« Théodore Monod » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Monod}}
{{Voir homonymes|Monod}}


{{Infobox|charte=biologiste}}
{{Infobox
|charte=biologiste
|image=Theodore Monod - Adrar de Mauritanie - Oued Akerdil - Décembre 1998.jpg
|légende=Théodore Monod dans l'[[Adrar (Mauritanie)|Adrar]] (Mauritanie), décembre 1998.
}}


'''Théodore André Monod''', né le {{date de naissance-|9|avril|1902}} à [[Rouen]] et mort le {{date de décès-|22|novembre|2000}} à [[Versailles]], est un scientifique [[naturaliste]] [[biologiste]], [[Exploration|explorateur]], [[Érudition|érudit]] et [[Humanisme|humaniste]] [[France|français]]. Il est « le grand spécialiste français des [[désert]]s », « l'un des plus grands spécialistes du [[Sahara]] au {{s-|XX|e}} » et « bon nombre de ses {{unité|1200|publications}} sont considérées comme des œuvres de référence »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michael|nom1=Martin|préface=Michael Asher|titre=Les plus beaux déserts de la terre|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Chêne]]|année=2004|mois=10|jour=14|numéro d'édition=1|pages totales=372|passage=15 et 358|isbn=978-2-84277-576-6}}.</ref>.
'''Théodore André Monod''', né le {{date de naissance-|9|4|1902}} à [[Rouen]] et mort le {{date de décès-|22|11|2000}} à [[Versailles]], est un scientifique [[naturaliste]] [[biologiste]], [[Exploration|explorateur]], [[Érudition|érudit]] et [[Humanisme|humaniste]] [[France|français]]. Il est « le grand spécialiste français des [[désert]]s », « l'un des plus grands spécialistes du [[Sahara]] au {{s-|XX|e}} » et « bon nombre de ses {{unité|1200|publications}} sont considérées comme des œuvres de référence »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michael|nom1=Martin|préface=Michael Asher|titre=Les plus beaux déserts de la terre|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Chêne]]|année=2004|mois=10|jour=14|numéro d'édition=1|pages totales=372|passage=15 et 358|isbn=978-2-84277-576-6}}.</ref>.


Pour [[Jean Dorst]], Théodore Monod « a été bien plus qu'un savant naturaliste à la curiosité toujours en éveil. C'était un humaniste au vrai sens du terme, un penseur, un philosophe et un théologien. »<ref name="universalia">[[Jean Dorst]], « Théodore Monod 1902-2000 », ''Universalia 2001'', [[Encyclopædia Universalis]], 2001, {{p.|453-454}}.</ref>
Pour [[Jean Dorst]], Théodore Monod « a été bien plus qu'un savant naturaliste à la curiosité toujours en éveil. C'était un humaniste au vrai sens du terme, un penseur, un philosophe et un théologien<ref name="universalia">[[Jean Dorst]], « Théodore Monod 1902-2000 », ''Universalia 2001'', [[Encyclopædia Universalis]], 2001, {{p.|453-454}}.</ref>. »


== Biographie ==
== Biographie ==
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En 1907, sa famille s'installe [[rue du Cardinal-Lemoine]] à [[Paris]] lorsque son père est nommé pasteur de la paroisse de l’[[Temple protestant de l'Oratoire du Louvre|Oratoire du Louvre]]. Tout de suite, dès l'âge de 5 ans, ses parents qui habitent sur la [[Montagne Sainte-Geneviève|colline Sainte-Geneviève]] l'emmènent visiter la Ménagerie et le [[Jardin des Plantes (Paris)|Jardin des plantes]], faisant naître sa vocation de naturaliste<ref name="Libé"/>. Il réalise ses études secondaires à l'[[École alsacienne]].
En 1907, sa famille s'installe [[rue du Cardinal-Lemoine]] à [[Paris]] lorsque son père est nommé pasteur de la paroisse de l’[[Temple protestant de l'Oratoire du Louvre|Oratoire du Louvre]]. Tout de suite, dès l'âge de 5 ans, ses parents qui habitent sur la [[Montagne Sainte-Geneviève|colline Sainte-Geneviève]] l'emmènent visiter la Ménagerie et le [[Jardin des Plantes (Paris)|Jardin des plantes]], faisant naître sa vocation de naturaliste<ref name="Libé"/>. Il réalise ses études secondaires à l'[[École alsacienne]].


En 1918, à l'âge de 16 ans, il fonde une ''Société d'histoire naturelle'' qui édite un bulletin et a quatre adhérents dont [[André Gide]]. En 1920, étudiant à la [[Sorbonne]], il prépare sa licence-ès-sciences naturelles <ref>W. Monod, « Journal d’enfance » de Th. Monod, dimanche 20 juin 1920</ref>. Il est alors nommé naturaliste pour la croisière [[Océanographie|océanographique]] à bord du ''Mistral'' ; c'est à cette occasion qu'il croise [[Charles Bénard (navigateur)|Bénard le Pontois]] qui l'initie à l'[[archéologie]]. Il est titulaire en 1921 d'une licence de sciences naturelles qui à l'époque comportait trois certificats : [[géologie]], [[zoologie]], [[botanique]].
En 1918, à l'âge de 16 ans, il fonde une ''Société d'histoire naturelle'' qui édite un bulletin et a quatre adhérents dont [[André Gide]]. En 1920, étudiant à la [[Sorbonne]], il prépare sa licence-ès-sciences naturelles<ref>W. Monod, « Journal d’enfance » de Th. Monod, dimanche 20 juin 1920</ref>. Il est alors nommé naturaliste pour la croisière [[Océanographie|océanographique]] à bord du ''Mistral'' ; c'est à cette occasion qu'il croise [[Charles Bénard (navigateur)|Bénard le Pontois]] qui l'initie à l'[[archéologie]]. Il est titulaire en 1921 d'une licence de sciences naturelles qui à l'époque comportait trois certificats : [[géologie]], [[zoologie]], [[botanique]].


En 1922, à l'âge de 20 ans, il est assistant stagiaire au ''laboratoire des pêches et productions coloniales d'origine animale''<ref>Devenu en 1976 laboratoire d’ichtyologie générale et appliquée.</ref> au [[Muséum national d'histoire naturelle]]. C'est à ce titre qu'il effectue une mission d'étude océanographique et de [[biologie marine]] à Port-Étienne (aujourd'hui [[Nouadhibou]]) sur les côtes de [[Mauritanie]] (étude des [[Phoque moine|phoques moines]] dans la [[Cap Blanc (Ras Nouadhibou)|presqu'île du Cap Blanc]]).
En 1922, à l'âge de 20 ans, il est assistant stagiaire au ''laboratoire des pêches et productions coloniales d'origine animale''<ref>Devenu en 1976 laboratoire d’ichtyologie générale et appliquée.</ref> au [[Muséum national d'histoire naturelle]]. C'est à ce titre qu'il effectue une mission d'étude océanographique et de [[biologie marine]] à Port-Étienne (aujourd'hui [[Nouadhibou]]) sur les côtes de [[Mauritanie]] (étude des [[Phoque moine|phoques moines]] dans la [[Cap Blanc (Ras Nouadhibou)|presqu'île du Cap Blanc]]).


Sa première [[méharée]] lui donne la passion du désert, surtout du [[Sahara]] qu'il arpentera pendant plus de soixante ans, à dos de [[dromadaire]], ou à pied, à la recherche notamment d'une [[météorite]] mythique. Ce faisant, il découvrira de nombreux sites [[néolithique]]s et révélera des espèces végétales dont certaines portent son nom<ref name="Taquet">Théodore Monod par [[Philippe Taquet]], ''Hommage lors de la célébration des 90 ans de l’Académie des sciences d’outre-mer en 2012'', sur [[Canal Académie]], 7 octobre 2012</ref>.
Sa première [[méharée]] lui donne la passion du désert, surtout du [[Sahara]] qu'il arpentera pendant plus de soixante ans, à dos de [[dromadaire]], ou à pied, à la recherche notamment d'une [[météorite]] mythique. Ce faisant, il découvrira de nombreux sites [[néolithique]]s et révélera des espèces végétales dont certaines portent son nom<ref name="Taquet">Théodore Monod par [[Philippe Taquet]], ''Hommage lors de la célébration des 90 ans de l’Académie des sciences d’outre-mer en 2012'', sur [[Canal Académie]], 7 octobre 2012</ref>.
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En 1948, il effectue avec [[Auguste Piccard]], au large de [[Dakar]], la première plongée en [[bathyscaphe]], FNRS II. Celle-ci, expérimentale, atteindra la profondeur de 25 mètres<ref>Cette expérience est racontée dans ''Bathyfolages'', Julliard, 1954.</ref>. La plongée suivante sera plus probante mais se fera sans Théodore Monod.
En 1948, il effectue avec [[Auguste Piccard]], au large de [[Dakar]], la première plongée en [[bathyscaphe]], FNRS II. Celle-ci, expérimentale, atteindra la profondeur de 25 mètres<ref>Cette expérience est racontée dans ''Bathyfolages'', Julliard, 1954.</ref>. La plongée suivante sera plus probante mais se fera sans Théodore Monod.


De 1946 à 1973,il est professeur au [[Muséum national d'histoire naturelle]], membre de l'[[Académie des sciences d'outre-mer]] en 1949, de l'[[Académie de marine]] en 1957, et de l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]] en 1963.
De 1946 à 1973, il est professeur au [[Muséum national d'histoire naturelle]], membre de l'[[Académie des sciences d'outre-mer]] en 1949, de l'[[Académie de marine]] en 1957, et de l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]] en 1963.


=== Curiosité pour le monde ===
=== Curiosité pour le monde ===
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En 1930, il épouse Olga Pickova (née le 12 janvier 1900 et décédée le 26 juillet 1980), une jeune [[judaïsme|juive]] d’origine [[République tchèque|tchèque]], avec qui il aura trois enfants : Cyrille, Béatrice, Ambroise.
En 1930, il épouse Olga Pickova (née le 12 janvier 1900 et décédée le 26 juillet 1980), une jeune [[judaïsme|juive]] d’origine [[République tchèque|tchèque]], avec qui il aura trois enfants : Cyrille, Béatrice, Ambroise.


En 1934, il part pour [[Chinguetti]] à la recherche d’une [[Chinguetti#Le mystère de la météorite de Chinguetti|mystérieuse météorite]] (qui sera également une des quêtes de la fin de sa vie). Il part aussi pour explorer le [[Tanezrouft]], une zone encore inconnue du [[Sahara]]. En 1938, il s’installe avec sa famille à [[Dakar]], où il est mobilisé en 1939 au [[Tchad]]. De retour à Dakar, il milite contre la [[collaboration en France|collaboration de Vichy]] et le [[racisme]] [[nazisme|national-socialiste]] au travers de chroniques radiophoniques, d'octobre 1940 à octobre 1941. Ces chroniques à ''[[Radio-Dakar]]'' ont été rassemblées en 1942 dans un recueil intitulé « ''L'Hippopotame et le Philosophe'' ». Il y défend des positions fermement antiracistes, pacifistes et écologistes, qui seront censurées par le [[gouvernement de Vichy]]. Il anime un groupe lié à la [[France libre]] et accueille [[Charles de Gaulle|De Gaulle]] en 1944. Mais son père, resté en France, meurt à la même époque et toute la famille de sa femme est déportée : il n’y aura aucun survivant.
En 1934, il part pour [[Chinguetti]] à la recherche d’une [[Chinguetti#Le mystère de la météorite de Chinguetti|mystérieuse météorite]] (qui sera également une des quêtes de la fin de sa vie). Il part aussi pour explorer le [[Tanezrouft]], une zone encore inconnue du [[Sahara]]. En 1938, il s’installe avec sa famille à [[Dakar]], où il est mobilisé en 1939 au [[Tchad]]. De retour à Dakar, il milite contre la [[collaboration en France|collaboration de Vichy]] et le [[racisme]] [[nazisme|national-socialiste]] au travers de chroniques radiophoniques, d'octobre 1940 à octobre 1941. Ces chroniques à ''[[Radio-Dakar]]'' ont été rassemblées en 1942 dans un recueil intitulé ''L'Hippopotame et le Philosophe''. Il y défend des positions fermement antiracistes, pacifistes et écologistes, qui seront censurées par le [[gouvernement de Vichy]]. Il anime un groupe lié à la [[France libre]] et accueille [[Charles de Gaulle|De Gaulle]] en 1944. Mais son père, resté en France, meurt à la même époque et toute la famille de sa femme est déportée : il n’y aura aucun survivant.


[[Fichier:ThéodoreMonod1967.jpg|vignette|Théodore Monod discutant avec des archéologues dans le [[Sahara|désert du Sahara]] ([[Mauritanie]], [[1967]]).]]
[[Fichier:ThéodoreMonod1967.jpg|vignette|Théodore Monod discutant avec des archéologues dans le [[Sahara|désert du Sahara]] ([[Mauritanie]], [[1967]]).]]
Se contentant de peu pour survivre et doté d’une endurance exceptionnelle, doué aussi d'une inextinguible curiosité, Théodore Monod a mené plusieurs grandes missions d'exploration dans des régions du Sahara encore peu connues et il apparaît comme l'un des grands explorateurs du Sahara au {{s-|XX|e}}. Après sa première expérience saharienne, une méharée entre [[Nouadhibou|Port-Étienne]] (Nouadhibou) et [[Saint-Louis du Sénégal|Saint-Louis]] en 1923, il est attaché comme [[naturaliste]] à la mission Augiéras-Draper entre [[Tamanrasset]] et [[Tombouctou]] en 1927-28. Il part ensuite faire son service militaire dans l'Adrar Ahnet en 1929 comme saharien de {{2e|classe}} dans la compagnie du Tidikelt-Hoggar. Ce séjour dans l'Adrar Ahnet, au cours duquel Monod multiplie les observations géologiques et préhistoriques, donnera lieu à deux publications scientifiques au retour<ref>''L'Adrar Ahnet : contribution à l'étude physique d'un district saharien'' (1931) ; ''L'Adrar Ahnet : contribution à l'étude archéologique d'un district saharien'' (1932).</ref>. De mars 1934 à juin 1935, il organise une expédition de grande envergure dans tout l'ouest saharien au cours de laquelle il visite pour la première fois le [[Structure de Richat|Guelb er Richat]] dans le massif de l'Adrar de Mauritanie (7 juillet 1934)<ref>Le ''fac simile'' de la page manuscrite du carnet de voyage de Théodore Monod en date du 7 juillet 1934, relatant sa première traversée du [[Structure de Richat|Guelb er Richat]], a été publié dans : Bruno Lecoquierre, ''Parcourir la Terre'', L'Harmattan, 2008 ({{p.|113}}). Le fac simile de la page du carnet en date du 21 septembre 1934 (Tichit) a été publié dans : Bruno Lecoquierre, {{citation|Le Sahara, un désert mondialisé}}, in ''La documentation photographique'' {{n°|8106}}, juillet-août 2015.</ref>. Il est le premier à explorer cette extraordinaire formation topographique où il reviendra sans cesse tout au long de sa carrière saharienne<ref>Bruno Lecoquierre, {{citation|Théodore Monod le saharien}}, in ''Visions cartographiques'' (les blogs du Diplo), 28 octobre 2010.</ref> (il publiera une monographie sur cette formation avec Charles Pomerol en 1973).
Se contentant de peu pour survivre et doté d’une endurance exceptionnelle, doué aussi d'une inextinguible curiosité, Théodore Monod a mené plusieurs grandes missions d'exploration dans des régions du Sahara encore peu connues et il apparaît comme l'un des grands explorateurs du Sahara au {{s-|XX|e}}. Après sa première expérience saharienne, une méharée entre [[Nouadhibou|Port-Étienne]] (Nouadhibou) et [[Saint-Louis du Sénégal|Saint-Louis]] en 1923, il est attaché comme [[naturaliste]] à la mission Augiéras-Draper entre [[Tamanrasset]] et [[Tombouctou]] en 1927-28. Il part ensuite faire son service militaire dans l'Adrar Ahnet en 1929 comme saharien de {{2e|classe}} dans la compagnie du Tidikelt-Hoggar. Ce séjour dans l'Adrar Ahnet, au cours duquel Monod multiplie les observations géologiques et préhistoriques, donnera lieu à deux publications scientifiques au retour<ref>''L'Adrar Ahnet : contribution à l'étude physique d'un district saharien'' (1931) ; ''L'Adrar Ahnet : contribution à l'étude archéologique d'un district saharien'' (1932).</ref>. De mars 1934 à juin 1935, il organise une expédition de grande envergure dans tout l'ouest saharien au cours de laquelle il visite pour la première fois le [[Structure de Richat|Guelb er Richat]] dans le massif de l'Adrar de Mauritanie (7 juillet 1934)<ref>Le ''fac simile'' de la page manuscrite du carnet de voyage de Théodore Monod en date du 7 juillet 1934, relatant sa première traversée du [[Structure de Richat|Guelb er Richat]], a été publié dans : Bruno Lecoquierre, ''Parcourir la Terre'', L'Harmattan, 2008 ({{p.|113}}). Le fac simile de la page du carnet en date du 21 septembre 1934 (Tichit) a été publié dans : Bruno Lecoquierre, {{citation|Le Sahara, un désert mondialisé}}, in ''La documentation photographique'' {{n°|8106}}, juillet-août 2015.</ref>. Il est le premier à explorer cette extraordinaire formation topographique où il reviendra sans cesse tout au long de sa carrière saharienne<ref>Bruno Lecoquierre, {{citation|Théodore Monod le saharien}}, in ''Visions cartographiques'' (les blogs du Diplo), 28 octobre 2010.</ref> (il publiera une monographie sur cette formation avec Charles Pomerol en 1973).


Après cette très longue expédition, il revient au Sahara pour une nouvelle exploration : la traversée, par deux fois, du Tanezrouft avec le lieutenant Brandstetter (1936). Dans ''Méharées'' (1937), il écrit à propos du Tanezrouft qu'il fallait « aller voir ce qu'il y a dedans, et s'il n'y a rien, aller voir qu'il n'y a rien, de façon à en être sûr ». Au début de la guerre, il passe dix mois dans le [[Tibesti]] pour une mission de renseignement (1939-1940). Entre 1953 et 1964, il organise six expéditions au long cours dans la Majabat al Koubra, immense espace couvert de sable entre la Mauritanie et le Mali, grand comme la moitié de la France et où, écrit-il, « personne n'est venu depuis le Néolithique ». Ce sont à chaque fois des expéditions légères (deux chameliers, cinq chameaux) pour des traversées terriblement éprouvantes de plusieurs centaines de kilomètres sans points d'eau. La fin des années 1960 et les années 1970 et 1980 seront consacrées à de multiples voyages, parfois hors du Sahara ([[Iran]] et [[Yémen]] par exemple). À partir de 1980, ce sera le temps du désert Libyque (onze missions) où il s'intéresse à la question du [[verre libyque]]<ref>À propos du désert Libyque : Théodore Monod et Edmond Diemer, ''Zerzura, l'oasis légendaire du désert libyque'', Éditions vents de sable, 2000.</ref>. À l’âge de 91 ans, il eut l’idée de repartir une dernière fois dans la Majabat al Koubra pour une méharée qui se déroula en décembre 1993 et janvier 1994  : ''« Vu de l’extérieur, il ne paraissait pas extrêmement raisonnable, dirons-nous, qu’un voyage de ce type soit entrepris par un vieillard de quatre-vingt-onze ans et qui voit mal. Le dernier point est secondaire puisque les pieds sont encore valides mais ces pieds marchent de façon un peu ralentie »''<ref>Théodore Monod, ''Majâbat al-Koubrâ'', Actes sud-Terres d'aventure, 1996.</ref>''.'' Cette expédition se termina le 9 janvier 1994 à Ouadane et ce jour-là, Théodore Monod descendit pour la dernière fois de chameau. Le dernier de ses cent vingt-quatre voyages aura lieu en décembre 1998, pendant quinze jours, dans son {{citation|diocèse}} de l'Adrar de Mauritanie (Guelb er Richat et El Beyyed)<ref>La liste complète des voyages a été publiée dans : Bruno Lecoquierre, {{citation|Théodore Monod, étonnant voyageur}}, in ''La Géographie'', mars 2002, {{n°|1504}}. Il s'agit des voyages de plus d'une semaine (non compris les missions océaniques de début de carrière et les déplacements en France pendant la période IFAN, de 1938 à 1965).</ref>. Il était alors âgé de 96 ans (voir la photographie en haut de page, prise lors de ce voyage dans l'oued Akerdil, en bordure du Guelb er Richat. Source : Bruno Lecoquierre).
Après cette très longue expédition, il revient au Sahara pour une nouvelle exploration : la traversée, par deux fois, du Tanezrouft avec le lieutenant Brandstetter (1936). Dans ''Méharées'' (1937), il écrit à propos du Tanezrouft qu'il fallait « aller voir ce qu'il y a dedans, et s'il n'y a rien, aller voir qu'il n'y a rien, de façon à en être sûr ». Au début de la guerre, il passe dix mois dans le [[Tibesti]] pour une mission de renseignement (1939-1940). Entre 1953 et 1964, il organise six expéditions au long cours dans la Majabat al Koubra, immense espace couvert de sable entre la Mauritanie et le Mali, grand comme la moitié de la France et où, écrit-il, « personne n'est venu depuis le Néolithique ». Ce sont à chaque fois des expéditions légères (deux chameliers, cinq chameaux) pour des traversées terriblement éprouvantes de plusieurs centaines de kilomètres sans points d'eau. La fin des années 1960 et les années 1970 et 1980 seront consacrées à de multiples voyages, parfois hors du Sahara ([[Iran]] et [[Yémen]] par exemple). À partir de 1980, ce sera le temps du désert Libyque (onze missions) où il s'intéresse à la question du [[verre libyque]]<ref>À propos du désert Libyque : Théodore Monod et Edmond Diemer, ''Zerzura, l'oasis légendaire du désert libyque'', Éditions vents de sable, 2000.</ref>.
À l’âge de 91 ans, il eut l’idée de repartir une dernière fois dans la Majabat al Koubra pour une méharée qui se déroula en décembre 1993 et janvier 1994 : « Vu de l’extérieur, il ne paraissait pas extrêmement raisonnable, dirons-nous, qu’un voyage de ce type soit entrepris par un vieillard de quatre-vingt-onze ans et qui voit mal. Le dernier point est secondaire puisque les pieds sont encore valides mais ces pieds marchent de façon un peu ralentie<ref>Théodore Monod, ''Majâbat al-Koubrâ'', Actes sud-Terres d'aventure, 1996.</ref>. » Cette expédition se termina le 9 janvier 1994 à Ouadane et ce jour-là, Théodore Monod descendit pour la dernière fois de chameau. Le dernier de ses cent vingt-quatre voyages aura lieu en décembre 1998, pendant quinze jours, dans son {{citation|diocèse}} de l'Adrar de Mauritanie (Guelb er Richat et El Beyyed)<ref>La liste complète des voyages a été publiée dans : Bruno Lecoquierre, {{citation|Théodore Monod, étonnant voyageur}}, in ''La Géographie'', mars 2002, {{n°|1504}}. Il s'agit des voyages de plus d'une semaine (non compris les missions océaniques de début de carrière et les déplacements en France pendant la période IFAN, de 1938 à 1965).</ref>. Il était alors âgé de 96 ans (voir la photographie en haut de page, prise lors de ce voyage dans l'oued Akerdil, en bordure du Guelb er Richat. Source : Bruno Lecoquierre).


Toute cette époque est aussi marquée par l’amitié qui le lie à [[Louis Massignon]], grand [[Orientalisme|orientaliste]] et humaniste, disciple de [[Mohandas Karamchand Gandhi|Gandhi]] pour la [[non-violence]], qui nouera un dialogue riche et fructueux avec Monod. Une autre grande amitié de Monod fut celle avec l'écrivain [[mali]]en [[Amadou Hampâté Bâ]], disciple de Tierno Bokar dans la confrérie de la Tidjaniya à Bandiagara, qu'il fera entrer à l'IFAN en 1942. Théodore Monod entretiendra aussi une relation épistolaire suivie, après la guerre, avec le [[paléontologue]] [[jésuite]] [[Pierre Teilhard de Chardin]], tout particulièrement sur la question de la relation entre la foi et la science.
Toute cette époque est aussi marquée par l’amitié qui le lie à [[Louis Massignon]], grand [[Orientalisme|orientaliste]] et humaniste, disciple de [[Mohandas Karamchand Gandhi|Gandhi]] pour la [[non-violence]], qui nouera un dialogue riche et fructueux avec Monod. Une autre grande amitié de Monod fut celle avec l'écrivain [[mali]]en [[Amadou Hampâté Bâ]], disciple de Tierno Bokar dans la confrérie de la Tidjaniya à Bandiagara, qu'il fera entrer à l'IFAN en 1942. Théodore Monod entretiendra aussi une relation épistolaire suivie, après la guerre, avec le [[paléontologue]] [[jésuite]] [[Pierre Teilhard de Chardin]], tout particulièrement sur la question de la relation entre la foi et la science.
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Il a consacré la fin de sa vie à mettre en accord sa foi chrétienne et son combat humaniste pour la dignité humaine. Comme l’écrit [[Roger Cans]] : {{Citation|On le voyait marcher au premier rang des manifestants qui protestaient contre la bombe atomique, l'apartheid, l'exclusion. Il militait contre tout ce qui, selon lui, menace ou dégrade l'homme : la guerre, la corrida, la chasse, l'alcool, le tabac, la violence faite aux humbles. Son credo : le respect de la vie sous toutes ses formes.}}
Il a consacré la fin de sa vie à mettre en accord sa foi chrétienne et son combat humaniste pour la dignité humaine. Comme l’écrit [[Roger Cans]] : {{Citation|On le voyait marcher au premier rang des manifestants qui protestaient contre la bombe atomique, l'apartheid, l'exclusion. Il militait contre tout ce qui, selon lui, menace ou dégrade l'homme : la guerre, la corrida, la chasse, l'alcool, le tabac, la violence faite aux humbles. Son credo : le respect de la vie sous toutes ses formes.}}


Il tenait cette passion pour le respect de la vie (qui donnera le titre d'un livre d'entretien paru en 1999 : ''Révérence à la vie)'' des échanges épistolaires qu'il avait entretenus avec [[Albert Schweitzer]] et de l'admiration qu'il portait à l'homme de Lambaréné<ref>Lire à ce propos le chapitre XXXVIII du livre ''L'Hippopotame et le Philosophe'', daté de 1943, dans lequel il est question d'Albert Schweitzer. Le titre de l'ouvrage est d'ailleurs le même que celui de ce chapitre.</ref>. Théodore Monod fut aussi le président du comité scientifique ''ProAnima'', qui milite pour une science avec conscience, contre l'expérimentation animale. Il restera à ce poste jusqu'à sa disparition.
Il tenait cette passion pour le respect de la vie (qui donnera le titre d'un livre d'entretien paru en 1999 : ''Révérence à la vie)'' des échanges épistolaires qu'il avait entretenus avec [[Albert Schweitzer]] et de l'admiration qu'il portait à l'homme de Lambaréné<ref>Lire à ce propos le chapitre XXXVIII du livre ''L'Hippopotame et le Philosophe'', daté de 1943, dans lequel il est question d'Albert Schweitzer. Le titre de l'ouvrage est d'ailleurs le même que celui de ce chapitre.</ref>. Théodore Monod fut aussi le président du comité scientifique ''Pro Anima'', qui milite pour une science avec conscience, contre l'expérimentation animale. Il restera à ce poste jusqu'à sa disparition.


=== Humaniste engagé ===
=== Humaniste engagé ===
Théodore Monod était [[Protestantisme libéral|protestant du courant libéral]], [[Unitarisme (théologie)|unitarien]] et paroissien de l'[[Oratoire du Louvre]]. Il s'est également reconnu dans l'[[anarchisme chrétien]]<ref>Théodore Monod, ''Terre et ciel'', Actes Sud, coll. « Babel », 1997, {{p.|293}}.</ref>. Naturaliste de formation mais aussi de conviction, Théodore Monod était un [[écologisme|écologiste]] avant la lettre.
Théodore Monod était [[Protestantisme libéral|protestant du courant libéral]], [[Unitarisme (théologie)|unitarien]] et paroissien de l'[[Oratoire du Louvre]]. Il s'est également reconnu dans l'[[anarchisme chrétien]]<ref>Théodore Monod, ''Terre et ciel'', Actes Sud, coll. « Babel », 1997, {{p.|293}}.</ref>. Naturaliste de formation mais aussi de conviction, Théodore Monod était un [[écologisme|écologiste]] avant la lettre.


Il ne dissocia pas pour autant l'humain de ses préoccupations et le plaça même au cœur de ses pensées et de ses actions. Dans la seconde moitié du {{s-|XX|e}}, il prit part aux mouvements antinucléaire, antimilitariste, [[Non-violence|non violent]], de défense des [[Droits de l'homme]], de l'[[animal]] (c'était un [[Végétarisme|végétarien]]<ref>''Végétariens, Raisons et sentiments'', d'[[André Méry]], dont il a écrit la préface.</ref> engagé contre la [[corrida]], la chasse<ref>Il a été président de la [[Ligue ROC]] de 1982 à 2000.</ref>, la [[vivisection]], etc.) et de la vie, en manifestant toujours une exigence, forgée par une grande noblesse de cœur.
Il ne dissocia pas pour autant l'humain de ses préoccupations et le plaça même au cœur de ses pensées et de ses actions. Dans la seconde moitié du {{s-|XX|e}}, il prit part aux mouvements antinucléaire, antimilitariste, [[Non-violence|non violent]], de défense des [[Droits de l'homme]], de l'[[animal]] (c'était un [[Végétarisme|végétarien]]<ref>''Végétariens, Raisons et sentiments'', d'[[André Méry]], dont il a écrit la préface.</ref> engagé contre la [[corrida]], la chasse<ref>Il a été président de la [[Ligue ROC]] de 1982 à 2000.</ref>, la [[vivisection]]{{Etc.}}) et de la vie, en manifestant toujours une exigence, forgée par une grande noblesse de cœur.


Il milite pour une [[citoyenneté mondiale]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Michel Auvray|titre=Histoire des Citoyens du Monde|sous-titre=Un idéal en action de 1945 à nos jours|éditeur=Auzas Éditeurs Imago|date=février 2020|pages totales=432|passage=264|isbn=}}</ref>.
Il milite pour une [[citoyenneté mondiale]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Michel Auvray|titre=Histoire des Citoyens du Monde|sous-titre=Un idéal en action de 1945 à nos jours|éditeur=Auzas Éditeurs Imago|date=février 2020|pages totales=432|passage=264|isbn=}}</ref>.


En 1960 il signe le [[Manifeste des 121]] pour soutenir les insoumis durant la guerre d'Algérie<ref>{{Lien web|langue=français|titre=Théodore Monod, signataire du "Manifeste des 121"|url=http://www.fabriquedesens.net/Theodore-Monod-signataire-du|site=fabriquedesens.net|date=|consulté le=16 novembre 2018}}</ref> ; il dit alors : {{citation|Bien que fonctionnaire, je persiste à tort ou à raison, à me considérer comme un homme libre, d'ailleurs si j'ai vendu à l'État une part de mon activité cérébrale, je ne lui ai livré ni mon cœur, ni mon âme… Et c'est en réalité rendre service à César lui-même que de savoir parfois, le regardant droit dans les yeux, lui dire non. Cela peut l'amener à réfléchir car César aussi a une âme.}}<ref name="Pelt" />
En 1960 il signe le [[Manifeste des 121]] pour soutenir les insoumis durant la guerre d'Algérie<ref>{{Lien web|langue=français|titre=Théodore Monod, signataire du "Manifeste des 121"|url=http://www.fabriquedesens.net/Theodore-Monod-signataire-du|site=fabriquedesens.net|date=|consulté le=16 novembre 2018}}</ref> ; il dit alors : {{citation|Bien que fonctionnaire, je persiste à tort ou à raison, à me considérer comme un homme libre, d'ailleurs si j'ai vendu à l'État une part de mon activité cérébrale, je ne lui ai livré ni mon cœur, ni mon âme… Et c'est en réalité rendre service à César lui-même que de savoir parfois, le regardant droit dans les yeux, lui dire non. Cela peut l'amener à réfléchir car César aussi a une âme<ref name="Pelt" />.}}


Des années 1960, avec le [[Mouvement contre l'armement atomique]]<ref>{{Article|langue=français|auteur1=|titre=Les " marcheurs de la paix " se sont rendus de Bessancourt a Suresnes|périodique=Le Monde|date=27 avril 1965|issn=|lire en ligne=|pages=}}</ref>, jusqu'à son très grand âge, Théodore Monod milite contre la [[force de frappe nucléaire]].
Des années 1960, avec le [[Mouvement contre l'armement atomique]]<ref>{{Article|langue=français|auteur1=|titre=Les " marcheurs de la paix " se sont rendus de Bessancourt a Suresnes|périodique=Le Monde|date=27 avril 1965|lire en ligne=|pages=}}</ref>, jusqu'à son très grand âge, Théodore Monod milite contre la [[force de frappe nucléaire]].
[[Fichier:Groupe d'action et de résistance à la militarisation.jpg|vignette|Maître [[Jean-Jacques de Felice]], Théodore Monod, le pasteur [[René Cruse]] et Yvon Montigné, le {{date|19 juin 1971}}, en tête de la marche du [[Groupe d'action et de résistance à la militarisation]] (GARM), de [[Lyon]] au [[Base aérienne 942 Lyon-Mont Verdun|Mont-Verdun]], contre la force de frappe nucléaire ]]
[[Fichier:Groupe d'action et de résistance à la militarisation.jpg|vignette|Maître [[Jean-Jacques de Felice]], Théodore Monod, le pasteur [[René Cruse]] et Yvon Montigné, le {{date|19 juin 1971}}, en tête de la marche du [[Groupe d'action et de résistance à la militarisation]] (GARM), de [[Lyon]] au [[Base aérienne 942 Lyon-Mont Verdun|Mont-Verdun]], contre la force de frappe nucléaire ]]
Théodore Monod, avec [[René Dumont]], [[Bernard Clavel]], [[Lanza del Vasto]], [[Jean Rostand]] et des dizaines de personnes, signe en février 1968 une lettre de soutien à ceux qui renvoient leurs livrets militaires pour protester contre la force de frappe nucléaire<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Balmet|auteur2=Patrice Bouveret|auteur3=Guy Dechesne|auteur4=Jean-Michel Lacroûte|auteur5=François Ménétrier|auteur6=Mimmo Pucciarelli|titre=Résister à la militarisation|sous-titre=Le Groupe d'action et de résistance à la militarisation, Lyon 1967-1984|lieu=Lyon|éditeur=Atelier de création libertaire|année=2019|pages totales=324|passage=25|isbn=978-2-35104-121-5}}</ref>. Il soutient le [[Groupe d'action et de résistance à la militarisation|Groupe d’action et de résistance à la militarisation]] (Garm), initiateur de ce document<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Christian Delorme]]|titre=L'Histoire de la non-violence à Lyon|éditeur=Mémoire active|date=30 juillet 2020|pages totales=60|isbn=|titre chapitre=Le Groupe d'action et de résistance à la militarisation (GARM)}}</ref>. En particulier, en tête de la Marche de la paix<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Jean-Marc Théolleyre|titre=Fête de la paix face au Mont Verdun|périodique=Le Monde|date=22 juin 1971|issn=|lire en ligne=|pages=}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Jean-Jacques de Felice |titre=Un aventurier de la non-violence |périodique=Autres Temps |titre volume=Théodore Monod : un homme curieux |numéro=70 |année=2001 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/chris_0753-2776_2001_num_70_1_2277 |pages=50-52 }}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Balmet|auteur2=Patrice Bouveret|auteur3=Guy Dechesne|auteur4=Jean-Michel Lacroûte|auteur5=François Ménétrier|auteur6=Mimmo Pucciarelli|titre=Résister à la militarisation|sous-titre=Le Groupe d'action et de résistance à la militarisation, Lyon 1967-1984|lieu=Lyon|éditeur=Atelier de création libertaire|année=2019|pages totales=324|passage=60-62|isbn=978-2-35104-121-5}}</ref> organisée le 19 juin 1971 par le Garm, il défile, avec des milliers de personnes, de Lyon au poste de commandement de la [[Force de dissuasion nucléaire française|force de frappe nucléaire]] du [[Mont Verdun]].
Théodore Monod, avec [[René Dumont]], [[Bernard Clavel]], [[Lanza del Vasto]], [[Jean Rostand]] et des dizaines de personnes, signe en février 1968 une lettre de soutien à ceux qui renvoient leurs livrets militaires pour protester contre la force de frappe nucléaire<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Balmet|auteur2=Patrice Bouveret|auteur3=Guy Dechesne|auteur4=Jean-Michel Lacroûte|auteur5=François Ménétrier|auteur6=Mimmo Pucciarelli|titre=Résister à la militarisation|sous-titre=Le Groupe d'action et de résistance à la militarisation, Lyon 1967-1984|lieu=Lyon|éditeur=Atelier de création libertaire|année=2019|pages totales=324|passage=25|isbn=978-2-35104-121-5}}</ref>. Il soutient le [[Groupe d'action et de résistance à la militarisation|Groupe d’action et de résistance à la militarisation]] (Garm), initiateur de ce document<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Christian Delorme]]|titre=L'Histoire de la non-violence à Lyon|éditeur=Mémoire active|date=30 juillet 2020|pages totales=60|isbn=|titre chapitre=Le Groupe d'action et de résistance à la militarisation (GARM)}}</ref>. En particulier, en tête de la Marche de la paix<ref>{{Article|langue=français|auteur1=[[Jean-Marc Théolleyre]]|titre=Fête de la paix face au Mont Verdun|périodique=Le Monde|date=22 juin 1971|lire en ligne=|pages=}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Jean-Jacques de Felice |titre=Un aventurier de la non-violence |périodique=Autres Temps |titre volume=Théodore Monod : un homme curieux |numéro=70 |année=2001 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/chris_0753-2776_2001_num_70_1_2277 |pages=50-52 }}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Balmet|auteur2=Patrice Bouveret|auteur3=Guy Dechesne|auteur4=Jean-Michel Lacroûte|auteur5=François Ménétrier|auteur6=Mimmo Pucciarelli|titre=Résister à la militarisation|sous-titre=Le Groupe d'action et de résistance à la militarisation, Lyon 1967-1984|lieu=Lyon|éditeur=Atelier de création libertaire|année=2019|pages totales=324|passage=60-62|isbn=978-2-35104-121-5}}</ref> organisée le 19 juin 1971 par le Garm, il défile, avec des milliers de personnes, de Lyon au poste de commandement de la [[Force de dissuasion nucléaire française|force de frappe nucléaire]] du [[Mont Verdun]].


Il prend la tête en 1970 d'un ''Comité international de défense d'[[Ernest Ouandié]]'' lors du procès de celui-ci. Le révolutionnaire camerounais sera exécuté sur ordre du régime<ref>{{Ouvrage|auteur1=Thomas Deltombe|auteur2=Manuel Domergue|auteur3=Jacob Tatsita|titre=Kamerun !|éditeur=[[La Découverte]]|année=2019|isbn=}}</ref>.
Il prend la tête en 1970 d'un ''Comité international de défense d'[[Ernest Ouandié]]'' lors du procès de celui-ci. Le révolutionnaire camerounais sera exécuté sur ordre du régime<ref>{{Ouvrage|auteur1=Thomas Deltombe|auteur2=Manuel Domergue|auteur3=Jacob Tatsita|titre=Kamerun !|éditeur=[[La Découverte]]|année=2019|isbn=}}</ref>.


En décembre 1981, il participe à la création du [[Comité pour le désarmement nucléaire en Europe]] (CODENE)<ref>{{Article|langue=français|auteur1=|titre=Création d'un Comité pour le désarmement nucléaire|périodique=Le Monde|date=30 décembre 1981|issn=|lire en ligne=|pages=}}</ref>.
En 1981, il est co-solidaire de la publication ''Avis de recherche'' consacrée au soutien des appelés insoumis au service militaire<ref>{{Article|langue=fr|titre=Générique|périodique=Avis de recherche|numéro=29|pages=2|date=15 janvier 1981}}</ref>.

En {{Date-|décembre 1981}}, il participe à la création du [[Comité pour le désarmement nucléaire en Europe]] (CODENE)<ref>{{Article|langue=français|auteur1=|titre=Création d'un Comité pour le désarmement nucléaire|périodique=Le Monde|date=30 décembre 1981|lire en ligne=|pages=}}</ref>.


De 1916 à 2000, il a publié {{nb|1881 volumes}}, synthèses, articles, mémoires, dont près de 700 consacrés aux [[sciences de la nature]]<ref name="Taquet" /> et il a récolté {{nb|20671 échantillons}} au cours de ses voyages<ref>Le dernier échantillon récolté est une plante qui a été prélevée dans l'oasis de Terjit, dans l'Adrar de Mauritanie, le 19 décembre 1998. Cet échantillon est numéroté 20273 dans le dernier cahier de récolte de Théodore Monod, mais, en raison de deux erreurs de numérotation lors de voyages précédents (Éthiopie 1967 et Iran 1969-70), il devrait en réalité porter le {{n°|20671}} (B. Lecoquierre, ''La Géographie'', 2000).</ref>.
De 1916 à 2000, il a publié {{nb|1881 volumes}}, synthèses, articles, mémoires, dont près de 700 consacrés aux [[sciences de la nature]]<ref name="Taquet" /> et il a récolté {{nb|20671 échantillons}} au cours de ses voyages<ref>Le dernier échantillon récolté est une plante qui a été prélevée dans l'oasis de Terjit, dans l'Adrar de Mauritanie, le 19 décembre 1998. Cet échantillon est numéroté 20273 dans le dernier cahier de récolte de Théodore Monod, mais, en raison de deux erreurs de numérotation lors de voyages précédents (Éthiopie 1967 et Iran 1969-70), il devrait en réalité porter le {{n°|20671}} (B. Lecoquierre, ''La Géographie'', 2000).</ref>.
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== Liens familiaux ==
== Liens familiaux ==
Frère du graphiste et typographe [[Maximilien Vox]], oncle de l'[[anglistique|angliciste]] [[Sylvère Monod]] et de l'universitaire et personnalité du monde du théâtre [[Richard Monod]], Théodore Monod a des liens de parenté avec [[Jacques Monod]] (1910-1976), [[biologiste]] et [[chimiste]], le musicien [[Jacques-Louis Monod]] (1927-2020), [[Jérôme Monod]] (1930-2016), [[homme politique]], et [[Jean-Luc Godard]] (né en [[1930]]), [[réalisateur]] de cinéma, liens qui sont retracés et schématisés dans l'article [[descendance de Jean Monod (1765-1836)]]. Il est l'arrière-grand-oncle de la [[ski]]euse [[Raphaëlle Monod]]. Il est le grand-oncle de [[Clara Dupont-Monod]].
D'une famille protestante renommée, il est le fils du pasteur [[Wilfred Monod]], le frère du graphiste et typographe [[Maximilien Vox]], l'oncle de l'[[anglistique|angliciste]] [[Sylvère Monod]] et de l'universitaire et personnalité du monde du théâtre [[Richard Monod]]. Théodore Monod a des liens de parenté avec [[Jacques Monod]] (1910-1976), [[biologiste]] et [[chimiste]], le musicien [[Jacques-Louis Monod]] (1927-2020), [[Jérôme Monod]] (1930-2016), [[homme politique]], et [[Jean-Luc Godard]] (1930-2022), [[réalisateur]] de cinéma, liens qui sont retracés et schématisés dans l'article [[descendance de Jean Monod (1765-1836)]]. Il est l'arrière-grand-oncle de la [[ski]]euse [[Raphaëlle Monod]]. Il est le grand-oncle de [[Clara Dupont-Monod]].

Théodore Monod est enterré auprès de son père au [[cimetière de Châtillon]], près de Paris<ref>[http://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article1706 Cimetières de France et d'ailleurs]</ref>.


== Hommages ==
== Hommages ==
{{Section sources secondaires|date=février 2024}}
* En 2005, le chanteur [[Alain Souchon]] lui a consacré un titre : ''[[La Vie Théodore]]''.
* En 2005, le chanteur [[Alain Souchon]] lui a consacré un titre : ''[[La Vie Théodore]]''.
* En 2007, le nom de Théodore Monod a été donné au [[Musée Théodore-Monod d'art africain|musée d'art africain]] de [[Dakar]], précédemment appelé le Musée de l’[[Institut fondamental d'Afrique noire|Ifan]]. Il est consacré aux arts et rites des peuples d’Afrique de l’Ouest et plus particulièrement des ethnies présentes dans le territoire [[sénégal]]ais telle que les [[Bassaris]], les [[Sérères]] ou les [[Peuls]] Théodore Monod en avait été le fondateur et le premier directeur en 1936<ref>{{lien web|titre=Site de l'université Cheikh-Anta-Diop (page dédiée au musée Théodore Monod)|accès le= 22-11-2017|url=https://ifan.ucad.sn/index.php/muee-theodore-monod}}</ref>.
* En 2007, le nom de Théodore Monod a été donné au [[Musée Théodore-Monod d'art africain|musée d'art africain]] de [[Dakar]], précédemment appelé le Musée de l’[[Institut fondamental d'Afrique noire|Ifan]]. Il est consacré aux arts et rites des peuples d’Afrique de l’Ouest et plus particulièrement des ethnies présentes dans le territoire [[sénégal]]ais telle que les [[Bassaris]], les [[Sérères]] ou les [[Peuls]] Théodore Monod en avait été le fondateur et le premier directeur en 1936<ref>{{lien web|titre=Site de l'université Cheikh-Anta-Diop (page dédiée au musée Théodore Monod)|accès le= 22-11-2017|url=https://ifan.ucad.sn/index.php/muee-theodore-monod}}</ref>.
* Un sentier de randonnée porte son nom près de [[Baubigny (Côte-d'Or)]], où il a séjourné chaque année de 1980 à 1999. Ce sentier passe par le village de [[La Rochepot]]<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=Les Sentiers de Randonnées|sous-titre= Le Sentier Théodore Monod|url=http://www.baubigny.fr/les-sentiers-de-randonnees|date= |site= |consulté le= 29/04/2018}}.</ref>.
* Un sentier de randonnée porte son nom près de [[Baubigny (Côte-d'Or)]], où il a séjourné chaque année de 1980 à 1999. Ce sentier passe par le village de [[La Rochepot]]<ref>https://www.baubigny.fr/les-santiers-de-randonnees.</ref>.
* Un parc au Mans (Quartier Hôpital) et une rue adjacente portent son nom. Il termine la Rue Gambetta commençant à la Place de la République.
* Le Lycée français de [[Nouakchott]] porte son nom.
* Les Lycées français d'[[Abou Dabi (ville)|Abu Dhabi]] aux Émirats arabes unis et de [[Nouakchott]] en Mauritanie portent son nom.
* Le lycée général, agricole et technologique du [[Le Rheu|Rheu]], près de Rennes, porte son nom.
* Le lycée général, agricole et technologique du [[Le Rheu|Rheu]], près de Rennes, porte son nom.
* Un collège de [[Gagny]] en Seine Saint Denis porte son nom.
* Un collège de [[Lesquin]] dans le Nord porte son nom.
* Le collège d'[[Ottmarsheim]] dans le Haut-Rhin porte son nom.
* Le collège d'[[Ottmarsheim]] dans le Haut-Rhin porte son nom.
* Le collège de [[Vern-sur-Seiche]] en Ille-et-Vilaine porte son nom.
* Le collège de [[Vern-sur-Seiche]] en Ille-et-Vilaine porte son nom.
* Un [[Square Théodore-Monod|square]] du {{5e|arrondissement}} de [[Paris]] porte son nom.
* Le collège de [[Clarensac]] dans le Gard porte son nom.
* Un square de [[Villeneuve-sur-Yonne]] porte son nom.
* Un [[Square Théodore-Monod|square]] du [[5e arrondissement de Paris|5e arrondissement]] de [[Paris]] porte son nom.
* Une allée à [[Bidart]] porte son nom.
* Un square de [[Villeneuve-sur-Yonne]] dans l'Yonne porte son nom.
* Une des écoles de la commune de Sadirac, en Gironde, porte son nom
* Une allée à [[Bidart]] dans les Pyrénées-Atlantiques porte son nom.
* Une des écoles de la commune de [[Sadirac]], en Gironde, porte son nom
* Un parc public et une rue portent son nom dans la ville du Mans.
* L'école doctorale ''Chimie Écologie Géosciences Agrosciences'' des universités de Limoges et Poitiers porte son nom.
* L'école doctorale ''Chimie Écologie Géosciences Agrosciences'' des universités de Limoges et Poitiers porte son nom.
* La médiathèque de [[Betton]] en Ille-et-Vilaine porte son nom.


== Œuvres ==
== Œuvres ==
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=== Œuvres collectives ===
=== Œuvres collectives ===
*L'empire peul du Macina (1818-1853)(empire théocratique de l'ancien Soudan français (actuel MALI). Volume 1:
*L'empire peul du Macina (1818-1853) (empire théocratique de l'ancien Soudan français (actuel MALI). Volume 1 :
BA Amadou Hampate, DAGET Jacques
BA Amadou Hampate, DAGET Jacques, préface de Théodore Monod
Éditeur : Institut Français d'Afrique Noire, Centre du Soudan. Diafarabé (Mali)
préface de Théodore Monod
Editeur : Institut Français d'Afrique Noire, Centre du Soudan. Diafarabé (Mali)
Date de publication : 1955
Date de publication : 1955


* ''Écologie et spiritualité'', [[Éditions Albin Michel]], [[2006]]. Avec, entre autres, [[Jacques Brosse]], [[André Comte-Sponville]], [[Eugen Drewermann]], [[Albert Jacquard]], [[Jacques Lacarrière (écrivain)|Jacques Lacarrière]], [[Jean-Marie Pelt]], [[Pierre Rabhi]], [[Annick de Souzenelle]]… {{ISBN|9782226172822}}
* ''Écologie et spiritualité'', [[Éditions Albin Michel]], [[2006]]. Avec, entre autres, [[Jacques Brosse]], [[André Comte-Sponville]], [[Eugen Drewermann]], [[Albert Jacquard]], [[Jacques Lacarrière (écrivain)|Jacques Lacarrière]], [[Jean-Marie Pelt]], [[Pierre Rabhi]], [[Annick de Souzenelle]]… {{ISBN|9782226172822}}
* ''Botanique au Pays de l'encens, Exploration naturaliste au Yémen''. José-Marie Bel en compagnie de Théodore Monod. 2 éditions (1996 et 2001), Amyris et Maisonneuve et Larose.
* ''Botanique au Pays de l'encens, Exploration naturaliste au Yémen''. José-Marie Bel en compagnie de Théodore Monod. 2 éditions (1996 et 2001), Amyris et Maisonneuve et Larose.
* ''La Grâce de solitude'', Albin Michel, [[2006]]. Avec [[Jean-Michel Besnier]], [[Christian Bobin]], [[Jean-Yves Leloup]], [[Marie de Solemne]] {{ISBN|2-85076-959-2}}
* ''La Grâce de solitude'', Albin Michel, [[2006]]. Avec [[Jean-Michel Besnier]], [[Christian Bobin]], [[Jean-Yves Leloup]], [[Marie de Solemne]] {{ISBN|2-85076-959-2}}
* ''Paroles pour les animaux'', Albin Michel, [[1999]]. Avec [[Michel Piquemal]]
* ''Paroles pour les animaux'', Albin Michel, [[1999]]. Avec [[Michel Piquemal]]
* ''La plus belle histoire des Plantes'' par [[Jean-Marie Pelt]], Théodore Monod, [[Marcel Mazoyer]] et [[Jacques Girardon]], Seuil, 2004
* ''La plus belle histoire des Plantes'' par [[Jean-Marie Pelt]], Théodore Monod, [[Marcel Mazoyer]] et [[Jacques Girardon]], Seuil, 2004


=== Préfaces ===
=== Préfaces ===
* ''L'Empire de Gao : histoire, coutumes et magie des Sonraï'', [[Jean Boulnois]] (en collaboration avec [[Boubou Hama]]), préface de Théodore Monod. Paris, Librairie d'Amérique et d'Orient [[Maisonneuve (maison d'édition)|Adrien-Maisonneuve éditeur]], 1954, 182 p.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Eustache Delafosse (transcription, notes et commentaires : Denis Escudier) |préface=Théodore Monod |titre=Voyage d’Eustache Delafosse |lieu=Paris |éditeur=[[Chandeigne]] |collection=[[Magellane]] |année=1992 |pages totales=181 |isbn=978-2-906462-03-8 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=kMEIcypviaAC&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Eustache Delafosse (transcription, notes et commentaires : Denis Escudier) |préface=Théodore Monod |titre=Voyage d’Eustache Delafosse |lieu=Paris |éditeur=[[Chandeigne]] |collection=[[Magellane]] |année=1992 |pages totales=181 |isbn=978-2-906462-03-8 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=kMEIcypviaAC&printsec=frontcover}}.


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* Jean Nakos, « Théodore Monod et les protestants français défenseurs des animaux », [http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article379 ''Cahiers antispécistes''], {{n°|30-31}}, décembre 2008.
* Jean Nakos, « Théodore Monod et les protestants français défenseurs des animaux », [http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article379 ''Cahiers antispécistes''], {{n°|30-31}}, décembre 2008.
* André Méry, « Un certain Théodore : souvenirs, réflexions et sentiments sur Théodore Monod », [http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article379 ''Cahiers antispécistes''], {{n°|30-31}}, décembre 2008.
* André Méry, « Un certain Théodore : souvenirs, réflexions et sentiments sur Théodore Monod », [http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article379 ''Cahiers antispécistes''], {{n°|30-31}}, décembre 2008.
* {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Roger | nom1=Cans | lien auteur1=Roger Cans | titre=Théodore Monod | sous-titre=Savant tout terrain | lieu=Paris | éditeur=[[Sang de la Terre]] | année=2009 | pages totales=317 | isbn=978-2-86985-226-6}}.
* {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Roger | nom1=Cans | lien auteur1=Roger Cans | titre=Théodore Monod | sous-titre=Savant tout terrain | lieu=Paris | éditeur=Sang de la Terre | année=2009 | pages totales=317 | isbn=978-2-86985-226-6}}.
* Collectif, ''Théodore Monod, archives d'une vie'', Le Chêne / Muséum national d'histoire naturelle, 2010.
* Collectif, ''Théodore Monod, archives d'une vie'', Le Chêne / Muséum national d'histoire naturelle, 2010.
*Bruno Lecoquierre, 2002, « Théodore Monod étonnant voyageur », ''La géographie,'' n° 1504, p. 53-65
*Bruno Lecoquierre, 2002, « Théodore Monod étonnant voyageur », ''La géographie,'' {{|1504}}, {{p.|53-65}}
*Bruno Lecoquierre, 2002, « Les voyages de Théodore Monod » (liste complète des voyages réalisés par Théodore Monod entre 1922 et 1998), ''La géographie,'' n° 1504, p. 65-71
*Bruno Lecoquierre, 2002, « Les voyages de Théodore Monod » (liste complète des voyages réalisés par Théodore Monod entre 1922 et 1998), ''La géographie,'' {{|1504}}, {{p.|65-71}}
*Bruno Lecoquierre, 2010, ''[http://blog.mondediplo.net/2010-10-28-Theodore-Monod-le-Saharien Théodore Monod le saharien]'', Les blogs du Diplo, ''Visions cartographiques'', 28 octobre 2010.
*Bruno Lecoquierre, 2010, ''[http://blog.mondediplo.net/2010-10-28-Theodore-Monod-le-Saharien Théodore Monod le saharien]'', Les blogs du Diplo, ''Visions cartographiques'', 28 octobre 2010.
*Bruno Lecoquierre, 2015, ''Le Sahara, un désert mondialisé'', La Documentation photographique n° 8106, La Documentation française ("Théodore Monod, grande figure saharienne", p. 36-37).
*Bruno Lecoquierre, 2015, ''Le Sahara, un désert mondialisé'', La Documentation photographique {{|8106}}, La Documentation française ("Théodore Monod, grande figure saharienne", {{p.|36-37}}).
* [[Bruno Doucey]], ''Théodore Monod, un savant sous les étoiles''. Éditions À dos d'âne (jeunesse), 2010.
* [[Bruno Doucey]], ''Théodore Monod, un savant sous les étoiles''. Éditions À dos d'âne (jeunesse), 2010.
* Nicole Vray, ''Théodore Monod. Un homme de foi'', Figures Protestantes, Éditions Olivétan, 2011 {{ISBN|978-2-35479-133-9}}.
* Nicole Vray, ''Théodore Monod. Un homme de foi'', Figures Protestantes, Éditions Olivétan, 2011 {{ISBN|978-2-35479-133-9}}.
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* [http://www.moncelon.fr/desertenverite.htm Théodore Monod, ou Le désert en vérité]
* [http://www.moncelon.fr/desertenverite.htm Théodore Monod, ou Le désert en vérité]
*Les archives scientifiques et personnelles de Théodore Monod sont déposées au [https://rhpst.huma-num.fr/items/show/272 Muséum national d'histoire naturelle].
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Théodore André Monod, né le à Rouen et mort le à Versailles, est un scientifique naturaliste biologiste, explorateur, érudit et humaniste français. Il est « le grand spécialiste français des déserts », « l'un des plus grands spécialistes du Sahara au XXe siècle » et « bon nombre de ses 1 200 publications sont considérées comme des œuvres de référence »[1].

Pour Jean Dorst, Théodore Monod « a été bien plus qu'un savant naturaliste à la curiosité toujours en éveil. C'était un humaniste au vrai sens du terme, un penseur, un philosophe et un théologien[2]. »

Biographie[modifier | modifier le code]

Descendant d'une lignée paternelle de cinq pasteurs protestants, il est le fils de Dorina et Wilfred Monod, fondateur de la fraternité spirituelle des Veilleurs[3],[4]. Il a trois frères, Gabriel (mort-né en 1892), Maximilien Vox et Sylvain (né en 1896), et il est l'oncle de Sylvère Monod.

En 1907, sa famille s'installe rue du Cardinal-Lemoine à Paris lorsque son père est nommé pasteur de la paroisse de l’Oratoire du Louvre. Tout de suite, dès l'âge de 5 ans, ses parents qui habitent sur la colline Sainte-Geneviève l'emmènent visiter la Ménagerie et le Jardin des plantes, faisant naître sa vocation de naturaliste[4]. Il réalise ses études secondaires à l'École alsacienne.

En 1918, à l'âge de 16 ans, il fonde une Société d'histoire naturelle qui édite un bulletin et a quatre adhérents dont André Gide. En 1920, étudiant à la Sorbonne, il prépare sa licence-ès-sciences naturelles[5]. Il est alors nommé naturaliste pour la croisière océanographique à bord du Mistral ; c'est à cette occasion qu'il croise Bénard le Pontois qui l'initie à l'archéologie. Il est titulaire en 1921 d'une licence de sciences naturelles qui à l'époque comportait trois certificats : géologie, zoologie, botanique.

En 1922, à l'âge de 20 ans, il est assistant stagiaire au laboratoire des pêches et productions coloniales d'origine animale[6] au Muséum national d'histoire naturelle. C'est à ce titre qu'il effectue une mission d'étude océanographique et de biologie marine à Port-Étienne (aujourd'hui Nouadhibou) sur les côtes de Mauritanie (étude des phoques moines dans la presqu'île du Cap Blanc).

Sa première méharée lui donne la passion du désert, surtout du Sahara qu'il arpentera pendant plus de soixante ans, à dos de dromadaire, ou à pied, à la recherche notamment d'une météorite mythique. Ce faisant, il découvrira de nombreux sites néolithiques et révélera des espèces végétales dont certaines portent son nom[7].

En 1926, il obtient son doctorat ès sciences (thèse soutenue à la Sorbonne intitulée « Contribution à l’étude des Gnathiidae » avec notamment une monographie sur un crustacé isopode, Paragnathia formica)[8]. En 1927, alors préparateur au muséum, il voyage à Maroua et, le 22 avril rencontre, à la passe de Keigama-Tekel, André Gide[9].

En 1938, Théodore Monod devient directeur de l'Institut français d'Afrique noire, créé à Dakar en 1936, faisant de cet organisme le plus grand centre scientifique de l’Afrique-Occidentale française[8].

En 1948, il effectue avec Auguste Piccard, au large de Dakar, la première plongée en bathyscaphe, FNRS II. Celle-ci, expérimentale, atteindra la profondeur de 25 mètres[10]. La plongée suivante sera plus probante mais se fera sans Théodore Monod.

De 1946 à 1973, il est professeur au Muséum national d'histoire naturelle, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer en 1949, de l'Académie de marine en 1957, et de l'Académie des sciences en 1963.

Curiosité pour le monde[modifier | modifier le code]

Au cours de son enfance, Monod se passionne pour tout ce que la nature offre, lisant insatiablement et alimentant ses rêves de découvertes. Après des études de sciences naturelles et une mission océanographique, il entre en 1922 au Muséum d’histoire naturelle comme assistant. Travaillant en Mauritanie, il ressent l’appel du désert, qui démarre peu après la côte de ce pays. Sa vie change : il deviendra le « fou » du désert.

Durant les années 1920, il travaille beaucoup en Afrique. En 1927, il est choisi pour participer à une expédition scientifique à travers le Sahara, d’Alger à Dakar via Tombouctou. Au cours de cette première expédition, il recueille une foule d’échantillons de plantes et de minéraux, qui vont l’occuper pendant des années au Muséum et découvre en 1927 à Essouk au Mali le squelette de l'homme d'Asselar — datant du tout début de l'Holocène entre -10 000 et -7 500 ans BP[11] — dont le crâne atteste de façon certaine des caractères négroïdes. Au Sénégal, il a comme collaborateur Armand-Pierre Angrand, chercheur et ex maire des villes de Gorée et Dakar pour lequel il écrit l'avant-propos de son livre Manuel français-wolof. En 1928-1929, il est appelé à faire son service militaire, ce qu’il craint un peu, étant déjà antimilitariste et pacifiste. Affecté dans une unité saharienne (chamelier de deuxième classe dans la Compagnie saharienne, à Ouargla puis In Salah, Adrar Ahnet), il en profite pour poursuivre ses recherches[4].

En 1930, il épouse Olga Pickova (née le 12 janvier 1900 et décédée le 26 juillet 1980), une jeune juive d’origine tchèque, avec qui il aura trois enfants : Cyrille, Béatrice, Ambroise.

En 1934, il part pour Chinguetti à la recherche d’une mystérieuse météorite (qui sera également une des quêtes de la fin de sa vie). Il part aussi pour explorer le Tanezrouft, une zone encore inconnue du Sahara. En 1938, il s’installe avec sa famille à Dakar, où il est mobilisé en 1939 au Tchad. De retour à Dakar, il milite contre la collaboration de Vichy et le racisme national-socialiste au travers de chroniques radiophoniques, d'octobre 1940 à octobre 1941. Ces chroniques à Radio-Dakar ont été rassemblées en 1942 dans un recueil intitulé L'Hippopotame et le Philosophe. Il y défend des positions fermement antiracistes, pacifistes et écologistes, qui seront censurées par le gouvernement de Vichy. Il anime un groupe lié à la France libre et accueille De Gaulle en 1944. Mais son père, resté en France, meurt à la même époque et toute la famille de sa femme est déportée : il n’y aura aucun survivant.

Théodore Monod discutant avec des archéologues dans le désert du Sahara (Mauritanie, 1967).

Se contentant de peu pour survivre et doté d’une endurance exceptionnelle, doué aussi d'une inextinguible curiosité, Théodore Monod a mené plusieurs grandes missions d'exploration dans des régions du Sahara encore peu connues et il apparaît comme l'un des grands explorateurs du Sahara au XXe siècle. Après sa première expérience saharienne, une méharée entre Port-Étienne (Nouadhibou) et Saint-Louis en 1923, il est attaché comme naturaliste à la mission Augiéras-Draper entre Tamanrasset et Tombouctou en 1927-28. Il part ensuite faire son service militaire dans l'Adrar Ahnet en 1929 comme saharien de 2e classe dans la compagnie du Tidikelt-Hoggar. Ce séjour dans l'Adrar Ahnet, au cours duquel Monod multiplie les observations géologiques et préhistoriques, donnera lieu à deux publications scientifiques au retour[12]. De mars 1934 à juin 1935, il organise une expédition de grande envergure dans tout l'ouest saharien au cours de laquelle il visite pour la première fois le Guelb er Richat dans le massif de l'Adrar de Mauritanie (7 juillet 1934)[13]. Il est le premier à explorer cette extraordinaire formation topographique où il reviendra sans cesse tout au long de sa carrière saharienne[14] (il publiera une monographie sur cette formation avec Charles Pomerol en 1973).

Après cette très longue expédition, il revient au Sahara pour une nouvelle exploration : la traversée, par deux fois, du Tanezrouft avec le lieutenant Brandstetter (1936). Dans Méharées (1937), il écrit à propos du Tanezrouft qu'il fallait « aller voir ce qu'il y a dedans, et s'il n'y a rien, aller voir qu'il n'y a rien, de façon à en être sûr ». Au début de la guerre, il passe dix mois dans le Tibesti pour une mission de renseignement (1939-1940). Entre 1953 et 1964, il organise six expéditions au long cours dans la Majabat al Koubra, immense espace couvert de sable entre la Mauritanie et le Mali, grand comme la moitié de la France et où, écrit-il, « personne n'est venu depuis le Néolithique ». Ce sont à chaque fois des expéditions légères (deux chameliers, cinq chameaux) pour des traversées terriblement éprouvantes de plusieurs centaines de kilomètres sans points d'eau. La fin des années 1960 et les années 1970 et 1980 seront consacrées à de multiples voyages, parfois hors du Sahara (Iran et Yémen par exemple). À partir de 1980, ce sera le temps du désert Libyque (onze missions) où il s'intéresse à la question du verre libyque[15].

À l’âge de 91 ans, il eut l’idée de repartir une dernière fois dans la Majabat al Koubra pour une méharée qui se déroula en décembre 1993 et janvier 1994 : « Vu de l’extérieur, il ne paraissait pas extrêmement raisonnable, dirons-nous, qu’un voyage de ce type soit entrepris par un vieillard de quatre-vingt-onze ans et qui voit mal. Le dernier point est secondaire puisque les pieds sont encore valides mais ces pieds marchent de façon un peu ralentie[16]. » Cette expédition se termina le 9 janvier 1994 à Ouadane et ce jour-là, Théodore Monod descendit pour la dernière fois de chameau. Le dernier de ses cent vingt-quatre voyages aura lieu en décembre 1998, pendant quinze jours, dans son « diocèse » de l'Adrar de Mauritanie (Guelb er Richat et El Beyyed)[17]. Il était alors âgé de 96 ans (voir la photographie en haut de page, prise lors de ce voyage dans l'oued Akerdil, en bordure du Guelb er Richat. Source : Bruno Lecoquierre).

Toute cette époque est aussi marquée par l’amitié qui le lie à Louis Massignon, grand orientaliste et humaniste, disciple de Gandhi pour la non-violence, qui nouera un dialogue riche et fructueux avec Monod. Une autre grande amitié de Monod fut celle avec l'écrivain malien Amadou Hampâté Bâ, disciple de Tierno Bokar dans la confrérie de la Tidjaniya à Bandiagara, qu'il fera entrer à l'IFAN en 1942. Théodore Monod entretiendra aussi une relation épistolaire suivie, après la guerre, avec le paléontologue jésuite Pierre Teilhard de Chardin, tout particulièrement sur la question de la relation entre la foi et la science.

Dans les années 1960, toujours fidèle à ses engagements, il manifeste contre la guerre d’Algérie. Ensuite, tout en se consacrant toujours à ses travaux et ses voyages, il jeûne chaque année devant la base militaire de Taverny, entre le 6 et le 9 août (les dates anniversaires des bombardements nucléaires de Hiroshima et Nagasaki) en protestation contre l’arme nucléaire.

Travailleur de la science et de la nature pendant plus de 70 ans, il gagne une soudaine et tardive notoriété à la fin des années 1980, à la suite de la diffusion à la télévision en 1989 du film de Karel Prokop : Le Vieil homme et le désert (tourné lors d'un voyage dans l'Adrar de Mauritanie en mars 1988). L'année 1989 est aussi celle de la réédition de Méharées par les éditions Actes sud.

Il a consacré la fin de sa vie à mettre en accord sa foi chrétienne et son combat humaniste pour la dignité humaine. Comme l’écrit Roger Cans : « On le voyait marcher au premier rang des manifestants qui protestaient contre la bombe atomique, l'apartheid, l'exclusion. Il militait contre tout ce qui, selon lui, menace ou dégrade l'homme : la guerre, la corrida, la chasse, l'alcool, le tabac, la violence faite aux humbles. Son credo : le respect de la vie sous toutes ses formes. »

Il tenait cette passion pour le respect de la vie (qui donnera le titre d'un livre d'entretien paru en 1999 : Révérence à la vie) des échanges épistolaires qu'il avait entretenus avec Albert Schweitzer et de l'admiration qu'il portait à l'homme de Lambaréné[18]. Théodore Monod fut aussi le président du comité scientifique Pro Anima, qui milite pour une science avec conscience, contre l'expérimentation animale. Il restera à ce poste jusqu'à sa disparition.

Humaniste engagé[modifier | modifier le code]

Théodore Monod était protestant du courant libéral, unitarien et paroissien de l'Oratoire du Louvre. Il s'est également reconnu dans l'anarchisme chrétien[19]. Naturaliste de formation mais aussi de conviction, Théodore Monod était un écologiste avant la lettre.

Il ne dissocia pas pour autant l'humain de ses préoccupations et le plaça même au cœur de ses pensées et de ses actions. Dans la seconde moitié du XXe siècle, il prit part aux mouvements antinucléaire, antimilitariste, non violent, de défense des Droits de l'homme, de l'animal (c'était un végétarien[20] engagé contre la corrida, la chasse[21], la vivisectionetc.) et de la vie, en manifestant toujours une exigence, forgée par une grande noblesse de cœur.

Il milite pour une citoyenneté mondiale[22].

En 1960 il signe le Manifeste des 121 pour soutenir les insoumis durant la guerre d'Algérie[23] ; il dit alors : « Bien que fonctionnaire, je persiste à tort ou à raison, à me considérer comme un homme libre, d'ailleurs si j'ai vendu à l'État une part de mon activité cérébrale, je ne lui ai livré ni mon cœur, ni mon âme… Et c'est en réalité rendre service à César lui-même que de savoir parfois, le regardant droit dans les yeux, lui dire non. Cela peut l'amener à réfléchir car César aussi a une âme[8]. »

Des années 1960, avec le Mouvement contre l'armement atomique[24], jusqu'à son très grand âge, Théodore Monod milite contre la force de frappe nucléaire.

Maître Jean-Jacques de Felice, Théodore Monod, le pasteur René Cruse et Yvon Montigné, le , en tête de la marche du Groupe d'action et de résistance à la militarisation (GARM), de Lyon au Mont-Verdun, contre la force de frappe nucléaire

Théodore Monod, avec René Dumont, Bernard Clavel, Lanza del Vasto, Jean Rostand et des dizaines de personnes, signe en février 1968 une lettre de soutien à ceux qui renvoient leurs livrets militaires pour protester contre la force de frappe nucléaire[25]. Il soutient le Groupe d’action et de résistance à la militarisation (Garm), initiateur de ce document[26]. En particulier, en tête de la Marche de la paix[27],[28],[29] organisée le 19 juin 1971 par le Garm, il défile, avec des milliers de personnes, de Lyon au poste de commandement de la force de frappe nucléaire du Mont Verdun.

Il prend la tête en 1970 d'un Comité international de défense d'Ernest Ouandié lors du procès de celui-ci. Le révolutionnaire camerounais sera exécuté sur ordre du régime[30].

En 1981, il est co-solidaire de la publication Avis de recherche consacrée au soutien des appelés insoumis au service militaire[31].

En , il participe à la création du Comité pour le désarmement nucléaire en Europe (CODENE)[32].

De 1916 à 2000, il a publié 1 881 volumes, synthèses, articles, mémoires, dont près de 700 consacrés aux sciences de la nature[7] et il a récolté 20 671 échantillons au cours de ses voyages[33].

Deux genres et trente-cinq espèces végétales, huit genres et 130 espèces animales sont dédiés à Théodore Monod. On peut entre autres retenir une fleur de la famille des gentianacées, la Monodiella flexuosa[8].

Il a appartenu au Rassemblement des opposants à la chasse et au comité d'honneur du Cercle national pour la défense de la vie, de la nature et de l’animal, fondé en 1985[34]. Il a également été parrain de l'association pour la protection des animaux One Voice, qu'il soutient jusqu'à sa mort[35].

Liens familiaux[modifier | modifier le code]

D'une famille protestante renommée, il est le fils du pasteur Wilfred Monod, le frère du graphiste et typographe Maximilien Vox, l'oncle de l'angliciste Sylvère Monod et de l'universitaire et personnalité du monde du théâtre Richard Monod. Théodore Monod a des liens de parenté avec Jacques Monod (1910-1976), biologiste et chimiste, le musicien Jacques-Louis Monod (1927-2020), Jérôme Monod (1930-2016), homme politique, et Jean-Luc Godard (1930-2022), réalisateur de cinéma, liens qui sont retracés et schématisés dans l'article descendance de Jean Monod (1765-1836). Il est l'arrière-grand-oncle de la skieuse Raphaëlle Monod. Il est le grand-oncle de Clara Dupont-Monod.

Théodore Monod est enterré auprès de son père au cimetière de Châtillon, près de Paris[36].

Hommages[modifier | modifier le code]

  • En 2005, le chanteur Alain Souchon lui a consacré un titre : La Vie Théodore.
  • En 2007, le nom de Théodore Monod a été donné au musée d'art africain de Dakar, précédemment appelé le Musée de l’Ifan. Il est consacré aux arts et rites des peuples d’Afrique de l’Ouest et plus particulièrement des ethnies présentes dans le territoire sénégalais telle que les Bassaris, les Sérères ou les Peuls Théodore Monod en avait été le fondateur et le premier directeur en 1936[37].
  • Un sentier de randonnée porte son nom près de Baubigny (Côte-d'Or), où il a séjourné chaque année de 1980 à 1999. Ce sentier passe par le village de La Rochepot[38].
  • Un parc au Mans (Quartier Hôpital) et une rue adjacente portent son nom. Il termine la Rue Gambetta commençant à la Place de la République.
  • Les Lycées français d'Abu Dhabi aux Émirats arabes unis et de Nouakchott en Mauritanie portent son nom.
  • Le lycée général, agricole et technologique du Rheu, près de Rennes, porte son nom.
  • Un collège de Gagny en Seine Saint Denis porte son nom.
  • Un collège de Lesquin dans le Nord porte son nom.
  • Le collège d'Ottmarsheim dans le Haut-Rhin porte son nom.
  • Le collège de Vern-sur-Seiche en Ille-et-Vilaine porte son nom.
  • Le collège de Clarensac dans le Gard porte son nom.
  • Un square du 5e arrondissement de Paris porte son nom.
  • Un square de Villeneuve-sur-Yonne dans l'Yonne porte son nom.
  • Une allée à Bidart dans les Pyrénées-Atlantiques porte son nom.
  • Une des écoles de la commune de Sadirac, en Gironde, porte son nom
  • L'école doctorale Chimie Écologie Géosciences Agrosciences des universités de Limoges et Poitiers porte son nom.
  • La médiathèque de Betton en Ille-et-Vilaine porte son nom.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Œuvres littéraires[modifier | modifier le code]

  • La Mort de la « Baleine rouge », nouvelle historique (88 pages), 1929, éditée par Desclée de Brouwer en 2004
  • Méharées, exploration au vrai Sahara, Je sers, Paris 1937, réédition Actes Sud, coll. « Babel », 1989, nouvelle édition Actes Sud, 2017
  • Livre des prières (tiers-ordre des veilleurs), Labor et Fides, Genève 1937
  • L’Hippopotame et le Philosophe, 1942, rééd. 1946 non censurée, rééd. Actes Sud, 1993 (texte de 1946)
  • Bathyfolages, plongées profondes, Julliard, 1954, réédition Actes Sud, 1991
  • Les Déserts, Horizons de France, Paris 1973
  • L’Émeraude des Garamantes, souvenirs d’un Saharien, L’Harmattan, Paris 1984, rééd. Actes Sud, 2001
  • Et si l’aventure humaine devait échouer, 1991, réédition Grasset, 2000
  • Le Fer de Dieu. Histoire de la météorite de Chinguetti, avec Brigitte Zanda, Actes Sud, 1992
  • Ballade de mes heures africaines, Babel, Mazamet 1993
  • Désert libyque, Arthaud, 1994
  • Maxence au désert, Actes Sud, Arles, 1995
  • Majâbat Al-Koubrâ, Actes Sud, 1996
  • Le Chercheur d’absolu, le cherche midi, 1997
  • Terre et Ciel, Babel, entretiens avec Sylvain Estibal, Actes Sud, 1997
  • Les Carnets de Théodore Monod, rassemblés par Cyrille Monod, Le Pré aux Clercs, 1997
  • Révérence à la vie, conversations avec Jean-Philippe de Tonnac, Grasset, 1999
  • En route vers l'absolu entretiens entre Théodore Monod - L'abbé Pierre et Michel Bony, Flammarion 1999
  • Paix à la petite souris, Desclée de Brouwer, 2001
  • Tais-toi et marche…, journal d’exploration El Ghallaouya-Aratane-Chinguetti, Actes Sud, 2002
  • Dictionnaire humaniste et pacifiste, essai, le cherche midi, 2004

Œuvres scientifiques[modifier | modifier le code]

La bibliographie scientifique de Théodore Monod comprend environ 700 références scientifiques allant du sujet de sa thèse, les Gnathiidae, publié en 1923, jusqu'au sujet qu'il a porté dans son cœur jusqu'à sa mort, les Scaridae : sujet sur lequel il a publié une monographie en 1997, en collaboration avec le chercheur canadien Andrea Bullock.

Œuvres collectives[modifier | modifier le code]

  • L'empire peul du Macina (1818-1853) (empire théocratique de l'ancien Soudan français (actuel MALI). Volume 1 :

BA Amadou Hampate, DAGET Jacques, préface de Théodore Monod Éditeur : Institut Français d'Afrique Noire, Centre du Soudan. Diafarabé (Mali) Date de publication : 1955

Préfaces[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Michael Martin (préf. Michael Asher), Les plus beaux déserts de la terre, Paris, Éditions du Chêne, , 1re éd., 372 p. (ISBN 978-2-84277-576-6), p. 15 et 358.
  2. Jean Dorst, « Théodore Monod 1902-2000 », Universalia 2001, Encyclopædia Universalis, 2001, p. 453-454.
  3. Philippe Vassaux, « Famille Monod (Jean, Frédéric, Gabriel, Adolphe, Wilfred et Théodore...) », sur Oratoire du Louvre, (consulté le )
  4. a b et c Jean-Pierre Thibaudat, « Théodore Monod au-delà du désert », Libération,
  5. W. Monod, « Journal d’enfance » de Th. Monod, dimanche 20 juin 1920
  6. Devenu en 1976 laboratoire d’ichtyologie générale et appliquée.
  7. a et b Théodore Monod par Philippe Taquet, Hommage lors de la célébration des 90 ans de l’Académie des sciences d’outre-mer en 2012, sur Canal Académie, 7 octobre 2012
  8. a b c et d Jean-Marie Pelt, Théodore Monod, le dernier des explorateurs ? dans La Cannelle et le Panda, éd. Fayard, 1999 (ISBN 978-2213-60466-4)
  9. André Gide, Le Retour du Tchad, Gallimard, coll. Folio no 2731, précédé par Voyage au Congo, p. 472
  10. Cette expérience est racontée dans Bathyfolages, Julliard, 1954.
  11. Faut-il réhabiliter l’homme fossile d’Asselar ? dans l'émission Le Salon noir sur France Culture le 1er octobre 2013
  12. L'Adrar Ahnet : contribution à l'étude physique d'un district saharien (1931) ; L'Adrar Ahnet : contribution à l'étude archéologique d'un district saharien (1932).
  13. Le fac simile de la page manuscrite du carnet de voyage de Théodore Monod en date du 7 juillet 1934, relatant sa première traversée du Guelb er Richat, a été publié dans : Bruno Lecoquierre, Parcourir la Terre, L'Harmattan, 2008 (p. 113). Le fac simile de la page du carnet en date du 21 septembre 1934 (Tichit) a été publié dans : Bruno Lecoquierre, « Le Sahara, un désert mondialisé », in La documentation photographique no 8106, juillet-août 2015.
  14. Bruno Lecoquierre, « Théodore Monod le saharien », in Visions cartographiques (les blogs du Diplo), 28 octobre 2010.
  15. À propos du désert Libyque : Théodore Monod et Edmond Diemer, Zerzura, l'oasis légendaire du désert libyque, Éditions vents de sable, 2000.
  16. Théodore Monod, Majâbat al-Koubrâ, Actes sud-Terres d'aventure, 1996.
  17. La liste complète des voyages a été publiée dans : Bruno Lecoquierre, « Théodore Monod, étonnant voyageur », in La Géographie, mars 2002, no 1504. Il s'agit des voyages de plus d'une semaine (non compris les missions océaniques de début de carrière et les déplacements en France pendant la période IFAN, de 1938 à 1965).
  18. Lire à ce propos le chapitre XXXVIII du livre L'Hippopotame et le Philosophe, daté de 1943, dans lequel il est question d'Albert Schweitzer. Le titre de l'ouvrage est d'ailleurs le même que celui de ce chapitre.
  19. Théodore Monod, Terre et ciel, Actes Sud, coll. « Babel », 1997, p. 293.
  20. Végétariens, Raisons et sentiments, d'André Méry, dont il a écrit la préface.
  21. Il a été président de la Ligue ROC de 1982 à 2000.
  22. Michel Auvray, Histoire des Citoyens du Monde : Un idéal en action de 1945 à nos jours, Auzas Éditeurs Imago, , 432 p., p. 264
  23. « Théodore Monod, signataire du "Manifeste des 121" », sur fabriquedesens.net (consulté le )
  24. « Les " marcheurs de la paix " se sont rendus de Bessancourt a Suresnes », Le Monde,‎
  25. Maurice Balmet, Patrice Bouveret, Guy Dechesne, Jean-Michel Lacroûte, François Ménétrier et Mimmo Pucciarelli, Résister à la militarisation : Le Groupe d'action et de résistance à la militarisation, Lyon 1967-1984, Lyon, Atelier de création libertaire, , 324 p. (ISBN 978-2-35104-121-5), p. 25
  26. Christian Delorme, L'Histoire de la non-violence à Lyon, Mémoire active, , 60 p., « Le Groupe d'action et de résistance à la militarisation (GARM) »
  27. Jean-Marc Théolleyre, « Fête de la paix face au Mont Verdun », Le Monde,‎
  28. Jean-Jacques de Felice, « Un aventurier de la non-violence », Autres Temps « Théodore Monod : un homme curieux », no 70,‎ , p. 50-52 (lire en ligne)
  29. Maurice Balmet, Patrice Bouveret, Guy Dechesne, Jean-Michel Lacroûte, François Ménétrier et Mimmo Pucciarelli, Résister à la militarisation : Le Groupe d'action et de résistance à la militarisation, Lyon 1967-1984, Lyon, Atelier de création libertaire, , 324 p. (ISBN 978-2-35104-121-5), p. 60-62
  30. Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsita, Kamerun !, La Découverte,
  31. « Générique », Avis de recherche, no 29,‎ , p. 2
  32. « Création d'un Comité pour le désarmement nucléaire », Le Monde,‎
  33. Le dernier échantillon récolté est une plante qui a été prélevée dans l'oasis de Terjit, dans l'Adrar de Mauritanie, le 19 décembre 1998. Cet échantillon est numéroté 20273 dans le dernier cahier de récolte de Théodore Monod, mais, en raison de deux erreurs de numérotation lors de voyages précédents (Éthiopie 1967 et Iran 1969-70), il devrait en réalité porter le no 20671 (B. Lecoquierre, La Géographie, 2000).
  34. « Ces jeunes fachos qui, peut-être, nous gouverneront… », sur REFLEXes, (consulté le ).
  35. « L'histoire de One Voice », sur one-voice.fr (consulté le )
  36. Cimetières de France et d'ailleurs
  37. « Site de l'université Cheikh-Anta-Diop (page dédiée au musée Théodore Monod) »
  38. https://www.baubigny.fr/les-santiers-de-randonnees.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Isabelle Jarry, Théodore Monod, Plon, 1990.
  • Nicole Vray, Monsieur Monod. Scientifique, voyageur et protestant, Actes Sud, 1994.
  • Sylvain Estibal, Théodore Monod. Une vie de Saharien, Éditions Vents de Sable, 1998.
  • Jean-Marie Pelt, Théodore Monod, le dernier des explorateurs ? dans La Cannelle et le panda : les grands naturalistes explorateurs autour du Monde, Éditions Fayard, 1999 (ISBN 978-2213-60466-4).
  • Théodore Monod 1902-2000, La GéoGraphie (Acta Geographica), no spécial 1504, mars 2002.
  • Jean-Claude Hureau, Le Siècle de Théodore Monod, Muséum national d'histoire naturelle / Actes Sud, 2002.
  • Théodore Monod : portraits parlés, entretien et portraits par Ariane Laroux aux éditions de l’Âge d’homme, 2006.
  • Jean Nakos, « Théodore Monod et les protestants français défenseurs des animaux », Cahiers antispécistes, no 30-31, décembre 2008.
  • André Méry, « Un certain Théodore : souvenirs, réflexions et sentiments sur Théodore Monod », Cahiers antispécistes, no 30-31, décembre 2008.
  • Roger Cans, Théodore Monod : Savant tout terrain, Paris, Sang de la Terre, , 317 p. (ISBN 978-2-86985-226-6).
  • Collectif, Théodore Monod, archives d'une vie, Le Chêne / Muséum national d'histoire naturelle, 2010.
  • Bruno Lecoquierre, 2002, « Théodore Monod étonnant voyageur », La géographie, no 1504, p. 53-65
  • Bruno Lecoquierre, 2002, « Les voyages de Théodore Monod » (liste complète des voyages réalisés par Théodore Monod entre 1922 et 1998), La géographie, no 1504, p. 65-71
  • Bruno Lecoquierre, 2010, Théodore Monod le saharien, Les blogs du Diplo, Visions cartographiques, 28 octobre 2010.
  • Bruno Lecoquierre, 2015, Le Sahara, un désert mondialisé, La Documentation photographique no 8106, La Documentation française ("Théodore Monod, grande figure saharienne", p. 36-37).
  • Bruno Doucey, Théodore Monod, un savant sous les étoiles. Éditions À dos d'âne (jeunesse), 2010.
  • Nicole Vray, Théodore Monod. Un homme de foi, Figures Protestantes, Éditions Olivétan, 2011 (ISBN 978-2-35479-133-9).
  • Collectif, « Théodore Monod : un homme curieux », Autres Temps, no 70,‎ (lire en ligne).

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • 1988 : Le Vieil Homme et le Désert (INA), documentaire de Karel Prokop (54 min)
  • 1989 : Le Vieil Homme, le Désert et la Météorite (La sept, France 3, Sodaperaga), documentaire de Karel Prokop (56 min)
  • 1993 : Théodore Monod, l'an 48 de l'Ere Atomique (Christian LELONG, CINEDOC Films), documentaire de Christian LELONG (25 min)
  • 1995 : Présence protestante (France 2), Théodore Monod, un nomade entre terre et ciel, documentaire de Jacques Oger (60 min)
  • 1996 : Le Vieil Homme et la Fleur (Ellipse Production, Canal+), Mission botanique au Yémen en compagnie de José-Marie Bel. Documentaire de Raynal Pellicer (52 min).
  • 2000 : En route vers l'absolu (France 2) Documentaire de Michel Bony, (52 min), entretiens entre Théodore Monod - L'abbé Pierre et Michel Bony.
  • 2007 : Théodore Monod, un destin nomade (France 3), documentaire de Maximilien Dauber (60 min) (Les expéditions de Monod en 1996 et 1997 au Tibesti).
  • 2012 : Théodore Monod, une météorite dans le siècle documentaire de Caroline Reussner (90 min et 54 min) Bonne étoile productions, Ushuaïa TV, CNRS images, Meromedia

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Monod est l’abréviation botanique standard de Théodore Monod.

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