Voir la source de Tunis

== Histoire ==
{{Article détaillé|Histoire de Tunis}}
=== Antiquité ===
L'existence de la localité est attestée dès le début du {{IVe siècle av. J.-C.}}<ref name="Sebag60">{{Harvsp|Sebag|1998|p=60}}.</ref>{{,}}<ref name="Renate">{{Lien web|langue=fr|auteur=Renate Fisseler-Skandrani|titre=Tunis. Émergence d'une capitale|url=http://www.saisonstunisiennes.com/articles/tunishistoire/|date=2 novembre 2007|site=saisonstunisiennes.com|consulté le=28 juillet 2014}}.</ref>. Perchée sur sa [[colline]], Tunis est un excellent observatoire d'où les Libyens peuvent suivre aisément les manifestations extérieures de la vie de Carthage (allées et venues des [[navire]]s ou des [[Caravane (convoi)|caravane]]s vers l'intérieur du pays). Tunis est l'une des premières cités libyennes à passer sous la domination carthaginoise, étant donné son voisinage avec la grande cité et sa position stratégique. Plus d'une fois, dans les siècles qui suivent, il est fait mention de Tunes dans l'histoire militaire de Carthage. Ainsi, durant l'expédition d'[[Agathocle de Syracuse]], qui débarque en [[310 av. J.-C.]] au [[cap Bon]], Tunis change de main à plusieurs reprises. Par ailleurs, son rôle durant la [[guerre des Mercenaires]] laisse penser qu'elle est alors {{Citation|un des principaux centres de la race aborigène}}<ref name="Sebag60"/>. Selon toute vraisemblance, le gros de sa population est alors constitué de paysans, de pêcheurs et d'artisans. Toutefois, en regard de la Carthage punique, l'antique Tunes reste d'une taille très modeste.

Détruite selon [[Strabon]]<ref name="Sebag70">{{Harvsp|Sebag|1998|p=70}}.</ref> par les Romains pendant la [[troisième guerre punique]], elle aurait été reconstruite avant Carthage. Elle ne fait toutefois l'objet que de rares témoignages, dont celui de la [[table de Peutinger]], qui mentionne Thuni<ref name="Sebag70"/>. Dans le système de [[Voie romaine|voies]] de la [[province d'Afrique]], Tunes n'est que le nom d'une {{latin|[[mutatio]]}} (relais de poste)<ref name="Sebag70"/>. La ville latinisée est progressivement christianisée et devient le siège d'un [[évêché]]. Toutefois Tunes reste sans doute une modeste bourgade tant que Carthage existe<ref name="Renate"/>.

=== Conquête arabe ===

{{Article général|Conquête musulmane du Maghreb|position=section}}

La région est conquise par les troupes [[arabes]] menées par le général [[Ghassanides|ghassanide]] [[Hassan Ibn Numan]] au {{VIIe siècle}}. En effet, la cité est pourvue d'une position privilégiée au fond du golfe et au carrefour des flux commerciaux avec l'Europe et son arrière-pays. Très tôt, Tunis joue le rôle militaire pour lesquelles les Arabes l'ont choisi car elle est désormais la seule cité importante dans les parages du détroit de Sicile. Dès les premières années du {{VIIIe siècle}}, le [[chef-lieu]] de district qu'est alors Tunis se voit renforcer dans son rôle militaire : devenue la base navale des Arabes en Méditerranée occidentale, elle prend une importance militaire considérable<ref name="Renate"/>. Sous le règne des [[Aghlabides]], les Tunisois se révoltent à maintes reprises<ref name="Renate"/> mais Tunis profite de l'embellie économique et devient rapidement la deuxième cité du royaume. Devenue la capitale du pays à la fin du règne d'[[Ibrahim II]] ([[902]]), elle le demeure jusqu'en [[909]]<ref>{{Harvsp|Sebag|1998|p=87}}.</ref>, date à laquelle des [[Berbères]] [[Chiisme|chiites]] prennent l'[[Ifriqiya]] et fondent la [[Califat fatimide|dynastie des Fatimides]], puis redevient chef-lieu de district. Son rôle d'opposition au pouvoir en place s'intensifie, dès septembre [[945]], lorsque des [[Insurrection|insurgés]] [[Kharidjisme|kharidjistes]] occupent Tunis et la livrent au pillage<ref name="Sebag88">{{Harvsp|Sebag|1998|p=88}}.</ref>{{,}}<ref name="Renate"/>. Avec l'avènement de la dynastie des [[Zirides]], Tunis gagne en importance mais la population sunnite supporte de plus en plus mal le règne chiite et perpétue des massacres contre cette communauté<ref name="Sebag88"/>. C'est pourquoi, en [[1048]], le Ziride [[Al-Muizz ben Badis]] rejette l'obédience fatimide et rétablit dans toute l'Ifriqiya le [[rite]] [[Sunnisme|sunnite]]. Cette décision provoque la colère du calife chiite [[Al-Mustansir Billah]]. Pour punir les Zirides, il lâche sur l'Ifriqiya des tribus arabes dont les [[Hilaliens]]. Une grande partie de l'Ifriqiya est mise à feu et à sang, la capitale ziride Kairouan est détruite en [[1057]] et seules quelques villes côtières dont Tunis et [[Mahdia]] échappent à la destruction. Néanmoins, exposée aux exactions des tribus hostiles qui campent aux environs de la ville, la population de Tunis, qui ne reconnaît plus l'autorité des Zirides repliés à Mahdia, prête allégeance au prince [[Hammadides|hammadide]] El Nacer ibn Alennas, basé à [[Béjaïa|Bougie]], en [[1059]]. Le gouverneur nommé par ce dernier, ayant rétabli l'ordre dans le pays, ne tarde pas à s'affranchir des Hammadides et fonde la dynastie des [[Khourassanides]] avec Tunis pour capitale. Le petit royaume indépendant renoue alors avec le commerce extérieur et retrouve la paix et la prospérité.

=== Capitale nouvelle ===

[[Fichier:Battle of Tunis.jpg|vignette|Représentation du siège de Tunis lors de la huitième croisade.|alt=Tableau illustrant la bataille de Tunis.]]

En [[1159]], l'[[Almohades|Almohade]] [[Abd al-Mumin (calife)|Abd al-Mumin]] s'empare de Tunis, destitue le dernier souverain khourassanide et installe à sa place un gouvernement chargé de l'administration de toute l'Ifriqiya qui siège dans la [[kasbah]] construite pour l'occasion<ref name="Renate"/>. La conquête almohade ouvre une nouvelle période dans l'histoire de Tunis. La ville, qui jouait jusque-là un rôle de second plan derrière [[Kairouan]] et [[Mahdia]], se trouve promue au rang de [[capitale]] de province. En [[1228]], le gouverneur [[Abû Zakariyâ Yahyâ]] s'empare du pouvoir et, un an plus tard, s'affranchit du pouvoir almohade, prend le titre d'émir et fonde la [[Sultanat hafside de Tunis|dynastie des Hafsides]]. Avec l'avènement de cette dynastie, la cité devient la capitale d'un royaume s'étendant progressivement vers [[Tripoli (Libye)|Tripoli]] et [[Fès]]. À la ville primitive s'ajoutent au nord et au sud d'importants [[faubourg]]s enserrés par une deuxième enceinte entourant la médina, la kasbah et ces nouveaux faubourgs<ref name="Renate"/>. En [[1270]], Tunis se retrouve prise dans la [[huitième croisade]] : [[Louis IX]], espérant convertir le souverain hafside au [[christianisme]] et le dresser contre le sultan d'[[Égypte]], s'empare facilement de Carthage mais son armée est rapidement victime d'une [[épidémie]] de [[dysenterie]]. Louis IX lui-même en meurt le {{date|25|août|1270}} devant les remparts de la capitale<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Emmanuel Melmoux|auteur2=David Mitzinmacker|titre=100 personnages qui ont fait l'histoire de France|lieu=Paris|éditeur=Bréal|année=2004|pages totales=239|passage=53|isbn=978-2-7495-0434-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Z1KqEd4j79oC&pg=PA53}}.</ref>. Dans le même temps, chassés par la [[Reconquista|reconquête]] [[Espagne|espagnole]], les premiers Andalous musulmans et juifs arrivent à Tunis et vont participer activement à la prospérité économique et à l'essor de la vie intellectuelle dans la capitale hafside<ref name="Renate"/>.

=== Cible de rivalités ===

[[Fichier:Charles quint a tunis.png|vignette|Entrée de [[Charles Quint]] à Tunis en [[1535]].|alt=Gravure représentant l'entrée de Charles Quint à Tunis.]]
[[Fichier:Esclaves capturés par Charles Quint en Tunisie.jpg|vignette|[[Atlante (architecture)|Atlantes]] représentant des esclaves musulmans capturés par Charles V lors de la conquête de Tunis, [[Palerme]] ([[Italie]]), {{XVIe siècle}}.]]

Au cours du {{XVIe siècle}}, la Tunisie est l'un des principaux théâtres où s'affronte la [[monarchie]] [[Espagne|espagnole]] et l'[[Empire ottoman]]<ref name="Renate"/>. Les troupes ottomanes, sous la conduite du [[beylerbey]] (gouverneur général) de la [[régence d'Alger]], [[Khayr ad-Din Barberousse]], se présentent devant [[Bab El Jazira]] le {{date|18|août|1534}}<ref>{{Harvsp|Messikh|2000|p=25}}.</ref> et [[Conquête de Tunis (1534)|livrent la ville au pillage]]. [[Charles Quint]], appelé à la rescousse par les dirigeants européens menacés par l'avancée ottomane en Méditerranée, prend la ville le {{date|6|août|1535}} et rétablit le souverain hafside. Face aux difficultés rencontrées par ce dernier, l'Ottoman [[Uluç Ali Paşa|Uludj Ali]], à la tête d'une armée de [[janissaire]]s, reprend Tunis en [[1569]]. Toutefois, à la suite de la [[bataille de Lépante]] en [[1571]], les Espagnols parviennent à reprendre la ville et rétablissent le souverain hafside. Après de nouveaux combats, la ville tombe finalement [[Conquête de Tunis (1574)|aux mains des Ottomans]] en août [[1574]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bernard Lugan|auteur2=André Fournel|titre=Histoire de l'Afrique|sous-titre=des origines à nos jours|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Ellipses|Ellipses]]|année=2009|pages totales=1245|passage=289|isbn=978-2729842680}}.</ref>.

Devenu une province ottomane gouvernée par un [[Pacha (titre)|pacha]] nommé par le sultan ottoman basé à [[Constantinople]], le pays accède rapidement à une certaine autonomie ([[1591]]). Sous le règne des deys puis des beys [[mouradites]], la capitale prend un nouvel essor : sa population grandit grâce à de multiples apports ethniques, dont les [[Maures]] chassés d'Espagne, et les activités économiques se diversifient. Aux industries traditionnelles et aux échanges avec les pays lointains s'ajoute la [[Corsaire|course]] qui connaît alors son âge d'or. Les profits assurés par le rachat des [[Esclavage en Tunisie|esclaves]] chrétiens permettent également aux souverains d'élever des constructions fastueuses qui renouvellent la parure monumentale héritée du [[Moyen Âge]]<ref name="Renate"/>.

Au début du {{XVIIIe siècle}}, la Tunisie entre dans une nouvelle période de son histoire avec l'avènement de la dynastie des [[Husseinites]]. Dans ce cadre, de multiples initiatives émanant des princes se succédant au pouvoir ou de hauts dignitaires apportent de nombreuses retouches urbaines qui renouvellent et enrichissent la parure monumentale de la ville. Durant cette période, la ville prospère à nouveau comme centre de commerce mais aussi de [[piraterie]] jusqu'au {{XIXe siècle}}, période durant laquelle sa population est évaluée, selon les différentes sources, sur une échelle allant de {{unité|90000|à=110000|habitants}}<ref>{{Harvsp|Sebag|1998|p=280}}.</ref>. Profitant des dissensions internes à la dynastie, la [[régence d'Alger]] s'empare de Tunis en [[1756]] et place le pays sous tutelle<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bethwell A. Ogot|titre=Histoire générale de l'Afrique|tome=V|titre tome=L'Afrique du {{XVIe}} au {{XVIIIe}} siècle|lieu=Paris|éditeur=Unesco|année=1999|pages totales=1200|passage=294|isbn=978-92-3-201711-6|lire en ligne=https://books.google.ch/books?id=qUGYlKG2t-0C&pg=PA294}}.</ref>. Au début du {{s-|XIX|e}}, [[Hammouda Pacha]] doit faire face aux [[bombardement]]s de la flotte [[République de Venise|vénitienne]] mais réussit à se défaire de la tutelle algérienne et dissout la milice des janissaires après une révolte en [[1811]]<ref>{{Harvsp|Messikh|2000|p=32}}.</ref>. Sous le règne de [[Hussein II Bey]], les victoires navales des [[Royaume-Uni|Anglais]] ([[1826]]) et des [[France|Français]] ([[1827]]) mettent fin à la course, privant le pays des revenus en découlant<ref>{{Harvsp|Messikh|2000|p=34}}.</ref>.

[[Fichier:Tunis map plan 1881.jpg|gauche|vignette|Plan de Tunis en 1881.|alt=Plan de Tunis en 1881.]]
[[Fichier:Bazar - Tunis - Tunisia - 1899.jpg|vignette|Vue d'un souk à la fin du {{s-|XIX}}.|alt=Photo d'un bazar à la fin du {{s-|XIX}}.]]

Pendant le demi-siècle qui va de la [[Conquête de l'Algérie par la France|conquête de l'Algérie]] au [[traité du Bardo]], des colonies européennes, de plus en plus nombreuses chaque année, viennent grossir la population tunisoise. En conséquence, l'organisation spatiale de la ville est remise en cause par les premières démolitions des remparts, à partir de [[1860]], et l'ouverture des portes dès [[1870]].

La cité s'étend dès lors hors de ses murs, entre la médina et les rives du lac, pour accueillir les nouvelles populations et reçoit les premiers équipements modernes en matière d'adduction d'[[eau]] (1860), d'éclairage au gaz ([[1872]]), de voirie, de l'enlèvement des [[Déchet ménager|ordures ménagères]] ([[1873]]) ainsi que de communications avec la proche banlieue et l'arrière-pays<ref>{{Harvsp|Sebag|1998|p=261}}.</ref>.

En marge de l'artisanat et du commerce traditionnels qui déclinent, les nouveaux venus développent les échanges avec l'Europe, introduisent les premières [[industrie]]s modernes et acclimatent ainsi sur les marges de la cité arabe de nouvelles formes de vie urbaine.

=== Développement sous le protectorat ===
L'année [[1881]], qui est celle de l'instauration du [[Protectorat français de Tunisie|protectorat français]], marque un tournant dans l'histoire de Tunis. La cité entre dans une ère de mutations rapides qui la transforment profondément en deux ou trois décennies. Restée pendant des siècles contenue derrière ses [[fortification]]s, la ville s'étend donc rapidement : elle se dédouble en une ville ancienne peuplée par la population arabe et une ville nouvelle peuplée par les nouveaux arrivants et différente de par sa structure avec la [[Médina de Tunis|ville arabe]]. Tunis fait également l'objet d'importants travaux qui la dotent d'adductions d'[[eau]], de [[gaz naturel]] et d'[[électricité]], de [[Transport en commun|transports publics]] et d'équipements sociaux. À l'économie traditionnelle s'ajoute une économie [[Capitalisme|capitaliste]] de type colonial.

[[Fichier:Plan tunis 1890 1914.jpg|gauche|vignette|Évolution urbaine entre 1890 et 1914.|alt=Carte de l'évolution urbaine de Tunis.]]
[[Fichier:Le défilé de la libération - Tunis 2.jpg|vignette|Défilé des troupes alliées en mai 1943.|alt=Photo du défilé militaire des troupes alliées en 1943.]]

La [[Première Guerre mondiale]] marque un temps d'arrêt dans l'histoire de Tunis. Après la guerre, la cité connaît de nouvelles transformations : la ville moderne gagne en importance et étend son réseau de rues quadrillées dans toutes les directions possibles. De plus, un ensemble de cités satellites font leur apparition et repoussent encore les limites de l'aire urbaine tunisoise. Sur le plan économique, les activités se développent et se diversifient : les industries modernes voient leurs opérations commerciales prendre de l'ampleur alors que l'industrie traditionnelle poursuit son déclin<ref>{{Harvsp|Sebag|1998|p=397}}.</ref>. Au cours de la période qui s'ouvre avec la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref>De novembre 1942 à mai 1943, sous administration vichyste, la ville est brièvement occupée par les forces de l'Axe.</ref>, Tunis connaît un ensemble de mutations qui lui donnent un nouveau visage. C'est dans ce contexte qu'apparaît une ceinture de « faubourgs spontanés » (appelés « gourbivilles ») qui entourent rapidement la capitale.

Après la guerre, l'industrialisation de la capitale s'accélère mais ne permet pas de subvenir aux besoins d'une population en pleine croissance. Du même coup, les contrastes au sein de la ville s'accentuent.

=== Agglomération en expansion ===

[[Fichier:El menzah 1955.jpg|vignette|Extension de la ville dans les [[années 1950]] avec le quartier d'[[El Menzah]].|alt=Photo du quartier d'El Menzah.]]

Lors de l'indépendance du pays en 1956, Tunis est confirmée dans son rôle de capitale, la [[Constitution tunisienne de 1959|Constitution]] du {{date|1|juin|1959}} disposant que l'[[Chambre des députés (Tunisie)|Assemblée nationale]]<ref name="assemconst">{{Lien web|langue=fr|titre=Articles 18 à 36 de la Constitution tunisienne de 1959|url=http://www.jurisitetunisie.com/tunisie/codes/constitution/const1010p.htm|site=jurisitetunisie.com|consulté le=28 juillet 2014}}.</ref> et la présidence de la République<ref name="presidconst">{{Lien web|langue=fr|titre=Articles 38 à 57 de la Constitution tunisienne de 1959|url=http://www.jurisitetunisie.com/tunisie/codes/constitution/const1020p.htm|site=jurisitetunisie.com|consulté le=28 juillet 2014}}.</ref> doivent avoir leurs sièges à Tunis ou sa banlieue. Dans un laps de temps très court, les changements se succèdent et transforment la ville coloniale. Les Européens qui voient leurs conditions de vie bouleversées se résolvent progressivement au départ. Au fur et à mesure, les Tunisiens les remplacent et la population de l'agglomération continue de croître. L'opposition entre la ville arabe et la ville européenne s'atténue progressivement avec l'arabisation de la population.

Sous la pression démographique, la ville s'étend encore avec la création de nouveaux quartiers qui englobent peu à peu les banlieues les plus proches. Les équipements hérités du protectorat sont progressivement renouvelés et modernisés et de nouvelles constructions enrichissent le paysage urbain. Dans le même temps, une politique active d'industrialisation développe l'économie municipale. Le {{date|12|juin|1979}}, Tunis devient le siège de la [[Ligue arabe]] après la signature par l'[[Égypte]] des [[accords de Camp David]] avec [[Israël]]. Elle le restera jusqu'au {{date|31|octobre|1990}}.