« Krach de 1929 » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
PaulNicolas (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
Balises : Révocation manuelle Éditeur visuel
Résumé automatique : contenu remplacé par « {{Infobox Événement | charte = Crise économique | entête = | nom = Krach de 1929 | image = Crowd_outside_nyse.jpg | taille image =252 KB | légende = La foule se presse devant la Bourse de New York après le krach. | type = | création = | édition = | pays = États-Unis | pays2 = | localisation = Wall Street | latitude... ».
Balises : Contenu remplacé Révoqué Éditeur visuel
Ligne 32 : Ligne 32 :
[[Fichier:1929 wall street crash graph-fr.svg|vignette|upright=1.5|Graphe de la valeur du [[Dow Jones]] entre {{date-|octobre 1928}} et {{date-|octobre 1930}}.]]
[[Fichier:1929 wall street crash graph-fr.svg|vignette|upright=1.5|Graphe de la valeur du [[Dow Jones]] entre {{date-|octobre 1928}} et {{date-|octobre 1930}}.]]


Le '''[[krach]] de 1929''' est une crise boursière qui se déroula à la [[New York Stock Exchange|Bourse de New York]] entre le jeudi {{date|24 octobre 1929-}} et le mardi {{Date|29|octobre|1929}}. Cet événement est l'un des plus célèbres de l'[[Histoire des bourses de valeurs|histoire boursière]], marquant le début de la [[Grande Dépression]], la plus grande [[crise économique]] de l'Histoire. Les jours-clés du krach ont hérité de surnoms distincts : le {{date|24 octobre 1929-}} est appelé « jeudi noir », le {{date|28 octobre 1929-}} est le « lundi noir », et le {{date|29 octobre 1929-}} est le « mardi noir », dates-clés de l'[[Histoire des bourses de valeurs|histoire boursière]]. Conséquence directe, aux [[États-Unis]], le chômage et la pauvreté explosent pendant la Grande Dépression et poussent quelques années plus tard à une [[Histoire des bourses de valeurs#Krach de 1929 et première séparation légale entre banque et Bourse|réforme agressive des marchés financiers]]{{sfn|Hautcœur|2009|p=37-59}}.

Mais outre cette crise économique, de nombreux spécialistes de la crise de 1929, historiens et économistes, montrent comment ce krach boursier a déstabilisé les politiques économiques allemandes, permettant dans une certaine mesure l'arrivée au pouvoir d'[[Adolf Hitler]] et du [[Parti national-socialiste des travailleurs allemands|parti nazi]] à la suite du retrait brutal des capitaux américains d'Allemagne<ref>''1929'', [[William Karel]], 2009, [http://www.arte.tv/fr/1929-un-film-en-deux-parties-de-william-karel/2882548,CmC=2884064.html présentation sur Arte.tv].</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Borne Dominique|titre=Nouvelle histoire de la France contemporaine . 13 . La crise des années 30 : 1929-1938|éditeur=|date=|isbn=}}</ref>, ainsi que les déstabilisations économiques, sociales et politiques de certains pays d'Amérique latine menant à plusieurs coups d’États.

== Mécanisme ==
[[Fichier:Djia 1921 1929.png|vignette|Indice [[Dow Jones]] de 1921 à {{date-|septembre 1929}}.]]
La crise de 1929 est consécutive à une [[bulle spéculative]], dont la genèse remonte au début des [[années 1920]]{{sfn|Hautcœur|2009|p=21-36}}. La bulle est amplifiée par le nouveau système d'[[achat à crédit]] d'actions nommé le ''{{Langue|en|call loan}}'' (« emprunt à appel »), qui depuis 1926 est permis à [[Wall Street]]. Les investisseurs peuvent ainsi acheter des titres avec une [[Couverture de risque|couverture]] de seulement 10 % : pour dix dollars achetés, ils ne déposent qu'un dollar. Le taux d'emprunt varie selon le [[taux d'intérêt]] à court terme ; la pérennité de ce système dépend donc, en partie, de la différence entre le taux d'appréciation des actions et ce taux d'emprunt.

Pour l'historien de l'économie [[Charles Kindleberger]]{{sfn|Kindleberger|1988|p=116}}, la cause immédiate réside dans le fait que dans les {{citation|deux semaines avant la chute du 24 octobre, les prêts de brokers pour les titres « autres » diminuèrent de {{Unité|120000000|$}}, en grande partie à cause des retraits étrangers{{sfn|Kindleberger|1988|p=116}}}}. D'un point de vue technique (il y a aussi pour lui des causes plus politiques<ref group=N> Pour lui, l'enchaînement politique part {{citation|du qualificatif de « ''grotesque and ridicule'' » appliqué par Snowden à [[Henry Chéron|Chéron]], aux achats d'or de la [[Banque de France]] et à la hausse du taux d'escompte de la [[Banque d'Angleterre]]}} {{harv|Kindleberger|1988|p=113}}.</ref>), c'est le dernier maillon d'une série qui court de la hausse du [[taux d'escompte]] à New York en août, à la faillite de l'[[Clarence Hatry|entreprise Hatry]] à Londres qui, à son tour, provoque une hausse des taux en Angleterre le {{date-|20 septembre}} (la veille, la [[bourse de New York]] avait atteint son maximum{{sfn|Kindleberger|1988|p=113}}) qui, à son tour, conduit à des retraits de capitaux de New York.

== Histoire ==
=== Les origines : la bulle des années 1920 ===
[[Fichier:Stock ticker.jpg|gauche|vignette|Scène de liesse devant un téléimprimeur.]]
Les [[années 1920]] marquent une période de forte croissance aux [[États-Unis]] et en [[Europe]], où se produit tout d'abord une chute des cours de 31 % en un jour à la [[Bourse de Berlin]], appelée [[krach du 13 mai 1927|krach du {{date-|13 mai 1927}}]]. Dès 1928, l'Allemagne entre en récession. Le plan Young allège les réparations, mais en compensation les rend prioritaires par rapport aux dettes commerciales, ce qui fait prendre conscience aux prêteurs américains des risques qu'ils encourent pour leurs prêts passés et accroît la pression sur la balance des paiements à partir de la fin de 1929{{sfn|Hautcœur|2009|p=60-84}}.

Ainsi, de 1921 à 1929, le monde semble installé dans une période de prospérité. Après des années de tensions politiques entre grandes nations à la suite du règlement difficile de la Première Guerre mondiale, la paix paraît rétablie durablement{{sfn|Hautcœur|2009|p=1}}. La [[production industrielle]] augmente de 50 %. Le « boom » boursier n'apparaît donc pas ''[[ex nihilo]]''. Mais il est trop rapide : la hausse annuelle des cours pendant la même période est de 18 %, soit une hausse totale de plus de 300 %. Selon l'économiste [[Jacques Brasseul]], « le cours des titres augmente plus que les profits des entreprises, qui eux-mêmes augmentent plus que la production, la productivité, et enfin plus que les salaires, bons derniers dans cette course ». Un élément spéculatif se développe, puis devient prépondérant à partir de 1928, date où le cabinet Charles Merrill (aujourd'hui [[Merrill Lynch]]) recommande de ne plus s'endetter davantage pour acheter des actions, et indique : « Sans que cela constitue une recommandation de vente, le moment est opportun pour se libérer de ses crédits ». Ce ne sont en effet plus les dividendes qui attirent les investisseurs, mais la possibilité de revendre avec une importante plus-value ; beaucoup de titres sont achetés à crédit à cette fin.

L'[[économie (activité humaine)|économie]], elle, montre des signes de faiblesse dès le début 1929 : ainsi, la production [[automobile]] chute de {{nb|622000}} véhicules à {{nb|416000}} entre mars et septembre{{sfn|Hautcœur|2009|p=37-59}}. La production industrielle, elle, recule de 7 % entre mai et octobre. Ce ralentissement est en partie dû à un phénomène d'asphyxie : les capitaux disponibles accourent à la bourse plutôt que vers l'économie « réelle ».

Entre {{date-|mars 1926}} et {{date-|octobre 1929}}, le cours des actions augmente de 120 %. Le {{date-|3 septembre}}, l'[[Dow Jones Industrial Average|indice Dow Jones]] atteint 381,17, son plus haut niveau avant 1954. Le {{date-|16 octobre}}, l'économiste [[Irving Fisher]] déclare : « ''Stock prices have reached what looks like a permanently high plateau'' » (« Les cours ont atteint ce qui semble être le plateau perpétuel »).
{{clr}}

=== Le krach ===
{{Article détaillé|Histoire des bourses de valeurs}}
[[Fichier:Djia oct 1929.png|vignette|L'indice [[Dow Jones Industrial Average|Dow Jones]] pendant le krach de 1929.]]
Quelques jours avant le krach (les {{date|18 octobre-}}, {{date|19 octobre-}} et {{date|23 octobre 1929-}}), les premières ventes massives ont lieu. Ce sont encore des prises de bénéfices, mais elles commencent à entraîner les cours à la baisse.

Le jeudi {{date|24 octobre}} (''jeudi noir'' ou ''Black Thursday'') marque la première grande panique. Le matin, il ne se trouve presque pas d'acheteurs, quel que soit le prix, et les cours s'effondrent. À midi, l'[[Dow Jones Industrial Average|indice Dow Jones]] a perdu 22,6 %. Une [[émeute]] éclate à l'extérieur du [[New York Stock Exchange]], après que les gardes du bâtiment et la police ont empêché des actionnaires d'entrer. La galerie des visiteurs est fermée. Les rumeurs les plus folles circulent : onze spéculateurs se seraient suicidés, les [[Bourse de Chicago|bourses de Chicago]] et Buffalo auraient déjà fermé, celle de New York serait sur le point de le faire. Une réunion d'urgence entre cinq des principaux banquiers de New York se tient au siège de [[JPMorganChase|J.P. Morgan & Co.]] pendant une vingtaine de minutes. À son issue, [[Thomas W. Lamont|Thomas Lamont]], un des dirigeants de J.P. Morgan, déclare : « Il y a eu une petite quantité de vente à perte à la Bourse […] en raison de conditions techniques sur le marché. […] Le consensus de notre groupe est que la plupart des cotations de la Bourse ne représentent pas fidèlement la situation. […] La situation est susceptible de s'améliorer ». Le marché rebondit légèrement à la nouvelle que les banques vont intervenir pour soutenir les cours. En effet, vers {{heure|13|30}}, des investisseurs institutionnels menés par {{Lien|langue=en|fr=Richard Whitney (financier)|texte=Richard Whitney}}, vice-président du NYSE, interviennent directement : Whitney s'approche du poste de cotation d'[[U.S. Steel]], demande le cours en vigueur (195), et annonce « J'achète {{nb|25000 parts}} à 205 ». Dès que les premiers titres s'échangent, il recommence l'opération pour une autre action, et fait ainsi le tour d'une douzaine de postes. Les cours se redressent rapidement, et la baisse pour la journée est limitée à 2,1 % ([[Dow Jones Industrial Average|indice Dow Jones]] : 299,47). Par exemple, le titre [[Montgomery Ward]] vaut {{monnaie|83|USD}} à l'ouverture, 50 en milieu de journée, 74 à la clôture. Deux titres enregistrent leur plus haut niveau de l'année, tandis que {{nobr|441 atteignent}} leur plus bas niveau. Les volumes échangés atteignent {{nb|12,9 millions}} d'actions pour la journée {{incise|un record, le volume moyen quotidien étant de 4,5 millions|stop}}, et le précédent record de seulement {{nb|8,3 millions}}. Les [[téléimprimeur]]s ont jusqu'à une heure et demie de retard sur les cours ; ainsi les vendeurs paniqués ne savent pas encore à quel prix ils ont cédé leurs titres.

Les nombreux investisseurs qui ont emprunté pour [[Spéculation (économie)|spéculer]] sont néanmoins contraints de liquider leurs positions ([[appels de marge]] ou ''margin calls'') à partir du lendemain. Les cours restent stables le vendredi {{date|25 octobre-}} (Dow Jones : 301,22) et samedi {{date|26 octobre-}} (avant guerre, il y avait une demi-session le samedi).

Le cycle s'emballe le lundi {{date|28 octobre-}}, qui restera dans les mémoires comme le « lundi noir » (''Black Monday''), où {{nb|9,25 millions}} de titres sont échangés. Les banques n'interviennent pas, contrairement au jeudi précédent. L'[[Dow Jones Industrial Average|indice Dow Jones]] perd 13 % (260,64), un record qui ne sera battu que lors du [[krach d'octobre 1987|krach d'{{date-|octobre 1987}}]]. Certains titres sont massacrés : [[General Electric]] perd 48 points, [[Kodak|Eastman Kodak]] 42, [[AT&T]] et [[Westinghouse]] 34, [[U.S. Steel]], 18.

Le {{date|29 octobre}}, le « mardi noir » (''Black Tuesday''), le volume échangé atteint {{nb|16,4 millions}} de titres. Les téléimprimeurs ont jusqu'à deux heures et demie de retard sur les cours. L'[[Dow Jones Industrial Average|indice Dow Jones]] perd encore 12 % (230,07) et les gains d'une année de hausse disparaissent. [[Winston Churchill]], qui se trouve alors à New York, affirme être le témoin du [[suicide]] d'un spéculateur qui se serait jeté par la fenêtre. L'événement n'a jamais été confirmé, et il est à l'origine des légendes sur les nombreux spéculateurs qui se seraient ainsi [[défenestration|défenestrés]] (en tant que phénomène massif, il a été démontré statistiquement que les suicides d'acteurs du système financier à cause du krach sont une [[légende urbaine]]<ref>[http://www.rue89.com/demonte-rumeur/2008/09/16/combien-de-suicides-par-chute-en-1929-peut-etre-zero Combien de « suicides par chute » en 1929 ? Peut-être zéro].</ref>). Entre le {{date-|22 octobre}} et le {{date-|13 novembre}}, l'[[Dow Jones Industrial Average|indice Dow Jones]] passe de 326,51 à 198,69 (-39 %){{sfn|Hautcœur|2009|p=37-59}}, ce qui correspond à une perte virtuelle de {{nb|30 milliards}} de dollars, dix fois le budget de l'État fédéral américain et plus que ce que les États-Unis avaient dépensé pendant toute la [[Première Guerre mondiale]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.pbs.org/wnet/newyork/|titre=New York: A Documentary Film|site=pbs.org|consulté le=22 mai 2008}}.</ref>.

=== Après le krach ===
{{Article détaillé|Grande Dépression}}
[[Fichier:1930-67B.png|vignette|La salle des échanges de la bourse de [[New York]] peu après le krach.]]
[[Fichier:American union bank.gif|vignette|L'American Union Bank ferme ses portes le {{date-|30 juin 1931}}.]]
Par un effet de dominos, c'est l'ensemble de la Bourse qui s'effondre, et la chute de 1930 à 1932 est supérieure à celle de l'année 1929. Le {{date-|8 juillet 1932}}, l'indice [[Dow Jones]] tombe à 41,22, son plus bas niveau depuis sa création en 1896.

Parmi les effondrements spectaculaires, [[Goldman Sachs]] passe de {{monnaie|104|USD}} en 1929 à 1,75 en 1932, [[American Founders Group]] (société d'investissement) passe de {{Unité|75|dollars}} à 0,75 en 1935, [[U.S. Steel]] passe de {{Unité|262|dollars}} à 22 le {{date-|8 juillet 1932}}, [[General Motors]] passe de {{Unité|1075|dollars}} à 40 en 1932 et [[General Electric]] de {{Unité|1612|dollars}} à 154 en 1932. Le [[Dow Jones]] perd, dans cet intervalle, 89 % de sa valeur, l faudra attendre 1959 pour que le Dow Jones retrouve sa valeur initiale. La valeur virtuelle de l'ensemble des titres perd en fin de compte, quant à elle, {{nb|72 milliards}} de dollars.

Parmi les perdants célèbres, avec leurs pertes en dollars de l'époque, citons : [[J. P. Morgan, Jr]]. qui perd entre {{nb|20 et 60 millions}} de dollars, la [[famille Vanderbilt]] (40 millions), la [[famille Rockefeller]] qui voit fondre environ 80 % de son patrimoine, [[Eddie Cantor]] perd {{nb|2 millions}}, [[Winston Churchill]] est appauvri de {{nb|500000}} et [[Groucho Marx]] de {{nb|240000}}{{références nécessaires}}.

La perte de confiance due à la crise boursière affecte la [[consommation]] et les [[investissement]]s lors des mois suivant le krach. Les investisseurs qui ont spéculé en empruntant ne peuvent plus rembourser et causent des pertes sèches, ce qui conduit les banques à restreindre leur crédit. Les grandes entreprises connaissent alors des difficultés de [[trésorerie]] croissantes. Les plus faibles font [[faillite]], ce qui accroît la fragilité des banques. Les épargnants paniquent et se précipitent auprès de leur banque pour retirer leur argent. Sans mécanismes de stabilisation, les banques les plus faibles sont dévastées par l'hémorragie de fonds et doivent faire faillite à leur tour : la crise devient alors une [[crise bancaire]] à partir de 1930.

Les crédits se tarissent, la consommation, l'investissement et la production continuent de chuter, le [[chômage]] explose (de {{nb|1,5 million}} à {{nb|15 millions}} en 1933), et la crise bancaire devient une [[crise économique]] en 1931.

La crise affaiblit le mouvement ouvrier. Les travailleurs qui avaient un emploi craignaient tellement de le perdre qu'ils suivaient le plus souvent les appels à la modération des dirigeants parlementaires et syndicaux<ref>Chris Harman, ''Une histoire populaire de l'humanité'', La Découverte, 2015, p. 522</ref>.

Les mesures [[protectionnisme|protectionnistes]] comme la [[loi Hawley-Smoot]] de 1930 sur les [[droits de douane]] favorisent la propagation de la crise à toutes les économies occidentales à partir de 1931.

Une tentative de redressement de l'économie américaine sera amorcée par le ''[[New Deal]]'' et en particulier le ''[[National Industrial Recovery Act]]'' de 1933, mais une rechute se produit en 1937. Ce n'est qu'avec l'entrée des États-Unis dans la [[Seconde Guerre mondiale]] fin 1941 que le pays se redresse durablement{{sfn|Hautcœur|2009|p=85-106}}.

Les indices boursiers ne reprendront des valeurs comparables à celles précédant la crise de 1929 que {{nb|25 ans}} plus tard (le pic du {{date-|3 septembre 1929}} est dépassé le {{date-|23 novembre 1954}})<ref>{{Article|prénom1=Olivier|nom1=Perrin|titre=LES GRANDS CHOCS DU XXE SIÈCLE (3)|sous-titre=En 1929, six jours de panique à Wall Street annoncent le pire, à venir|périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]]|lieu=Genève|série=3|jour=23|mois=7|année=2011|issn=1423-3967|lire en ligne=https://www.letemps.ch/monde/1929-six-jours-panique-wall-street-annoncent-pire-venir|archiveurl=https://archive.is/whYzd|archivedate=25 février 2019|consulté le=25 février 2019|oclc=38739976}}.</ref>. Les pratiques d'investissement prennent une nouvelle forme, avec des investissements pensés à plus court terme. Ces pratiques commencent à être défendues après le Krach par [[Gérald M. Loeb]], alors banquier d'investissement dans une société à Wall Street<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=John Boik|titre=Lessons from the Greatest Stock Traders of All Time|passage=p.47-67, 'Chapter 3: Gerald M. Loeb"|éditeur=McGraw-Hill Professional|isbn=0-07-143788-6}}</ref>.

La crise boursière de 1929 dégénère en crise économique et son onde de choc se propage dans le monde entier, quoique avec un certain retard et de façon irrégulière suivant le niveau d'exposition de l'économie locale aux risques boursiers américains.

Dans la « [[Vieille Europe]] », qui peine à se remettre de la [[Première Guerre mondiale]], les Etats-Unis, leurs immenses gratte-ciel, leur industrie ultra-moderne, leur industrie cinématographique omniprésente et leur puissance économique fascinent et révulsent en même temps, comme en témoigne la vision assez caricaturale d'[[Hergé]] dans ''[[Tintin en Amérique]]'' parue dans le très traditionaliste et très catholique supplément jeunesse du journal belge ''[[Le Vingtième Siècle (quotidien)|Le Vingtième siècle]]'' dirigé par un « curé de choc », l'abbé [[Norbert Wallez]].

Dans ce contexte, la dégringolade de l'économie américaine marquée par un supposé « pêché d'orgueil » peut apparaître pour certains européens comme l'expression d'une forme de justice immanente.

Le journaliste [[Joseph Kessel]] publiera une série d'articles sur les suites de la crise de Wall Street sous le titre ''L'Amérique aux abîmes''<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Reportages (1930-1936) : Les Jours de l'aventure |url=https://www.babelio.com/livres/Kessel-Reportages-1930-1936-Les-Jours-de-laventure/178687 |site=Babelio |consulté le=2023-01-29}}</ref> qui décrivent de façon frappante le désarroi et la misère des classes moyennes et ouvrières américaines plongées dans la pauvreté et le chômage.

== Dans les arts et la culture populaire ==

=== Filmographie ===
La crise de 1929, a indirectement inspirer quelques œuvres qui abordent cet évènement financier<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Quand Wall Street inspire le cinéma |url=https://www.lesechos.fr/2012/04/quand-wall-street-inspire-le-cinema-355886 |site=Les Echos |date=2012-04-27 |consulté le=2023-11-03}}</ref>.

==== Cinéma ====

* 1932 : ''[[The Crash (film, 1932)|The Crash]]'' der [[William Dieterle]].
* 2012 : Dans ''[[Men in Black 3]]'' de [[Barry Sonnenfeld]], lorsque que J remonte dans le temps, il rencontre des actionnaires ruinés qui se seraient suicidés en se jetant par les fenêtres.

==== Télévision ====

===== Documentaire =====

* 1993 : ''[[Les Brûlures de l'histoire|Les Brulures de l'histoire]]'' épisode 10 ''La Crise de 29 aux États-Unis et en Europe''.
* 1997 : ''[[Histoire de comprendre]]'' épisode 45 ''Octobre 1929, Panique à Wall Street''.
* 2008 : ''1929: The Great Crash'' de Paul Dickin.
* 2009 :
** ''1929'' épisode 1 ''La Crise'' réalisé par [[William Karel]].
** [[Grands Reportages (émission de télévision)|Les grands reportages]] épisode ''1929 | Le Grand Krach''.
* 2017 : ''[[L'Histoire de l'Amérique en couleur]]'' épisode ''Les Années 1920''.

=== Musique ===

==== Chanson ====
''[[Dollar (chanson)|Dollar]]'' est écrite en 1932 par [[Jean Villard|Jean-Villard dit « Gilles »]]<ref>{{Lien web |titre=Dollar |url=http://fondationgilles.org/index.php?option=com_content&view=article&id=40:dollar&catid=9:biographie&Itemid=137 |site=fondationgilles.org |consulté le=2023-01-29}}</ref>, un chansonnier suisse prolifique aux convictions de gauche nettement marquées qui connut un immense succès avec cette œuvre.

== Notes et références ==
=== Notes ===
<references group="N"/>

=== Références ===
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{autres projets
| wikiversity = La France dans la Grande Crise
| wikiversity titre = La France dans la Grande Crise
}}

=== Articles connexes ===
* [[Histoire des bourses de valeurs]]
* [[Histoire économique des États-Unis]]
* [[Grande Dépression]] ;
* [[Grande Dépression en France]] ;
* [[Crises monétaires et financières]] :
** [[Tulipomanie]] des [[années 1630]],
** [[Krach de 1720]],
** [[Krach boursier de 1882]],
** [[Crise bancaire de mai 1873|Grand Krach de Vienne]],
** [[Panique du 18 septembre 1873]]
** [[Krach d'octobre 1987]],
** [[Crise financière russe de 1998]],
** Quasi-faillite de [[LTCM]] en 1998,
** [[Bulle Internet]] de 2000,
** [[Crise financière de 2008]]

=== Bibliographie ===
* [[Jacques Brasseul]], ''Histoire des faits économiques'', Paris, Armand Colin, 2004.
* Borne Dominique. (1989). ''Nouvelle histoire de la France contemporaine. 13. La crise des années 30 : 1929-1938 / Dominique Borne et Henri Dubief'' ([Nouvelle édition refondue et augmentée]). Éditions du Seuil.
* Dockès, P. (2017). ''La grande crise des années trente'' (p. 521–642). Classiques Garnier.
* [[John Kenneth Galbraith]], ''La Crise économique de 1929, anatomie d'une catastrophe financière'', Paris, Payot, 1989.
* [[Bernard Gazier]], ''La crise de 1929'', Paris, PUF, {{coll.|[[Que sais-je ?]]}}, 1983.
* {{Ouvrage|auteur1= Pierre-Cyrille Hautcœur |titre= La Crise de 1929 |éditeur= La Découverte |collection= Repères |lieu= Paris |année= 2009 |isbn= 978-2-7071-5906-9}}
* {{en}} Christopher Dow, ''Major Recessions'', Oxford, Oxford University Press, Oxford, 1998.
* Néré, J. A. du texte. (1987). ''La crise de 1929 / Jacques Néré''. Paris. http://ark.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1002514j
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Maury Klein|titre=Rainbow's End|sous-titre=The Crash of 1929|lieu=Oxford|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2001|pages totales={{rom|XX}}, 345|isbn=978-0-19-513516-9}}.
* Vivi Perraki. (1991). Un aspect méconnu de la perception de la crise boursière : La presse parisienne du 24 octobre au 14 novembre 1929. ''Mouvement social'', ''154'', 157–172.
* [[Jacques Rueff]] (économiste et ancien fonctionnaire du Trésor Français), ''[http://herve.dequengo.free.fr/Rueff/AI/AI1.htm Souvenir et réflexions sur l'âge de l'inflation]'', conférence de 1956 reprise en premier chapitre de son ouvrage du même nom, Paris, Payot, 1963.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Charles Kindleberger]]|titre=La Grande Crise Mondiale 1929-1939|lieu=Paris|éditeur=[[Economica]]|année=1988|pages totales=366|format livre=24 cm|isbn=978-2-7178-1473-6|oclc=911348349}}.

=== Liens externes ===
{{liens}}


{{Portail|économie|États-Unis|capitalisme|entre-deux-guerres|finance|risques majeurs}}
{{Portail|économie|États-Unis|capitalisme|entre-deux-guerres|finance|risques majeurs}}

Version du 16 novembre 2023 à 11:09

Krach de 1929
La foule se presse devant la Bourse de New York après le krach.
La foule se presse devant la Bourse de New York après le krach.

Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Localisation Wall Street
Date Jeudi « Jeudi noir »
Lundi « Lundi noir »
Mardi « Mardi noir ».
Résultat Le chômage et la pauvreté explosent pendant la Grande Dépression ; la pauvreté permet la montée des extrêmes en Europe.
Graphe de la valeur du Dow Jones entre et .