Abbaye Notre-Dame d'Orval

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Abbaye d'Orval (Belgique))

Abbaye Notre-Dame d'Orval
Vue d'ensemble de la nouvelle abbaye d'Orval (cour intérieure).
Vue d'ensemble de la nouvelle abbaye d'Orval (cour intérieure).
Existence et aspect du monastère
État de conservation Abbaye en ruines jusqu'en 1926, puis offert aux Trappistes par la famille propriétaire.
Affectation ultérieure En activité
Nom local Abbaye d'Orval
Site web https://www.orval.be/fr/
Identité ecclésiale
Culte Culte catholique
Diocèse Diocèse de Namur
Type Prieuré ou abbaye de moines, selon les époques, hormis un passage en chanoines entre 1110 et 1131.
Présentation monastique
Fondateur Arnoul Ier de Chiny et Conrad Ier de Luxembourg
Origine de la communauté En 1070, un groupe de bénédictins, venus de la Calabre, bâtit une église et un prieuré sur des terres données par les comte de Chiny et comte de Luxembourg.
Ordre Trappiste à partir de 1131
Caractéristiques cisterciennes Abbaye-fille de Trois-Fontaines en 1131
Abbaye-fille de Notre-Dame de Sept-Fons en 1926
Patronage Notre-Dame
Historique
Date(s) de la fondation Prieuré bénédictin en 1070, édifice augustin en 1110, abbaye cistercienne en 1131, prieuré trappiste en 1926, abbaye trappiste en 1936
Personnes évoquées Mathilde de Toscane, Otton II de Chiny, Albert Ier de Chiny, Alberon de Chiny, Bernard de Clairvaux, archiduc Albert d'Autriche, maréchal de Châtillon, Pierre Nicole, général Loison
Essaimage Prieuré de Conques
Fermeture Abbaye détruite en 1793.
Architecture
Architecte La nouvelle abbaye repose en partie sur les fondations conçues par l'architecte Laurent-Benoît Dewez au XVIIIe siècle
Dates de la construction La chapelle Sainte-Marguerite du XIe siècle, le pignon du XIIIe siècle de l'ancien réfectoire et l'église Notre-Dame datant de 1124 dont le pignon nord du transept est debout, sont les seuls vestiges de l'ancienne construction.
Éléments reconstruits Monastère reconstruit au XXe siècle
Protection Icône du bouclier bleu apposé sur un immeuble classé de la Région wallonne Patrimoine classé (1971, uniquement les ruines, no 85011-CLT-0009-01)
Icône du bouclier bleu apposé sur un immeuble classé de la Région wallonne Patrimoine exceptionnel (2009, 2022, no 85011-PEX-0001-04)
Localisation
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Province Drapeau de la province de Luxembourg Province de Luxembourg
Commune Florenville
Section Villers-devant-Orval
Coordonnées 49° 38′ 23″ nord, 5° 20′ 56″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Abbaye Notre-Dame d'Orval
Géolocalisation sur la carte : province de Luxembourg
(Voir situation sur carte : province de Luxembourg)
Abbaye Notre-Dame d'Orval

L'abbaye Notre-Dame d'Orval (ou abbaye d'Orval) est un monastère cistercien situé en Belgique, à Villers-devant-Orval, dans la province de Luxembourg.

Fondée par des bénédictins au XIe siècle, l'abbaye est passée à l'ordre de Citeaux en 1131 avec l'arrivée de moines de l'abbaye de Trois-Fontaines. Durant quatre siècles, elle a vécu l'existence effacée d'un monastère perdu dans la solitude de la grande forêt ardennaise. En outre, située à la frontière entre le Saint-Empire et le royaume de France, elle a subi les conséquences des guerres et conflits du XVe au XVIIe siècle. L'abbaye a traversé une crise d'ampleur liée au développement du Jansénisme en son sein au début du XVIIIe siècle, la crise éclatant au grand jour quand, en 1713, le pape Clément XI condamna cette doctrine.

À la fin du XVIIIe siècle, lors de l'invasion des troupes révolutionnaires françaises, les bâtiments sont détruits et abandonnés après le départ forcé des moines. Les biens de l'abbaye sont mis à la disposition de la Nation et vendus comme « biens nationaux ».

En 1926, le monastère est reconstruit et la tradition monastique relevée par un groupe de cisterciens-trappistes venu de l'abbaye Notre-Dame de Sept-Fons, laquelle fonde là un prieuré. En 1935, le monastère retrouve son rang d'abbaye.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Isolée au milieu de terrains boisés, l’abbaye se trouve à deux kilomètres au nord-est du village de Villers-devant-Orval, à un kilomètre au nord de la frontière française, à l’entrée d’un saillant de la Belgique en territoire français. Elle est bordée à l’ouest par la route nationale 88 reliant Florenville et Athus (Aubange). Le ruisseau la Mouline, alimenté par les sources de l'Orval, passe (largement en souterrain) à travers le site de l’abbaye, et en rejoint deux autres, à la sortie du domaine, pour former une rivière, la Marche avant d’entrer dans Villers-devant-Orval.

Étendue[modifier | modifier le code]

Son empire, au faîte de sa splendeur, s'étend sur quelque trois cents territoires : villes, villages, hameaux et fermes[1].

Accès en transports publics[modifier | modifier le code]

L'abbaye se situe à proximité immédiate de l'arrêt Orval carrefour desservi en semaine uniquement par la ligne de bus 24.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

Le site de l'abbaye (Aurea vallis) bien avant l'ère chrétienne: les fouilles ont découvert de nombreuses sépultures, formant quasiment une très ancienne nécropole autour de la source située entre l'a colline et le fond marécageux du vallon[2] . Une chapelle y est construite au Xe siècle. En 1070, un groupe de bénédictins, venus de la Calabre (Italie), y bâtit une église et un prieuré, sur des terres données en usufruit par le comte de Chiny, Arnoul Ier, et par le comte Conrad Ier, comte de Luxembourg.

Vers 1076, la suzeraine, Mathilde de Toscane, comtesse de Briey, passe dans la région et ratifie la donation faite par son vassal aux moines bénédictins. C’est à cette époque qu’a lieu le célèbre incident de l’anneau tombé dans une fontaine et reparu comme miraculeusement. Du passage de la duchesse de Toscane, l’abbaye a reçu son nom « Vallis aurea » (Val d’or ) et son blason (anneau d’or dans la bouche d’un poisson). Aujourd’hui encore la fontaine Mathilde en perpétue la mémoire.

Au bout d'une quarantaine d'années — et pour des raisons inconnues — les bénédictins quittent les lieux. Le comte Othon leur substitue, en 1110, une communauté de chanoines augustins[1]. Une première église, dédiée à Notre-Dame, est inaugurée le par l'évêque de Verdun, Henri de Blois. Elle mesure 53 mètres de long et 25 mètres de large. Les chanoines souhaitent cependant devenir moines.

Passage à l'ordre de Cîteaux[modifier | modifier le code]

Albert de Chiny, secondé par son oncle, le saint évêque de Verdun Alberon de Chiny, se tourne vers Bernard de Clairvaux qui demande à sa première fondation, l'abbaye de Trois-Fontaines en Champagne d'envoyer quelques moines cisterciens encadrer les chanoines d'Orval qui souhaitent passer à l'ordre de Cîteaux[3].

Constantin — un Bienheureux d’après le ménologe cistercien — dirige le groupe, en étant ainsi le premier des 52 Abbés qui s'y sont succédé entre 1131 et 1799[4]. En mars 1131, Orval devient abbaye-fille de Trois-Fontaines et, en fait, toute première abbaye cistercienne dans la région. Les bâtiments sont adaptés aux besoins monastiques. Thierry de Vitry, deuxième Abbé, crée la première bibliothèque d'Orval en faisant copier livres et manuscrits se trouvant en d'autres abbayes. Adam de Longwy, quatrième(?) abbé (1167-1173), met en chantier la construction de l’abbatiale. L'église est terminée avant 1200. le domaine agricole et forestier est progressivement agrandi.

Les débuts n'en sont pas moins difficiles et la communauté vit longtemps dans l'indigence. Un incendie, en 1252, n'arrange rien. L'endettement est si grave que le chapitre général de Cîteaux, en sa session de 1316, autorise l'abbé de Trois-Fontaines à fermer Orval, vendre ses biens et disperser les religieux dans d'autres maisons.

L'abbé n'en fait rien cependant. Durant quatre siècles, Orval vit l'existence effacée d'un monastère perdu dans la solitude de la grande forêt ardennaise. Certaines périodes sont prospères et d'autres difficiles. Située en effet à la frontière entre le royaume de France et l'Empire, Orval subit les conséquences des guerres et conflits du XVe siècle au XVIIe siècle.

XVIIe siècle[modifier | modifier le code]

Nef, transept et sanctuaire de la première abbatiale (en ruines).

Marqué par les longs abbatiats de deux grandes personnalités, Orval retrouve prospérité et réputation de sainteté durant le XVIIe siècle. Bernard de Montgaillard, imposé comme abbé par l'archiduc Albert en 1605, est d'abord mal reçu par les moines. Mais il parvient à s'imposer et introduit progressivement un retour aux pratiques religieuses régulières. Il acquiert l'estime des moines et rapproche l'abbaye du peuple des alentours. La nouvelle réputation d'Orval attire : durant son abbatiat (de 1605 à 1628) le nombre de moines augmente sensiblement. Montgaillard, proche des archiducs Albert et Isabelle contribue avec eux à propager la dévotion pour Notre-Dame de Montaigu en lui érigeant une chapelle dans les bois de l'abbaye ; elle est contemporaine de la basilique de Montaigu (Scherpenheuvel)[5].

Quelques années après la mort de l'abbé de Montgaillard, au plus fort de la guerre de Trente Ans, l'abbaye est pillée et incendiée le par les soldats du maréchal de Châtillon.

La période qui suit est plus paisible sur le plan politique et la communauté retrouve équilibre et prospérité sous la direction de l'Abbé Charles de Bentzeradt. Le 45e abbé d’Orval (de 1668 à 1707), encouragé par l’Abbé de Rancé qu’il rencontra plusieurs fois, poursuit l’œuvre de l'Abbé de Montgaillard, imposant un retour aux observances originelles de Cîteaux : abstinence totale de viande, travaux manuels pour tous, longues périodes de jeûnes. Orval adopte le coutumier de l’abbaye de la Trappe après y avoir envoyé quelques moines pour y être formés[6]. Plus dur est le régime, plus nombreuses sont les vocations! Bien que plusieurs fondations aient été faites, le nombre de moines à Orval dépasse la centaine à la mort de l'Abbé de Bentzeradt.

Crise janséniste[modifier | modifier le code]

Cependant, par le retour à l'observance primitive, l'Abbé permet à un esprit janséniste de s’introduire dans la communauté. Cela conduit à la plus grande crise que connaîtra l’abbaye. Il accepte comme moines dans son abbaye des jansénistes militants. Sous son abbatiat l’abbaye est un centre important de rayonnement janséniste. Orval est en rapports étroits avec l’abbaye de Port-Royal. Pierre Nicole se réfugie quelque temps à Orval, mais sa présence devient encombrante. Par prudence, l'Abbé lui demande de quitter son abbaye.

La crise éclate au grand jour lorsque, par la bulle Unigenitus (1713) Clément XI condamne le jansénisme. Une large partie de la communauté monastique d’Orval, une des plus grandes de l’ordre cistercien, refuse de signer. Ils sont dénoncés à Rome, ce qui provoque une visite canonique du monastère, ordonnée par le pape Benoît XIII. Dom Jean-Mathieu Mommerts est Abbé. À peine la visite canonique est-elle commencée, en , qu’une quinzaine de moines prennent la fuite, de nuit, et se réfugient auprès de l’évêque janséniste d’Utrecht, où ils forment une communauté « orvaliste ». On découvre qu’ils étaient en correspondance avec Pasquier Quesnel et Duguet et gardaient dans leurs cellules des reliques et objets appartenant aux Arnauld.

Leur départ apporte un dénouement à la crise. L’Abbé Albert de Meuldre, élu en 1741, quelque peu sympathisant janséniste, doit démissionner en 1757. Son successeur, Dom Pinart, ramène la paix dans la communauté.

XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Maquette de l'abbaye à la veille de la Révolution française avec à l'arrière plan, les nouveaux bâtiments d'après les dessins de Laurent-Benoît Dewez.

Depuis la fin du XVI° si., , Orval, située sur un cours d'eau au cœur d'une vaste forêt, peut développer une importante industrie sidérurgique. Au XVIII°s., ces revenus, ajoutés au fruit du travail d'une communauté devenue nombreuse, permettent à l'abbé Menne Effleur d'envisager la construction d'un nouveau complexe monastique, juste à côté de celui existant, qui est en mauvais état et trop petit pour une communauté florissante. L'architecte Laurent Benoît Dewez en dresse les plans, de style classique, et les nouveaux bâtiments sont érigés sur d'impressionnantes fondations de caves voûtées, sur une étendue de 3 hectares, rendues nécessaires par le terrain marécageux. Ils ne sont pas terminés - il manque encore l'aile nord, dont la construction aurait nécessité la destruction de l'ancien monastère - lorsqu'en , les troupes révolutionnaires françaises envahissent la principauté de Liège et les Pays-Bas autrichiens. Elles remportent la bataille de Jemappes sur les Autrichiens le . Le pouvoir révolutionnaire ferme les yeux sur le pillage des abbayes, monastères, couvents et, en 1793, les troupes du général Loison détruisent à coups de canon, puis incendient l'abbaye et la communauté est dispersée. Avant d'y mettre le feu, les soldats ont fouillé partout car, comme d'autres, ils ont entendu dire que les religieux avaient enterré de nombreux objets précieux… Des paysans ont juré avoir vu des hommes, vêtus de l'habit monastique, enfouir notamment des calices et des ciboires en or: en réalité, les objets de valeur, notamment les livres de la riche bibliothèque, avaient été mis à l'abri et la quasi-totalité des moines avaient quitté l'abbaye pour la maison-refuge de Montmédy.

Après la destruction de l'abbaye, la communauté sera dispersée. Plusieurs moines seront emprisonnés; le fr. Malachie Bertrand mourra au bagne de Guyane. Les ruines de l'abbaye serviront de carrière de pierre aux habitants des environs.

Ancienne abbaye[modifier | modifier le code]

Dépendance[modifier | modifier le code]

Personnalités[modifier | modifier le code]

Moine de l'abbaye d'Orval.

Orval aux XX° et XXI° siècles[modifier | modifier le code]

Renaissance[modifier | modifier le code]

Nouvelle abbatiale (de 1948).

A part quelques travaux de consolidation fin XIX° et début XX°s., le site reste en ruine jusqu'en 1926: cette année-là, la famille de Harenne, propriétaire des lieux, décide de les offrir aux trappistes, après une rencontre avec le P. Abbé de l'abbaye de La Trappe et son cellérier ( càd économe), le P. Marie-Albert Van der Cruyssen, qui étaient en quête d'un refuge pour la communauté de La Trappe dans l'éventualité d'une nouvelle expulsion des congrégations par la République française. Mais c'est l'abbaye de Sept-Fons qui entreprend le rétablissement de l'abbaye et la restauration des ruines. Un groupe de moines venus de Maris Stella, fondation de Sept-Fons au Brésil, forme le noyau de la nouvelle communauté monastique, sous la direction du Père Marie-Albert van der Cruyssen [6], qui met son expérience d'entrepreneur, son énergie, ses relations et son sens de la publicité au service de ce qui devient sous son impulsion le "grand oeuvre national de la résurrection d'Orval".

L'abbaye d'aujourd'hui a surgi à côté des ruines médiévales, en grande partie ( église et bâtiments communautaires) sur les imposantes fondations de caves voûtées posées par l'architecte Laurent-Benoît Dewez au XVIIIe siècle; le déblaiement des débris à lui seul a été une tâche d'envergure, à laquelle ont collaboré pendant des années de nombreuses troupes scoutes qui se sont succédé sur le chantier, et pour qui l'ancienne chapelle de N.-D.Martontaigu, située sur le versant boisé qui surmonte l'abbaye médiévale, a été transformée en "chapelle des scouts". Le principal matériau employé est une pierre reconstituée d'un ton jaune doré. Dus aux plans de l'architecte Henri Vaes, les nouveaux bâtiments sont en roman bourguignon, interprété dans un sens moderne. Le peintre Albert Servaes, le sculpteur Oscar Jespers[7] et Camille Barthélemy ont contribué à la renaissance d'Orval[1]. Le marbre de Tchécoslovaquie a été largement utilisé pour la décoration intérieure, pour le trône abbatial (supprimé après la réforme liturgique de Vatican II), pour les autels latéraux, etc.; les stalles sont en bois du Congo.

Le prieuré, qui dépendait de Sept-Fons, est érigé en abbaye autonome par décision du Chapitre général de l'Ordre cistercien, confirmée par le Saint Siège le 13 décembre 1935. Le 29 février 1936, l'élection abbatiale fait de Dom Marie-Albert le premier Abbé de la nouvelle abbaye, le 53e de la lignée historique des abbés d'Orval. Le 5 juin 1939, l'église abbatiale est bénite ( jusque là, la communauté célébrait l'office dans des caves aménagées en chapelle) mais les travaux pour son achèvement sont ralentis par la guerre. Enfin, elle est consacrée et élevée au rang de basilique mineure le [6]. Dans l'ordre cistercien, l'Abbaye d'Orval a désormais comme "père immédiat" ( càd comme "superviseur") l'abbé de Westmalle, à qui l'abbaye de Sept-fons a transféré ce rôle qu'elle jouait en tant que communauté fondatrice: ce transfert n'est pas sans rapport avec les tensions entre le P. Van der Cruyssen et l'abbé de Sept-Fons, et même avec l'ordre cistercien comme tel, à propos des aspects triomphalistes et excessifs des constructions (tour et statues de vierge gigantesques, statues monumentales, oeuvres d'art), contraires à l'esprit cistercien de simplicité.

article détaillé: Marie-Albert van der Cruyssen

Au P. Marie-Albert Van Der Cruyssen, démissionnaire pour raison de santé en 1950, ont succédé comme abbés d'Orval Vincent de Paul Sonthonnax, François-Xavier Hanin, Etienne Gillard, Denis De Busschère, Eric Dion, Matthieu Cauwe, Lode Van Hecke - qui a été nommé évêque de Gand en 2020.

En 2024, la communauté ne compte plus que sept moines.

Transformations architecturales[modifier | modifier le code]

Un complexe comme celui d'Orval est en constantes transformations. On en citera quelques unes: fin des années 60, le scriptorium (salle de lecture) à côté de l'église est transformé en chapelle d'hiver, qui servira jusque vers 2015. Dans les années 70, les dortoirs qu'occupaient les moines et l'infirmerie sont progressivement transformés en deux ailes de cellules individuelles et en extension de la bibliothèque . On construit aussi une nouvelle boulangerie, mais qui sera assez rapidement démontée et revendue. Dans les années 90, l'ancienne salle du chapitre est profondément rénovée ; le grand bâtiment de la ferme est transformé en une fromagerie moderne, qui remplace celle qui se trouvait dans les caves. La brasserie elle aussi se transforme, par la construction d'abord d'une nouvelle salle de stock, elle-même transformée en nouvelle salle d'embouteillage et remplacée par une nouvelle grande salle de stock (2023) construite au flanc du vallon.

Dans l'église, une modernisation, réalisée par l'architecte Cosse en 2001, a adapté l'aménagement à la vie liturgique actuelle de la communauté: un nouvel et sobre autel moderne, en laiton doré, a été installé au débouché de la nef, plus proche du choeur des moines, qui occupent de nouvelles stalles en bois clair de plain pied avec l'espace réservé à l'assemblée; douze colonnes de métal gris cachent l'ancien autel monumental, délimitant à l'arrière du choeur un espace de prière devant le tabernacle . On peut en voir un aperçu dans la visite virtuelle proposée sur le site internet de l'abbaye[8].

Orval aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Economie et activités[modifier | modifier le code]

La reconstruction de l'abbaye a été financée par les revenus de la brasserie qui a été installée en 1935, mais aussi grâce à diverses formes de mécénat public et privé: donations, vente des célèbres "timbres d'Orval", subside de la loterie nationale, etc.

La tradition cistercienne associe étroitement la prière, la vie fraternelle et le travail manuel: "ora et labora". Depuis 1926, les formes et les domaines du travail exercé par les moines d'Orval ont évolué en fonction des circonstances et du nombre de moines. Une part importante du travail est liée à la vie même de la communauté: ménage et entretien des lieux, accueil des hôtes, travaux intellectuels, gestion du site . Jusqu'en 1975, l'agriculture - surtout l'élevage, et un important potager, a tenu une grande place; le travail forestier est toujours à l'ordre du jour. A côté de la brasserie, la fromagerie s'est développée progressivement; elle produit un fromage de type port-salut; elle a longtemps fabriqué aussi un fromage de type cheddar. Grâce à des ruchers, le travail des frères produit aussi du miel et des bonbons au miel, et dans les années 80 du pain trappiste.

Actuellement, à l'exception. de certaines tâches annexes assurées par les moines, comme certains emballages, ou la récente fabrication de fromage à tartiner consommé à l'hôtellerie, la fromagerie et la brasserie n'occupent plus que du personnel laïc : leurs revenus sont consacrés à l'entretien des bâtiments et à la solidarité, par le soutien à diverses oeuvres ou associations sociales.

La brasserie[modifier | modifier le code]

Intérieur du musée.

En 1931, l'installation d'une brasserie au sein même de l'abbaye fut décidée afin d'aider financièrement à la construction du nouveau monastère. Actuellement et dans la tradition cistercienne, la communauté monastique consacre principalement à l'aide sociale les revenus liés à la bière vendue sous la marque Orval. Il n'existe que onze brasseries trappistes au monde dont six en Belgique[9]. Seules les bières brassées au sein d'une abbaye, sous le contrôle des moines cisterciens qui y vivent, ont le droit de porter cette appellation. La bière brassée et commercialisée par l'abbaye ( on dit "un Orval", et non pas "une Orval") est ambrée, de fermentation haute (6,2 % d'alcool) et se caractérise par un arôme et une amertume typiques. Il s'y ajoute la production très réduite d'une seconde bière, plus faiblement alcoolisée (4,5°), la "petite verte" - ainsi nommée parce qu'elle était autrefois embouteillée dans des bouteilles de cette couleur. Elle n'est consommée que par la communauté et par les hôtes, et à la brasserie de "l'Ange gardien", qui appartient à l'abbaye.

Accueil spirituel et accueil touristique[modifier | modifier le code]

En ce début de XXIe siècle, le monastère a su devenir à la fois un lieu d'histoire remarquablement restauré, visité par des dizaines de milliers de touristes chaque année, et un lieu de ressourcement où une dizaine de moines cisterciens, prient, travaillent et accueillent des hôtes - hommes, femmes, jeunes, familles, croyants ou non [10], pour une retraite de quelques jours dans le silence monastique : l'hôtellerie compte quelques 80 chambres, et il s'y ajoute, hors de la zone de silence, un grand chalet qui accueille des groupes.

En plus des retraites organisées, chaque année en été un rassemblement appelé "Orval jeunes en prière" réunit des dizaines de jeunes avec la communauté[11]

Par ailleurs, L'abbaye d'Orval constitue aujourd'hui, avec le tout proche château de Bouillon, un des principaux lieux touristiques de la province du Luxembourg.

Le secteur ouvert au tourisme est limité au domaine des ruines médiévales: on ne visite ni l'abbaye moderne, ni l'église, qui sont des lieux de silence, ni la brasserie ou la fromagerie. Les visiteurs n'ont accès qu'à la tribune de l'église - mais ceux qui souhaitent participer à la prière de la communauté y sont accueillis à l'heure des offices.

Au fil des années, la "visite des ruines" s'est transformée par l'aménagement de diverses installations. Après avoir pu jeter un coup d'oeil sur la charmante petite cour de l'hôtellerie, et être passé par le magasin, la visite commence par un bâtiment restauré censé avoir abrité les réunions des Etats généraux du duché de Luxembourg: au premier niveau, on accède à une présentation audio-visuelle de l'histoire d'Orval et de la vie monastique, dans une mise en scène virtuelle qui évoque le "scriptorium" d'un monastère médiéval. A l'étage, plusieurs maquettes de grande taille montrent ce qu'étaient l'abbaye médiévale, puis l'abbaye néo-classique du XVIII°s., puis le projet initial de reconstruction, enfin l'état actuel du site. Dans un petit bâtiment voisin sont installés les beaux meubles, ustensiles et instruments de l'ancienne "pharmacie" monastique - qui servait en fait de dispensaire pour toute la région; elle est précédée par un petit jardin de plantes médicinales. A gauche de l'entrée de l'église médiévale se trouve le bassin limpide de la célèbre "fontaine Mathilde", alimenté par la puissante source qui fournit l'eau de la brasserie; tout à côté, un bâtiment ancien ( "les communs d'Abraham") abrite un musée interactif sur l'histoire et la fabrication de la bière d'Orval, et un musée consacré au frère Abraham, moine et peintre du XVIII°s, qui aurait eu son atelier dans ce bâtiment. Les ruines proprement dites comportent l'église avec sa célèbre rosace ( une application permet de visualiser ce qu'elle était autrefois), la salle du chapitre et les vestiges du cloître, enfin l'aile des moines du XVI°s. récemment découverte. Celle-ci conduit au musée installé dans les caves voûtées sous l'abbaye moderne.

Ce musée, créé en 1970 et récemment agrandi, comporte des salles historiques présentant de nombreux objets et documents des 9 siècles d'histoire d'Orval, et des salles d'art religieux contemporain : deux "chapelles" de méditation , et une galerie où sont régulièrement organisées des expositions d'art .

A la fin de la visite, les visiteurs peuvent passer au magasin qui propose le fromage et la bière (en quantité limitée par personne) de l'abbaye, des objets religieux ou souvenirs, et une librairie religieuse bien fournie.

Toujours pour préserver l'ambiance de calme et de silence, il n'y a pas dans l'enceinte de l'abbaye de possibilité de dégustation ou de restauration: mais à quelques centaines de mètre, en face du bel étang des forges, qui alimentait les moulins et marteaux-pilons de l'usine sidérurgique du XVIII°s., a été construite et récemment agrandie l'auberge de l'ange gardien, qui propose une offre variée et "tous budgets" [12].

Découvertes archéologiques et projets[modifier | modifier le code]

À l'occasion du 900e anniversaire en 1970, un musée d’histoire monastique avait été créé dans les caves du 18e siècle. La nécessité de moderniser les lieux, notamment en prévoyant un second accès, est apparue et a conduit à la découverte d'une arcade en plein cintre créée par l’architecte Henry Vaes, en dessous de la chapelle royale, au moment de la reconstruction dans les années trente. Cette porte n’a jamais servi, elle avait rapidement été condamnée et enterrée.

Dans la foulée, des fouilles ont été entreprises, durant l'été 2020, par le Service archéologique de la Région wallonne. Ces fouilles ont permis de déblayer une très grande partie de l’ancienne aile du XVIe siècle, extension du monastère médiéval qui accueillait entre autres le logement des moines de chœur et l’infirmerie. L’architecte Laurent-Benoît Dewez, au XVIIIe siècle, avait déjà enterré les vestiges de ce bâtiment du XVIe siècle avec de nombreux déblais de construction (fenêtres partiellement murées) et Henry Vaes a poursuivi ce comblement au moment de la reconstruction du XXe siècle.

Un très beau couloir latéral a désormais été dégagé. Sur la gauche de ce couloir, donnant sur l’arrière de la salle du chapitre médiéval, une succession de salles voutées conduit jusqu’à la porte en plein cintre, récemment mise au jour, qui est devenue la nouvelle entrée du musée, qui a été agrandi et entièrement réaménagé. Au stade final du projet qui court jusqu'en 2026, année du centenaire de la « résurrection » d'Orval, le visiteur des ruines suivra un parcours chronologique partant du chœur cistercien du XIIe siècle, traversant le cloître médiéval, permettant la découverte des différentes pièces de l’aile du XVIe siècle et rentrant dans les caves du XVIIIe siècle qui abritent les collections du musée [13].

L'histoire de la comtesse Mathilde[modifier | modifier le code]

Le nom de l'abbaye (Val d'or) et ses armoiries, représentant un ruisseau d'azur d'où sort une bague ornée de trois diamants, rappellent la légende selon laquelle Mathilde de Toscane, comtesse de Briey et protectrice de l'abbaye, aurait perdu dans une source son anneau nuptial. Attristée par cette perte, souvenir de son défunt époux, elle demande aux quelques soldats qui l'accompagnent de le récupérer, en vain. Cependant, alors qu'ils allaient partir, celui-ci lui aurait été miraculeusement rendu par une truite et la comtesse aurait souhaité que la contrée fût nommée « Val d'or ». C'est pour rappeler cette légende que le verre d'Orval est décoré d'un poisson tenant dans sa bouche un anneau doré.

Une autre version de la légende légèrement différente serait : « En 1076, une dame encore jeune, la comtesse Mathilde, duchesse de Toscane et tante de Godefroy de Bouillon, pleure son mari, Godefroy le Bossu, duc de Basse-Lotharingie. Mathilde se rend à Orval, un lieu alors isolé. Six ans plus tôt, des moines venus de Calabre ont débarqué non loin de là parce qu'ils fuyaient la guerre civile italienne. Ils ont frappé à la porte de l'archevêque de Trèves qui les a envoyés chez Arnould II, le comte de Chiny. C'est celui-ci qui a octroyé aux religieux des terres pour construire une abbaye. Ils se sont mis d'emblée au travail. La comtesse Mathilde marche lentement dans les allées de leur propriété. Elle aperçoit une pièce d'eau, machinalement, y plonge la main droite et, quelques secondes plus tard, la retire. Elle sursaute en éprouvant un pincement au cœur : l'anneau en or a glissé de son doigt ! Elle cherche, regarde partout, mais, hélas, aucune trace de l'objet. Une seule explication : l'anneau est tombé dans l'eau. Et Mathilde ne le distingue plus. Cette mésaventure peine particulièrement Mathilde. La bague était un cadeau de son défunt époux et l'ultime souvenir qu'elle possédait de lui. Désespérée, la comtesse prie la Vierge Marie. Elle a fermé les yeux. Lorsqu'elle les ouvre, Mathilde est stupéfaite : une truite a bondi de l'eau et tient dans sa gueule le précieux anneau ! La dame récupère son bien, remercie le Ciel et s'exclame : « Vraiment, c'est ici un val d'or ! » C'est cette histoire de la truite et de la bague qui explique le logo des produits encore fabriqués aujourd'hui à l'abbaye. La réputation de la richesse d'Orval — nom prédestiné — a traversé les siècles. »[14]

L'abbaye d'Orval autrement[modifier | modifier le code]

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

  • Le tome 17 des aventures de Vasco, La Bête (scénario et dessin : Gilles Chaillet ; couleurs : Chantal Defachelle, Le Lombard, 1999) dans lequel les héros font halte à l'abbaye dans leur trajet entre La Roche et Bouillon.
  • La bande dessinée Orval (Tome 1 [2009][15] et 2 [2010][16]), de Jean-Claude Servais, se passe dans l'abbaye d'Orval. Les éditions intégrales en blanc et noir[17] et colorisées[18] sont complétées d'une annexe historique de 18 pages : Orval, histoire de l'abbaye par Marc Heyde.
  • La Prophétie d'Orval de Frédéric Kiesel[19].

En Philatélie[modifier | modifier le code]

  • A l'époque de la reconstruction, dans le but de financer les travaux, plusieurs séries de timbres postaux belges ont été éditées souvent avec surtaxe. Ils avaient pour thème l'abbaye, les moines et même les lettres à l'ancienne constituant le mot ORVAL

Galerie[modifier | modifier le code]

Wikimedia Commons présente d’autres illustrations sur Abbaye Notre-Dame d'Orval.

Notes, références et sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Joseph Delmelle, Abbayes et béguinages de Belgique, Bruxelles, Rossel Édition, , p. 76-77.
  2. Christian Grégoire, « L’Abbaye d’Orval au fil des siècles » [PDF]
  3. Les premiers comtes de Chiny, donateurs des terres qui devinrent le domaine d'Orval, et insignes bienfaiteurs de l'abbaye, auront le droit d'être enterrés dans le cloître de la première abbaye.
  4. Appendice 1 "Les Abbés d'Orval et leurs armoiries" du livre de l'abbé N. Tillière, pp. 345 à 354
  5. Valère Wastelain, « Le prieuré de Montaigu », Les cahiers de Mariemont, vol. 27,‎ , p. 27-63 (lire en ligne).
  6. a b et c « Orval : Ordre Cistercien de la Stricte Observance: OCSO », sur ocso.org (consulté le )
  7. (nl) Hendrik Enno van Gelder et Jozef Duverger, Kunstgeschiedenis der Nederlanden van de Middeleeuwen tot onze tijd : Van het einde van de 16. eeuw tot onze tijd in Zuid-Nederland, , p. 342 : « Oscar Jespers ontwirp twee grote vlak-reliefs aan het Post-check gebouw te Brussel en hij kapte monumentale sculpturen voor de Abdij van Orval ».
  8. « Liturgie », sur orval.be (consulté le )
  9. (en) « Se ressourcer en Wallonie : des séjours en abbaye pour une déconnexion totale », sur Max, (consulté le ).
  10. « À l'abbaye d'Orval, "on accueille tous les visiteurs, pourvu qu'ils respectent le silence" », sur France 3 Grand Est, (consulté le )
  11. « Présentation OJP », sur Orval (consulté le )
  12. « A l'ange gardien - Orval », sur www.alangegardien.be (consulté le )
  13. « Pompéi à Orval », sur orval.be (consulté le ).
  14. Sources : journal Le Soir Magazine du 2 juillet 2014, pages 42 et 43, article de Marc Pasteger.
  15. Chez Dupuis, 54 planches sortie le 7 novembre 2009 (ISBN 978-2-8001-4458-0).
  16. Chez Dupuis, 54 planches sortie le 2 octobre 2010 (ISBN 978-2-8001-4771-0).
  17. Chez Dupuis, 110 planches sortie le 9 octobre 2010 (ISBN 978-2-8001-4788-8).
  18. Chez Dupuis, 116 planches sortie le 14 novembre 2012 (ISBN 978-2-8001-5652-1).
  19. Éditions Racine, 2004 (ISBN 9782873863210).

Sources[modifier | modifier le code]

Les archives de l'abbaye d'Orval sont conservées aux Archives de l'État à Arlon. On y retrouve les registres de comptes, des plans anciens des biens de l'abbaye, des pièces concernant la gestion des propriétés et des droits ainsi que de nombreuses informations sur la vie économique de l'abbaye et sur la vie des très nombreuses localités belges et françaises où elles étaient situées, parmi lesquelles Huy, Oteppe, Fexhe et plusieurs autres villages de la Hesbaye hutoise. Les archives de l'abbaye d'Orval sont accessibles au public. Un inventaire du fonds d'archives est en vente aux Archives de l'État à Arlon.

Pour compléter[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joseph-Marie Canivez, L'ordre de Cîteaux en Belgique, Forges-lez-Chimay,
  • Abbé N. Tillière, Histoire de l'abbaye d'Orval, Imprimerie J. Duculot, Editeur, , 7e éd.
  • Marcel Anfray, L'abbaye d'Orval, Paris, Auguste Picard, Editeur,
  • « Orval », dans Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, vol. 21 : Province du Luxembourg, arrondissement de Virton, Editions Mardaga, (lire en ligne), p. 142-151.
  • Luc-Francis Genicot (dir.), Le domaine d'Orval, t. 1 : Cinq fermes et une ville entre Meuse et Semois, , 109 p.
  • Luc-Francis Genicot (dir.), Le domaine d'Orval, t. 2 : L'économie d'Orval à travers les siècles. Les églises : architecture, , 131 p.
  • Paul-Christian Grégoire, Orval - Le Val d'Or depuis la nuit des temps, Metz, Éditions Serpenoise, .
  • Hugues Rogier, Bernard de Montgaillard - L'histoire mouvementée d'un grand abbé d'Orval, Neufchâteau, Weyrich Édition, .
  • Jean-Marie Yante (dir.), Les origines de l’abbaye cistercienne d’Orval, Turnhout, Brepols, coll. « Bibliothèque de la Revue d'histoire ecclésiastique », (ISBN 978-2-503-56942-0)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]