« Boris Pasternak » : différence entre les versions

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| nom = Boris Pasternak
| nom = Boris Pasternak
| image = Boris Pasternak 1969.jpg
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| légende = Boris Pasternak en 1959.
| légende = Boris Pasternak en 1959.
| nom de naissance = Boris Leonidovitch Pasternak
| nom de naissance = Boris Leonidovitch Pasternak
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| activités = Poète, romancier, traducteur
| activités = Poète, romancier, traducteur
| date de naissance = {{Date de naissance|10|2|1890}}
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| lieu de naissance = [[Moscou]], {{Empire russe}}
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'''Boris Leonidovitch Pasternak''' (en {{Lang-ru|Борис Леонидович Пастернак}}, {{MSAPI|/bɐˈrʲis lʲɪɐˈnʲidəvʲɪtɕ pəstɨrˈnak/}}<ref>Prononciation en [[russe]] retranscrite phonétiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>), né le {{date|10|Février|1890|julien=oui}} à [[Moscou]] et mort le {{date|30|mai|1960}} à [[Peredelkino]], près de Moscou, est un [[Poésie|poète]], traducteur et [[roman (littérature)|romancier]] [[Russie|russe]], lauréat du [[prix Nobel de littérature]] en 1958.
'''Boris Leonidovitch Pasternak''' (en {{Lang-ru|Борис Леонидович Пастернак}}, {{MSAPI|/bɐˈrʲis lʲɪɐˈnʲidəvʲɪtɕ pəstɨrˈnak/}}<ref>Prononciation en [[russe]] retranscrite phonétiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>), né le {{date|10|février|1890|julien=oui}} à [[Moscou]] et mort le {{date|30|mai|1960}} à [[Peredelkino]], près de Moscou, est un [[Poésie|poète]], traducteur et [[roman (littérature)|romancier]] [[Russie|russe]], lauréat du [[prix Nobel de littérature]] en 1958.


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Famille ===
=== Famille ===
Issu d'une [[Histoire des Juifs en Russie|famille juive]] aisée, Boris Pasternak naît le {{date|10|février|1890}}<ref group="Note">Selon {{Lien|langue=en|trad=Dates Old Style et New Style|fr=Dates Old Style et New Style|texte=l'ancien système de datation}}, il est né le {{date-|29 janvier 1890}}. Selon le [[calendrier grégorien]], il est né le {{date-|22 février 1890}}.</ref> à Moscou<ref>Hasard du calendrier, cette date est aussi celle du jour anniversaire de la mort d'[[Alexandre Pouchkine]].</ref>. Il est le fils aîné du peintre [[Postimpressionnisme|post-impressionniste]] [[Leonid Pasternak]] et de {{En}} [[:en:Rosa_Kaufman|Rosalia Isidorovna Kaufman]], une jeune pianiste [[concertiste]] renommée d'[[Odessa]]<ref>{{harvsp|Dmitri Bykov|2006|p=20|id=DB}}</ref>. Sa famille se croit [[Histoire des Juifs en Espagne|d'origine espagnole]] et prétend descendre du commentateur biblique [[Isaac Abravanel]]<ref>{{harvsp|Dmitri Bykov|''Boris Pasternak'', 2006|p=18|id=DB}}</ref>.
Issu d'une [[Histoire des Juifs en Russie|famille juive]] aisée, Boris Pasternak naît le {{date|10|février|1890}}<ref group="Note">Selon [[Calendrier julien|l'ancien système de datation]], il est né le {{date-|29 janvier 1890}}. Selon le [[calendrier grégorien]], il est né le {{date-|22 février 1890}}.</ref> à Moscou<ref>Hasard du calendrier, cette date est aussi celle du jour anniversaire de la mort d'[[Alexandre Pouchkine]].</ref>. Il est le fils aîné du peintre [[Postimpressionnisme|post-impressionniste]] [[Leonid Pasternak]] et de Rosalia Isidorovna Kaufman, une jeune pianiste [[concertiste]] renommée d'[[Odessa]]<ref>{{harvsp|Dmitri Bykov|2006|p=20|id=DB}}</ref>. Sa famille se croit [[Histoire des Juifs en Espagne|d'origine espagnole]] et prétend descendre du commentateur biblique [[Isaac Abravanel]]<ref>{{harvsp|Dmitri Bykov|''Boris Pasternak'', 2006|p=18|id=DB}}</ref>.


Installés à Moscou, les Pasternak passent généralement l'été à Odessa. Leonid est très lié avec le peintre [[Isaac Levitan]], mais aussi [[Mikhaïl Nesterov]], [[Sergueï Ivanov (peintre)|Sergueï Ivanov]], [[Vassili Polenov]], [[Nikolaï Gay]], [[Valentin Serov]], et d'autres représentants du mouvement des [[Ambulants]]. La famille Pasternak s'agrandit : un second fils, [[Alexander Pasternak |Alexandre]], naît en {{date-|février 1893}}, une fille, Josefina-Ioanna, en {{date-|février 1900}} et une seconde, {{En}} [[:en:Lydia_Pasternak_Slater|Lydia]], en 1902.
Installés à Moscou, les Pasternak passent généralement l'été à Odessa. Leonid est très lié avec le peintre [[Isaac Levitan]], mais aussi [[Mikhaïl Nesterov]], [[Sergueï Ivanov (peintre)|Sergueï Ivanov]], [[Vassili Polenov]], [[Nikolaï Gay]], [[Valentin Serov]], et d'autres représentants du mouvement des [[Ambulants]]. La famille Pasternak s'agrandit : un second fils, [[Alexander Pasternak|Alexandre]], naît en {{date-|février 1893}}, une fille, Josefina-Ioanna, en {{date-|février 1900}} et une seconde, {{Lien|langue=en|trad=Lydia Pasternak Slater|fr=Lydia Pasternak Slater|texte=Lydia}}, en 1902.


En 1894, Leonid obtient le poste d'enseignant à l'[[École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou|École de peinture et de sculpture de Moscou]], sur proposition du [[Gueorgui Lvov|prince Lvov]] et sous la condition expresse posée par Leonid que, bien que juif non pratiquant, il n'aurait pas à se convertir au [[christianisme orthodoxe]] pour être admis<ref>{{harvsp|Dmitri Bykov|2006|p=21|id=DB}}</ref>.
En 1894, Leonid obtient le poste d'enseignant à l'[[École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou|École de peinture et de sculpture de Moscou]], sur proposition du [[Gueorgui Lvov|prince Lvov]] et sous la condition expresse posée par Leonid que, bien que juif non pratiquant, il n'aurait pas à se convertir au [[christianisme orthodoxe]] pour être admis<ref>{{harvsp|Dmitri Bykov|2006|p=21|id=DB}}</ref>.


Le {{date|23|novembre|1894}}<ref>Dmitri Bykov rapporte la même anecdote et précise que Boris Pasternak faisait remonter à cette date précise sa {{citation|mémoire continue.}}</ref>, dans la maison familiale, Rosalie donne un concert de [[musique de chambre]], auquel assistent l'ami de la famille, [[Léon Tolstoï]], et deux de ses filles<ref>{{harvsp|Michel Aucouturier|1990|p=XLI|id=BP}}</ref>. Leonid discute avec Tolstoï d'une série de tableaux inspirés de ''[[Guerre et Paix]]. Il est l'illustrateur de son roman [[Résurrection (Tolstoï)|Résurrection]]''. Apparemment pour raison familiale, Rosalie interrompt sa carrière musicale quelques mois plus tard.
Le {{date|23|novembre|1894}}<ref>Dmitri Bykov rapporte la même anecdote et précise que Boris Pasternak faisait remonter à cette date précise sa {{citation|mémoire continue.}}</ref>, dans la maison familiale, Rosalie donne un concert de [[musique de chambre]], auquel assistent l'ami de la famille, [[Léon Tolstoï]], et deux de ses filles<ref>{{harvsp|Michel Aucouturier|1990|p=XLI|id=BP}}</ref>. Leonid discute avec Tolstoï d'une série de tableaux inspirés de ''[[Guerre et Paix]]''. Il est l'illustrateur de son roman ''[[Résurrection (Tolstoï)|Résurrection]]''. Apparemment pour raison familiale, Rosalie interrompt sa carrière musicale quelques mois plus tard.


En {{date-|juillet 1900}}, à [[Koursk]], la famille Pasternak partant pour Odessa, y rencontre le jeune poète autrichien [[Rainer Maria Rilke]] et son égérie [[Lou Andreas-Salomé]], qui se rendent à [[Iasnaïa Poliana (domaine)|Iasnaïa Poliana]] pour rencontrer [[Léon Tolstoï]]<ref name="M.A.">{{harvsp|Michel Aucouturier|1990|p=XLII|id=BP}}</ref>. Au nombre des habitués de la maison des Pasternak, figurent également le compositeur [[Sergueï Rachmaninov|Serge Rachmaninov]], le pianiste [[Alexandre Scriabine]] ou le philosophe [[Léon Chestov]].
En {{date-|juillet 1900}}, à [[Koursk]], la famille Pasternak partant pour Odessa, y rencontre le jeune poète autrichien [[Rainer Maria Rilke]] et son égérie [[Lou Andreas-Salomé]], qui se rendent à [[Iasnaïa Poliana (domaine)|Iasnaïa Poliana]] pour rencontrer [[Léon Tolstoï]]<ref name="M.A.">{{harvsp|Michel Aucouturier|1990|p=XLII|id=BP}}</ref>. Au nombre des habitués de la maison des Pasternak, figurent également le compositeur [[Sergueï Rachmaninov|Serge Rachmaninov]], le pianiste [[Alexandre Scriabine]] ou le philosophe [[Léon Chestov]].
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Le {{date|6|août|1903}}, son père se propose de peindre un [[nocturne (peinture)|nocturne]] : des chevaux lancés à vive allure dans le crépuscule. Boris obtient de pouvoir participer comme modèle. Mais son cheval s'emballe et il fait une lourde chute qui lui coûte la fracture d'un [[fémur]]. La fracture se ressoude mal et le laissera avec une jambe plus courte que l'autre que Pasternak compensera par une démarche particulière<ref>{{harvsp|Dmitri Bykov|2006|p=27|id=DB}}</ref>.
Le {{date|6|août|1903}}, son père se propose de peindre un [[nocturne (peinture)|nocturne]] : des chevaux lancés à vive allure dans le crépuscule. Boris obtient de pouvoir participer comme modèle. Mais son cheval s'emballe et il fait une lourde chute qui lui coûte la fracture d'un [[fémur]]. La fracture se ressoude mal et le laissera avec une jambe plus courte que l'autre que Pasternak compensera par une démarche particulière<ref>{{harvsp|Dmitri Bykov|2006|p=27|id=DB}}</ref>.


La famille Pasternak fait la connaissance du compositeur [[Alexandre Scriabine]] qui occupe une [[datcha]] voisine. En automne 1903, Boris commence des études musicales avec [[Iouli Engel]] et [[Reinhold Glière]]<ref name="M.A." />. À Noël 1904, il effectue son premier séjour à [[Saint-Pétersbourg]].
La famille Pasternak fait la connaissance du compositeur [[Alexandre Scriabine]] qui occupe une [[datcha]] voisine. En automne 1903, Boris commence des études musicales avec [[Joel Engel|Iouli Engel]]<ref>{{Lien web |langue=ru-RU |titre=Юлий Энгель в мире русской и еврейской музыки {{!}} Еврейский Мир |url=https://evreimir.com/136187/yulij-engel-v-mire-russkoj-i-evrejskoj-muzyki/ |consulté le=2021-10-10}}</ref> et [[Reinhold Glière]]<ref name="M.A." />. À Noël 1904, il effectue son premier séjour à [[Saint-Pétersbourg]].


En {{date-|octobre 1905}}, Boris Pasternak se fait prendre dans une manifestation étudiante<ref>Il s'agit des obsèques de l'étudiant Nikolaï Bauman, dont le nom sera donnée par la suite à l'[[Université technique d'État de Moscou-Bauman]].</ref> et en sort passablement malmené par les forces de sécurité. En {{date-|décembre 1905}}, une partie de la famille Pasternak s'installe à [[Berlin]]. Elle y reste jusqu'au {{date-|11 août 1906}}. Boris découvre la musique de [[Richard Wagner]]<ref>{{harvsp|Dmitri Bykov|2006|p=35|id=DB}}</ref>. La famille passe l'été sur l'île allemande de [[Rügen]].
En {{date-|octobre 1905}}, Boris Pasternak se fait prendre dans une manifestation étudiante<ref>Il s'agit des obsèques de l'étudiant Nikolaï Bauman, dont le nom sera donnée par la suite à l'[[Université technique d'État de Moscou-Bauman]].</ref> et en sort passablement malmené par les forces de sécurité. En {{date-|décembre 1905}}, une partie de la famille Pasternak s'installe à [[Berlin]]. Elle y reste jusqu'au {{date-|11 août 1906}}. Boris découvre la musique de [[Richard Wagner]]<ref>{{harvsp|Dmitri Bykov|2006|p=35|id=DB}}</ref>. La famille passe l'été sur l'île allemande de [[Rügen]].


En {{date-|mai 1908}}, Boris Pasternak réussit brillamment son baccalauréat et s'inscrit à la faculté de droit de l'université de Moscou. En raison de ses résultats, il est dispensé de l'examen d'entrée. On ne fait pas non plus opposition à la poursuite simultanée de ses études musicales. Il abandonne cependant la musique en 1909, malgré les encouragements de Scriabine, sous prétexte qu'il n'a pas l'[[oreille absolue]]. Puis il étudie la [[philosophie]] auprès de [[Paul Natorp]] et [[Hermann Cohen (philosophe)|Hermann Cohen]] en [[Allemagne]] où il réside une année avec sa famille. Revenu à Moscou en [[1914]], il y tisse des liens avec le groupe [[Futurisme|futuriste]] local. Il publie cette même année son premier recueil de poésie ''Un jumeau dans les nuages'', sans grand écho auprès du public. Pendant la [[Première Guerre mondiale]], il enseigne et travaille dans une usine chimique dans l'[[Oural]] (ce qui lui donnera la matière de sa célèbre saga, ''[[Le Docteur Jivago (roman)|Le Docteur Jivago]]'', plusieurs années plus tard). Son second recueil, ''Par-dessus les barrières'' ([[1917]]) n'a pas davantage d'écho. Dans ces deux œuvres de jeunesse tentées par l'[[avant-garde (poésie)|avant-garde]], Pasternak cherche encore sa voie. Cependant, on décèle déjà la force stylistique et le talent « musical » du poète qui l'éloigne du [[Symbolisme (art)|symbolisme]] pour se rapprocher du [[futurisme]]. Pasternak s'affirme avec son recueil suivant, ''Ma sœur, la vie'' (1917) qui circule sous forme de manuscrit avant d'être publié en [[1922]].
En {{date-|mai 1908}}, Boris Pasternak réussit brillamment son baccalauréat et s'inscrit à la faculté de droit de l'université de Moscou. En raison de ses résultats, il est dispensé de l'examen d'entrée. On ne fait pas non plus opposition à la poursuite simultanée de ses études musicales. Il abandonne cependant la musique en 1909, malgré les encouragements de Scriabine, sous prétexte qu'il n'a pas l'[[oreille absolue]]. Puis il étudie la [[philosophie]] auprès de [[Paul Natorp]] et [[Hermann Cohen (philosophe)|Hermann Cohen]] en [[Allemagne]] où il réside une année avec sa famille. Revenu à Moscou en [[1914]], il y tisse des liens avec le groupe [[Futurisme|futuriste]] local. Il publie cette même année son premier recueil de poésie ''Un jumeau dans les nuages'', sans grand écho auprès du public. Pendant la [[Première Guerre mondiale]], il enseigne et travaille dans une usine chimique dans l'[[Oural]] (ce qui lui donnera la matière de sa célèbre saga, ''[[Le Docteur Jivago (roman)|Le Docteur Jivago]]'', plusieurs années plus tard). Son second recueil, ''Par-dessus les barrières'' ([[1917]]) n'a pas davantage d'écho. Dans ces deux œuvres de jeunesse tentées par l'[[avant-garde (poésie)|avant-garde]], Pasternak cherche encore sa voie. Cependant, on décèle déjà la force stylistique et le talent « musical » du poète qui l'éloigne du [[Symbolisme (art)|symbolisme]] pour se rapprocher du [[futurisme]]. Pasternak s'affirme avec son recueil suivant, ''Ma sœur, la vie'' (1917) qui circule sous forme de manuscrit avant d'être publié en [[1922]].
Il épouse Evguenia Lourié, peintre (1898-1965), qui lui donne un fils en 1923, Evgueni<ref>Evgueni Pasternak (1923-2012), futur philologue, sera l'époux d'une petite-fille du philosophe [[Gustav Speth]] (1879-1937)</ref>.
Il épouse Evguenia Lourié, peintre (1898-1965), qui lui donne un fils en 1923, Evgueni<ref>Evgueni Pasternak (1923-2012), futur philologue, sera l'époux d'une petite-fille du philosophe [[Gustav Speth]] (1879-1937)</ref>.


Il tombe en disgrâce auprès des autorités soviétiques pendant les [[années 1930]]. Accusé de subjectivisme — ses livres parlent du passé et non du présent, son style est poétique et non socialiste — il parvient néanmoins à ne pas être envoyé au [[Goulag]]. Bien que marié à sa deuxième femme, musicienne, il entretient à partir de [[1947]] une [[relation amoureuse]] passionnée avec [[Olga Ivinskaïa]], de 22 ans sa cadette, qui lui inspire le personnage de Lara dans ''[[Le Docteur Jivago (roman)|Le Docteur Jivago]]''.
Il tombe en disgrâce auprès des autorités soviétiques pendant les [[années 1930]]. Accusé de subjectivisme — ses livres parlent du passé et non du présent, son style est poétique et non socialiste — il parvient néanmoins à ne pas être envoyé au [[Goulag]]. Bien que marié à sa deuxième femme, musicienne, il entretient à partir de [[1947]] une [[relation amoureuse]] passionnée avec [[Olga Ivinskaïa]], de {{nobr|22 ans}} sa cadette, qui lui inspire le personnage de Lara dans ''[[Le Docteur Jivago (roman)|Le Docteur Jivago]]''.


Il reçoit la visite de la poétesse uruguayenne [[Susana Soca]], directrice des Cahiers de la Licorne, qui récupère des textes et les traduit en espagnol pour leur première publication mondiale : ''Seconde naissance'' et ''Essai d'autobiographie''. Elle meurt dans un accident d'avion et la correspondance "Pasternak - Soca" disparaît.
Il reçoit la visite de la poétesse uruguayenne [[Susana Soca]], directrice des Cahiers de la Licorne, qui récupère des textes et les traduit en espagnol pour leur première publication mondiale : ''Seconde naissance'' et ''Essai d'autobiographie''. Elle meurt dans un accident d'avion et la correspondance "Pasternak - Soca" disparaît.


En remettant son œuvre ''Доктор Живаго (Docteur Jivago)'' qu'il considère comme la plus personnelle et la plus intense au journaliste [[Parti communiste italien|communiste italien]], Sergio D'Angelo, en 1956, Pasternak lui dit : « Je vous invite à mon exécution », conscient que traiter avec des éditeurs étrangers le mènerait à la mort. D'Angelo envoie ensuite le manuscrit à l'éditeur [[Giangiacomo Feltrinelli|Giangiacommo Feltrinelli]], communiste lui aussi, et malgré l'enthousiasme déclaré de ce dernier et sa volonté de l'éditer, Pasternak essaie de multiplier les chances de la faire paraître en la confiant secrètement à trois autres Européens. Parallèlement, il craint constamment pour sa vie et celle des siens car les autorités soviétiques sont loin d'apprécier ses écrits et particulièrement cet ouvrage qui se déroule entre la [[révolution russe de 1905]] et la [[Seconde Guerre mondiale]], et tentent par tous les moyens d'en empêcher la publication<ref>{{Lien web|titre=CIA Declassifies Agency Role in Publishing Doctor Zhivago — Central Intelligence Agency|url=https://www.cia.gov/news-information/press-releases-statements/2014-press-releases-statements/cia-declassifies-agency-role-in-publishing-doctor-zhivago.html|site=www.cia.gov|consulté le=2019-11-17}}</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Article |langue=en-US |auteur1= |prénom1=Peter |nom1=Finn |titre=The Plot Thickens |périodique=The Washington Post |date=2007-01-27 |issn=0190-8286 |lire en ligne=http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2007/01/26/AR2007012601758.html |consulté le=2019-11-17 |pages= }}</ref>.
En remettant son œuvre ''Доктор Живаго (Docteur Jivago)'' qu'il considère comme la plus personnelle et la plus intense au journaliste [[Parti communiste italien|communiste italien]], Sergio D'Angelo, en 1956, Pasternak lui dit : « Je vous invite à mon exécution », conscient que traiter avec des éditeurs étrangers le mènerait à la mort. D'Angelo envoie ensuite le manuscrit à l'éditeur [[Giangiacomo Feltrinelli]], communiste lui aussi, et malgré l'enthousiasme déclaré de ce dernier et sa volonté de l'éditer, Pasternak essaie de multiplier les chances de la faire paraître en la confiant secrètement à trois autres Européens. Parallèlement, il craint constamment pour sa vie et celle des siens car les autorités soviétiques sont loin d'apprécier ses écrits et particulièrement cet ouvrage qui se déroule entre la [[révolution russe de 1905]] et la [[Seconde Guerre mondiale]], et tentent par tous les moyens d'en empêcher la publication<ref>{{Lien web|titre=CIA Declassifies Agency Role in Publishing Doctor Zhivago — Central Intelligence Agency|url=https://www.cia.gov/news-information/press-releases-statements/2014-press-releases-statements/cia-declassifies-agency-role-in-publishing-doctor-zhivago.html|site=www.cia.gov|consulté le=2019-11-17}}</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Article |langue=en-US |auteur1= |prénom1=Peter |nom1=Finn |titre=The Plot Thickens |périodique=The Washington Post |date=2007-01-27 |issn=0190-8286 |lire en ligne=http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2007/01/26/AR2007012601758.html |consulté le=2019-11-17 |pages= }}</ref>.


=== Le prix Nobel ===
=== Le prix Nobel ===
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Depuis 1947, il était chaque année question que Pasternak reçoive le prix Nobel de littérature<ref name=":0" />.
Depuis 1947, il était chaque année question que Pasternak reçoive le prix Nobel de littérature<ref name=":0" />.


La publication en novembre [[1957]] en [[Italie]] aux [[Éditions Feltrinelli]] du ''[[Le Docteur Jivago (roman)|Docteur Jivago]]'' et la distribution du roman en Europe et en russe par la [[CIA]]<ref>{{en}} [https://www.cia.gov/library/center-for-the-study-of-intelligence/csi-publications/csi-studies/studies/vol-59-no-2/zhivago-affair.html cia.gov - The Zhivago Affair: The Kremlin, the CIA, and the Battle Over a Forbidden Book]</ref>, motivent la décision de l'[[Académie suédoise]] d'accorder enfin le [[prix Nobel de littérature|prix Nobel]] à Pasternak le {{date|23|octobre|1958}}.
La publication en novembre [[1957]] en [[Italie]] aux [[Éditions Feltrinelli]] du ''[[Le Docteur Jivago (roman)|Docteur Jivago]]'' et la distribution du roman en Europe et en russe soi-disant par la [[CIA]]<ref>{{en}} [https://www.cia.gov/library/center-for-the-study-of-intelligence/csi-publications/csi-studies/studies/vol-59-no-2/zhivago-affair.html cia.gov - The Zhivago Affair: The Kremlin, the CIA, and the Battle Over a Forbidden Book]</ref>, motivent la décision de l'[[Académie suédoise]] d'accorder enfin le [[prix Nobel de littérature|prix Nobel]] à Pasternak le {{date|23|octobre|1958}}.


Les autorités soviétiques<ref>{{Lien web |auteur= Antoine Guillot|url=https://www.franceculture.fr/emissions/revue-de-presse-culturelle-d-antoine-guillot/les-dossiers-secrets-du-nobel|titre=Les dossiers secrets du Nobel |jour=08 |mois=05 |année=2015 |site=[[France Culture|FranceCulture.fr]]}}.</ref>, considérant l'auteur comme un « agent de l'Occident capitaliste, anti-communiste et anti-patriotique »<ref>{{Lien web|langue=|url=https://fr.rbth.com/articles/2011/08/09/sur_les_pas_du_docteur_jivago_12577|titre=Sur les pas du Docteur Jivago|site=[[Russia Beyond the Headlines|rbth.com]]|auteur=Didier Bizet |jour=23 |mois=08|année=2011|consulté le= 9 janvier 2018}}</ref>, lui interdisent le retour en Union soviétique s'il part rechercher sa récompense à [[Stockholm]] et, soutenus ainsi par certains de ses collègues, l'expulsent de l'Union des écrivains<ref>{{Lien web|langue=|url=http://next.liberation.fr/livres/2014/10/09/la-france-championne-du-monde-des-nobel-de-litterature_1118205|titre=La France, championne du monde des Nobel de littérature|site=[[Libération (journal)|liberation.fr]]|auteur=Florent Latrive |jour=09 |mois=10|année=2014|consulté le= 9 janvier 2018}}</ref>. Le {{Date|29|octobre|1958}}, viscéralement attaché à son pays, Boris Pasternak finit par décliner le prix et fête simplement son prix en famille<ref>{{Lien web|langue=|url=https://www.lexpress.fr/culture/livre/la-cia-agent-litteraire-de-boris-pasternak_1671974.html|titre=La CIA, agent littéraire de Boris Pasternak|site=[[L'Express]]|auteur=Emmanuel Hecht|jour=18 |mois=04|année=2015|consulté le= 10 octobre 2019}}</ref>. Une campagne anti-Pasternak est organisée en URSS, qui détériore son image aux yeux de l'opinion publique russe et communiste. Ce même {{date-|29 octobre}}, le politique [[Vladimir Semitchastny]] prononce un discours à la tribune du Comité central de la Ligue de la [[Komsomol|jeunesse communiste]] dans lequel il fulmine contre Pasternak, qui « crache au visage du peuple » et serait plus bas qu'un porc, qui « ne chie jamais là où il mange », et [[Nikita Khrouchtchev|Khrouchtchev]] de l'applaudir avec force<ref>[[Solomon Volkov]], ''The Magical Chorus: Une histoire de la Culture russe de Tolstoï à Solzhenitsyn'' , Alfred A. Knopf, 2008. Pages 195-196.</ref>{{,}}<ref name=":0" />.
Les autorités soviétiques<ref>{{Lien web |auteur= Antoine Guillot|url=https://www.franceculture.fr/emissions/revue-de-presse-culturelle-d-antoine-guillot/les-dossiers-secrets-du-nobel|titre=Les dossiers secrets du Nobel |jour=08 |mois=05 |année=2015 |site=[[France Culture|FranceCulture.fr]]}}.</ref>, considérant l'auteur comme un « agent de l'Occident [[Capitalisme|capitaliste]], [[Anticommunisme|anti-communiste]] et [[Antipatriotisme|anti-patriotique]] », lui interdisent le retour en Union soviétique s'il part rechercher sa récompense à [[Stockholm]] et, soutenus ainsi par certains de ses collègues, l'expulsent de l'[[Union des écrivains de Russie|Union des écrivains]]<ref>{{Lien web|url=http://next.liberation.fr/livres/2014/10/09/la-france-championne-du-monde-des-nobel-de-litterature_1118205|titre=La France, championne du monde des Nobel de littérature|site=[[Libération (journal)|liberation.fr]]|auteur=Florent Latrive |jour=09 |mois=10|année=2014|consulté le= 9 janvier 2018}}</ref>. Le {{Date|29|octobre|1958}}, viscéralement attaché à son pays, Boris Pasternak finit par décliner le prix et fête simplement son prix en famille<ref>{{Lien web|url=https://www.lexpress.fr/culture/livre/la-cia-agent-litteraire-de-boris-pasternak_1671974.html|titre=La CIA, agent littéraire de Boris Pasternak|site=[[L'Express]]|auteur=Emmanuel Hecht|jour=18 |mois=04|année=2015|consulté le= 10 octobre 2019}}</ref>. Une campagne anti-Pasternak est organisée en URSS, qui détériore son image aux yeux de l'opinion publique russe et communiste. Ce même {{date-|29 octobre}}, le politique [[Vladimir Semitchastny]], futur chef du KGB, prononce un discours à la tribune du Comité central de la Ligue de la [[Komsomol|jeunesse communiste]] dans lequel il fulmine contre Pasternak, qui « crache au visage du peuple » et serait plus bas qu'un porc, qui « ne chie jamais là où il mange », et [[Nikita Khrouchtchev|Khrouchtchev]] de l'applaudir avec force<ref>[[Solomon Volkov]], ''The Magical Chorus: Une histoire de la Culture russe de Tolstoï à Solzhenitsyn'' , Alfred A. Knopf, 2008. Pages 195-196.</ref>{{,}}<ref name=":0" />. [[Valeria Guerassimova]] se prononce contre lui au nom de la branche de Moscou de l'[[Union des écrivains soviétiques]]<ref>{{ru}} «Горизонт»: Общественно-политический ежемесячник. № 9 (454). М. 1988</ref>.


Pasternak meurt deux ans plus tard dans la misère des suites d'un [[cancer]] du poumon. Ses funérailles sont houleuses ; il est inhumé au cimetière de [[Peredelkino]].
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Sur son lit de mort, il aurait dit à sa femme : {{Citation|La vie a été belle, très belle, mais il faut aussi mourir un jour. J'ai aimé la vie et toi<ref>Extrait de ''Le Fantôme de Staline'' de [[Vladimir Fédorovski]].</ref>}}.
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Après sa mort, [[Olga Ivinskaïa]] et la fille de celle-ci, Irina Emelianova, sont arrêtées et emprisonnées, entre autres, pour trafic de devises<ref>Voir l'ouvrage de cette dernière, ''Légendes de la rue Potapov'', paru chez Fayard.</ref>.
Après sa mort, sa compagne [[Olga Ivinskaïa]] et la fille de celle-ci, Irina Emelianova, sont arrêtées et emprisonnées, entre autres, pour trafic de devises<ref>Voir l'ouvrage de cette dernière, ''Légendes de la rue Potapov'', paru chez Fayard.</ref>.


''Le Docteur Jivago'' ne paraît en [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] qu'en [[1985]] à la faveur de la [[perestroïka]].
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== Œuvres ==
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* 1931 : ''Spektorski''
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* [[1932 en littérature|1932]] : ''Seconde naissance''
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* [[1956 en littérature|1956]] : ''La nuit passe sans tarder
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* [[1957 en littérature|1957]] : ''[[Le Docteur Jivago (roman)|Le Docteur Jivago]]''
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* [[1958 en littérature|1958]] : ''Récit''
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== Notes et références ==
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* [[Michel Aucouturier]], ''Un poète dans son temps : Boris Pasternak'', Éd. des Syrtes, Genève, 2015 {{ISBN|978-2-940523-25-2}}
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* [[André du Bouchet]], ''Le Second Silence de Boris Pasternak'', Rennes, La rivière échappée, 2009 (réédition d'un article de 1959 paru dans la revue ''[[Critique (revue)|Critique]]'').
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* Peter Finn et Petra Couvée, ''L’affaire Jivago. Le Kremlin, la CIA et le combat autour d’un livre interdit'', (Traduit de l’anglais par Laure Joanin), Michel Lafon, Neuilly-sur-Seine, 2015, 384 pages.
* Peter Finn et Petra Couvée, ''L’affaire Jivago. Le Kremlin, la CIA et le combat autour d’un livre interdit'', (Traduit de l’anglais par Laure Joanin), Michel Lafon, Neuilly-sur-Seine, 2015, {{nobr|384 pages}}.
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* {{ru}}-{{fr}} Boris Pasternak, ''Poèmes'' (choisis par son fils, Evguéni Pasternak). Éd. Vie Ouvrière, Bruxelles, 1989 {{ISBN|2-87003-229-3}}
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* ''Poésies. Proses. Lettres (''Préface de E. Pasternak, le fils du poète. Traductions H. Abril, G. Larriac). Librairie du Globe, 1990.
* ''Poésies. Proses. Lettres (''Préface de E. Pasternak, le fils du poète. Traductions H. Abril, G. Larriac). Librairie du Globe, 1990.
** ''[[Marina Tsvetaeva]] Boris Pasternak Correspondance 1922-1936'' (Édition des Syrtes, 2005. Trad. Éveline Amoursky, Luba Jurgenson - rééd. 2019)
* ''[[Marina Tsvetaïeva]] Boris Pasternak Correspondance 1922-1936'' (Édition des Syrtes, 2005. Trad. Éveline Amoursky, Luba Jurgenson - rééd. 2019)
* Anna Sergueïeva-Kliatis et Rachel Likht, « Chronique de la vie et de l’œuvre de Boris Pasternak. Fragment 1889-1900 », traduction de Christian Lafont, ''Modernités russes'', n°&nbsp;19, 2020, DOI : [https://dx.doi.org/10.35562/modernites-russes.382 10.35562/modernites-russes.382].


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Boris Pasternak
Description de cette image, également commentée ci-après
Boris Pasternak en 1959.
Nom de naissance Boris Leonidovitch Pasternak
Naissance
Moscou, Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Décès (à 70 ans)
Peredelkino,
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Activité principale
Poète, romancier, traducteur
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture russe

Œuvres principales

Signature de Boris Pasternak

Boris Leonidovitch Pasternak (en russe : Борис Леонидович Пастернак, /bɐˈrʲis lʲɪɐˈnʲidəvʲɪtɕ pəstɨrˈnak/[1]), né le 10 février 1890 ( dans le calendrier grégorien) à Moscou et mort le à Peredelkino, près de Moscou, est un poète, traducteur et romancier russe, lauréat du prix Nobel de littérature en 1958.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille juive aisée, Boris Pasternak naît le [Note 1] à Moscou[2]. Il est le fils aîné du peintre post-impressionniste Leonid Pasternak et de Rosalia Isidorovna Kaufman, une jeune pianiste concertiste renommée d'Odessa[3]. Sa famille se croit d'origine espagnole et prétend descendre du commentateur biblique Isaac Abravanel[4].

Installés à Moscou, les Pasternak passent généralement l'été à Odessa. Leonid est très lié avec le peintre Isaac Levitan, mais aussi Mikhaïl Nesterov, Sergueï Ivanov, Vassili Polenov, Nikolaï Gay, Valentin Serov, et d'autres représentants du mouvement des Ambulants. La famille Pasternak s'agrandit : un second fils, Alexandre, naît en , une fille, Josefina-Ioanna, en et une seconde, Lydia (en), en 1902.

En 1894, Leonid obtient le poste d'enseignant à l'École de peinture et de sculpture de Moscou, sur proposition du prince Lvov et sous la condition expresse posée par Leonid que, bien que juif non pratiquant, il n'aurait pas à se convertir au christianisme orthodoxe pour être admis[5].

Le [6], dans la maison familiale, Rosalie donne un concert de musique de chambre, auquel assistent l'ami de la famille, Léon Tolstoï, et deux de ses filles[7]. Leonid discute avec Tolstoï d'une série de tableaux inspirés de Guerre et Paix. Il est l'illustrateur de son roman Résurrection. Apparemment pour raison familiale, Rosalie interrompt sa carrière musicale quelques mois plus tard.

En , à Koursk, la famille Pasternak partant pour Odessa, y rencontre le jeune poète autrichien Rainer Maria Rilke et son égérie Lou Andreas-Salomé, qui se rendent à Iasnaïa Poliana pour rencontrer Léon Tolstoï[8]. Au nombre des habitués de la maison des Pasternak, figurent également le compositeur Serge Rachmaninov, le pianiste Alexandre Scriabine ou le philosophe Léon Chestov.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Boris Pasternak et son frère Alex, peints par leur père

En automne 1900, Boris commence le lycée. Bien qu'ayant brillamment réussi l'examen d'entrée, et malgré le soutien du maire de Moscou, il n'a pas été admis avant la deuxième année en raison du numerus clausus qui limite le nombre d'élèves juifs à 10 pour 345[9].

Le , son père se propose de peindre un nocturne : des chevaux lancés à vive allure dans le crépuscule. Boris obtient de pouvoir participer comme modèle. Mais son cheval s'emballe et il fait une lourde chute qui lui coûte la fracture d'un fémur. La fracture se ressoude mal et le laissera avec une jambe plus courte que l'autre que Pasternak compensera par une démarche particulière[10].

La famille Pasternak fait la connaissance du compositeur Alexandre Scriabine qui occupe une datcha voisine. En automne 1903, Boris commence des études musicales avec Iouli Engel[11] et Reinhold Glière[8]. À Noël 1904, il effectue son premier séjour à Saint-Pétersbourg.

En , Boris Pasternak se fait prendre dans une manifestation étudiante[12] et en sort passablement malmené par les forces de sécurité. En , une partie de la famille Pasternak s'installe à Berlin. Elle y reste jusqu'au . Boris découvre la musique de Richard Wagner[13]. La famille passe l'été sur l'île allemande de Rügen.

En , Boris Pasternak réussit brillamment son baccalauréat et s'inscrit à la faculté de droit de l'université de Moscou. En raison de ses résultats, il est dispensé de l'examen d'entrée. On ne fait pas non plus opposition à la poursuite simultanée de ses études musicales. Il abandonne cependant la musique en 1909, malgré les encouragements de Scriabine, sous prétexte qu'il n'a pas l'oreille absolue. Puis il étudie la philosophie auprès de Paul Natorp et Hermann Cohen en Allemagne où il réside une année avec sa famille. Revenu à Moscou en 1914, il y tisse des liens avec le groupe futuriste local. Il publie cette même année son premier recueil de poésie Un jumeau dans les nuages, sans grand écho auprès du public. Pendant la Première Guerre mondiale, il enseigne et travaille dans une usine chimique dans l'Oural (ce qui lui donnera la matière de sa célèbre saga, Le Docteur Jivago, plusieurs années plus tard). Son second recueil, Par-dessus les barrières (1917) n'a pas davantage d'écho. Dans ces deux œuvres de jeunesse tentées par l'avant-garde, Pasternak cherche encore sa voie. Cependant, on décèle déjà la force stylistique et le talent « musical » du poète qui l'éloigne du symbolisme pour se rapprocher du futurisme. Pasternak s'affirme avec son recueil suivant, Ma sœur, la vie (1917) qui circule sous forme de manuscrit avant d'être publié en 1922. Il épouse Evguenia Lourié, peintre (1898-1965), qui lui donne un fils en 1923, Evgueni[14].

Il tombe en disgrâce auprès des autorités soviétiques pendant les années 1930. Accusé de subjectivisme — ses livres parlent du passé et non du présent, son style est poétique et non socialiste — il parvient néanmoins à ne pas être envoyé au Goulag. Bien que marié à sa deuxième femme, musicienne, il entretient à partir de 1947 une relation amoureuse passionnée avec Olga Ivinskaïa, de 22 ans sa cadette, qui lui inspire le personnage de Lara dans Le Docteur Jivago.

Il reçoit la visite de la poétesse uruguayenne Susana Soca, directrice des Cahiers de la Licorne, qui récupère des textes et les traduit en espagnol pour leur première publication mondiale : Seconde naissance et Essai d'autobiographie. Elle meurt dans un accident d'avion et la correspondance "Pasternak - Soca" disparaît.

En remettant son œuvre Доктор Живаго (Docteur Jivago) qu'il considère comme la plus personnelle et la plus intense au journaliste communiste italien, Sergio D'Angelo, en 1956, Pasternak lui dit : « Je vous invite à mon exécution », conscient que traiter avec des éditeurs étrangers le mènerait à la mort. D'Angelo envoie ensuite le manuscrit à l'éditeur Giangiacomo Feltrinelli, communiste lui aussi, et malgré l'enthousiasme déclaré de ce dernier et sa volonté de l'éditer, Pasternak essaie de multiplier les chances de la faire paraître en la confiant secrètement à trois autres Européens. Parallèlement, il craint constamment pour sa vie et celle des siens car les autorités soviétiques sont loin d'apprécier ses écrits et particulièrement cet ouvrage qui se déroule entre la révolution russe de 1905 et la Seconde Guerre mondiale, et tentent par tous les moyens d'en empêcher la publication[15],[16].

Le prix Nobel[modifier | modifier le code]

Datcha de Peredelkino où Pasternak a vécu de 1936 jusqu'à sa mort

Depuis 1947, il était chaque année question que Pasternak reçoive le prix Nobel de littérature[16].

La publication en novembre 1957 en Italie aux Éditions Feltrinelli du Docteur Jivago et la distribution du roman en Europe et en russe soi-disant par la CIA[17], motivent la décision de l'Académie suédoise d'accorder enfin le prix Nobel à Pasternak le .

Les autorités soviétiques[18], considérant l'auteur comme un « agent de l'Occident capitaliste, anti-communiste et anti-patriotique », lui interdisent le retour en Union soviétique s'il part rechercher sa récompense à Stockholm et, soutenus ainsi par certains de ses collègues, l'expulsent de l'Union des écrivains[19]. Le , viscéralement attaché à son pays, Boris Pasternak finit par décliner le prix et fête simplement son prix en famille[20]. Une campagne anti-Pasternak est organisée en URSS, qui détériore son image aux yeux de l'opinion publique russe et communiste. Ce même , le politique Vladimir Semitchastny, futur chef du KGB, prononce un discours à la tribune du Comité central de la Ligue de la jeunesse communiste dans lequel il fulmine contre Pasternak, qui « crache au visage du peuple » et serait plus bas qu'un porc, qui « ne chie jamais là où il mange », et Khrouchtchev de l'applaudir avec force[21],[16]. Valeria Guerassimova se prononce contre lui au nom de la branche de Moscou de l'Union des écrivains soviétiques[22].

Pasternak meurt deux ans plus tard dans la misère des suites d'un cancer du poumon. Ses funérailles sont houleuses ; il est inhumé au cimetière de Peredelkino.

Sur son lit de mort, il aurait dit à sa femme : « La vie a été belle, très belle, mais il faut aussi mourir un jour. J'ai aimé la vie et toi[23]. »

Après sa mort, sa compagne Olga Ivinskaïa et la fille de celle-ci, Irina Emelianova, sont arrêtées et emprisonnées, entre autres, pour trafic de devises[24].

Le Docteur Jivago ne paraît en Union soviétique qu'en 1985, à la faveur de la perestroïka.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Enveloppe postale commémorative.
Boris Pasternak sur un timbre postal soviétique de l'année 1990.
  • 1914 : Un jumeau dans les nuages
  • 1917 : Par-dessus les barrières
  • 1917 : Ma sœur la vie
  • 1923 : Thèmes et variations
  • 1927 : L'An 1905, traduit par Benjamin Goriely en 1958.
  • 1927 : Le Lieutenant Schmidt
  • 1931 : Sauf-conduit
  • 1931 : Spektorski
  • 1932 : Seconde naissance
  • 1956 : La nuit passe sans tarder
  • 1957 : Le Docteur Jivago
  • 1958 : Récit
  • 1958 : Essai d'autobiographie
  • 1966 : Les Voies aériennes et autres nouvelles
  • 1969 : La Belle Aveugle

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon l'ancien système de datation, il est né le . Selon le calendrier grégorien, il est né le .

Références[modifier | modifier le code]

  1. Prononciation en russe retranscrite phonétiquement selon la norme API.
  2. Hasard du calendrier, cette date est aussi celle du jour anniversaire de la mort d'Alexandre Pouchkine.
  3. Dmitri Bykov 2006, p. 20
  4. Dmitri Bykov Boris Pasternak, 2006, p. 18
  5. Dmitri Bykov 2006, p. 21
  6. Dmitri Bykov rapporte la même anecdote et précise que Boris Pasternak faisait remonter à cette date précise sa « mémoire continue. »
  7. Michel Aucouturier 1990, p. XLI
  8. a et b Michel Aucouturier 1990, p. XLII
  9. Dmitri Bykov 2006, p. 23
  10. Dmitri Bykov 2006, p. 27
  11. (ru) « Юлий Энгель в мире русской и еврейской музыки | Еврейский Мир » (consulté le )
  12. Il s'agit des obsèques de l'étudiant Nikolaï Bauman, dont le nom sera donnée par la suite à l'Université technique d'État de Moscou-Bauman.
  13. Dmitri Bykov 2006, p. 35
  14. Evgueni Pasternak (1923-2012), futur philologue, sera l'époux d'une petite-fille du philosophe Gustav Speth (1879-1937)
  15. « CIA Declassifies Agency Role in Publishing Doctor Zhivago — Central Intelligence Agency », sur www.cia.gov (consulté le )
  16. a b et c (en-US) Peter Finn, « The Plot Thickens », The Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) cia.gov - The Zhivago Affair: The Kremlin, the CIA, and the Battle Over a Forbidden Book
  18. Antoine Guillot, « Les dossiers secrets du Nobel », sur FranceCulture.fr, .
  19. Florent Latrive, « La France, championne du monde des Nobel de littérature », sur liberation.fr, (consulté le )
  20. Emmanuel Hecht, « La CIA, agent littéraire de Boris Pasternak », sur L'Express, (consulté le )
  21. Solomon Volkov, The Magical Chorus: Une histoire de la Culture russe de Tolstoï à Solzhenitsyn , Alfred A. Knopf, 2008. Pages 195-196.
  22. (ru) «Горизонт»: Общественно-политический ежемесячник. № 9 (454). М. 1988
  23. Extrait de Le Fantôme de Staline de Vladimir Fédorovski.
  24. Voir l'ouvrage de cette dernière, Légendes de la rue Potapov, paru chez Fayard.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Michel Aucouturier, Un poète dans son temps : Boris Pasternak, Éd. des Syrtes, Genève, 2015 (ISBN 978-2-940523-25-2)
  • André du Bouchet, Le Second Silence de Boris Pasternak, Rennes, La rivière échappée, 2009 (réédition d'un article de 1959 paru dans la revue Critique).
  • Dmitri Bykov (trad. du russe par Hélène Henry), Boris Pasternak [« Борис Пастернак »], Paris, Fayard,‎ (1re éd. 2006), 912 p. (ISBN 978-2-213-63236-0). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Peter Finn et Petra Couvée, L’affaire Jivago. Le Kremlin, la CIA et le combat autour d’un livre interdit, (Traduit de l’anglais par Laure Joanin), Michel Lafon, Neuilly-sur-Seine, 2015, 384 pages.
  • Boris Pasternak (trad. Michel Aucouturier, préf. Michel Aucouturier), Œuvres, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade » (no 363), (1re éd. 1990), 1890 p. (ISBN 2-07-011179-2). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (ru + fr) Boris Pasternak, Poèmes (choisis par son fils, Evguéni Pasternak). Éd. Vie Ouvrière, Bruxelles, 1989 (ISBN 2-87003-229-3)
  • Poésies. Proses. Lettres (Préface de E. Pasternak, le fils du poète. Traductions H. Abril, G. Larriac). Librairie du Globe, 1990.
  • Marina Tsvetaïeva Boris Pasternak Correspondance 1922-1936 (Édition des Syrtes, 2005. Trad. Éveline Amoursky, Luba Jurgenson - rééd. 2019)
  • Anna Sergueïeva-Kliatis et Rachel Likht, « Chronique de la vie et de l’œuvre de Boris Pasternak. Fragment 1889-1900 », traduction de Christian Lafont, Modernités russes, n° 19, 2020, DOI : 10.35562/modernites-russes.382.

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