« Homs » : différence entre les versions

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| district = [[District de Homs|Homs]]
| district = [[District de Homs|Homs]]
| sous-district = [[Sous-district de Homs|Homs]]
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| maire = Talal Barazi
| maire = Abdullah Al-Bawab
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| gentilé = Homsiotes
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'''Homs''' {{MSAPI|ɔms}} (en [[arabe littéraire]] : {{langue|ar|حمص}} / ''ḥimṣ'' ; en [[arabe levantin]] : {{langue|ar|حمص}} / ''ḥumṣ'' {{MSAPI|ħɔmsˤ}} ; anciennement Émèse) est une ville de [[Syrie]], située sur l'[[Oronte]] à la sortie d'[[Lac de Homs|un lac artificiel]], au centre d'une plaine vaste et fertile qui s'étend, à environ {{unité|500|mètres}} d'altitude, au débouché septentrional de la [[plaine de la Bekaa|vallée de la Bekaa]]. Ce site constitue un carrefour des axes qui relient — du sud au nord — [[Damas]] à [[Alep]] (à environ 140 et {{unité|170|km}} de Homs respectivement) et — d'est en ouest, via [[Trouée Homs-Tripoli|une trouée naturelle]] dans la double barrière montagneuse qui longe le littoral levantin — l'[[oasis]] de [[Palmyre]] (à {{unité|150|km}}) à la [[mer Méditerranée]] (les ports de [[Tartous]] et de [[Lattaquié]] sont à 80 et {{unité|120|km}})<ref name="David p60">{{harvsp|Jean-Claude David|p=60}}.</ref>. Capitale d'[[Gouvernorat de Homs|un gouvernorat]] frontalier avec l'[[Irak]], la [[Jordanie]] et le [[Liban]] et [[Subdivisions de la Syrie|le plus étendu du pays]], Homs était en 2017 la [[Villes de Syrie|troisième ville]] la plus peuplée de Syrie, avec {{nombre|775404|habitants}}<ref name="« Syria Population 2018 »">{{harvsp|« Syria Population 2018 »}}.</ref>, appelés en français les Homsiotes.
'''Homs''' ({{MSAPI|/ɔms/}} ; en [[arabe littéraire]] : {{langue|ar|حمص}} / ''ḥimṣ'' ; en [[arabe levantin]] : {{langue|ar|حمص}} / ''ḥomṣ'' {{MSAPI|ħɔmsˤ}} ; anciennement ''Émèse'') est une ville de [[Syrie]], située sur l'[[Oronte]] à la sortie d'[[Lac de Homs|un lac artificiel]], au centre d'une plaine vaste et fertile qui s'étend, à environ {{unité|500|m}} d'altitude, au débouché septentrional de la [[plaine de la Bekaa|vallée de la Bekaa]]. Ce site constitue un carrefour des axes qui relient — du sud au nord — [[Damas]] à [[Alep]] (à environ 140 et {{unité|170|km}} de Homs respectivement) et — d'est en ouest, via [[Trouée Homs-Tripoli|une trouée naturelle]] dans la double barrière montagneuse qui longe le littoral levantin — l'[[oasis]] de [[Palmyre]] (à {{unité|150|km}}) à la [[mer Méditerranée]] (les ports de [[Tartous]] et de [[Lattaquié]] sont à 80 et {{unité|120|km}})<ref name="David p60">{{harvsp|Jean-Claude David|p=60}}.</ref>. Capitale d'[[Gouvernorat de Homs|un gouvernorat]] frontalier avec l'[[Irak]], la [[Jordanie]] et le [[Liban]] et [[Subdivisions de la Syrie|le plus étendu du pays]], Homs était en 2017 la [[Villes de Syrie|troisième ville]] la plus peuplée de Syrie, avec {{nombre|775404|habitants}}<ref name="« Syria Population 2018 »">{{harvsp|« Syria Population 2018 »}}.</ref>, appelés en français les Homsiotes.


La vieille ville, située à environ {{unité|2|kilomètres}} du fleuve, sur la rive droite de celui-ci, et que les vestiges d'[[Citadelle de Homs|une citadelle]] surplombent du haut d'un [[tell (archéologie)|tell]] au sud-ouest, occupe approximativement l'emplacement de l'antique '''Émèse''', dont l'expansion hors de ce tell commença vraisemblablement après qu'[[Sampsigéram Ier|un « phylarque »]] de la nation ou tribu des [[Éméséniens]], habitant [[Rastane|Aréthuse]], fut devenu vers [[64 av. J.-C.]] un client de la [[République romaine]]<ref name="Strabon, p. 209" />{{,}}<ref name="Seyrig p187">{{harvsp|Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse »|p=187}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Mohamed al-Dbiyat|p=159}}.</ref>{{,}}<ref name="Abdulkarim et Olesti-Vila">{{harvsp|Maamoun Abdulkarim et Oriol Olesti-Vila}}.</ref>. Annexée à [[Syrie (province romaine)|une province de l'Empire romain]] en [[78|78 apr. J.-C.]]<ref name="Maurice Sartre, Le Haut-Empire romain : Les provinces de Méditerranée orientale d'Auguste aux Sévères">{{harvsp|Maurice Sartre, ''Le Haut-Empire romain : Les provinces de Méditerranée orientale d'Auguste aux Sévères''}}.</ref>, Émèse demeurait néanmoins le siège d'un culte voué au dieu solaire [[Élagabal (divinité)|Élagabal]], dont [[Julius Bassianus|un grand-prêtre]] deviendrait le père d'[[Julia Domna|une impératrice]] et un grand et arrière-grand-père d'empereurs romains ([[Caracalla]], [[Geta (empereur romain)|Geta]], [[Héliogabale]] et [[Sévère Alexandre]]), sous lesquels elle connut « la période la plus brillante de son histoire<ref>{{harvsp|Janine Balty|p=146}}.</ref> ». Le déclin d'Émèse, aussi « brusque<ref name="Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse », p. 185">{{harvsp|Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse »|p=185}}.</ref> » fût-il, n'empêcha pas celle-ci de rester une [[métropole|métropole civile]] à la fin du {{s-|IV}}, tandis qu'elle devenait « un centre chrétien important<ref name="Louis Jalabert et René Mouterde, Inscriptions grecques et latines de la Syrie, t. 5, p. 107">{{harvsp|Louis Jalabert et René Mouterde, ''Inscriptions grecques et latines de la Syrie'', t. 5|p=107}}.</ref> ».
La vieille ville, située à environ {{unité|2|kilomètres}} du fleuve, sur la rive droite de celui-ci, et que les vestiges d'[[Citadelle de Homs|une citadelle]] surplombent du haut d'un [[tell (archéologie)|tell]] au sud-ouest, occupe approximativement l'emplacement de l'antique '''Émèse''', dont l'expansion hors de ce tell commença vraisemblablement après qu'[[Sampsigéram Ier|un « phylarque »]] de la nation ou tribu des [[Éméséniens]], habitant [[Rastane|Aréthuse]], fut devenu vers [[64 av. J.-C.]] un client de la [[République romaine]]<ref name="Strabon, p. 209" />{{,}}<ref name="Seyrig p187">{{harvsp|Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse »|p=187}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Mohamed al-Dbiyat|p=159}}.</ref>{{,}}<ref name="Abdulkarim et Olesti-Vila">{{harvsp|Maamoun Abdulkarim et Oriol Olesti-Vila}}.</ref>. Annexée à [[Syrie (province romaine)|une province de l'Empire romain]] en [[78|78 apr. J.-C.]]<ref name="Maurice Sartre, Le Haut-Empire romain : Les provinces de Méditerranée orientale d'Auguste aux Sévères">{{harvsp|Maurice Sartre, ''Le Haut-Empire romain : Les provinces de Méditerranée orientale d'Auguste aux Sévères''}}.</ref>, Émèse demeurait néanmoins le siège d'un culte voué au dieu solaire [[Élagabal (divinité)|Élagabal]], dont [[Julius Bassianus|un grand-prêtre]] deviendrait le père d'[[Julia Domna|une impératrice]] et un grand et arrière-grand-père d'empereurs romains ([[Caracalla]], [[Geta (empereur romain)|Geta]], [[Héliogabale]] et [[Sévère Alexandre]]), sous lesquels elle connut « la période la plus brillante de son histoire<ref>{{harvsp|Janine Balty|p=146}}.</ref> ». Le déclin d'Émèse, aussi « brusque<ref name="Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse », p. 185">{{harvsp|Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse »|p=185}}.</ref> » fût-il, n'empêcha pas celle-ci de rester une [[métropole|métropole civile]] à la fin du {{s-|IV}}, tandis qu'elle devenait « un centre chrétien important<ref name="Louis Jalabert et René Mouterde, Inscriptions grecques et latines de la Syrie, t. 5, p. 107">{{harvsp|Louis Jalabert et René Mouterde, ''Inscriptions grecques et latines de la Syrie'', t. 5|p=107}}.</ref> ».


Conquise par [[Omar ibn al-Khattâb|le calife Omar]] au {{s-|VII}}, Homs serait refortifiée par les [[Omeyyades]] (vers [[750]]), à partir de quoi elle resterait confinée dans « un espace limité à une centaine d'hectares » jusqu'aux environs de [[1918]] (ou le [[mandat français sur la Syrie et le Liban|mandat français sur la Syrie]])<ref name="Mohamed al-Dbiyat, p. 160">{{harvsp|Mohamed al-Dbiyat|p=160}}.</ref>. Connue pour ses constructions en pierres [[Basalte|basaltiques]], Homs a souvent été surnommée « la ville aux pierres noires » (''Om al-hijar al-soud'')<ref name="Mohamed al-Dbiyat, p. 160"/>. Homs vécut avant les années 1950 principalement du commerce — la vieille ville est encore dotée d'un [[souk]] — et de l'agriculture<ref name="Mohamed al-Dbiyat, p. 99">{{harvsp|Mohamed al-Dbiyat|p=99}}.</ref> (à la fois [[Agriculture urbaine|urbaine]] et dans sa banlieue [[maraîchage|maraîchère]]). L'[[industrialisation]] de Homs fut le produit d'un dynamisme privé avant de bénéficier des investissements de l'État<ref name="David p60" />. La ville fut un « épicentre » de la [[guerre civile syrienne]] commencée en 2011 dès les débuts de celle-ci<ref>{{harvsp|Frédéric Pichon}}.</ref>.
Conquise par [[Omar ibn al-Khattâb|le calife Omar]] au {{s-|VII}}, Homs serait refortifiée par les [[Omeyyades]] (vers [[750]]), à partir de quoi elle resterait confinée dans « un espace limité à une centaine d'hectares » jusqu'aux environs de [[1918]] (ou le [[mandat français sur la Syrie et le Liban|mandat français sur la Syrie]])<ref name="Mohamed al-Dbiyat, p. 160">{{harvsp|Mohamed al-Dbiyat|p=160}}.</ref>. Connue pour ses constructions en pierres [[Basalte|basaltiques]], Homs a souvent été surnommée « la ville aux pierres noires » (''Om al-hijar al-soud'')<ref name="Mohamed al-Dbiyat, p. 160"/>. Homs vécut avant les années 1950 principalement du commerce — la vieille ville est encore dotée d'un [[souk]] — et de l'agriculture<ref name="Mohamed al-Dbiyat, p. 99">{{harvsp|Mohamed al-Dbiyat|p=99}}.</ref> (à la fois [[Agriculture urbaine|urbaine]] et dans sa banlieue [[maraîchage|maraîchère]]). L'[[industrialisation]] de Homs fut le produit d'un dynamisme privé avant de bénéficier des investissements de l'État<ref name="David p60" />. La ville fut un « épicentre » de la [[guerre civile syrienne]] commencée en 2011 dès les débuts de celle-ci<ref>{{harvsp|Frédéric Pichon}}.</ref>.


== Géographie ==
== Géographie ==
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[[Fichier:Homs satellite.jpg|vignette|Image satellite centrée sur la ville de Homs.]]
[[Fichier:Homs satellite.jpg|vignette|Image satellite centrée sur la ville de Homs.]]
La ville de Homs est située à l'est d'[[Trouée Homs-Tripoli|une trouée]] entre, au sud, les chaînes du [[Mont Liban|Liban]] et de l'[[Anti-Liban]] et, au nord, les [[montagnes des Alaouites]] et « les reliefs bordant à l'Est le fossé de l'[[Oronte]] »<ref>{{harvsp|Jacques Eddé}}.</ref>, permettant un accès facile à la [[Bassin Levantin|côte]]<ref>{{harvsp|Antoine Abdel Nour|p=325}}.</ref>. Cette trouée coupe en deux parties « presque égales » le « [[Ouar de Homs|Waʿr]] », compris « entre la montagne, le [[Lac de Homs|lac de ''H''omṣ]] et l'Oronte » et délimité au sud par « la ligne de Tall Nabî Mand » et au nord par « ''G''oûr, ''T''ayibé, Tall ''D''au »<ref>{{harvsp|H. Lammens|p=30}}.</ref>.
La ville de Homs est située à l'est d'[[Trouée Homs-Tripoli|une trouée]] entre, au sud, les chaînes du [[Mont Liban|Liban]] et de l'[[Anti-Liban]] et, au nord, les [[montagnes des Alaouites]] et « les reliefs bordant à l'Est le fossé de l'[[Oronte]] »<ref>{{harvsp|Jacques Eddé}}.</ref>, permettant un accès facile à la [[Bassin Levantin|côte]]<ref>{{harvsp|Antoine Abdel Nour|p=325}}.</ref>. Cette trouée coupe en deux parties « presque égales » le « [[Ouar de Homs|Waʿr]] », compris « entre la montagne, le [[Lac de Homs|lac de ''H''omṣ]] et l'Oronte » et délimité au sud par « la ligne de Tall Nabî Mand » et au nord par « ''G''oûr, ''T''ayibé, Tall ''D''au »<ref>{{harvsp|H. Lammens|p=30}}.</ref>.


=== Climat ===
=== Climat ===
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=== Formes ===
=== Formes ===


Plusieurs formes du nom d'Émèse sont attestées en [[latin]] (''Emesa'', ''Emesus'', ''Emisa'', ''Emissa''<ref>{{harvsp|Félix Gaffiot|p=585}}.</ref>, ''Emiza''<ref name="August Pauly">{{harvsp|August Pauly|p=2496}}.</ref>, ''Hemesa''<ref>{{harvsp|Félix Gaffiot|p=740}}.</ref> et ''Hemisa''<ref name="August Pauly"/>) ainsi qu'en [[grec]] (Ἔμεσα<ref name="August Pauly"/>, Ἔμεσαι, Ἔμεσον<ref>{{harvsp|« Ἔμεσα »}}.</ref>, Ἐμέσσα, Ἔμισα et Ἐμίσα<ref name="August Pauly"/>). La ville est désignée par Χέμψ (''Khémps'') dans [[De administrando Imperio|une œuvre écrite en grec au {{s-|X}}]]. D'après [[Sébastien Ronzevalle]], Émèse n'est connue dans les documents [[syriaque]]s que sous la forme {{langue|syc|ܚܡܨ}}<ref name="S. Ronzevalle, « L'inscription syriaque de Krâd ad-dâsiniya, dans l'Émésène », p. 406">{{harvsp|S. Ronzevalle, « L'inscription syriaque de Krâd ad-dâsiniya, dans l'Émésène »|p=406}}.</ref>.
Plusieurs formes du nom d'Émèse sont attestées en [[latin]] (''Emesa'', ''Emesus'', ''Emisa'', ''Emissa''<ref>{{harvsp|Félix Gaffiot|p=585}}.</ref>, ''Emiza''<ref name="August Pauly">{{harvsp|August Pauly|p=2496}}.</ref>, ''Hemesa''<ref>{{harvsp|Félix Gaffiot|p=740}}.</ref> et ''Hemisa''<ref name="August Pauly"/>) ainsi qu'en [[grec]] (Ἔμεσα<ref name="August Pauly"/>, Ἔμεσαι, Ἔμεσον<ref>{{harvsp|« Ἔμεσα »}}.</ref>, Ἐμέσσα, Ἔμισα et Ἐμίσα<ref name="August Pauly"/>). La ville est désignée par Χέμψ (''Khémps'') dans [[De administrando Imperio|une œuvre écrite en grec au {{s-|X}}]]. D'après [[Sébastien Ronzevalle]], Émèse n'est connue dans les documents [[syriaque]]s que sous la forme {{langue|syc|ܚܡܨ}}<ref name="S. Ronzevalle, « L'inscription syriaque de Krâd ad-dâsiniya, dans l'Émésène », p. 406">{{harvsp|S. Ronzevalle, « L'inscription syriaque de Krâd ad-dâsiniya, dans l'Émésène »|p=406}}.</ref>.


La ville est appelée Hames dans la ''[[Fleur des histoires de la terre d'Orient]]''<ref>{{harvsp|Glenn Burger|p=140}}.</ref>.
La ville est appelée Hames dans la ''[[Fleur des histoires de la terre d'Orient]]''<ref>{{harvsp|Glenn Burger|p=140}}.</ref>.
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=== Étymologie ===
=== Étymologie ===


Selon Sébastien Ronzevalle, la « finale en ''a'' » « des transcriptions latines et grecques » peut « n'avoir aucun rapport avec la finale originale du nom »<ref name="S. Ronzevalle, « L'inscription syriaque de Krâd ad-dâsiniya, dans l'Émésène », p. 406"/>.
Selon Sébastien Ronzevalle, la « finale en ''a'' » « des transcriptions latines et grecques » peut « n'avoir aucun rapport avec la finale originale du nom »<ref name="S. Ronzevalle, « L'inscription syriaque de Krâd ad-dâsiniya, dans l'Émésène », p. 406"/>.


== Histoire ==
== Histoire ==
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==== Époque pré-romaine ====
==== Époque pré-romaine ====


D'après le [[Robert du Mesnil du Buisson|comte du Mesnil du Buisson]], « le [[Tell (archéologie)|monticule artificiel]] » de la [[citadelle de Homs]] « est certainement le piédestal d'une ville de haute époque : les coupes de terrain y font reconnaitre une stratification d'édifices en briques crues, parfois incendiés ; cette accumulation de ruines, qui s'est prolongée sur le dessus jusqu'à l'époque romaine et à l'époque arabe, remonte au moins au [[IIe millénaire av. J.-C.|II<sup>e</sup> millénaire avant notre ère]]<ref name="Comte du Mesnil du Buisson">{{harvsp|Comte du Mesnil du Buisson|p=207}}.</ref>. » Au {{-s|XIII}}, [[Séthi Ier|Séthi {{Ier}}]] chercha à « récupérer la zone de Homs, sous domination [[Hittites|hittite]]<ref>{{harvsp|Julie Masquelier-Loorius}}.</ref> ».
D'après le [[Robert du Mesnil du Buisson|comte du Mesnil du Buisson]], « le [[Tell (archéologie)|monticule artificiel]] » de la [[citadelle de Homs]] « est certainement le piédestal d'une ville de haute époque : les coupes de terrain y font reconnaitre une stratification d'édifices en briques crues, parfois incendiés ; cette accumulation de ruines, qui s'est prolongée sur le dessus jusqu'à l'époque romaine et à l'époque arabe, remonte au moins au [[IIe millénaire av. J.-C.|II<sup>e</sup> millénaire avant notre ère]]<ref name="Comte du Mesnil du Buisson">{{harvsp|Comte du Mesnil du Buisson|p=207}}.</ref>. » Au {{-s|XIII}}, [[Séthi Ier|Séthi {{Ier}}]] chercha à « récupérer la zone de Homs, sous domination [[Hittites|hittite]]<ref>{{harvsp|Julie Masquelier-Loorius}}.</ref> ».


Selon [[Augustin Calmet]], « il vaut mieux chercher [[Hama|Emath]], qui ſervoit de limites à la Terre-Sainte, dans Emeſe, ville fameuſe de la Syrie, ſur l'Oronte, & aſſez prés du mont Liban, comme on le voit par [[Avienus]] », que dans [[Antioche]] ou [[Épiphanie]]<ref name="Augustin Calmet, p. 372">{{harvsp|Augustin Calmet|p=372}}.</ref> ; selon [[René Dussaud]], Émèse « doit figurer parmi les villes fondées en Syrie par [[Séleucos Ier|Seleucus Nicator]] ou auxquelles il attribue un nom grec »<ref>{{harvsp|René Dussaud|p=103}}.</ref>. Mais d'après [[Henri Seyrig]], « la géographie historique de la Syrie avant l'arrivée des Grecs est aujourd'hui connue par des textes nombreux, et ceux-ci n'ont encore livré aucun nom que l'on puisse attacher vraisemblablement au site d'Émèse » et « Émèse ne semble avoir reçu aucune colonie grecque et le silence complet des auteurs fait penser qu'elle n'atteignit aucune notoriété sous les rois [[Séleucides]] »<ref name="Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse », p. 185"/>. D'après Maamoun Abdulkarim et Oriol Olesti-Vila, « l'occupation du tell » ne confirme pas « l'existence d'un vrai centre urbain dans la plaine » antérieur à l'époque romaine, des travaux archéologiques ont démenti l'existence d'un « vestige » antérieur à l'époque romaine « sous l'actuel tracé de la ville », et « l'existence d'une dynastie émésénienne dans la région, probablement placée à [[Rastane|Aréthuse]] » {{infra|Époque romaine}}, « atteste le caractère secondaire de ce secteur à l'[[époque hellénistique]] »<ref name="Abdulkarim et Olesti-Vila" />.
Selon [[Augustin Calmet]], « il vaut mieux chercher [[Hama|Emath]], qui ſervoit de limites à la Terre-Sainte, dans Emeſe, ville fameuſe de la Syrie, ſur l'Oronte, & aſſez prés du mont Liban, comme on le voit par [[Avienus]] », que dans [[Antioche]] ou [[Épiphanie]]<ref name="Augustin Calmet, p. 372">{{harvsp|Augustin Calmet|p=372}}.</ref> ; selon [[René Dussaud]], Émèse « doit figurer parmi les villes fondées en Syrie par [[Séleucos Ier|Seleucus Nicator]] ou auxquelles il attribue un nom grec »<ref>{{harvsp|René Dussaud|p=103}}.</ref>. Mais d'après [[Henri Seyrig]], « la géographie historique de la Syrie avant l'arrivée des Grecs est aujourd'hui connue par des textes nombreux, et ceux-ci n'ont encore livré aucun nom que l'on puisse attacher vraisemblablement au site d'Émèse » et « Émèse ne semble avoir reçu aucune colonie grecque et le silence complet des auteurs fait penser qu'elle n'atteignit aucune notoriété sous les rois [[Séleucides]] »<ref name="Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse », p. 185"/>. D'après Maamoun Abdulkarim et Oriol Olesti-Vila, « l'occupation du tell » ne confirme pas « l'existence d'un vrai centre urbain dans la plaine » antérieur à l'époque romaine, des travaux archéologiques ont démenti l'existence d'un « vestige » antérieur à l'époque romaine « sous l'actuel tracé de la ville », et « l'existence d'une dynastie émésénienne dans la région, probablement placée à [[Rastane|Aréthuse]] » {{infra|Époque romaine}}, « atteste le caractère secondaire de ce secteur à l'[[époque hellénistique]] »<ref name="Abdulkarim et Olesti-Vila" />.


==== Époque romaine ====
==== Époque romaine ====


[[Strabon]] a mentionné seulement [[Rastane|Aréthuse]] dans sa ''[[Géographie (Strabon)|Géographie]]'', comme « lieu très-fort » de [[Sampsigéram Ier|Sampsigéram]], que [[Pompée]] avait soumis à la [[République romaine]]<ref name="Strabon, p. 209"/>{{Note|group=alpha|Pour cette raison, [[Cicéron]] avait appelé Pompée « Sampsiceramus » dans ses [[lettres à Atticus]] (2.14, 2.16, 2.17, 2.23), par dérision<ref name="Strabon, p. 209"/>.}}, et de son fils [[Jamblique Ier|Jamblique]], tous deux des [[Sampsigéramides]] (dont la principauté avait été constituée vers la fin de l'époque hellénistique<ref name="Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique">{{harvsp|Maurice Sartre, ''D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique''}}.</ref>), « [[phylarque]]s des [[Éméséniens]] » qui s'étaient alliés à [[Quintus Caecilius Bassus]] contre [[Jules César]] en 47 av. J.-C.<ref name="Strabon, p. 209">{{harvsp|Strabon|p=209}}.</ref>{{,}}<ref name="Seyrig p187" /> ; [[Jean-Antoine Letronne]] a noté qu'« il est singulier que Strabon ne dise pas un mot d'Émèse »<ref name="Strabon, p. 209"/>. Selon Henri Seyrig, il semblerait que [[Posidonios]], d'après lequel Strabon a « probablement » rapporté l'alliance susmentionnée des phylarques des Éméséniens à Quintus Caecilius Bassus, « regardât les Éméséniens comme une simple tribu, gouvernée par ses cheikhs, et encore dépourvue d'une véritable existence urbaine »<ref name="Seyrig p187" />{{Note|group=alpha|[[Cicéron]] a en effet nommé Jamblique « phylarque des Arabes » dans une lettre (''[[Epistulae ad familiares|Lettres aux familiers]]'' 15.1)<ref>{{harvsp|M. Sartre|p=175}}.</ref>. Si le nom de Jamblique participe — incontestablement selon [[Victor Langlois]]<ref>{{harvsp|Victor Langlois|p=54}}.</ref> — d'une « onomastique [[Langues sémitiques|sémitique]]<ref>{{harvsp|Maurice Sartre}}.</ref> », [[Maurice Sartre]] a cependant incité les historiens « à la prudence quant aux appellations des Anciens », telles que celle employée par Cicéron<ref>{{harvsp|M. Sartre|p=174-175}}.</ref>, considérant l'hésitation avec laquelle les auteurs anciens ont fait appartenir certains peuples, tels les [[Nabatéens]] ou les [[Ituréens]], au groupe des « Arabes »<ref name="M. Sartre, p. 174">{{harvsp|M. Sartre|p=174}}.</ref> : « Ainsi, Nabatéens, Ituréens, Éméséniens peuvent être qualifiés d'Arabes ou distingués des Arabes, parfois chez le même auteur<ref name="M. Sartre, p. 174"/>. » Ainsi que l'ont expliqué Maamoun Abdulkarim et Oriol Olesti-Vila, « la dynastie des [[Sampsigéramides]] a joué un rôle politique important dans les dernières années du [[Séleucides|royaume séleucide]] et les premières années de l'occupation romaine<ref name="Abdulkarim et Olesti-Vila" /> ».}}. [[Dion Cassius]], dans son ''[[Histoire romaine (Dion Cassius)|Histoire romaine]]'', n'a pas non plus fait mention d'Émèse au moment d'évoquer l'exécution de Jamblique (50.13.7), survenue « à la veille d'[[Bataille d'Actium|Actium]] » d'après [[Maurice Sartre]]<ref name="Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique"/>, la déposition du [[Alexandre (Sampsigéramides)|frère de Jamblique]] (51.2.2), et la restitution de la principauté, en 20 avant J.-C. d'après Maurice Sartre, à [[Jamblique II|un autre Jamblique]] (54.9.2){{Note|group=alpha|Comme l'a expliqué Maurice Sartre, « à la veille d'[[Bataille d'Actium|Actium]], [[Marc Antoine|Antoine]] avait fait exécuter le prince client du moment, [[Jamblique Ier|Iamblichos]], un fils du [[Sampsigéram Ier|Sampsigéramos]] qui avait trempé dans les ultimes règlements de compte entre rois séleucides, qu'il soupçonnait de trahison, et l'avait remplacé par son frère [[Alexandre (frère de Jamblique Ier)|Alexandre]]. Après la victoire d'[[Auguste|Octave]], celui-ci déposa Alexandre et confisqua la principauté, mais il la rendit finalement en 20 av. J.-C. à un autre [[Jamblique II|Iamblichos]], fils du Iamblichos exécuté en 31<ref name="Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique"/>. »}}.
[[Strabon]] a mentionné seulement [[Rastane|Aréthuse]] dans sa ''[[Géographie (Strabon)|Géographie]]'', comme « lieu très-fort » de [[Sampsigéram Ier|Sampsigéram]], que [[Pompée]] avait soumis à la [[République romaine]]<ref name="Strabon, p. 209"/>{{Note|group=alpha|Pour cette raison, [[Cicéron]] avait appelé Pompée « Sampsiceramus » dans ses [[lettres à Atticus]] (2.14, 2.16, 2.17, 2.23), par dérision<ref name="Strabon, p. 209"/>.}}, et de son fils [[Jamblique Ier|Jamblique]], tous deux des [[Sampsigéramides]] (dont la principauté avait été constituée vers la fin de l'époque hellénistique<ref name="Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique">{{harvsp|Maurice Sartre, ''D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique''}}.</ref>), « [[phylarque]]s des [[Éméséniens]] » qui s'étaient alliés à [[Quintus Caecilius Bassus]] contre [[Jules César]] en 47 av. J.-C.<ref name="Strabon, p. 209">{{harvsp|Strabon|p=209}}.</ref>{{,}}<ref name="Seyrig p187" /> ; [[Jean-Antoine Letronne]] a noté qu'« il est singulier que Strabon ne dise pas un mot d'Émèse »<ref name="Strabon, p. 209"/>. Selon Henri Seyrig, il semblerait que [[Posidonios]], d'après lequel Strabon a « probablement » rapporté l'alliance susmentionnée des phylarques des Éméséniens à Quintus Caecilius Bassus, « regardât les Éméséniens comme une simple tribu, gouvernée par ses cheikhs, et encore dépourvue d'une véritable existence urbaine »<ref name="Seyrig p187" />{{Note|group=alpha|[[Cicéron]] a en effet nommé Jamblique « phylarque des Arabes » dans une lettre (''[[Epistulae ad familiares|Lettres aux familiers]]'' 15.1)<ref>{{harvsp|M. Sartre|p=175}}.</ref>. Si le nom de Jamblique participe — incontestablement selon [[Victor Langlois]]<ref>{{harvsp|Victor Langlois|p=54}}.</ref> — d'une « onomastique [[Langues sémitiques|sémitique]]<ref>{{harvsp|Maurice Sartre}}.</ref> », [[Maurice Sartre]] a cependant incité les historiens « à la prudence quant aux appellations des Anciens », telles que celle employée par Cicéron<ref>{{harvsp|M. Sartre|p=174-175}}.</ref>, considérant l'hésitation avec laquelle les auteurs anciens ont fait appartenir certains peuples, tels les [[Nabatéens]] ou les [[Ituréens]], au groupe des « Arabes »<ref name="M. Sartre, p. 174">{{harvsp|M. Sartre|p=174}}.</ref> : « Ainsi, Nabatéens, Ituréens, Éméséniens peuvent être qualifiés d'Arabes ou distingués des Arabes, parfois chez le même auteur<ref name="M. Sartre, p. 174"/>. » Ainsi que l'ont expliqué Maamoun Abdulkarim et Oriol Olesti-Vila, « la dynastie des [[Sampsigéramides]] a joué un rôle politique important dans les dernières années du [[Séleucides|royaume séleucide]] et les premières années de l'occupation romaine<ref name="Abdulkarim et Olesti-Vila" /> ».}}. [[Dion Cassius]], dans son ''[[Histoire romaine (Dion Cassius)|Histoire romaine]]'', n'a pas non plus fait mention d'Émèse au moment d'évoquer l'exécution de Jamblique (50.13.7), survenue « à la veille d'[[Bataille d'Actium|Actium]] » d'après [[Maurice Sartre]]<ref name="Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique"/>, la déposition du [[Alexandre (Sampsigéramides)|frère de Jamblique]] (51.2.2), et la restitution de la principauté, en 20 avant J.-C. d'après Maurice Sartre, à [[Jamblique II|un autre Jamblique]] (54.9.2){{Note|group=alpha|Comme l'a expliqué Maurice Sartre, « à la veille d'[[Bataille d'Actium|Actium]], [[Marc Antoine|Antoine]] avait fait exécuter le prince client du moment, [[Jamblique Ier|Iamblichos]], un fils du [[Sampsigéram Ier|Sampsigéramos]] qui avait trempé dans les ultimes règlements de compte entre rois séleucides, qu'il soupçonnait de trahison, et l'avait remplacé par son frère [[Alexandre (frère de Jamblique Ier)|Alexandre]]. Après la victoire d'[[Auguste|Octave]], celui-ci déposa Alexandre et confisqua la principauté, mais il la rendit finalement en 20 av. J.-C. à un autre [[Jamblique II|Iamblichos]], fils du Iamblichos exécuté en 31<ref name="Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique"/>. »}}.


[[Fichier:Emesa helmet (profile).jpg|vignette|Le [[casque d'Émèse]], provenant de la nécropole de [[Tell Abou Saboun]], à Homs ; son propriétaire fut vraisemblablement inhumé « dans la première moitié, et peut-être vers le milieu, du {{s-|I}} après J.-C.<ref>{{harvsp|Henri Seyrig, « Antiquités syriennes », p. 250}}.</ref> »]]
[[Fichier:Emesa helmet (profile).jpg|vignette|Le [[casque d'Émèse]], provenant de la nécropole de [[Tell Abou Saboun]], à Homs ; son propriétaire fut vraisemblablement inhumé « dans la première moitié, et peut-être vers le milieu, du {{s-|I}} après J.-C.<ref>{{harvsp|Henri Seyrig, « Antiquités syriennes », p. 250}}.</ref> ».]]
[[Fichier:Tomb of Sampsigeramus 1907 1.jpg|vignette|droite|Le [[mausolée d'Émèse]] tel que photographié par [[Heinrich Kohl]] et [[Carl Watzinger]] en 1907 ; il pourrait avoir été construit en « 78-79 de notre ère<ref>{{harvsp|Carlos Chad|p=92}}.</ref> » par un parent des [[Sampsigéramides]]<ref>{{harvsp|Fergus Millar|p=84}}.</ref>.]]
[[Fichier:Tomb of Sampsigeramus 1907 1.jpg|vignette|droite|Le [[mausolée d'Émèse]] tel que photographié par [[Heinrich Kohl]] et [[Carl Watzinger]] en 1907 ; il pourrait avoir été construit en « 78-79 de notre ère<ref>{{harvsp|Carlos Chad|p=92}}.</ref> » par un parent des [[Sampsigéramides]]<ref>{{harvsp|Fergus Millar|p=84}}.</ref>.]]
Toutefois, [[Aziz d'Émèse|Azize]] est présenté dans les ''[[Antiquités judaïques]]'' de [[Flavius Josèphe]] (20.7.1) comme ayant été roi « d'Émèse » vers l'an 53 apr. J.-C., et avant lui [[Sampsigéram II|un autre Sampsigéram]] (18.5.4). Selon [[Pline l'Ancien]], le territoire d'Émèse (aussi appelé « l'[[Émésène]] »<ref>{{harvsp|Daniel Schlumberger|p=57}}.</ref>) confinait à [[Palmyrène|celui de Palmyre]]<ref>{{harvsp|Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse »|p=189-190}}.</ref>{{note|group=alpha|[[Daniel Schlumberger]] découvrit une borne à [[Qasr el-Heir el-Gharbi]] en 1936<ref>{{harvsp|Daniel Schlumberger|p=43}}.</ref>, érigée sous [[Hadrien]] ({{r.}}117-138) ou l'un de ses successeurs<ref>{{harvsp|Daniel Schlumberger|p=66}}.</ref> et portant l'inscription ci-après reproduite :
Toutefois, [[Aziz d'Émèse|Azize]] est présenté dans les ''[[Antiquités judaïques]]'' de [[Flavius Josèphe]] (20.7.1) comme ayant été roi « d'Émèse » vers l'an 53 apr. J.-C., et avant lui [[Sampsigéram II|un autre Sampsigéram]] (18.5.4). Selon [[Pline l'Ancien]], le territoire d'Émèse (aussi appelé « l'[[Émésène]] »<ref>{{harvsp|Daniel Schlumberger|p=57}}.</ref>) confinait à [[Palmyrène|celui de Palmyre]]<ref>{{harvsp|Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse »|p=189-190}}.</ref>{{note|group=alpha|[[Daniel Schlumberger]] découvrit une borne à [[Qasr el-Heir el-Gharbi]] en 1936<ref>{{harvsp|Daniel Schlumberger|p=43}}.</ref>, érigée sous [[Hadrien]] ({{r.}}117-138) ou l'un de ses successeurs<ref>{{harvsp|Daniel Schlumberger|p=66}}.</ref> et portant l'inscription ci-après reproduite :
: &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;''Fin''[''es'']
: &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;''Fin''[''es'']
: &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;''inteṛ''<br>''Hadriano''[''s'']
: &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;''inteṛ''<br>''Hadriano''[''s'']
: ''Palmyrenos''<br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;''et''
: ''Palmyrenos''<br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;''et''
: [''He'']''ṃesenos''<ref>{{harvsp|Daniel Schlumberger|p=64}}.</ref>}}. La principauté fut finalement annexée par Rome, très probablement entre 72 et la date de la construction du [[mausolée d'Émèse]] (78-79) d'après Maurice Sartre, à la [[Syrie (province romaine)|province de Syrie]]<ref name="Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique"/>. Émèse commença à frapper monnaie sous le règne d'[[Antonin le Pieux]] ({{r.}}138-161)<ref name="Louis Jalabert et René Mouterde, Inscriptions grecques et latines de la Syrie, t. 5, p. 107"/>. Or, d'après Carlos Chad, « les premières représentations monétaires qui nous soient parvenues de la [[Pierre noire d'Émèse|pierre noire d'Emèse]] appartiennent à une frappe d'Antonin le Pieux et se prolongent dans les émissions de [[Marc Aurèle]]<ref name="Carlos Chad, p. 75">{{harvsp|Carlos Chad|p=75}}.</ref>. » « Les renseignements que nous fournissent » ces monnaies attestent le culte d'une « pierre conique », que Carlos Chad a expliqué être un [[:wikt:bétyle|bétyle]] du [[Mythe solaire|soleil]] « dont le culte à Emèse doit être bien antérieur<ref name="Carlos Chad, p. 123">{{harvsp|Carlos Chad|p=123}}.</ref> ». Carlos Chad a en outre fait remarquer que « sur le monnayage de [[Marc Aurèle]], c'est le bétyle qui est représenté » et non pas un temple<ref name="Carlos Chad, p. 123"/> — le « temple lui-même n'apparaît que dans les monnaies éméséniennes de [[Julia Domna]] et de [[Caracalla]]<ref name="Carlos Chad, p. 75"/> » ; partant de cet indice, il a émis l'hypothèse d'une construction tardive, « c'est-à-dire sous les [[Sévères]] », du temple décrit par [[Hérodien]] comme ayant contenu la pierre à Émèse au temps de l'exercice par [[Héliogabale]] et par le cousin de celui-ci de la prêtrise du culte du soleil (ou « [[Élagabal (divinité)|Élagabal]] »)<ref name="Carlos Chad, p. 123" />{{,}}<ref>{{harvsp|Hérodien|loc=5.4}}.</ref>. D'après Carlos Chad,
: [''He'']''ṃesenos''<ref>{{harvsp|Daniel Schlumberger|p=64}}.</ref>}}. La principauté fut finalement annexée par Rome, très probablement entre 72 et la date de la construction du [[mausolée d'Émèse]] (78-79) d'après Maurice Sartre, à la [[Syrie (province romaine)|province de Syrie]]<ref name="Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique"/>. Émèse commença à frapper monnaie sous le règne d'[[Antonin le Pieux]] ({{r.}}138-161)<ref name="Louis Jalabert et René Mouterde, Inscriptions grecques et latines de la Syrie, t. 5, p. 107"/>. Or, d'après Carlos Chad, « les premières représentations monétaires qui nous soient parvenues de la [[Pierre noire d'Émèse|pierre noire d'Emèse]] appartiennent à une frappe d'Antonin le Pieux et se prolongent dans les émissions de [[Marc Aurèle]]<ref name="Carlos Chad, p. 75">{{harvsp|Carlos Chad|p=75}}.</ref>. » « Les renseignements que nous fournissent » ces monnaies attestent le culte d'une « pierre conique », que Carlos Chad a expliqué être un [[:wikt:bétyle|bétyle]] du [[Mythe solaire|soleil]] « dont le culte à Emèse doit être bien antérieur<ref name="Carlos Chad, p. 123">{{harvsp|Carlos Chad|p=123}}.</ref> ». Carlos Chad a en outre fait remarquer que « sur le monnayage de [[Marc Aurèle]], c'est le bétyle qui est représenté » et non pas un temple<ref name="Carlos Chad, p. 123"/> — le « temple lui-même n'apparaît que dans les monnaies éméséniennes de [[Julia Domna]] et de [[Caracalla]]<ref name="Carlos Chad, p. 75"/> » ; partant de cet indice, il a émis l'hypothèse d'une construction tardive, « c'est-à-dire sous les [[Sévères]] », du temple décrit par [[Hérodien]] comme ayant contenu la pierre à Émèse au temps de l'exercice par [[Héliogabale]] et par le cousin de celui-ci de la prêtrise du culte du soleil (ou « [[Élagabal (divinité)|Élagabal]] »)<ref name="Carlos Chad, p. 123" />{{,}}<ref>{{harvsp|Hérodien|loc=5.4}}.</ref>. D'après Carlos Chad,
{{citation bloc|Sans doute, avant de construire le temple qui nous est décrit par Hérodien, les Eméséniens se contentèrent-ils d'adorer leur bétyle au sommet d'une « haute tour d'oblation ». {{Abbr|H. Seyrig|Henri Seyrig}} a établi que la construction des grands temples de [[Damas]] et d'[[Baalbek|Héliopolis]] suppose une politique délibérée des premiers empereurs pour « romaniser » les cultes syriens<ref name="Carlos Chad, p. 75"/>.}}
{{citation bloc|Sans doute, avant de construire le temple qui nous est décrit par Hérodien, les Eméséniens se contentèrent-ils d'adorer leur bétyle au sommet d'une « haute tour d'oblation ». {{Abbr|H. Seyrig|Henri Seyrig}} a établi que la construction des grands temples de [[Damas]] et d'[[Baalbek|Héliopolis]] suppose une politique délibérée des premiers empereurs pour « romaniser » les cultes syriens<ref name="Carlos Chad, p. 75"/>.}}


[[Fichier:Monnaie frappée en la cité d'Emese.jpg|vignette|Monnaie de [[Macrin]] ({{r.}}217-218) frappée en la cité d'Émèse.]]
[[Fichier:Monnaie frappée en la cité d'Emese.jpg|vignette|Monnaie de [[Macrin]] ({{r.}}217-218) frappée en la cité d'Émèse.]]
[[Fichier:Bronze-Uranius Antoninus-Elagabal stone-SGI 4414.jpg|vignette|Monnaie d'[[Uranius Antoninus]] frappée en la cité d'Émèse.]]
[[Fichier:Bronze-Uranius Antoninus-Elagabal stone-SGI 4414.jpg|vignette|Monnaie d'[[Uranius Antoninus]] frappée en la cité d'Émèse.]]
L'existence d'un corps d'archers cavaliers éméséniens est attestée dès le milieu du {{s-|II}}<ref>{{harvsp|Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse »|p=190}}.</ref>. En 187, [[Julia Domna]], fille du grand prêtre du soleil<ref>{{harvsp|L. E. du Pin|p=107}}.</ref> ou « grand prêtre d'Élagabal » à Émèse [[Julius Bassianus]], épousa [[Septime Sévère]], qui était alors gouverneur de la [[Gaule lyonnaise]], mais qui deviendrait empereur romain<ref>{{harvsp|''Mémoires de la Société impériale des antiquaires de France''|p=10}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Joël Schmidt}}.</ref> ; une série émésénienne de monnaies, « débutant sous [[Caracalla]] et se continuant jusque sous [[Macrin]] », associerait l'aigle impérial au « fameux bétyle Elagabal » ou à [[Hélios|Hélios radié]]<ref>{{harvsp|S. Ronzevalle, « Venus lugens et Adonis Byblius »|p=166}}.</ref>. En 194, la province de Syrie fut divisée en deux nouvelles provinces, « la [[Syrie-Phénicie]] d'une part, et la [[Cœlé-Syrie (province romaine)|Coelé-Syrie]] d'autre part », la province de Syrie-Phénicie, « très étendue », comprenant « des cités de l'intérieur comme Émèse, Damas et même Palmyre »<ref>{{harvsp|Pierre-Louis Gatier|p=107}}.</ref>. D'après un texte d'[[Ulpien]] (''[[Digeste]]'' 50.15.1.4) et un texte de [[Paul (juriste)|Paul]] (''Digeste'' 50.15.8.6), Caracalla et Héliogabale promurent chacun Émèse au rang de [[colonie romaine|colonie]] et lui accordèrent le [[Ius italicum|droit italique]] ; [[Eugène Albertini]] a émis l'hypothèse d'une révocation par Macrin des privilèges donnés par Caracalla et d'un rétablissement de ceux-ci par Héliogabale<ref>{{harvsp|Eugène Albertini|p=24-26}}.</ref>. Sous le règne d'Héliogabale, proclamé empereur « Marcus [Aurelius] Antoninus » à Émèse à l'âge de {{nombre|14|ans}} en 218, la ville fut en outre élevée au statut de [[métropole]]<ref name="Andrew Beattie et Timothy Pepper, p. 151">{{harvsp|Andrew Beattie et Timothy Pepper|p=151}}.</ref> et la « pierre sacrée d'Émèse » transportée à Rome<ref>{{harvsp|''Préhistoire''}}.</ref>. Après l'assassinat d'Héliogabale et de la mère de celui-ci par la garde prétorienne, [[Sévère Alexandre]] fut proclamé empereur et « renvoya le bétyle d'Héliogabale à Emèse »<ref>{{harvsp|Emmanuel Choisnel|p=194}}.</ref>{{Note|group=alpha|[[Damascios]] verrait encore à Émèse « un bétyle sphérique qu'un prêtre enveloppait de linges<ref>{{harvsp|Robert du Mesnil du Buisson|p=100}}.</ref> ».}}.
L'existence d'un corps d'archers cavaliers éméséniens est attestée dès le milieu du {{s-|II}}<ref>{{harvsp|Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse »|p=190}}.</ref>. En 187, [[Julia Domna]], fille du grand prêtre du soleil<ref>{{harvsp|L. E. du Pin|p=107}}.</ref> ou « grand prêtre d'Élagabal » à Émèse [[Julius Bassianus]], épousa [[Septime Sévère]], qui était alors gouverneur de la [[Gaule lyonnaise]], mais qui deviendrait empereur romain<ref>{{harvsp|''Mémoires de la Société impériale des antiquaires de France''|p=10}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Joël Schmidt}}.</ref> ; une série émésénienne de monnaies, « débutant sous [[Caracalla]] et se continuant jusque sous [[Macrin]] », associerait l'aigle impérial au « fameux bétyle Elagabal » ou à [[Hélios|Hélios radié]]<ref>{{harvsp|S. Ronzevalle, « Venus lugens et Adonis Byblius »|p=166}}.</ref>. En 194, la province de Syrie fut divisée en deux nouvelles provinces, « la [[Syrie-Phénicie]] d'une part, et la [[Cœlé-Syrie (province romaine)|Coelé-Syrie]] d'autre part », la province de Syrie-Phénicie, « très étendue », comprenant « des cités de l'intérieur comme Émèse, Damas et même Palmyre »<ref>{{harvsp|Pierre-Louis Gatier|p=107}}.</ref>. D'après un texte d'[[Ulpien]] (''[[Digeste]]'' 50.15.1.4) et un texte de [[Paul (juriste)|Paul]] (''Digeste'' 50.15.8.6), Caracalla et Héliogabale promurent chacun Émèse au rang de [[colonie romaine|colonie]] et lui accordèrent le [[Ius italicum|droit italique]] ; [[Eugène Albertini]] a émis l'hypothèse d'une révocation par Macrin des privilèges donnés par Caracalla et d'un rétablissement de ceux-ci par Héliogabale<ref>{{harvsp|Eugène Albertini|p=24-26}}.</ref>. Sous le règne d'Héliogabale, proclamé empereur « Marcus [Aurelius] Antoninus » à Émèse à l'âge de {{nombre|14|ans}} en 218, la ville fut en outre élevée au statut de [[métropole]]<ref name="Andrew Beattie et Timothy Pepper, p. 151">{{harvsp|Andrew Beattie et Timothy Pepper|p=151}}.</ref> et la « pierre sacrée d'Émèse » transportée à Rome<ref>{{harvsp|''Préhistoire''}}.</ref>. Après l'assassinat d'Héliogabale et de la mère de celui-ci par la garde prétorienne, [[Sévère Alexandre]] fut proclamé empereur et « renvoya le bétyle d'Héliogabale à Emèse »<ref>{{harvsp|Emmanuel Choisnel|p=194}}.</ref>{{Note|group=alpha|[[Damascios]] verrait encore à Émèse « un bétyle sphérique qu'un prêtre enveloppait de linges<ref>{{harvsp|Robert du Mesnil du Buisson|p=100}}.</ref> ».}}.


Selon Albert Ten Eyck Olmstead, une inscription mentionne comme « héros » le « Samsiceramus » qui, selon [[Jean Malalas|Malalas]], « défendit Émèse contre les Perses » au temps de [[Valérien]] (253-260) ; « ce personnage ne serait autre que l'usurpateur [[Uranius Antoninus]], connu par ses monnaies<ref>{{harvsp|Louis Jalabert et René Mouterde, ''Inscriptions grecques et latines de la Syrie'', t. 4|p=279}}.</ref> ». En 272, après que les [[Empire de Palmyre|Palmyréniens]] « furent vaincus » par les Romains dans {{page h'|Bataille d'Émèse|une bataille}}, « [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] alla se prosterner devant l'autel d'Élagabal à Émèse »<ref>{{harvsp|Jean Yanoski et Jules David|p=81}}.</ref>. Mais selon [[Henri Seyrig]], Émèse, qui avait été, « sur la route de la côte, un entrepôt aussi nécessaire que Palmyre elle-même », « retomba dans l'insignifiance » « aussitôt que Palmyre, ruinée par Aurélien, cessa de tenir les nomades » et que les caravanes reprirent « l'ancien détour » qui leur avait permis jusqu'au {{-s-|I}} de contourner le [[désert syrien]] par le Nord<ref name="Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse », p. 185" />. La vie de la cité fut paralysée par une [[crise financière]], ce que révèle bien selon [[Claude Lepelley]] une lettre de [[Libanios]], « adressée en 388 à Eusebius, probablement ''magister officiorum'' », qui « intercède pour Émèse, que la ruine de ses [[bouleutes]] a réduite à « n'être plus une cité », à moins qu'un bienfait impérial « n'en fasse à nouveau une cité ». Toutefois, il ne semble pas que le statut juridique de cité ait été alors retiré explicitement à Émèse<ref>{{harvsp|Claude Lepelley|p=225}}.</ref>. »
Selon Albert Ten Eyck Olmstead, une inscription mentionne comme « héros » le « Samsiceramus » qui, selon [[Jean Malalas|Malalas]], « défendit Émèse contre les Perses » au temps de [[Valérien]] (253-260) ; « ce personnage ne serait autre que l'usurpateur [[Uranius Antoninus]], connu par ses monnaies<ref>{{harvsp|Louis Jalabert et René Mouterde, ''Inscriptions grecques et latines de la Syrie'', t. 4|p=279}}.</ref> ». En 272, après que les [[Empire de Palmyre|Palmyréniens]] « furent vaincus » par les Romains dans {{page h'|Bataille d'Émèse|une bataille}}, « [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] alla se prosterner devant l'autel d'Élagabal à Émèse »<ref>{{harvsp|Jean Yanoski et Jules David|p=81}}.</ref>. Mais selon [[Henri Seyrig]], Émèse, qui avait été, « sur la route de la côte, un entrepôt aussi nécessaire que Palmyre elle-même », « retomba dans l'insignifiance » « aussitôt que Palmyre, ruinée par Aurélien, cessa de tenir les nomades » et que les caravanes reprirent « l'ancien détour » qui leur avait permis jusqu'au {{-s-|I}} de contourner le [[désert syrien]] par le Nord<ref name="Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse », p. 185" />. La vie de la cité fut paralysée par une [[crise financière]], ce que révèle bien selon [[Claude Lepelley]] une lettre de [[Libanios]], « adressée en 388 à Eusebius, probablement ''magister officiorum'' », qui « intercède pour Émèse, que la ruine de ses [[bouleutes]] a réduite à « n'être plus une cité », à moins qu'un bienfait impérial « n'en fasse à nouveau une cité ». Toutefois, il ne semble pas que le statut juridique de cité ait été alors retiré explicitement à Émèse<ref>{{harvsp|Claude Lepelley|p=225}}.</ref>. »


==== Époque byzantine ====
==== Époque byzantine ====
[[Fichier:Vase d'Émèse (Louvre, Bj 1895).jpg|vignette|gauche|170px|Vase d'Émèse en argent « martelé, repoussé et gravé », à « décor de médaillons avec bustes de personnages bibliques encadrant le Christ d'un côté et la Vierge de l'autre » (fin du {{VIe|s}} ou début du {{s-|VII}})<ref>{{harvsp|« Vase d'Émèse »}}.</ref>, [[musée du Louvre]].]]
[[Fichier:Vase d'Émèse (Louvre, Bj 1895).jpg|vignette|gauche|170px|Vase d'Émèse en argent « martelé, repoussé et gravé », à « décor de médaillons avec bustes de personnages bibliques encadrant le Christ d'un côté et la Vierge de l'autre » (fin du {{VIe|s}} ou début du {{s-|VII}})<ref>{{harvsp|« Vase d'Émèse »}}.</ref>, [[musée du Louvre]].]]
À la fondation de l'[[Empire byzantin]], Émèse était le siège d'un évêché, mais « l'introduction du christianisme dans cette ville farouchement païenne semble avoir été lente<ref name="Vitalien Laurent, p. 380">{{harvsp|Vitalien Laurent|p=380}}.</ref> » : son « premier évêque connu » n'était paru « qu'en 325, au [[Premier concile de Nicée|concile de Nicée]]<ref name="Vitalien Laurent, p. 380"/> ». Émèse devenait cependant « un centre chrétien important »<ref name="Louis Jalabert et René Mouterde, Inscriptions grecques et latines de la Syrie, t. 5, p. 107"/>. Le [[Anicet (pape)|pape Anicet]]<ref>{{harvsp|''Histoire générale de l'Église''|p=210}}.</ref> et [[Julien d'Émèse]] avaient été natifs de la ville<ref>{{harvsp|Virgil Cândea|p=214}}.</ref> ; [[Romain le Mélode]] en serait un autre<ref>{{harvsp|Joseph Ledit|p=18}}.</ref>. Des églises y seraient construites : l'[[église Saint-Élian]] serait probablement érigée en 432<ref>{{harvsp|Guntram Koch|p=461}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Ivan Mannheim|p=208-209}}.</ref> ; d'après [[Joseph Nasrallah]], « un témoignage historique emprunté à la vie de Mâr Bassos atteste l'existence d'une église à Homs consacrée à Marie dès 478 »<ref name="Joseph Nasrallah, p. 65">{{harvsp|Joseph Nasrallah|p=65}}.</ref>. Des [[catacombes]] chrétiennes datant du {{sp-|III|au|VII}} couvrent une partie du sous-sol de la ville antique<ref name="Andrew Beattie et Timothy Pepper, p. 151"/>.
À la fondation de l'[[Empire byzantin]], Émèse était le siège d'un évêché, mais « l'introduction du christianisme dans cette ville farouchement païenne semble avoir été lente<ref name="Vitalien Laurent, p. 380">{{harvsp|Vitalien Laurent|p=380}}.</ref> » : son « premier évêque connu » n'était paru « qu'en 325, au [[Premier concile de Nicée|concile de Nicée]]<ref name="Vitalien Laurent, p. 380"/> ». Émèse devenait cependant « un centre chrétien important »<ref name="Louis Jalabert et René Mouterde, Inscriptions grecques et latines de la Syrie, t. 5, p. 107"/>. Le [[Anicet (pape)|pape Anicet]]<ref>{{harvsp|''Histoire générale de l'Église''|p=210}}.</ref> et [[Julien d'Émèse]] avaient été natifs de la ville<ref>{{harvsp|Virgil Cândea|p=214}}.</ref> ; [[Romain le Mélode]] en serait un autre<ref>{{harvsp|Joseph Ledit|p=18}}.</ref>. Des églises y seraient construites : l'[[église Saint-Élian]] serait probablement érigée en 432<ref>{{harvsp|Guntram Koch|p=461}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Ivan Mannheim|p=208-209}}.</ref> ; d'après [[Joseph Nasrallah]], « un témoignage historique emprunté à la vie de Mâr Bassos atteste l'existence d'une église à Homs consacrée à Marie dès 478 »<ref name="Joseph Nasrallah, p. 65">{{harvsp|Joseph Nasrallah|p=65}}.</ref>. Des [[catacombes]] chrétiennes datant du {{sp-|III|au|VII}} couvrent une partie du sous-sol de la ville antique<ref name="Andrew Beattie et Timothy Pepper, p. 151"/>.


Vers la fin du {{s-|IV}}, Émèse était la métropole civile de la [[Phénicie libanaise]] (province créée par [[Théodose Ier|Théodose le Grand]])<ref name="Siméon Vailhé, p. 142">{{harvsp|Siméon Vailhé|p=142}}.</ref>. En février 452{{note|groupe=alpha|[[Vitalien Laurent]] a retenu le mois de février 453<ref name="Vitalien Laurent, p. 380"/>.}} fut découverte la tête de [[Jean le Baptiste]] dans le monastère du Spélaion<ref>{{harvsp|Julien Aliquot|p=122}}.</ref>, dans le diocèse d'Émèse<ref name="Siméon Vailhé, p. 142"/>{{Note|groupe=alpha|Selon Louis Jalabert et René Mouterde, des épitaphes nomment des religieux appartenant à un monastère émésénien qui « semble distinct du « couvent de la grotte » à Émèse (la μονὴ τοῦ Σπελαίου), existant (selon Théophane, ''Chronogr.'', De Boor, p. 431, commenté par P. Peeters, ''Analecta Bollandiana'', XLVII, 1929, p. 47 s.) dès 452 ; le quartier de Ḥomṣ appelé Dahr al-Maḡâra, « la voûte de la Grotte », se trouve dans l'ancienne ville et non dans le faubourg de Bâb Sbâʿ ; les moines du ''Spélaion'' ont des noms gréco-latins, ceux de Bâb Sbâʿ des noms araméens ; il y avait sans doute à Ḥomṣ, au {{s-|V}}, au moins un « couvent des Grecs » et un couvent des Syriacisants. Dès le 17 avril 392, Théodose avait autorisé à nouveau la présence de monastères dans les villes (''Cod. Theod.'', XVI, 3, 2 ; E. Stein, ''Gesch. d. spätröm. Reiches'', I, p. 323, n. 6)<ref>{{harvsp|Louis Jalabert et René Mouterde, ''Inscriptions grecques et latines de la Syrie'', t. 5|p=113}}.</ref>. »}}. À la suite de cet événement, Émèse — qui avait d'abord été suffragante de Damas<ref name="Vitalien Laurent, p. 380"/> — fut « sans doute élevée au rang de métropole [ecclésiastique] honoraire de la Phénicie libanaise dans la seconde moitié du {{s|V}} » selon Julien Aliquot<ref name="Julien Aliquot, p. 126">{{harvsp|Julien Aliquot|p=126}}.</ref>. Cette situation, « conforme à la lettre du douzième canon du [[concile de Chalcédoine]] », perdura au moins jusque vers 570, date de la première rédaction de la ''[[Notitia Antiochena]]''<ref name="Julien Aliquot, p. 126"/>. D'après Julien Aliquot,
Vers la fin du {{s-|IV}}, Émèse était la métropole civile de la [[Phénicie libanaise]] (province créée par [[Théodose Ier|Théodose le Grand]])<ref name="Siméon Vailhé, p. 142">{{harvsp|Siméon Vailhé|p=142}}.</ref>. En février 452{{note|groupe=alpha|[[Vitalien Laurent]] a retenu le mois de février 453<ref name="Vitalien Laurent, p. 380"/>.}} fut découverte la tête de [[Jean le Baptiste]] dans le monastère du Spélaion<ref>{{harvsp|Julien Aliquot|p=122}}.</ref>, dans le diocèse d'Émèse<ref name="Siméon Vailhé, p. 142"/>{{Note|groupe=alpha|Selon Louis Jalabert et René Mouterde, des épitaphes nomment des religieux appartenant à un monastère émésénien qui « semble distinct du « couvent de la grotte » à Émèse (la μονὴ τοῦ Σπελαίου), existant (selon Théophane, ''Chronogr.'', De Boor, p. 431, commenté par P. Peeters, ''Analecta Bollandiana'', XLVII, 1929, p. 47 s.) dès 452 ; le quartier de Ḥomṣ appelé Dahr al-Maḡâra, « la voûte de la Grotte », se trouve dans l'ancienne ville et non dans le faubourg de Bâb Sbâʿ ; les moines du ''Spélaion'' ont des noms gréco-latins, ceux de Bâb Sbâʿ des noms araméens ; il y avait sans doute à Ḥomṣ, au {{s-|V}}, au moins un « couvent des Grecs » et un couvent des Syriacisants. Dès le 17 avril 392, Théodose avait autorisé à nouveau la présence de monastères dans les villes (''Cod. Theod.'', XVI, 3, 2 ; E. Stein, ''Gesch. d. spätröm. Reiches'', I, p. 323, n. 6)<ref>{{harvsp|Louis Jalabert et René Mouterde, ''Inscriptions grecques et latines de la Syrie'', t. 5|p=113}}.</ref>. »}}. À la suite de cet événement, Émèse — qui avait d'abord été suffragante de Damas<ref name="Vitalien Laurent, p. 380"/> — fut « sans doute élevée au rang de métropole [ecclésiastique] honoraire de la Phénicie libanaise dans la seconde moitié du {{s|V}} » selon Julien Aliquot<ref name="Julien Aliquot, p. 126">{{harvsp|Julien Aliquot|p=126}}.</ref>. Cette situation, « conforme à la lettre du douzième canon du [[concile de Chalcédoine]] », perdura au moins jusque vers 570, date de la première rédaction de la ''[[Notitia Antiochena]]''<ref name="Julien Aliquot, p. 126"/>. D'après Julien Aliquot,


« Les remaniements ultérieurs de la ''Notitia Antiochena'' attestent toutefois que la cité est devenue une métropole ecclésiastique au sens plein du terme entre la fin du {{s|VI}} et le début du {{s|VII}} et qu'elle s'est vue attribuer un ressort propre, comprenant les quatre évêchés d'[[Tell Arqa|Arka]], [[Maurikopolis]], [[Arménia]] et [[Stéphanoupolis]] »<ref name="Julien Aliquot, p. 126"/>.
« Les remaniements ultérieurs de la ''Notitia Antiochena'' attestent toutefois que la cité est devenue une métropole ecclésiastique au sens plein du terme entre la fin du {{s|VI}} et le début du {{s|VII}} et qu'elle s'est vu attribuer un ressort propre, comprenant les quatre évêchés d'[[Tell Arqa|Arka]], [[Maurikopolis]], [[Arménia]] et [[Stéphanoupolis]] »<ref name="Julien Aliquot, p. 126"/>.


Cette seconde promotion fut sans doute due, selon Julien Aliquot, au transfert de la tête de Jean le Baptiste en la ville d'Émèse depuis le monastère du Spélaion attesté par [[Théophane le Confesseur]], bien qu'il soit daté par celui-ci d'environ l'an 760 — « soit plus d'un siècle après la conquête musulmane du Proche-Orient » {{infra|Époque arabe}} — qui constitue une date peu vraisemblable<ref>{{harvsp|Julien Aliquot|p=127}}.</ref>.
Cette seconde promotion fut sans doute due, selon Julien Aliquot, au transfert de la tête de Jean le Baptiste en la ville d'Émèse depuis le monastère du Spélaion attesté par [[Théophane le Confesseur]], bien qu'il soit daté par celui-ci d'environ l'an 760 — « soit plus d'un siècle après la conquête musulmane du Proche-Orient » {{infra|Époque arabe}} — qui constitue une date peu vraisemblable<ref>{{harvsp|Julien Aliquot|p=127}}.</ref>.


En 613, les [[Sassanides]], en [[Guerre perso-byzantine de 602-628|guerre avec l'Empire byzantin]], s'emparèrent d'Émèse<ref>{{harvsp|Edward Luttwak}}.</ref>. Ils durent cependant « évacuer toutes leurs conquêtes byzantines » en 629<ref>{{harvsp|Pierre Maraval|p=80}}.</ref>.
En 613, les [[Sassanides]], en [[Guerre perso-byzantine de 602-628|guerre avec l'Empire byzantin]], s'emparèrent d'Émèse<ref>{{harvsp|Edward Luttwak}}.</ref>. Ils durent cependant « évacuer toutes leurs conquêtes byzantines » en 629<ref>{{harvsp|Pierre Maraval|p=80}}.</ref>.
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==== Époque arabe ====
==== Époque arabe ====


La ville fut conquise « dans le cours de l'an 14 de l'hégire [...] par les musulmans (635 et 636) »<ref>{{harvsp|''Journal asiatique''|p=203}}.</ref> — selon [[Ibn al-Faqih]], « par [[Khalid ibn al-Walid|Ḫālid b. al-Walīd]] qui accorda la paix à ses habitants moyennant {{unité|170000|dinars}}<ref name="Jean-Yves Gillon, p. 53">{{harvsp|Jean-Yves Gillon|p=53}}.</ref> »{{Note|group=alpha|Jean-Yves Gillon a cependant fait remarquer qu'Ibn al-Faqih « n'indique pas que Ḫālid b. al-Walīd soit inhumé à Ḥomṣ, ce qui conduit à se demander si, à son époque, le « Sīdī Ḫālèd » enterré à Ḥomṣ était déjà identifié au conquérant de la Syrie : en ce cas, la mention de [[Mosquée Khalid ibn al-Walid#Tombeau|son tombeau]] aurait dû suivre celle de la prise de la ville. [[Josef Meri|Joseph W. Meri]] donne les références des historiens musulmans qui mentionnent cette inhumation ; le premier qu'il cite est Alī bin Abū Bakr al-Harawī, qui mourut au début du {{s-|XII}} (611 H.) [...]<ref name="Jean-Yves Gillon, p. 53"/>. »}}.
La ville fut conquise « dans le cours de l'an 14 de l'hégire [...] par les musulmans (635 et 636) »<ref>{{harvsp|''Journal asiatique''|p=203}}.</ref> — selon [[Ibn al-Faqih]], « par [[Khalid ibn al-Walid|Ḫālid b. al-Walīd]] qui accorda la paix à ses habitants moyennant {{unité|170000|dinars}}<ref name="Jean-Yves Gillon, p. 53">{{harvsp|Jean-Yves Gillon|p=53}}.</ref> »{{Note|group=alpha|Jean-Yves Gillon a cependant fait remarquer qu'Ibn al-Faqih « n'indique pas que Ḫālid b. al-Walīd soit inhumé à Ḥomṣ, ce qui conduit à se demander si, à son époque, le « Sīdī Ḫālèd » enterré à Ḥomṣ était déjà identifié au conquérant de la Syrie : en ce cas, la mention de [[Mosquée Khalid ibn al-Walid#Tombeau|son tombeau]] aurait dû suivre celle de la prise de la ville. [[Josef Meri|Joseph W. Meri]] donne les références des historiens musulmans qui mentionnent cette inhumation ; le premier qu'il cite est Alī bin Abū Bakr al-Harawī, qui mourut au début du {{s-|XII}} (611 H.) [...]<ref name="Jean-Yves Gillon, p. 53"/>. »}}.


En « 26/647 », Homs fut incluse par « [[Muʿawiya Ier|Muʿāwiya]] » parmi les provinces de Syrie, puis devint capitale d'un « ''[[jund]]'' ou district militaire »<ref name="N. Elisséeff, p. 157">{{harvsp|N. Elisséeff|p=157}}.</ref>{{Note|group=alpha|« Après 742, la province de [[Séville]] fut colonisée par les Syriens de la division militaire de Homs — et la ville reçut souvent par la suite le nom de sa « métropole » orientale »<ref>{{harvsp|Ph. Gourdin (dir.), G. Martinez-Gros (dir.), C. Aillet, S. Makariou et E. Tixier-Caceres|p=240}}.</ref> (par exemple, dans ''Thrène de Séville'', poème d'[[Abu al-Baqa al-Rundi|Abul Beca ar-Rondi]]<ref>{{harvsp|Jalel El Gharbi}}.</ref>).}}. D'après Jean-Yves Gillon, « Massignon rappelle que sous les premières dynasties arabes, et plus tard encore, se prétendre d'origine yéménite a été pour beaucoup de non-arabes ou de « clients métissés » un moyen de se réclamer d'une origine noble et heureusement invérifiable. Il donne une liste de villes où les soi-disant yéménites sont particulièrement nombreux, parmi lesquelles Homs<ref>{{harvsp|Jean-Yves Gillon|p=56}}.</ref> ». Le calife désigna comme gouverneur l'émir « [[Shuraḥbīl]] », qui procéda à une répartition des habitations, les musulmans occupant ce que les chrétiens avaient abandonné<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. À la [[bataille de Siffin]] en 657, les habitants de Homs prirent le parti d'[[Ali ibn Abi Talib|Ali]], et pour longtemps le [[chiisme]] tint une position prépondérante dans cette zone<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>.
En « 26/647 », Homs fut incluse par « [[Muʿawiya Ier|Muʿāwiya]] » parmi les provinces de Syrie, puis devint capitale d'un « ''[[jund]]'' ou district militaire »<ref name="N. Elisséeff, p. 157">{{harvsp|N. Elisséeff|p=157}}.</ref>{{Note|group=alpha|« Après 742, la province de [[Séville]] fut colonisée par les Syriens de la division militaire de Homs — et la ville reçut souvent par la suite le nom de sa « métropole » orientale »<ref>{{harvsp|Ph. Gourdin (dir.), G. Martinez-Gros (dir.), C. Aillet, S. Makariou et E. Tixier-Caceres|p=240}}.</ref> (par exemple, dans ''Thrène de Séville'', poème d'[[Abu al-Baqa al-Rundi|Abul Beca ar-Rondi]]<ref>{{harvsp|Jalel El Gharbi}}.</ref>).}}. D'après Jean-Yves Gillon, « Massignon rappelle que sous les premières dynasties arabes, et plus tard encore, se prétendre d'origine yéménite a été pour beaucoup de non-arabes ou de « clients métissés » un moyen de se réclamer d'une origine noble et heureusement invérifiable. Il donne une liste de villes où les soi-disant yéménites sont particulièrement nombreux, parmi lesquelles Homs<ref>{{harvsp|Jean-Yves Gillon|p=56}}.</ref> ». Le calife désigna comme gouverneur l'émir « [[Shuraḥbīl]] », qui procéda à une répartition des habitations, les musulmans occupant ce que les chrétiens avaient abandonné<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. À la [[bataille de Siffin]] en 657, les habitants de Homs prirent le parti d'[[Ali ibn Abi Talib|Ali]], et pour longtemps le [[chiisme]] tint une position prépondérante dans cette zone<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>.


À la mort de « [[Yazīd Ier|Yazīd b. Muʿāwiya]] », la gouvernance de Homs est dite avoir été conférée à « [[al-Nuʿmān b. Bashīr]]<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>, mais beaucoup d'auteurs soutiennent qu'elle revint à « [[Khālid b. Yazīd]] » qui avait bâti un palais à Homs<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. D'après Antoine Borrut, les oppositions qui surgirent dès l'avènement de [[Marwān II|Marwan II]] ne laissèrent à celui-ci « guère d'autres options » que de « remettre en vigueur la pratique d'un pouvoir itinérant » : « Le nouveau calife dut s'employer sur plusieurs fronts de l'Iraq à la Syrie. Homs se révolta, tandis que Sulaymān b. Hišām — qui avait obtenu l'''amān'' du calife et prêté allégeance à la suite de sa défaite à ʿAnjar — se laissa convaincre par ses troupes de faire valoir ses droits. Sulaymān fut vaincu à proximité de Qinnasrīn, et Homs céda après un siège de plusieurs mois, ce qui motiva la décision de Marwan II de faire raser les murailles de la ville<ref>{{harvsp|Antoine Borrut|p=442}}.</ref>. » En « 128/746 », l'ordre fut restauré<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. En « 132/750 », « [[As-Saffah|ʿAbd Allāh b. ʿAlī al-ʿAbbāsī]] » apparut en Syrie, et renversa Marwan II<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. D'après Mohamed al-Dbiyat, « l'ensemble des villes syriennes perdirent leur poids politique pendant la période dominée par les Abbassides<ref>{{harvsp|Mohamed al-Dbiyat|p=24}}.</ref>. » Quand le califat abbasside se fut affaibli, en « 264/878 », « [[Ahmad Ibn Touloun|Aḥmad b. Ṭūlūn]] », gouverneur d'Égypte, étendit son autorité sur la Syrie<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. Le pouvoir toulounide se maintiendrait jusqu'en « 282/896 »<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. Les [[Qarmates]] apparurent à cette période et semèrent le trouble dans la région<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. En « 290/903 », leur dirigeant, « Ḥusayn », connu sous le nom de « [[Ṣāḥib al-Shāma]] », vint à Homs de Damas<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. Afin d'éviter les extorsions, les habitants acceptèrent la lecture de la « ''[[Khutba|khuṭba]]'' » au nom de leur nouveau maître<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. Les [[Hamdanides]] prendraient les armes contre lui<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>.
À la mort de « [[Yazīd Ier|Yazīd b. Muʿāwiya]] », la gouvernance de Homs est dite avoir été conférée à « [[al-Nuʿmān b. Bashīr]]<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>, mais beaucoup d'auteurs soutiennent qu'elle revint à « [[Khālid b. Yazīd]] » qui avait bâti un palais à Homs<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. D'après Antoine Borrut, les oppositions qui surgirent dès l'avènement de [[Marwān II|Marwan II]] ne laissèrent à celui-ci « guère d'autres options » que de « remettre en vigueur la pratique d'un pouvoir itinérant » : « Le nouveau calife dut s'employer sur plusieurs fronts de l'Iraq à la Syrie. Homs se révolta, tandis que Sulaymān b. Hišām — qui avait obtenu l'''amān'' du calife et prêté allégeance à la suite de sa défaite à ʿAnjar — se laissa convaincre par ses troupes de faire valoir ses droits. Sulaymān fut vaincu à proximité de Qinnasrīn, et Homs céda après un siège de plusieurs mois, ce qui motiva la décision de Marwan II de faire raser les murailles de la ville<ref>{{harvsp|Antoine Borrut|p=442}}.</ref>. » En « 128/746 », l'ordre fut restauré<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. En « 132/750 », « [[As-Saffah|ʿAbd Allāh b. ʿAlī al-ʿAbbāsī]] » apparut en Syrie, et renversa Marwan II<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. D'après Mohamed al-Dbiyat, « l'ensemble des villes syriennes perdirent leur poids politique pendant la période dominée par les Abbassides<ref>{{harvsp|Mohamed al-Dbiyat|p=24}}.</ref>. » Quand le califat abbasside se fut affaibli, en « 264/878 », « [[Ahmad Ibn Touloun|Aḥmad b. Ṭūlūn]] », gouverneur d'Égypte, étendit son autorité sur la Syrie<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. Le pouvoir toulounide se maintiendrait jusqu'en « 282/896 »<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. Les [[Qarmates]] apparurent à cette période et semèrent le trouble dans la région<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. En « 290/903 », leur dirigeant, « Ḥusayn », connu sous le nom de « [[Ṣāḥib al-Shāma]] », vint à Homs de Damas<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. Afin d'éviter les extorsions, les habitants acceptèrent la lecture de la « ''[[Khutba|khuṭba]]'' » au nom de leur nouveau maître<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. Les [[Hamdanides]] prendraient les armes contre lui<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>.


Au milieu du « {{IVe|s}}/{{s-|X}} », Homs chercha le soutien des [[Hamdanides]] d'Alep pour éviter de tomber sous le pouvoir des gouverneurs [[ikhchidides]] de Damas<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. En « 333/944 », les Hamdanides furent victorieux à la [[bataille de Rastan]], et [[Ali Sayf al-Dawla|Sayf al-Dawla]] prit Homs, qui resterait entre les mains de la dynastie jusqu'en « 406/1046 »<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. En « 356/967 », à la mort de Sayf al-Dawla, Homs fut gouvernée une année par [[Abou Firas al-Hamdani|Abou Firas]]<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. L'illustre poète tenta une rébellion contre « [[Saad al-Dawla|Saʿd al-Dawla]] » mais fut défait, pris comme prisonnier et exécuté le 4 avril 968<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. L'année suivante, [[Nicéphore II Phocas]] occupa Homs durant sa campagne victorieuse en Syrie, transforma la [[grande mosquée de Homs]] en église, y célébra le [[divin service]] puis y mit feu<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. Les Hamdanides gouvernèrent à nouveau la ville après le départ de Nicéphore II Phocas<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. En « rajab 364/mars-avril 975 », [[Jean Ier Tzimiskès|Jean {{Ier}} Tzimiskès]] réussit à prendre Homs<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. À ce moment apparut l'émir « [[Bakjour|Bakjur]] », qui se rebella à Homs contre les Hamdanides d'Alep ; ayant failli à recevoir le renforcement byzantin sur lequel il comptait, il fut forcé de se retirer<ref>{{harvsp|N. Elisséeff|p=156-157}}.</ref>. Trois ans plus tard, « Saʿd al-Dawla » lui donna Homs en tant que fief<ref name="N. Elisséeff, p. 158">{{harvsp|N. Elisséeff|p=158}}.</ref>. Homs resta un enjeu des rivalités arabo-byzantines et fut incendiée par les Byzantins en « rabīʿ II 373/septembre 983 »<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. En « 385/995 », l'empereur byzantin [[Basile II]] établit son autorité sur la ville, après qu'elle eut vivement résisté : elle fut dévastée puis placée sous l'autorité du [[duc d'Antioche]]<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. En « 389/996 », sur ordre du [[basileus]], la ville fut brûlée<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>.
Au milieu du « {{IVe|s}}/{{s-|X}} », Homs chercha le soutien des [[Hamdanides]] d'Alep pour éviter de tomber sous le pouvoir des gouverneurs [[ikhchidides]] de Damas<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. En « 333/944 », les Hamdanides furent victorieux à la [[bataille de Rastan]], et [[Ali Sayf al-Dawla|Sayf al-Dawla]] prit Homs, qui resterait entre les mains de la dynastie jusqu'en « 406/1046 »<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. En « 356/967 », à la mort de Sayf al-Dawla, Homs fut gouvernée une année par [[Abou Firas al-Hamdani|Abou Firas]]<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. L'illustre poète tenta une rébellion contre « [[Saad al-Dawla|Saʿd al-Dawla]] » mais fut défait, pris comme prisonnier et exécuté le 4 avril 968<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. L'année suivante, [[Nicéphore II Phocas]] occupa Homs durant sa campagne victorieuse en Syrie, transforma la [[grande mosquée de Homs]] en église, y célébra le [[divin service]] puis y mit feu<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. Les Hamdanides gouvernèrent à nouveau la ville après le départ de Nicéphore II Phocas<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. En « rajab 364/mars-avril 975 », [[Jean Ier Tzimiskès|Jean {{Ier}} Tzimiskès]] réussit à prendre Homs<ref name="N. Elisséeff, p. 157"/>. À ce moment apparut l'émir « [[Bakjour|Bakjur]] », qui se rebella à Homs contre les Hamdanides d'Alep ; ayant failli à recevoir le renforcement byzantin sur lequel il comptait, il fut forcé de se retirer<ref>{{harvsp|N. Elisséeff|p=156-157}}.</ref>. Trois ans plus tard, « Saʿd al-Dawla » lui donna Homs en tant que fief<ref name="N. Elisséeff, p. 158">{{harvsp|N. Elisséeff|p=158}}.</ref>. Homs resta un enjeu des rivalités arabo-byzantines et fut incendiée par les Byzantins en « rabīʿ II 373/septembre 983 »<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. En « 385/995 », l'empereur byzantin [[Basile II]] établit son autorité sur la ville, après qu'elle eut vivement résisté : elle fut dévastée puis placée sous l'autorité du [[duc d'Antioche]]<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. En « 389/996 », sur ordre du [[basileus]], la ville fut brûlée<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>.


En « 406/1016 », le pouvoir des Hamdanides toucha à sa fin et Alep tomba aux [[Mirdassides]]<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Dix ans plus tard, « [[Salah ibn Mirdas|Ṣāliḥ b. Mirdās]] » contrôlait Homs, puis, en « 420/1029 », « [[Shibl al-Dawla Naṣr b. Mirdās]] » y gouverna<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. À partir du milieu du « {{Ve|s}}/{{s-|XI}} », les [[Califat fatimide|Fatimides]] étendirent leur pouvoir en Syrie ; Homs ne fit pas exception<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Un émir pro-fatimide, « [[Khalaf b. Mulāʿib]] », contrôlait Homs en « 475/1082 » et causait beaucoup de trouble par son brigandage et ses déprédations<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>.
En « 406/1016 », le pouvoir des Hamdanides toucha à sa fin et Alep tomba aux [[Mirdassides]]<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Dix ans plus tard, « [[Salah ibn Mirdas|Ṣāliḥ b. Mirdās]] » contrôlait Homs, puis, en « 420/1029 », « [[Shibl al-Dawla Naṣr b. Mirdās]] » y gouverna<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. À partir du milieu du « {{Ve|s}}/{{s-|XI}} », les [[Califat fatimide|Fatimides]] étendirent leur pouvoir en Syrie ; Homs ne fit pas exception<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Un émir pro-fatimide, « [[Khalaf b. Mulāʿib]] », contrôlait Homs en « 475/1082 » et causait beaucoup de trouble par son brigandage et ses déprédations<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>.


==== Époque seldjoukide ====
==== Époque seldjoukide ====


En « 483/1090 », en réponse à une plainte des princes et commandants [[seldjoukides]] en Syrie à l'encontre de « Khalaf », le sultan « [[Malik Shah Ier|Malik Shāh]] » leur donna l'instruction d'attaquer et de le destituer<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Homs fut prise après un siège<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. « Khalaf » fut capturé et envoyé à [[Ispahan]], et Homs donnée à [[Tutuş|Toutouch]]<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Puis, en « 487/1097 », elle fut passée à son fils « [[Ridwan d'Alep|Riḍwān]] »<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. L'[[atabeg]] de celui-ci, l'émir « [[Janāḥ al-Dawla Ḥusayn]] », après s'être querellé avec son pupille, prit refuge à Homs en « 490/1097 »<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/> ; il en serait l'émir<ref>{{harvsp|Joshua Prawer|p=207}}.</ref> et joindrait ses forces à celles de [[Duqâq de Damas|Dokak]] contre les [[Croisé]]s<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Après la capture d'Antioche en « 491/1098 », les Croisés firent leur première attaque vers le sud<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/> ; ils saccagèrent [[Maarat al-Nouman]] mais assiégèrent Homs en vain, qui était alors sous l'émir « [[Qaraja]] », un ancien [[mamelouk]] de « Malik Shāh », représentant « Janāḥ al-Dawla Ḥusayn »<ref name="N. Elisséeff, p. 158" />. Selon [[Nikita Elisséeff]], contrairement à la légende acceptée par [[Barthélemy d'Herbelot de Molainville]] puis par [[Richard Pococke]] et [[Guy Le Strange]], les Croisés ne réussirent pas à capturer la ville, qu'ils appelèrent « La Chamelle »<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>{{Note|groupe=alpha|Ainsi [[Guillaume de Tyr]] (7.12, 21.6). Selon René Dussaud, {{citation bloc|Le terme « vulgo » indique que Camela est tiré du vocable arabe Ḥimṣ. La transcription de la gutturale initiale par ''c'' est fréquente, ainsi Calep ([[Gautier le Chancelier|Gautier le chancelier]], etc.) pour Ḥaleb. La vocalisation et l’addition de ''l'' ont été entraînées pour retrouver un mot considéré comme typique pour la région. [...] Peut-être cet ''l'' ne se prononçait-il pas primitivement ou très faiblement, et cela expliquerait sa présence dans le mot amiral, transcription d{{'}}''amir''<ref>{{harvsp|René Dussaud|p=104}}.</ref>.}}}} ; ils la coupèrent simplement du port de [[Tartous]]<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>.
En « 483/1090 », en réponse à une plainte des princes et commandants [[seldjoukides]] en Syrie à l'encontre de « Khalaf », le sultan « [[Malik Shah Ier|Malik Shāh]] » leur donna l'instruction d'attaquer et de le destituer<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Homs fut prise après un siège<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. « Khalaf » fut capturé et envoyé à [[Ispahan]], et Homs donnée à [[Tutuş|Toutouch]]<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Puis, en « 487/1097 », elle fut passée à son fils « [[Ridwan d'Alep|Riḍwān]] »<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. L'[[atabeg]] de celui-ci, l'émir « [[Janāḥ al-Dawla Ḥusayn]] », après s'être querellé avec son pupille, prit refuge à Homs en « 490/1097 »<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/> ; il en serait l'émir<ref>{{harvsp|Joshua Prawer|p=207}}.</ref> et joindrait ses forces à celles de [[Duqâq de Damas|Dokak]] contre les [[Croisé]]s<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Après la capture d'Antioche en « 491/1098 », les Croisés firent leur première attaque vers le sud<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/> ; ils saccagèrent [[Maarat al-Nouman]] mais assiégèrent Homs en vain, qui était alors sous l'émir « [[Qaraja]] », un ancien [[mamelouk]] de « Malik Shāh », représentant « Janāḥ al-Dawla Ḥusayn »<ref name="N. Elisséeff, p. 158" />. Selon [[Nikita Elisséeff]], contrairement à la légende acceptée par [[Barthélemy d'Herbelot de Molainville]] puis par [[Richard Pococke]] et [[Guy Le Strange]], les Croisés ne réussirent pas à capturer la ville, qu'ils appelèrent « La Chamelle »<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>{{Note|groupe=alpha|Ainsi [[Guillaume de Tyr]] (7.12, 21.6). Selon René Dussaud, {{citation bloc|Le terme « vulgo » indique que Camela est tiré du vocable arabe Ḥimṣ. La transcription de la gutturale initiale par ''c'' est fréquente, ainsi Calep ([[Gautier le Chancelier|Gautier le chancelier]], etc.) pour Ḥaleb. La vocalisation et l’addition de ''l'' ont été entraînées pour retrouver un mot considéré comme typique pour la région. [...] Peut-être cet ''l'' ne se prononçait-il pas primitivement ou très faiblement, et cela expliquerait sa présence dans le mot amiral, transcription d{{'}}''amir''<ref>{{harvsp|René Dussaud|p=104}}.</ref>.}}}} ; ils la coupèrent simplement du port de [[Tartous]]<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>.


Au milieu de « 496/mai 1103 », « Janāḥ al-Dawla Ḥusayn » fut assassiné par trois [[ismaélisme|ismaéliens]] dans la grande mosquée de Homs<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Dokak contrecarra promptement une tentative des Croisés de tirer avantage de la situation en attaquant Homs, et ramena la ville sous contrôle damascène<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. L'année suivante, Dokak mourut et [[Tughtekin|Toghtékin]] lui succéda, laissant « Qaraja » comme gouverneur de Homs<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. En « 506/1112 », Qirkhân succéda à son père comme maître de Homs<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Deux ans plus tard, « [[Il Ghazi ibn Ortoq|Najm al-Dīn Īl Ghāzī]] » apparut au dehors de la ville, mais Qirkhân le vainquit en « shaʿbān 508/janvier 1115 »<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. En « 512/1118 », « [[Ẓahīr al-Dīn Tughtakīn b. Būrī]] » prit Homs et imposa sa suzeraineté sur Qirkhân<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Selon Nikita Elisséeff, en « rabīʿ II 520/mai 1126 », les [[Croisé]]s envahirent le territoire de Homs et le saccagèrent, mais « ʿIzz al-Dīn Masʿūd b. Aq Sunqūr » vint d'Alep et « délivra la ville »<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>{{Note|group=alpha|D'après Friedrich Wilken, « ''Ezzeddin Masud, der Sohn des Aksonkor, nothigt die Christen von der Verwüstung des Landes um Emessa nachzulassen'' »<ref>{{harvsp|Friedrich Wilken|p=xxxviii}}.</ref>.}}.
Au milieu de « 496/mai 1103 », « Janāḥ al-Dawla Ḥusayn » fut assassiné par trois [[ismaélisme|ismaéliens]] dans la grande mosquée de Homs<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Dokak contrecarra promptement une tentative des Croisés de tirer avantage de la situation en attaquant Homs, et ramena la ville sous contrôle damascène<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. L'année suivante, Dokak mourut et [[Tughtekin|Toghtékin]] lui succéda, laissant « Qaraja » comme gouverneur de Homs<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. En « 506/1112 », Qirkhân succéda à son père comme maître de Homs<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Deux ans plus tard, « [[Il Ghazi ibn Ortoq|Najm al-Dīn Īl Ghāzī]] » apparut au dehors de la ville, mais Qirkhân le vainquit en « shaʿbān 508/janvier 1115 »<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. En « 512/1118 », « [[Ẓahīr al-Dīn Tughtakīn b. Būrī]] » prit Homs et imposa sa suzeraineté sur Qirkhân<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>. Selon Nikita Elisséeff, en « rabīʿ II 520/mai 1126 », les [[Croisé]]s envahirent le territoire de Homs et le saccagèrent, mais « ʿIzz al-Dīn Masʿūd b. Aq Sunqūr » vint d'Alep et « délivra la ville »<ref name="N. Elisséeff, p. 158"/>{{Note|group=alpha|D'après Friedrich Wilken, « ''Ezzeddin Masud, der Sohn des Aksonkor, nothigt die Christen von der Verwüstung des Landes um Emessa nachzulassen'' »<ref>{{harvsp|Friedrich Wilken|p=xxxviii}}.</ref>.}}.
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==== Époque mamelouke ====
==== Époque mamelouke ====


[[Fichier:1281BattleOfHoms.JPG|vignette|Miniature extraite d'un manuscrit de la ''[[Fleur des histoires de la terre d'Orient]]'' ([[Bibliothèque nationale de France|BnF]], NAF 886, folio {{numéro}}27, verso) montrant des Mamelouks mettant en déroute des archers (en 1281, après que [[Mengü Temür]] et le roi d'Arménie eurent atteint « la cite de [H]ames [qui] est nomee la chamelle »).]]
[[Fichier:1281BattleOfHoms.JPG|vignette|Miniature extraite d'un manuscrit de la ''[[Fleur des histoires de la terre d'Orient]]'' ([[Bibliothèque nationale de France|BnF]], NAF 886, folio {{numéro}}27, verso) montrant des Mamelouks mettant en déroute des archers (en 1281, après que [[Mengü Temür]] et le roi d'Arménie eurent atteint « la cite de [H]ames [qui] est nomee la chamelle »).]]
[[Fichier:BattleOfHoms1299.JPG|vignette|droite|Miniature extraite du même manuscrit que ci-dessus (folio {{numéro}}31, verso) montrant des archers commandés par [[Mahmud Ghazan Khan|Ghazan Khan]] mettant en déroute des Mamelouks (en 1299, « en les contrees d[e H]ames »).]]
[[Fichier:BattleOfHoms1299.JPG|vignette|droite|Miniature extraite du même manuscrit que ci-dessus (folio {{numéro}}31, verso) montrant des archers commandés par [[Mahmud Ghazan Khan|Ghazan Khan]] mettant en déroute des Mamelouks (en 1299, « en les contrees d[e H]ames »).]]
« [[Baybars]] », venu au pouvoir au Caire en « 659/1261 », réparerait la citadelle de Homs, l'approvisionnant afin qu'elle pût résister à tout retour éventuel des Mongols<ref name="N. Elisséeff, p. 159"/>. « Al-Ashraf Mūsā » mourut en 661/1262, et avec lui la dynastie « Asadī »<ref name="N. Elisséeff, p. 159"/>. En 1281, Homs fut témoin d'[[Deuxième bataille de Homs|une victoire de « Qalāwūn »]] contre une coalition<ref name="N. Elisséeff, p. 159"/>. En 1299, Homs fut témoin d'[[Bataille de Wadi al-Khazandar|une défaite des Mamelouks]] face à Ghazan Khan, qui toutefois ne resterait pas dans la région<ref name="N. Elisséeff, p. 160">{{harvsp|N. Elisséeff|p=160}}.</ref>.
« [[Baybars]] », venu au pouvoir au Caire en « 659/1261 », réparerait la citadelle de Homs, l'approvisionnant afin qu'elle pût résister à tout retour éventuel des Mongols<ref name="N. Elisséeff, p. 159"/>. « Al-Ashraf Mūsā » mourut en 661/1262, et avec lui la dynastie « Asadī »<ref name="N. Elisséeff, p. 159"/>. En 1281, Homs fut témoin d'[[Deuxième bataille de Homs|une victoire de « Qalāwūn »]] contre une coalition<ref name="N. Elisséeff, p. 159"/>. En 1299, Homs fut témoin d'[[Bataille de Wadi al-Khazandar|une défaite des Mamelouks]] face à Ghazan Khan, qui toutefois ne resterait pas dans la région<ref name="N. Elisséeff, p. 160">{{harvsp|N. Elisséeff|p=160}}.</ref>.


[[Ibn Battûta|Ibn Battouta]] ({{s-|XIV}}) trouva la ville « jolie »<ref>{{harvsp|''Voyages d'Ibn Batoutah''|p=140-141}}.</ref> : « ses environs sont agréables, ses arbres touffus, ses fleuves remplis d'eau, et ses marchés fournis de larges voies de communication. Sa mosquée principale se distingue par une beauté parfaite, et elle a au milieu un réservoir d'eau. [...] Au dehors de cette ville est le tombeau de [[Khalid ibn al-Walid|Khâlid, fils d'Alouélîd]] [...] ; et à côté, il y a une zâouïah et une mosquée. Sur le tombeau se voit une couverture noire<ref>{{harvsp|''Voyages d'Ibn Batoutah''|p=141}}.</ref>. »
[[Ibn Battûta|Ibn Battouta]] ({{s-|XIV}}) trouva la ville « jolie »<ref>{{harvsp|''Voyages d'Ibn Batoutah''|p=140-141}}.</ref> : « ses environs sont agréables, ses arbres touffus, ses fleuves remplis d'eau, et ses marchés fournis de larges voies de communication. Sa mosquée principale se distingue par une beauté parfaite, et elle a au milieu un réservoir d'eau. [...] Au dehors de cette ville est le tombeau de [[Khalid ibn al-Walid|Khâlid, fils d'Alouélîd]] [...] ; et à côté, il y a une zâouïah et une mosquée. Sur le tombeau se voit une couverture noire<ref>{{harvsp|''Voyages d'Ibn Batoutah''|p=141}}.</ref>. »


Selon Nikita Elisséeff, l'anarchie qui prévalut en Syrie au « {{IXe|s}}/{{s-|XV}} » ne semble pas avoir arrêté la vie économique de Homs, à lire les décrets mamelouks de « 817/1414 » et « 844/1440 » qui attestent de l'importante position tenue par les tisserands dans cette ville où la laine, et spécialement la soie, avaient été travaillées depuis des siècles, rivalisant en qualité et en beauté avec les produits d'[[Alexandrie]]<ref name="N. Elisséeff, p. 160"/>. [[Tamerlan]] prit Homs après qu'en « 803/1400 » il eut pris Alep<ref name="N. Elisséeff, p. 160" />, mais, après avoir pris Damas, il se retira à Ankara en 1402<ref>{{harvsp|Jean-Claude Garcin|p=292}}.</ref>. Et durant le restant du {{s-|XV}}, l'autorité des Mamelouks ayant faibli sur la contrée, Homs fut exposée aux déprédations des [[Bédouins]]<ref name="N. Elisséeff, p. 160"/>. [[Joos van Ghistele]] trouva la ville mal peuplée et pauvre, et que ses murs tombaient en ruine<ref name="Messager des sciences et des arts de la Belgique, p. 16">{{harvsp|''Messager des sciences et des arts de la Belgique''|p=16}}.</ref> ; cependant, « les chrétiens y avaient une belle église dédiée aux quarante martyrs »<ref>{{harvsp|''Messager des sciences et des arts de la Belgique''|p=16-17}}.</ref>, et le château était défendu par un grand nombre de tours et renfermait plusieurs belles maisons<ref name="Messager des sciences et des arts de la Belgique, p. 16"/>.
Selon Nikita Elisséeff, l'anarchie qui prévalut en Syrie au « {{IXe|s}}/{{s-|XV}} » ne semble pas avoir arrêté la vie économique de Homs, à lire les décrets mamelouks de « 817/1414 » et « 844/1440 » qui attestent de l'importante position tenue par les tisserands dans cette ville où la laine, et spécialement la soie, avaient été travaillées depuis des siècles, rivalisant en qualité et en beauté avec les produits d'[[Alexandrie]]<ref name="N. Elisséeff, p. 160"/>. [[Tamerlan]] prit Homs après qu'en « 803/1400 » il eut pris Alep<ref name="N. Elisséeff, p. 160" />, mais, après avoir pris Damas, il se retira à Ankara en 1402<ref>{{harvsp|Jean-Claude Garcin|p=292}}.</ref>. Et durant le restant du {{s-|XV}}, l'autorité des Mamelouks ayant faibli sur la contrée, Homs fut exposée aux déprédations des [[Bédouins]]<ref name="N. Elisséeff, p. 160"/>. [[Joos van Ghistele]] trouva la ville mal peuplée et pauvre, et que ses murs tombaient en ruine<ref name="Messager des sciences et des arts de la Belgique, p. 16">{{harvsp|''Messager des sciences et des arts de la Belgique''|p=16}}.</ref> ; cependant, « les chrétiens y avaient une belle église dédiée aux quarante martyrs »<ref>{{harvsp|''Messager des sciences et des arts de la Belgique''|p=16-17}}.</ref>, et le château était défendu par un grand nombre de tours et renfermait plusieurs belles maisons<ref name="Messager des sciences et des arts de la Belgique, p. 16"/>.


En « 916/1510 », la ville fut menacée par la puissante tribu de l'« Āl Faḍl b. Nuʿayr » ; le gouverneur de Damas sauva la ville, en saisissant toutefois à cette occasion un abondant butin<ref name="N. Elisséeff, p. 160"/>.
En « 916/1510 », la ville fut menacée par la puissante tribu de l'« Āl Faḍl b. Nuʿayr » ; le gouverneur de Damas sauva la ville, en saisissant toutefois à cette occasion un abondant butin<ref name="N. Elisséeff, p. 160"/>.
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[[Fichier:Cassas Miger Château et portion de la ville de Hemss, jadis Émèse.jpg|Dessin de [[Louis-François Cassas]] gravé par [[Simon-Charles Miger]] montrant en arrière-plan le [[citadelle de Homs|château]] et une portion de la ville au {{s-|XVIII}}.|vignette|gauche]]
[[Fichier:Cassas Miger Château et portion de la ville de Hemss, jadis Émèse.jpg|Dessin de [[Louis-François Cassas]] gravé par [[Simon-Charles Miger]] montrant en arrière-plan le [[citadelle de Homs|château]] et une portion de la ville au {{s-|XVIII}}.|vignette|gauche]]
En mars 1719, la gouvernance des districts de Homs, Hama et Maarat al-Nouman fut attribuée pour sept ans à « [[Ismaïl Pacha al-Azem|Ismâʿîl Aghâ al-ʿAẓm]] », à condition qu'il repeuplât les villages{{Note|group=alpha|En « 1132/1719 », un firman ordonna à des Turcomans de « Ḥaqla » de « partir à Homs » ; selon Brigitte Marino, « il s'agit vraisemblablement d'une invite à la migration puisque le chroniqueur souligne que certains sont installés dans ce quartier depuis une centaine d'années »<ref>{{harvsp|Brigitte Marino|p=233}}.</ref>.}} et restaurât l'ordre public<ref>{{harvsp|Dick Douwes|p=46-47}}.</ref> ; ayant fait ses preuves, il serait promu au rang de gouverneur de la province de Damas en 1725<ref>{{harvsp|Dick Douwes|p=48}}.</ref>. Selon Richard Pococke, arrivé à Homs le 20 juillet 1737, la ville n'occupait qu'un quart de l'espace renfermé par les murailles : celui du nord-ouest<ref>{{harvsp|Richard Pococke|p=141}}.</ref>. En 1783, 1784 ou 1785, d'après [[Volney]], Homs n'était plus « qu'un assez gros bourg ruiné », où l'on ne comptait « pas plus de deux mille habitans » ; il y résidait « un Aga » qui tenait toute la contrée jusqu'à Palmyre, à titre de sous-ferme, « du Pacha de Damas », qui lui-même tenait cette ferme à titre d'apanage relevant immédiatement « du Sultan »<ref name="C.-F. Volney, p. 273">{{harvsp|C.-F. Volney|p=273}}.</ref>.
En mars 1719, la gouvernance des districts de Homs, Hama et Maarat al-Nouman fut attribuée pour sept ans à « [[Ismaïl Pacha al-Azem|Ismâʿîl Aghâ al-ʿAẓm]] », à condition qu'il repeuplât les villages{{Note|group=alpha|En « 1132/1719 », un firman ordonna à des Turcomans de « Ḥaqla » de « partir à Homs » ; selon Brigitte Marino, « il s'agit vraisemblablement d'une invite à la migration puisque le chroniqueur souligne que certains sont installés dans ce quartier depuis une centaine d'années »<ref>{{harvsp|Brigitte Marino|p=233}}.</ref>.}} et restaurât l'ordre public<ref>{{harvsp|Dick Douwes|p=46-47}}.</ref> ; ayant fait ses preuves, il serait promu au rang de gouverneur de la province de Damas en 1725<ref>{{harvsp|Dick Douwes|p=48}}.</ref>. Selon Richard Pococke, arrivé à Homs le 20 juillet 1737, la ville n'occupait qu'un quart de l'espace renfermé par les murailles : celui du nord-ouest<ref>{{harvsp|Richard Pococke|p=141}}.</ref>. En 1783, 1784 ou 1785, d'après [[Volney]], Homs n'était plus « qu'un assez gros bourg ruiné », où l'on ne comptait « pas plus de deux mille habitans » ; il y résidait « un Aga » qui tenait toute la contrée jusqu'à Palmyre, à titre de sous-ferme, « du Pacha de Damas », qui lui-même tenait cette ferme à titre d'apanage relevant immédiatement « du Sultan »<ref name="C.-F. Volney, p. 273">{{harvsp|C.-F. Volney|p=273}}.</ref>.


Selon [[Domingo Badia y Leblich]], arrivé à Homs le 3 septembre 1807, la ville était « assez considérable » (on y comptait « vingt-cinq à trente mille musulmans, et trois cents chrétiens »)<ref>{{harvsp|''Voyages d'Ali Bey en Afrique et en Asie''|p=259}}.</ref> et contenait :
Selon [[Domingo Badia y Leblich]], arrivé à Homs le 3 septembre 1807, la ville était « assez considérable » (on y comptait « vingt-cinq à trente mille musulmans, et trois cents chrétiens »)<ref>{{harvsp|''Voyages d'Ali Bey en Afrique et en Asie''|p=259}}.</ref> et contenait :
{{citation bloc|un grand nombre de mosquées, avec de hauts minarets déliés à la turque ; deux églises chrétiennes grecques schismatiques, et une église syrienne ; des bazars ou marchés bien fournis et très fréquentés ; des cafés non moins achalandés ; une ''alcaïsseria'' ou marché considérable pour les étoffes de soie ; un grand khan et d'autres plus petits. Les rues sont bien pavées ; les maisons, quoique construites en pierre, offrent un aspect lugubre par leur couleur noire, parceque tout est construit en basalte ou en trapp. Enfin Homs présente tous les caractères d'une grande ville.<br>Les habitants paroissent exercer un commerce actif. On récolte dans le pays beaucoup de grains ; mais l'huile y vient des côtes, et le riz de l'Égypte. Les vivres et l'eau sont bons ; le pain a la forme des gâteaux arabes. L'eau qu'on y boit vient d'une fontaine : celle des puits n'est pas potable. [...] [Les eaux de l'Oronte] alimentent un grand nombre de canaux qui servent à l'arrosement des jardins de la ville.<br>[...]<br>[...] Aussi depuis quinze ans la peste n'y a pas exercé ses ravages ; pendant que ce fléau désoloit naguère la ville d'Alep, les habitants de Homs n'en ont pas été atteints, malgré l'activité de leur commerce avec ceux d'Alep, et leur défaut de précaution pour éviter la contagion<ref>{{harvsp|''Voyages d'Ali Bey en Afrique et en Asie''|p=259-261}}.</ref>.}}
{{citation bloc|un grand nombre de mosquées, avec de hauts minarets déliés à la turque ; deux églises chrétiennes grecques schismatiques, et une église syrienne ; des bazars ou marchés bien fournis et très fréquentés ; des cafés non moins achalandés ; une ''alcaïsseria'' ou marché considérable pour les étoffes de soie ; un grand khan et d'autres plus petits. Les rues sont bien pavées ; les maisons, quoique construites en pierre, offrent un aspect lugubre par leur couleur noire, parce que tout est construit en basalte ou en trapp. Enfin Homs présente tous les caractères d'une grande ville.<br>Les habitants paroissent exercer un commerce actif. On récolte dans le pays beaucoup de grains ; mais l'huile y vient des côtes, et le riz de l'Égypte. Les vivres et l'eau sont bons ; le pain a la forme des gâteaux arabes. L'eau qu'on y boit vient d'une fontaine : celle des puits n'est pas potable. [...] [Les eaux de l'Oronte] alimentent un grand nombre de canaux qui servent à l'arrosement des jardins de la ville.<br>[...]<br>[...] Aussi depuis quinze ans la peste n'y a pas exercé ses ravages ; pendant que ce fléau désoloit naguère la ville d'Alep, les habitants de Homs n'en ont pas été atteints, malgré l'activité de leur commerce avec ceux d'Alep, et leur défaut de précaution pour éviter la contagion<ref>{{harvsp|''Voyages d'Ali Bey en Afrique et en Asie''|p=259-261}}.</ref>.}}


En 1831, « [[Méhémet Ali|Méhémet-Ali]] ambitionnait la possession de la Syrie, qui semblait indispensable à l'Égypte et où depuis longtemps l'autorité du sultan était presque ouvertement méconnue<ref>{{harvsp|Louis Grégoire|p=473}}.</ref>. »
En 1831, « [[Méhémet Ali|Méhémet-Ali]] ambitionnait la possession de la Syrie, qui semblait indispensable à l'Égypte et où depuis longtemps l'autorité du sultan était presque ouvertement méconnue<ref>{{harvsp|Louis Grégoire|p=473}}.</ref>. »
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Au printemps de 1860, d'après [[Philippe d'Orléans (1838-1894)|Philippe d'Orléans]], les cheiks des Bédouins Anazé occupaient la plaine de Homs et rançonnaient cette ville<ref>{{harvsp|De Basterot|p=89}}.</ref>. En 1867, Homs fut rattachée à un ''[[Sandjak|liwa]]'' dont Hama était le chef-lieu<ref name="Mohamed al-Dbiyat, p. 24-25"/>.
Au printemps de 1860, d'après [[Philippe d'Orléans (1838-1894)|Philippe d'Orléans]], les cheiks des Bédouins Anazé occupaient la plaine de Homs et rançonnaient cette ville<ref>{{harvsp|De Basterot|p=89}}.</ref>. En 1867, Homs fut rattachée à un ''[[Sandjak|liwa]]'' dont Hama était le chef-lieu<ref name="Mohamed al-Dbiyat, p. 24-25"/>.


Le 17 août 1902 fut inauguré le tronçon de ligne ferroviaire Rayak-Homs-Hama, construit en deux ans par la [[Société ottomane du chemin de fer de Damas-Hama et prolongements]]<ref>{{harvsp|''Revue de Paris''|p=446}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|« Le réseau ferré de la Turquie d'Asie »|p=13}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Richard Thoumin|p=178}}.</ref>. La [[voie normale]] Homs-Tripoli fut construite en 1909 sans garantie gouvernementale<ref>{{harvsp|Charles Issawi|p=221}}.</ref>.
Le 17 août 1902 fut inauguré le tronçon de ligne ferroviaire Rayak-Homs-Hama, construit en deux ans par la [[Société ottomane du chemin de fer de Damas-Hama et prolongements]]<ref>{{harvsp|''Revue de Paris''|p=446}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|« Le réseau ferré de la Turquie d'Asie »|p=13}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Richard Thoumin|p=178}}.</ref>. La [[voie normale]] Homs-Tripoli fut construite en 1909 sans garantie gouvernementale<ref>{{harvsp|Charles Issawi|p=221}}.</ref>.


En 1914, Homs était « divisé entre trois influences [missionnaires] : la moscovite, l'américaine et la française<ref>{{harvsp|Maurice Barrès|p=3}}.</ref>{{Note|group=alpha|Par une lettre du 16 mai 1914, [[Maurice Bompard (homme politique)|Maurice Bompard]], ambassadeur de France à Constantinople, exhortait [[Gaston Doumergue]], alors président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères français, à installer à Homs un vice-consulat français de carrière, afin de lutter contre ce qu'il appelait « la propagande que font dans cette région réservée à notre influence les institutions hospitalières et scolaires entretenues par la puissante [[Société impériale orthodoxe de Palestine|Société Orthodoxe de Palestine]] »<ref name="Documents diplomatiques et consulaires relatifs à l'histoire du Liban, p. 366">{{harvsp|''Documents diplomatiques et consulaires relatifs à l'histoire du Liban''|p=366}}.</ref> ; il y avait alors à Homs un officier d'état-major chargé des fonctions de consul de Russie<ref name="Documents diplomatiques et consulaires relatifs à l'histoire du Liban, p. 366"/>.}}. »
En 1914, Homs était « divisé entre trois influences [missionnaires] : la moscovite, l'américaine et la française<ref>{{harvsp|Maurice Barrès|p=3}}.</ref>{{Note|group=alpha|Par une lettre du 16 mai 1914, [[Maurice Bompard (homme politique)|Maurice Bompard]], ambassadeur de France à Constantinople, exhortait [[Gaston Doumergue]], alors président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères français, à installer à Homs un vice-consulat français de carrière, afin de lutter contre ce qu'il appelait « la propagande que font dans cette région réservée à notre influence les institutions hospitalières et scolaires entretenues par la puissante [[Société impériale orthodoxe de Palestine|Société Orthodoxe de Palestine]] »<ref name="Documents diplomatiques et consulaires relatifs à l'histoire du Liban, p. 366">{{harvsp|''Documents diplomatiques et consulaires relatifs à l'histoire du Liban''|p=366}}.</ref> ; il y avait alors à Homs un officier d'état-major chargé des fonctions de consul de Russie<ref name="Documents diplomatiques et consulaires relatifs à l'histoire du Liban, p. 366"/>.}}. »


Selon Le Boulanger, « avant la [[Première Guerre mondiale|guerre]] », {{unité|30000|ouvriers}} (la moitié de la population), exploitant {{unité|4000|métiers}}, étaient employés au tissage de la soie, « en la mélangeant à du coton ou, encore, en agrémentant les étoffes d'or et d'argent » ; « leurs produits étaient importés en [[Anatolie]], à [[Izmir|Smyrne]] et Constantinople, en [[Roumélie]] »<ref name="Thierry Boissière"/>. Le nombre de métiers serait réduit à {{unité|1000}} en 1922, par la suite, selon Le Boulanger, de la fermeture de ces marchés<ref name="Thierry Boissière"/>.
Selon Le Boulanger, « avant la [[Première Guerre mondiale|guerre]] », {{unité|30000|ouvriers}} (la moitié de la population), exploitant {{unité|4000|métiers}}, étaient employés au tissage de la soie, « en la mélangeant à du coton ou, encore, en agrémentant les étoffes d'or et d'argent » ; « leurs produits étaient importés en [[Anatolie]], à [[Izmir|Smyrne]] et Constantinople, en [[Roumélie]] »<ref name="Thierry Boissière"/>. Le nombre de métiers serait réduit à {{unité|1000}} en 1922, par la suite, selon Le Boulanger, de la fermeture de ces marchés<ref name="Thierry Boissière"/>.


[[Fichier:The Citadel of Homs. Homs, a desert town between Damascus and Aleppo. the Australian Light Horse are bivouacked in the foreground. Art.IWMART1578.jpg|vignette|gauche|La citadelle (avec des bâtiments de la ville à gauche) en arrière-plan d'un camp de l'''[[Australian Light Horse]]'' le 19 novembre 1918 ([[James McBey]]).]]
[[Fichier:The Citadel of Homs. Homs, a desert town between Damascus and Aleppo. the Australian Light Horse are bivouacked in the foreground. Art.IWMART1578.jpg|vignette|gauche|La citadelle (avec des bâtiments de la ville à gauche) en arrière-plan d'un camp de l'''[[Australian Light Horse]]'' le 19 novembre 1918 ([[James McBey]]).]]
Le 16 octobre 1918, à 16 heures 30, la [[5e division de cavalerie (Armée indienne britannique)|{{5e|division}} de cavalerie anglo-indienne]] était entrée à Homs, sans rencontrer d'opposition ; « la cavalerie turque avait évacué la ville dans la matinée et s'était retirée vers [[Rastane|Er Rastan]] »<ref>{{harvsp|''Les Armées françaises dans la Grande guerre''|p=862}}.</ref>.
Le 16 octobre 1918, à 16 heures 30, la [[5e division de cavalerie (Armée indienne britannique)|{{5e|division}} de cavalerie anglo-indienne]] était entrée à Homs, sans rencontrer d'opposition ; « la cavalerie turque avait évacué la ville dans la matinée et s'était retirée vers [[Rastane|Er Rastan]] »<ref>{{harvsp|''Les Armées françaises dans la Grande guerre''|p=862}}.</ref>.


==== Le mandat français ====
==== Le mandat français ====
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La ville fut incluse en 1920 dans l'[[État de Damas]]<ref>{{harvsp|Mohamed al-Dbiyat|p=238}}.</ref>. En 1921, le service des transmissions entreprit la construction d'un circuit téléphonique entre Tripoli et Homs<ref name="Les armées françaises d'outre-mer, vol. 2, partie 3, p. 121">{{harvsp|''Les armées françaises d'outre-mer'', vol. 2, partie 3|p=121}}.</ref>. En 1922, l'effort se continua par la construction d'un circuit Homs-Alep-[[Alexandrette]]<ref name="Les armées françaises d'outre-mer, vol. 2, partie 3, p. 121"/>. Le 28 juin de la même année fut constituée la [[Fédération syrienne]], comprenant les États [[État d'Alep|d'Alep]], de Damas et [[Territoire des Alaouites|des Alaouites]] ; on a pensé faire de Homs la capitale de la Fédération syrienne, mais « peu de choses subsistent de ce projet » : « la première et seule réalisation » a été « une prison fédérale transformée, plus tard, en école militaire<ref>{{harvsp|Anne-Marie Bianquis|p=89}}.</ref>. »
La ville fut incluse en 1920 dans l'[[État de Damas]]<ref>{{harvsp|Mohamed al-Dbiyat|p=238}}.</ref>. En 1921, le service des transmissions entreprit la construction d'un circuit téléphonique entre Tripoli et Homs<ref name="Les armées françaises d'outre-mer, vol. 2, partie 3, p. 121">{{harvsp|''Les armées françaises d'outre-mer'', vol. 2, partie 3|p=121}}.</ref>. En 1922, l'effort se continua par la construction d'un circuit Homs-Alep-[[Alexandrette]]<ref name="Les armées françaises d'outre-mer, vol. 2, partie 3, p. 121"/>. Le 28 juin de la même année fut constituée la [[Fédération syrienne]], comprenant les États [[État d'Alep|d'Alep]], de Damas et [[Territoire des Alaouites|des Alaouites]] ; on a pensé faire de Homs la capitale de la Fédération syrienne, mais « peu de choses subsistent de ce projet » : « la première et seule réalisation » a été « une prison fédérale transformée, plus tard, en école militaire<ref>{{harvsp|Anne-Marie Bianquis|p=89}}.</ref>. »


Le {{1er}} janvier 1925, l'État de Damas fusionna avec l'[[État d'Alep]] pour former l'[[État de Syrie (1925-1930)|État de Syrie]]<ref>{{harvsp|''Rapport sur la situation de la Syrie et du Liban''|p=9}}.</ref>. Des « troubles » éclatèrent dans les premiers mois de 1926 dans l'Anti-Liban<ref name="Les armées françaises d'outre-mer, vol. 2, partie 4, p. 256">{{harvsp|''Les armées françaises d'outre-mer'', vol. 2, partie 4|p=256}}.</ref> : « des bandes qui s'y sont réfugiées coupent les voies ferrées d'Alep et de Damas. / Pour les combattre et les disperser, une colonne, sous les ordres du général Marty, est formée le 11 mars, à Homs. La {{3e}} batterie et une section de la {{6e}} y prennent part. Elle entre à Nebeck le 14 mars et fait sa jonction à Kuteifé avec la colonne Massiet, partie de Damas. Les deux colonnes rentrent ensuite à Damas après avoir défait les rebelles dans un dur combat à Maraba et Berzé<ref name="Les armées françaises d'outre-mer, vol. 2, partie 4, p. 256"/>. » La colonne Marty opérerait, dans la suite, dans les environs de Homs et dans le massif de l'Akroum<ref name="Les armées françaises d'outre-mer, vol. 2, partie 4, p. 256"/> ; en juillet 1926, un groupe d'hommes projetait de détruire les voies ferrées Homs-Tripoli et Homs-Rayak<ref>{{harvsp|Stéphane Malsagne|p=63}}.</ref>.
Le {{1er}} janvier 1925, l'État de Damas fusionna avec l'[[État d'Alep]] pour former l'[[État de Syrie (1925-1930)|État de Syrie]]<ref>{{harvsp|''Rapport sur la situation de la Syrie et du Liban''|p=9}}.</ref>. Des « troubles » éclatèrent dans les premiers mois de 1926 dans l'Anti-Liban<ref name="Les armées françaises d'outre-mer, vol. 2, partie 4, p. 256">{{harvsp|''Les armées françaises d'outre-mer'', vol. 2, partie 4|p=256}}.</ref> : « des bandes qui s'y sont réfugiées coupent les voies ferrées d'Alep et de Damas. / Pour les combattre et les disperser, une colonne, sous les ordres du général Marty, est formée le 11 mars, à Homs. La {{3e}} batterie et une section de la {{6e}} y prennent part. Elle entre à Nebeck le 14 mars et fait sa jonction à Kuteifé avec la colonne Massiet, partie de Damas. Les deux colonnes rentrent ensuite à Damas après avoir défait les rebelles dans un dur combat à Maraba et Berzé<ref name="Les armées françaises d'outre-mer, vol. 2, partie 4, p. 256"/>. » La colonne Marty opérerait, dans la suite, dans les environs de Homs et dans le massif de l'Akroum<ref name="Les armées françaises d'outre-mer, vol. 2, partie 4, p. 256"/> ; en juillet 1926, un groupe d'hommes projetait de détruire les voies ferrées Homs-Tripoli et Homs-Rayak<ref>{{harvsp|Stéphane Malsagne|p=63}}.</ref>.


Comme l'a expliqué Thierry Boissière, dans « les années 1930-40 », les jardins urbains de Homs et de Hama étaient partagés entre trois grandes catégories de propriétaires :
Comme l'a expliqué Thierry Boissière, dans « les années 1930-40 », les jardins urbains de Homs et de Hama étaient partagés entre trois grandes catégories de propriétaires :
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[[Fichier:Camp Homs.jpg|vignette|droite|Le « camp de Homs » de la [[brigade indépendante de chasseurs des Carpates]], le 5 juin 1940<ref>{{harvsp|Witold Biegański|p=144}}.</ref>.]]
[[Fichier:Camp Homs.jpg|vignette|droite|Le « camp de Homs » de la [[brigade indépendante de chasseurs des Carpates]], le 5 juin 1940<ref>{{harvsp|Witold Biegański|p=144}}.</ref>.]]

==== Seconde Guerre mondiale ====
Le {{1er}} octobre 1939, la [[Deuxième Guerre mondiale]] ayant commencé, le [[6e régiment étranger d'infanterie|{{6e}} régiment étranger d'infanterie]] fut créé à Homs<ref>{{harvsp|Tibor Szecsko et Daniel Riffet}}.</ref>. Sur ordre du [[Władysław Sikorski|général Sikorski]], la [[brigade indépendante de chasseurs des Carpates]] fut formée à Homs le 2 avril 1940 et placée sous le commandement de [[Stanisław Kopański]]<ref>{{harvsp|Bogusław Brodecki, Zbigniew Wawer et Tadeusz Kondracki}}.</ref>.
Le {{1er}} octobre 1939, la [[Deuxième Guerre mondiale]] ayant commencé, le [[6e régiment étranger d'infanterie|{{6e}} régiment étranger d'infanterie]] fut créé à Homs<ref>{{harvsp|Tibor Szecsko et Daniel Riffet}}.</ref>. Sur ordre du [[Władysław Sikorski|général Sikorski]], la [[brigade indépendante de chasseurs des Carpates]] fut formée à Homs le 2 avril 1940 et placée sous le commandement de [[Stanisław Kopański]]<ref>{{harvsp|Bogusław Brodecki, Zbigniew Wawer et Tadeusz Kondracki}}.</ref>.


Ainsi que l'a expliqué Stéphane Malsagne, des « grèves et manifestations contre la politique de l'administration de [[Régime de Vichy|Vichy]] » furent organisées dès la fin du mois de février 1941 « à Damas, Alep et Homs à l'initiative de [[Choukri al-Kouatli|Chukri Kouatly]], et soutenues par de jeunes nationalistes arabes », finissant par gagner le Liban en mars, dont l'origine était « une « crise du pain » née des privilèges accordés à {{unité|30000|familles}} nouvellement arrivées de France pour rejoindre les organes administratifs et militaires du Mandat »<ref>{{harvsp|Stéphane Malsagne|p=78}}.</ref>. Selon [[André Laffargue]], les boutiques fermèrent à Homs le 7 mars, et une échauffourée fit {{nombre|3|morts}} à Homs le 14<ref>{{harvsp|Isaac Lipschits|p=188}}</ref>.
Ainsi que l'a expliqué Stéphane Malsagne, des « grèves et manifestations contre la politique de l'administration de [[Régime de Vichy|Vichy]] » furent organisées dès la fin du mois de février 1941 « à Damas, Alep et Homs à l'initiative de [[Choukri al-Kouatli|Chukri Kouatly]], et soutenues par de jeunes nationalistes arabes », finissant par gagner le Liban en mars, dont l'origine était « une « crise du pain » née des privilèges accordés à {{unité|30000|familles}} nouvellement arrivées de France pour rejoindre les organes administratifs et militaires du Mandat »<ref>{{harvsp|Stéphane Malsagne|p=78}}.</ref>. Selon [[André Laffargue]], les boutiques fermèrent à Homs le 7 mars, et une échauffourée fit {{nombre|3|morts}} à Homs le 14<ref>{{harvsp|Isaac Lipschits|p=188}}</ref>.


« Les cours de l'[[Académie militaire de Homs|école militaire d'Homs]] furent interrompus en août 1941 sur ordre du général [[Henri Dentz|Dentz]] en raison des événements » (les [[Alliés]] avaient remporté la [[Campagne de Syrie (1941)|campagne de Syrie]]) ; ils reprendraient « sur ordre du général [[Charles de Gaulle|de Gaulle]] en septembre 1942 »<ref name="Pierre Fournié et Jean-Louis Riccioli">{{harvsp|Pierre Fournié et Jean-Louis Riccioli}}.</ref>. Un défilé « des élèves de l'école militaire d'Homs » eut lieu le {{1er}} avril 1944<ref name="Pierre Fournié et Jean-Louis Riccioli"/>.
« Les cours de l'[[Académie militaire de Homs|école militaire d'Homs]] furent interrompus en août 1941 sur ordre du général [[Henri Dentz|Dentz]] en raison des événements » (les [[Alliés]] avaient remporté la [[Campagne de Syrie (1941)|campagne de Syrie]]) ; ils reprendraient « sur ordre du général [[Charles de Gaulle|de Gaulle]] en septembre 1942 »<ref name="Pierre Fournié et Jean-Louis Riccioli">{{harvsp|Pierre Fournié et Jean-Louis Riccioli}}.</ref>. Un défilé « des élèves de l'école militaire d'Homs » eut lieu le {{1er}} avril 1944<ref name="Pierre Fournié et Jean-Louis Riccioli"/>.


D'après Grégoire Madjarian, le 8 mai 1945, « dans plusieurs villes de Syrie (Alep, Homs, Hama, Damas), le jour même de la reddition allemande et de l'insurrection algérienne du Constantinois, des attaques avaient lieu contre les garnisons françaises »<ref>{{harvsp|Grégoire Madjarian|p=70}}.</ref>. Selon Pierre Gerbet, le 27 mai 1945, un convoi militaire français fut attaqué et détruit à Homs<ref name="Pierre Gerbet, p. 166">{{harvsp|Pierre Gerbet|p=166}}.</ref>. « Le 28, tous les postes français en Syrie sont harcelés, notamment par la gendarmerie équipée d'armes » dont [[Winston Churchill|Churchill]] reconnaîtrait la fourniture par le Royaume-Uni<ref name="Pierre Gerbet, p. 166"/>. Ainsi que l'a expliqué Grégoire Madjarian, le 3 mai 1946, « Londres annonça le retrait de ses troupes avant la fin de l'année ; elles quittèrent les territoires du Levant le 30 juin 1946, suivies le 31 août par les troupes françaises<ref>{{harvsp|Grégoire Madjarian|p=75}}.</ref>. »
D'après Grégoire Madjarian, le 8 mai 1945, « dans plusieurs villes de Syrie (Alep, Homs, Hama, Damas), le jour même de la reddition allemande et de l'insurrection algérienne du Constantinois, des attaques avaient lieu contre les garnisons françaises »<ref>{{harvsp|Grégoire Madjarian|p=70}}.</ref>. Selon Pierre Gerbet, le 27 mai 1945, un convoi militaire français fut attaqué et détruit à Homs<ref name="Pierre Gerbet, p. 166">{{harvsp|Pierre Gerbet|p=166}}.</ref>. « Le 28, tous les postes français en Syrie sont harcelés, notamment par la gendarmerie équipée d'armes » dont [[Winston Churchill|Churchill]] reconnaîtrait la fourniture par le Royaume-Uni<ref name="Pierre Gerbet, p. 166"/>. Ainsi que l'a expliqué Grégoire Madjarian, le 3 mai 1946, « Londres annonça le retrait de ses troupes avant la fin de l'année ; elles quittèrent les territoires du Levant le 30 juin 1946, suivies le 31 août par les troupes françaises<ref>{{harvsp|Grégoire Madjarian|p=75}}.</ref>. »


==== Depuis 1946 ====
==== Époque de la Syrie indépendante: 1946 ====


En 1949, à Homs, la première usine syrienne construite après la guerre était entrée en production, censée être divisée en quatre unités : une de sucre, une de glucose et d'amidon, une d'alcool à partir de résidu de sucre, et une d'huile et de « végétaline »<ref>{{harvsp|''Food Manufacture''}}.</ref>. La même année avait été ouvert [[Camp palestinien de Homs|un camp de réfugiés palestiniens]]<ref>{{harvsp|Jalal Al Husseini (dir.) et Aude Signoles (dir.)|p=314}}.</ref>.
En 1949, à Homs, la première usine syrienne construite après la guerre était entrée en production, censée être divisée en quatre unités : une de sucre, une de glucose et d'amidon, une d'alcool à partir de résidu de sucre, et une d'huile et de « végétaline »<ref>{{harvsp|''Food Manufacture''}}.</ref>. La même année avait été ouvert [[Camp palestinien de Homs|un camp de réfugiés palestiniens]]<ref>{{harvsp|Jalal Al Husseini (dir.) et Aude Signoles (dir.)|p=314}}.</ref>.


Comme l'a expliqué Vanessa Guéno, les années cinquante furent une « période de déséquilibre politique notoire » « marquée par trois coups d'État successifs et par la mise en place d'une dictature militaire sous le joug d'[[Adib Chichakli|Adīb Shishaklī]] qui considérait Homs comme une ville frondeuse »<ref>{{harvsp|Jean-Yves Gillon|p=8}}.</ref>. En 1950, le nombre des métiers à tisser fonctionnant à Homs était réduit à 750<ref name="Thierry Boissière"/>. En 1954, on recensa la Société anonyme « d'Électricité Homs-Hama » (fondée en 1928 au capital de {{unité|750000|livres syriennes}}) comme ayant son siège à Homs<ref>{{harvsp|''Notes et études documentaires''|p=44}}.</ref>, et la Société anonyme du sucre et des produits agricoles et la Société anonyme des teintureries techniques (fondées en 1946 aux capitaux respectifs de 12 millions et 5 millions de livres syriennes), siégeant à Damas et Alep respectivement, comme étant implantées à Homs<ref>{{harvsp|''Notes et études documentaires''|p=32 et 44}}.</ref>.
Comme l'a expliqué Vanessa Guéno, les années cinquante furent une « période de déséquilibre politique notoire » « marquée par trois coups d'État successifs et par la mise en place d'une dictature militaire sous le joug d'[[Adib Chichakli|Adīb Shishaklī]] qui considérait Homs comme une ville frondeuse »<ref>{{harvsp|Jean-Yves Gillon|p=8}}.</ref>. En 1950, le nombre des métiers à tisser fonctionnant à Homs était réduit à 750<ref name="Thierry Boissière"/>. En 1954, on recensa la Société anonyme « d'Électricité Homs-Hama » (fondée en 1928 au capital de {{unité|750000|livres syriennes}}) comme ayant son siège à Homs<ref>{{harvsp|''Notes et études documentaires''|p=44}}.</ref>, et la Société anonyme du sucre et des produits agricoles et la Société anonyme des teintureries techniques (fondées en 1946 aux capitaux respectifs de 12 millions et 5 millions de livres syriennes), siégeant à Damas et Alep respectivement, comme étant implantées à Homs<ref>{{harvsp|''Notes et études documentaires''|p=32 et 44}}.</ref>.


Le 15 juin 1959 fut achevée la construction de la raffinerie de pétrole de Homs, d'une capacité d'un million de tonnes par an, par la firme tchécoslovaque [[Technoexport|Techno-Export]]<ref>{{harvsp|Nicolas Sarkis|p=80}}.</ref>.
Le 15 juin 1959 fut achevée la construction de la raffinerie de pétrole de Homs, d'une capacité d'un million de tonnes par an, par la firme tchécoslovaque [[Technoexport|Techno-Export]]<ref>{{harvsp|Nicolas Sarkis|p=80}}.</ref>.
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En mars 1968 fut mis en fonctionnement l'oléoduc Karatchouk-Homs-Tartous, long de {{Unité|650 kilomètres}}<ref>{{harvsp|''Hannon''}}.</ref>, permettant « de fournir à la raffinerie de Homs du pétrole brut syrien au lieu du brut irakien<ref>{{harvsp|''Revue de géographie de Lyon''}}.</ref>. » En 1973, au cours de la [[guerre du Kippour]], l'aviation israélienne bombarda la raffinerie<ref>{{harvsp|Philippe Rondot}}.</ref>.
En mars 1968 fut mis en fonctionnement l'oléoduc Karatchouk-Homs-Tartous, long de {{Unité|650 kilomètres}}<ref>{{harvsp|''Hannon''}}.</ref>, permettant « de fournir à la raffinerie de Homs du pétrole brut syrien au lieu du brut irakien<ref>{{harvsp|''Revue de géographie de Lyon''}}.</ref>. » En 1973, au cours de la [[guerre du Kippour]], l'aviation israélienne bombarda la raffinerie<ref>{{harvsp|Philippe Rondot}}.</ref>.


==== Révolution puis guerre civile syrienne ====
==== Guerre civile syrienne ====
Lors du soulèvement populaire du [[printemps arabe]] en Syrie au début 2011, les manifestations gagnent Homs, elles sont réprimées dans le sang par le régime syrien<ref>{{Chapitre|langue=fr|nom1=Mémoire créative de la révolution syrienne|titre chapitre=Homs|titre ouvrage=Chroniques de la révolte syrienne : Des lieux et des hommes 2011-2015|éditeur=Presses de l’Ifpo|collection=Co-éditions|date=2019-01-21|isbn=978-2-35159-547-3|lire en ligne=http://books.openedition.org/ifpo/12870|consulté le=2020-07-12|passage=152–162}}</ref>, et la ville de Homs est rapidement surnommée « capitale de la Révolution »<ref>{{Article |titre=Homs, capitale de la révolution contre le régime d'Assad |périodique=Ouest France |date=14 janvier 2016 |lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-brieuc-22000/homs-capitale-de-la-revolution-contre-le-regime-dassad-3972758 }}</ref>. Selon [[Frédéric Pichon]], aux « premières semaines » de la [[guerre civile syrienne]], Homs était un carrefour contrebandier notamment pour la drogue et les armes et connaissait une criminalité importante<ref>{{harvsp|Frédéric Pichon|p=23}}.</ref>. À partir de février 2012, l'armée syrienne fait le [[siège de Homs]], qu'elle reprit en 2014, après deux ans de siège et de bombardements<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Les invités de |nom=Mediapart |titre=Homs, capitale de la révolution, carrefour alaouite |url=https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/110512/homs-capitale-de-la-revolution-carrefour-alaoui |site=Club de Mediapart |consulté le=2020-07-12}}</ref>.
Lors du soulèvement populaire du [[printemps arabe]] en Syrie au début 2011, les manifestations gagnent Homs, elles sont réprimées dans le sang par le régime syrien<ref>{{Chapitre|langue=fr|nom1=Mémoire créative de la révolution syrienne|titre chapitre=Homs|titre ouvrage=Chroniques de la révolte syrienne : Des lieux et des hommes 2011-2015|éditeur=Presses de l’Ifpo|collection=Co-éditions|date=2019-01-21|isbn=978-2-35159-547-3|lire en ligne=http://books.openedition.org/ifpo/12870|consulté le=2020-07-12|passage=152–162}}</ref>, et la ville de Homs est rapidement surnommée « capitale de la Révolution »<ref>{{Article |titre=Homs, capitale de la révolution contre le régime d'Assad |périodique=Ouest France |date=14 janvier 2016 |lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-brieuc-22000/homs-capitale-de-la-revolution-contre-le-regime-dassad-3972758 }}</ref>. Selon [[Frédéric Pichon]], aux « premières semaines » de la [[guerre civile syrienne]], Homs était un carrefour contrebandier notamment pour la drogue et les armes et connaissait une criminalité importante<ref>{{harvsp|Frédéric Pichon|p=23}}.</ref>. À partir de février 2012, l'armée syrienne fait le [[siège de Homs]], qu'elle reprit en 2014, après deux ans de siège et de bombardements<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Les invités de |nom=Mediapart |titre=Homs, capitale de la révolution, carrefour alaouite |url=https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/110512/homs-capitale-de-la-revolution-carrefour-alaoui |site=Club de Mediapart |consulté le=2020-07-12}}</ref>.
{{Article détaillé|Siège de Homs}}
{{Article détaillé|Siège de Homs}}


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| {{Unité|252695}}<ref>{{harvsp|''Maghreb-Machrek''}}.</ref>
| {{Unité|252695}}<ref>{{harvsp|''Maghreb-Machrek''}}.</ref>
| {{Unité|346800}}<ref name="Mohamed al-Dbiyat, p. 28"/>
| {{Unité|346800}}<ref name="Mohamed al-Dbiyat, p. 28"/>
| {{Unité|775404}}<ref name="« Syria Population 2018 »"/>
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# [[église Saint-Élian]] ;
# [[église Saint-Élian]] ;
# [[grande mosquée de Homs|grande mosquée al-Nouri]] ;
# [[grande mosquée de Homs|grande mosquée al-Nouri]] ;
# [[mosquée de la famille Atassi]] ;
# [[mosquée Al-Atassi]] ;
# [[mosquée Khalid ibn al-Walid]] ;
# [[mosquée Khalid ibn al-Walid]] ;
# [[musée de Homs]] ;
# [[musée de Homs]] ;
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The New Clock.jpg|La [[Nouvelle Horloge]] (11).
The New Clock.jpg|La [[Nouvelle Horloge]] (11).
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Le palais construit par Abdel Hamid Droubi (président de la municipalité en 1899<ref>{{harvsp|''Relations d'Orient''|p=180}}.</ref>) fut détruit dans les années 1980<ref>{{langue|ar|{{harvsp|« قصر الدروبي.. زخارف من الذهب الخالص »}}}}.</ref>. Les restes du [[mausolée d'Émèse]] qui, au {{s-|XVIII}}, se trouvait encore « à 400 pas de la ville [de Homs], en tirant du côté de l'ouest<ref>{{harvsp|''Voyage pittoresque de la Syrie, de la Phœnicie, de la Palæstine, et de la Basse Ægypte''|p=1}}.</ref> », furent détruits à la dynamite vers 1911, pour faire place à un dépôt de pétrole<ref>{{harvsp|Henri Seyrig, « Antiquités syriennes »|p=204}}.</ref>.
Le palais construit par Abdel Hamid Droubi (président de la municipalité en 1899<ref>{{harvsp|''Relations d'Orient''|p=180}}.</ref>) fut détruit dans les années 1980<ref>{{langue|ar|{{harvsp|« قصر الدروبي.. زخارف من الذهب الخالص »}}}}.</ref>. Les restes du [[mausolée d'Émèse]] qui, au {{s-|XVIII}}, se trouvait encore « à 400 pas de la ville [de Homs], en tirant du côté de l'ouest<ref>{{harvsp|''Voyage pittoresque de la Syrie, de la Phœnicie, de la Palæstine, et de la Basse Ægypte''|p=1}}.</ref> », furent détruits à la dynamite vers 1911, pour faire place à un dépôt de pétrole<ref>{{harvsp|Henri Seyrig, « Antiquités syriennes »|p=204}}.</ref>.


== Transports ==
== Transports ==
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* {{Ouvrage|titre=Les Armées françaises d'outre-mer|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=Z0wSAAAAIAAJ|volume=2|partie=4|id=''Les armées françaises d'outre-mer'', vol. 2, partie 4}}.
* {{Ouvrage|titre=Les Armées françaises d'outre-mer|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=Z0wSAAAAIAAJ|volume=2|partie=4|id=''Les armées françaises d'outre-mer'', vol. 2, partie 4}}.
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=August|nom1=Pauly|lien auteur=August Pauly|titre=[[Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft]]|volume=5|année=1905|url=https://de.wikisource.org/wiki/Paulys_Realencyclop%C3%A4die_der_classischen_Altertumswissenschaft|id=August Pauly}}.
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=August|nom1=Pauly|lien auteur=August Pauly|titre=[[Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft]]|volume=5|année=1905|url=https://de.wikisource.org/wiki/Paulys_Realencyclop%C3%A4die_der_classischen_Altertumswissenschaft|id=August Pauly}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Augustin|nom1=Calmet|lien auteur=Augustin Calmet|titre=Commentaire littéral sur tous les livres de l'Ancient et du Nouveau Testament|année=1709|url=https://books.google.fr/books?id=gChRAAAAcAAJ|id=Augustin Calmet}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Augustin|nom1=Calmet|lien auteur=Augustin Calmet|titre=Commentaire littéral sur tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament|année=1709|url=https://books.google.fr/books?id=gChRAAAAcAAJ|id=Augustin Calmet}}.
* {{Ouvrage|langue=pl, en|auteur1=Bogusław Brodecki|auteur2=Zbigniew Wawer|auteur3=Tadeusz Kondracki|titre=Polacy na frontach II wojny światowej|année=2005|éditeur=Bellona|url=https://books.google.fr/books?id=J0HzAAAAMAAJ|id=
* {{Ouvrage|langue=pl, en|auteur1=Bogusław Brodecki|auteur2=Zbigniew Wawer|auteur3=Tadeusz Kondracki|titre=Polacy na frontach II wojny światowej|année=2005|éditeur=Bellona|url=https://books.google.fr/books?id=J0HzAAAAMAAJ|id=
Bogusław Brodecki, Zbigniew Wawer et Tadeusz Kondracki}}.
Bogusław Brodecki, Zbigniew Wawer et Tadeusz Kondracki}}.
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* {{Chapitre|langue=de|auteur=Guntram Koch|année=1998|titre ouvrage=Studi di antichità cristiana|titre chapitre=Sarkophage des 5. und 6. Jahrhunderts im Osten des Römischen Reiches|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=AERQAQAAIAAJ|id=Guntram Koch}}.
* {{Chapitre|langue=de|auteur=Guntram Koch|année=1998|titre ouvrage=Studi di antichità cristiana|titre chapitre=Sarkophage des 5. und 6. Jahrhunderts im Osten des Römischen Reiches|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=AERQAQAAIAAJ|id=Guntram Koch}}.
* {{Ouvrage|titre=Hannon|url=https://books.google.fr/books?id=W9TS6bxD6VUC|id=''Hannon''}}.
* {{Ouvrage|titre=Hannon|url=https://books.google.fr/books?id=W9TS6bxD6VUC|id=''Hannon''}}.
* {{Article|prénom1=Henri|nom1=Seyrig|lien auteur1=Henri Seyrig|titre=Antiquités syriennes|périodique=Syria|année=1952|url=https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1952_num_29_3_4788|id=Henri Seyrig, « Antiquités syriennes »}}.
* {{Article|prénom1=Henri|nom1=Seyrig|lien auteur1=Henri Seyrig|titre=Antiquités syriennes|périodique=Syria|année=1952|url=https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1952_num_29_3_4788|id=Henri Seyrig, « Antiquités syriennes »}}.
* {{Chapitre|prénom1=Henri|nom1=Seyrig|lien auteur=Henri Seyrig|titre chapitre=Caractères de l'histoire d'Émèse|titre ouvrage=Syria|année=1959|url=https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1959_num_36_3_5394|id=Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse »}}.
* {{Chapitre|prénom1=Henri|nom1=Seyrig|lien auteur=Henri Seyrig|titre chapitre=Caractères de l'histoire d'Émèse|titre ouvrage=Syria|année=1959|url=https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1959_num_36_3_5394|id=Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse »}}.
* {{Hérodien}}.
* {{Hérodien}}.
* {{Ouvrage|titre=Histoire générale de l'Église|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=dOspAQAAIAAJ|id=''Histoire générale de l'Église''}}.
* {{Ouvrage|titre=Histoire générale de l'Église|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=dOspAQAAIAAJ|id=''Histoire générale de l'Église''}}.
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* {{Ouvrage|prénom1=Raymond|nom1=Morineau|titre=Le Liban aujourd'hui|année=1974|éditeur=Jeune Afrique|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=HM5tAAAAMAAJ|id=Raymond Morineau}}.
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* {{Ouvrage|prénom1=René|nom1=Dussaud|lien auteur=René Dussaud|titre=Topographie historique de la Syrie antique et médiévale|année=1927|éditeur=Paul Geuthner|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=BSw9AAAAIAAJ|id=René Dussaud}}.
* {{Ouvrage|prénom1=René|nom1=Dussaud|lien auteur=René Dussaud|titre=Topographie historique de la Syrie antique et médiévale|année=1927|éditeur=Paul Geuthner|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=BSw9AAAAIAAJ|id=René Dussaud}}.
* {{Chapitre|titre chapitre=Le réseau ferré de la Turquie d'Asie|titre ouvrage=Bulletin de la Société royale belge de géographie|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=x_c6AQAAIAAJ|id=« Le réseau ferré de la Turquie d'Asie »}}.
* {{Chapitre|titre chapitre=Le réseau ferré de la Turquie d'Asie|titre ouvrage=Bulletin de la Société royale belge de géographie|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=x_c6AQAAIAAJ|id=« Le réseau ferré de la Turquie d'Asie »}}.
* {{Ouvrage|titre=Revue de géographie de Lyon|url=https://books.google.fr/books?id=ekgsAAAAMAAJ|id=''Revue de géographie de Lyon''}}.
* {{Ouvrage|titre=Revue de géographie de Lyon|url=https://books.google.fr/books?id=ekgsAAAAMAAJ|id=''Revue de géographie de Lyon''}}.
* {{Ouvrage|titre=Revue de Paris|url=https://books.google.fr/books?id=pSFaupt_HtsC|id=''Revue de Paris''}}.
* {{Ouvrage|titre=Revue de Paris|url=https://books.google.fr/books?id=pSFaupt_HtsC|id=''Revue de Paris''}}.
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* {{Ouvrage|prénom1=Robert|nom1=du Mesnil du Buisson|lien auteur=Robert du Mesnil du Buisson|titre=Études préliminaires aux religions orientales dans l'empire romain|année=1970|éditeur=Brill|url=https://books.google.fr/books?id=n80UAAAAIAAJ|id=Robert du Mesnil du Buisson}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Robert|nom1=du Mesnil du Buisson|lien auteur=Robert du Mesnil du Buisson|titre=Études préliminaires aux religions orientales dans l'empire romain|année=1970|éditeur=Brill|url=https://books.google.fr/books?id=n80UAAAAIAAJ|id=Robert du Mesnil du Buisson}}.
* {{Article|auteur=[[Siméon Vailhé]]|titre=La ''Notitia episcopatuum'' d'Antioche du patriarche Anastase, {{s-|VI}}|périodique=[[Échos d'Orient]]|numéro=64|année=1907|url=https://www.persee.fr/doc/rebyz_1146-9447_1907_num_10_64_3670|id=Siméon Vailhé}}.
* {{Article|auteur=[[Siméon Vailhé]]|titre=La ''Notitia episcopatuum'' d'Antioche du patriarche Anastase, {{s-|VI}}|périodique=[[Échos d'Orient]]|numéro=64|année=1907|url=https://www.persee.fr/doc/rebyz_1146-9447_1907_num_10_64_3670|id=Siméon Vailhé}}.
* {{Chapitre|auteur=S. Ronzevalle|lien auteur=Sébastien Ronzevalle|titre chapitre=L'inscription syriaque de Krâd ad-dâsiniya, dans l'Émésène|titre ouvrage=Revue de l'Orient chrétien|url=https://catholicapedia.net/Documents/Revue-de-l.Orient-chretien/07-1902_revue-de-l.orient-ch_paris.pdf|année=1902|id=S. Ronzevalle, « L'inscription syriaque de Krâd ad-dâsiniya, dans l'Émésène »}}.
* {{Chapitre|auteur=S. Ronzevalle|lien auteur=Sébastien Ronzevalle|titre chapitre=L'inscription syriaque de Krâd ad-dâsiniya, dans l'Émésène|titre ouvrage=Revue de l'Orient chrétien|url=https://catholicapedia.net/Documents/Revue-de-l.Orient-chretien/07-1902_revue-de-l.orient-ch_paris.pdf|année=1902|id=S. Ronzevalle, « L'inscription syriaque de Krâd ad-dâsiniya, dans l'Émésène »}}.
* {{Chapitre|auteur=S. Ronzevalle|lien auteur=Sébastien Ronzevalle|titre chapitre=Venus lugens et Adonis Byblius|titre ouvrage=Mélanges de l'Université Saint-Joseph|url=https://books.google.fr/books?id=Ta8SAAAAIAAJ|id=S. Ronzevalle, « Venus lugens et Adonis Byblius »}}.
* {{Chapitre|auteur=S. Ronzevalle|lien auteur=Sébastien Ronzevalle|titre chapitre=Venus lugens et Adonis Byblius|titre ouvrage=Mélanges de l'Université Saint-Joseph|url=https://books.google.fr/books?id=Ta8SAAAAIAAJ|id=S. Ronzevalle, « Venus lugens et Adonis Byblius »}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Stefan|nom1=Winter|titre=The Shiites of Lebanon under Ottoman Rule, 1516-1788|année=2010|éditeur=Cambridge University Press|url=https://books.google.fr/books?id=KGeuAeFFJCEC|id=Stefan Winter}}.
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* {{Ouvrage|prénom1=Stéphane|nom1=Malsagne|préface=Georges Corm|titre=Fouad Chéhab, 1902-1973|année=2011|éditeur=Karthala et Institut français du Proche-Orient|url=https://books.google.fr/books?id=oX5ssVxZAWQC|id=Stéphane Malsagne}}.
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Homs
(ar) حمص
Homs
La Nouvelle Horloge et perspective de la rue Kouwatli.
Administration
Pays Drapeau de la Syrie Syrie
Gouvernorat Homs
District Homs
Sous-district Homs
Maire Abdullah Al-Bawab
Démographie
Gentilé Homsiote
Population 775 404 hab. (2017)
Géographie
Coordonnées 34° 44′ 00″ nord, 36° 43′ 00″ est
Altitude 500 m
Fuseau horaire UTC+02:00 (hiver)
UTC+03:00 (été)
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Syrie
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Homs
Géolocalisation sur la carte : Syrie
Voir sur la carte administrative de Syrie
Homs

Homs (/ɔms/ ; en arabe littéraire : حمص / ḥimṣ ; en arabe levantin : حمص / ḥomṣ [ħɔmsˤ] ; anciennement Émèse) est une ville de Syrie, située sur l'Oronte à la sortie d'un lac artificiel, au centre d'une plaine vaste et fertile qui s'étend, à environ 500 m d'altitude, au débouché septentrional de la vallée de la Bekaa. Ce site constitue un carrefour des axes qui relient — du sud au nord — Damas à Alep (à environ 140 et 170 km de Homs respectivement) et — d'est en ouest, via une trouée naturelle dans la double barrière montagneuse qui longe le littoral levantin — l'oasis de Palmyre (à 150 km) à la mer Méditerranée (les ports de Tartous et de Lattaquié sont à 80 et 120 km)[1]. Capitale d'un gouvernorat frontalier avec l'Irak, la Jordanie et le Liban et le plus étendu du pays, Homs était en 2017 la troisième ville la plus peuplée de Syrie, avec 775 404 habitants[2], appelés en français les Homsiotes.

La vieille ville, située à environ 2 kilomètres du fleuve, sur la rive droite de celui-ci, et que les vestiges d'une citadelle surplombent du haut d'un tell au sud-ouest, occupe approximativement l'emplacement de l'antique Émèse, dont l'expansion hors de ce tell commença vraisemblablement après qu'un « phylarque » de la nation ou tribu des Éméséniens, habitant Aréthuse, fut devenu vers 64 av. J.-C. un client de la République romaine[3],[4],[5],[6]. Annexée à une province de l'Empire romain en 78 apr. J.-C.[7], Émèse demeurait néanmoins le siège d'un culte voué au dieu solaire Élagabal, dont un grand-prêtre deviendrait le père d'une impératrice et un grand et arrière-grand-père d'empereurs romains (Caracalla, Geta, Héliogabale et Sévère Alexandre), sous lesquels elle connut « la période la plus brillante de son histoire[8] ». Le déclin d'Émèse, aussi « brusque[9] » fût-il, n'empêcha pas celle-ci de rester une métropole civile à la fin du IVe siècle, tandis qu'elle devenait « un centre chrétien important[10] ».

Conquise par le calife Omar au VIIe siècle, Homs serait refortifiée par les Omeyyades (vers 750), à partir de quoi elle resterait confinée dans « un espace limité à une centaine d'hectares » jusqu'aux environs de 1918 (ou le mandat français sur la Syrie)[11]. Connue pour ses constructions en pierres basaltiques, Homs a souvent été surnommée « la ville aux pierres noires » (Om al-hijar al-soud)[11]. Homs vécut avant les années 1950 principalement du commerce — la vieille ville est encore dotée d'un souk — et de l'agriculture[12] (à la fois urbaine et dans sa banlieue maraîchère). L'industrialisation de Homs fut le produit d'un dynamisme privé avant de bénéficier des investissements de l'État[1]. La ville fut un « épicentre » de la guerre civile syrienne commencée en 2011 dès les débuts de celle-ci[13].

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Image satellite centrée sur la ville de Homs.

La ville de Homs est située à l'est d'une trouée entre, au sud, les chaînes du Liban et de l'Anti-Liban et, au nord, les montagnes des Alaouites et « les reliefs bordant à l'Est le fossé de l'Oronte »[14], permettant un accès facile à la côte[15]. Cette trouée coupe en deux parties « presque égales » le « Waʿr », compris « entre la montagne, le lac de Homṣ et l'Oronte » et délimité au sud par « la ligne de Tall Nabî Mand » et au nord par « Goûr, Tayibé, Tall Dau »[16].

Climat[modifier | modifier le code]

Relevé météorologique de Homs au cours des 30 dernières années (3 décembre 2018)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,8 3,3 5,6 9,2 13 17,1 19,8 20,1 17,5 12,7 7 3,8 11
Température moyenne (°C) 7 8,2 11,1 15,4 20 24 26,1 26,5 24,4 19,8 13,1 8,2 17
Température maximale moyenne (°C) 11,1 13 16,6 21,6 27 30,8 32,3 32,8 31,3 26,9 19,1 12,5 22,9
Précipitations (mm) 95,1 76,5 56,4 33,3 13 2,6 0,2 0 2,4 21,1 48,1 80,7 429,4
Nombre de jours avec précipitations 13 15 10 6 3 0 0 0 1 4 7 11 70
Source : « Homs ».
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
11,1
2,8
95,1
 
 
 
13
3,3
76,5
 
 
 
16,6
5,6
56,4
 
 
 
21,6
9,2
33,3
 
 
 
27
13
13
 
 
 
30,8
17,1
2,6
 
 
 
32,3
19,8
0,2
 
 
 
32,8
20,1
0
 
 
 
31,3
17,5
2,4
 
 
 
26,9
12,7
21,1
 
 
 
19,1
7
48,1
 
 
 
12,5
3,8
80,7
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Toponyme[modifier | modifier le code]

Formes[modifier | modifier le code]

Plusieurs formes du nom d'Émèse sont attestées en latin (Emesa, Emesus, Emisa, Emissa[17], Emiza[18], Hemesa[19] et Hemisa[18]) ainsi qu'en grec (Ἔμεσα[18], Ἔμεσαι, Ἔμεσον[20], Ἐμέσσα, Ἔμισα et Ἐμίσα[18]). La ville est désignée par Χέμψ (Khémps) dans une œuvre écrite en grec au Xe siècle. D'après Sébastien Ronzevalle, Émèse n'est connue dans les documents syriaques que sous la forme ܚܡܨ[21].

La ville est appelée Hames dans la Fleur des histoires de la terre d'Orient[22].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Selon Sébastien Ronzevalle, la « finale en a » « des transcriptions latines et grecques » peut « n'avoir aucun rapport avec la finale originale du nom »[21].

Histoire[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]

Époque pré-romaine[modifier | modifier le code]

D'après le comte du Mesnil du Buisson, « le monticule artificiel » de la citadelle de Homs « est certainement le piédestal d'une ville de haute époque : les coupes de terrain y font reconnaitre une stratification d'édifices en briques crues, parfois incendiés ; cette accumulation de ruines, qui s'est prolongée sur le dessus jusqu'à l'époque romaine et à l'époque arabe, remonte au moins au IIe millénaire avant notre ère[23]. » Au XIIIe siècle av. J.-C., Séthi Ier chercha à « récupérer la zone de Homs, sous domination hittite[24] ».

Selon Augustin Calmet, « il vaut mieux chercher Emath, qui ſervoit de limites à la Terre-Sainte, dans Emeſe, ville fameuſe de la Syrie, ſur l'Oronte, & aſſez prés du mont Liban, comme on le voit par Avienus », que dans Antioche ou Épiphanie[25] ; selon René Dussaud, Émèse « doit figurer parmi les villes fondées en Syrie par Seleucus Nicator ou auxquelles il attribue un nom grec »[26]. Mais d'après Henri Seyrig, « la géographie historique de la Syrie avant l'arrivée des Grecs est aujourd'hui connue par des textes nombreux, et ceux-ci n'ont encore livré aucun nom que l'on puisse attacher vraisemblablement au site d'Émèse » et « Émèse ne semble avoir reçu aucune colonie grecque et le silence complet des auteurs fait penser qu'elle n'atteignit aucune notoriété sous les rois Séleucides »[9]. D'après Maamoun Abdulkarim et Oriol Olesti-Vila, « l'occupation du tell » ne confirme pas « l'existence d'un vrai centre urbain dans la plaine » antérieur à l'époque romaine, des travaux archéologiques ont démenti l'existence d'un « vestige » antérieur à l'époque romaine « sous l'actuel tracé de la ville », et « l'existence d'une dynastie émésénienne dans la région, probablement placée à Aréthuse » (voir infra), « atteste le caractère secondaire de ce secteur à l'époque hellénistique »[6].

Époque romaine[modifier | modifier le code]

Strabon a mentionné seulement Aréthuse dans sa Géographie, comme « lieu très-fort » de Sampsigéram, que Pompée avait soumis à la République romaine[3][a], et de son fils Jamblique, tous deux des Sampsigéramides (dont la principauté avait été constituée vers la fin de l'époque hellénistique[27]), « phylarques des Éméséniens » qui s'étaient alliés à Quintus Caecilius Bassus contre Jules César en 47 av. J.-C.[3],[4] ; Jean-Antoine Letronne a noté qu'« il est singulier que Strabon ne dise pas un mot d'Émèse »[3]. Selon Henri Seyrig, il semblerait que Posidonios, d'après lequel Strabon a « probablement » rapporté l'alliance susmentionnée des phylarques des Éméséniens à Quintus Caecilius Bassus, « regardât les Éméséniens comme une simple tribu, gouvernée par ses cheikhs, et encore dépourvue d'une véritable existence urbaine »[4][b]. Dion Cassius, dans son Histoire romaine, n'a pas non plus fait mention d'Émèse au moment d'évoquer l'exécution de Jamblique (50.13.7), survenue « à la veille d'Actium » d'après Maurice Sartre[27], la déposition du frère de Jamblique (51.2.2), et la restitution de la principauté, en 20 avant J.-C. d'après Maurice Sartre, à un autre Jamblique (54.9.2)[c].

Le casque d'Émèse, provenant de la nécropole de Tell Abou Saboun, à Homs ; son propriétaire fut vraisemblablement inhumé « dans la première moitié, et peut-être vers le milieu, du Ier siècle après J.-C.[33] ».
Le mausolée d'Émèse tel que photographié par Heinrich Kohl et Carl Watzinger en 1907 ; il pourrait avoir été construit en « 78-79 de notre ère[34] » par un parent des Sampsigéramides[35].

Toutefois, Azize est présenté dans les Antiquités judaïques de Flavius Josèphe (20.7.1) comme ayant été roi « d'Émèse » vers l'an 53 apr. J.-C., et avant lui un autre Sampsigéram (18.5.4). Selon Pline l'Ancien, le territoire d'Émèse (aussi appelé « l'Émésène »[36]) confinait à celui de Palmyre[37][d]. La principauté fut finalement annexée par Rome, très probablement entre 72 et la date de la construction du mausolée d'Émèse (78-79) d'après Maurice Sartre, à la province de Syrie[27]. Émèse commença à frapper monnaie sous le règne d'Antonin le Pieux (r. 138-161)[10]. Or, d'après Carlos Chad, « les premières représentations monétaires qui nous soient parvenues de la pierre noire d'Emèse appartiennent à une frappe d'Antonin le Pieux et se prolongent dans les émissions de Marc Aurèle[41]. » « Les renseignements que nous fournissent » ces monnaies attestent le culte d'une « pierre conique », que Carlos Chad a expliqué être un bétyle du soleil « dont le culte à Emèse doit être bien antérieur[42] ». Carlos Chad a en outre fait remarquer que « sur le monnayage de Marc Aurèle, c'est le bétyle qui est représenté » et non pas un temple[42] — le « temple lui-même n'apparaît que dans les monnaies éméséniennes de Julia Domna et de Caracalla[41] » ; partant de cet indice, il a émis l'hypothèse d'une construction tardive, « c'est-à-dire sous les Sévères », du temple décrit par Hérodien comme ayant contenu la pierre à Émèse au temps de l'exercice par Héliogabale et par le cousin de celui-ci de la prêtrise du culte du soleil (ou « Élagabal »)[42],[43]. D'après Carlos Chad,

« Sans doute, avant de construire le temple qui nous est décrit par Hérodien, les Eméséniens se contentèrent-ils d'adorer leur bétyle au sommet d'une « haute tour d'oblation ». H. Seyrig a établi que la construction des grands temples de Damas et d'Héliopolis suppose une politique délibérée des premiers empereurs pour « romaniser » les cultes syriens[41]. »

Monnaie de Macrin (r. 217-218) frappée en la cité d'Émèse.
Monnaie d'Uranius Antoninus frappée en la cité d'Émèse.

L'existence d'un corps d'archers cavaliers éméséniens est attestée dès le milieu du IIe siècle[44]. En 187, Julia Domna, fille du grand prêtre du soleil[45] ou « grand prêtre d'Élagabal » à Émèse Julius Bassianus, épousa Septime Sévère, qui était alors gouverneur de la Gaule lyonnaise, mais qui deviendrait empereur romain[46],[47] ; une série émésénienne de monnaies, « débutant sous Caracalla et se continuant jusque sous Macrin », associerait l'aigle impérial au « fameux bétyle Elagabal » ou à Hélios radié[48]. En 194, la province de Syrie fut divisée en deux nouvelles provinces, « la Syrie-Phénicie d'une part, et la Coelé-Syrie d'autre part », la province de Syrie-Phénicie, « très étendue », comprenant « des cités de l'intérieur comme Émèse, Damas et même Palmyre »[49]. D'après un texte d'Ulpien (Digeste 50.15.1.4) et un texte de Paul (Digeste 50.15.8.6), Caracalla et Héliogabale promurent chacun Émèse au rang de colonie et lui accordèrent le droit italique ; Eugène Albertini a émis l'hypothèse d'une révocation par Macrin des privilèges donnés par Caracalla et d'un rétablissement de ceux-ci par Héliogabale[50]. Sous le règne d'Héliogabale, proclamé empereur « Marcus [Aurelius] Antoninus » à Émèse à l'âge de 14 ans en 218, la ville fut en outre élevée au statut de métropole[51] et la « pierre sacrée d'Émèse » transportée à Rome[52]. Après l'assassinat d'Héliogabale et de la mère de celui-ci par la garde prétorienne, Sévère Alexandre fut proclamé empereur et « renvoya le bétyle d'Héliogabale à Emèse »[53][e].

Selon Albert Ten Eyck Olmstead, une inscription mentionne comme « héros » le « Samsiceramus » qui, selon Malalas, « défendit Émèse contre les Perses » au temps de Valérien (253-260) ; « ce personnage ne serait autre que l'usurpateur Uranius Antoninus, connu par ses monnaies[55] ». En 272, après que les Palmyréniens « furent vaincus » par les Romains dans une bataille, « Aurélien alla se prosterner devant l'autel d'Élagabal à Émèse »[56]. Mais selon Henri Seyrig, Émèse, qui avait été, « sur la route de la côte, un entrepôt aussi nécessaire que Palmyre elle-même », « retomba dans l'insignifiance » « aussitôt que Palmyre, ruinée par Aurélien, cessa de tenir les nomades » et que les caravanes reprirent « l'ancien détour » qui leur avait permis jusqu'au Ier siècle av. J.-C. de contourner le désert syrien par le Nord[9]. La vie de la cité fut paralysée par une crise financière, ce que révèle bien selon Claude Lepelley une lettre de Libanios, « adressée en 388 à Eusebius, probablement magister officiorum », qui « intercède pour Émèse, que la ruine de ses bouleutes a réduite à « n'être plus une cité », à moins qu'un bienfait impérial « n'en fasse à nouveau une cité ». Toutefois, il ne semble pas que le statut juridique de cité ait été alors retiré explicitement à Émèse[57]. »

Époque byzantine[modifier | modifier le code]

Vase d'Émèse en argent « martelé, repoussé et gravé », à « décor de médaillons avec bustes de personnages bibliques encadrant le Christ d'un côté et la Vierge de l'autre » (fin du VIe ou début du VIIe siècle)[58], musée du Louvre.

À la fondation de l'Empire byzantin, Émèse était le siège d'un évêché, mais « l'introduction du christianisme dans cette ville farouchement païenne semble avoir été lente[59] » : son « premier évêque connu » n'était paru « qu'en 325, au concile de Nicée[59] ». Émèse devenait cependant « un centre chrétien important »[10]. Le pape Anicet[60] et Julien d'Émèse avaient été natifs de la ville[61] ; Romain le Mélode en serait un autre[62]. Des églises y seraient construites : l'église Saint-Élian serait probablement érigée en 432[63],[64] ; d'après Joseph Nasrallah, « un témoignage historique emprunté à la vie de Mâr Bassos atteste l'existence d'une église à Homs consacrée à Marie dès 478 »[65]. Des catacombes chrétiennes datant du IIIe au VIIe siècle couvrent une partie du sous-sol de la ville antique[51].

Vers la fin du IVe siècle, Émèse était la métropole civile de la Phénicie libanaise (province créée par Théodose le Grand)[66]. En février 452[f] fut découverte la tête de Jean le Baptiste dans le monastère du Spélaion[67], dans le diocèse d'Émèse[66][g]. À la suite de cet événement, Émèse — qui avait d'abord été suffragante de Damas[59] — fut « sans doute élevée au rang de métropole [ecclésiastique] honoraire de la Phénicie libanaise dans la seconde moitié du Ve siècle » selon Julien Aliquot[69]. Cette situation, « conforme à la lettre du douzième canon du concile de Chalcédoine », perdura au moins jusque vers 570, date de la première rédaction de la Notitia Antiochena[69]. D'après Julien Aliquot,

« Les remaniements ultérieurs de la Notitia Antiochena attestent toutefois que la cité est devenue une métropole ecclésiastique au sens plein du terme entre la fin du VIe siècle et le début du VIIe siècle et qu'elle s'est vu attribuer un ressort propre, comprenant les quatre évêchés d'Arka, Maurikopolis, Arménia et Stéphanoupolis »[69].

Cette seconde promotion fut sans doute due, selon Julien Aliquot, au transfert de la tête de Jean le Baptiste en la ville d'Émèse depuis le monastère du Spélaion attesté par Théophane le Confesseur, bien qu'il soit daté par celui-ci d'environ l'an 760 — « soit plus d'un siècle après la conquête musulmane du Proche-Orient » (voir infra) — qui constitue une date peu vraisemblable[70].

En 613, les Sassanides, en guerre avec l'Empire byzantin, s'emparèrent d'Émèse[71]. Ils durent cependant « évacuer toutes leurs conquêtes byzantines » en 629[72].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Époque arabe[modifier | modifier le code]

La ville fut conquise « dans le cours de l'an 14 de l'hégire [...] par les musulmans (635 et 636) »[73] — selon Ibn al-Faqih, « par Ḫālid b. al-Walīd qui accorda la paix à ses habitants moyennant 170 000 dinars[74] »[h].

En « 26/647 », Homs fut incluse par « Muʿāwiya » parmi les provinces de Syrie, puis devint capitale d'un « jund ou district militaire »[75][i]. D'après Jean-Yves Gillon, « Massignon rappelle que sous les premières dynasties arabes, et plus tard encore, se prétendre d'origine yéménite a été pour beaucoup de non-arabes ou de « clients métissés » un moyen de se réclamer d'une origine noble et heureusement invérifiable. Il donne une liste de villes où les soi-disant yéménites sont particulièrement nombreux, parmi lesquelles Homs[78] ». Le calife désigna comme gouverneur l'émir « Shuraḥbīl », qui procéda à une répartition des habitations, les musulmans occupant ce que les chrétiens avaient abandonné[75]. À la bataille de Siffin en 657, les habitants de Homs prirent le parti d'Ali, et pour longtemps le chiisme tint une position prépondérante dans cette zone[75].

À la mort de « Yazīd b. Muʿāwiya », la gouvernance de Homs est dite avoir été conférée à « al-Nuʿmān b. Bashīr[75], mais beaucoup d'auteurs soutiennent qu'elle revint à « Khālid b. Yazīd » qui avait bâti un palais à Homs[75]. D'après Antoine Borrut, les oppositions qui surgirent dès l'avènement de Marwan II ne laissèrent à celui-ci « guère d'autres options » que de « remettre en vigueur la pratique d'un pouvoir itinérant » : « Le nouveau calife dut s'employer sur plusieurs fronts de l'Iraq à la Syrie. Homs se révolta, tandis que Sulaymān b. Hišām — qui avait obtenu l'amān du calife et prêté allégeance à la suite de sa défaite à ʿAnjar — se laissa convaincre par ses troupes de faire valoir ses droits. Sulaymān fut vaincu à proximité de Qinnasrīn, et Homs céda après un siège de plusieurs mois, ce qui motiva la décision de Marwan II de faire raser les murailles de la ville[79]. » En « 128/746 », l'ordre fut restauré[75]. En « 132/750 », « ʿAbd Allāh b. ʿAlī al-ʿAbbāsī » apparut en Syrie, et renversa Marwan II[75]. D'après Mohamed al-Dbiyat, « l'ensemble des villes syriennes perdirent leur poids politique pendant la période dominée par les Abbassides[80]. » Quand le califat abbasside se fut affaibli, en « 264/878 », « Aḥmad b. Ṭūlūn », gouverneur d'Égypte, étendit son autorité sur la Syrie[75]. Le pouvoir toulounide se maintiendrait jusqu'en « 282/896 »[75]. Les Qarmates apparurent à cette période et semèrent le trouble dans la région[75]. En « 290/903 », leur dirigeant, « Ḥusayn », connu sous le nom de « Ṣāḥib al-Shāma », vint à Homs de Damas[75]. Afin d'éviter les extorsions, les habitants acceptèrent la lecture de la « khuṭba » au nom de leur nouveau maître[75]. Les Hamdanides prendraient les armes contre lui[75].

Au milieu du « IVe/Xe siècle », Homs chercha le soutien des Hamdanides d'Alep pour éviter de tomber sous le pouvoir des gouverneurs ikhchidides de Damas[75]. En « 333/944 », les Hamdanides furent victorieux à la bataille de Rastan, et Sayf al-Dawla prit Homs, qui resterait entre les mains de la dynastie jusqu'en « 406/1046 »[75]. En « 356/967 », à la mort de Sayf al-Dawla, Homs fut gouvernée une année par Abou Firas[75]. L'illustre poète tenta une rébellion contre « Saʿd al-Dawla » mais fut défait, pris comme prisonnier et exécuté le 4 avril 968[75]. L'année suivante, Nicéphore II Phocas occupa Homs durant sa campagne victorieuse en Syrie, transforma la grande mosquée de Homs en église, y célébra le divin service puis y mit feu[75]. Les Hamdanides gouvernèrent à nouveau la ville après le départ de Nicéphore II Phocas[75]. En « rajab 364/mars-avril 975 », Jean Ier Tzimiskès réussit à prendre Homs[75]. À ce moment apparut l'émir « Bakjur », qui se rebella à Homs contre les Hamdanides d'Alep ; ayant failli à recevoir le renforcement byzantin sur lequel il comptait, il fut forcé de se retirer[81]. Trois ans plus tard, « Saʿd al-Dawla » lui donna Homs en tant que fief[82]. Homs resta un enjeu des rivalités arabo-byzantines et fut incendiée par les Byzantins en « rabīʿ II 373/septembre 983 »[82]. En « 385/995 », l'empereur byzantin Basile II établit son autorité sur la ville, après qu'elle eut vivement résisté : elle fut dévastée puis placée sous l'autorité du duc d'Antioche[82]. En « 389/996 », sur ordre du basileus, la ville fut brûlée[82].

En « 406/1016 », le pouvoir des Hamdanides toucha à sa fin et Alep tomba aux Mirdassides[82]. Dix ans plus tard, « Ṣāliḥ b. Mirdās » contrôlait Homs, puis, en « 420/1029 », « Shibl al-Dawla Naṣr b. Mirdās » y gouverna[82]. À partir du milieu du « Ve/XIe siècle », les Fatimides étendirent leur pouvoir en Syrie ; Homs ne fit pas exception[82]. Un émir pro-fatimide, « Khalaf b. Mulāʿib », contrôlait Homs en « 475/1082 » et causait beaucoup de trouble par son brigandage et ses déprédations[82].

Époque seldjoukide[modifier | modifier le code]

En « 483/1090 », en réponse à une plainte des princes et commandants seldjoukides en Syrie à l'encontre de « Khalaf », le sultan « Malik Shāh » leur donna l'instruction d'attaquer et de le destituer[82]. Homs fut prise après un siège[82]. « Khalaf » fut capturé et envoyé à Ispahan, et Homs donnée à Toutouch[82]. Puis, en « 487/1097 », elle fut passée à son fils « Riḍwān »[82]. L'atabeg de celui-ci, l'émir « Janāḥ al-Dawla Ḥusayn », après s'être querellé avec son pupille, prit refuge à Homs en « 490/1097 »[82] ; il en serait l'émir[83] et joindrait ses forces à celles de Dokak contre les Croisés[82]. Après la capture d'Antioche en « 491/1098 », les Croisés firent leur première attaque vers le sud[82] ; ils saccagèrent Maarat al-Nouman mais assiégèrent Homs en vain, qui était alors sous l'émir « Qaraja », un ancien mamelouk de « Malik Shāh », représentant « Janāḥ al-Dawla Ḥusayn »[82]. Selon Nikita Elisséeff, contrairement à la légende acceptée par Barthélemy d'Herbelot de Molainville puis par Richard Pococke et Guy Le Strange, les Croisés ne réussirent pas à capturer la ville, qu'ils appelèrent « La Chamelle »[82][j] ; ils la coupèrent simplement du port de Tartous[82].

Au milieu de « 496/mai 1103 », « Janāḥ al-Dawla Ḥusayn » fut assassiné par trois ismaéliens dans la grande mosquée de Homs[82]. Dokak contrecarra promptement une tentative des Croisés de tirer avantage de la situation en attaquant Homs, et ramena la ville sous contrôle damascène[82]. L'année suivante, Dokak mourut et Toghtékin lui succéda, laissant « Qaraja » comme gouverneur de Homs[82]. En « 506/1112 », Qirkhân succéda à son père comme maître de Homs[82]. Deux ans plus tard, « Najm al-Dīn Īl Ghāzī » apparut au dehors de la ville, mais Qirkhân le vainquit en « shaʿbān 508/janvier 1115 »[82]. En « 512/1118 », « Ẓahīr al-Dīn Tughtakīn b. Būrī » prit Homs et imposa sa suzeraineté sur Qirkhân[82]. Selon Nikita Elisséeff, en « rabīʿ II 520/mai 1126 », les Croisés envahirent le territoire de Homs et le saccagèrent, mais « ʿIzz al-Dīn Masʿūd b. Aq Sunqūr » vint d'Alep et « délivra la ville »[82][k].

« Durant l'année 1129 mûrit le plan de conquête de Damas [par Zengi], annoncé par l'annexion des régions situées entre Alep et Damas, c'est-à-dire Shaïzar, Hamâ, Homs. Hamâ, que gouvernait le fils de Bûrî, était une dépendance de Damas ; Homs se trouvait entre les mains de l'émir Qirkhân, qui tentait de s'emparer aussi de Hamâ. Zengî inaugura sa politique par une trahison : il captura l'émir de Ham[â] avec l'aide de l'émir de Homs, et le soir même arrêta l'émir d'Homs. Il échoua, Homs ne fut pas prise[86]. » Quelques années plus tard, quand « Khumārtāsh » gouvernait Homs au nom des fils de Qirkhân, Zengui vint de nouveau assiéger la ville, qui était une des mieux fortifiées et avait une citadelle imprenable[82]. « Khumārtāsh » appela à l'aide l'émir de Damas, « Shihāb al-Dīn Maḥmūd »[82]. Les fils de Qirkhân négocièrent la cession de Homs au prince de Damas en « rabīʿ I 530/décembre 1135 », ce dernier donnant la gouvernance de la ville à « Yūsuf b. Fīrūz »[82]. Zengui attaqua en juin 1137 la ville de Homs, qui dépendait de Damas, et que défendit Ounar, qui avait été un des lieutenants de Toghtékin[87].

« Nūr al-Dīn » s'installa à Homs en « 544/1149 »[88]. Au temps du siège de Damas (pendant la deuxième croisade), Homs servit de point de ralliement aux troupes de « Nūr al-Dīn » et de « Sayf al-Dīn Ghāzī »[88]. En « 548/1153 », « Nūr al-Dīn » campa à Homs ; il donna la ville en compensation à « Mujīr al-Dīn Abak », après avoir réussi à prendre Damas le « 10 ṣafar 549/25 avril 1154 », mais celui-ci ne put y rester que pour un temps court[88]. Une série de tremblements de terre abîma la ville en « 552/1157 »[88]. Après la première expédition de troupes syriennes en Égypte (« 559/1164 »), Chirkouh reçut Homs comme « iqtāʿ » de « Nūr al-Dīn »[88] ; ce fut l'origine de la dynastie « Asadī » de Homs[88]. En « 564/1169 », Chirkouh mourut et « Nūr al-Dīn » réclama la ville au fils de ce dernier, pour l'attribuer à un autre émir[88]. Après « le grand tremblement de terre de 565/1170 », les murs et la citadelle seraient relevés par « Nūr ad-Dīn »[89].

Époque ayyoubide[modifier | modifier le code]

Au « milieu de 570/début de 1175 », Homs fut prise par Saladin[88]. Quatre ans plus tard, lorsque Saladin réorganisa le nord de la Syrie, il rendit la ville à son cousin, le fils de Chirkouh[88]. Réinstallée à Homs, la tâche de la dynastie « Asadī » fut de contenir les Croisés de Tripoli, qui augmentaient la fréquence de leurs raids dans la région de Homs[88]. « Ibn Jubayr », qui passa par la ville en « 580/1185 », nota le bon état des murs qui l'entouraient[88]. En « 581/1186 », « al-Malik al-Mujāhid Asad al-Dīn Shīrkūh II » succéda à son père à Homs[88]. En « 602/1205 », il combattit les Hospitaliers du Krak des Chevaliers[88], venus attaquer Homs. En « 604/1207 », il dut appeler à l'aide le prince ayyoubide d'Alep, « al-Malik al-Ẓāhir Ghāzī »[88]. L'année suivante, « al-Malik al-Manṣūr Ibrāhīm » prit le contrôle de Homs ; il dut repousser plusieurs fois les Provençaux venus de Tripoli et les Hospitaliers venus du Crac, et afin d'assurer une meilleure défense il supervisa la maintenance des murs de la ville et restaura l'une des portes de celle-ci, « Bāb al-Masdūd »[88]. En « 623/1126 », Homs prit part dans la querelle des princes ayyoubides, « Ibrāhīm » étant l'allié de l'« al-Malik al-Ashraf » d'Alep[88].

En « 640/1242 », « Ibrāhīm » avec des troupes de Homs vainquit les Khwarezmiens qui étaient venus de l'est[88]. En « 646/1248 », l'ayyoubide d'Alep, « al-Malik al-Nāṣir », prit Homs et interrompit temporairement le contrôle de la dynastie « Asadī » sur la ville[88]. En « ṣafar 658/février 1260 », la ville fut prise par les Mongols et « Mūsā », fils d'« Ibrāhīm », recouvra ses possessions, partant combattre aux côtés des troupes de Houlagou à la bataille d'Aïn Djalout[88] ; après leur défaite, « Mūsā » obtint néanmoins « amān » de Qutuz et garda son poste à Homs[88]. Peu de temps après, une armée mongole fut mise en déroute près de Homs par le prince de cette ville et le prince de Hama[88].

Époque mamelouke[modifier | modifier le code]

Miniature extraite d'un manuscrit de la Fleur des histoires de la terre d'Orient (BnF, NAF 886, folio no 27, verso) montrant des Mamelouks mettant en déroute des archers (en 1281, après que Mengü Temür et le roi d'Arménie eurent atteint « la cite de [H]ames [qui] est nomee la chamelle »).
Miniature extraite du même manuscrit que ci-dessus (folio no 31, verso) montrant des archers commandés par Ghazan Khan mettant en déroute des Mamelouks (en 1299, « en les contrees d[e H]ames »).

« Baybars », venu au pouvoir au Caire en « 659/1261 », réparerait la citadelle de Homs, l'approvisionnant afin qu'elle pût résister à tout retour éventuel des Mongols[88]. « Al-Ashraf Mūsā » mourut en 661/1262, et avec lui la dynastie « Asadī »[88]. En 1281, Homs fut témoin d'une victoire de « Qalāwūn » contre une coalition[88]. En 1299, Homs fut témoin d'une défaite des Mamelouks face à Ghazan Khan, qui toutefois ne resterait pas dans la région[90].

Ibn Battouta (XIVe siècle) trouva la ville « jolie »[91] : « ses environs sont agréables, ses arbres touffus, ses fleuves remplis d'eau, et ses marchés fournis de larges voies de communication. Sa mosquée principale se distingue par une beauté parfaite, et elle a au milieu un réservoir d'eau. [...] Au dehors de cette ville est le tombeau de Khâlid, fils d'Alouélîd [...] ; et à côté, il y a une zâouïah et une mosquée. Sur le tombeau se voit une couverture noire[92]. »

Selon Nikita Elisséeff, l'anarchie qui prévalut en Syrie au « IXe/XVe siècle » ne semble pas avoir arrêté la vie économique de Homs, à lire les décrets mamelouks de « 817/1414 » et « 844/1440 » qui attestent de l'importante position tenue par les tisserands dans cette ville où la laine, et spécialement la soie, avaient été travaillées depuis des siècles, rivalisant en qualité et en beauté avec les produits d'Alexandrie[90]. Tamerlan prit Homs après qu'en « 803/1400 » il eut pris Alep[90], mais, après avoir pris Damas, il se retira à Ankara en 1402[93]. Et durant le restant du XVe siècle, l'autorité des Mamelouks ayant faibli sur la contrée, Homs fut exposée aux déprédations des Bédouins[90]. Joos van Ghistele trouva la ville mal peuplée et pauvre, et que ses murs tombaient en ruine[94] ; cependant, « les chrétiens y avaient une belle église dédiée aux quarante martyrs »[95], et le château était défendu par un grand nombre de tours et renfermait plusieurs belles maisons[94].

En « 916/1510 », la ville fut menacée par la puissante tribu de l'« Āl Faḍl b. Nuʿayr » ; le gouverneur de Damas sauva la ville, en saisissant toutefois à cette occasion un abondant butin[90].

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Époque ottomane[modifier | modifier le code]

Ainsi que l'a expliqué Cyrille Charon :

« Ce fut en 1516 que le sultan Sélim Ier, profitant de quelques griefs, réels ou supposés, qu'il avait contre le sultan mamelouk Qansou, alors qu'il désirait surtout agrandir l'empire ottoman du côté du Sud, partit de Qonieh et entra en Syrie par Aïn Tab dont il s'empara par trahison. La victoire qu'il remporta au Merj-Dâleq, au nord d'Alep, décida du sort du pays. Alep lui ouvrit ses portes, puis ce fut le tour de Hama, Homs et Damas[96]. »

Le tissage homsiote commencerait de se trouver entravé par la concurrence étrangère sous la domination ottomane, ce que Le Boulanger a imputé au jeu des droits de douane et de certaines clauses des capitulations[97].

En 1579, l'eyalet de Tripoli fut créé, incorporant le sancak de Homs[98]. D'après Stefan Winter, « ‘Ali Harfush » tint le sancakbeğlik de Homs dès au moins 1585, en échange d'une promesse de payer 100 000 florins de plus sur quatre ans si la province n'était donnée à personne d'autre durant ce temps[99]. Les Ottomans le mirent en exil à Istanbul quelque temps plus tard, en le maintenant toutefois comme gouverneur de Homs et en faisant en sorte de lui laisser le bénéfice du doute après son retour en Syrie[100]. Ils finirent cependant par le faire exécuter[100]. « Musa Harfush », fils de « ‘Ali », reçut la gouvernance du district de Homs (dans l'eyalet de Tripoli) en 1592, ayant obtenu la faveur des autorités ottomanes au moins en partie grâce au fait qu'il se fût prétendu sunnite[99].

Dessin de Louis-François Cassas gravé par Simon-Charles Miger montrant en arrière-plan le château et une portion de la ville au XVIIIe siècle.

En mars 1719, la gouvernance des districts de Homs, Hama et Maarat al-Nouman fut attribuée pour sept ans à « Ismâʿîl Aghâ al-ʿAẓm », à condition qu'il repeuplât les villages[l] et restaurât l'ordre public[102] ; ayant fait ses preuves, il serait promu au rang de gouverneur de la province de Damas en 1725[103]. Selon Richard Pococke, arrivé à Homs le 20 juillet 1737, la ville n'occupait qu'un quart de l'espace renfermé par les murailles : celui du nord-ouest[104]. En 1783, 1784 ou 1785, d'après Volney, Homs n'était plus « qu'un assez gros bourg ruiné », où l'on ne comptait « pas plus de deux mille habitans » ; il y résidait « un Aga » qui tenait toute la contrée jusqu'à Palmyre, à titre de sous-ferme, « du Pacha de Damas », qui lui-même tenait cette ferme à titre d'apanage relevant immédiatement « du Sultan »[105].

Selon Domingo Badia y Leblich, arrivé à Homs le 3 septembre 1807, la ville était « assez considérable » (on y comptait « vingt-cinq à trente mille musulmans, et trois cents chrétiens »)[106] et contenait :

« un grand nombre de mosquées, avec de hauts minarets déliés à la turque ; deux églises chrétiennes grecques schismatiques, et une église syrienne ; des bazars ou marchés bien fournis et très fréquentés ; des cafés non moins achalandés ; une alcaïsseria ou marché considérable pour les étoffes de soie ; un grand khan et d'autres plus petits. Les rues sont bien pavées ; les maisons, quoique construites en pierre, offrent un aspect lugubre par leur couleur noire, parce que tout est construit en basalte ou en trapp. Enfin Homs présente tous les caractères d'une grande ville.
Les habitants paroissent exercer un commerce actif. On récolte dans le pays beaucoup de grains ; mais l'huile y vient des côtes, et le riz de l'Égypte. Les vivres et l'eau sont bons ; le pain a la forme des gâteaux arabes. L'eau qu'on y boit vient d'une fontaine : celle des puits n'est pas potable. [...] [Les eaux de l'Oronte] alimentent un grand nombre de canaux qui servent à l'arrosement des jardins de la ville.
[...]
[...] Aussi depuis quinze ans la peste n'y a pas exercé ses ravages ; pendant que ce fléau désoloit naguère la ville d'Alep, les habitants de Homs n'en ont pas été atteints, malgré l'activité de leur commerce avec ceux d'Alep, et leur défaut de précaution pour éviter la contagion[107]. »

En 1831, « Méhémet-Ali ambitionnait la possession de la Syrie, qui semblait indispensable à l'Égypte et où depuis longtemps l'autorité du sultan était presque ouvertement méconnue[108]. »

« Son fils, Ibrahim-pacha, pénétra en Syrie, battit les troupes impériales à Homs et à Koniah et obtint que la Syrie, la Palestine et l'Arabie occidentale seraient réunies à son gouvernement d'Égypte. C'était l'indépendance en expectative. En effet, en 1838, il demanda que ces provinces lui fussent cédées à titre héréditaire. Cette demande fut, comme cela devait être, fort mal accueillie à Constantinople. Une nouvelle guerre éclata entre le suzerain et son représentant au Caire et à Damas. Ibrahim-pacha, vainqueur à Nézib, marchait vers le Bosphore lorsque l'Europe intervint et l'obligea d'abandonner ses conquêtes. L'Égypte seule fut laissée à Méhémet-Ali qui renonça à la Syrie et à l'Arabie, ne conservant que la péninsule du Sinaï et une petite partie de l'Hedjaz du nord, sur le littoral de la mer Rouge[109][m]. »

La citadelle et la ville de Homs à la fin du XIXe siècle[111].

Au printemps de 1860, d'après Philippe d'Orléans, les cheiks des Bédouins Anazé occupaient la plaine de Homs et rançonnaient cette ville[112]. En 1867, Homs fut rattachée à un liwa dont Hama était le chef-lieu[110].

Le 17 août 1902 fut inauguré le tronçon de ligne ferroviaire Rayak-Homs-Hama, construit en deux ans par la Société ottomane du chemin de fer de Damas-Hama et prolongements[113],[114],[115]. La voie normale Homs-Tripoli fut construite en 1909 sans garantie gouvernementale[116].

En 1914, Homs était « divisé entre trois influences [missionnaires] : la moscovite, l'américaine et la française[117][n]. »

Selon Le Boulanger, « avant la guerre », 30 000 ouvriers (la moitié de la population), exploitant 4 000 métiers, étaient employés au tissage de la soie, « en la mélangeant à du coton ou, encore, en agrémentant les étoffes d'or et d'argent » ; « leurs produits étaient importés en Anatolie, à Smyrne et Constantinople, en Roumélie »[97]. Le nombre de métiers serait réduit à 1 000 en 1922, par la suite, selon Le Boulanger, de la fermeture de ces marchés[97].

La citadelle (avec des bâtiments de la ville à gauche) en arrière-plan d'un camp de l'Australian Light Horse le 19 novembre 1918 (James McBey).

Le 16 octobre 1918, à 16 heures 30, la 5e division de cavalerie anglo-indienne était entrée à Homs, sans rencontrer d'opposition ; « la cavalerie turque avait évacué la ville dans la matinée et s'était retirée vers Er Rastan »[119].

Le mandat français[modifier | modifier le code]

Vue aérienne de la ville en 1930.

La ville fut incluse en 1920 dans l'État de Damas[120]. En 1921, le service des transmissions entreprit la construction d'un circuit téléphonique entre Tripoli et Homs[121]. En 1922, l'effort se continua par la construction d'un circuit Homs-Alep-Alexandrette[121]. Le 28 juin de la même année fut constituée la Fédération syrienne, comprenant les États d'Alep, de Damas et des Alaouites ; on a pensé faire de Homs la capitale de la Fédération syrienne, mais « peu de choses subsistent de ce projet » : « la première et seule réalisation » a été « une prison fédérale transformée, plus tard, en école militaire[122]. »

Le 1er janvier 1925, l'État de Damas fusionna avec l'État d'Alep pour former l'État de Syrie[123]. Des « troubles » éclatèrent dans les premiers mois de 1926 dans l'Anti-Liban[124] : « des bandes qui s'y sont réfugiées coupent les voies ferrées d'Alep et de Damas. / Pour les combattre et les disperser, une colonne, sous les ordres du général Marty, est formée le 11 mars, à Homs. La 3e batterie et une section de la 6e y prennent part. Elle entre à Nebeck le 14 mars et fait sa jonction à Kuteifé avec la colonne Massiet, partie de Damas. Les deux colonnes rentrent ensuite à Damas après avoir défait les rebelles dans un dur combat à Maraba et Berzé[124]. » La colonne Marty opérerait, dans la suite, dans les environs de Homs et dans le massif de l'Akroum[124] ; en juillet 1926, un groupe d'hommes projetait de détruire les voies ferrées Homs-Tripoli et Homs-Rayak[125].

Comme l'a expliqué Thierry Boissière, dans « les années 1930-40 », les jardins urbains de Homs et de Hama étaient partagés entre trois grandes catégories de propriétaires :

« les grands notables, minorité connue représentant l'élite traditionnelle dominant la société citadine à cette époque ; les citadins aisés, notables de second rang et grands commerçants ; les « gens du souk », petits commerçants et artisans, constituant la grande majorité des propriétaires. Il convient de rajouter une quatrième catégorie, mais concernant Homs seulement, formée par quelques lignages de jardiniers, propriétaires d'une partie de leurs exploitations[97]. »

D'après Thierry Boissière, les années 1940 ont été la dernière décennie durant laquelle les jardins urbains occupaient encore une place prépondérante dans l'économie de ces deux villes,

« permettant ainsi aux deux villes de disposer d'une réelle autonomie alimentaire et d'une certaine indépendance dans la gestion de leur approvisionnement quotidien. Par la suite, la croissance urbaine et démographique, l'exode rural (surtout à Homs), l'augmentation de la demande alimentaire et le développement industriel mais aussi agricole de la région, avec la création de grands périmètres irrigués, contribuèrent à marginaliser économiquement et socialement ces traditionnels lieux de productions agricoles[97]. »

Le « camp de Homs » de la brigade indépendante de chasseurs des Carpates, le 5 juin 1940[126].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le 1er octobre 1939, la Deuxième Guerre mondiale ayant commencé, le 6e régiment étranger d'infanterie fut créé à Homs[127]. Sur ordre du général Sikorski, la brigade indépendante de chasseurs des Carpates fut formée à Homs le 2 avril 1940 et placée sous le commandement de Stanisław Kopański[128].

Ainsi que l'a expliqué Stéphane Malsagne, des « grèves et manifestations contre la politique de l'administration de Vichy » furent organisées dès la fin du mois de février 1941 « à Damas, Alep et Homs à l'initiative de Chukri Kouatly, et soutenues par de jeunes nationalistes arabes », finissant par gagner le Liban en mars, dont l'origine était « une « crise du pain » née des privilèges accordés à 30 000 familles nouvellement arrivées de France pour rejoindre les organes administratifs et militaires du Mandat »[129]. Selon André Laffargue, les boutiques fermèrent à Homs le 7 mars, et une échauffourée fit 3 morts à Homs le 14[130].

« Les cours de l'école militaire d'Homs furent interrompus en août 1941 sur ordre du général Dentz en raison des événements » (les Alliés avaient remporté la campagne de Syrie) ; ils reprendraient « sur ordre du général de Gaulle en septembre 1942 »[131]. Un défilé « des élèves de l'école militaire d'Homs » eut lieu le 1er avril 1944[131].

D'après Grégoire Madjarian, le 8 mai 1945, « dans plusieurs villes de Syrie (Alep, Homs, Hama, Damas), le jour même de la reddition allemande et de l'insurrection algérienne du Constantinois, des attaques avaient lieu contre les garnisons françaises »[132]. Selon Pierre Gerbet, le 27 mai 1945, un convoi militaire français fut attaqué et détruit à Homs[133]. « Le 28, tous les postes français en Syrie sont harcelés, notamment par la gendarmerie équipée d'armes » dont Churchill reconnaîtrait la fourniture par le Royaume-Uni[133]. Ainsi que l'a expliqué Grégoire Madjarian, le 3 mai 1946, « Londres annonça le retrait de ses troupes avant la fin de l'année ; elles quittèrent les territoires du Levant le 30 juin 1946, suivies le 31 août par les troupes françaises[134]. »

Époque de la Syrie indépendante: 1946[modifier | modifier le code]

En 1949, à Homs, la première usine syrienne construite après la guerre était entrée en production, censée être divisée en quatre unités : une de sucre, une de glucose et d'amidon, une d'alcool à partir de résidu de sucre, et une d'huile et de « végétaline »[135]. La même année avait été ouvert un camp de réfugiés palestiniens[136].

Comme l'a expliqué Vanessa Guéno, les années cinquante furent une « période de déséquilibre politique notoire » « marquée par trois coups d'État successifs et par la mise en place d'une dictature militaire sous le joug d'Adīb Shishaklī qui considérait Homs comme une ville frondeuse »[137]. En 1950, le nombre des métiers à tisser fonctionnant à Homs était réduit à 750[97]. En 1954, on recensa la Société anonyme « d'Électricité Homs-Hama » (fondée en 1928 au capital de 750 000 livres syriennes) comme ayant son siège à Homs[138], et la Société anonyme du sucre et des produits agricoles et la Société anonyme des teintureries techniques (fondées en 1946 aux capitaux respectifs de 12 millions et 5 millions de livres syriennes), siégeant à Damas et Alep respectivement, comme étant implantées à Homs[139].

Le 15 juin 1959 fut achevée la construction de la raffinerie de pétrole de Homs, d'une capacité d'un million de tonnes par an, par la firme tchécoslovaque Techno-Export[140].

En mars 1968 fut mis en fonctionnement l'oléoduc Karatchouk-Homs-Tartous, long de 650 kilomètres[141], permettant « de fournir à la raffinerie de Homs du pétrole brut syrien au lieu du brut irakien[142]. » En 1973, au cours de la guerre du Kippour, l'aviation israélienne bombarda la raffinerie[143].

Guerre civile syrienne[modifier | modifier le code]

Lors du soulèvement populaire du printemps arabe en Syrie au début 2011, les manifestations gagnent Homs, elles sont réprimées dans le sang par le régime syrien[144], et la ville de Homs est rapidement surnommée « capitale de la Révolution »[145]. Selon Frédéric Pichon, aux « premières semaines » de la guerre civile syrienne, Homs était un carrefour contrebandier notamment pour la drogue et les armes et connaissait une criminalité importante[146]. À partir de février 2012, l'armée syrienne fait le siège de Homs, qu'elle reprit en 2014, après deux ans de siège et de bombardements[147].

Démographie[modifier | modifier le code]

XIIe siècle 1783, 1784 ou 1785 1840 1903 1940 1975 1981 2017
Population
(nombre d'habitants)
7 000[148] 2 000[105] 15 000[148] 51 158[97] 100 000[97] 252 695[149] 346 800[148] 775 404[2]
1945 1970
Densité
(nombre d'habitants/km2)
23 200[150] 5 045[151]

Économie[modifier | modifier le code]

Panneau d'autoroute.

Homs est un centre agricole important. Elle constitue un point de marché pour les agriculteurs du district et même du Liban. Homs est également le lieu de plusieurs grandes industries lourdes comme la raffinerie de pétrole de l'ouest de la ville. Une croissance du secteur industriel privé s'est produite au cours de la dernière décennie et de nombreuses petites et moyennes entreprises occupent les zones industrielles du nord-ouest et le sud de la ville. Une nouvelle sucrerie est en cours de construction par une société brésilienne, et une usine automobile est en cours de construction par l'Iran Khodro. Aussi une nouvelle usine de phosphate et de raffinage du pétrole sont en cours de construction à l'Est de la ville. Le secteur des services est faible, mais croissant. Cependant, ce qui joue en faveur de la ville est sa situation géographique, comme étant au centre du complexe routier syrien. En effet, toutes les marchandises allant de la Méditerranée vers l'Irak, passent par la ville. De plus en plus de supermarchés et centres commerciaux apparaissent, comme TransMall sur l'autoroute de Damas.

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Le palais construit par Abdel Hamid Droubi (président de la municipalité en 1899[152]) fut détruit dans les années 1980[153]. Les restes du mausolée d'Émèse qui, au XVIIIe siècle, se trouvait encore « à 400 pas de la ville [de Homs], en tirant du côté de l'ouest[154] », furent détruits à la dynamite vers 1911, pour faire place à un dépôt de pétrole[155].

Transports[modifier | modifier le code]

La gare de Homs.

La ville est desservie par une gare, située dans le sud-ouest de la ville, dans le quartier de la Gare proprement dit (al-Mahatta). La ville est parcourue par un grand nombre de minibus. Les taxis sont omniprésents à Homs. Ils y occupent une place importante dans la circulation. C'est le moyen de transport le plus pratique et le plus efficace pour éviter les bouchons quotidiens et pour parcourir de grandes distances, pour beaucoup de Homsiotes ne possédant pas de voiture. Comme à Damas, des bus verts font désormais leur apparition avec un dépôt à la sortie nord de la ville sur l'autoroute de Hama dans le quartier du Sinaa. La plupart des rues de Homs sont insalubres et peu soignées. Pour cette raison, la mairie de Homs s'est lancée dans une opération de renouvellement de ses rues. Ainsi entre 2007 et 2009, on a pu assister à la renaissance de tous les axes importants de la ville, qui ont été refaits à neuf.

Enseignement[modifier | modifier le code]

La faculté de médecine de l'université Al-Baath.

Homs est le siège de l'université Al-Baath. L'université abrite plusieurs facultés, y compris la médecine, l'ingénierie, les arts libéraux et les sciences et nombre de formations professionnelle de 2 ans. L'Université syrienne de Wadi al-Nasarah a ouvert en 2004 et est située à 30 km à l'ouest de la ville. Enfin, l'École internationale de Choueifat a récemment ouvert une succursale à l'extérieur de la ville.

Cuisine[modifier | modifier le code]

La cuisine de Homs est réputée en Syrie. Les plats les plus connus sont le kibbeh Homsi, beitenjan mehshi (aubergines farcies), shakriah, et halawet al-jubn.

Sports[modifier | modifier le code]

Homs possède deux stades à l'ouest de la ville et le siège d'Al-Karama Sports Club. Le plus grand des deux est le stade de Khaled bin Walid qui peut contenir jusqu'à 35 000 spectateurs. L'équipe de football d'Al-Karama a remporté plusieurs championnats nationaux et régionaux. Elle termina deuxième de la Ligue des Champions d'Asie 2006. Homs est également le siège d'Al-Wathba sports Club.

Personnalités[modifier | modifier le code]

Jumelages[modifier | modifier le code]

La ville de Homs est jumelée avec :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Pour cette raison, Cicéron avait appelé Pompée « Sampsiceramus » dans ses lettres à Atticus (2.14, 2.16, 2.17, 2.23), par dérision[3].
  2. Cicéron a en effet nommé Jamblique « phylarque des Arabes » dans une lettre (Lettres aux familiers 15.1)[28]. Si le nom de Jamblique participe — incontestablement selon Victor Langlois[29] — d'une « onomastique sémitique[30] », Maurice Sartre a cependant incité les historiens « à la prudence quant aux appellations des Anciens », telles que celle employée par Cicéron[31], considérant l'hésitation avec laquelle les auteurs anciens ont fait appartenir certains peuples, tels les Nabatéens ou les Ituréens, au groupe des « Arabes »[32] : « Ainsi, Nabatéens, Ituréens, Éméséniens peuvent être qualifiés d'Arabes ou distingués des Arabes, parfois chez le même auteur[32]. » Ainsi que l'ont expliqué Maamoun Abdulkarim et Oriol Olesti-Vila, « la dynastie des Sampsigéramides a joué un rôle politique important dans les dernières années du royaume séleucide et les premières années de l'occupation romaine[6] ».
  3. Comme l'a expliqué Maurice Sartre, « à la veille d'Actium, Antoine avait fait exécuter le prince client du moment, Iamblichos, un fils du Sampsigéramos qui avait trempé dans les ultimes règlements de compte entre rois séleucides, qu'il soupçonnait de trahison, et l'avait remplacé par son frère Alexandre. Après la victoire d'Octave, celui-ci déposa Alexandre et confisqua la principauté, mais il la rendit finalement en 20 av. J.-C. à un autre Iamblichos, fils du Iamblichos exécuté en 31[27]. »
  4. Daniel Schlumberger découvrit une borne à Qasr el-Heir el-Gharbi en 1936[38], érigée sous Hadrien (r. 117-138) ou l'un de ses successeurs[39] et portant l'inscription ci-après reproduite :
           Fin[es]
           inteṛ
    Hadriano[s]
    Palmyrenos
               et
    [He]ṃesenos[40]
  5. Damascios verrait encore à Émèse « un bétyle sphérique qu'un prêtre enveloppait de linges[54] ».
  6. Vitalien Laurent a retenu le mois de février 453[59].
  7. Selon Louis Jalabert et René Mouterde, des épitaphes nomment des religieux appartenant à un monastère émésénien qui « semble distinct du « couvent de la grotte » à Émèse (la μονὴ τοῦ Σπελαίου), existant (selon Théophane, Chronogr., De Boor, p. 431, commenté par P. Peeters, Analecta Bollandiana, XLVII, 1929, p. 47 s.) dès 452 ; le quartier de Ḥomṣ appelé Dahr al-Maḡâra, « la voûte de la Grotte », se trouve dans l'ancienne ville et non dans le faubourg de Bâb Sbâʿ ; les moines du Spélaion ont des noms gréco-latins, ceux de Bâb Sbâʿ des noms araméens ; il y avait sans doute à Ḥomṣ, au Ve siècle, au moins un « couvent des Grecs » et un couvent des Syriacisants. Dès le 17 avril 392, Théodose avait autorisé à nouveau la présence de monastères dans les villes (Cod. Theod., XVI, 3, 2 ; E. Stein, Gesch. d. spätröm. Reiches, I, p. 323, n. 6)[68]. »
  8. Jean-Yves Gillon a cependant fait remarquer qu'Ibn al-Faqih « n'indique pas que Ḫālid b. al-Walīd soit inhumé à Ḥomṣ, ce qui conduit à se demander si, à son époque, le « Sīdī Ḫālèd » enterré à Ḥomṣ était déjà identifié au conquérant de la Syrie : en ce cas, la mention de son tombeau aurait dû suivre celle de la prise de la ville. Joseph W. Meri donne les références des historiens musulmans qui mentionnent cette inhumation ; le premier qu'il cite est Alī bin Abū Bakr al-Harawī, qui mourut au début du XIIe siècle (611 H.) [...][74]. »
  9. « Après 742, la province de Séville fut colonisée par les Syriens de la division militaire de Homs — et la ville reçut souvent par la suite le nom de sa « métropole » orientale »[76] (par exemple, dans Thrène de Séville, poème d'Abul Beca ar-Rondi[77]).
  10. Ainsi Guillaume de Tyr (7.12, 21.6). Selon René Dussaud,

    « Le terme « vulgo » indique que Camela est tiré du vocable arabe Ḥimṣ. La transcription de la gutturale initiale par c est fréquente, ainsi Calep (Gautier le chancelier, etc.) pour Ḥaleb. La vocalisation et l’addition de l ont été entraînées pour retrouver un mot considéré comme typique pour la région. [...] Peut-être cet l ne se prononçait-il pas primitivement ou très faiblement, et cela expliquerait sa présence dans le mot amiral, transcription d'amir[84]. »

  11. D'après Friedrich Wilken, « Ezzeddin Masud, der Sohn des Aksonkor, nothigt die Christen von der Verwüstung des Landes um Emessa nachzulassen »[85].
  12. En « 1132/1719 », un firman ordonna à des Turcomans de « Ḥaqla » de « partir à Homs » ; selon Brigitte Marino, « il s'agit vraisemblablement d'une invite à la migration puisque le chroniqueur souligne que certains sont installés dans ce quartier depuis une centaine d'années »[101].
  13. Ainsi que l'a expliqué Mohamed al-Dbiyat,

    « Une fois la Syrie reprise en main par les Ottomans, le sultan Abdul Magid [Ier], soucieux de protéger la ma'moura contre les incursions des nomades bédouins soutenus par les Égyptiens, promulgua en 1839 un « firman » (loi) : serait exempté du service militaire et du paiement des impôts tout sujet qui s'installerait à l'est de l'Oronte et participerait à la construction de villages[110]. »

  14. Par une lettre du 16 mai 1914, Maurice Bompard, ambassadeur de France à Constantinople, exhortait Gaston Doumergue, alors président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères français, à installer à Homs un vice-consulat français de carrière, afin de lutter contre ce qu'il appelait « la propagande que font dans cette région réservée à notre influence les institutions hospitalières et scolaires entretenues par la puissante Société Orthodoxe de Palestine »[118] ; il y avait alors à Homs un officier d'état-major chargé des fonctions de consul de Russie[118].

Références[modifier | modifier le code]

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  2. a et b « Syria Population 2018 ».
  3. a b c d et e Strabon, p. 209.
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  5. Mohamed al-Dbiyat, p. 159.
  6. a b et c Maamoun Abdulkarim et Oriol Olesti-Vila.
  7. Maurice Sartre, Le Haut-Empire romain : Les provinces de Méditerranée orientale d'Auguste aux Sévères.
  8. Janine Balty, p. 146.
  9. a b et c Henri Seyrig, « Caractères de l'histoire d'Émèse », p. 185.
  10. a b et c Louis Jalabert et René Mouterde, Inscriptions grecques et latines de la Syrie, t. 5, p. 107.
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  13. Frédéric Pichon.
  14. Jacques Eddé.
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  16. H. Lammens, p. 30.
  17. Félix Gaffiot, p. 585.
  18. a b c et d August Pauly, p. 2496.
  19. Félix Gaffiot, p. 740.
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  22. Glenn Burger, p. 140.
  23. Comte du Mesnil du Buisson, p. 207.
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  25. Augustin Calmet, p. 372.
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  30. Maurice Sartre.
  31. M. Sartre, p. 174-175.
  32. a et b M. Sartre, p. 174.
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  34. Carlos Chad, p. 92.
  35. Fergus Millar, p. 84.
  36. Daniel Schlumberger, p. 57.
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  38. Daniel Schlumberger, p. 43.
  39. Daniel Schlumberger, p. 66.
  40. Daniel Schlumberger, p. 64.
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  43. Hérodien, 5.4.
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  45. L. E. du Pin, p. 107.
  46. Mémoires de la Société impériale des antiquaires de France, p. 10.
  47. Joël Schmidt.
  48. S. Ronzevalle, « Venus lugens et Adonis Byblius », p. 166.
  49. Pierre-Louis Gatier, p. 107.
  50. Eugène Albertini, p. 24-26.
  51. a et b Andrew Beattie et Timothy Pepper, p. 151.
  52. Préhistoire.
  53. Emmanuel Choisnel, p. 194.
  54. Robert du Mesnil du Buisson, p. 100.
  55. Louis Jalabert et René Mouterde, Inscriptions grecques et latines de la Syrie, t. 4, p. 279.
  56. Jean Yanoski et Jules David, p. 81.
  57. Claude Lepelley, p. 225.
  58. « Vase d'Émèse ».
  59. a b c et d Vitalien Laurent, p. 380.
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  66. a et b Siméon Vailhé, p. 142.
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  70. Julien Aliquot, p. 127.
  71. Edward Luttwak.
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  74. a et b Jean-Yves Gillon, p. 53.
  75. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t N. Elisséeff, p. 157.
  76. Ph. Gourdin (dir.), G. Martinez-Gros (dir.), C. Aillet, S. Makariou et E. Tixier-Caceres, p. 240.
  77. Jalel El Gharbi.
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Bibliographie[modifier | modifier le code]

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  • Antoine Abdel Nour, Introduction à l'histoire urbaine de la Syrie ottomane, Beyrouth, Publications de l'Université libanaise, (lire en ligne).
  • Antoine Borrut, Entre mémoire et pouvoir : L'espace syrien sous les derniers Omeyyades et les premiers Abbassides (v. 72-193/692-809), Brill, (lire en ligne).
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