Voir la source de Bouffon

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{{Redirect2|Fou du roi|Bouffon|homonymie=Le Fou du roi|Bouffon (homonymie)|Fou}} 
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{{Infobox Métier
 | nom                = Bouffon
 | appellations       = fou du roi ou fou
 | image              = Jean Fouquet- Portrait of the Ferrara Court Jester Gonella.JPG
 | taille image       = 
 | légende            = ''[[Portrait du bouffon Gonella]]'',<br>tableau attribué à [[Jean Fouquet]], vers 1440-1445,<br>
[[musée d'histoire de l'art de Vienne]].
 | secteur d'activité = 
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 | risques            = 
}}

Le '''bouffon''', '''fou du roi''', ou '''fou''', est un personnage [[Comédie|comique]], dont la profession était de faire rire les gens. Les plus connus sont les fous des rois et les fous des [[seigneur]]s. Citons [[Triboulet]], fou du roi [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]]. Il y a aussi des femmes « fous » ou « folles », par exemple Cathelot, folle de [[Catherine de Médicis]]<ref>{{Lien web |titre=Les bouffons de cour |url=http://www.cosmovisions.com/Bouffons.htm |date= }}</ref>. Les fous font rire. Ils divertissent, et utilisent l'insolence.

Apparu au Moyen Âge, le [[Comique|registre]] de la '''bouffonnerie''' se poursuit à l'époque contemporaine.

== Histoire ==
=== La bouffonnerie du Moyen Âge à l'époque moderne ===
{{…}}
{{section à sourcer|date=janvier 2022}}
Les [[roi]]s avaient leur bouffon attitré, seul personnage pouvant sans conséquence se moquer du souverain, quoique la [[satire]] constituât toujours un risque voire un péril pour l’artiste. Les spectacles avaient souvent lieu lors de grands banquets où plusieurs vassaux festoyaient au côté de leurs seigneurs. La [[Cour (palais)|Cour]], dans des châteaux plus ou moins luxueux, avait son opérette de bouffons dont le comique restait souvent trivial, proche de la ''[[commedia dell'arte]]'', bien que le « jeu » de ces premiers comédiens fût beaucoup moins travaillé que celui des artistes des « [[farce (théâtre)|farce]]s » du {{XVIIe siècle}}.

Un des premiers écrits où l’[[humour]] du bouffon est relaté est celui de [[Priscus (historien)|Priscus]], historien grec, en [[449]] : {{refnec|[[Attila]] avait déjà à son service un fou pour distraire les convives}}. C'est la première fois qu'on parle d'un fou du roi — bien qu'on puisse soupçonner qu'il en existât déjà bien avant —, mais aucune preuve n'en atteste jusqu'au {{XIVe siècle}}, où les comptes d'argenterie des rois de France mentionnent régulièrement les dépenses, parfois élevées du ou des bouffons de la cour ou faites pour eux.

==== Les bouffons à la cour du roi en Angleterre et en Écosse ====
La plupart des cours royales anglaises emploient des artistes et bon nombre d'entre elles ont des fous ou des bouffons. Les divertissements proposés vont de la musique aux [[Conte|contes]] en passant par le spectacle de [[clown]], le [[mime]] et les [[Jonglerie|jongleries]] . Des « Fool Societies », ou groupes d'artistes nomades, sont souvent engagés pour réaliser des acrobaties et des jongleries<ref name=":1">{{Lien web |langue=en-US |prénom=D. B. |nom=Kelly |titre=What It Was Really Like To Be A Court Jester |url=https://www.grunge.com/302144/what-it-was-really-like-to-be-a-court-jester/ |site=Grunge |date=2020-12-26 |consulté le=2024-05-01}}</ref>.

Les bouffons sont également utilisés de façon occasionnelle par les armées pour mener une [[guerre psychologique]]. Ils chevauchent devant les troupes, provoquent ou se moquent de l'ennemi, et servent parfois de messagers. Ils sont aussi utilisés pour remonter le moral de leur propre armée en chantant des chansons et en récitant des histoires<ref name=":1" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=The Role of Fool was a Staple in Medieval Culture... In Some of the Most Unexpected Ways |url=https://historycollection.com/the-many-roles-of-the-medieval-fool/ |site=History Collection |consulté le=2024-05-01}}</ref>.[[Fichier:Buffone.jpg|vignette|Maître du portrait de Angerer, Un fou, vers 1519-1520]][[Henri VIII]] d'Angleterre emploie un bouffon nommé Will Sommers. Sa fille [[Marie Ire (reine d'Angleterre)|Marie]] et sa dernière épouse [[Catherine Parr]] sont diverties par une « folle » connue sous le nom de [[Jane Foole]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Gary|nom1=Westfahl|titre=A day in a working life: 300 trades and professions through history|éditeur=ABC-CLIO|date=2015|isbn=978-1-61069-403-2|isbn2=978-1-61069-402-5|consulté le=2024-05-01}}</ref>.

Sous les règnes d'[[Élisabeth Ire (reine d'Angleterre)|Élisabeth Ire]] et de [[Jacques VI et Ier|Jacques Ier]], les clowns et les bouffons sont parfois présents dans les pièces de [[William Shakespeare|Shakespeare]] ; l'expert de la compagnie en matière de bouffonnerie était [[Robert Armin]], auteur du livre ''Foole upon Foole''. Dans ''[[La Nuit des rois]]'' de Shakespeare, Feste, le bouffon, est décrit comme « assez sage pour faire le fou »<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=William|nom1=Shakespeare|titre=The Works of Shakespeare ....: Twelfth night; or, What you will, ed. by M. Luce|éditeur=Methuen & Company Limited|date=1906|lire en ligne=https://books.google.fr/books?redir_esc=y&hl=fr&id=t8AzAQAAMAAJ&dq=In+Shakespeare's+Twelfth+Night,+Feste+the+jester+is+described+as+%22wise+enough+to+play+the+fool%22.&pg=PA95&sig=ACfU3U2_HnZWY1EEmpAwY6znq97Ijd6mng&focus=searchwithinvolume&q=fool|consulté le=2024-05-01}}</ref>.

En Écosse, [[Marie Stuart]] avait un bouffon appelé Nichola. Son fils, le roi [[Jacques VI et Ier|Jacques VI]], emploie un bouffon nommé [[Archibald Armstrong]] ; il reçoit d'abord les honneurs de la cour mais il est finalement renvoyé pour être allé trop loin et avoir insulté trop de personnes influentes. Après sa disgrâce, des livres reprenant ses plaisanteries sont toujours vendus dans les rues de Londres et il continue à exercer une certaine influence à la cour sous le règne de [[Charles Ier (roi d'Angleterre)|Charles Ier]] qui emploie pour sa part un bouffon nommé Jeffrey Hudson.  Hudson portait le titre de « nain royal » ou « Lord Minimus » en raison de sa petite taille. L'une de ses plaisanteries favorite consistait à se cacher dans une tarte géante d'où il surgissait à l'improviste ; l'autre bouffon de Charles Ier s'appelait Muckle John<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Henry Thomas|nom1=Buckle|titre=The Miscellaneous and Posthumous Works of Henry Thomas Buckle|éditeur=Longmans, Green and Company|date=1872|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=G73FAAAAMAAJ&dq=A+third+jester+associated+with+Charles+I+was+called+Muckle+John.&pg=PA201&redir_esc=y#v=onepage&q=A%20third%20jester%20associated%20with%20Charles%20I%20was%20called%20Muckle%20John.&f=false|consulté le=2024-05-01}}</ref>.

==== Les privilèges des fous ====
Le privilège du bouffon est son droit de parler de ce qu'il veut et de se moquer librement de quiconque en public sans être puni. A cet effet, il porte des signes distinctifs qui dénotent son statut et sa protection par la loi. Le bonnet à clochettes et la [[Marotte (carnaval)|marotte]], souvent portés par les fous, sont l'image de la couronne et du sceptre royal<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Medieval Jesters – And their Parallels in Modern America |url=http://www.historyisnowmagazine.com/blog/2019/1/13/medieval-jesters-and-their-parallels-in-modern-america |site=History is Now Magazine, Podcasts, Blog and Books {{!}} Modern International and American history |date=2019-01-13 |consulté le=2024-05-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Sandra|nom1=Billington|titre=A Social history of the fool|éditeur=Harvester press|date=1984|isbn=978-0-7108-0610-9|consulté le=2024-05-01}}</ref>.

Le dernier bouffon de l'[[époque moderne]] en France, L'[[Angély (personnalité)|Angély]], vit sous [[Louis XIII de France|Louis XIII]] et un peu sous Louis XIV.

=== La bouffonnerie contemporaine ===
À l'époque contemporaine, les postures [[antisystème]]s peuvent relever du [[Comique|registre]] de la bouffonnerie contestataire qui s'inscrit dans la lignée du bouffon du roi. Cette opposition frontale à la classe dirigeante se traduit par la [[wikt:désacralisation|désacralisation]] du corps politique<ref>Ce processus débute en France avec la désacralisation de la [[monarchie absolue]], opérée lors de la [[Révolution française|Révolution]] qui renforce l'objectif de désincarnation du pouvoir selon trois principes : la [[Souveraineté nationale|non-appropriation du pouvoir]], le caractère temporaire des mandats politiques, la capacité des responsables politiques à représenter l'[[intérêt général]]. Le développement de l'[[opinion publique]] et la [[judiciarisation]] de l'activité politique (pour mettre fin au sentiment d'[[impunité]] pénale qui explique la banalisation des scandalises politiques et la {{lien|fr=Minimisation (psychologie)|lang=en|trad=Minimisation (psychology)|texte=minimisation}} des responsabilités) ont renforcé cette désacralisation. Cf {{Article|auteur=Olivier Pluen|titre=Désacraliser le titulaire de la fonction politique, pour réhabiliter le censeur. Le cas français|périodique=Éthique publique|date=2016|volume=18|numéro=2|doi=10.4000/ethiquepublique.2820}}. <br />La [[politique-divertissement]] a également contribué à la {{Citation|désacralisation de la politique autant que du personnel politique}}. Cf {{Chapitre |nom1=Pierre Leroux, Philippe Riutort |titre chapitre=La politique entre sacralisation et désacralisation |sous-titre=ce que le divertissement fait à la représentation|titre ouvrage=La politique sur un plateau |éditeur=Presses universitaires de France |année=2013 |passage=187}}</ref>. Apparu en France dans les années 1950 à la suite de la figure du [[Chansonnier (humoriste)|chansonnier]] et du comique de [[music-hall]], ce registre se développe dans les [[Café-théâtre|cafés-théâtres]] pendant les années 1970, puis à la radio et à la télévision dans la décennie suivante. Il s'incarne par des [[humoristes]] qui, dans des styles très différents, se livrent à une critique acerbe et frontale des [[conservatisme]]s politiques et de la sphère gouvernementale : [[Pierre Desproges]] et [[Thierry Le Luron]] dénoncent le sentiment national, le racisme et la montée du [[Rassemblement national|Front national]]. [[Coluche]] cible comme représentant du pouvoir la figure du policier, Desproges celle du militaire. Cet investissement de la sphère politique connaît son apogée avec la [[Candidature de Coluche lors de l'élection présidentielle française de 1981|candidature de Coluche à l'élection présidentielle de 1981]]<ref>{{ouvrage|auteur=Nelly Quemener|titre=Le pouvoir de l'humour : politiques des représentations dans les médias en France|éditeur=Armand Colin|date=014|passage=25-46}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur=Marion Dalibert|titre=Nelly Quemener : Le pouvoir de l’humour. Politiques des représentations dans les médias en France|périodique=Études de communication|date=2015|numéro=45|pages=161|doi=10.4000/edc.6455}}.</ref>. On retrouve quelques traces de ce registre au {{s-|XXI}} avec des humoristes comme [[Stéphane Guillon]], [[Christophe Alévêque]]<ref>Nelly Quemener, {{opcit}}, p. 152</ref>, ou [[Jean-Marie Bigard]] qui se désigne lui même comme un {{Citation|bouffon de la République<ref>{{Lien web|url=https://www.clubic.com/actualite-298880-videos-bigard-11-septembre-11-09.html|titre=Près d'un million de visionnages pour les vidéos de Bigard sur le 11 Septembre|auteur=Jérôme Bouteiller|date=1 juin 2018|site=clubic.com}}.</ref>}}.

== Étymologie et symbolique ==
[[File:Narr haustuer.jpg|vignette|<center>Bouffon avec sa [[Marotte (carnaval)|marotte]]<ref>Sceptre de bois surmonté d'une tête grotesque</ref>, son costume traditionnel bicolore (rouge et vert) garni de grelots, son bonnet surmonté d'oreilles d'âne, sa grande collerette dentelée et ses chaussures pointues<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Claude Guillebaud, Philippe Baudorre, Caroline Casseville, Jean-Claude Ragot, Jean Touzot|titre=Le rire|éditeur=Confluences|année=2008|passage=15|isbn=}}</ref>.</center>]]
Le [[Nom (grammaire)|substantif]] [[Genre grammatical|masculin]] « bouffon » est un [[Emprunt lexical|emprunt]] à l'[[italien]] ''{{langue|it|texte=buffone}}'', lui-même [[Dérivation lexicale|dérivé]] du [[Radical (linguistique)|radical]] [[Onomatopée|onomatopéique]] ''{{langue|it|texte=buff-}}'' qui exprime le gonflement des [[joue]]s<ref name="Académie">{{Académie|bouffon|édition=9}} [consulté le {{nobr|5 mai}} 2017].</ref>{{,}}<ref name="TLFI">{{CNRTL|bouffon|élision=non}} [consulté le {{nobr|5 mai}} 2017].</ref>.

Sur un plan mythologique, le fou du roi est plus ancien encore : [[Momos]] est le bouffon des dieux de l'[[Mont Olympe|Olympe]].

Le mot même est une déformation des ''bouphonies'', les « sacrifices du bœuf » dans la [[Grèce antique]] : après l'exécution de la victime, une « comédie sacrée » avait lieu pour « dépasser la mort » de l'animal : d'abord, la hache qui avait servi aux [[hiérophante]]s à tuer le bovin était jugée et condamnée au [[Prytanée]] puis exilée ; ensuite, la peau de l'animal sacrifié était empaillée et placée à côté d'un bœuf vivant pour tirer sous le même joug un sillon symbolique, comme si le sacrifié vivait toujours sous une nouvelle forme<ref>Pausanias I, 24,4 et I, 28,10 cité par M. Detienne, ''Les Jardins d'Adonis'', Gallimard, 1972, {{p.|106}} et suiv., et par Reynal Sorel, ''L'Orphisme'', PUF 1995, {{ISBN|2 13 047210 9}}, {{p.|93}}.</ref>.

[[Érasme]] souligne l'importance des bouffons auprès des rois dans ''Éloge de la folie'', XXXVI : {{citation|Les plus grands rois les goûtent si fort que plus d'un, sans eux, ne saurait se mettre à table ou faire un pas, ni se passer d'eux pendant une heure. Ils prisent les fous plus que les sages austères, qu'ils ont l'habitude d'entretenir par ostentation… les bouffons, eux, procurent ce que les princes recherchent partout et à tout prix : l'amusement, le sourire, l'éclat de rire, le plaisir.}}. Mais Érasme fait également quelques allusions à un second rôle échu au bouffon : celui de révélateur, de miroir grotesque. Rôle attesté par le fait que les bouffons suivaient une réelle formation, qui était plus adaptée aux hommes d'esprit qu'aux réels crétins. Il semble que certaines associations discrètes n'y furent pas étrangères, d'après Bernard Roger, dans ''À la découverte de l'alchimie''<ref>éd. Dangles</ref>.

Le bouffon est révélateur de la dualité de chaque être et de sa face bouffonne. Bien compris et assumé il est un facteur de progrès, rejeté il symbolise un arrêt dans l'évolution ascendante<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean Chevalier|auteur2=Alain Gheerbrant|titre=Dictionnaire des symboles|éditeur=Robert Laffont|année=1982|passage=143-144|isbn=}}</ref>.

La [[fête des Fous]] serait une survivance de fêtes rituelles bien plus anciennes, s'apparentant aux [[Saturnales]].

Le fou est aussi, en [[alchimie]], un symbole pour représenter le [[solvant|dissolvant]], l'action de décomposition (œuvre au noir).

Dans le [[tarot de Marseille]], l'arcane du [[Le Mat|Mat]] est aussi appelée « le Fou », et représente l'errance, la folie, mais aussi la liberté et l'insouciance.

Le mot « bouffon » s'emploie de plus en plus dans la langue parlée familière pour nommer une personne peu sérieuse, par extension le mot est utilisé comme insulte.

== Les différents types de bouffon ==
Les bouffons étaient classés en deux variétés : celle du bouffon dite « naturelle », concernant un individu simple d'esprit ou atteint d'une maladie mentale, et celle du bouffon dite « artificielle », qui n'est théoriquement qu'une copie imparfaite de la première variété, mais pourtant qui est présent en premier dans la littérature européenne certainement grâce à l'image archétypale du Fripon<ref name=":0">{{Lien web|nom1=Silec|prénom1=Tatjana|titre=LE FOU DU ROI : UN HORS-LA-LOI D’UN GENRE PARTICULIER|url=http://lettres.sorbonne-universite.fr/IMG/pdf/Tatiana_Silec.pdf|date=Juin 2008|page=2}}</ref>.

=== Le bouffon « naturel » ===
Il est aussi appelé fol naturel ou ''fol naïs''<ref>{{Lien web|auteur1=Alain Rey|titre=Dictionnaire Historique de la langue française|url=https://books.google.es/books?id=Pi8wQTpjJ34C&pg=PT12937&lpg=PT12937&dq=fol+na%C3%AFs&source=bl&ots=mveEecroSm&sig=5aV371mO9O0wpKO-x3Rbuh5gfOY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi-n9eqtqrZAhWMXhQKHalGCLgQ6AEIRjAM#v=onepage&q=fol%20na%C3%AFs&f=false|date=}}</ref> en ancien français, il est réellement atteint de [[folie]] et pouvait servir à la cour d'un roi pour distraire ce dernier. Cependant il est bon de noter que rire d'un bouffon de cour naturel n'est pas un acte anodin, cela peut être perçu comme un manque de charité voire de l'avidité envers des plaisirs futiles<ref name=":0" />.

=== Le bouffon « artificiel » ===
Il est considéré comme une reproduction de moindre qualité du fol naturel, à la renaissance on lui préférera le terme de "plaisant" pour le désigner. Néanmoins malgré son supposé caractère de copie, il émerge avant le ''fol naïs'' dans la littérature européenne, certainement grâce aux caractéristiques communes qu'il a avec le [[fripon]]<ref name=":0" />, décrit par [[Mircea Eliade]] comme « à la fois intelligent et stupide, proche des Dieux par sa « primordialité » et ses pouvoirs, mais plus voisins des hommes par sa faim gloutonne, sa sexualité exorbitante, son amoralisme »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Mircea Eliade|titre=La Nostalgie des origines|sous-titre=méthodologie et histoire des religion|éditeur=Gallimard|année=1971|passage=302-303|isbn=}}</ref>.

== Dans d'autres cultures ==
* L'atsara tibétain<ref>Nathalie Gauthard, « Les maîtres-moqueurs du Tibet ou les métamorphoses du rire », ''L'ethnographie'', 2 | 2020, mis en ligne le 20 mars 2020. URL : <nowiki>https://revues.mshparisnord.fr/ethnographie/index.php?id=346</nowiki></ref>

== Liste non-exhaustive des bouffons ==
{{refnec|date=juin 2020}}
[[Fichier:Triboulet.png|vignette|<center>[[Triboulet (dramaturge)|Triboulet]] tenant sa [[marotte]], médaille gravée par [[Francesco Laurana]], 1461.</center>]]
* [[Pietro Gonnella]], bouffon de la [[Maison d'Este|Cour d'Este]], peint par [[Jean Fouquet]].
* [[Triboulet (dramaturge)|Triboulet]], bouffon du roi [[René d’Anjou]], comédien, chef de troupe, auteur dramatique (il a notamment composé ''[[La Farce de Maître Pathelin]]'').
* [[Triboulet]], bouffon de la cour de France sous les règnes de [[Louis XII]] et [[François Ier de France|François {{Ier}}]].
* [[Brusquet]], bouffon de la cour de France sous les règnes de [[François Ier de France|François {{Ier}}]] et ses successeurs.
* [[Jean-Antoine d'Anglerais (Chicot)|Chicot]], bouffon d'[[Henri III de France|Henri III]] et de [[Henri IV de France|Henri IV]], qui inspira le personnage d'Alexandre Dumas<ref>[[Jules Mathorez]], ''[http://bibnum.enc.sorbonne.fr/gsdl/collect/tap/archives/HASHa9e8/5533bf3f.dir/0000005568833.pdf Histoire de Chicot, bouffon de Henri III]'', 1914, Bibliothèque numérique de l'[[École nationale des chartes]].</ref>
* [[Nicolas Joubert d'Angoulevent|Nicolas Joubert, sieur d’Angoulevent]], bouffon sous [[Henri IV de France|Henri IV]].
* [[Maître Guillaume (bouffon)|Maître Guillaume]], bouffon de Henri IV puis de Louis XIII.
* [[Angély (personnalité)|L'Angély]], fou du roi [[Louis XIII]] et [[Louis XIV]].
* [[Archibald Armstrong]], bouffon du roi [[Jacques Ier d'Angleterre|Jacques {{Ier}} d'Angleterre]].
* [[Gong-gil]], bouffon [[androgynie|androgyne]] et acrobate coréen anobli en tant que favori du roi par [[Yongsangun]] ([[1476]] – [[1506]], [[1494]]-[[1506]]). Sa célébrité, relayée par les ''[[Annales de la Dynastie Chosŏn]]'', inspira la pièce ''[[Yi (pièce de théâtre)|Yi]]'' (''Toi'') puis le film ''[[Le Roi et le Clown]]'' au réalisateur [[Lee Jun-ik]] en [[2005 au cinéma|2005]].
* [[Théâtre royal de Toone#Histoire du Théâtre de Toone|Pape Theun]] (v. 1530) : bouffon de la cour de [[Charles Quint]] à [[Bruxelles]]<ref>François-Xavier Testu ; ''La Méchanceté par l'auteur'', [[Editions Robert Laffont]], Bouquin; {{p.|743}}; 2014</ref>.
* [[Mathurine de Vallois]] ([[Floruit|fl.]] 1589 - fl. 1627), bouffonne à la cour de [[Henri III (roi de France)|Henri III]], [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]] et [[Louis XIII]]<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=John Doran|titre=The History of Court Fools|lieu=Londres|éditeur=Richard Bentley|année=1858|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=f99AAAAAcAAJ&pg=PA67&dq=female+jesters+in+history&hl=sv&sa=X&ved=2ahUKEwiS58W57azrAhWWAxAIHQflDnkQ6AEwAnoECAQQAg#v=onepage&q&f=false}}</ref>

== Bouffons de fiction ==

=== Littérature ===
* Philippe, bouffon dans ''[[Le Banquet (Xénophon)|Le Banquet]]'' de [[Xénophon]]
* Sébastien Chicot, bouffon d'Henri III, important personnage des romans ''[[La Dame de Monsoreau]]'' et ''[[Les Quarante-Cinq |Les Quarante-cinq]]'' d'[[Alexandre Dumas]], repris dans ''[[Le Prince que voilà]]'' et ''[[La Violente amour]]'' de [[Robert Merle]], et s'inspirant du véritable Chicot.
* Wamba, fils de Witless, fou de Cedric le Saxon, dans ''[[Ivanhoé]]'' de [[Walter Scott]].
* Tiel Wetzweiler dit « Le Glorieux », fou du duc de Bourgogne Charles le Téméraire, dans ''[[Quentin Durward]]'' de [[Walter Scott]].

=== Cinéma ===
*Kyoami, bouffon de Hidetora dans ''[[Ran (film, 1985)|Ran]]'' d'[[Akira Kurosawa]].

=== Théâtre et opéra ===
* Yorik est un bouffon dans la pièce ''[[Hamlet]]'' de [[William Shakespeare]].
* [[Rigoletto]] bouffon du duc de Mantoue dans l'opéra du même nom de [[Giuseppe Verdi]], adapté de la pièce de Victor Hugo ''[[Le roi s'amuse]]'' où il est nommé [[Triboulet]], nom réel du bouffon de François {{1er}}.
*  Le théâtre de [[Michel de Ghelderode |Ghelderode]] met souvent en scène des bouffons et s'inspire de leur humour trivial et grotesque. La pièce ''Escurial'' met en scène un roi et son bouffon, Folial.

== Bibliographie ==
{{div col||30em}}
* {{Article |prénom1=Guillaume |nom1=Berthon |titre=« Triboulet a frères et sœurs » |sous-titre=fou de cour et littérature au tournant des {{s mini-|XV|e}} et {{s-|XVI|e}}s|périodique=Babel |numéro=25 |titre numéro=Images de la folie au tournant du Moyen Âge et de la Renaissance|année=2012 |lire en ligne=http://babel.revues.org/2009}}.
* {{en}} Sandra Billington, ''A Social History of the Fool'', The Harvester Press, 1984, {{ISBN|0-7108-0610-8}}.
* {{en}} John Doran, ''History of Court Fools'', 1858, [https://archive.org/details/historycourtfoo00doragoog lire en ligne].
* Anna Fontes Baratto, « Le bouffon et le courtisan », dans Anna Fontes Baratto (dir.), ''De qui, de quoi se moque-t-on ? Rire et dérision à la Renaissance'', Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2005, {{p.|41-62}}.
* {{it}} Bianca Maria Fratellini, « Da Marcolfo a Bertoldo : raffigurazioni e ritratti di nani e buffoni dal XIV al XVIII secolo », dans Augusto Gentili, Philippe Morel et Claudia Cieri Via (éd.), ''Il Ritratto e la memoria : materiali'', Rome, Bulzoni, 1989-1993, t. III, {{p.|123-160}}.
* Jean-Marie Fritz, ''Le Discours du fou au Moyen Âge ({{s mini-|XII|e}}-{{s-|XIII|e}}s) : étude comparée des discours littéraire, médical, juridique et théologique de la folie'', Paris, Presses universitaires de France, 1992.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=A.|nom1=Gazeau|titre=Les Bouffons|éditeur=Cheminements|lieu=Coudray-Macouard|nature ouvrage=reproduction en fac-similé|année=2007|année première édition=1882, Hachette|pages totales={{III}}-263|isbn=978-2-84478-495-7|isbn2=2-84478-495-X|lire en ligne=https://archive.org/details/lesbouffons00gazegoog}}.
* {{Article|prénom1=Carlo|nom1=Ginzburg|lien auteur1=Carlo Ginzburg|titre=Le peintre et le bouffon|sous-titre=le Portrait de Gonella de Jean Fouquet|périodique=Revue de l’art|numéro=111|année=1996|pages=25-39|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/rvart_0035-1326_1996_num_111_1_348249}}.
* {{Article |nom1=Guenée|prénom1=Bernard|lien auteur1=Bernard Guenée|titre=Fous du roi et roi fou. Quelle place eurent les fous à la cour de {{souverain-|Charles VI}} ?|périodique=[[Comptes rendus de l'Académie des inscriptions et belles-lettres]]|numéro=2|année=2002|pages=649-666|lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_2002_num_146_2_22459}}.
* {{Article |langue=en|prénom1=Richard|nom1=Hillman|titre=(Im)politic Jesting |sous-titre=Lear's Fool — and {{nobr|Henri {{III}}}}'s|périodique=Theta X, Théâtre Tudor |année=2011|pages=203-216 |lire en ligne= http://umr6576.cesr.univ-tours.fr/publications/Theta10/fichiers/pdf/Hillman.pdf}}.
* {{en}} Conrad Hyers, ''The Spirituality of Comedy : comic heroism in a tragic world'', Transaction Publishers, 1996, {{ISBN|1-56000-218-2}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Maurice|nom1=Lever|lien auteur1=Maurice Lever|titre=Le sceptre et la marotte|sous-titre=histoire des fous de cour|éditeur=Fayard|lieu=Paris|année=1983|pages totales=350|isbn=2-213-01232-6|présentation en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4419919/f129.image}}, {{lire en ligne|lien=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5620025t/f39.image|texte=présentation en ligne}}.{{commentaire biblio|Réédition : {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Maurice|nom1=Lever|lien auteur1=Maurice Lever|titre=Le sceptre et la marotte|sous-titre=histoire des fous de cour|éditeur=Hachette|collection=Pluriel|lieu=Paris|année=1985|pages totales=306|format livre=poche|isbn=2-01-011145-1}}{{commentaire biblio|Réédition : {{Ouvrage|prénom1=Maurice |nom1=Lever|lien auteur1=Maurice Lever|titre=Le sceptre et la marotte|sous-titre=histoire des fous de cour|lieu= Paris|éditeur= Fayard|année= 2000|pages totales= 355|isbn= 2-213-60640-4}}.}}}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jules |nom1= Mathorez|lien auteur1=Jules Mathorez|titre=Histoire de Chicot, bouffon de {{nobr|Henri {{III}}}} |lieu=Paris |éditeur= Librairie Henri Leclerc|année=1914|pages totales= 39|lire en ligne=https://web.archive.org/web/20130903201805/http://bibnum.enc.sorbonne.fr/gsdl/collect/tap/archives/HASHa9e8/5533bf3f.dir/0000005568833.pdf|commentaire=Extrait du ''Bulletin du bibliophile''.}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Beatrice K.|nom1=Otto|titre=Fools are everywhere|sous-titre=The Court Jester around the World|éditeur=Chicago University Press|lieu=Chicago|année=2001|pages totales={{XXIII}}-420|isbn=0-226-64091-4|présentation en ligne=http://press.uchicago.edu/ucp/books/book/chicago/F/bo3615397.html}}, {{lire en ligne|lien=https://nirc.nanzan-u.ac.jp/nfile/532|texte=présentation en ligne}}.
* Pierre Ronzeaud, « Du "plaisant" burlesque au bouffon "grotesque" : Scarron/Hugo », dans R. Galli Pellegrini, I. Merello, F. Robello, S. Poli (a cura di), ''La Guirlande de Cecilia'', Fasano, Schena, 1996, {{p.|317-332}}.
* {{en}} John Southworth, ''Fools and Jesters at the English Court'', Sutton Publishing, 1998. {{ISBN|0-7509-1773-3}}
* André Stegmann, « Sur quelques aspects des fous en titre d’office dans la France du {{s-|XVI|e}} », dans ''Folie et déraison à la Renaissance'', Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1976, {{p.|53-68}}.
* {{en}} Enid Welsford, ''The Fool : His Social and Literary History'', 1935.
{{div col end}}

== Notes et références ==
<references />

== Voir aussi ==
{{Autres projets||wiktionary=bouffon|commons=Category:Jesters}}
{{catégorie principale}}
=== Articles connexes ===
* [[Liste des anciens métiers]]
* [[Jongleur]]
* [[Ménestrel]]

=== Liens externes ===
{{Liens}}
* {{en}} [http://www.press.uchicago.edu/Misc/Chicago/640914.html Fooling Around the World: The History of the Jester]
* {{en}} [http://www.larsdatter.com/foolwear.htm Jesters: A Fool and his Clothing]

{{Portail|humour|arts du spectacle|culture|travail et métiers|histoire|folie}}

[[Catégorie:Ancien métier]]
[[Catégorie:Artiste du Moyen Âge]]
[[Catégorie:Bouffon|*]]
[[Catégorie:Histoire de la folie]]