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[[Fichier:Ragazzi di via Panisperna.jpg|vignette|redresse|Les « [[garçons de la rue Panisperna]] ». De gauche à droite : [[Oscar D'Agostino]], [[Emilio Gino Segrè|Emilio Segrè]], [[Edoardo Amaldi]], [[Franco Rasetti]] et Enrico Fermi.]]
[[Fichier:Ragazzi di via Panisperna.jpg|vignette|redresse|Les « [[garçons de la rue Panisperna]] ». De gauche à droite : [[Oscar D'Agostino]], [[Emilio Gino Segrè|Emilio Segrè]], [[Edoardo Amaldi]], [[Franco Rasetti]] et Enrico Fermi.]]
'''Enrico Fermi''' ({{date de naissance|29|septembre|1901}} à [[Rome]] - {{date de décès|28|novembre|1954}} à [[Chicago]]) est un [[physicien]] [[italie]]n naturalisé [[États-Unis|américain]]. Ses recherches serviront de socle à l'exploitation de l'[[énergie nucléaire]]. Il a été excellent, ce qui est rare, à la fois en [[physique expérimentale]] et en [[physique théorique]].
'''Enrico Fermi''' est un [[physicien]] [[italie]]n naturalisé [[États-Unis|américain]], le {{date de naissance|29|septembre|1901}} à [[Rome]] et mort le {{date de décès|28|novembre|1954}} à [[Chicago]].


Ardent défenseur de l'encore jeune [[physique quantique]], sa première découverte majeure concerne la [[distribution statistique]] d'un certain type de particules (qu'on nommera [[Fermion|fermions]] en son honneur) selon leur énergie : la [[statistique de Fermi-Dirac]]. Il oriente par la suite ses recherches vers la [[physique nucléaire]] et, en soutenant l'existence du [[neutrino]] (auquel il donne son nom), il propose une [[Théorie de Fermi de la désintégration β|théorie pour expliquer la désintégration β]], qui sera un précurseur de la théorie de l'[[interaction faible]]. Émigré aux [[États-Unis]] pour échapper aux [[Lois raciales fascistes|lois antijuives]] touchant sa femme, il travaille au [[projet Manhattan]] et construit la première [[pile atomique]], ''[[Chicago Pile-1]]''. Ses recherches servirent de socle à l'exploitation militaire et civile de l'[[énergie nucléaire]].
Il est lauréat du [[prix Nobel de physique]] de 1938 {{Citation|pour sa démonstration de l'existence de nouveaux éléments [[radioactivité|radioactifs]] produits par bombardements de [[neutron]]s, et pour sa découverte des [[réaction nucléaire|réactions nucléaires]] créées par les neutrons lents<ref name=laureat_nobel_1938>{{Lien web Nobel|url=http://nobelprize.org/nobel_prizes/physics/laureates/1938/|titre=The Nobel Prize in Physics 1938|auteur=Personnel de rédaction|année= 2010|éditeur=[[Fondation Nobel]]|citation=for his demonstrations of the existence of new radioactive elements produced by neutron irradiation, and for his related discovery of nuclear reactions brought about by slow neutrons|consulté le= {{date-|15 juin 2010}}}}.</ref>}}. Il est également lauréat de la [[médaille Hughes]] en 1942, de la [[médaille Franklin]] en 1947 et du [[prix Rumford]] en 1953.

Il est lauréat du [[prix Nobel de physique]] de 1938 {{Citation|pour sa démonstration de l'existence de nouveaux éléments [[radioactivité|radioactifs]] produits par bombardements de [[neutron]]s, et pour sa découverte des [[réaction nucléaire|réactions nucléaires]] créées par les neutrons lents<ref name=laureat_nobel_1938>{{Lien web Nobel|url=http://nobelprize.org/nobel_prizes/physics/laureates/1938/|titre=The Nobel Prize in Physics 1938|auteur=Personnel de rédaction|année= 2010|éditeur=[[Fondation Nobel]]|citation=for his demonstrations of the existence of new radioactive elements produced by neutron irradiation, and for his related discovery of nuclear reactions brought about by slow neutrons|consulté le= {{date-|15 juin 2010}}}}.</ref>}}. Il est également lauréat de la [[médaille Hughes]] en 1942, de la [[médaille Franklin]] en 1947 et du [[prix Rumford]] en 1953. Il a excellé, ce qui est rare, à la fois en [[physique expérimentale]] et en [[physique théorique]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Enrico Fermi naît le {{date de naissance-|29|septembre|1901}} à [[Rome]], fils de Ida de Gattis, enseignante d'école élémentaire et de Alberto Fermi, inspecteur-chef au ministère des communications. Il a une grande sœur, Marie, née le {{date|12 avril 1899}} et décédée le {{date|26 juin 1959}} lors de la catastrophe aérienne de Olgiate Olona, et un grand frère, Giulio, né en [[1900]].
Enrico Fermi naît le {{date de naissance-|29|septembre|1901}} à [[Rome]], fils d'Ida de Gattis, enseignante d'école élémentaire et d'Alberto Fermi, inspecteur-chef au [[Ministère des Postes et Télégraphes (Italie)|ministère des Postes et Télégraphes]]. Il a une grande sœur, Marie, née le {{date|12 avril 1899}} et décédée le {{date|26 juin 1959}} lors de la catastrophe aérienne de [[TWA Flight 891|Olgiate Olona]], et un grand frère, Giulio, né en [[1900]]. Les deux frères sont envoyés chez une nourrice, dans un milieu rural. À deux ans et demi, Enrico rejoint sa famille<ref name="Cooper 19-20">{{Harvsp|Cooper|1999|p=19-20}}</ref>.
Les deux frères sont envoyés chez une [[nourrice]], dans un milieu rural. Lorsqu'Enrico atteignit l'âge de deux ans et demi, il rejoint sa famille<ref name="Cooper 19-20">{{Harvsp|Cooper|1999|p=19-20}}</ref>.


Enrico est très proche de son frère Giulio avec qui il partage les mêmes intérêts, ils construisent ensemble des [[Machine électrique|machines électriques]] et autres objets. En 1915, Giulio meurt au cours d'une opération chirurgicale d'un abcès à la gorge. Enrico est profondément marqué, son caractère change et cet [[isolement]] renforce davantage ses intenses études de la [[physique]] et des [[mathématiques]]<ref name="Cooper 19-20" />.
Enrico est très proche de son frère Giulio avec qui il partage les mêmes intérêts, ils construisent ensemble des [[Machine électrique|machines électriques]] et autres objets. En 1915, Giulio meurt au cours d'une opération chirurgicale d'un abcès à la gorge. Enrico est profondément marqué, son caractère change et cet [[isolement]] renforce davantage ses intenses études de la [[physique]] et des [[mathématiques]]<ref name="Cooper 19-20" />.
Sur un marché aux livres, place [[Campo de' Fiori]], il achète ''Elementorum physicae mathematicae'', un traité en latin sur la physique et les mathématiques écrit par le [[jésuite]] Andrea Caraffa, et il l'étudie.
Sur un marché aux livres, place [[Campo de' Fiori]], il achète ''Elementorum physicae mathematicae'', un traité en latin sur la physique et les mathématiques écrit par le [[jésuite]] Andrea Caraffa, et il l'étudie.


L'ingénieur Adolfo Amidei, un ami de son père, prend conscience des qualités hors du commun du jeune Fermi. Il lui prête divers ouvrages concernant la physique et les mathématiques que le jeune Fermi « dévore ». En 1918, Fermi décroche son [[Baccalauréat (scolaire)|baccalauréat]], maîtrisant la [[géométrie analytique]], la [[géométrie projective]], le [[calcul infinitésimal]], le [[calcul intégral]] et la [[mécanique rationnelle]]<ref>{{Harvsp|Bruzzaniti|2016|p=2-3}}</ref>. Amidei demande à ce que Fermi s'implique au sein de l'[[École normale supérieure de Pise]]. Après des hésitations , les parents de Fermi acceptent la suggestion d'Amidei. Pour se préparer, Fermi étudie le ''Traité de Physique'' d'[[Orest Chwolson]] et autres livres.
L'ingénieur Adolfo Amidei, un ami de son père, prend conscience des qualités hors du commun du jeune Fermi. Il lui prête divers ouvrages concernant la physique et les mathématiques que le jeune Fermi « dévore ». En 1918, Fermi décroche son [[Baccalauréat (scolaire)|baccalauréat]], maîtrisant la [[géométrie analytique]], la [[géométrie projective]], le [[calcul infinitésimal]], le [[calcul intégral]] et la [[mécanique rationnelle]]<ref>{{Harvsp|Bruzzaniti|2016|p=2-3}}</ref>. Amidei demande que Fermi s'implique au sein de l'[[École normale supérieure de Pise]]. Après des hésitations, les parents de Fermi acceptent la suggestion d'Amidei. Pour se préparer, Fermi étudie le ''Traité de Physique'' d'[[Orest Chwolson]] et autres livres.


Pour entrer à l'École normale supérieure de Pise, Fermi devait passer par un examen très difficile incluant un essai.
Pour entrer à l'École normale supérieure de Pise, Fermi doit passer par un examen difficile incluant un essai, dont le thème est « ''Caractéristiques spécifiques du son'' ». Fermi produit une analyse impeccable des mouvements d'une corde produisant des vibrations, qui impressionne fortement l'examinateur<ref>{{Harvsp|Bruzzaniti|2016|p=3-4}}</ref>.
Le thème donné est « ''Caractéristiques spécifiques du son'' », Fermi produit une analyse impeccable des mouvements d'une corde produisant des vibrations, qui impressionne fortement l'examinateur<ref>{{Harvsp|Bruzzaniti|2016|p=3-4}}</ref>.


À partir d’{{date-|octobre 1918}}, Fermi étudie à l'[[université de Pise]] au sein de l'[[École normale supérieure de Pise]] avec [[Franco Rasetti]]. Comme à son habitude, il étudie seul divers problèmes de [[physique mathématique]] et consulte des ouvrages de [[Henri Poincaré|Poincaré]], de [[Siméon Denis Poisson|Poisson]] ou d’[[Paul Appell|Appell]]. À partir de 1919, il s'intéresse aux nouvelles théories comme la [[principe de relativité|relativité]] ou la [[physique atomique]], acquiert une grande connaissance de théories telles que la [[relativité restreinte]], la théorie du [[corps noir]] ou encore le [[Modèle de Bohr|modèle de l’hydrogène de Bohr]]. Ainsi Enrico Fermi, le seul à l'université au fait de ces théories, en arrive, sur l'insistance de ses professeurs, à donner des conférences où il expose aux professeurs et aux assistants les dernières découvertes de [[physique atomique]].
À partir d’{{date-|octobre 1918}}, Fermi étudie à l'[[université de Pise]] au sein de l'[[École normale supérieure de Pise]] avec [[Franco Rasetti]]. Comme à son habitude, il étudie seul divers problèmes de [[physique mathématique]] et consulte des ouvrages de [[Henri Poincaré|Poincaré]], de [[Siméon Denis Poisson|Poisson]] ou d’[[Paul Appell|Appell]]. À partir de 1919, il s'intéresse aux nouvelles théories comme la [[principe de relativité|relativité]] ou la [[physique atomique]], acquiert une grande connaissance de théories telles que la [[relativité restreinte]], la théorie du [[corps noir]] ou encore le [[Modèle de Bohr|modèle de l’hydrogène de Bohr]]. Ainsi Enrico Fermi, le seul à l'université au fait de ces théories, en arrive, sur l'insistance de ses professeurs, à donner des conférences où il expose aux professeurs et aux assistants les dernières découvertes de [[physique atomique]].
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En {{date-|mars 1925}}, à 23 ans et demi, il obtient son doctorat d'État.
En {{date-|mars 1925}}, à 23 ans et demi, il obtient son doctorat d'État.


Il fréquente ensuite divers physiciens de haut rang dans l'Italie de l'époque, avant de devenir, pendant deux ans, conférencier à l’[[université de Florence]]. En 1926, il devient professeur de [[physique théorique]] à l'[[université de Rome « La Sapienza »|université La Sapienza de Rome]]. Il dirige les recherches de l'Institut de physique où le rejoint [[Ettore Majorana]]. C'est durant cette période qu'il développe la [[Physique statistique|théorie statistique]] [[Mécanique quantique|quantique]] que l'on appellera plus tard la [[statistique de Fermi-Dirac]].
Il fréquente ensuite divers physiciens de haut rang dans l'Italie de l'époque, avant de devenir, pendant deux ans, conférencier à l’[[université de Florence]]. En 1926, il devient professeur de [[physique théorique]] à l'[[université de Rome « La Sapienza »|université La Sapienza de Rome]]. Il dirige les recherches de l'Institut de physique où le rejoint [[Ettore Majorana]]. C'est durant cette période qu'il développe la [[Physique statistique|théorie statistique]] [[Mécanique quantique|quantique]] que l'on appellera plus tard la [[statistique de Fermi-Dirac]].


En 1929, il fait partie des premiers membres, nommés par décret, de l'[[Académie d'Italie]], créée trois ans plus tôt par [[Benito Mussolini|Mussolini]].
En 1929, il fait partie des premiers membres, nommés par décret, de l'[[Académie d'Italie]], créée trois ans plus tôt par [[Benito Mussolini|Mussolini]].
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== Émigration aux États-Unis ==
== Émigration aux États-Unis ==
Touché par le décret royal{{sfn|Alison|1957|p=130}}, loi du {{date-|5 septembre 1938}}, fixant les « [[Lois raciales fascistes|mesures pour la défense de la race dans les écoles fascistes]] », Fermi, dont la femme Laura est [[Histoire des Juifs en Italie|juive]], émigre aux États-Unis le {{date-|2 janvier 1939}} avec toute sa famille et enseigne à l'[[université Columbia]] avec son collègue [[Leó Szilárd]].
Touché par le décret royal{{sfn|Alison|1957|p=130}}, loi du {{date-|5 septembre 1938}}, fixant les « [[Lois raciales fascistes|mesures pour la défense de la race dans les écoles fascistes]] », Fermi, dont la femme Laura est [[Histoire des Juifs en Italie|juive]], émigre aux États-Unis le {{date-|2 janvier 1939}} avec toute sa famille et enseigne à l'[[université Columbia]] avec son collègue [[Leó Szilárd]].


Ils travaillent ensuite ensemble à l’[[université de Chicago]] à l'élaboration d'une [[pile atomique]], le premier [[réacteur nucléaire]]. Le {{date-|2 décembre 1942}} est obtenue la première [[réaction en chaîne (nucléaire)|réaction en chaîne]] contrôlée de [[Fission nucléaire|fission]]. Il travaille ensuite au [[Laboratoire national de Los Alamos]] (LANL) jusqu'à la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]] au sein du [[projet Manhattan]]. Il sera fait [[nationalité américaine|citoyen américain]] en 1945 en récompense de ses travaux sur la [[bombe A|bombe atomique]]. Il donne également son nom au [[Fermilab]] de [[Batavia (Illinois)]].
Ils travaillent ensuite ensemble à l’[[université de Chicago]] à l'élaboration d'une [[pile atomique]], le premier [[réacteur nucléaire]]. Le {{date-|2 décembre 1942}} est obtenue la première [[réaction en chaîne (nucléaire)|réaction en chaîne]] contrôlée de [[Fission nucléaire|fission]]. Il travaille ensuite au [[laboratoire national de Los Alamos]] (LANL) jusqu'à la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]] au sein du [[projet Manhattan]]. Il sera fait [[nationalité américaine|citoyen américain]] en 1945 en récompense de ses travaux sur la [[bombe A|bombe atomique]]. Il donne également son nom au [[Fermilab]] de [[Batavia (Illinois)]].


En 1946, il accepte le poste de professeur au sein de l'INS (''Institute for Nuclear Studies'') qui deviendra plus tard l'[[Institut Enrico-Fermi]] créé par l'[[université de Chicago]]. C'est en son honneur que sera créé le [[prix Enrico-Fermi]], qui sera décerné à partir de [[1954 en science|1954]] en récompense de travaux ou d'avancées exceptionnels dans le domaine de l'énergétique. Il passe la fin de sa vie à Chicago.
En 1946, il accepte le poste de professeur au sein de l'INS (''Institute for Nuclear Studies'') qui deviendra plus tard l'[[Institut Enrico-Fermi]] créé par l'[[université de Chicago]]. C'est en son honneur que sera créé le [[prix Enrico-Fermi]], qui sera décerné à partir de [[1954 en science|1954]] en récompense de travaux ou d'avancées exceptionnels dans le domaine de l'énergétique. Il passe la fin de sa vie à Chicago.


Au cours de l'été 1950, lors d'une conversation informelle avec trois collègues ([[Edward Teller]], [[Emil Konopinski]] et [[Herbert York]]) dans la cafétéria du [[Laboratoire national de Los Alamos]], Fermi soulève le [[Paradoxe de Fermi|paradoxe qui portera son nom]]. Le déroulement de la conversation varie cependant selon les souvenirs de chaque témoin et n'a jamais fait l'objet d'une consignation par écrit. Le paradoxe de Fermi peut s'énoncer ainsi : « S’il y avait des [[Vie extraterrestre|civilisations extraterrestres]], leurs représentants devraient être déjà chez nous. Où sont-ils donc ? ». Presque soixante-dix ans après cette date, aucune solution parmi les très nombreuses proposées n'a encore fait consensus dans la communauté scientifique.
Au cours de l'été 1950, lors d'une conversation informelle avec trois collègues ([[Edward Teller]], [[Emil Konopinski]] et [[Herbert York]]) dans la cafétéria du [[laboratoire national de Los Alamos]], Fermi soulève le [[Paradoxe de Fermi|paradoxe qui portera son nom]]. Le déroulement de la conversation varie cependant selon les souvenirs de chaque témoin et n'a jamais fait l'objet d'une consignation par écrit. Le paradoxe de Fermi peut s'énoncer ainsi : « S’il y avait des [[Vie extraterrestre|civilisations extraterrestres]], leurs représentants devraient être déjà chez nous. Où sont-ils donc ? ». Presque soixante-dix ans après cette date, aucune solution parmi les très nombreuses proposées n'a encore fait consensus dans la communauté scientifique.


En 1952, l'équipe d'Albert Ghiorso découvre un nouvel élément chimique, le {{numéro|100}}. Ils lui attribuent le nom de [[fermium]], en hommage à Enrico Fermi.
En 1952, l'équipe d'Albert Ghiorso découvre un nouvel élément chimique, le {{numéro|100}}. Ils lui attribuent le nom de [[fermium]], en hommage à Enrico Fermi.
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== Publications ==
== Publications ==
* Enrico Fermi ; ''Thermodynamics'', Dover Publications (1937), {{ISBN|0-486-60361-X}}.
* ''Thermodynamics'', Dover Publications (1937), {{ISBN|0-486-60361-X}}.
* Enrico Fermi ; ''Notes on Quantum Mechanics'', University of Chicago Press ({{2e|édition}} - 1995), {{ISBN|0-226-24381-8}}.
* ''Notes on Quantum Mechanics'', University of Chicago Press ({{2e|édition}} - 1995), {{ISBN|0-226-24381-8}}.
* Enrico Fermi ; ''{{lang|en|texte=Nuclear Physics : A Course Given by Enrico Fermi at the University of Chicago}}'', University of Chicago Press (édition révisée - 1974), {{ISBN|0-226-24365-6}}.
* ''{{lang|en|texte=Nuclear Physics : A Course Given by Enrico Fermi at the University of Chicago}}'', University of Chicago Press (édition révisée - 1974), {{ISBN|0-226-24365-6}}.
* Enrico Fermi ; ''Elementary Particles'', Yale University Press (1951), {{ISBN|0-300-09474-4}}.
* ''Elementary Particles'', Yale University Press (1951), {{ISBN|0-300-09474-4}}.


== Hommages ==
== Hommages ==
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* [[(8103) Fermi]], un [[astéroïde]] de la [[Ceinture d'astéroïdes|ceinture principale]] ;
* [[(8103) Fermi]], un [[astéroïde]] de la [[Ceinture d'astéroïdes|ceinture principale]] ;
* [[Fermi (cratère)|Fermi]], un [[cratère lunaire]] ;
* [[Fermi (cratère)|Fermi]], un [[cratère lunaire]] ;
* [[Fermi (métro de Turin)|Fermi]] et [[EUR Fermi (métro de Rome)|EUR Fermi]], deux stations du [[métro de Turin]] ([[Piémont]], [[Italie]]) ;
* [[Fermi (métro de Turin)|Fermi]], une station du [[métro de Turin]] ([[Piémont]], [[Italie]]), et [[EUR Fermi (métro de Rome)|EUR Fermi]], une station du [[métro de Rome]] ;
* [[Fermi (architecture de carte graphique)|Fermi]], une [[Architecture (informatique)|architecture]] de [[carte graphique]] ;
* [[Fermi (microarchitecture)|Fermi]], une [[Architecture (informatique)|architecture]] de [[processeur graphique]] ;
* le [[mètre#Description des sous-multiples|fermi]], une [[unité de longueur]] ;
* le [[mètre#Description des sous-multiples|fermi]], une [[unité de longueur]] ;
* le [[fermium]], un [[élément chimique]] ;
* le [[fermium]], un [[élément chimique]] ;
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* la [[centrale nucléaire Enrico Fermi]], dans le [[Comté de Monroe (Michigan)|comté de Monroe]] ([[Michigan]], [[États-Unis]]) ;
* la [[centrale nucléaire Enrico Fermi]], dans le [[Comté de Monroe (Michigan)|comté de Monroe]] ([[Michigan]], [[États-Unis]]) ;
* l'[[éléphant de Fermi et von Neumann]], un problème de [[mathématiques récréatives]] ;
* l'[[éléphant de Fermi et von Neumann]], un problème de [[mathématiques récréatives]] ;
* l'[[Institut Enrico-Fermi]], une unité de recherche de l'[[Université de Chicago]] ([[Michigan]], [[États-Unis]]) ;
* l'[[Institut Enrico-Fermi]], une unité de recherche de l'[[université de Chicago]] ([[Michigan]], [[États-Unis]]) ;
* le [[prix Enrico-Fermi]], un {{lien| trad=Prize| prix scientifique}} décerné par le [[Département de l'Énergie des États-Unis]] ;
* le [[prix Enrico-Fermi]], un {{lien| trad=Prize| prix scientifique}} décerné par le [[département de l'Énergie des États-Unis]] ;
* le prix Enrico-Fermi, décerné par la {{Lien| langue=it| trad=Società italiana di fisica| Société italienne de physique}}.
* le prix Enrico-Fermi, décerné par la {{Lien| langue=it| trad=Società italiana di fisica| Société italienne de physique}}.


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{{Autres projets|commons=Enrico Fermi}}
{{Autres projets|commons=Enrico Fermi}}
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* [[Emilio Gino Segrè|Emilio Segrè]], {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Emilio Gino Segrè|Emilio Segrè]]|titre=Enrico Fermi|sous-titre=physicist|éditeur=University of Chicago Press|lieu=Chicago|année=1995|numéro d'édition=2|pages totales=276|isbn=978-0-226-74473-5|isbn2=0-226-74473-6|oclc=248079992|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=n_p0TmPHIJwC&printsec=frontcover}}. L'auteur, qui fut l'étudiant, puis le collègue et ami de Fermi, obtiendra le [http://nobelprize.org/physics/laureates/1959/segre-bio.html ''prix Nobel 1959''].
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Emilio Gino Segrè|Emilio Segrè]]|titre=Enrico Fermi|sous-titre=Physicist|éditeur=[[University of Chicago Press|The University of Chicago Press]]|lieu=Chicago|année=1970|isbn=|lire en ligne=}}. L'auteur, qui fut l'étudiant, puis le collègue et ami de Fermi, obtiendra le [[Prix Nobel de physique|prix Nobel]] 1959.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Dan Cooper|titre=Enrico Fermi|sous-titre=And the Revolutions of Modern Physics|éditeur=Oxford University Press|année=1999|pages totales=117|isbn=978-0-19-511762-2|lire en ligne={{Google books|JK94sqLFsNsC}}}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Dan Cooper|titre=Enrico Fermi|sous-titre=And the Revolutions of Modern Physics|éditeur=Oxford University Press|année=1999|pages totales=117|isbn=978-0-19-511762-2|lire en ligne={{Google books|JK94sqLFsNsC}}}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Laura Fermi|auteur2=Emilio Segré|responsabilité2=introduction|titre=Atoms in the family|sous-titre=my life with Enrico Fermi|éditeur=Tomash Publishers American Institute of Physics|collection=History of modern physics|lieu=Los Angeles, Calif. Woodbury, N.Y|numéro dans collection=9|année=1987|isbn=978-0-88318-524-7}} (Souvenirs de la femme de Fermi).
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Laura Fermi|auteur2=Emilio Segré|responsabilité2=introduction|titre=Atoms in the family|sous-titre=my life with Enrico Fermi|éditeur=Tomash Publishers American Institute of Physics|collection=History of modern physics|lieu=Los Angeles, Calif. Woodbury, N.Y|numéro dans collection=9|année=1987|isbn=978-0-88318-524-7}} (Souvenirs de la femme de Fermi).
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* {{article |nom=Alison |prénom=Samuel King |lien auteur=Samuel King Allison |année=1957 |titre=Enrico Fermi, 1901–1954 |journal=Biographical Memoir |volume=30 |éditeur=National Academy of Sciences |pages=125-155 |oclc=11772127 }}
* {{article |nom=Alison |prénom=Samuel King |lien auteur=Samuel King Allison |année=1957 |titre=Enrico Fermi, 1901–1954 |journal=Biographical Memoir |volume=30 |éditeur=National Academy of Sciences |pages=125-155 |oclc=11772127 }}
* {{Ouvrage |auteur1=Alcante |lien auteur1=Alcante |responsabilité1=scénario |auteur2=Bollée |lien auteur2=Laurent-Frédéric Bollée |responsabilité2=scénario |auteur3=Rodier |lien auteur3=Denis Rodier |responsabilité3=dessin |titre=[[La Bombe (bande dessinée)|La Bombe]] |lieu=Grenoble|éditeur=Glénat|date=2020 |pages totales=472 |isbn=978-2-344-02063-0|isbn2=2-344-02063-2|oclc=1149551082 |consulté le=2020-07-11 |présentation en ligne=https://www.bedetheque.com/BD-Bombe-Alcante-Bollee-Rodier-La-bombe-385597.html }}{{commentaire biblio|Bande dessinée historique}}
* {{Ouvrage |auteur1=Alcante |lien auteur1=Alcante |responsabilité1=scénario |auteur2=Bollée |lien auteur2=Laurent-Frédéric Bollée |responsabilité2=scénario |auteur3=Rodier |lien auteur3=Denis Rodier |responsabilité3=dessin |titre=[[La Bombe (bande dessinée)|La Bombe]] |lieu=Grenoble|éditeur=Glénat|date=2020 |pages totales=472 |isbn=978-2-344-02063-0|isbn2=2-344-02063-2|oclc=1149551082 |consulté le=2020-07-11 |présentation en ligne=https://www.bedetheque.com/BD-Bombe-Alcante-Bollee-Rodier-La-bombe-385597.html }}{{commentaire biblio|Bande dessinée historique}}
* {{Article |auteur1=[[Franco Flandoli]] |titre=Un teorema di calcolo delle probabilità di Enrico Fermi - A theorem of probability by Enrico Fermi |année=2023 |périodique=Quaderni di Storia della Fisica |pages=61-74 |langue=it, en |url=https://www.sif.it/riviste/sif/qsf/econtents/2023/028/01/article/3}}.


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
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[[Catégorie:Physicien nucléaire]]
[[Catégorie:Physicien nucléaire]]
[[Catégorie:Physicien américain du XXe siècle]]
[[Catégorie:Physicien américain du XXe siècle]]
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[[Catégorie:Universitaire italien du XXe siècle]]
[[Catégorie:Lauréat du prix Nobel de physique]]
[[Catégorie:Lauréat du prix Nobel de physique]]
[[Catégorie:Lauréat italien du prix Nobel]]
[[Catégorie:Lauréat italien du prix Nobel]]

Dernière version du 30 décembre 2023 à 00:37

Enrico Fermi
Description de cette image, également commentée ci-après
Enrico Fermi à Los Alamos.

Naissance
Rome (Italie)
Décès (à 53 ans)
Chicago (États-Unis)
Nationalité Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau des États-Unis États-Unis (à partir de 1945)
Domaines Physicien
Institutions École normale supérieure de Pise
Renommé pour Réaction en chaîne (nucléaire)
Radioactivité β
Statistique de Fermi-Dirac
Paradoxe de Fermi
Distinctions Prix Nobel de physique (1938)
Médaille Hughes
Médaille Franklin
Prix Rumford
Enrico Fermi dans les années 1940.
Les « garçons de la rue Panisperna ». De gauche à droite : Oscar D'Agostino, Emilio Segrè, Edoardo Amaldi, Franco Rasetti et Enrico Fermi.

Enrico Fermi est un physicien italien naturalisé américain, né le à Rome et mort le à Chicago.

Ardent défenseur de l'encore jeune physique quantique, sa première découverte majeure concerne la distribution statistique d'un certain type de particules (qu'on nommera fermions en son honneur) selon leur énergie : la statistique de Fermi-Dirac. Il oriente par la suite ses recherches vers la physique nucléaire et, en soutenant l'existence du neutrino (auquel il donne son nom), il propose une théorie pour expliquer la désintégration β, qui sera un précurseur de la théorie de l'interaction faible. Émigré aux États-Unis pour échapper aux lois antijuives touchant sa femme, il travaille au projet Manhattan et construit la première pile atomique, Chicago Pile-1. Ses recherches servirent de socle à l'exploitation militaire et civile de l'énergie nucléaire.

Il est lauréat du prix Nobel de physique de 1938 « pour sa démonstration de l'existence de nouveaux éléments radioactifs produits par bombardements de neutrons, et pour sa découverte des réactions nucléaires créées par les neutrons lents[1] ». Il est également lauréat de la médaille Hughes en 1942, de la médaille Franklin en 1947 et du prix Rumford en 1953. Il a excellé, ce qui est rare, à la fois en physique expérimentale et en physique théorique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enrico Fermi naît le à Rome, fils d'Ida de Gattis, enseignante d'école élémentaire et d'Alberto Fermi, inspecteur-chef au ministère des Postes et Télégraphes. Il a une grande sœur, Marie, née le et décédée le lors de la catastrophe aérienne de Olgiate Olona, et un grand frère, Giulio, né en 1900. Les deux frères sont envoyés chez une nourrice, dans un milieu rural. À deux ans et demi, Enrico rejoint sa famille[2].

Enrico est très proche de son frère Giulio avec qui il partage les mêmes intérêts, ils construisent ensemble des machines électriques et autres objets. En 1915, Giulio meurt au cours d'une opération chirurgicale d'un abcès à la gorge. Enrico est profondément marqué, son caractère change et cet isolement renforce davantage ses intenses études de la physique et des mathématiques[2]. Sur un marché aux livres, place Campo de' Fiori, il achète Elementorum physicae mathematicae, un traité en latin sur la physique et les mathématiques écrit par le jésuite Andrea Caraffa, et il l'étudie.

L'ingénieur Adolfo Amidei, un ami de son père, prend conscience des qualités hors du commun du jeune Fermi. Il lui prête divers ouvrages concernant la physique et les mathématiques que le jeune Fermi « dévore ». En 1918, Fermi décroche son baccalauréat, maîtrisant la géométrie analytique, la géométrie projective, le calcul infinitésimal, le calcul intégral et la mécanique rationnelle[3]. Amidei demande que Fermi s'implique au sein de l'École normale supérieure de Pise. Après des hésitations, les parents de Fermi acceptent la suggestion d'Amidei. Pour se préparer, Fermi étudie le Traité de Physique d'Orest Chwolson et autres livres.

Pour entrer à l'École normale supérieure de Pise, Fermi doit passer par un examen difficile incluant un essai, dont le thème est « Caractéristiques spécifiques du son ». Fermi produit une analyse impeccable des mouvements d'une corde produisant des vibrations, qui impressionne fortement l'examinateur[4].

À partir d’, Fermi étudie à l'université de Pise au sein de l'École normale supérieure de Pise avec Franco Rasetti. Comme à son habitude, il étudie seul divers problèmes de physique mathématique et consulte des ouvrages de Poincaré, de Poisson ou d’Appell. À partir de 1919, il s'intéresse aux nouvelles théories comme la relativité ou la physique atomique, acquiert une grande connaissance de théories telles que la relativité restreinte, la théorie du corps noir ou encore le modèle de l’hydrogène de Bohr. Ainsi Enrico Fermi, le seul à l'université au fait de ces théories, en arrive, sur l'insistance de ses professeurs, à donner des conférences où il expose aux professeurs et aux assistants les dernières découvertes de physique atomique.

En , après quatre ans passés à l'université, Fermi publie son premier article qui traite de la relativité générale. Dans une communauté scientifique italienne hostile aux travaux d'Einstein, il est l'un des rares avec Levi-Civita à défendre la théorie de la relativité.

En , Fermi obtient son diplôme de fin d'études après avoir présenté un mémoire sur la diffraction des rayons X.

En 1924, il est initié à la franc-maçonnerie dans la loge « Adriano Lemmi » du Grand Orient d'Italie à Rome[5].

En , à 23 ans et demi, il obtient son doctorat d'État.

Il fréquente ensuite divers physiciens de haut rang dans l'Italie de l'époque, avant de devenir, pendant deux ans, conférencier à l’université de Florence. En 1926, il devient professeur de physique théorique à l'université La Sapienza de Rome. Il dirige les recherches de l'Institut de physique où le rejoint Ettore Majorana. C'est durant cette période qu'il développe la théorie statistique quantique que l'on appellera plus tard la statistique de Fermi-Dirac.

En 1929, il fait partie des premiers membres, nommés par décret, de l'Académie d'Italie, créée trois ans plus tôt par Mussolini.

À partir de 1932, il se tourne plus précisément vers la physique nucléaire, et c'est cette même année qu'il rédige un article sur la radioactivité β. En 1934, il développe sa théorie sur l'émission de rayonnement bêta en y incluant le « neutron » postulé en 1930 par Wolfgang Pauli, qu'il rebaptise neutrino (le nom neutron étant déjà utilisé pour une autre particule), et s'oriente vers la création d'isotopes radioactifs artificiels par bombardement de neutrons lents.

Émigration aux États-Unis[modifier | modifier le code]

Touché par le décret royal[6], loi du , fixant les « mesures pour la défense de la race dans les écoles fascistes », Fermi, dont la femme Laura est juive, émigre aux États-Unis le avec toute sa famille et enseigne à l'université Columbia avec son collègue Leó Szilárd.

Ils travaillent ensuite ensemble à l’université de Chicago à l'élaboration d'une pile atomique, le premier réacteur nucléaire. Le est obtenue la première réaction en chaîne contrôlée de fission. Il travaille ensuite au laboratoire national de Los Alamos (LANL) jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale au sein du projet Manhattan. Il sera fait citoyen américain en 1945 en récompense de ses travaux sur la bombe atomique. Il donne également son nom au Fermilab de Batavia (Illinois).

En 1946, il accepte le poste de professeur au sein de l'INS (Institute for Nuclear Studies) qui deviendra plus tard l'Institut Enrico-Fermi créé par l'université de Chicago. C'est en son honneur que sera créé le prix Enrico-Fermi, qui sera décerné à partir de 1954 en récompense de travaux ou d'avancées exceptionnels dans le domaine de l'énergétique. Il passe la fin de sa vie à Chicago.

Au cours de l'été 1950, lors d'une conversation informelle avec trois collègues (Edward Teller, Emil Konopinski et Herbert York) dans la cafétéria du laboratoire national de Los Alamos, Fermi soulève le paradoxe qui portera son nom. Le déroulement de la conversation varie cependant selon les souvenirs de chaque témoin et n'a jamais fait l'objet d'une consignation par écrit. Le paradoxe de Fermi peut s'énoncer ainsi : « S’il y avait des civilisations extraterrestres, leurs représentants devraient être déjà chez nous. Où sont-ils donc ? ». Presque soixante-dix ans après cette date, aucune solution parmi les très nombreuses proposées n'a encore fait consensus dans la communauté scientifique.

En 1952, l'équipe d'Albert Ghiorso découvre un nouvel élément chimique, le no 100. Ils lui attribuent le nom de fermium, en hommage à Enrico Fermi.

Il meurt le d'un cancer de l'estomac à l'âge de 53 ans. Il est inhumé au cimetière de Oak Woods à Chicago.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Thermodynamics, Dover Publications (1937), (ISBN 0-486-60361-X).
  • Notes on Quantum Mechanics, University of Chicago Press (2e édition - 1995), (ISBN 0-226-24381-8).
  • Nuclear Physics : A Course Given by Enrico Fermi at the University of Chicago, University of Chicago Press (édition révisée - 1974), (ISBN 0-226-24365-6).
  • Elementary Particles, Yale University Press (1951), (ISBN 0-300-09474-4).

Hommages[modifier | modifier le code]

Concepts de physique résultant des travaux d'Enrico Fermi :

Autres hommages :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « for his demonstrations of the existence of new radioactive elements produced by neutron irradiation, and for his related discovery of nuclear reactions brought about by slow neutrons » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Physics 1938 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le .
  2. a et b Cooper 1999, p. 19-20
  3. Bruzzaniti 2016, p. 2-3
  4. Bruzzaniti 2016, p. 3-4
  5. « Enrico Fermi – L’Uomo, lo Scienziato e il Massone », sur le site officiel du Grand Orient d'Italie.
  6. Alison 1957, p. 130.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Travaux
Thèmes associés

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (en) Biographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — le Nobel Lecture — qui détaille ses apports)