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Le {{Date|16|mars|1977}}, Kamal Joumblatt est assassiné à cent mètres d'un point de contrôle syrien, vraisemblablement sur ordre de la Syrie. Les soupçons se portent principalement sur le [[Parti social nationaliste syrien]] et sur le [[Parti Baas|Baath]]. Son fils [[Walid Joumblatt]] prend alors sa place. En 2005, Walid Joumblatt accuse les services secrets syriens d'avoir assassiné son père après près de trente années d'alliance contrainte avec eux.
Le {{Date|16|mars|1977}}, Kamal Joumblatt est assassiné à cent mètres d'un point de contrôle syrien, vraisemblablement sur ordre de la Syrie. Les soupçons se portent principalement sur le [[Parti social nationaliste syrien]] et sur le [[Parti Baas|Baath]]. Son fils [[Walid Joumblatt]] prend alors sa place. En 2005, Walid Joumblatt accuse les services secrets syriens d'avoir assassiné son père après près de trente années d'alliance contrainte avec eux.


En juin 2005, [[George Hawi]], secrétaire-général du Parti communiste et compagnon de guerre de Walid Joumblatt, accuse sur [[Al Jazeera]] la Syrie et plus particulièrement [[Rifaat al-Assad]], frère de [[Hafez el Assad]], d'être à l'origine de l'assassinat de Kamal Joumblatt. Au Liban, beaucoup pensent que la Syrie est derrière le meurtre d'Hawi. Les anciens collaborateurs de la Syrie se retournent contre elle, libérés par les fortes prises de position de la France et des États-Unis, traduites par la résolution 1559 du [[Conseil de sécurité des Nations unies]] et leur soutien au mouvement du 14 mars, né dans la foulée de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafiq Hariri, organisé par les services secrets syriens selon les éléments de la commission d'enquête mise en place par le Conseil de sécurité. La piste syrienne, privilégiée par les enquêteurs au début de l'enquête, a cependant été discréditée. Il semblerait que l'enquête ait fait l'objet d'une instrumentalisation politique, plusieurs témoins s'étant désistés en avouant avoir été achetés.
En juin 2005, [[George Hawi]], secrétaire-général du Parti communiste et compagnon de guerre de Walid Joumblatt, accuse sur [[Al Jazeera]] la Syrie et plus particulièrement [[Rifaat al-Assad]], frère de [[Hafez el Assad]], d'être à l'origine de l'assassinat de Kamal Joumblatt.


== Liens externes ==
== Liens externes ==

Version du 8 septembre 2018 à 11:13

Kamal Joumblatt
كمال جنبلاط
Illustration.
Fonctions
Ministre des Finances

(1 an)
Groupe politique Parti Socialiste Progressiste
Prédécesseur Takieddine Solh
Successeur Faouzi Khatib
Ministre de l'Intérieur

(1 an)
Groupe politique Parti Socialiste Progressiste
Prédécesseur Adel Osseiran
Successeur Saëb Salam

(3 ans)
Groupe politique Parti Socialiste Progressiste
Ministre du travail et des PTT

(58 ans)
Président Charles Hélou
Groupe politique Parti Socialiste Progressiste
Ministre du travail

(moins d’un an)
Groupe politique Parti Socialiste Progressiste
Ministre de l'éducation nationale

(1 an)
Groupe politique Parti Socialiste Progressiste
Député

(52 ans)

(4 ans et 1 jour)

(4 ans)

(4 ans)

(2 ans)
Groupe politique Parti Socialiste Progressiste

(4 ans)

(4 ans)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance District du Chouf (Liban)
Date de décès (à 59 ans)
Lieu de décès District du Chouf (Liban)
Nationalité Libanais
Parti politique Parti Socialiste Progressiste (1949-1977)
Père Fouad Joumblatt
Enfants Walid Joumblatt
Diplômé de Université Saint-Joseph de Beyrouth
Université de Paris
Kamal Joumblatt (à droite)

Kamal Joumblatt (كمال جنبلاط), né le et décédé le , est un homme politique libanais, fondateur du Parti socialiste progressiste (PSP), dirigeant druze libanais. Il est le père de Walid Joumblatt.

Jeunesse

Kamal Joumblatt est né en 1917 à Mukhtara dans le Chouf, issu de la famille Joumblatt qui bénéficie d'un prestige important dans la communauté druze. Son père, Fouad Joumblatt a été assassiné le . Après la mort de son père, c'est sa mère, Nazira qui reprendra le flambeau et qui jouera un rôle politique important dans le pays.

En 1926, Kamal Joumblatt entre dans une école chrétienne où il achève ses études élémentaires en 1928. Au lycée, il étudie le français, l'arabe, les sciences et la littérature, il ressort diplômé de ce lycée en 1936. Il obtient un diplôme en philosophie un an plus tard, en 1937. Il part alors pour Paris où il rejoint la faculté des arts de la Sorbonne, il y étudie également la psychologie, l'éducation civique et la sociologie.

Il fait son retour au Liban en 1939 où il continue ses études à l'université Saint-Joseph de Beyrouth. Il y a obtenu en 1945, un diplôme de droit.

Il se marie le 1er mai 1948 avec May Arslan (décédée en 2013), fille de l'émir druze, Chekib Arslan. Ils n'ont eu qu'un seul fils, Walid Joumblatt.

Carrière politique

Kamal Joumblatt travaille comme avocat de 1941 à 1942, et devient avocat officiel d'État pour le gouvernement libanais. Kamal fait son apparition sur la scène politique en 1943 après la mort d'Hikmat Joumblatt. Il est élu député du mont Liban en septembre 1943. Il y rejoint le Parti du bloc constitutionnel, le parti du président Béchara el-Khoury. En 1946, il devient ministre de l'Économie, de l'Agriculture et des Affaires sociales.

En 1947, il est élu pour la deuxième fois député au parlement libanais, mais il préfère démissionner en accusant le gouvernement d'avoir truqué les élections législatives. Il a également protesté contre le président Khoury qu'il accusait d'être corrompu et d'être trop autoritaire.

Kamal Joumblatt crée le Parti socialiste progressiste (PSP) le , la Constitution du parti est votée le 1er mai 1949. Le PSP était un parti politique libanais, socialiste et séculier, opposé au caractère confessionnel de la politique libanaise.

Joumblatt réunit en mai 1951 à Beyrouth la première convention des partis arabes socialistes. La même année il est réélu pour la troisième fois député du mont Liban.

En août 1952, il a organisé une conférence à Deir-el-Qamar au nom du Front socialiste national. C'est sous les pressions de Joumblatt mais aussi celles d'Emile Boustany, Camille Chamoun, Pierre Eddé et Hamid Frangié (frère du futur président Soleiman Frangié) que le président Bechara El Khoury décide de démissionner le 19 septembre 1952. Le général Fouad Chéhab, chef de l'armée, recevra provisoirement le pouvoir en attendant de le remettre au nouveau président élu régulièrement : Camille Chamoun.

La révolte de 1958

En 1953, Joumblatt est réélu pour la quatrième fois député. Il fonde le Front socialiste populaire la même année. C'est par ce parti que les libanais s'opposent au président pro-occidental Camille Chamoun qui a suivi une politique étrangère pro-américaine et pro-britannique. Il a donné son accord à la création du Pacte de Bagdad, qui a été vu par les nationalistes arabes comme un outil pour les puissances occidentales pour contrôler les pays arabes du Moyen-Orient.

Après l'éclatement de la guerre de Suez, Joumblatt soutient Nasser et l'Égypte, tandis que Camille Chamoun et une partie de l'élite chrétienne maronite soutenait l'invasion du pays par Israël, la France et le Royaume-Uni. Certains disent que cette divergence politique va conduire à des violences confessionnelles au Liban.

En 1957, Joumblatt perd pour la première fois les élections législatives, battu par un membre éminent de la famille Hamadé, adversaire héréditaire des Joumblatt.

Deux ans plus tard, il prend la tête d'un soulèvement politique important contre le président Chamoun, soulèvement marqué par des combats de rue et des attaques contre les forces de l'ordre. Derrière des airs pacifiques, Joumblatt provoque la révolte.[réf. nécessaire]Les révoltés voulaient que le Liban fasse partie de la République arabe unie, récemment formé par l'Égypte de Nasser et la Syrie. Mais le président Chamoun invoque le « pacte Eisenhower » qui autorise les États-Unis à envoyer les marines. C'est Fouad Chéhab qui, profitant du calme relatif octroyé par l'intervention américaine, sera élu dans les règles président de la République. Il ramènera habilement, et dans le consensus, la paix dans le pays.

Unité de l'opposition

Joumblatt a présidé en 1960, la conférence des peuples afro-asiatiques, et a fondé la même année le Front de lutte nationale (FLN), un mouvement dont faisaient partie beaucoup de députés nationalistes. La même année, il est réélu député, et le FLN gagne onze sièges au sein du gouvernement libanais. Il devient ministre pour la deuxième fois, de 1960 à 1961, ministre de l'éducation nationale et ministre du travail à partir de 1961. De 1961 à 1964 il était ministre de l'intérieur.

Le 8 mai 1964, il est élu député pour la sixième fois. En 1965, il rejoint les nationalistes arabes et des politiciens progressistes pour créer le Front des personnalités nationalistes. En 1966, il a été nommé ministre du travail et des PTT, sous la présidence de Charles Hélou (maronite). Il a également représenté le Liban au congrès de solidarité afro-asiatique et a présidé en 1966 une délégation parlementaire en visite officielle en République populaire de Chine.

Pour des raisons idéologiques il a soutenu le combat des palestiniens contre Israël, mais il a également recueilli le soutien des palestiniens vivant dans des camps de réfugiés au Liban. La présence au Liban de centaines de milliers de réfugiés palestiniens a irrité beaucoup de partis chrétiens, mais Joumblatt a travaillé avec eux pour établir un noyau dur de l'opposition qui étaient réunis autour de slogans nationalistes arabes.

Exigeant un nouvel ordre libanais basé sur le sécularisme, le socialisme, l'arabisme et sur une abolition du système politique confessionnel, Joumblatt a pu réunir dans son mouvement des sunnites, des chiites, des druzes et des chrétiens de gauche dans un mouvement d'opposition encore embryonnaire.

Vers la guerre civile

Le , il est réélu député pour la septième fois. En 1970, il a de nouveau été nommé ministre de l'intérieur. Il a légalisé le Parti communiste libanais, et le Parti social nationaliste syrien. En 1972, l'Union soviétique lui remet le prix Lénine pour la paix. La même année, il est réélu pour la huitième fois député. L'année suivante, il a été élu à l'unanimité comme secrétaire-général du Front arabe, un mouvement qui supporte la révolution palestinienne.

Dans les années 1970, la communauté maronite est alors la principale bénéficiaire du système confessionnel libanais. Kamal et d'autres dirigeants musulmans se sentent sous-représentés, voire exclus par ce système. Les forces d'opposition demandent une meilleure représentation des autres communautés dans l'appareil gouvernemental tout en souhaitant un engagement libanais plus fort dans le monde arabe.

L'opposition, et leurs adversaires principalement chrétiens ont constitué des milices armées. Joumblatt lui-même avait organisé le PSP en une milice armée, il a fait de son parti, le mouvement le plus important du Mouvement national libanais. C'était une coalition de gauche exigeant l'abandon du confessionnalisme et des quotas. Le MNL a été rejoint par des palestiniens, et a tenu de bonne relation avec l'OLP d'Arafat.

La guerre civile

En 1975, au début de la guerre libanaise, Kamal Joumblatt est un des principaux membres d'une coalition de partis dite palestino-progressiste. En août 1975, il établit un programme politique pour mettre fin au confessionnalisme au Liban, tout en remettant en cause la légitimité du gouvernement libanais.

De 1975 à 1976, Joumblatt contrôle avec l'aide de l'OLP 70 % du Liban. Il s'oppose à l'intervention de la Syrie en 1976, alors alliée au camp maronite.

Assassinat

Le , Kamal Joumblatt est assassiné à cent mètres d'un point de contrôle syrien, vraisemblablement sur ordre de la Syrie. Les soupçons se portent principalement sur le Parti social nationaliste syrien et sur le Baath. Son fils Walid Joumblatt prend alors sa place. En 2005, Walid Joumblatt accuse les services secrets syriens d'avoir assassiné son père après près de trente années d'alliance contrainte avec eux.

En juin 2005, George Hawi, secrétaire-général du Parti communiste et compagnon de guerre de Walid Joumblatt, accuse sur Al Jazeera la Syrie et plus particulièrement Rifaat al-Assad, frère de Hafez el Assad, d'être à l'origine de l'assassinat de Kamal Joumblatt.

Liens externes