« Nouvelle naissance » : différence entre les versions

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Le terme '''nouvelle naissance''' (ou '''''{{lang|en|born again}}''''' en [[anglais]], littéralement « né de nouveau ») ou encore « régénéré » est une expression principalement utilisée par les [[évangélisme|chrétiens évangéliques]] depuis la fin des années 1960, d'abord aux [[États-Unis]], puis dans le monde entier.
Pour les [[évangélisme|chrétiens évangéliques]], la '''nouvelle naissance''' (ou '''''{{lang|en|born again}}''''' en [[anglais]], littéralement « né de nouveau ») ou encore le qualificatif « régénéré », caractérise un individu qui estime avoir vécu une régénération d'ordre spirituel par le [[Saint-Esprit]] en conséquence de sa [[Repentance (christianisme)|repentance]] et de sa réconciliation avec Dieu, devenant ainsi « enfant de Dieu ».

Il désigne un individu qui affirme avoir vécu une régénération spirituelle par le [[Saint-Esprit]] après [[Repentance (christianisme)|repentance]] de ses [[péché]]s et donc s'être réconcilié avec Dieu. Après la renaissance de son esprit, il est appelé « enfant de Dieu ». Cette expérience de [[Conversion au christianisme|conversion]] est un élément fondamental du christianisme.

== Usage ==
Son emploi francophone est : « chrétien né de nouveau» <ref>[http://www.wordreference.com/enfr/born-again Article « born-again » anglais-français] sur WordReference.com.</ref>. {{Référence nécessaire|Mais « ''{{lang|en|born again}}'' » est l'expression la plus employée, y compris parfois en français.|date=septembre 2020}}


== Origine ==
== Origine ==
L'expression fait référence à plusieurs passages de la [[Bible]]<ref> Robert Paul Lightner, ''Handbook of Evangelical Theology'', Kregel Academic, USA, 1995, p. 199</ref>, dont l'entretien de Jésus avec [[Nicodème]]<ref name=":0">{{RInt Bible|Jean|ch1=3|v1=3|v2=8|display=court}}.</ref>, où Jésus explique que pour rentrer dans le [[Royaume de Dieu]], l'homme doit renaître de l'Esprit<ref>Sébastien Fath, ''Du ghetto au réseau: Le protestantisme évangélique en France, 1800-2005'', Édition Labor et Fides, Genève, 2005, p. 37-38</ref>.
{{section sources secondaires|date=septembre 2020}}
L'expression fait notamment référence à un passage de la [[Bible]], l'entretien de Jésus avec [[Nicodème]], où Jésus explique que pour rentrer dans le [[Royaume de Dieu]], l'homme doit renaître de l'Esprit<ref name=":0">{{RInt Bible|Jean|ch1=3|v1=3|v2=8|display=court}}.</ref>.


La rencontre de Paul sur le [[Conversion de Paul|chemin de Damas]] avec Jésus ressuscité est aussi un exemple de « nouvelle naissance »<ref>J. Dwight Pentecost, ''New Wine: A Study of Transition in the Book of Acts'', Kregel Academic, USA, 2010, p. 100</ref>.
Outre ce texte, il y a dans la [[Bible]] de nombreuses références directes ou indirectes à « la nouvelle naissance » :
*{{Réf Bible|ez|36|26-27|display=long}}
*{{Réf Bible|jean|1|12-13|display=long}}
*{{Réf Bible|2co|5|17|display=long}}
*{{Réf Bible|ga|6|15|display=long}}
*{{Réf Bible|1p|1|3|display=long}}
*{{Réf Bible|1p|1|23|display=long}}


== Histoire ==
La rencontre de Paul sur le [[chemin de Damas]] avec Jésus ressuscité est aussi un exemple de « nouvelle naissance »<ref>{{RInt Bible|Ac|ch1=9|v1=1|v2=28|display=court}}.</ref>.
En 1527, la régénération après repentance symbolisée par le baptême, est le premier point de la [[Confession de Schleitheim]] publiée par les frères Suisses, un groupe d’[[Anabaptisme|anabaptistes]] à [[Schleitheim]]<ref>J. Philip Wogaman, Douglas M. Strong, ''Readings in Christian Ethics: A Historical Sourcebook'', Westminster John Knox Press, USA, 1996, p. 141</ref>{{,}}<ref>Donald F. Durnbaugh, ''The Believers' Church: The History and Character of Radical Protestantism'', Wipf and Stock Publishers, USA, 2003, p. 65, 73</ref>. Cette confession sera à l'origine de la doctrine de l’[[Église de professants]], qui accorde également la même importance à la nouvelle naissance<ref> Michael Edward Williams, Walter B. Shurden, ''Turning Points in Baptist History'', Mercer University Press, USA, 2008, p. 91</ref>{{,}}<ref>Philip LeMasters, ''Discipleship Between Creation and Redemption: Toward a Believers' Church Social Ethic'', University Press of America, USA, 1997, p. 2</ref>. Aux {{s2-|XVIII|e|XIX|e}}, l'expression et le concept sont devenus principalement associés au [[évangélisme|christianisme évangélique]]<ref>Brian Stiller, ''Evangelicals Around the World: A Global Handbook for the 21st Century'', Éditions Thomas Nelson, États-Unis, 2015, {{p.|34}}.</ref>.

==Histoire==
Aux {{s2-|XVIII|e|XIX|e}}, l'expression et le concept sont devenus une composante essentielle du [[évangélisme| christianisme évangélique]]<ref> Brian Stiller, ''Evangelicals Around the World: A Global Handbook for the 21st Century'', Éditions Thomas Nelson, États-Unis, 2015, {{p.|34}}.</ref>.


== Positions ==
== Positions ==
=== Christianisme évangélique ===
=== Christianisme évangélique ===
Les [[évangélisme| chrétiens évangéliques]] font de la nouvelle naissance, après [[Repentance (christianisme)|repentance]] et de la [[profession de foi]] un élément fondamental de leur spiritualité et un caractère distinctif par rapport aux autres chrétiens<ref> Randall Herbert Balmer, ''Encyclopedia of Evangelicalism'', Westminster John Knox Press, États-Unis, 2002, {{p.|236}} .</ref>{{,}}<ref> Orlando O. Espín, James B. Nickoloff, ''An Introductory Dictionary of Theology and Religious Studies'', Liturgical Press, États-Unis, 2007, p. 425.</ref>. En pratique, ce terme fait référence à une [[conversion au christianisme]] lors de laquelle le croyant prend la décision de suivre [[Jésus-Christ|Jésus]] pour le [[Salut (christianisme)|Salut]]<ref> Edward E. Hindson, Daniel R. Mitchell, ''The Popular Encyclopedia of Church History: The People, Places, and Events That Shaped Christianity'', Harvest House Publishers, États-Unis, 2013, {{p.|142}}.</ref>{{,}}<ref> Wesley Peach, ''Itinéraires de conversion'', Les Editions Fides, Canada, 2001, p.s 56-57.</ref>{{,}}<ref> Stephen J. Hamilton, ''“Born Again”: A Portrait and Analysis of the Doctrine of Regeneration within Evangelical Protestantism'', Vandenhoeck & Ruprecht, Germany, 2017, p. 55</ref>. Pour les chrétiens évangéliques, la nouvelle naissance survient donc avant le [[baptême du croyant]]<ref> Michael J. Meiring, ''Preserving Evangelical Unity: Welcoming Diversity in Non-Essentials'', Wipf and Stock Publishers , États-Unis, 2009, {{p.|117}}.</ref>. Dans certains courants, notamment [[baptisme|baptiste]], il est synonyme du [[baptême du Saint-Esprit]] <ref> Walter A. Elwell, ''Evangelical Dictionary of Theology'', Baker Academic, États-Unis, 2001, {{p.|138}}.</ref>. Dans les courants du [[pentecôtisme]], du [[mouvement charismatique évangélique]] et du [[mouvement néo-charismatique]], il s'agit d'une expérience distincte du [[baptême du Saint-Esprit]]<ref> Allan Anderson, ''An Introduction to Pentecostalism: Global Charismatic Christianity'', Cambridge University Press, UK, 2013, {{p.|184}} .</ref>{{,}}<ref> Veli-Matti Karkkainen, ''The Spirit in the World: Emerging Pentecostal Theologies in Global Contexts'', Wm. B. Eerdmans Publishing, États-Unis, 2009, {{p.|39}}.</ref>.
Les [[évangélisme| chrétiens évangéliques]] font de la nouvelle naissance, après [[Repentance (christianisme)|repentance]] et [[profession de foi]], un élément fondamental de leur spiritualité et un caractère distinctif par rapport aux autres chrétiens<ref>Randall Herbert Balmer, ''Encyclopedia of Evangelicalism: Revised and expanded edition'', Baylor University Press, USA, 2004, {{p.|236}}.</ref>{{,}}<ref>Orlando O. Espín, James B. Nickoloff, ''An Introductory Dictionary of Theology and Religious Studies'', Liturgical Press, États-Unis, 2007, p. 425.</ref>. En pratique, ce terme fait référence à une [[conversion au christianisme]] lors de laquelle le croyant prend la décision de suivre [[Jésus-Christ|Jésus]] pour le [[Salut (christianisme)|Salut]]<ref> Edward E. Hindson, Daniel R. Mitchell, ''The Popular Encyclopedia of Church History: The People, Places, and Events That Shaped Christianity'', Harvest House Publishers, États-Unis, 2013, {{p.|142}}.</ref>{{,}}<ref> Wesley Peach, ''Itinéraires de conversion'', Les Editions Fides, Anjou, 2001, p.s 56-57.</ref>{{,}}<ref> Stephen J. Hamilton, ''“Born Again”: A Portrait and Analysis of the Doctrine of Regeneration within Evangelical Protestantism'', Vandenhoeck & Ruprecht, Germany, 2017, p. 55</ref>. Pour les chrétiens évangéliques, la nouvelle naissance survient donc avant le [[baptême du croyant]]<ref>Michael J. Meiring, ''Preserving Evangelical Unity: Welcoming Diversity in Non-Essentials'', Wipf and Stock Publishers , États-Unis, 2009, {{p.|117}}.</ref>. Dans certains courants, notamment [[baptisme|baptiste]], il est synonyme du [[baptême du Saint-Esprit]]<ref>Walter A. Elwell, ''Evangelical Dictionary of Theology'', Baker Academic, États-Unis, 2001, {{p.|138}}.</ref>. Dans les courants du [[pentecôtisme]], du [[mouvement charismatique évangélique]] et du [[mouvement néo-charismatique]], il s'agit d'une expérience distincte du [[baptême du Saint-Esprit]]<ref> Allan Anderson, ''An Introduction to Pentecostalism: Global Charismatic Christianity'', Cambridge University Press, UK, 2013, {{p.|184}}.</ref>{{,}}<ref>Veli-Matti Karkkainen, ''The Spirit in the World: Emerging Pentecostal Theologies in Global Contexts'', Wm. B. Eerdmans Publishing, États-Unis, 2009, {{p.|39}}.</ref>.


Pour certaines dénominations évangéliques, elle est le début de la [[sanctification]] du croyant<ref>Justo L. González, ''Essential Theological Terms'', Westminster John Knox Press, USA, 2005, p. 155</ref>. Pour d’autres, elle est l’occasion de recevoir la [[sanctification]] complète <ref> Roger E. Olson, ''The Westminster Handbook to Evangelical Theology'', Westminster John Knox Press, USA, 2004, p. 319</ref>.
Beaucoup de chrétiens évangéliques racontent de manière émue une expérience « surnaturelle » qui les aurait profondément marqués, libérés de dépendances, et qui aurait effacé leurs péchés<ref> Patrice de Plunkett, ''Les évangéliques à la conquête du monde'', Éditions Perrin, France, 2009, {{p.|134}} .</ref>{{,}}<ref>Farid Alilat, [https://www.jeuneafrique.com/101135/archives-thematique/j-sus-christ-en-terre-d-alg-rie/ Jésus-Christ en terre d’Algérie], jeuneafrique.com, France, 16 mai 2005; Ledauphine, [https://www.ledauphine.com/sport/2019/01/12/andrezieux-florian-milla-buteur-contre-l-om-mais-disciple-du-christ-avant-tout Andrézieux : Florian Milla, buteur contre l'OM mais disciple du Christ avant tout], ledauphine.com, France, 12 janvier 2019; Jean-Philippe Proulx,
[https://www.ledevoir.com/societe/541073/le-plus-hipster-des-mouvements-evangeliques-du-quebec Le plus «hipster» des mouvements évangéliques du Québec], ledevoir.com, Canada, 10 novembre 2018 </ref>.

Pour certaines dénominations évangéliques, elle est le début de la [[sanctification]] du croyant <ref> Justo L. González, ''Essential Theological Terms'', Westminster John Knox Press, USA, 2005, p. 155</ref>. Pour d’autres, elle est l’occasion de recevoir la [[sanctification]] complète <ref> Roger E. Olson, ''The Westminster Handbook to Evangelical Theology'', Westminster John Knox Press, USA, 2004, p. 319</ref>.

=== Témoins de Jéhovah ===
Pour les [[Témoins de Jéhovah]], un chrétien né de nouveau est quelqu'un qui a été baptisé dans l'eau ("est né d'eau") et qui a été engendré de l'esprit de Dieu ("est né d'esprit", on dit aussi qu'il "a été [[Messie|oint d'esprit saint]]") ; il devient ainsi fils de Dieu et se voit offrir l'espérance de participer au Royaume des cieux<ref name=":0" />. [[Jésus-Christ]] est passé par ces étapes comme les 144 000 humains qui sont héritiers avec lui du Royaume céleste <ref>Luc 12, 32 ; Apocalypse 7, 4 et 14, 1-3</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=La nouvelle naissance : quelle est sa raison d’être ? — BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower|url=https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/2009243|site=wol.jw.org|consulté le=2019-12-27}}</ref>.


=== Église réformée de France ===
=== Église réformée de France ===
La [[Profession de foi|déclaration de foi]] de l'[[Église réformée de France]] de 1938 mentionne la nouvelle naissance<ref>{{lien web|auteur=[[André Gounelle]]|titre=La déclaration de foi de l'Église Réformée de France|site=le blog d'André Gounelle|url= http://andregounelle.fr/eglise/la-declaration-de-foi-de-l-eglise-reformee-de-france.php|consulté le=8 avril 2020}}</ref>. Pour le théologien [[Calvinisme|réformé]] [[Élian Cuvillier]], la nouvelle naissance est {{citation|une redéfinition, une réorientation de mon existence.}}<ref>{{ouvrage|prénom1=Élian |nom1=Cuvillier |titre=Étranges témoins de la Passion |éditeur=Olivétan |lieu=Lyon |année=2008 |pagestotales=87 |isbn=9782354790318 }}, cité par Christophe Paya, Repères de théologie pratique – 3, ThEv vol. 10, n°1, 2011, pp.85-94.[http://flte.fr/wp-content/uploads/2015/09/ThEv_2011-1-Reperes_theo_pratique_3.pdf]</ref>.
La [[Profession de foi|déclaration de foi]] de l'[[Église réformée de France]] de 1938 mentionne la nouvelle naissance<ref>{{lien web|auteur=[[André Gounelle]]|titre=La déclaration de foi de l'Église Réformée de France|site=le blog d'André Gounelle|url= http://andregounelle.fr/eglise/la-declaration-de-foi-de-l-eglise-reformee-de-france.php|consulté le=8 avril 2020}}</ref>. Pour le théologien [[Calvinisme|réformé]] [[Élian Cuvillier]], la nouvelle naissance est {{citation|une redéfinition, une réorientation de mon existence.}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Élian|nom1=Cuvillier|titre=Étranges témoins de la Passion|sous-titre=Jésus, mort "pour nous"|lieu=Lyon|éditeur=Olivétan|année=2008|pages totales=87|isbn=978-2-35479-031-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=C6thbSJkW1UC&printsec=frontcover}}, cité par Christophe Paya, Repères de théologie pratique – 3, ThEv vol. 10, n°1, 2011, pp.85-94.[http://flte.fr/wp-content/uploads/2015/09/ThEv_2011-1-Reperes_theo_pratique_3.pdf]</ref>.


===Anglicanisme===
=== Anglicanisme ===
Dans l'[[anglicanisme]], la nouvelle naissance a lieu avec le sacrement du [[baptême d'eau]]<ref>Paul F. M. Zahl, ''The Protestant Face of Anglicanism'', Wm. B. Eerdmans Publishing, États-Unis, 1998, {{p.|98}}.</ref>.
Dans l'[[anglicanisme]], la nouvelle naissance a lieu avec le sacrement du [[baptême d'eau]]<ref>Paul F. M. Zahl, ''The Protestant Face of Anglicanism'', Wm. B. Eerdmans Publishing, États-Unis, 1998, {{p.|98}}.</ref>.


=== Luthéranisme ===
=== Luthéranisme ===
Dans le [[luthéranisme]], la nouvelle naissance est vue comme une expérience par laquelle le [[Saint-Esprit]] renouvelle la foi d'une personne, lors du [[baptême d'eau]]<ref>Carl Ferdinand Wilhelm Walther, ''Sermons and prayers for Reformation and Luther commemorations'', Joel Baseley, États-Unis, 2008, {{p.|27}}.</ref>.
Dans le [[luthéranisme]], la nouvelle naissance est vue comme une expérience par laquelle le [[Saint-Esprit]] renouvelle la foi d'une personne, lors du [[baptême d'eau]]<ref>Carl Ferdinand Wilhelm Walther, ''Sermons and prayers for Reformation and Luther commemorations'', Joel Baseley, États-Unis, 2008, {{p.|27}}.</ref>.


=== Catholicisme ===
=== Catholicisme ===
Le terme de nouvelle naissance n'est pas employé par le [[catholicisme]], qui identifie la régénération avec le sacrement du [[baptême d'eau]] et parle plutôt de « baptisé » <ref> John F. McHugh, ''The International Critical Commentary'', T&T Clark, États-Unis, 2009, p. 227.</ref>.
Le terme de nouvelle naissance n'est pas employé par le [[catholicisme]], qui identifie la régénération avec le sacrement du [[baptême]] et parle plutôt de « baptisé » <ref> John F. McHugh, ''The International Critical Commentary'', T&T Clark, États-Unis, 2009, p. 227.</ref>.


== Critique ==
== Critique ==
Certains auteurs sont restés sceptiques face à l'interprétation de la nouvelle naissance. En effet ce concept est surtout développé dans l'[[évangile de Jean]], alors que les autres évangiles sont discrets sur le sujet<ref>CF. LeFevre, Williamson, ID., The Gospel anchor. Troy, États-Unis, 1832, {{p.|66}}.</ref>, ce qui limite sa centralité dans la théologie chrétienne.
Certains auteurs sont restés sceptiques face à l'interprétation de la nouvelle naissance. En effet ce concept est surtout développé dans l'[[évangile de Jean]], alors que les autres évangiles sont discrets sur le sujet<ref>CF. LeFevre, Williamson, ID., ''The Gospel anchor.'' Troy, États-Unis, 1832, {{p.|66}}.</ref>, ce qui limite sa centralité dans la théologie chrétienne.

== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Bible]]
* [[Bible]]
* [[Baptême du croyant]]
* [[Baptême du croyant]]
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* [[Dieu (christianisme)]]
* [[Dieu (christianisme)]]
* [[Église de professants]]
* [[Église de professants]]
* [[Présentation d'enfant]]


== Notes et références ==
=== Liens externes ===
{{Références}}
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Dernière version du 16 janvier 2024 à 22:00

Pour les chrétiens évangéliques, la nouvelle naissance (ou born again en anglais, littéralement « né de nouveau ») ou encore le qualificatif « régénéré », caractérise un individu qui estime avoir vécu une régénération d'ordre spirituel par le Saint-Esprit en conséquence de sa repentance et de sa réconciliation avec Dieu, devenant ainsi « enfant de Dieu ».

Origine[modifier | modifier le code]

L'expression fait référence à plusieurs passages de la Bible[1], dont l'entretien de Jésus avec Nicodème[2], où Jésus explique que pour rentrer dans le Royaume de Dieu, l'homme doit renaître de l'Esprit[3].

La rencontre de Paul sur le chemin de Damas avec Jésus ressuscité est aussi un exemple de « nouvelle naissance »[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1527, la régénération après repentance symbolisée par le baptême, est le premier point de la Confession de Schleitheim publiée par les frères Suisses, un groupe d’anabaptistes à Schleitheim[5],[6]. Cette confession sera à l'origine de la doctrine de l’Église de professants, qui accorde également la même importance à la nouvelle naissance[7],[8]. Aux XVIIIe et XIXe siècles, l'expression et le concept sont devenus principalement associés au christianisme évangélique[9].

Positions[modifier | modifier le code]

Christianisme évangélique[modifier | modifier le code]

Les chrétiens évangéliques font de la nouvelle naissance, après repentance et profession de foi, un élément fondamental de leur spiritualité et un caractère distinctif par rapport aux autres chrétiens[10],[11]. En pratique, ce terme fait référence à une conversion au christianisme lors de laquelle le croyant prend la décision de suivre Jésus pour le Salut[12],[13],[14]. Pour les chrétiens évangéliques, la nouvelle naissance survient donc avant le baptême du croyant[15]. Dans certains courants, notamment baptiste, il est synonyme du baptême du Saint-Esprit[16]. Dans les courants du pentecôtisme, du mouvement charismatique évangélique et du mouvement néo-charismatique, il s'agit d'une expérience distincte du baptême du Saint-Esprit[17],[18].

Pour certaines dénominations évangéliques, elle est le début de la sanctification du croyant[19]. Pour d’autres, elle est l’occasion de recevoir la sanctification complète [20].

Église réformée de France[modifier | modifier le code]

La déclaration de foi de l'Église réformée de France de 1938 mentionne la nouvelle naissance[21]. Pour le théologien réformé Élian Cuvillier, la nouvelle naissance est « une redéfinition, une réorientation de mon existence. »[22].

Anglicanisme[modifier | modifier le code]

Dans l'anglicanisme, la nouvelle naissance a lieu avec le sacrement du baptême d'eau[23].

Luthéranisme[modifier | modifier le code]

Dans le luthéranisme, la nouvelle naissance est vue comme une expérience par laquelle le Saint-Esprit renouvelle la foi d'une personne, lors du baptême d'eau[24].

Catholicisme[modifier | modifier le code]

Le terme de nouvelle naissance n'est pas employé par le catholicisme, qui identifie la régénération avec le sacrement du baptême et parle plutôt de « baptisé » [25].

Critique[modifier | modifier le code]

Certains auteurs sont restés sceptiques face à l'interprétation de la nouvelle naissance. En effet ce concept est surtout développé dans l'évangile de Jean, alors que les autres évangiles sont discrets sur le sujet[26], ce qui limite sa centralité dans la théologie chrétienne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Robert Paul Lightner, Handbook of Evangelical Theology, Kregel Academic, USA, 1995, p. 199
  2. Jn 3,3–8.
  3. Sébastien Fath, Du ghetto au réseau: Le protestantisme évangélique en France, 1800-2005, Édition Labor et Fides, Genève, 2005, p. 37-38
  4. J. Dwight Pentecost, New Wine: A Study of Transition in the Book of Acts, Kregel Academic, USA, 2010, p. 100
  5. J. Philip Wogaman, Douglas M. Strong, Readings in Christian Ethics: A Historical Sourcebook, Westminster John Knox Press, USA, 1996, p. 141
  6. Donald F. Durnbaugh, The Believers' Church: The History and Character of Radical Protestantism, Wipf and Stock Publishers, USA, 2003, p. 65, 73
  7. Michael Edward Williams, Walter B. Shurden, Turning Points in Baptist History, Mercer University Press, USA, 2008, p. 91
  8. Philip LeMasters, Discipleship Between Creation and Redemption: Toward a Believers' Church Social Ethic, University Press of America, USA, 1997, p. 2
  9. Brian Stiller, Evangelicals Around the World: A Global Handbook for the 21st Century, Éditions Thomas Nelson, États-Unis, 2015, p. 34.
  10. Randall Herbert Balmer, Encyclopedia of Evangelicalism: Revised and expanded edition, Baylor University Press, USA, 2004, p. 236.
  11. Orlando O. Espín, James B. Nickoloff, An Introductory Dictionary of Theology and Religious Studies, Liturgical Press, États-Unis, 2007, p. 425.
  12. Edward E. Hindson, Daniel R. Mitchell, The Popular Encyclopedia of Church History: The People, Places, and Events That Shaped Christianity, Harvest House Publishers, États-Unis, 2013, p. 142.
  13. Wesley Peach, Itinéraires de conversion, Les Editions Fides, Anjou, 2001, p.s 56-57.
  14. Stephen J. Hamilton, “Born Again”: A Portrait and Analysis of the Doctrine of Regeneration within Evangelical Protestantism, Vandenhoeck & Ruprecht, Germany, 2017, p. 55
  15. Michael J. Meiring, Preserving Evangelical Unity: Welcoming Diversity in Non-Essentials, Wipf and Stock Publishers , États-Unis, 2009, p. 117.
  16. Walter A. Elwell, Evangelical Dictionary of Theology, Baker Academic, États-Unis, 2001, p. 138.
  17. Allan Anderson, An Introduction to Pentecostalism: Global Charismatic Christianity, Cambridge University Press, UK, 2013, p. 184.
  18. Veli-Matti Karkkainen, The Spirit in the World: Emerging Pentecostal Theologies in Global Contexts, Wm. B. Eerdmans Publishing, États-Unis, 2009, p. 39.
  19. Justo L. González, Essential Theological Terms, Westminster John Knox Press, USA, 2005, p. 155
  20. Roger E. Olson, The Westminster Handbook to Evangelical Theology, Westminster John Knox Press, USA, 2004, p. 319
  21. André Gounelle, « La déclaration de foi de l'Église Réformée de France », sur le blog d'André Gounelle (consulté le )
  22. Élian Cuvillier, Étranges témoins de la Passion : Jésus, mort "pour nous", Lyon, Olivétan, , 87 p. (ISBN 978-2-35479-031-8, lire en ligne), cité par Christophe Paya, Repères de théologie pratique – 3, ThEv vol. 10, n°1, 2011, pp.85-94.[1]
  23. Paul F. M. Zahl, The Protestant Face of Anglicanism, Wm. B. Eerdmans Publishing, États-Unis, 1998, p. 98.
  24. Carl Ferdinand Wilhelm Walther, Sermons and prayers for Reformation and Luther commemorations, Joel Baseley, États-Unis, 2008, p. 27.
  25. John F. McHugh, The International Critical Commentary, T&T Clark, États-Unis, 2009, p. 227.
  26. CF. LeFevre, Williamson, ID., The Gospel anchor. Troy, États-Unis, 1832, p. 66.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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