« Roms de Grèce » : différence entre les versions

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En '''[[Grèce]]''', les '''[[Roms]]''' sont appelés '''Arlije''', '''Erlides''', '''Tsiganoi''' ou de façon plus péjorative '''Gyftoi''' (« Gitans »).
En '''[[Grèce]]''', les '''[[Roms]]''' sont appelés '''Tsiganoi''' ou '''Gyftoi''' (« Gitans »).
Leur nombre varie selon les estimations entre {{nombre|200000}} et {{nombre|300000|personnes}}.
Leur nombre varie selon les estimations entre {{nombre|170000}} et {{nombre|300000|personnes}}.

La grande majorité d'entre eux ont des conditions de vie très précaires. En 2022, 96,6 % des Roms vivent dans la pauvreté et 68 % sont sans-abri<ref name=":0">{{Article|titre=En Grèce, les Roms manifestent leur colère contre la police|périodique=Le Monde.fr|date=2022-12-13|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/13/en-grece-les-roms-manifestent-leur-colere-contre-la-police_6154101_3210.html}}</ref>.


== Histoire ==
== Histoire ==
L'histoire des Roms en [[Grèce]] remonte au {{XIe siècle}}<ref name=balkan>{{lien web| auteur=Ermal Bubullima| titre=Grèce : Les Roms, les « anges blonds » et le racisme de tous les jours| url=http://balkans.courriers.info/spip.php?page=article&id_article=23475&cdbvisu=23475| site=[[Le Courrier des Balkans]]| date=26 octobre 2013}}</ref>. Le nom de Gitans qui leur est parfois appliqué leur a d'abord été donné par les [[Grecs]], qui les croyaient originaires d'Égypte. En raison de leur mode de vie [[Nomadisme|nomade]], ils ne se sont pas concentrés dans une aire géographique particulière, mais dispersés dans tout le pays.


=== Arrivée dans les Balkans ===
== Conditions de vie ==
Les Roms sont répartis sur tout le territoire grec, principalement dans les périphéries des agglomérations. Parmi leurs principaux foyers, figurent [[Agía Varvára (Attique)|Agía Varvára]], qui abrite une communauté rom florissante, et [[Áno Liósia]], où les conditions de vie sont moins bonnes. Cependant, c'est à Agía Varvára qu'entre 1998 et 2002, {{nombre|502|enfants}} roms albanais ont disparu de la fondation grecque pour les enfants<ref>{{Lien web|nom1=Onti|prénom1=Nicky Mariam|langue=en|titre=Agia Varvara Children Still Missing|url=http://greece.greekreporter.com/2013/08/29/agia-varvara-children-still-missing/|site=GreekReporter.com|date=29 août 2013|consulté le=2016-05-22}}</ref>. Les autorités n'ont enquêté sur ces cas qu'après y avoir été enjointes par l'Union européenne, ce qui n'a permis de retrouver que quatre enfants. Selon un rapport du gouvernement à la Commission européenne, les enfants disparus ont probablement été vendus à des trafiquants d'êtres humains, en tant qu'esclaves sexuels ou pour le prélèvement d'organes<ref>{{el}} [https://web.archive.org/web/20110707170657/http://www.synigoros.gr/reports/ag_varvara.pdf Rapport du médiateur sur Agía Varvára], mars 2004</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Children, Racism and the Greek State|url=http://www.2ndcouncilhouse.co.uk/blog/2013/10/19/children-racism-and-the-greek-state/|site=www.2ndcouncilhouse.co.uk|date=19 octobre 2013|consulté le=2016-05-22}}</ref>.
L'histoire des Roms en [[Grèce]] remonte au XVe siècle. Le nom de Gitans qui leur est parfois appliqué leur a d'abord été donné par les [[Grecs]], qui les croyaient originaires d'Egypte. En raison de leur mode de vie [[Nomadisme|nomade]], ils ne sont pas concentrés dans une aire géographique particulière, mais dispersés dans tout le pays. Les Roms grecs sont majoritairement [[Église orthodoxe|orthodoxes]] et parlent le [[romani]] en plus du [[grec]]. La plupart de ceux qui vivent en [[Thrace occidentale]] sont [[Musulman|musulmans]] et parlent un dialecte de la même langue<ref name="NCHR">Hellenic Republic: National Commission for Human Rights: ''[http://www.nchr.gr/category.php?category_id=99 The state of Roma in Greece]''</ref>.


Le nombre des Roms, de {{nombre|200000}} selon le gouvernement, serait d'après la commission nationale pour les droits humains plus près de {{nombre|250000}} et d'après le groupe d'observation des accords d'Helsinki, de {{nombre|300000}}<ref name="NCHR">{{en}} [http://www.nchr.gr National Commission for Human Rights of the Hellenic Republic], ''The state of Roma in Greece'', 2011</ref>.
=== Implantations ===
Les Roms ont préservé dans une large mesure leurs coutumes et leurs traditions. Bien que beaucoup d'entre eux aient adopté un mode de vie sédentaire et urbain, il existe encore des campements dans certains secteurs. Les nomades qui y vivent se distinguent souvent fortement du reste de la population.
Les Roms sont dispersés sur tout le territoire du pays, principalement dans les périphéries des agglomérations. Parmi leurs principaux foyers figurent [[Agía Varvára (Attique)|Agia Varvara]], qui abrite une communauté rom florissante, et [[Áno Liósia|Ano Liosia]], où les conditions de vie sont moins bonnes. Cependant, entre 1998 et 2002, 502 enfants roms albanais ont disparu de la fondation grecque pour les enfants d'Agia Varvara<ref>http://greece.greekreporter.com/2013/08/29/agia-varvara-children-still-missing/</ref>. Les autorités grecques n'ont pas enquêté sur ces cas avant d'y avoir été enjointes par l'Union européenne, ce qui n'a permis de retrouver que 4 enfants. Selon un rapport du gouvernement grec à la Commission européenne, les enfants disparus ont probablement été vendus à des traficants d'êtres humains en tant qu'esclaves sexuels ou pour le prélèvement d'organes<ref>http://web.archive.org/web/20110707170657/http://www.synigoros.gr/reports/ag_varvara.pdf</ref>{{,}}<ref>http://www.2ndcouncilhouse.co.uk/blog/2013/10/19/children-racism-and-the-greek-state/</ref>. Les Roms ont largement préservé leurs coutumes et leurs traditions. Bien qu'un grand nombre d'entre eux aient adopté un mode de vie sédentaire et urbain, il existe encore des campements dans certains secteurs. Les nomades qui y vivent se distinguent souvent fortement du reste de la population. Ils sont 200 000 selon le gouvernement grec. D'après la commission nationale pour les Droits humains, ce nombre serait plus près de 250 000 et d'après le groupe d'observation des accords d'Helsinki, de 300 000<ref name="NCHR">Hellenic Republic: National Commission for Human Rights: ''[http://www.nchr.gr/category.php?category_id=99 The state of Roma in Greece]''</ref>


Par suite, entre autres, de la négligence des institutions, les communautés roms font face en Grèce à plusieurs problèmes dont un niveau élevé de travail des enfants et de maltraitance, une faible assiduité scolaire, la discrimination policière et le trafic de drogue. Le problème le plus sérieux est celui du logement, de nombreux Roms en Grèce vivant encore sous la tente, sur des terrains qui ne leur appartiennent pas, exposés aux expulsions. La dernière décennie a vu ces questions recevoir une attention plus large et quelque argent public<ref name="NCHR">Hellenic Republic: National Commission for Human Rights: ''[http://www.nchr.gr/category.php?category_id=99 The state of Roma in Greece]''</ref>
Par suite, entre autres, de la négligence des institutions, les populations roms sont confrontées dans le pays à plusieurs difficultés, dont un niveau élevé de travail des enfants et de maltraitance, une faible assiduité scolaire, la discrimination policière et le trafic de drogue. Le problème le plus sérieux est celui du logement, notamment pour les Roms qui vivent encore sous la tente, sur des terrains qui ne leur appartiennent pas, exposés aux expulsions. Au cours de la dernière décennie, ces questions ont bénéficié d'une attention plus large et de quelques fonds publics<ref name="NCHR"/>.


En deux occasions, le Comité européen des droits sociaux a déclaré la Grèce en contravention avec la [[Charte sociale européenne]] de par sa politique envers les Roms en matière de logement<ref>[http://www.coe.int/t/dghl/monitoring/socialcharter/Complaints/CC15Merits_en.pdf ECSR decision on the complaint no 15/2003]</ref>{{,}}<ref>[http://www.coe.int/t/dghl/monitoring/socialcharter/Complaints/CC49Merits_en.pdf ECSR decision on the complaint no 49/2008]</ref>
En deux occasions, le comité européen des droits sociaux a déclaré la Grèce en contravention avec la [[charte sociale européenne]], de par sa politique envers les Roms en matière de logement<ref>[http://hudoc.esc.coe.int/fre/?i=cc-15-2003-Assessment-fr Décision du Comité européen des droits sociaux sur la réclamation {{numéro|15/2003}}]</ref>{{,}}<ref>[http://hudoc.esc.coe.int/fre/?i=cc-49-2008-Assessment-fr Décision du Comité européen des droits sociaux sur la réclamation {{numéro|49/2008}}]</ref>.


Les Roms, comme d'autres minorités, sont particulièrement exposés aux [[Violence policière|violences policières]]. Dans son rapport publié en juin 2022, le médiateur grec du citoyen a souligné que les migrants et les minorités étaient « systématiquement » victimes de discrimination et pris pour cible par la police<ref name=":0" />.
=== Religion ===
La majorité des Roms grecs sont [[Église orthodoxe|orthodoxes]] et ont pris une identité grecque (langue, noms). Une minorité d'entre eux, les [[:en:Muslim_Roma|Roms musulmans]] concentrés en [[Thrace]], ont adopté une identité t[[Turcs (peuple)|urque]].


== Musique et danse ==
== Religion et langue ==
La majorité des Roms grecs sont [[Église orthodoxe|orthodoxes]], parlent le [[romani]] en plus du [[grec]] et ont pris des noms grecs. La plupart de ceux qui vivent en [[Thrace occidentale]] sont [[Musulman|musulmans]] et ont adopté une identité [[Turcs (peuple)|turque]]<ref name="NCHR"/>.
Les Roms sont réputés en Grèce pour leurs duos de [[zurna]] et [[davul]] (analogues à l'association [[:en:Shawm_and_drum|shawm and drum]] commune dans la [[musique tzigane]]) et pour la musique [[:en:Koumpaneia|koumpaneia]] influencée par Izmir. La koumpaneia a longtemps été populaire parmi les Roms et les Juifs grecs (ces derniers lui ayant fourni quelques uns de ses plus populaires interprètes avant la[[ Seconde Guerre mondiale]]).


== Personnalités ==
Les Roms sont également connus pour leurs grandes compétences en danse orientale.
* {{lien|Sotis Volanis}}

* {{lien|Vassilis Saleas}}
== Roms de Grèce célèbres ==
* [[Chrístos Patsatzóglou]]
* Sotis Volanis
* Vassilis Saleas


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|lang1=en|art1=Romani people in Greece|id1=720506787}}
{{Traduction/Référence|lang1=en|art1=Romani people in Greece|id1=720506787}}
* '''Références'''
* '''Références'''
{{Références}}
{{Références|colonnes=2}}

== Articles connexes ==
* [[Démographie de la Grèce]]
* [[Affaire de l'Ange blond]]

{{Palette|Roms}}
{{Portail|minorités|Grèce}}


[[Catégorie:Rom de Grèce|*]]
== Liens externes ==
* [http://www.errc.org/cikk.php?cikk=400 Roma in Greece, 1999]
* [http://www.dzeno.cz/docs/Greece.doc Situation of Gypsies in Greece]

Dernière version du 14 août 2023 à 17:48

En Grèce, les Roms sont appelés Tsiganoi ou Gyftoi (« Gitans »). Leur nombre varie selon les estimations entre 170 000 et 300 000 personnes.

La grande majorité d'entre eux ont des conditions de vie très précaires. En 2022, 96,6 % des Roms vivent dans la pauvreté et 68 % sont sans-abri[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'histoire des Roms en Grèce remonte au XIe siècle[2]. Le nom de Gitans qui leur est parfois appliqué leur a d'abord été donné par les Grecs, qui les croyaient originaires d'Égypte. En raison de leur mode de vie nomade, ils ne se sont pas concentrés dans une aire géographique particulière, mais dispersés dans tout le pays.

Conditions de vie[modifier | modifier le code]

Les Roms sont répartis sur tout le territoire grec, principalement dans les périphéries des agglomérations. Parmi leurs principaux foyers, figurent Agía Varvára, qui abrite une communauté rom florissante, et Áno Liósia, où les conditions de vie sont moins bonnes. Cependant, c'est à Agía Varvára qu'entre 1998 et 2002, 502 enfants roms albanais ont disparu de la fondation grecque pour les enfants[3]. Les autorités n'ont enquêté sur ces cas qu'après y avoir été enjointes par l'Union européenne, ce qui n'a permis de retrouver que quatre enfants. Selon un rapport du gouvernement à la Commission européenne, les enfants disparus ont probablement été vendus à des trafiquants d'êtres humains, en tant qu'esclaves sexuels ou pour le prélèvement d'organes[4],[5].

Le nombre des Roms, de 200 000 selon le gouvernement, serait d'après la commission nationale pour les droits humains plus près de 250 000 et d'après le groupe d'observation des accords d'Helsinki, de 300 000[6]. Les Roms ont préservé dans une large mesure leurs coutumes et leurs traditions. Bien que beaucoup d'entre eux aient adopté un mode de vie sédentaire et urbain, il existe encore des campements dans certains secteurs. Les nomades qui y vivent se distinguent souvent fortement du reste de la population.

Par suite, entre autres, de la négligence des institutions, les populations roms sont confrontées dans le pays à plusieurs difficultés, dont un niveau élevé de travail des enfants et de maltraitance, une faible assiduité scolaire, la discrimination policière et le trafic de drogue. Le problème le plus sérieux est celui du logement, notamment pour les Roms qui vivent encore sous la tente, sur des terrains qui ne leur appartiennent pas, exposés aux expulsions. Au cours de la dernière décennie, ces questions ont bénéficié d'une attention plus large et de quelques fonds publics[6].

En deux occasions, le comité européen des droits sociaux a déclaré la Grèce en contravention avec la charte sociale européenne, de par sa politique envers les Roms en matière de logement[7],[8].

Les Roms, comme d'autres minorités, sont particulièrement exposés aux violences policières. Dans son rapport publié en juin 2022, le médiateur grec du citoyen a souligné que les migrants et les minorités étaient « systématiquement » victimes de discrimination et pris pour cible par la police[1].

Religion et langue[modifier | modifier le code]

La majorité des Roms grecs sont orthodoxes, parlent le romani en plus du grec et ont pris des noms grecs. La plupart de ceux qui vivent en Thrace occidentale sont musulmans et ont adopté une identité turque[6].

Personnalités[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « En Grèce, les Roms manifestent leur colère contre la police », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  2. Ermal Bubullima, « Grèce : Les Roms, les « anges blonds » et le racisme de tous les jours », sur Le Courrier des Balkans,
  3. (en) Nicky Mariam Onti, « Agia Varvara Children Still Missing », sur GreekReporter.com, (consulté le )
  4. (el) Rapport du médiateur sur Agía Varvára, mars 2004
  5. (en) « Children, Racism and the Greek State », sur www.2ndcouncilhouse.co.uk, (consulté le )
  6. a b et c (en) National Commission for Human Rights of the Hellenic Republic, The state of Roma in Greece, 2011
  7. Décision du Comité européen des droits sociaux sur la réclamation no 15/2003
  8. Décision du Comité européen des droits sociaux sur la réclamation no 49/2008

Articles connexes[modifier | modifier le code]