégeage est autorisé dans certaines régions du monde :
Animaux à fourrure<ref>[http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=3&file=/C_61_1/C61_1R3.HTM Règlement sur les activités de piégeage et le commerce des fourrures] au Québec. Loi 2010 sur la conservation et la mise en valeur de la faune.</ref> dont le piégeage est autorisé dans certaines régions du monde :
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* écureuil gris - ''[[Sciurus carolinensis]]'' ;
* écureuil gris - ''[[Sciurus carolinensis]]'' ;
* hermine - ''[[Mustela erminea]]'' ;
* hermine - ''[[Mustela erminea]]'' ;
* lemurs - ''[[Lemuridae]]''
* leopard - ''[[Panthera pardus]]'';
* leopard neige - ''[[Panthera uncia]]'';
* loup - ''[[Canis lupus]]'' ;
* loup - ''[[Canis lupus]]'' ;
* loutre de rivière - ''[[Lutra canadensis]]'' ;
* loutre de rivière - ''[[Lutra canadensis]]'' ;
* lynx du Canada - ''[[Lynx canadensis]]'' ;
* lynx du Canada - ''[[Lynx canadensis]]'' ;
* lynx roux - ''[[Lynx rufus]]'' ;
* lynx roux - ''[[Lynx rufus]]'' ;
* jaguar - ''[[Panthera onca]]'';
* martre d'Amérique - ''[[Martes americana]]'' ;
* martre d'Amérique - ''[[Martes americana]]'' ;
* mouffette rayée - ''[[Mephitis mephitis]]'' ;
* mouffette rayée - ''[[Mephitis mephitis]]'' ;
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Chaque pays dispose de sa propre législation en matière de production de fourrure, selon différents critères, en matière de piégeage et d’élevage d’animaux à fourrure.
Chaque pays dispose de sa propre législation en matière de production de fourrure, selon différents critères, en matière de piégeage et d’élevage d’animaux à fourrure.
==== Espèces ====
==== Espèces ====
Les espèces d’animaux à fourrure autorisées au piégeage et à l’élevage est propre à chaque pays. Dans la [[Communauté européenne]], à compter du 31 décembre 2008, sauf dérogation exceptionnelle, « la mise sur le marché, l'importation dans la Communauté et l'exportation depuis cette dernière de fourrure de chat (tout animal de l'espèce ''[[Felis silvestris]]'') et de chien (tout animal de la sous-espèce ''[[Canis lupus familiaris]]'') et de produits en contenant sont interdites. »<ref>[http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P6-TA-2007-0260+0+DOC+XML+V0//FR Texte de la loi].</ref>{{,}}<ref name="F3"/>. La législation impose que les [[Piégeage animal|piège]]s ne soient pas [[Bien-être animal|inutilement cruels]]. Ainsi, en France, l'homologation des pièges tient compte des risques de blessure ou de souffrance occasionnés<ref>Association départementale des gardes particuliers et piégeurs agréés de l'Essonne : « Le refus d'homologation peut être fondé notamment sur les risques de blessures ou souffrances susceptibles d'être infligées aux animaux. » et « Le retrait de l'homologation de tout modèle peut être prononcé par arrêté ministériel, en fonction de l'évolution des techniques ou de la fréquence et de la gravité des souffrances et des blessures infligées aux animaux telles qu'elles sont constatées à l'usage. » [http://adgppa.essonne.pagesperso-orange.fr/legislatioh.htm Arrêté du 29 janvier 2007 fixant les dispositions relatives au piégeage des animaux classés nuisibles en application de l'article L. 427-8 du code de l'environnement ].</ref>. Au Canada il est théoriquement considéré comme une infraction criminelle de causer à un animal « une douleur, souffrance ou blessure, sans nécessité »<ref>Le Code criminel du Canada (par. 402(1)a) stipule que : « Commet une infraction quiconque volontairement cause ou, s'il en est propriétaire, volontairement permet que soit causée à un animal ou un oiseau, une douleur, souffrance ou blessure, sans nécessité » [http://thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=f1ARTf0003114 Fourrure, trappage d'animaux à] sur [http://thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=HomePage&Params=F1 L'encyclopédie Canadienne], consultée en octobre 2010.</ref>. Certains pays font également le choix d’interdire l’élevage d’animaux à fourrure, comme l’[[Autriche]], l’[[Angleterre]] et la [[Croatie]], tout en continuant d’importer des produits pour la vente<ref name="F3" />. Seule la ville de [[San Francisco]] interdit en mars 2018 la vente de fourrure neuve à l’exception des peaux provenants de communautés autochtones<ref>{{Lien web|titre=Ordinance amending the HealthCode toban the sale and manufacturein San Francisco of animal fur products.|url=https://sfgov.legistar.com/View.ashx?M=F&ID=6140034&GUID=F9C747E7-E949-47BD-8980-9AB7DCAB9F52|date=20 mars 2018 |site=legistar.com |consulté le=22 juillet 2019 }}.</ref>.
Les espèces d’animaux à fourrure autorisées au piégeage et à l’élevage est propre à chaque pays. Dans la [[Communauté européenne]], à compter du 31 décembre 2008, sauf dérogation exceptionnelle, « la mise sur le marché, l'importation dans la Communauté et l'exportation depuis cette dernière de fourrure de chat (tout animal de l'espèce ''[[Felis silvestris]]'') et de chien (tout animal de la sous-espèce ''[[Canis lupus familiaris]]'') et de produits en contenant sont interdites. »<ref>[http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P6-TA-2007-0260+0+DOC+XML+V0//FR Texte de la loi].</ref>{{,}}<ref name="F3"/>. La législation impose que les [[Piégeage animal|piège]]s ne soient pas [[Bien-être animal|inutilement cruels]]. Ainsi, en France, l'homologation des pièges tient compte des risques de blessure ou de souffrance occasionnés<ref>Association départementale des gardes particuliers et piégeurs agréés de l'Essonne : « Le refus d'homologation peut être fondé notamment sur les risques de blessures ou souffrances susceptibles d'être infligées aux animaux. » et « Le retrait de l'homologation de tout modèle peut être prononcé par arrêté ministériel, en fonction de l'évolution des techniques ou de la fréquence et de la gravité des souffrances et des blessures infligées aux animaux telles qu'elles sont constatées à l'usage. » [http://adgppa.essonne.pagesperso-orange.fr/legislatioh.htm Arrêté du 29 janvier 2007 fixant les dispositions relatives au piégeage des animaux classés nuisibles en application de l'article L. 427-8 du code de l'environnement ].</ref>. Au Canada il est théoriquement considéré comme une infraction criminelle de causer à un animal « une douleur, souffrance ou blessure, sans nécessité »<ref>Le Code criminel du Canada (par. 402(1)a) stipule que : « Commet une infraction quiconque volontairement cause ou, s'il en est propriétaire, volontairement permet que soit causée à un animal ou un oiseau, une douleur, souffrance ou blessure, sans nécessité » [http://thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=f1ARTf0003114 Fourrure, trappage d'animaux à] sur [http://thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=HomePage&Params=F1 L'encyclopédie Canadienne], consultée en octobre 2010.</ref>. Certains pays font également le choix d’interdire l’élevage d’animaux à fourrure, comme l’[[Autriche]], l’[[Angleterre]] et la [[Croatie]], tout en continuant d’importer des produits pour la vente<ref name="F3" />. Seule la ville de [[San Francisco]] interdit en mars 2018 la vente de fourrure neuve à l’exception des peaux provenant de communautés autochtones<ref>{{Lien web|titre=Ordinance amending the HealthCode toban the sale and manufacturein San Francisco of animal fur products.|url=https://sfgov.legistar.com/View.ashx?M=F&ID=6140034&GUID=F9C747E7-E949-47BD-8980-9AB7DCAB9F52|date=20 mars 2018 |site=legistar.com |consulté le=22 juillet 2019 }}.</ref>.


En [[Nouvelle-Zélande]] au contraire, l’autorisation du piégeage des [[opossums]] sauvages pour leur fourrure a participé à éviter de lourds problèmes écologiques dans le [[bush australien]] du fait de leur nombre exponentiel<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]]|auteur=David brooks|titre=New Zealand turns a pest into luxury business|url=http://www.taipeitimes.com/News/bizfocus/archives/2008/12/21/2003431724|date= 21 décembre 2008|éditeur=[[Taipei Times]] |consulté le=22 juillet 2019 }}.</ref>. En [[France]], tout détenteur d’une pièce de fourrure d’une espèce désormais protégée par la [[convention de Washington]] doit détenir un permis pour attester de l’origine de la pièce<ref name="F3" />.
En [[Nouvelle-Zélande]] au contraire, l’autorisation du piégeage des [[opossums]] sauvages pour leur fourrure a participé à éviter de lourds problèmes écologiques dans le [[bush australien]] du fait de leur nombre exponentiel<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]]|auteur=David brooks|titre=New Zealand turns a pest into luxury business|url=http://www.taipeitimes.com/News/bizfocus/archives/2008/12/21/2003431724|date= 21 décembre 2008|éditeur=[[Taipei Times]] |consulté le=22 juillet 2019 }}.</ref>. En [[France]], tout détenteur d’une pièce de fourrure d’une espèce désormais protégée par la [[convention de Washington]] doit détenir un permis pour attester de l’origine de la pièce<ref name="F3" />.


==== Méthodes d’élevage ====
==== Méthodes d’élevage ====
En matière de législation, tous les pays européens ont ratifié la [[Convention européenne sur la protection des animaux dans les élevages]], qui pose un certain nombre de règles concernant le logement, l’alimentation et les soins appropriés aux besoins de ces animaux<ref>{{Lien web|titre=Protection des animaux dans les élevages|url=https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=LEGISSUM%3Al12100|date=13 novembre 2017 |site=europa.eu |consulté le=22 juillet 2019 }}.</ref>. Le {{date-|22 juin 2009}}, le [[Conseil de l'Europe]] trouve un accord politique sur un nouveau règlement concernant la protection des animaux au moment de leur mise à mort<ref>{{Lien web|url=http://ec.europa.eu/food/animal/welfare/slaughter/index_fr.htm|titre=Bien-être des animaux au moment de leur abattage ou de leur mise à mort|consulté le=10 mars 2011}}.</ref>.
En matière de législation, tous les pays européens ont ratifié la [[Convention européenne sur la protection des animaux dans les élevages]], qui pose un certain nombre de règles concernant le logement, l’alimentation et les soins appropriés aux besoins de ces animaux<ref>{{Lien web|titre=Protection des animaux dans les élevages|url=https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=LEGISSUM%3Al12100|date=13 novembre 2017 |site=europa.eu |consulté le=22 juillet 2019 }}.</ref>. Le {{date-|22 juin 2009}}, le [[Conseil de l'Europe]] trouve un accord politique sur un nouveau règlement concernant la protection des animaux au moment de leur mise à mort<ref>{{Lien web|url=http://ec.europa.eu/food/animal/welfare/slaughter/index_fr.htm|titre=Bien-être des animaux au moment de leur abattage ou de leur mise à mort|consulté le=10 mars 2011}}.</ref>.


Les acteurs européens de la fourrure réuni au sein de l’organisation Fur Europe ont engagé, en 2009, le programme WelFur, une initiative pour certifier scientifiquement le bien-être des animaux élevés pour leur fourrure pour améliorer les conditions de vie des animaux. En 2015, dix pays pilotes ont commencé à mettre en pratiques les recommandations du programme<ref>{{Lien web|titre=A Copenhague, l’industrie de la fourrure croit en son avenir|url=fr.fashionnetwork.com/news/A-Copenhague-l-industrie-de-la-fourrure-croit-en-son-avenir,946939.html#.Wyi6faczbD4|date=14 février 2018 |site= fashionnetwork.com|consulté le=22 juillet 2019 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=WelFur|url=https://www.fureurope.eu/fur-policies/welfur/|date= |site= fureurope.eu|consulté le=22 juillet 2019 }}.</ref>. En 2018, elle a été reconnue comme une « Initiative européenne d’autorégulation et de corégulation » par la [[Commission européenne]], ce programme intègre la base de données du [[Comité économique et social européen]] (CESE) dédié aux législations non contraignantes ({{langue|en|soft laws}})<ref>{{Lien web|titre=Welfare Standards for fur farmed animals (WelFur)|url=https://www.eesc.europa.eu/fr/node/65578|date= |site=europa.eu |consulté le=22 juillet 2019 }}.</ref>.
Les acteurs européens de la fourrure réuni au sein de l’organisation Fur Europe ont engagé, en 2009, le programme WelFur, une initiative pour certifier scientifiquement le bien-être des animaux élevés pour leur fourrure pour améliorer les conditions de vie des animaux. En 2015, dix pays pilotes ont commencé à mettre en pratiques les recommandations du programme<ref>{{Lien web|titre=A Copenhague, l’industrie de la fourrure croit en son avenir|url=fr.fashionnetwork.com/news/A-Copenhague-l-industrie-de-la-fourrure-croit-en-son-avenir,946939.html#.Wyi6faczbD4|date=14 février 2018 |site= fashionnetwork.com|consulté le=22 juillet 2019 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=WelFur|url=https://www.fureurope.eu/fur-policies/welfur/|site= fureurope.eu|consulté le=22 juillet 2019 }}.</ref>. En 2018, elle a été reconnue comme une « Initiative européenne d’autorégulation et de corégulation » par la [[Commission européenne]], ce programme intègre la base de données du [[Comité économique et social européen]] (CESE) dédié aux législations non contraignantes ({{langue|en|soft laws}})<ref>{{Lien web|titre=Welfare Standards for fur farmed animals (WelFur)|url=https://www.eesc.europa.eu/fr/node/65578|site=europa.eu |consulté le=22 juillet 2019 }}.</ref>.


=== Controverses autour de la vraie fourrure ===
=== Controverses autour de la vraie fourrure ===
Des associations militent pour l'interdiction de l'exploitation et contre la maltraitance des animaux pour prendre leur fourrure. Elles encouragent les commerces qui renoncent à vendre de la fourrure<ref>[http://www.gan.ca/campagnes/la+fourrure/jacob+fait+un+cadeau+de+no%C3%ABl+aux+animaux.fr.html Jacob fait un cadeau de Noël aux animaux].</ref> et organisent des campagnes médiatiques pour sensibiliser l'opinion publique<ref>[http://www.gan.ca/campagnes/la+fourrure/mode+anti-fourrure+2006.fr.html Mode anti-fourrure 2006].</ref>, parfois en utilisant des images choc<ref>[http://www.fondationbrigittebardot.fr/site/actu.php?id=4024 CONTRE LA FOURRURE, signe extérieur de cruauté], sur le site de la [[Fondation Brigitte-Bardot]].</ref>.
Des associations militent pour l'interdiction de l'exploitation et contre la maltraitance des animaux pour prendre leur fourrure. Elles encouragent les commerces qui renoncent à vendre de la fourrure<ref>[http://www.gan.ca/campagnes/la+fourrure/jacob+fait+un+cadeau+de+no%C3%ABl+aux+animaux.fr.html Jacob fait un cadeau de Noël aux animaux].</ref> et organisent des campagnes médiatiques pour sensibiliser l'opinion publique<ref>[http://www.gan.ca/campagnes/la+fourrure/mode+anti-fourrure+2006.fr.html Mode anti-fourrure 2006].</ref>, parfois en utilisant des images choc<ref>[http://www.fondationbrigittebardot.fr/site/actu.php?id=4024 Contre la fourrure, signe extérieur de cruauté], sur le site de la [[Fondation Brigitte-Bardot]].</ref>.


Le problème concerne en particulier le piégeage<ref>[http://www.gan.ca/campagnes/la+fourrure/index.fr.html Les animaux : La trappe de la fourrure].</ref> et {{refnec|l'écorchement puis le dépeçage des animaux encore vivants}} dont certaines vidéos auraient été tournées en [[Chine]]<ref>Par exemple l'association PETA France : [http://www.petafrance.com/feat-dogcatfur.asp Le terrible commerce de la fourrure de chiens et de chats en Chine], consulté en octobre 2010.</ref>.
Le problème concerne en particulier le piégeage<ref>[http://www.gan.ca/campagnes/la+fourrure/index.fr.html Les animaux : La trappe de la fourrure].</ref> et {{refnec|l'écorchement puis le dépeçage des animaux encore vivants}} dont certaines vidéos auraient été tournées en [[Chine]]<ref>Par exemple l'association PETA France : [http://www.petafrance.com/feat-dogcatfur.asp Le terrible commerce de la fourrure de chiens et de chats en Chine], consulté en octobre 2010.</ref>.


Les conditions de détention des animaux sont également pointées du doigt notamment en Norvège, montrant des animaux estropiés, sous-alimentés ou devenus fous dans leurs cages<ref name="30milions"/>. En France, un élevage non conforme est relevé par des experts vétérinaires en 2017, présentant des animaux en surnombre, élevés dans des conditions déplorables, en complète opposition avec les besoins physiologiques de l'espèce<ref>[http://www.30millionsdamis.fr/acces-special/actualites/detail/article/2669-30-millions-damis-revele-le-vrai-prix-de-la-fourrure.html ''Le vrai prix de la fourrure''], [[30 millions d'amis]].</ref>. L’établissement en redressement judiciaire non reconnu par la filière professionnelle cesse ses activités la même année<ref>{{Lien web|titre=Vendée : fermé, l'élevage de visons visité par L214 en février est devenu un “dépotoir”|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/vendee/la-roche-sur-yon/vendee-ferme-elevage-visons-visite-l214-fevrier-est-devenu-depotoir-1472571.html|date= 9 mai 2018 |site=francetvinfo.fr |consulté le= 6 août 2019}}.</ref>
Les conditions de détention des animaux sont également pointées du doigt notamment en Norvège, montrant des animaux estropiés, sous-alimentés ou devenus fous dans leurs cages<ref name="30milions"/>. En France, un élevage non conforme est relevé par des experts vétérinaires en 2017, présentant des animaux en surnombre, élevés dans des conditions déplorables, en complète opposition avec les besoins physiologiques de l'espèce<ref>[http://www.30millionsdamis.fr/acces-special/actualites/detail/article/2669-30-millions-damis-revele-le-vrai-prix-de-la-fourrure.html ''Le vrai prix de la fourrure''], [[30 millions d'amis]].</ref>. L’établissement en [[redressement judiciaire]] non reconnu par la filière professionnelle cesse ses activités la même année<ref>{{Lien web|titre=Vendée : fermé, l'élevage de visons visité par L214 en février est devenu un “dépotoir”|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/vendee/la-roche-sur-yon/vendee-ferme-elevage-visons-visite-l214-fevrier-est-devenu-depotoir-1472571.html|date= 9 mai 2018 |site=francetvinfo.fr |consulté le= 6 août 2019}}.</ref>


Les professionnels de la fourrure font des efforts de communication pour expliquer qu'un élevage raisonné, avec des règles strictes, pouvait être considéré comme aussi écologique que la production de fourrures synthétiques à base de produits pétroliers non renouvelables<ref name=agrireseau/>. Ils disent contribuer également au maintien de l’équilibre écologique par la récupération des différents sous-produits animaux impropres à la consommation humaine<ref>{{pdf}} [http://www.agrireseau.qc.ca/grandsgibiers/documents/Situation%20de%20l'%C3%A9levage.pdf ''État de la situation de l’élevage des animaux à fourrure au Québec''], [[Bibliothèque et Archives nationales du Québec]], 2006, {{p.|25}}.</ref>. Au Canada, la filière agit également en soutien des peuples autochtones et les personnes qui vivent de la nature et la protègent<ref name=agrireseau/>.
Les professionnels de la fourrure avancent qu'un élevage raisonné, avec des règles strictes, peut être considéré comme aussi écologique que la production de fourrures synthétiques à base de produits pétroliers non renouvelables<ref name=agrireseau/>. Ils disent contribuer également au maintien de l’équilibre écologique par la récupération des différents sous-produits animaux impropres à la consommation humaine<ref>{{pdf}} [http://www.agrireseau.qc.ca/grandsgibiers/documents/Situation%20de%20l'%C3%A9levage.pdf ''État de la situation de l’élevage des animaux à fourrure au Québec''], [[Bibliothèque et Archives nationales du Québec]], 2006, {{p.|25}}.</ref>. Au Canada, la filière agit également en soutien des peuples autochtones et les personnes qui vivent de la nature et la protègent<ref name=agrireseau/>.


Les associations de protection de l'animal déplorent de leur côté l'instrumentalisation de l'écologie au profit d'une industrie qui tue des animaux et reste extrêmement polluante de par les masses de déjections rejetées par les animaux et les émissions de {{formule chimique|CO|2}}.
Les associations de protection de l'animal déplorent de leur côté l'instrumentalisation de l'écologie au profit d'une industrie qui tue des animaux et reste extrêmement polluante de par les masses de déjections rejetées par les animaux et les émissions de {{formule chimique|CO|2}}.


Des recherches scientifiques tentent par ailleurs de concilier fourrure naturelle et éthique en développant des races nouvelles comme l'[[orylag]], un [[lapin domestique]] exploitable pour sa chair appréciée des gastronomes aussi bien que pour sa fourrure proche de celle du chinchilla<ref>{{pdf}} [[Institut national de la recherche agronomique|INRA]], [http://www.inra.fr/content/download/7047/83552/version/2/file/Fiche+presse+fili%E8re+Orylag.pdf ''Filière Orylag''], 2006.</ref>.
Des recherches scientifiques tentent par ailleurs de concilier fourrure naturelle et éthique en développant des races nouvelles comme l'[[orylag]], un [[lapin domestique]] exploité pour sa chair appréciée des gastronomes aussi bien que pour sa fourrure proche de celle du chinchilla<ref>{{pdf}} [[Institut national de la recherche agronomique|INRA]], [http://www.inra.fr/content/download/7047/83552/version/2/file/Fiche+presse+fili%E8re+Orylag.pdf ''Filière Orylag''], 2006.</ref>.


== Marché de la fourrure ==
== Marché de la fourrure ==
=== Economie ===
=== Economie ===
Au cours de la deuxième partie du {{s-|XX}}, la fourrure gagne en notoriété et en visibilité grâce au [[prêt-à-porter]], utilisée comme matériaux de choix par de nombreux grands couturiers et designers dans le monde<ref>{{Lien web|autur=Elizabeth Paton|titre=Carla Fendi, Fashion Pioneer in a Female Dynasty, Dies at 79|url=https://www.nytimes.com/2017/06/20/style/carla-fendi-dead-fashion-pioneer.html|date=20 juin 2019 |site=[[The New York Times]] |consulté le=7 août 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Pierre Léonforte|titre=Fendi design, dix ans de Miami vibes|url=http://archives.lesechos.fr/archives/2017/SerieLimitee/00169-004-SLI.htm|date=23 novembre 2017|éditeur=[[Les Échos]]|consulté le= }}.</ref>. A la fin des années 1980 pourtant, les attaques des associations couplées à la baisse des ventes et à la hausse de la [[Taxe sur la valeur ajoutée|TVA]] de 33 % heurtent la filière. En [[France]], 30 à 40 % d’entreprises disparaissent, faute d’avoir su s’adapter avant la reprise du marché<ref name="Fbis">{{Lien web|titre=La fourrure, décomplexée, passe à l'offensive sur tous les fronts|url=https://www.20minutes.fr/planete/1007887-20120921-fourrure-decomplexee-passe-offensive-tous-fronts|date=21 septembre 2012 |éditeur=[[20 Minutes]]|consulté le=05 juillet 2019 }}.</ref>{{,}}<ref name="F2">{{Lien web|auteur=Kate Abnett|titre=Le marché de la fourrure a la peau dure|url=https://www.lemonde.fr/m-mode-business-of-fashion/article/2015/06/12/la-fourrure-un-secteur-en-pleine-croissance_4652998_4497393.html|date=12 juin 2015|éditeur=[[Le Monde]]|consulté le=7 août 2019 }}.</ref>. En 2010, l’[[Asie]] dépasse l’[[Europe]] en termes de ventes de fourrures, qui représentent alors 6 milliards de dollars, contre 4,5 milliards pour l’[[Europe]], 3 pour la [[Russie]] et 1,5 pour l’[[Amérique du Nord]]<ref name="Fbis" />. Malgré les initiatives visant à réduire la consommation de fourrure, la demande mondiale croît constamment. Entre 2011 et 2013, les ventes mondiales de fourrures doublent en passant de 15,6 milliards de dollars à 35,8 milliards de dollars, tirée par la demande chinoise<ref name="F2" />.
Au cours de la deuxième partie du {{s-|XX}}, la fourrure gagne en notoriété et en visibilité grâce au [[prêt-à-porter]], utilisée comme matériaux de choix par de nombreux grands couturiers et designers dans le monde<ref>{{Lien web|auteur=Elizabeth Paton|titre=Carla Fendi, Fashion Pioneer in a Female Dynasty, Dies at 79|url=https://www.nytimes.com/2017/06/20/style/carla-fendi-dead-fashion-pioneer.html|date=20 juin 2019 |site=[[The New York Times]] |consulté le=7 août 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Pierre Léonforte|titre=Fendi design, dix ans de Miami vibes|url=http://archives.lesechos.fr/archives/2017/SerieLimitee/00169-004-SLI.htm|date=23 novembre 2017|éditeur=[[Les Échos]]}}.</ref>. A la fin des années 1980, pourtant, les attaques des associations couplées à la baisse des ventes et à la hausse de la [[Taxe sur la valeur ajoutée|TVA]] de 33 % heurtent la filière. En [[France]], 30 à 40 % d’entreprises disparaissent, faute d’avoir su s’adapter avant la reprise du marché<ref name="Fbis">{{Lien web|titre=La fourrure, décomplexée, passe à l'offensive sur tous les fronts|url=https://www.20minutes.fr/planete/1007887-20120921-fourrure-decomplexee-passe-offensive-tous-fronts|date=21 septembre 2012 |éditeur=[[20 Minutes]]|consulté le=05 juillet 2019 }}.</ref>{{,}}<ref name="F2">{{Lien web|auteur=Kate Abnett|titre=Le marché de la fourrure a la peau dure|url=https://www.lemonde.fr/m-mode-business-of-fashion/article/2015/06/12/la-fourrure-un-secteur-en-pleine-croissance_4652998_4497393.html|date=12 juin 2015|éditeur=[[Le Monde]]|consulté le=7 août 2019 }}.</ref>. En 2010, l’[[Asie]] dépasse l’[[Europe]] en termes de ventes de fourrures, qui représentent alors six milliards de dollars, contre {{nobr|4,5 milliards}} pour l’[[Europe]], trois pour la [[Russie]] et 1,5 pour l’[[Amérique du Nord]]<ref name="Fbis" />. Malgré les initiatives visant à réduire la consommation de fourrure, la demande mondiale croît constamment. Entre 2011 et 2013, les ventes mondiales de fourrures doublent en passant de {{nobr|15,6 milliards}} de dollars à {{nobr|35,8 milliards}} de dollars, tirée par la demande chinoise<ref name="F2" />.


Parallèlement, on observe dans les années 2010 dans l’[[industrie du textile]] une démocratisation de la fourrure, de plus en plus appliquée par touches que pour des pièces importantes et chères<ref name="Fbis" />, notamment avec l’apparition “des cols et des capuches en fourrures” destinés à une clientèle plus jeune<ref>{{Lien web|auteur=Anne-Sophie Tassart|titre=Où en est l'élevage d'animaux à fourrure en France ?|url=https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/animaux-d-elevage/ou-en-est-l-elevage-d-animaux-a-fourrure-en-france_121379|date= 21 février 2018|éditeur=[[Sciences et Avenir]]|consulté le=05 juillet 2019 }}.</ref>. Les consommateurs n’achètent pas autant en termes de volume, mais plus régulièrement<ref>{{Lien web|titre=A Copenhague, l’industrie de la fourrure croit en son avenir|url=https://fr.fashionnetwork.com/news/A-Copenhague-l-industrie-de-la-fourrure-croit-en-son-avenir,946939.html#.Wyi6faczbD4|date=14 février 2018 |site=fashionnetwork.com |consulté le=05 juillet 2019 }}.</ref>. La mode masculine participe également à cette augmentation, représentant en 2015 5% du marché total de la fourrure<ref name="F2" />. Chez les professionnels, on cherche à “désaisonnaliser la fourrure” en confectionnant des vêtements moins chauds, plus adaptés à des marchés sensibles au luxe habitués à des climats doux<ref name="F2" />{{,}}<ref name="Fbis" />. Certaines maisons de mode adhèrent à cette dynamique de renouvellement, tel que [[Fendi]], qui lance des défilés “haute fourrure” dès 2015<ref name="Fbis" />{{,}}<ref name="F2" />. En 2018, le secteur représente 35 milliards d’euros, et 1 million de salariés dans le monde<ref>{{Lien web|auteur=Dominique Chapuis|titre=Des interrogations sur l'avenir de la fourrure|url=https://www.lesechos.fr/2017/10/des-interrogations-sur-lavenir-de-la-fourrure-152461|date=4 octobre 2017|éditeur=[[Les Échos]]|consulté le=7 août 2019 }}.</ref>. En [[France]], la fourrure représente environ 300 millions de chiffre d’affaires en 2018, en progression de 5% par an, et près de 2 500 emplois<ref name="F3">{{Lien web|auteur=Solène Cressant|titre=Porter de la fourrure n'est pas interdit (mais ça a un prix)|url=https://www.franceinter.fr/societe/quelle-fourrure-sur-nos-epaules|date= 13 décembre 2017|site=[[France Inter]]|consulté le=7 août 2019}}.</ref>.
Parallèlement, dans les années 2010, on observe, dans l’[[industrie du textile]], une démocratisation de la fourrure, de plus en plus appliquée par touches que pour des pièces importantes et chères<ref name="Fbis" />, notamment avec l’apparition « des cols et des capuches en fourrures » destinés à une clientèle plus jeune<ref>{{Lien web|auteur=Anne-Sophie Tassart|titre=Où en est l'élevage d'animaux à fourrure en France ?|url=https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/animaux-d-elevage/ou-en-est-l-elevage-d-animaux-a-fourrure-en-france_121379|date= 21 février 2018|éditeur=[[Sciences et Avenir]]|consulté le=05 juillet 2019 }}.</ref>. Les consommateurs n’achètent pas autant en termes de volume, mais plus régulièrement<ref>{{Lien web|titre=A Copenhague, l’industrie de la fourrure croit en son avenir|url=https://fr.fashionnetwork.com/news/A-Copenhague-l-industrie-de-la-fourrure-croit-en-son-avenir,946939.html#.Wyi6faczbD4|date=14 février 2018 |site=fashionnetwork.com |consulté le=05 juillet 2019 }}.</ref>. La [[mode masculine]] participe également à cette augmentation, représentant, en 2015, 5 % du marché total de la fourrure<ref name="F2" />. Chez les professionnels, on cherche à « désaisonnaliser la fourrure » en confectionnant des vêtements moins chauds, plus adaptés à des marchés sensibles au luxe habitués à des climats doux<ref name="F2" />{{,}}<ref name="Fbis" />. Certaines maisons de mode adhèrent à cette dynamique de renouvellement, tel que [[Fendi]], qui lance des défilés « haute fourrure » dès 2015<ref name="Fbis" />{{,}}<ref name="F2" />. En 2018, le secteur représente {{nobr|35 milliards}} d’euros, et un million de salariés dans le monde<ref>{{Lien web|auteur=Dominique Chapuis|titre=Des interrogations sur l'avenir de la fourrure|url=https://www.lesechos.fr/2017/10/des-interrogations-sur-lavenir-de-la-fourrure-152461|date=4 octobre 2017|éditeur=[[Les Échos]]|consulté le=7 août 2019 }}.</ref>. En [[France]], la fourrure représente environ trois cents millions de [[chiffre d’affaires]] en 2018, en progression de 5 % par an, et près de {{unité|2500 emplois}}<ref name="F3">{{Lien web|auteur=Solène Cressant|titre=Porter de la fourrure n'est pas interdit (mais ça a un prix)|url=https://www.franceinter.fr/societe/quelle-fourrure-sur-nos-epaules|date= 13 décembre 2017|site=[[France Inter]]|consulté le=7 août 2019}}.</ref>.


=== Traçabilité/Etiquetage ===
=== Traçabilité/Etiquetage ===
Ligne 180 : Ligne 188 :


== Fausse fourrure ==
== Fausse fourrure ==
[[Image:Synthetic Fur.jpg|thumb|Fourrure synthétique]]
[[Fichier:Synthetic Fur.jpg|vignette|Fourrure synthétique.]]
[[Image:10teddybears.jpg|thumb|[[Ours en peluche]] en fausse fourrure]]
[[Fichier:10teddybears.jpg|vignette|[[Ours en peluche]] en fausse fourrure.]]


Imitation de la fourrure naturelle, la fausse fourrure ou fourrure synthétique est composée de [[fibre synthétique|fibres synthétiques]] (obtenues à partir du [[pétrole]]).
Imitation de la fourrure naturelle, la fausse fourrure ou fourrure synthétique est composée de [[fibre synthétique|fibres synthétiques]] (obtenues à partir du [[pétrole]]).


=== Production ===
=== Production ===
La fabrication de fausse fourrure à un coût de production économique et une fabrication à grande échelle est possible grâce à une machine de traitement à écoulement liquide. La fabrication part d'un « tissu de base au travers duquel des fibres de formation de la fourrure sont inclinées dans le sens longitudinal de manière que ces fibres soient parallèles au sens longitudinal autour de la partie centrale et suivant un angle compris entre {{nobr|10 et 80 degrés}} par rapport au sens longitudinal »<ref>Yamashita et al., [http://www.wipo.int/pctdb/en/wo.jsp?wo=1987000876 ''Artificial fur and process for its production''], 1984.</ref>.


Pour une utilisation [[textile]], les professionnels ont mis au point un procédé pour créer des fourrures réalistes à base de kanekalon, une fibre synthétique utilisée dès [[1957]] pour remplacer l’[[amiante]] présente dans les uniformes de [[pompiers]]<ref>{{Lien web|auteur1=Olivier Tosseri|auteur2=Jean-Philippe Lacour|titre=Ca se passe en Europe : Giorgio Armani renonce à la fourrure, des hydrocarbures présents dans les lapins en chocolat allemands|url=https://www.lesechos.fr/2016/03/ca-se-passe-en-europe-giorgio-armani-renonce-a-la-fourrure-des-hydrocarbures-presents-dans-les-lapins-en-chocolat-allemands-204554|date=24 mars 2016|éditeur=[[Les Échos]]|consulté le=6 août 2019 }}.</ref>.
La fabrication de fausse fourrure à un coût de production économique et une fabrication à grande échelle est possible grâce à une machine de traitement à écoulement liquide. La fabrication part d'un « tissu de base au travers duquel des fibres de formation de la fourrure sont inclinées dans le sens longitudinal de manière que ces fibres soient parallèles au sens longitudinal autour de la partie centrale et suivant un angle compris entre 10 et 80 degrés par rapport au sens longitudinal »<ref>Yamashita et all.,1984,[http://www.wipo.int/pctdb/en/wo.jsp?wo=1987000876 Artificial fur and process for its production].</ref>.


En 2004, la société [[Tissavel]] devient le numéro un mondial de la fourrure synthétique. Toute sa production de fourrures tissées est faite en [[France]] à [[Neuville-en-Ferrain]]<ref name=tiss>[http://www.fusacq.com/fr/news/detail_news.html?from=societe_news&lettre=t&id_news=115 Tissavel devient le numéro un mondial de la fourrure synthétique], Communiqué de Europefa, adhérent Fusacq.</ref>.
Pour une utilisation [[textile]], les professionnels ont mis au point un procédé pour créer des fourrures réalistes à base de kanekalon, une fibre synthétique utilisée dès [[1957]] pour remplacer l’[[amiante]] présente dans les uniformes de [[pompiers]]<ref>{{Lien web|titre=Ca se passe en Europe : Giorgio Armani renonce à la fourrure, des hydrocarbures présents dans les lapins en chocolat allemands|url=https://www.lesechos.fr/2016/03/ca-se-passe-en-europe-giorgio-armani-renonce-a-la-fourrure-des-hydrocarbures-presents-dans-les-lapins-en-chocolat-allemands-204554|date= |site=lesechos.fr |consulté le=6 août 2019 }}.</ref>.

En 2004, la société [[Tissavel]] devient le numéro un mondial de la fourrure synthétique. Toute la production de fourrures tissées est faite en [[France]] à [[Neuville-en-Ferrain]]<ref name=tiss>[http://www.fusacq.com/fr/news/detail_news.html?from=societe_news&lettre=t&id_news=115 Tissavel devient le numéro un mondial de la fourrure synthétique], Communiqué de Europefa, adhérent Fusacq.</ref>.


=== Utilisation ===
=== Utilisation ===
L'utilisation de la fourrure synthétique ne se limite pas au marché du vêtement et de la décoration d'intérieur. La fausse fourrure sert aussi à fabriquer des tissus techniques : des rouleaux à peindre, des articles de nettoyage ou encore des tissus double paroi en trois dimensions<ref name=tiss/>, des filtres, anti-escarres, anti-bactériens, etc. Les produits synthétiques servent aussi à faire des fourrures pour les peluches, des tapis fantaisies et des tapis pour salle de bain...

L'utilisation de la fourrure synthétique ne se limite pas au marché du vêtement et de la décoration d'intérieur. La fausse fourrure sert aussi à fabriquer des tissus techniques : des rouleaux à peindre, des articles de nettoyage ou encore des tissus double parois en trois dimensions<ref name=tiss/>, des filtres, anti-escarres, anti-bactériens, etc. Les produits synthétiques servent aussi à faire des fourrures pour les peluches, des tapis fantaisies et des tapis pour salle de bain...


=== Controverses autour de la fausse fourrure ===
=== Controverses autour de la fausse fourrure ===
Certains organismes de protection de la nature encouragent le port de la fausse fourrure comme substitut à la vraie, épargnant ainsi des vies animales et des tortures inutiles<ref>[http://www.30millionsdamis.fr/la-fondation/nos-actions/proteger-les-animaux/contre-le-port-de-la-fourrure/elevage-piegeage-chasse.html Elevage, Piégeage, Chasse], [[30 millions d'amis]].</ref>.


Les producteurs de vraie fourrure estiment de leur côté que leur production est moins nocive pour l'environnement, arguant que la fourrure naturelle est durable, recyclable et 100 % biodégradable<ref>''[http://www.furisgreen.com/biodegradable.aspx La fourrure est biodégradable]'' sur [http://www.furisgreen.com/ecofourrure.aspx écofourrure], consulté en décembre 2010.</ref>{{,}}<ref name=recyclable>''[http://www.furisgreen.com/durable.aspx La fourrure est une matière durable et recyclable]'' sur ''écofourrure'', consulté en décembre 2010.</ref> et que les procédés de tannage et [[teinture]] utilisent principalement des composants chimiques non [[toxicité|toxiques]] ([[Sel (chimie)|sel]], [[eau]], [[alun]], [[carbonate de sodium]], [[sciure]], [[amidon de maïs]] et [[lanoline]]). À l'inverse, la production de fausse fourrure consomme une [[ressource naturelle]] non renouvelable, le [[pétrole]]<ref>La production d’un seul manteau en fausse fourrure peut nécessiter jusqu’à {{unité|19|litres}} de pétrole, d'après [http://www.furisgreen.com/environnement.aspx écofourrure].</ref> et des procédés chimiques qui dégagent des substances potentiellement nuisibles pour l'environnement comme de l'[[oxyde d'azote]] ou autres composés [[polluant]]s<ref>''[http://www.furisgreen.com/environnement.aspx L'apprêtage de la fourrure et l'environnement]'' sur [http://www.furisgreen.com/ecofourrure.aspx écofourrure], consulté en décembre 2010.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Qui pollue le plus : les adeptes de la mode "fur-free" ou les défenseurs de la fourrure ?|url=https://www.francetvinfo.fr/culture/mode/qui-pollue-le-plus-les-adeptes-de-la-mode-quot-fur-freequot-ou-les-defenseurs-de-la-fourrure_3386689.html|date=30 mars 2018 |site=francetvinfo.fr |consulté le=6 août 2019 }}.</ref>. Les objets en fausse fourrure, généralement moins durables, génèrent aussi plus de déchets non biodégradables à éliminer<ref name=recyclable/>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Le véganisme dans le vêtement : trop de plastique? |url=www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2018/06/15/veganisme-vetement-plastique|date=15 juin 2018 |site=sciencepresse.qc.ca |consulté le=6 aout 2019 }}.</ref>.
Certains organismes de protection de la nature encouragent le port de la fausse fourrure comme substitut à la vraie, épargnant ainsi des vies animales et des tortures inutiles<ref>[http://www.30millionsdamis.fr/la-fondation/nos-actions/proteger-les-animaux/contre-le-port-de-la-fourrure/elevage-piegeage-chasse.html Elevage, Piégeage, Chasse] sur le site de la [http://www.30millionsdamis.fr/la-fondation/qui-sommes-nous/historique.html Fondation 30 Millions d’amis].</ref>.


Des accusations contredites par les acteurs de la fausse fourrure. En septembre 2018, le site d'information Faux Fur Institute a dénoncé auprès du Jury de déontologie publicitaire de Paris le caractère trompeur d'une publicité des industriels de la fourrure, publiée dans le magazine Vogue Paris en septembre 2018. Le Jury de déontologie publicitaire a donné raison au Faux Fur Institute<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=WEAREFUR - Presse - Plaintes fondées |url=https://www.jdp-pub.org/avis/wearefur-presse/ |site=JDP |consulté le=2021-10-28}}</ref> en estimant que l'affirmation de la biodégradabilité de la fourrure était trompeuse et déloyale<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Sharon |nom=Camara |titre=Le Jury de Déontologie Publicitaire dénonce une publicité jugée trompeuse |url=https://fashionunited.fr/actualite/mode/le-jury-de-deontologie-publicitaire-denonce-une-publicite-jugee-trompeuse/2018122519481 |site=FashionUnited |date=2018-12-25 |consulté le=2021-10-28}}</ref>. De plus, Ecopel, le leader de la fausse fourrure de luxe, signale que le bilan carbone d'une fourrure animale reste bien plus élevé<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Ecopel {{!}} The truth about faux fur & sustainability |url=https://www.ecopel.com/article-03---the-truth-about-faux-fur---sustainability.html |site=www.ecopel.com |consulté le=2021-10-28}}</ref> que celui d'une fausse fourrure et qu'il reste donc plus écologique d'utiliser une fourrure synthétique.
Les producteurs de vraie fourrure estiment de leur côté que leur production est moins nocive pour l'environnement, arguant que la fourrure naturelle est durable, recyclable et 100 % biodégradable<ref>''[http://www.furisgreen.com/biodegradable.aspx La fourrure est biodégradable]'' sur [http://www.furisgreen.com/ecofourrure.aspx écofourrure], consulté en décembre 2010.</ref>{{,}}<ref name=recyclable>''[http://www.furisgreen.com/durable.aspx La fourrure est une matière durable et recyclable]'' sur [http://www.furisgreen.com/ecofourrure.aspx écofourrure], consulté en décembre 2010.</ref> et que les procédés de tannage et teinture utilisent principalement des composants chimiques non [[toxicité|toxiques]] ([[Sel (chimie)|sel]], [[eau]], [[alun]], [[carbonate de sodium]], [[sciure]], [[amidon de maïs]] et [[lanoline]]). À l'inverse, la production de fausse fourrure consomme une ressource naturelle non renouvelable, le [[pétrole]]<ref>La production d’un seul manteau en fausse fourrure peut nécessiter jusqu’à {{unité|19|litres}} de pétrole, d'après [http://www.furisgreen.com/environnement.aspx écofourrure].</ref> et des procédés chimiques qui dégagent des substances potentiellement nuisibles pour l'environnement comme de l'[[oxyde d'azote]] ou autres composés [[polluant]]s<ref>''[http://www.furisgreen.com/environnement.aspx L'apprêtage de la fourrure et l'environnement]'' sur [http://www.furisgreen.com/ecofourrure.aspx écofourrure], consulté en décembre 2010.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Qui pollue le plus : les adeptes de la mode "fur-free" ou les défenseurs de la fourrure ?|url=https://www.francetvinfo.fr/culture/mode/qui-pollue-le-plus-les-adeptes-de-la-mode-quot-fur-freequot-ou-les-defenseurs-de-la-fourrure_3386689.html|date=30 mars 2018 |site=francetvinfo.fr |consulté le=6 août 2019 }}.</ref>. Les objets en fausse fourrure, généralement moins durables, génèrent aussi plus de déchets non biodégradables à éliminer<ref name=recyclable/>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Le véganisme dans le vêtement : trop de plastique? |url=www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2018/06/15/veganisme-vetement-plastique|date=15 juin 2018 |site=sciencepresse.qc.ca |consulté le=6 aout 2019 }}.</ref>.

D'autres organismes, encore plus radicaux, pensent qu'encourager l'usage de la fausse fourrure fait perdurer l'envie de fourrure dans l'esprit des consommateurs. Ils sont favorables à une interdiction totale de la fourrure, qu'elle soit vraie ou fausse<ref>[http://www.parti-du-respect.net/rubrique,non-a-la-fourrure,481084.html Non à la fourrure] sur le site de l'association loi de 1901, [http://www.parti-du-respect.net/ Le parti pris du Respect].</ref>.


== La fourrure dans la culture ==
== La fourrure dans la culture ==


=== Vocabulaire ===
=== Vocabulaire ===
* [[Astrakan (fourrure)|Astrakan]], fourrure bouclée de jeune [[peau d'agneau|agneau]] [[karakul]].
* [[Astrakan (fourrure)|Astrakan]], fourrure bouclée de jeune [[peau d'agneau|agneau]] [[karakul]]<ref>{{Lien web|titre=Ouzbékistan. Derrière la fourrure d’astrakan, le mouton karakul|url=https://www.courrierinternational.com/article/2007/09/25/la-richesse-dans-la-peau|date=25 septembre 2017 |site= courrierinternational.com|consulté le=2 septembre 2019 }}</ref>.
* [[Pelletier]], artisan qui pratique le travail de diverses peaux d’animaux, pour le cuir ou la fourrure.
* [[Pelletier]], artisan qui pratique le travail de diverses peaux d’animaux, pour le cuir ou la fourrure.
* [[Petit-gris (écureuil)|Petit-gris]], une fourrure gise, faite de dos d'écureuils nordiques.
* [[Petit-gris (écureuil)|Petit-gris]], une fourrure gise, faite de dos d'écureuils nordiques.
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=== Symbolisme et imaginaires ===
=== Symbolisme et imaginaires ===
Habit de l'homme primitif, c'est pour l'homme moderne un symbole de luxe.
Habit de l'homme primitif, c'est pour l'homme moderne un symbole de luxe. La fourrure est par extension un signe de réussite sociale et revêt au cours des siècles une symbolique sociale, culturelle et même politique.
Dans les années 1920 et 1930, les stars hollywoodiennes la rendent synonyme de glamour. Pour les femmes au foyer fortunées des années 1950, elle incarne le [[statut social]] de leurs maris.

Dans la culture, elle est portée au statut d’objet de [[fétichisme]] par [[Leopold von Sacher-Masoch]] dans son livre [[La Vénus à la fourrure]].
La texture douce et chaude de la fourrure plaît à beaucoup de gens et pour certains l'attraction devient un [[fétichisme sexuel]].


L'actrice [[Raquel Welch]] porte un [[bikini (vêtement)|bikini]] de fourrure dans le film ''[[Un million d'années avant J.C.]]'', ce qui fut décrit comme le « look définitif des [[années 1960]]{{refsou}} », bien que l'actrice ait déclaré plus tard avoir porté avec réticence cette tenue à forte connotation sexuelle<ref>{{en}} ''[https://www.telegraph.co.uk/news/picturegalleries/celebritynews/9139365/Raquel-Welch-I-never-wanted-to-wear-fur-bikini-in-One-Million-Years-BC.html Raquel Welch: 'I never wanted to wear fur bikini in One Million Years BC']'',12 mars 2012, sur le site ''[https://www.telegraph.co.uk/ The Telegraph]'' consulté le 21 octobre 2017.</ref>.
L'actrice [[Raquel Welch]] porte un [[bikini (vêtement)|bikini]] de fourrure dans le film ''[[Un million d'années avant J.C.]]'', ce qui fut décrit comme le « look définitif des [[années 1960]]{{refsou}} », bien que l'actrice ait déclaré plus tard avoir porté avec réticence cette tenue à forte connotation sexuelle<ref>{{en}} Raquel Welch [https://www.telegraph.co.uk/news/picturegalleries/celebritynews/9139365/Raquel-Welch-I-never-wanted-to-wear-fur-bikini-in-One-Million-Years-BC.html "''I never wanted to wear fur bikini in One Million Years BC''"], {{date-|12 mars 2012}}, ''[[The Daily Telegraph]]'', consulté le {{date-|21 octobre 2017}}.</ref>.


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Image:Eskimo Family NGM-v31-p564.jpg|Vêtement chaud traditionnel.
Eskimo Family NGM-v31-p564.jpg|Vêtement chaud traditionnel.
Image:El oso de la Vijanera.jpg|Symbole de l'animal.
El oso de la Vijanera.jpg|Symbole de l'animal.
Image:Alifonso II d'Aragón.jpg|Symbole du pouvoir. En particulier l'[[hermine]].
Alifonso II d'Aragón.jpg|Symbole du pouvoir. En particulier l'[[hermine]].
Image:KingOpeningOfParliament1947.jpg|Symbole de réussite sociale.
KingOpeningOfParliament1947.jpg|Symbole de réussite sociale.
Image:Fur clothing 1903.jpg|Symbole d'élégance.
Fur clothing 1903.jpg|Symbole d'élégance.
Image:Ignaz Gaugengigl Scherzando.jpg|Symbole de luxure.
Ignaz Gaugengigl Scherzando.jpg|Symbole de luxure.
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==== Héraldique ====
==== Héraldique ====
[[Fichier:Turkikset.png|thumb|alt=Des blasons diversement ornés de figures géométriques|Les [[Fourrure (héraldique)|fourrures]] en héraldique]]
[[Fichier:Turkikset.png|vignette|alt=Des blasons diversement ornés de figures géométriques|Les [[Fourrure (héraldique)|fourrures]] en héraldique.]]


En [[héraldique]], une [[Fourrure (héraldique)|fourrure]], ou panne, est un motif rappelant les ornements vestimentaires faits de fourrures animales réservées aux notables : [[hermine]], [[Petit-gris (écureuil)|vair]] ou [[zibeline]].
En [[héraldique]], une [[Fourrure (héraldique)|fourrure]], ou panne, est un motif rappelant les ornements vestimentaires faits de fourrures animales réservées aux notables : [[hermine]], [[Petit-gris (écureuil)|vair]] ou [[zibeline]].


=== Traditions vestimentaires ===
=== Traditions vestimentaires ===
{{article détaillé|Epitoge}}

[[File:Customsuit.jpg|thumb|upright|Costume de [[Père Noël]] bordé de fourrure blanche]]
[[File:Customsuit.jpg|thumb|upright|Costume de [[Père Noël]] bordé de fourrure blanche]]
[[File:SBAVONIS CANONICI wiki bont.jpg|thumb|upright|Tenue hivernale de [[chanoine]] Belge, comprenant une [[:wikt:mosette|mosette]] en imitation de [[Petit-gris (écureuil)|vair]], faite de [[Lapin domestique|lapin]] blanc et de [[chèvre]] grise.]]
[[File:SBAVONIS CANONICI wiki bont.jpg|thumb|upright|Tenue hivernale de [[chanoine]] Belge, comprenant une [[:wikt:mosette|mosette]] en imitation de [[Petit-gris (écureuil)|vair]], faite de [[Lapin domestique|lapin]] blanc et de [[chèvre]] grise.]]
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==== Mouvement culturel ====
==== Mouvement culturel ====
[[Fichier:Furry Parade @ Eurofurence 19 - Flickr - tm-md (203).jpg|thumb|''[[Fandom furry|Furry]] Parade'', Eurofurence 19, à [[Magdeburg]] en 2013]]
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Le mouvement ''{{lang|en|furry}}'' (de l'anglais {{lang|en|''[[wikt:furry|furry]]''}}, « poilu ») ou ''[[fandom furry]]'' est défini comme étant l’attrait pour les animaux imaginaires, [[Mythologie|mythologiques]] ou [[Anthropomorphisme|anthropomorphes]]<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.pittsburghlive.com/x/pittsburghtrib/news/cityregion/s_458482.html
Le mouvement ''{{lang|en|furry}}'' (de l'anglais {{lang|en|''[[wikt:furry|furry]]''}}, « poilu ») ou ''[[fandom furry]]'' est défini comme étant l’attrait pour les animaux imaginaires, [[Mythologie|mythologiques]] ou [[Anthropomorphisme|anthropomorphes]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.pittsburghlive.com/x/pittsburghtrib/news/cityregion/s_458482.html
|titre=It's a furry weekend
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
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* [[Peau (tannerie)]]
* [[Peau (tannerie)]]
* ''[[Toutes-Fourrures]]'' (Allerleirauh), conte des frères Grimm
* ''[[Toutes-Fourrures]]'' (Allerleirauh), conte des frères Grimm
* {{Lien|lang=de|trad=Pelzkunst|fr=Art de la fourrure}}


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{en}} Henry Poland, ''{{lang|en|[https://archive.org/details/furbearinganimal00polarich Fur-bearing animals in nature and in commerce]}}'', éditions Gurney & Jackson, Londres, 1892.
* {{en}} Henry Poland, ''{{lang|en|[https://archive.org/details/furbearinganimal00polarich Fur-bearing animals in nature and in commerce]}}'', éditions Gurney & Jackson, Londres, 1892.
* Robert Delort, ''Histoire de la fourrure de l'Antiquité à nos jours'', éditions Edita Lazarus, 1986, 235 pages.

=== Liens externes ===
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*Élevage d'animaux à fourrure : voir [[Élevage des animaux à fourrure]].
*Élevage d'animaux à fourrure : voir [[Élevage des animaux à fourrure]].


{{portail|zoologie|chasse|mode|textile}}
{{portail|zoologie|chasse|mode|textile|Droits des animaux}}


[[Catégorie:Fourrure|*]]
[[Catégorie:Fourrure|*]]

Dernière version du 17 janvier 2023 à 10:19

Peau dont la fourrure présente des nuances de brun sur le dos, avec les pattes plus foncées
Fourrure de Glouton, appelé aussi carcajou au Canada.
Jeune yupik portant un vêtement fait d'un assemblage de fourrures de mammifères et d'oiseaux (photo d'Edward Sheriff Curtis, 1930).

La fourrure est la peau des animaux, garnie de ses poils ou, plus rarement, de duvet ou de plumes. Ce mot désigne aussi le matériau obtenu par transformation par l'Homme, à usage de vêtement, garniture ou accessoire de décoration. Les fourrures commercialisées proviennent le plus souvent de mammifères sauvages ou d'élevage, et ont été traitées pour assurer leur souplesse et leur conservation[1], mais on utilise aussi l'expression « fourrure synthétique » pour désigner les produits d'imitation, issus de l'industrie pétrolière.

Utilisée par les hommes depuis la préhistoire, avant l'invention de tout textile, comme protection contre le froid et les intempéries, comme signe de prestige ou objet de luxe, elle a été recherchée dans de multiples déclinaisons dans la mode. La traite des fourrures fut pendant deux siècles la principale ressource de l'Amérique du Nord, avant que la chasse intensive provoque, à partir du XIXe siècle, un épuisement de la ressource et, progressivement, le développement de l'élevage des animaux auparavant chassés.

Certaines associations dénoncent les conditions de détention et d'abattage des animaux élevés pour leur fourrure ; certaines allant jusqu'à dissuader de l'utilisation de la fourrure synthétique qui est d'origine industrielle et a été créée comme produit de substitution. Malgré des législations différentes selon les pays, de nombreuses lois, notamment en Europe et au Canada, régissent les méthodes d’élevage, d’abattage et de piégeage des animaux pour respecter des normes sanitaires et de bien-être animal indispensables, ainsi que la traçabilité des fourrures.

Malgré les aléas, le commerce de la fourrure et des vêtements de fourrure reste important au XXIe siècle. En 2018, le secteur représente 35 milliards d’euros, et 1 million de salariés dans le monde[2]. Chargée de symboles variés au cours des siècles comme la réussite sociale, l'élégance, l'animalité et la sensualité, la fourrure est très présente dans les traditions ou les tendances, sans oublier les œuvres de fiction.

Description[modifier | modifier le code]

Peau[modifier | modifier le code]

Fourrure d'opossum.

La fourrure est constituée habituellement de deux couches principales :

  • la peau ;
  • le poil :
    • le duvet proche du corps, dense et court,
    • le poil de garde ou jarre qui dépasse du duvet et qui donne la couleur.

Certains animaux s’extraient de cette classification, notamment le cygne, dont la fourrure est faite de peau garnie non pas de poils mais de duvet de petites plumes légères.

Textile[modifier | modifier le code]

Étole de fourrure, 1914.
Tonte des moutons au XIXe siècle.

La création de vêtements en fourrure implique de laisser le poil de l'animal sur la peau traitée. Par contraste le cuir implique de retirer la fourrure de la peau. La fourrure tondue d'un mouton est appelée la laine. Elle s'obtient par tissage des poils tondus qui repoussent ensuite et peut être facilement filée et tissée pour créer des textiles chauds et doux en fibres naturelles.

D'autres animaux ont un pelage qu'il est possible de tisser, ainsi plusieurs espèces de chèvres à poil long donnent une fibre recherchée comme la chèvre du Tibet, la chèvre angora qui fournit le mohair ou tibet, la chèvre Pashmînâ ou chèvre de Kaschmir qui fournit le Pashmînâ[3] ou cachemire quand il ne s'agit pas des poils issus des parties les plus douces du cou et du torse, et la chèvre de Mongolie.

On tisse aussi le poil du lapin angora qui fournit l'angora après épilation[4],[5], le mouflon, le chameau, l'alpaga, le lama, la vigogne et même parfois le poil de chien[6],[7].

Au cours du tissage du Vaðmál, un tissu traditionnel scandinave, une imitation de la fourrure peut être obtenue en incorporant de la toison de mouton non traitée.

De la fourrure artificielle en fibres synthétiques, ou fausse fourrure, est aussi utilisée comme produit de substitution.

Fourrure naturelle[modifier | modifier le code]

Écorchage d'un phoque.
Décoration de la façade des fourreurs Robert Schütz et C. Wöbke, à Leipzig, à occasion de la visite du roi de Saxe, en 1904.
Dépôt de fourrures, Alberta 1890.
Marché aux fourrures, Irbit, vers 1900.
Assemblage de peaux de hamster d'Europe. En 2009 l'un des mammifères les plus menacés d'Europe.

La fourrure proprement dite est obtenue par écorchage, ou dépeçage, des animaux, nettoyage puis tannage de leur peau. Différentes opérations effectuées dans des tanneries permettent de conserver la peau souple et de la rendre imputrescible.

La procédure habituelle comporte de nombreuses étapes :

  • la conservation de la peau crue par salage et séchage sur un cadre ;
  • le décharnage pour enlever les résidus de chair ;
  • un trempage plus ou moins long selon que l'on désire conserver le poil ou non ;
  • le dégraissage suivi d'un rinçage ;
  • le pickelage avec un mélange de vinaigre et d'eau pour préparer au tannage ;
  • le tannage, imprégnation chimique (chrome, aluminium (alun)) ou naturel (écorces d'arbres ou graisses animales), suivi d'un nouveau rinçage ;
  • le raccommodage, pour réparer les trous et déchirures éventuelles ;
  • graissage pour assouplir avec une graisse qui ne rancit pas ;
  • assouplissement de la peau encore humide en l'étirant ;
  • le séchage ;
  • la finition : ponçage, égalisation des bords, graissage à l'huile de pied de bœuf, etc ;
  • la confection d'objets et vêtements.

Histoire[modifier | modifier le code]

Bien avant la découverte du textile, et surtout dans les régions froides du monde, les hommes et les femmes utilisaient des peaux de bêtes pour se vêtir, et comme couverture et tapis de sol. Les hommes préhistoriques découvrirent très tôt comment conserver les fourrures en les préparant au moyen de grattoirs de silex, de dents, etc. puis avec un tannage végétal à base d'écorces d'arbres riches en tanins (chêne, bouleau, etc.) et un graissage aux graisses animales (à base de cervelle ou de suif).

Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, une communauté d'artisans spécialisés s'occupe du travail des fourrures : les pelletiers (terme logiquement devenu un nom de famille courant sous diverses déclinaisons). En Europe, la fourrure du castor est particulièrement appréciée, utilisée non seulement pour se vêtir mais également comme moyen de paiement. Dans l’habillement, la fourrure des castors est notamment utilisée pour les chapeaux car résistante aux pluies ; Girart de Ross au XIVe siècle vante la fourrure du castor « Il n'y ot vars ne gris ne drap fourré de bievre » (bièvre est l'ancien mot désignant le Castor européen). De Laborde au XVe siècleévoque un chapeau de castor fourré d'hermine (« chappel de bievre, fourré d'armines ») et Jean de Saintré (capitaine et page du roi Jean le Bon dit « Arriva Saintré, qui couvert estoit d'un très bel chapel de bievre » (arriva Saintré qui était couvert d'un très beau chapeau de Castor)[8].

Avec cette importante demande de peaux de castor autour du XVIe siècle, le castor disparaît peu à peu d’Europe, jusqu’à devenir en voie d’extinction au XIXe siècle. Au début du siècle suivant, les colons français et anglais découvrent une large quantité de castors au Canada, et en développent rapidement le commerce entre les deux continents[9]. .

Avant l'apparition des tissus synthétiques, la traite des fourrures a longtemps joué un rôle économique important. Les trappeurs explorent et ouvrent aux colons de grandes parties de l'Amérique du Nord pour y trouver des fourrures. Pendant environ deux cents ans, la fourrure a été la ressource la plus importante de la Nouvelle-France et ensuite de la province de Québec. Les peaux de castor deviennent rapidement un moyen d’échange et de paiement, puis un indice de valeur dans le commerce[10]. Mais, au tournant des années 1800 le commerce des fourrures connait un déclin progressif, notamment dû à la colonisation des États-Unis et à l’utilisation du dollar, mais également à la baisse du nombre de castors dans la région en parallèle de la multiplication des entreprises spécialisées dans le commerce de peaux animales[9].

En Alaska, l’exploitation de la loutre connaît une histoire similaire, célèbre dans le monde pour la qualité de sa fourrure, extrêmement dense, qualifiée « d’or doux » en Chine, dont la population atteint presque l’extinction avant d’être protégée par le Traité pour la préservation et la protection de l’otarie à fourrure dans le Pacifique Nord, ratifié en 1911 par les États-Unis[11].

Animaux à fourrure[modifier | modifier le code]

La législation varie selon les pays producteurs de fourrure, autorisant ou non le piégeage et l’élevage des animaux à fourrure. En France par exemple en 2018, le piégeage des animaux à fourrure est interdit, tandis qu’il est autorisé et régulé au Canada[12].

Élevage[modifier | modifier le code]

Animaux élevés pour leur fourrure, par ordre d'importance[13] :

En 2017, la France compte onze élevages d’animaux à fourrure. Cette activité est encadrée par la loi française ainsi que le droit européen, pour veiller au respect de normes sanitaires et de bien-être pour les animaux[14].

Piégeage[modifier | modifier le code]

Interdit dans certains pays, le piégeage des animaux à fourrure répond à un certain nombre de critères précis, en matière de permis, de méthode, de calendrier en fonction des espèces et de commerce des fourrures, notamment au Canada[15]. En Europe, la Commission européenne reconnaît le programme WelFur, comme une initiative contraignante en faveur du bien-être des animaux[16].

Animaux à fourrure[17] dont le piégeage est autorisé dans certaines régions du monde :

Le commerce des peaux[modifier | modifier le code]

Travail de la fourrure en 1568.
Manteau de renard teinté.
Installation anti-fourrure en Allemagne.

Le marché de la fourrure, qui était très fort dans les années 1970 et 1980, a connu une forte chute après le krach boursier de 1987[18].

En février 2007 la fourrure d'élevage représente 85 % du commerce mondial de la fourrure[19].

En Europe[modifier | modifier le code]

La fourrure d'élevage est majoritairement produite en Europe qui fournit 70 % des visons et 63 % des renards qui sont les espèces les plus répandues avec le chinchilla. L'Union européenne compte 6 000 fermes familiales qui sont réparties dans seize pays différents, essentiellement au Danemark, en Finlande, en Pologne, aux Pays Baltes, Norvège et aux Pays-Bas[19].

Le Danemark est le premier pays producteur de vison d'élevage avec 32 % de la production mondiale[20].

Reste du monde[modifier | modifier le code]

L’Argentine, la Chine, l’Amérique du Nord et la Russie sont d'autres grands pays d'élevages destinés à la production des fourrures[19].

La Chine en 2005 est le premier pays producteur au monde de renards d'élevage et deuxième producteur de fourrure (8 000 000 à l'exportation), derrière le Danemark (12 900 000)[20]. En 2015, la production chinoise avait augmenté, le pays a produit 35 millions de peaux de vison[21].

Le volume des ventes de peaux étant dépendant des températures hivernales, les hivers doux et la crainte du réchauffement climatique préoccupent les professionnels. En effet après un hiver 2006-2007 particulièrement clément les ventes ont chuté de 50 % en volume et de 20 % en prix d'après la principale société de ventes aux enchères[19].

Les produits finis[modifier | modifier le code]

La fourrure est utilisée par l'industrie du luxe pour confectionner des manteaux, des garnitures vestimentaires et des accessoires de décoration.

La fourrure est aussi utilisée en taxidermie pour la création d'animaux naturalisés.

Des leurres pour la pêche des poissons carnassiers (mouches a brochet et bien d'autres) sont aussi fabriqués à partir de différents types de fourrures.

Législation[modifier | modifier le code]

Chaque pays dispose de sa propre législation en matière de production de fourrure, selon différents critères, en matière de piégeage et d’élevage d’animaux à fourrure.

Espèces[modifier | modifier le code]

Les espèces d’animaux à fourrure autorisées au piégeage et à l’élevage est propre à chaque pays. Dans la Communauté européenne, à compter du 31 décembre 2008, sauf dérogation exceptionnelle, « la mise sur le marché, l'importation dans la Communauté et l'exportation depuis cette dernière de fourrure de chat (tout animal de l'espèce Felis silvestris) et de chien (tout animal de la sous-espèce Canis lupus familiaris) et de produits en contenant sont interdites. »[22],[23]. La législation impose que les pièges ne soient pas inutilement cruels. Ainsi, en France, l'homologation des pièges tient compte des risques de blessure ou de souffrance occasionnés[24]. Au Canada il est théoriquement considéré comme une infraction criminelle de causer à un animal « une douleur, souffrance ou blessure, sans nécessité »[25]. Certains pays font également le choix d’interdire l’élevage d’animaux à fourrure, comme l’Autriche, l’Angleterre et la Croatie, tout en continuant d’importer des produits pour la vente[23]. Seule la ville de San Francisco interdit en mars 2018 la vente de fourrure neuve à l’exception des peaux provenant de communautés autochtones[26].

En Nouvelle-Zélande au contraire, l’autorisation du piégeage des opossums sauvages pour leur fourrure a participé à éviter de lourds problèmes écologiques dans le bush australien du fait de leur nombre exponentiel[27]. En France, tout détenteur d’une pièce de fourrure d’une espèce désormais protégée par la convention de Washington doit détenir un permis pour attester de l’origine de la pièce[23].

Méthodes d’élevage[modifier | modifier le code]

En matière de législation, tous les pays européens ont ratifié la Convention européenne sur la protection des animaux dans les élevages, qui pose un certain nombre de règles concernant le logement, l’alimentation et les soins appropriés aux besoins de ces animaux[28]. Le , le Conseil de l'Europe trouve un accord politique sur un nouveau règlement concernant la protection des animaux au moment de leur mise à mort[29].

Les acteurs européens de la fourrure réuni au sein de l’organisation Fur Europe ont engagé, en 2009, le programme WelFur, une initiative pour certifier scientifiquement le bien-être des animaux élevés pour leur fourrure pour améliorer les conditions de vie des animaux. En 2015, dix pays pilotes ont commencé à mettre en pratiques les recommandations du programme[30],[31]. En 2018, elle a été reconnue comme une « Initiative européenne d’autorégulation et de corégulation » par la Commission européenne, ce programme intègre la base de données du Comité économique et social européen (CESE) dédié aux législations non contraignantes (soft laws)[32].

Controverses autour de la vraie fourrure[modifier | modifier le code]

Des associations militent pour l'interdiction de l'exploitation et contre la maltraitance des animaux pour prendre leur fourrure. Elles encouragent les commerces qui renoncent à vendre de la fourrure[33] et organisent des campagnes médiatiques pour sensibiliser l'opinion publique[34], parfois en utilisant des images choc[35].

Le problème concerne en particulier le piégeage[36] et l'écorchement puis le dépeçage des animaux encore vivants[réf. nécessaire] dont certaines vidéos auraient été tournées en Chine[37].

Les conditions de détention des animaux sont également pointées du doigt notamment en Norvège, montrant des animaux estropiés, sous-alimentés ou devenus fous dans leurs cages[13]. En France, un élevage non conforme est relevé par des experts vétérinaires en 2017, présentant des animaux en surnombre, élevés dans des conditions déplorables, en complète opposition avec les besoins physiologiques de l'espèce[38]. L’établissement en redressement judiciaire non reconnu par la filière professionnelle cesse ses activités la même année[39]

Les professionnels de la fourrure avancent qu'un élevage raisonné, avec des règles strictes, peut être considéré comme aussi écologique que la production de fourrures synthétiques à base de produits pétroliers non renouvelables[18]. Ils disent contribuer également au maintien de l’équilibre écologique par la récupération des différents sous-produits animaux impropres à la consommation humaine[40]. Au Canada, la filière agit également en soutien des peuples autochtones et les personnes qui vivent de la nature et la protègent[18].

Les associations de protection de l'animal déplorent de leur côté l'instrumentalisation de l'écologie au profit d'une industrie qui tue des animaux et reste extrêmement polluante de par les masses de déjections rejetées par les animaux et les émissions de CO2.

Des recherches scientifiques tentent par ailleurs de concilier fourrure naturelle et éthique en développant des races nouvelles comme l'orylag, un lapin domestique exploité pour sa chair appréciée des gastronomes aussi bien que pour sa fourrure proche de celle du chinchilla[41].

Marché de la fourrure[modifier | modifier le code]

Economie[modifier | modifier le code]

Au cours de la deuxième partie du XXe siècle, la fourrure gagne en notoriété et en visibilité grâce au prêt-à-porter, utilisée comme matériaux de choix par de nombreux grands couturiers et designers dans le monde[42],[43]. A la fin des années 1980, pourtant, les attaques des associations couplées à la baisse des ventes et à la hausse de la TVA de 33 % heurtent la filière. En France, 30 à 40 % d’entreprises disparaissent, faute d’avoir su s’adapter avant la reprise du marché[44],[45]. En 2010, l’Asie dépasse l’Europe en termes de ventes de fourrures, qui représentent alors six milliards de dollars, contre 4,5 milliards pour l’Europe, trois pour la Russie et 1,5 pour l’Amérique du Nord[44]. Malgré les initiatives visant à réduire la consommation de fourrure, la demande mondiale croît constamment. Entre 2011 et 2013, les ventes mondiales de fourrures doublent en passant de 15,6 milliards de dollars à 35,8 milliards de dollars, tirée par la demande chinoise[45].

Parallèlement, dans les années 2010, on observe, dans l’industrie du textile, une démocratisation de la fourrure, de plus en plus appliquée par touches que pour des pièces importantes et chères[44], notamment avec l’apparition « des cols et des capuches en fourrures » destinés à une clientèle plus jeune[46]. Les consommateurs n’achètent pas autant en termes de volume, mais plus régulièrement[47]. La mode masculine participe également à cette augmentation, représentant, en 2015, 5 % du marché total de la fourrure[45]. Chez les professionnels, on cherche à « désaisonnaliser la fourrure » en confectionnant des vêtements moins chauds, plus adaptés à des marchés sensibles au luxe habitués à des climats doux[45],[44]. Certaines maisons de mode adhèrent à cette dynamique de renouvellement, tel que Fendi, qui lance des défilés « haute fourrure » dès 2015[44],[45]. En 2018, le secteur représente 35 milliards d’euros, et un million de salariés dans le monde[48]. En France, la fourrure représente environ trois cents millions de chiffre d’affaires en 2018, en progression de 5 % par an, et près de 2 500 emplois[23].

Traçabilité/Etiquetage[modifier | modifier le code]

En France, la présence de fourrure animale dans les vêtements doit être obligatoirement mentionnée sur l’étiquette des produits, ainsi que l’espèce ou des espèces dont elle est issue, les parties du produit où elles se retrouvent et la mention « contient des parties non-textiles d’origine animale »[49].

Fausse fourrure[modifier | modifier le code]

Fourrure synthétique.
Ours en peluche en fausse fourrure.

Imitation de la fourrure naturelle, la fausse fourrure ou fourrure synthétique est composée de fibres synthétiques (obtenues à partir du pétrole).

Production[modifier | modifier le code]

La fabrication de fausse fourrure à un coût de production économique et une fabrication à grande échelle est possible grâce à une machine de traitement à écoulement liquide. La fabrication part d'un « tissu de base au travers duquel des fibres de formation de la fourrure sont inclinées dans le sens longitudinal de manière que ces fibres soient parallèles au sens longitudinal autour de la partie centrale et suivant un angle compris entre 10 et 80 degrés par rapport au sens longitudinal »[50].

Pour une utilisation textile, les professionnels ont mis au point un procédé pour créer des fourrures réalistes à base de kanekalon, une fibre synthétique utilisée dès 1957 pour remplacer l’amiante présente dans les uniformes de pompiers[51].

En 2004, la société Tissavel devient le numéro un mondial de la fourrure synthétique. Toute sa production de fourrures tissées est faite en France à Neuville-en-Ferrain[52].

Utilisation[modifier | modifier le code]

L'utilisation de la fourrure synthétique ne se limite pas au marché du vêtement et de la décoration d'intérieur. La fausse fourrure sert aussi à fabriquer des tissus techniques : des rouleaux à peindre, des articles de nettoyage ou encore des tissus double paroi en trois dimensions[52], des filtres, anti-escarres, anti-bactériens, etc. Les produits synthétiques servent aussi à faire des fourrures pour les peluches, des tapis fantaisies et des tapis pour salle de bain...

Controverses autour de la fausse fourrure[modifier | modifier le code]

Certains organismes de protection de la nature encouragent le port de la fausse fourrure comme substitut à la vraie, épargnant ainsi des vies animales et des tortures inutiles[53].

Les producteurs de vraie fourrure estiment de leur côté que leur production est moins nocive pour l'environnement, arguant que la fourrure naturelle est durable, recyclable et 100 % biodégradable[54],[55] et que les procédés de tannage et teinture utilisent principalement des composants chimiques non toxiques (sel, eau, alun, carbonate de sodium, sciure, amidon de maïs et lanoline). À l'inverse, la production de fausse fourrure consomme une ressource naturelle non renouvelable, le pétrole[56] et des procédés chimiques qui dégagent des substances potentiellement nuisibles pour l'environnement comme de l'oxyde d'azote ou autres composés polluants[57],[58]. Les objets en fausse fourrure, généralement moins durables, génèrent aussi plus de déchets non biodégradables à éliminer[55],[59].

Des accusations contredites par les acteurs de la fausse fourrure. En septembre 2018, le site d'information Faux Fur Institute a dénoncé auprès du Jury de déontologie publicitaire de Paris le caractère trompeur d'une publicité des industriels de la fourrure, publiée dans le magazine Vogue Paris en septembre 2018. Le Jury de déontologie publicitaire a donné raison au Faux Fur Institute[60] en estimant que l'affirmation de la biodégradabilité de la fourrure était trompeuse et déloyale[61]. De plus, Ecopel, le leader de la fausse fourrure de luxe, signale que le bilan carbone d'une fourrure animale reste bien plus élevé[62] que celui d'une fausse fourrure et qu'il reste donc plus écologique d'utiliser une fourrure synthétique.

La fourrure dans la culture[modifier | modifier le code]

Vocabulaire[modifier | modifier le code]

  • Astrakan, fourrure bouclée de jeune agneau karakul[63].
  • Pelletier, artisan qui pratique le travail de diverses peaux d’animaux, pour le cuir ou la fourrure.
  • Petit-gris, une fourrure gise, faite de dos d'écureuils nordiques.
  • Vair, une fourrure blanche et grise faite des dos et ventres alternés d'écureuils nordiques.

Symbolisme et imaginaires[modifier | modifier le code]

Habit de l'homme primitif, c'est pour l'homme moderne un symbole de luxe. La fourrure est par extension un signe de réussite sociale et revêt au cours des siècles une symbolique sociale, culturelle et même politique. Dans les années 1920 et 1930, les stars hollywoodiennes la rendent synonyme de glamour. Pour les femmes au foyer fortunées des années 1950, elle incarne le statut social de leurs maris. Dans la culture, elle est portée au statut d’objet de fétichisme par Leopold von Sacher-Masoch dans son livre La Vénus à la fourrure.

L'actrice Raquel Welch porte un bikini de fourrure dans le film Un million d'années avant J.C., ce qui fut décrit comme le « look définitif des années 1960[réf. souhaitée] », bien que l'actrice ait déclaré plus tard avoir porté avec réticence cette tenue à forte connotation sexuelle[64].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Des blasons diversement ornés de figures géométriques
Les fourrures en héraldique.

En héraldique, une fourrure, ou panne, est un motif rappelant les ornements vestimentaires faits de fourrures animales réservées aux notables : hermine, vair ou zibeline.

Traditions vestimentaires[modifier | modifier le code]

Costume de Père Noël bordé de fourrure blanche
Tenue hivernale de chanoine Belge, comprenant une mosette en imitation de vair, faite de lapin blanc et de chèvre grise.

Le costume rouge du Père Noël est traditionnellement bordé de fourrure blanche.

L'hermine sur l'épitoge est le symbole du grade universitaire de celui qui la porte.

Fiction[modifier | modifier le code]

Contes[modifier | modifier le code]

Selon l'opinion formulée par Honoré de Balzac en 1841 dans son roman Sur Catherine de Médicis, la pantoufle dans Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre serait plutôt de « vair ». Cependant le texte de Charles Perrault ne laisse aucune équivoque là-dessus : il s'agit bien d'une pantoufle de verre.

La princesse Peau d'âne fuit son père pour éviter l'inceste et se cache sous une fourrure d'âne non tannée et repoussante qui symbolise la salissure subie.

Illustrations[modifier | modifier le code]

Le Français Ferdinand-Léon Ménétrier illustra de nombreux catalogues de boutiques parisiennes de fourrures au début du XXe siècle.

Littérature[modifier | modifier le code]

Dans La Curée, un roman d'Émile Zola, Renée Saccard commet l'inceste avec son beau fils Maxime sur une fourrure d'ours.

La Vénus à la fourrure est un roman érotique masochiste de Leopold von Sacher-Masoch.

Vidéo et cinéma[modifier | modifier le code]

Mouvement culturel[modifier | modifier le code]

Furry Parade, Eurofurence 19, à Magdeburg, en 2013.

Le mouvement furry (de l'anglais furry, « poilu ») ou fandom furry est défini comme étant l’attrait pour les animaux imaginaires, mythologiques ou anthropomorphes[65], c’est-à-dire pour des animaux possédant des caractéristiques humaines : usage de la parole, port d’habits, utilisation d’un style de vie humain, etc. Les personnes qui appartiennent au fandom furry sont appelées furs. Les personnages sont incarnés par des costumes en fourrure synthétique appelés fursuits (costumes de fourrure en anglais).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « fourrure » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  2. Dominique Chapuis, « Des interrogations sur l'avenir de la fourrure », sur Les Échos, (consulté le ).
  3. la laine Pashmina.
  4. Le lapin et l'épilation.
  5. « L'unique éleveuse de lapin angora de Vendée », sur youtube.fr, (consulté le ).
  6. La passion du filage au rouet, laine en poil de chien ou le filage de laine canine.
  7. « Poil animal exemple : Le Poil à laine », sur Portail Futura, (consulté le ).
  8. Émile Littré, Dictionnaire de la langue française (1872-77), université de Chicago.
  9. a et b « Une histoire de fourrure », Musée de la Banque nationale de Belgique (consulté le ).
  10. « Activités économiques, Traite des fourrures », sur museedelhistoire.ca (consulté le ).
  11. Vanessa Friedman, « Is All Fur Bad Fur? », The New York Times, (consulté le ).
  12. « Le marché de la fourrure: le point sur la législation en France », sur France-Soir, (consulté le ).
  13. a et b Fourrure - La mort sur les épaules, sur 30 millions d'amis, consulté en octobre 2010.
  14. Anne-Sophie Tassart, « Où en est l'élevage d'animaux à fourrure en France ? », sur Sciences et Avenir, (consulté le ).
  15. « Piégeage au Québec 2014-2016 », sur gouv.qc.ca (consulté le ).
  16. « Welfare Standards for fur farmed animals (WelFur) », sur europa.eu (consulté le ).
  17. Règlement sur les activités de piégeage et le commerce des fourrures au Québec. Loi 2010 sur la conservation et la mise en valeur de la faune.
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  19. a b c et d Elisabeth Studer, Le réchauffement climatique pourrait avoir la peau du marché de la fourrure, 8 février 2007.
  20. a et b [PDF] État de la situation de l’élevage des animaux à fourrure au Québec, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2006, p. 8.
  21. Kate Abnett, « Le marché de la fourrure a la peau dure », Le Monde, (consulté le ).
  22. Texte de la loi.
  23. a b c et d Solène Cressant, « Porter de la fourrure n'est pas interdit (mais ça a un prix) », sur France Inter, (consulté le ).
  24. Association départementale des gardes particuliers et piégeurs agréés de l'Essonne : « Le refus d'homologation peut être fondé notamment sur les risques de blessures ou souffrances susceptibles d'être infligées aux animaux. » et « Le retrait de l'homologation de tout modèle peut être prononcé par arrêté ministériel, en fonction de l'évolution des techniques ou de la fréquence et de la gravité des souffrances et des blessures infligées aux animaux telles qu'elles sont constatées à l'usage. » Arrêté du 29 janvier 2007 fixant les dispositions relatives au piégeage des animaux classés nuisibles en application de l'article L. 427-8 du code de l'environnement .
  25. Le Code criminel du Canada (par. 402(1)a) stipule que : « Commet une infraction quiconque volontairement cause ou, s'il en est propriétaire, volontairement permet que soit causée à un animal ou un oiseau, une douleur, souffrance ou blessure, sans nécessité » Fourrure, trappage d'animaux à sur L'encyclopédie Canadienne, consultée en octobre 2010.
  26. « Ordinance amending the HealthCode toban the sale and manufacturein San Francisco of animal fur products. », sur legistar.com, (consulté le ).
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  28. « Protection des animaux dans les élevages », sur europa.eu, (consulté le ).
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  31. « WelFur », sur fureurope.eu (consulté le ).
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  33. Jacob fait un cadeau de Noël aux animaux.
  34. Mode anti-fourrure 2006.
  35. Contre la fourrure, signe extérieur de cruauté, sur le site de la Fondation Brigitte-Bardot.
  36. Les animaux : La trappe de la fourrure.
  37. Par exemple l'association PETA France : Le terrible commerce de la fourrure de chiens et de chats en Chine, consulté en octobre 2010.
  38. Le vrai prix de la fourrure, 30 millions d'amis.
  39. « Vendée : fermé, l'élevage de visons visité par L214 en février est devenu un “dépotoir” », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  40. [PDF] État de la situation de l’élevage des animaux à fourrure au Québec, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2006, p. 25.
  41. [PDF] INRA, Filière Orylag, 2006.
  42. Elizabeth Paton, « Carla Fendi, Fashion Pioneer in a Female Dynasty, Dies at 79 », sur The New York Times, (consulté le ).
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  65. (en) Daveen Rae Kurutz, « It's a furry weekend », sur Pittsburgh Tribune-Review, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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