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Il peut dormir quelque 18 heures par jour<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=David Attenborough|titre=The life of mammals|éditeur=BBC Books|lieu=Londres|année=2002|pages totales=320|isbn=}}</ref>.
Il peut dormir quelque 18 heures par jour<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=David Attenborough|titre=The life of mammals|éditeur=BBC Books|lieu=Londres|année=2002|pages totales=320|isbn=}}</ref>.

== Au Cameroun ==
Cet animal s'appelle '''fɛn''' (Mə̀dʉ̂mbɑ̀), '''fɛ̄n''' (Nùfī, fe’éfě’e), '''pfɛ́''' (Ŋgǝ̂mbà), '''pfó''' (Ghɔmálá'), '''pféŋ''' (yémba),  '''jǔn''' (Ɓàsàá). En français, il fait partie de la famille du bradype, du paresseux, et en anglais on l’appelle sloth, et ils appartiennent au groupe  Xenarthra. C’est un animal mystérieux de par sa nature, et à apparence trompeuse. Il est en même temps nonchalant et résistant,  flegmatique, lent et endurant, mou et stoïque. Il symbolise entre autre:

1''') La paresse''': il peut s'accrocher à une branche d'arbre pendant toute une journée à ne rien faire. Leur vitesse de déplacement est d’environ 4 mètres (13 ft) par minute.

2) '''La résistance:''' quand il a saisi quelque chose,  tout un village peut le taper avec des gourdins pendant des heures: il ne lâchera ce qu'il a saisi qu'à son moment voulu; selon l'opinion populaire,  si c'est le bras ou la jambe de quelqu'un qu'il saisit, il y a de fortes chances qu'on coupe le bras du fɛn,  -si on y parvient- pour pouvoir libérer la victime. observez la forme et la position de ses doigts renfermés même après la mort.

'''3) La longévité:''' le fɛ̄n, pfó, pféŋ, jǔn ne meurt pas facilement. Les chasseurs disent que sa peau est tellement dure qu'il est difficile de le tuer par égorgement. C'est par fusillade qu'on l'atteint très souvent. le fέn meurt généralement de vieillesse et non de maladie. Pour étayer cette longévité, quand quelqu'un agonise pour longtemps, on chuchote: Ǎ fát fɛ̄n, pour dire qu'il aurait consommé de la viande de fɛ̄n.

'''4) La patience, la persévérance, de stoïcisme :''' le fɛ̄n, jǔn supporte beaucoup la souffrance, la douleur. En Ɓàsàá le jǔn est le symbole de la tenacité. Ses doigts sont appelés dìkátá, les pinces. Lorsqu'il est pris au piège aérien pour singes appelé sìgá, le jǔn ne s'agite pas. Il attend tranquillement qu'un singe ou tout autre animal passe par là; le jǔn l'attrape alors et en fait son compagnon d'infortune. Quoi que le nouveau prisonnier fasse,  le jǔn ne le lâchera pas jusqu'à l'arrivée du chasseur fortuné qui fera d'une pierre deux coups. Le chasseur trouve parfois que le singe infortuné a rongé tous les muscles du bras du jǔn au point qu'il ne reste que les os et les tendons, mais le jǔn n'a pas lâché prise.

'''5) La stratégie:''' Le fέn est un fin stratège. En effet, il mange très peu et donc fournit aussi peu d’effort afin de pouvoir conserver le plus longtemps possible l'énergie provenant du peu d’aliment qu’il a consommé. Il n’aime pas bouger, même pas pour aller chercher son repas. Il se nourrit des feuilles d’arbre qu’il trouve autour de lui. Conscient de cette profonde et imperturbable paresse, il élabore des stratégie pour une conservation maximale d'énergie vitale.  

== Approche lexico sémantique ==
Plusieurs mots et expressions découlent du mot fɛ̄n

'''-nə̀ fɛntə''' (mə̀dʉ̂mbɑ̀), mfēnsī [mfɛ̄nsī] (nùfī, fe’éfě’e), pféŋté (yémbà): supporter, patienter, persévérer

'''-nə̀ fɛ̀nə''' (mə̀dʉ̂mbɑ̀) : se dit de la nourriture qui malgré la longueur de la cuisson ne peut plus cuire.

'''-nə̀ fɛ̀ntə̌''' (mə̀dʉ̂mbɑ̀) : apaiser, calmer, atténuer.

'''-nǝ̀ fɛ̌nntʉ, fɛ̌nntʉ''' (mə̀dʉ̂mbɑ̀), fénthʉ̄ [fέnthʉ̄] (nùfī, fe’éfě’e): patienter, persévérer,  être courageux, courage, patience

== Myths et réalités autour de cette animal: ==

* Le fɛ̄n serait aveugle, d’où son degré de nonchalance inouï.
* Le fέn se nourrit, dort, et accouche même étant perché aux branches d’arbre.. Ils s’y trouvent même parfois accrochés après leur mort.
* le fɛ̄n ne défèque qu’une fois par semaine. En effet, il mange peu, conserve peu d’aliment ingurgité pour longtemps.  C’est le seul moment où il fait un extrême effort de descendre de l’arbre pour aller faire ses besoins. La question qu’on se poserait serait pourquoi fournit-il tous ces efforts pour descendre de l’arbre seulement pour faire ses besoins. Plusieurs hypothèses: 1) pour fertiliser l’arbre qui produira les feuilles qui le nourrira 2) couvrir le bas de l’arbre des excréments afin d’éloigner les prédateurs de la zone; 3) varier son alimentation
* le fέn est un bon nageur
* Dans la tradition basaa, il est interdit à une femme enceinte de consommer la viande de jǔn pendant toute sa grossesse au risque de voir son enfant naître avec les doigts de jǔn.
* Dans la tradition Yémbà, lorsqu'on allait ou rentrait de la dot d’une femme, si on rencontrait cet animal entrain de pleurer, (il pleure exactement comme un être humain au point d'essuyer aussi ses larmes) il fallait rentrer remettre la fille en question. En d’autres mots, il fallait annuler le mariage.


== Liste des espèces ==
== Liste des espèces ==

Version du 22 novembre 2022 à 17:23

Bradypus est l'unique genre de la famille des Bradypodidae, dont les quatre espèces se trouvent en Amérique du Sud et en Amérique centrale.

Les Bradypes, aussi appelés Paresseux tridactyles, Paresseux à trois doigts ou Aïs (nom onomatopée imitant leur cri) sont les quatre espèces de paresseux appartenant au genre Bradypus. Chez ces paresseux, les « mains » sont munies de trois doigts munis de griffes. Ils sont dotés de neuf vertèbres cervicales, ce qui leur permet une rotation de la tête d'environ 270 degrés.

Bradypus variegatus est de loin l'espèce la plus répandue.

Nourriture et mode de vie

Le bradypus mange majoritairement des feuilles. Comme ce régime alimentaire n'est pas très riche en nutriments, son corps s'est habitué a économiser de l'énergie. Il peut ainsi grimper des arbres sans effort, et sa chaleur corporelle est très basse.

Lorsqu'il mange, il mâche très lentement, puisque son système digestif met du temps à tout digérer. Il peut ne déféquer qu'une seule fois par semaine et ne pas manger pendant un mois.

Il ne possède pas une vue très précise. Ses yeux sont d'ailleurs très petits. Il n'émet aucun son excepté lorsqu'il se reproduit. Cela lui donne un caractère très silencieux et discret.

Il peut dormir quelque 18 heures par jour[1].

Au Cameroun

Cet animal s'appelle fɛn (Mə̀dʉ̂mbɑ̀), fɛ̄n (Nùfī, fe’éfě’e), pfɛ́ (Ŋgǝ̂mbà), pfó (Ghɔmálá'), pféŋ (yémba),  jǔn (Ɓàsàá). En français, il fait partie de la famille du bradype, du paresseux, et en anglais on l’appelle sloth, et ils appartiennent au groupe  Xenarthra. C’est un animal mystérieux de par sa nature, et à apparence trompeuse. Il est en même temps nonchalant et résistant,  flegmatique, lent et endurant, mou et stoïque. Il symbolise entre autre:

1) La paresse: il peut s'accrocher à une branche d'arbre pendant toute une journée à ne rien faire. Leur vitesse de déplacement est d’environ 4 mètres (13 ft) par minute.

2) La résistance: quand il a saisi quelque chose,  tout un village peut le taper avec des gourdins pendant des heures: il ne lâchera ce qu'il a saisi qu'à son moment voulu; selon l'opinion populaire,  si c'est le bras ou la jambe de quelqu'un qu'il saisit, il y a de fortes chances qu'on coupe le bras du fɛn,  -si on y parvient- pour pouvoir libérer la victime. observez la forme et la position de ses doigts renfermés même après la mort.

3) La longévité: le fɛ̄n, pfó, pféŋ, jǔn ne meurt pas facilement. Les chasseurs disent que sa peau est tellement dure qu'il est difficile de le tuer par égorgement. C'est par fusillade qu'on l'atteint très souvent. le fέn meurt généralement de vieillesse et non de maladie. Pour étayer cette longévité, quand quelqu'un agonise pour longtemps, on chuchote: Ǎ fát fɛ̄n, pour dire qu'il aurait consommé de la viande de fɛ̄n.

4) La patience, la persévérance, de stoïcisme : le fɛ̄n, jǔn supporte beaucoup la souffrance, la douleur. En Ɓàsàá le jǔn est le symbole de la tenacité. Ses doigts sont appelés dìkátá, les pinces. Lorsqu'il est pris au piège aérien pour singes appelé sìgá, le jǔn ne s'agite pas. Il attend tranquillement qu'un singe ou tout autre animal passe par là; le jǔn l'attrape alors et en fait son compagnon d'infortune. Quoi que le nouveau prisonnier fasse,  le jǔn ne le lâchera pas jusqu'à l'arrivée du chasseur fortuné qui fera d'une pierre deux coups. Le chasseur trouve parfois que le singe infortuné a rongé tous les muscles du bras du jǔn au point qu'il ne reste que les os et les tendons, mais le jǔn n'a pas lâché prise.

5) La stratégie: Le fέn est un fin stratège. En effet, il mange très peu et donc fournit aussi peu d’effort afin de pouvoir conserver le plus longtemps possible l'énergie provenant du peu d’aliment qu’il a consommé. Il n’aime pas bouger, même pas pour aller chercher son repas. Il se nourrit des feuilles d’arbre qu’il trouve autour de lui. Conscient de cette profonde et imperturbable paresse, il élabore des stratégie pour une conservation maximale d'énergie vitale.  

Approche lexico sémantique

Plusieurs mots et expressions découlent du mot fɛ̄n

-nə̀ fɛntə (mə̀dʉ̂mbɑ̀), mfēnsī [mfɛ̄nsī] (nùfī, fe’éfě’e), pféŋté (yémbà): supporter, patienter, persévérer

-nə̀ fɛ̀nə (mə̀dʉ̂mbɑ̀) : se dit de la nourriture qui malgré la longueur de la cuisson ne peut plus cuire.

-nə̀ fɛ̀ntə̌ (mə̀dʉ̂mbɑ̀) : apaiser, calmer, atténuer.

-nǝ̀ fɛ̌nntʉ, fɛ̌nntʉ (mə̀dʉ̂mbɑ̀), fénthʉ̄ [fέnthʉ̄] (nùfī, fe’éfě’e): patienter, persévérer,  être courageux, courage, patience

Myths et réalités autour de cette animal:

  • Le fɛ̄n serait aveugle, d’où son degré de nonchalance inouï.
  • Le fέn se nourrit, dort, et accouche même étant perché aux branches d’arbre.. Ils s’y trouvent même parfois accrochés après leur mort.
  • le fɛ̄n ne défèque qu’une fois par semaine. En effet, il mange peu, conserve peu d’aliment ingurgité pour longtemps.  C’est le seul moment où il fait un extrême effort de descendre de l’arbre pour aller faire ses besoins. La question qu’on se poserait serait pourquoi fournit-il tous ces efforts pour descendre de l’arbre seulement pour faire ses besoins. Plusieurs hypothèses: 1) pour fertiliser l’arbre qui produira les feuilles qui le nourrira 2) couvrir le bas de l’arbre des excréments afin d’éloigner les prédateurs de la zone; 3) varier son alimentation
  • le fέn est un bon nageur
  • Dans la tradition basaa, il est interdit à une femme enceinte de consommer la viande de jǔn pendant toute sa grossesse au risque de voir son enfant naître avec les doigts de jǔn.
  • Dans la tradition Yémbà, lorsqu'on allait ou rentrait de la dot d’une femme, si on rencontrait cet animal entrain de pleurer, (il pleure exactement comme un être humain au point d'essuyer aussi ses larmes) il fallait rentrer remettre la fille en question. En d’autres mots, il fallait annuler le mariage.

Liste des espèces

Reproduction

La femelle devient mature sexuellement entre 3 et 5 ans, le mâle entre 4 et 5 ans. La femelle donne naissance à un petit par portée, et le temps de gestation est de 6 à 11 mois selon l'espèce.

Répartition

  • B. variegatus
  • B. tridactylus
  • B. torquatus

Voir aussi

Articles connexes

Références taxinomiques

Famille Bradypodidae

Genre Bradypus

Notes et références

  1. (en) David Attenborough, The life of mammals, Londres, BBC Books, , 320 p.