Lacune d'Olson

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La lacune d'Olson ou extinction d'Olson est une extinction ou crise biologique d'importance qui s'est produite il y a environ 274 Ma (millions d'années) au début de l'époque du Guadalupien au cours du Permien, et qui a donc précédé d'environ 22 Ma l'extinction massive du Permien-Trias[1].

Découverte[modifier | modifier le code]

La première suggestion de cette extinction a eu lieu quand l'américain Everett C. Olson a noté un hiatus entre la faune du début du Permien, dominée par les synapsides permo-carbonifères, alors appelés pélycosaures, et celle du milieu et de la fin du Permien, dominée par les thérapsides. Considéré d'abord comme dû à une période de mauvaise conservation de fossiles, l'événement a été baptisé "Lacune d'Olson", ou, en anglais, « Olson's Gap »[2],[3]. Cependant, la présence de cette lacune dépend en partie de l'âge de certaines formations fossilifères d'Oklahoma et du Texas, qu'Olson pensait dater du début du Permien moyen. La suggestion que ces formations (Chickasha et San Angelo) dataient plutôt du Kungurien, contrairement à l'avis d'Olson, suggérait une lacune[4], ce que réfute des études récente, qui date bien ces formations du Roadien (début du Permien moyen)[5],[6].

Puis, pendant les années 1990 et 2000, les chercheurs ont rassemblé des données sur la diversité des plantes, des organismes marins et des tétrapodes suggérant qu'un changement brutal précédant l'extinction Permien-Trias avait eu un impact profond sur la vie sur Terre. Sahney et Benton[1] ont argumenté qu'il y avait eu une baisse significative dans la biodiversité des vertébrés au cours de l'extinction d'Olson. Ils ont aussi suggéré qu'en plus de la diminution du nombre de fossiles pendant cette période, l'événement pouvait être confirmé par l'intervalle de temps séparant les fossiles d'avant et après l'extinction.

Cette extinction possible d'Olson n'intervient qu'environ 14 Ma avant une autre crise biologique, celle du Capitanien, qui a décimé les brachiopodes, en particulier au Spitzberg, il y a environ 262 Ma, et qui a été considérée par David P.G. Bond et al. en 2015 comme une possible extinction massive liée à de puissantes éruptions volcaniques dans le sud de la Chine[7],[8]. Elle intervient aussi surtout « seulement » 22 Ma environ avant la plus grande des extinctions connues à ce jour, l'extinction du Permien-Trias[1],[8].

Récupération[modifier | modifier le code]

La faune n'a pas récupéré totalement de l'extinction d'Olson avant l'extinction du Permien-Trias. Les estimations de temps de récupération varient et certains auteurs estiment que la récupération s'est prolongée sur une période de 30 millions d'années au cours du Trias[1].

Plusieurs événements importants ont eu lieu au cours de l'extinction d'Olson, notamment l'apparition des thérapsides, un groupe qui comprend les ancêtres des mammifères. Des recherches plus poussées sur les thérapsides primitifs identifiés en 2009 dans la Formation chinoise de Xidagou (en) (localité de Dashankou), datant du Roadien, pourront peut-être fournir plus d'information sur ce sujet[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Olson's Extinction » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c et d (en) S. Sahney et M.J. Benton, « Recovery from the most profound mass extinction of all time », Proceedings of the Royal Society: Biological, vol. 275, no 1636,‎ , p. 759 (PMID 18198148, PMCID 2596898, DOI 10.1098/rspb.2007.1370, lire en ligne)
  2. (en) S. G. Lucas, « A global hiatus in the Middle Permian tetrapod fossil record », Stratigraphy, vol. 1,‎ , p. 47–64 (lire en ligne)
  3. (en) M. F. Ivakhnenko, « Comparative survey of Lower Permian tetrapod faunas of eastern Europe and South Africa », Paleontological Journal, vol. 39, no 1,‎ , p. 66–71
  4. (en) S. G. Lucas, « Permian tetrapod extinction events », Earth-Science Reviews, vol. 170,‎ , p. 31–60 (ISSN 0012-8252, DOI 10.1016/j.earscirev.2017.04.008, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Reisz, R. .R et Laurin, M., « The reptile Macroleter: First vertebrate evidence for correlation of Upper Permian continental strata of North America and Russia », Geological Society of America Bulletin, vol. 113, no 9,‎ , p. 1229-1233 (<1229:TRMFVE>2.0.CO;2 lire en ligne)
  6. Michel Laurin et Robert W. Hook, « The age of North America’s youngest Paleozoic continental vertebrates: a review of data from the Middle Permian Pease River (Texas) and El Reno (Oklahoma) Groups », BSGF - Earth Sciences Bulletin, vol. 193,‎ , p. 10 (ISSN 1777-5817, DOI 10.1051/bsgf/2022007, lire en ligne, consulté le )
  7. « Des scientifiques confirment que la Terre a déjà connu six extinctions massives », sur Slate.fr, (consulté le ).
  8. a et b (en) David P. G. Bond, Paul B. Wignall, Michael M. Joachimski, Yadong Sun, Ivan Savov, Stephen E. Grasby, Benoît Beauchamp, et Dierk P. G. Blomeier, (2015), An abrupt extinction in the Middle Permian (Capitanian) of the Boreal Realm (Spitsbergen) and its link to anoxia and acidification, doi: 10.1130/B31216.1; 8 figures; 1 table; Data Repository item 2015139, [1]
  9. (en) J. Liu, B. Rubidge et J. Li, « New basal synapsid supports Laurasian origin for therapsids », Acta Palaeontologica Polonica, vol. 54, no 3,‎ , p. 393–400 (DOI 10.4202/app.2008.0071, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]