« Luis Cisneros Vizquerra » : différence entre les versions

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'''Luis Federico Cisneros Vizquerra''', né le 23 janvier 1926 à [[Buenos Aires]] en [[Argentine]] et mort le 15 juillet 1995<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Renato|nom1=Cisneros|titre=La Distance qui nous sépare|éditeur=Christian Bourgois|date=2017-08-31|isbn=9782267030303|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ejYuDwAAQBAJ&pg=PT1&lpg=PT1&dq=luis+cisneros+vizquerra&source=bl&ots=VZ_K_NQmpe&sig=e_pN1bbjbSKaU9MgeqdNjWzpAiE&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj5tNLfitXYAhUDLcAKHaTmDQEQ6AEIcjAN#v=onepage&q=luis%20cisneros%20vizquerra&f=false|consulté le=2018-01-13}}</ref> à [[Lima]] au [[Pérou]], est un politicien et un général de l'armée péruvienne qui fut successivement, de 1976 à 1983, ministre de l'Intérieur puis ministre de la Guerre du Pérou. Il était surnommé ''El Gaucho''.
'''Luis Federico Cisneros Vizquerra''', né le {{date-|23 janvier 1926}} à [[Buenos Aires]] en [[Argentine]] et mort le {{date-|15 juillet 1995}} à [[Lima]] au [[Pérou]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Renato|nom1=Cisneros|titre=La Distance qui nous sépare|éditeur=Christian Bourgois|date=2017-08-31|pages totales=320|isbn=978-2-267-03030-3|lire en ligne={{Google Livres|ejYuDwAAQBAJ|surligne=luis+cisneros+vizquerra}}|consulté le=2018-01-13}}</ref>, est un politicien et un général de l'armée péruvienne qui fut successivement, de 1976 à 1983, ministre de l'Intérieur puis ministre de la Guerre du Pérou.
Il était surnommé ''El Gaucho''.


== Biographie ==
== Biographie ==


=== Jeunesse et formation ===
=== Jeunesse et formation ===
Fils du journaliste et diplomate [[Luis Fernan Cisneros Bustamante]] et de Esperanza Vizquerra Oquendo, Luis Federico est également le frère du poète [[Luis Jaime Cisneros]] (1921-2011). Il passe son enfance à Buenos Aires et y acquiert le surnom d'''el Gaucho'' dès l'âge de onze ans après s'être taillé la paume de la main droite pour impressionner ses camarades. Il suit une formation au lycée militaire général San Martin puis au [[Collège militaire de la nation]] à [[El Palomar (Argentine)|El Palomar]].
Fils du journaliste et diplomate [[Luis Fernan Cisneros Bustamante]] et de Esperanza Vizquerra Oquendo, Luis Federico est également le frère cadet du poète et linguiste [[Luis Jaime Cisneros]] (1921-2011) et le petit-fils du poète [[Luis Benjamin Cisneros]] (1837-1904). Il passe son enfance à Buenos Aires et y acquiert le surnom d'''el Gaucho'' dès l'âge de onze ans après s'être taillé la paume de la main droite pour impressionner ses camarades. Il suit une formation au lycée militaire général San Martin puis au [[Collège militaire de la nation]] à [[El Palomar (Argentine)|El Palomar]].


Il débarque au Pérou en aout 1947 et intègre l'école Militaire de [[Chorrillos|Chorillos]]. Il poursuit ensuite sa carrière dans l'armée péruvienne et finit par devenir général de division. Il occupe également d'autres responsabilités. Ainsi, il est commandant d'un régiment de cavalerie et chef d'état-major du Centre d'instruction militaire du Pérou.
Il débarque au Pérou en aout 1947 et intègre l'[[École militaire de Chorrillos|école militaire de Chorillos]]. Il poursuit ensuite sa carrière dans l'armée péruvienne et finit par devenir général de division. Il occupe également d'autres responsabilités. Ainsi, il est commandant d'un régiment de cavalerie et chef d'état-major du Centre d'instruction militaire du Pérou.


=== Carrière ===
=== Carrière ===
En {{date-|septembre 1975}}, Luis Federico Cisneros devient le président du [[Système national d'appui à la mobilisation sociale]] (SINAMOS). Il occupe cette place jusqu'à la fin de l'année 1975.
En février 1976, [[Francisco Morales Bermúdez Cerruti|Francisco Morales Bermudez Cerruti]], président du Pérou, le nomme ministre de l'Intérieur. Suivant la politique du gouvernement, Cisneros Vizquerra assouplit la liberté de la presse et communique régulièrement avec les journaux. Il se retire néanmoins de son poste en mai 1978 et part travailler en [[France]] en tant qu'attaché militaire du Pérou.


En {{date-|février 1976}}, [[Francisco Morales Bermúdez Cerruti|Francisco Morales Bermudez Cerruti]], président du Pérou, le nomme ministre de l'Intérieur. Suivant la politique du gouvernement, Cisneros Vizquerra assouplit la liberté de la presse et communique régulièrement avec les journaux. Il tente également un rapprochement avec l'[[Alliance populaire révolutionnaire américaine]] (APRA)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Lucie|nom1=Bullick|titre=Pouvoir militaire et société au Pérou aux XIXe et XXe siècles|éditeur=Publications de la Sorbonne|année=1999|pages totales=350|isbn=978-2-85944-360-3|lire en ligne={{Google Livres|Ym9tXYuWg6kC|surligne=luis+cisneros+vizquerra}}|consulté le=2018-01-13}}</ref>. Il se retire néanmoins de son poste en {{date-|mai 1978}} et part travailler en [[France]] en tant qu'attaché militaire du Pérou.
En janvier 1980, de retour dans son pays, il est nommé chef de la première région militaire. En janvier 1981, il devient inspecteur général de l'armée et assure la direction de son état-major.


En {{date-|janvier 1980}}, de retour dans son pays, il est nommé chef de la première région militaire. En {{date-|janvier 1981}}, il devient inspecteur général de l'armée et assure la direction de son état-major.
En octobre 1981, il est nommé ministre de la Guerre par le président [[Fernando Belaúnde Terry|Fernando Belaunde Terry]]. Il doit faire face à la violence terroriste déclenchée par le [[Sentier lumineux|Sentier Lumineux]]. Implacable dans sa façon d'agir, Cisneros Vizquerra déclare lors d'une interview à un magazine péruvien que les forces de sécurité du pays ne peuvent réussir à éliminer le terrorisme qu'en ne procédant à des purges radicales ou la mort d'un grand nombre d'innocents n'est pas exclue. Ces déclarations entrainent une vive polémique qui contribue à le rendre impopulaire auprès de l'opinion publique.


En {{date-|octobre 1981}}, il est nommé ministre de la Guerre par le président [[Fernando Belaúnde Terry|Fernando Belaunde Terry]]. Il doit faire face à la violence terroriste déclenchée par le [[Sentier lumineux]]. Implacable dans sa façon d'agir, Cisneros Vizquerra déclare lors d'une interview à un magazine péruvien que les forces de sécurité du pays ne peuvent réussir à éliminer le terrorisme qu'en ne procédant à des purges radicales ou la mort d'un grand nombre d'innocents n'est pas exclue. Ces déclarations entrainent une vive polémique qui contribue à le rendre impopulaire auprès de l'opinion publique.
Durant la [[guerre des Malouines]], commencée le 2 avril 1982, l<nowiki>'armée péruvienne apporte son soutien aux forces argentines. Cisneros Vizquerra en profite pour renforcer sa lutte contre le terrorisme et fait de nouvelles déclarations à un journal local dans lesquelles il affirme clairement que l'Armée de terre se tient prête à affronter et à vaincre le Sentier Lumineux ainsi que les '' mauvais péruviens qui veulent répandre le sang sur l'ensemble du territoire ''</nowiki>. Parallèlement, il noue des relations avec [[Augusto Pinochet]] et [[Jorge Rafael Videla]].


Durant la [[guerre des Malouines]], commencée le {{date-|2 avril 1982}}, 'armée péruvienne apporte son soutien aux forces argentines. Cisneros Vizquerra en profite pour renforcer sa lutte contre le terrorisme et fait de nouvelles déclarations à un journal local dans lesquelles il affirme clairement que l'Armée de terre se tient prête à affronter et à vaincre le Sentier Lumineux ainsi que les '' mauvais péruviens qui veulent répandre le sang sur l'ensemble du territoire ''. Parallèlement, il noue des relations avec [[Augusto Pinochet]] et [[Jorge Rafael Videla]].
Alors que son activité ministérielle touche à sa fin en décembre 1982, la plupart des provinces du Pérou sont décrétées en état d'urgence tant le danger lié au terrorisme atteint des proportions critiques. Les forces armées doivent intervenir. Les prédictions de Cisneros Vizquerra quant à la destruction du Sentier Lumineux ne se réalisent pas. Il s'avère que la répression militaire importante qu'il avait ordonné n'avait fait qu'alimenter la violence des terroristes. Il quitte ses fonctions le 1er janvier 1983.


Alors que son activité ministérielle touche à sa fin en {{date-|décembre 1982}}, la plupart des provinces du Pérou sont décrétées en état d'urgence tant le danger lié au terrorisme atteint des propensions critiques. Les forces armées doivent intervenir. Les prédictions de Cisneros Vizquerra quant à la destruction du Sentier Lumineux ne se réalisent pas. Il s'avère que la répression militaire importante qu'il avait ordonné n'avait fait qu'alimenter la violence des terroristes. Il quitte ses fonctions le {{date-|1 janvier 1983}}.
Exilé en Argentine, Luis Cisneros Vizquerra critique sévèrement la politique du gouvernement du président [[Alberto Fujimori]]. Il accuse le pouvoir exécutif d'être le responsable des massacres de [[Massacre de Barrios Altos|Barrios Altos]] et La Cantuta. De même, Il blâme le conseiller présidentiel [[Vladimiro Montesinos]] ainsi que deux généraux qu'il rend responsables de la mort de civils : Hermoza Rios et Pérez Documet.


Exilé en Argentine, Luis Cisneros Vizquerra critique sévèrement la politique du gouvernement du président [[Alberto Fujimori]]<ref>{{Article |langue=es |auteur=Manuel Valladares Quijano |titre=Fujimori en el poder, fue consumado terrorista |périodique=América Latina en movimiento |lire en ligne=https://www.alainet.org/fr/node/186628 |date=6 juillet 2017 |consulté le=2018-01-13}}</ref>. Il accuse le pouvoir exécutif d'être le responsable des massacres de [[Massacre de Barrios Altos|Barrios Altos]] et La Cantuta. De même, Il blâme le conseiller présidentiel [[Vladimiro Montesinos]] ainsi que deux généraux qu'il rend responsables de la mort de civils : Hermoza Rios et Pérez Documet.
En janvier 1993, il est jugé pour avoir critiqué la gestion du gouvernement après une tentative de coup d’État militaire au Pérou. Il est poursuivi avec quelques autres généraux pour ''outrage à la Nation''.

En {{date-|janvier 1993}}, il est jugé pour avoir critiqué la gestion du gouvernement après une tentative de coup d’État militaire au Pérou. Il est poursuivi avec quelques autres généraux pour ''outrage à la Nation''.


Lors des élections de 1995, il nomme les membres du parti de l'[[Union pour le Pérou]] chargés d'intégrer le [[Congrès de la République (Pérou)|Congrès de la République]], organe péruvien du pouvoir législatif.
Lors des élections de 1995, il nomme les membres du parti de l'[[Union pour le Pérou]] chargés d'intégrer le [[Congrès de la République (Pérou)|Congrès de la République]], organe péruvien du pouvoir législatif.


Il décède le 15 juillet 1995 à l'âge de 69 ans des suites d'un cancer de la prostate. Deux jours plus tard, il est inhumé avec les honneurs en tant qu'ancien ministre de l’État. Les anciens présidents Morales Bermudez Cerruti et Belaunde Terry sont présents à ses obsèques.
Il décède le {{date-|15 juillet 1995}} à l'âge de {{nobr|69 ans}} des suites d'un cancer de la prostate<ref>{{lien web|titre="la distance qui nous sépare" de Renato Cisneros : autopsie d'une filiation, autant que père se peut...|site=culturebox.francetvinfo.fr |lire en ligne=https://culturebox.francetvinfo.fr/des-mots-de-minuit/lire/la-distance-qui-nous-separe-de-renato-cisneros-autopsie-d-une-filiation-266997|consulté le=2018-01-13}}</ref>. Deux jours plus tard, il est inhumé avec les honneurs en tant qu'ancien ministre de l’État. Les anciens présidents [[Francisco Morales Bermúdez Cerruti|Morales Bermúdez Cerruti]] et [[Fernando Belaúnde Terry|Belaúnde Terry]] sont présents à ses obsèques.


== Vie privée ==
== Vie privée ==
Marié plusieurs fois et père d<nowiki>'un grand nombre d'enfants, Luis Cisneros Vizquerra est un homme volage (il entretient notamment une liaison avec la fille de l'actrice Libertad Lamarque) qui se comporte de manière brutale avec son entourage. Renato Cisneros, l'un de ses fils né en 1976, le décrit comme un homme '' dur '' et '' sans manières '' qui ressent régulièrement le '' besoin de dominer ''. Auteur d'</nowiki>un ouvrage paru en 2015, ''La Distance qui nous sépare'', Renato y décrit ses relations avec son père puis la rupture définitive avec celui-ci<ref>{{Article|langue=fr|titre=Un tyran de la père espèce|périodique=Libération.fr|lire en ligne=http://next.liberation.fr/livres/2017/11/17/un-tyran-de-la-pere-espece_1610813|consulté le=2018-01-13}}</ref>. Il le décrit comme <nowiki>''</nowiki> le ministre le plus redoutable de cette époque qui était déjà elle-même redoutable <nowiki>''</nowiki><ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Ariane Singer (Collaboratrice du « Monde des livres|nom1=»)|titre=Récit. Ce père au cœur de la junte péruvienne|périodique=Le Monde.fr|date=2017-09-14|issn=1950-6244|lire en ligne=http://www.lemonde.fr/livres/article/2017/09/14/recit-ce-pere-au-c-ur-de-la-junte-peruvienne_5185347_3260.html|consulté le=2018-01-13}}</ref>.
Marié deux fois et père d'un grand nombre d'enfants, Luis Cisneros Vizquerra est un homme volage (il entretient notamment une liaison avec la fille de l'actrice [[Libertad Lamarque]]) qui se comporte de manière brutale avec son entourage. Renato Cisneros, l'un de ses fils né en 1976, le décrit comme un homme ''dur'' et ''sans manières'' qui ressent régulièrement le ''besoin de dominer''. Auteur d'un ouvrage paru en 2015, ''La Distance qui nous sépare'', Renato y décrit ses relations avec son père puis la rupture définitive avec celui-ci<ref>{{Article|langue=fr|titre=Un tyran de la père espèce|périodique=Libération.fr|lire en ligne=http://next.liberation.fr/livres/2017/11/17/un-tyran-de-la-pere-espece_1610813 |date=17 novembre 2017 |consulté le=2018-01-13}}</ref>. Il le décrit comme {{citation|le ministre le plus redoutable de cette époque qui était déjà elle-même redoutable}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Ariane Singer (Collaboratrice du « Monde des livres|nom1=»)|titre=Récit. Ce père au cœur de la junte péruvienne|périodique=Le Monde.fr|date=2017-09-14|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/livres/article/2017/09/14/recit-ce-pere-au-c-ur-de-la-junte-peruvienne_5185347_3260.html|consulté le=2018-01-13}}</ref>.


== Sources et références ==
== Notes et références ==
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{{Références}}


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[[Catégorie:Naissance en janvier 1926]]
[[Catégorie:Naissance à Buenos Aires]]
[[Catégorie:Décès en juillet 1995]]
[[Catégorie:Naissance à Lima]]
[[Catégorie:Personnalité politique péruvienne]]
[[Catégorie:Général péruvien]]
[[Catégorie:Décès à 69 ans]]

Dernière version du 15 février 2022 à 02:16

Luis Federico Cisneros
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Fonctions
Ministre de l'Intérieur
-
Ministre de l'Intérieur
Biographie
Naissance
Décès
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Nationalité
Activités
Père
Luis Fernán Cisneros Bustamante (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Enfant
Renato Cisneros (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire

Luis Federico Cisneros Vizquerra, né le à Buenos Aires en Argentine et mort le à Lima au Pérou[1], est un politicien et un général de l'armée péruvienne qui fut successivement, de 1976 à 1983, ministre de l'Intérieur puis ministre de la Guerre du Pérou.

Il était surnommé El Gaucho.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Fils du journaliste et diplomate Luis Fernan Cisneros Bustamante et de Esperanza Vizquerra Oquendo, Luis Federico est également le frère cadet du poète et linguiste Luis Jaime Cisneros (1921-2011) et le petit-fils du poète Luis Benjamin Cisneros (1837-1904). Il passe son enfance à Buenos Aires et y acquiert le surnom d'el Gaucho dès l'âge de onze ans après s'être taillé la paume de la main droite pour impressionner ses camarades. Il suit une formation au lycée militaire général San Martin puis au Collège militaire de la nation à El Palomar.

Il débarque au Pérou en aout 1947 et intègre l'école militaire de Chorillos. Il poursuit ensuite sa carrière dans l'armée péruvienne et finit par devenir général de division. Il occupe également d'autres responsabilités. Ainsi, il est commandant d'un régiment de cavalerie et chef d'état-major du Centre d'instruction militaire du Pérou.

Carrière[modifier | modifier le code]

En , Luis Federico Cisneros devient le président du Système national d'appui à la mobilisation sociale (SINAMOS). Il occupe cette place jusqu'à la fin de l'année 1975.

En , Francisco Morales Bermudez Cerruti, président du Pérou, le nomme ministre de l'Intérieur. Suivant la politique du gouvernement, Cisneros Vizquerra assouplit la liberté de la presse et communique régulièrement avec les journaux. Il tente également un rapprochement avec l'Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA)[2]. Il se retire néanmoins de son poste en et part travailler en France en tant qu'attaché militaire du Pérou.

En , de retour dans son pays, il est nommé chef de la première région militaire. En , il devient inspecteur général de l'armée et assure la direction de son état-major.

En , il est nommé ministre de la Guerre par le président Fernando Belaunde Terry. Il doit faire face à la violence terroriste déclenchée par le Sentier lumineux. Implacable dans sa façon d'agir, Cisneros Vizquerra déclare lors d'une interview à un magazine péruvien que les forces de sécurité du pays ne peuvent réussir à éliminer le terrorisme qu'en ne procédant à des purges radicales ou la mort d'un grand nombre d'innocents n'est pas exclue. Ces déclarations entrainent une vive polémique qui contribue à le rendre impopulaire auprès de l'opinion publique.

Durant la guerre des Malouines, commencée le , 'armée péruvienne apporte son soutien aux forces argentines. Cisneros Vizquerra en profite pour renforcer sa lutte contre le terrorisme et fait de nouvelles déclarations à un journal local dans lesquelles il affirme clairement que l'Armée de terre se tient prête à affronter et à vaincre le Sentier Lumineux ainsi que les mauvais péruviens qui veulent répandre le sang sur l'ensemble du territoire . Parallèlement, il noue des relations avec Augusto Pinochet et Jorge Rafael Videla.

Alors que son activité ministérielle touche à sa fin en , la plupart des provinces du Pérou sont décrétées en état d'urgence tant le danger lié au terrorisme atteint des propensions critiques. Les forces armées doivent intervenir. Les prédictions de Cisneros Vizquerra quant à la destruction du Sentier Lumineux ne se réalisent pas. Il s'avère que la répression militaire importante qu'il avait ordonné n'avait fait qu'alimenter la violence des terroristes. Il quitte ses fonctions le .

Exilé en Argentine, Luis Cisneros Vizquerra critique sévèrement la politique du gouvernement du président Alberto Fujimori[3]. Il accuse le pouvoir exécutif d'être le responsable des massacres de Barrios Altos et La Cantuta. De même, Il blâme le conseiller présidentiel Vladimiro Montesinos ainsi que deux généraux qu'il rend responsables de la mort de civils : Hermoza Rios et Pérez Documet.

En , il est jugé pour avoir critiqué la gestion du gouvernement après une tentative de coup d’État militaire au Pérou. Il est poursuivi avec quelques autres généraux pour outrage à la Nation.

Lors des élections de 1995, il nomme les membres du parti de l'Union pour le Pérou chargés d'intégrer le Congrès de la République, organe péruvien du pouvoir législatif.

Il décède le à l'âge de 69 ans des suites d'un cancer de la prostate[4]. Deux jours plus tard, il est inhumé avec les honneurs en tant qu'ancien ministre de l’État. Les anciens présidents Morales Bermúdez Cerruti et Belaúnde Terry sont présents à ses obsèques.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Marié deux fois et père d'un grand nombre d'enfants, Luis Cisneros Vizquerra est un homme volage (il entretient notamment une liaison avec la fille de l'actrice Libertad Lamarque) qui se comporte de manière brutale avec son entourage. Renato Cisneros, l'un de ses fils né en 1976, le décrit comme un homme dur et sans manières qui ressent régulièrement le besoin de dominer. Auteur d'un ouvrage paru en 2015, La Distance qui nous sépare, Renato y décrit ses relations avec son père puis la rupture définitive avec celui-ci[5]. Il le décrit comme « le ministre le plus redoutable de cette époque qui était déjà elle-même redoutable »[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Renato Cisneros, La Distance qui nous sépare, Christian Bourgois, , 320 p. (ISBN 978-2-267-03030-3, lire en ligne)
  2. Lucie Bullick, Pouvoir militaire et société au Pérou aux XIXe et XXe siècles, Publications de la Sorbonne, , 350 p. (ISBN 978-2-85944-360-3, lire en ligne)
  3. (es) Manuel Valladares Quijano, « Fujimori en el poder, fue consumado terrorista », América Latina en movimiento,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « "la distance qui nous sépare" de Renato Cisneros : autopsie d'une filiation, autant que père se peut... », sur culturebox.francetvinfo.fr (consulté le )
  5. « Un tyran de la père espèce », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Ariane Singer (Collaboratrice du « Monde des livres »), « Récit. Ce père au cœur de la junte péruvienne », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )