« Like a Rolling Stone » : différence entre les versions

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| genre = [[Folk rock]]<ref>{{Lien web|nom1=Unterberger|prénom1=Richie|titre=1960s Folk-Rock Lists|url=http://www.richieunterberger.com/turnlists.html|site=www.richieunterberger.com|consulté le=2016-10-15}}.</ref>
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'''''{{Langue|en|Like a Rolling Stone}}''''' est une chanson de l'auteur, compositeur, et interprète américain [[Bob Dylan]], sortie en 45 tours le {{Date-|20|juillet|1965|en musique}} par [[Columbia Records]] et figurant en ouverture de l'album ''{{Langue|en|[[Highway 61 Revisited]]}}''.
'''''{{Langue|en|Like a Rolling Stone}}''''' est une chanson de [[Bob Dylan]], apparaissant sur l'album ''{{Langue|en|[[Highway 61 Revisited]]}}'' ([[1965 en musique|1965]]). Sa longueur (plus de six minutes), son style et ses arrangements en ont fait l'une des chansons de Dylan les plus célèbres et influentes. Le magazine ''[[Rolling Stone]]'' l'a nommée [[Les 500 plus grandes chansons de tous les temps selon Rolling Stone|plus grande chanson de tous les temps]], affirmant : {{Citation|aucune autre chanson n'a jamais défié et transformé les codes commerciaux et les conventions artistiques de son époque aussi profondément<ref name="Rolling Stone L.A.R.S.">{{lien web |langue=en |titre=Bob Dylan, 'Like a Rolling Stone' |url=https://www.rollingstone.com/music/lists/the-500-greatest-songs-of-all-time-20110407/bob-dylan-like-a-rolling-stone-20110516 |site=[[Rolling Stone|RollingStone.com]] |consulté le=27 juin 2015}}.</ref>}}.

Extraite d'un long texte écrit par Dylan au printemps 1965, alors qu'il revenait d'une tournée épuisante en Angleterre, la chanson est enregistrée en deux jours, les {{Date-|15|juin-|1965-|en musique}} et {{Date-|16|juin|1965|en musique}}, durant les sessions consacrées à ''Highway 61 Revisited''. La chanson se distingue par le motif circulaire de [[Mike Bloomfield]] à la guitare électrique et celui devenu célèbre qu'[[Al Kooper]] improvisa à l'[[orgue Hammond]].

La longueur de la chanson {{incise|plus de six minutes}} posa d'abord problème : Columbia Records hésita à la sortir en ''single'', jusqu'à ce qu'une copie de la chanson n'attire l'attention dans un club de New-York, puis il fallut la demande répétée des auditeurs pour que les radios consentent à la diffuser en entier. ''Like a Rolling Stone'' atteint finalement la deuxième place du classement ''[[Billboard]]'' américain et devient un succès mondial.

Les critiques décrivent la chanson comme révolutionnaire par la combinaison de ses éléments musicaux, le cynisme dans la voix de Dylan et le caractère direct de la question "''{{Langue|anglais|How does it feel?}}''" dans le refrain. Elle achève la transformation de l'image de Dylan, de celle d'un chanteur folk à une star du rock, et est considérée comme l'une des compositions les plus influentes de la musique populaire d'après-guerre.

Le magazine ''[[Rolling Stone]]'' nomme ''Like a Rolling Stone'' [[Les 500 plus grandes chansons de tous les temps selon Rolling Stone|plus grande chanson de tous les temps]] en 2004 et en 2010, affirmant : {{Citation|aucune autre chanson n'a jamais défié et transformé les codes commerciaux et les conventions artistiques de son époque aussi profondément<ref name="Rolling Stone L.A.R.S.">{{lien web |langue=en |titre=Bob Dylan, 'Like a Rolling Stone' |url=https://www.rollingstone.com/music/lists/the-500-greatest-songs-of-all-time-20110407/bob-dylan-like-a-rolling-stone-20110516 |site=[[Rolling Stone|RollingStone.com]] |consulté le=27 juin 2015}}.</ref>}}. Selon l'[[agrégateur de critiques]] ''[[Acclaimed Music]]'', elle est statistiquement la chanson la plus acclamée de tous les temps. Elle est aussi reprise par de nombreux artistes, de [[Jimi Hendrix]] aux [[The Rolling Stones|Rolling Stones]], en passant par les [[The Wailers|Wailers]] et [[Green Day]].


== Écriture ==
== Écriture ==


Au printemps [[1965]], alors qu'il venait de rentrer de sa tournée en [[Angleterre]] (évoquée dans le film ''[[Dont Look Back]]''), Bob Dylan éprouva un vif dépit vis-à-vis des attentes du public, tout comme de la direction que prenait sa carrière. L'idée de quitter définitivement la scène commençait à faire du chemin dans son esprit. Dans un entretien accordé à ''[[Playboy]]'' en 1966, il explique sa frustration : {{citation|Le printemps dernier, j'étais sur le point d'arrêter de chanter. J'étais vraiment épuisé, tout allait mal, tout était monotone et terne. [...] Mais ''Like a Rolling Stone'' a changé tout ça. Je me suis retrouvé, je pouvais enfin savoir qui j'étais au plus profond de moi. C'est usant d'entendre d'autres personnes vous dire qui vous êtes alors que dans le même temps, vous êtes incapable de faire de même, de savoir qui vous êtes vraiment.}}<ref>Hentoff, Nat. ''Playboy'', mars 1966, repris dans {{harvsp|Cott|2006|p=97}}.</ref>
Au printemps 1965, alors qu'il venait de rentrer de sa tournée en Angleterre (évoquée dans le film ''[[Dont Look Back]]''), Bob Dylan éprouva un vif dépit envers les attentes du public et pour la direction que prenait sa carrière. L'idée de quitter définitivement la scène commençait à poindre dans son esprit. Dans un entretien accordé au magazine ''[[Playboy]]'' en 1966, il expliqua sa frustration : {{citation|Le printemps dernier, j'étais sur le point d'arrêter de chanter. J'étais vraiment épuisé, tout allait mal, tout était monotone et terne. [...] Mais ''Like a Rolling Stone'' a changé tout ça. Je me suis retrouvé, je pouvais enfin savoir qui j'étais au plus profond de moi. C'est usant d'entendre d'autres personnes vous dire qui vous êtes alors que dans le même temps, vous êtes incapable de faire de même, de savoir qui vous êtes vraiment.}}<ref>Hentoff, Nat. ''Playboy'', mars 1966, repris dans {{harvsp|Cott|2006|p=97}}.</ref>


Au cours de l'année 1965, Dylan écrit de la prose, des poèmes et de nombreuses chansons, travaillant constamment sur sa machine à écrire, comme en témoignent des photos et des scènes de ''Dont Look Back'' tournées au Savoy Hotel de Londres. Mais la genèse de ''Like a Rolling Stone'' prit un tour particulier. À l'origine, la chanson se présentait sous la forme d'un long poème, de dix ou vingt pages selon les deux versions que Dylan en donna. À Martin Bronstein d'abord, en {{date-|février 1966}}, à Montreal, pour la [[CBC Radio|radio CBC]] :
À l'origine le texte de la chanson a jailli sous la forme d'un long poème<ref name="Rolling Stone L.A.R.S." />. En [[1966]], Dylan explique la genèse de ''Like a Rolling Stone'' au journaliste Jules Siegel :


{{citation bloc|Je l'ai écrite après avoir arrêté. J'avais littéralement arrêté de chanter et de jouer, et je me suis retrouvé à écrire cette chanson, cette histoire, ce long morceau de vomi d'une vingtaine de pages, et j'en ai tiré ''Like a Rolling Stone'' pour en faire un ''single''. Je n'avais jamais rien écrit de tel auparavant et il m'est soudain venu à l'esprit que c'était ce que je devais faire (...) Après avoir écrit cela, je n'étais plus intéressé par l'écriture d'un roman ou d'une pièce de théâtre ou quoi que ce soit (...) Je voulais écrire des chansons, parce que c'était une toute nouvelle catégorie. Je veux dire, personne n'avait jamais vraiment écrit de chansons avant. Vraiment. Je veux dire, les gens l'ont fait par le passé, mais c'étaient des sonnets et des choses simples dans le genre troubadour<ref>Entretien avec Martin Bronstein, CBC, Montréal, 20 février 1966. Cité par {{harvsp|Marcus|2005a|p=70}}.</ref>.
{{citation bloc|Le poème était long de dix pages. Il n'y avait pas de titre, juste des vers sur une feuille de papier à propos de ma haine incessante envers quelque chose de bien précis, c'était brutal. À la fin, ce n'était plus de la haine, ça disait aux gens quelque chose dont ils ne savaient rien, leur apprenant qu'ils avaient beaucoup de chance. Une revanche, plus précisément. Je ne pensais pas du tout en faire une chanson, jusqu'au jour , je me suis retrouvé assis à mon piano, chantant à un rythme très lent “How does it feel? au rythme le plus lent possible<ref>Siegel, Jules. ''Well, What Have We Here?'', ''Saturday Evening Post'', 30 juillet 1966, repris dans {{harvsp|McGregor|1972|p=159}}.</ref>.}}
}}


Puis au journaliste Jules Siegel, en {{date-|juillet 1966}} :
Au cours de l'année 1965, Dylan compose des poèmes en prose et en vers, et de nombreuses chansons, travaillant constamment sur sa machine à écrire. Des photos de Dylan au Savoy Hotel, à [[Londres]], le montrent durant cette période et sont reprises dans le film ''Dont Look Back''. Il explique aux deux journalistes venus l'interroger que ''Like a Rolling Stone'' n'était au départ qu'une « diarrhée littéraire » (de dix pages selon une version, vingt pages selon une autre) qui avait ensuite pris une tournure musicale<ref>{{Harvsp|Heylin|2009|p=240}}. Heylin suppose que Dylan a composé ce long texte comme {{citation|possiblement une imitation consciente du légendaire rouleau de ''[[Sur la route]]'' de [[Jack Kerouac|Kerouac]]}}.</ref>. Au cours d'une interview pour [[CBC Radio]], à [[Montréal]], Dylan décrira la création de cette chanson comme une avancée décisive, expliquant que la vision qu'il avait sur le sens de son travail avait été changée. Il ajoutera : {{citation|Je me suis retrouvé en train d'écrire ce long morceau de diarrhée littéraire, de 20 pages, et que de cela j'en ai tiré le titre ''Like a Rolling Stone''. Je n'avais jamais composé quelque chose de semblable auparavant et tout à coup je me suis rendu compte que c'est cela que j'aurais dû faire dès le départ. [...] Après avoir écrit ça, je ne voulais plus écrire un roman ou une pièce. J'en avais bien assez, je voulais écrire des chansons.}}<ref>Entretien avec Marvin Bronstein, CBC, Montréal, 20 février 1966. Cité par {{harvsp|Marcus|2005a|p=70}}.</ref>

{{citation bloc|Ça faisait dix pages de long. Il n'y avait pas de titre, juste un rythme sur le papier à propos de ma haine constamment dirigée vers un point qui était honnête. À la fin, ce n'était plus de la haine, c'était dire quelque chose qu'ils ne savaient pas, leur dire qu'ils avaient de la chance. Revanche, c'est un meilleur mot. Je n'y avais jamais pensé comme à une chanson jusqu'à ce qu'un jour, j'étais au piano et, sur le papier, ça chantait au ralenti "How does it feel ?", à l’extrême ralenti tout en suivant quelque chose<ref>Siegel, Jules. ''Well, What Have We Here?'', ''Saturday Evening Post'', 30 juillet 1966, repris dans {{harvsp|McGregor|1972|p=159}}.</ref>.
}}

Clinton Heylin a supposé que Dylan avait composé ce long texte comme {{citation|une possible démarche consciente pour imiter la légendaire version en rouleau<ref>Kerouac avait en effet tapé son livre sur un rouleau de papier-calque de 36 mètres de long. {{citation|Je l'ai déroulé sur le plancher et il ressemble à la route}}, écrivit-il dans une lettre du 22 mai 1951 à son ami [[Neal Cassady]]. </ref> de ''[[Sur la route]]'' de [[Jack Kerouac]]}}{{sfn|Heylin|2009|p=240}}.


== Enregistrement ==
== Enregistrement ==


À l'origine, la chanson est composée à 3/4, mesure la rapprochant d'une [[valse]], mais sera plus tard réécrite à 4/4. Dylan l'enregistre pour la première fois les {{date-|15 juin- 1965-}} et {{date-|16 juin 1965}}, au cours de deux sessions produites par [[Tom Wilson (producteur)|Tom Wilson]] ; parmi les musiciens se trouvent [[Mike Bloomfield]], [[Al Kooper]], Paul Griffin, Josef Mack et Bobby Gregg à la [[batterie (musique)|batterie]]. Paul Griffin, engagé pour jouer de l'orgue, passe au piano, et Kooper, guitariste, se retrouve derrière l'[[orgue Hammond]]. Wilson doutait des capacités de Kooper à jouer de cet instrument, mais finit par acquiescer. Durant l'enregistrement, Dylan demande à Wilson de relever le volume de l'orgue dans le mixage. À Wilson, qui répond : {{citation|Hé, ce mec n'est pas organiste}}, Dylan, agacé, dit : {{citation|Hé, pas la peine de me dire qui est organiste et qui ne l'est pas... Contente-toi de brancher l'orgue.}}<ref name="Sounes">{{Harvsp|Sounes|2001|p=217-218}}.</ref> Kooper dira plus tard : {{citation|C'est à ce moment-là que je suis devenu organiste !}}<ref name="My Back Pages">{{Harvsp|Gill|1998|p=82-83}}.</ref>. Sur les deux jours d'enregistrement, Dylan ne terminera qu'une seule prise sur deux douzaines de tentatives : c'est la version qui se trouve sur ''[[Highway 61 Revisited]]''.
À l'origine, la chanson est composée à 3/4, mesure la rapprochant d'une valse, mais sera plus tard réécrite à 4/4. Dylan l'enregistre pour la première fois les {{date-|15 juin- 1965-}} et {{date-|16 juin 1965}}, au cours de deux sessions produites par [[Tom Wilson (producteur)|Tom Wilson]]. Parmi les musiciens se trouvent [[Mike Bloomfield]], [[Al Kooper]], Paul Griffin, Josef Mack et Bobby Gregg à la [[batterie (musique)|batterie]]. Griffin, engagé pour jouer de l'orgue, passe au piano, et Kooper, guitariste, se retrouve derrière l'[[orgue Hammond]]. Wilson doutait des capacités de Kooper à jouer de cet instrument, mais finit par acquiescer. Durant l'écoute de l'enregistrement, Dylan demande à Wilson de relever le volume de l'orgue. À celui-ci, qui répond : {{citation|Hé, ce mec n'est pas organiste}}, Dylan, agacé, dit : {{citation|Hé, ne me dis pas qui est organiste et qui ne l'est pas. Contente-toi de monter le son de l'orgue.}}<ref>{{Harvsp|Kooper|2008|p=36}}. Repris dans {{Harvsp|Sounes|2001|pp=217-218}}.</ref> Kooper dira plus tard : {{citation|C'est à ce moment-là que je suis devenu organiste !}}{{sfn|Gill|1998|p=82}}

Les deux jours d'enregistrement totaliseront vingt prises, cinq le {{date-|15 juin 1965-}}, quinze le lendemain. Ces vingt prises se trouvent détaillées en épilogue du ''Like a Rolling Stone: Bob Dylan at the Crossroads'' du critique musical Greil Marcus{{sfn|Marcus|2005a|pp=203-225}}. La prise n° 4 du second jour sera la bonne, celle qui figure sur ''[[Highway 61 Revisited]]''. Toutes sont écoutables depuis 2015 sur la compilation ''[[The Bootleg Series Vol. 12: The Cutting Edge 1965–1966]]''.


== Sujet ==
== Sujet ==


Contrairement à la plupart des tubes de cette époque, les paroles de ''{{Langue|en|Like a Rolling Stone}}'' ne parlent pas d'amour mais expriment bien plutôt un [[ressentiment]] et un ardent désir de revanche<ref name=polizzotti1>{{harvsp|Polizzotti|2006|p=33}}.</ref>{{,}}<ref name=trager2>{{harvsp|Trager|2004|pp=378–379}}.</ref>. L'écrivain Oliver Trager décrit ces paroles comme évoquant {{citation|le sourire méprisant de Dylan adressé à une femme tombée en disgrâce, obligée de se débrouiller et de lutter dans un monde hostile et inconnu}}<ref name=trager2/>. Jusqu'à maintenant, la cible de cette chanson, Miss Lonely (« Mademoiselle Solitaire »), a toujours pris les chemins les plus faciles, est allée dans les meilleures écoles, connaissant des gens haut placés, a acquis une culture livresque qui permet de briller en société, mais dorénavant, sa situation étant devenue beaucoup plus pénible et précaire, elle n'a aucune expérience utile qui pourrait l'aider à se tirer d'affaire<ref name=trager2/>. Les premières lignes de la chanson rappellent les conditions d'existence de ''Miss Lonely'' avant sa déchéance :
Comme le relève Mark Polizzotti, les paroles de ''{{Langue|en|Like a Rolling Stone}}'', contrairement à la plupart des tubes de l'époque, {{citation|ne parlent pas d'amour, mais de l'inverse}}{{sfn|Polizzotti|2006|p=33}}. Elles expriment un ardent désir de revanche. Oliver Trager les résume ainsi : {{citation|le sarcasme de Dylan envers une femme tombée en disgrâce et réduite à se débrouiller seule dans un monde hostile et inconnu{{sfn|Trager|2004|pp=378-379}}.}} Jusqu'à maintenant, la cible de la chanson, ''Miss Lonely'' (« Mademoiselle Solitaire »,« Miss Solitude »,... ), a toujours eu une vie facile, elle a fréquenté les meilleures écoles, a eu des amis haut placés, et s'est montrée indifférente au sort d'autrui. Mais à présent tout à changé, tout est devenu précaire pour elle. {{citation| En choisissant la voie de la facilité, ''Miss Lonely'' n'a, comme une pierre qui roule, récolté aucune mousse {{incise|aucune expérience utile et significative pour construire son identité|stop}}{{sfn|Trager|2004|pp=378-379}}.}} Les premières lignes de la chanson rappellent cette vie d'avant :


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Ligne 45 : Ligne 62 :
|width=400px|{{Vers|langue=en|texte=
|width=400px|{{Vers|langue=en|texte=
''Once upon a time you dressed so fine
''Once upon a time you dressed so fine
You threw the bums a dime in your prime, didn't you?''<ref name=lyrics>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Bob |nom1=Dylan |titre=Bob Dylan Lyrics 1962 – 2001 |lieu=New York |éditeur=[[Simon & Schuster]] |année=2004 |pages totales=610 |passage=167–168 |isbn=978-0-7432-2827-5 |lccn=2002042823}}.</ref>}}
You threw the bums a dime in your prime, didn't you?''{{sfn|Dylan|2004|p=167-168}}}}
|{{Vers|texte=
|{{Vers|texte=
Il fut un temps où tu portais des vêtements très chics
Il fut un temps où tu t'habillais si bien
Tu jetais des piécettes aux clochards du temps de ta splendeur, n'est-ce-pas ?}}
Tu jetais une piécette aux clochards au temps de ta splendeur, n'est-ce pas ?}}
|}
|}


Ligne 58 : Ligne 75 :
''Now you don't talk so loud
''Now you don't talk so loud
Now you don't seem so proud
Now you don't seem so proud
About having to be scrounging for your next meal''<ref name=lyrics/>}}
About having to be scrounging for your next meal''{{sfn|Dylan|2004|p=167-168}}}}
|{{Vers|texte=
|{{Vers|texte=
Maintenant tu la ramènes moins
Maintenant tu parles moins fort
Maintenant tu as l'air moins fière
Maintenant tu as l'air moins fière
D'avoir à quémander ton prochain repas.}}
D'avoir à quémander ton prochain repas.}}
|}
|}


Malgré ces attaques au [[vitriol]], cette chanson montre aussi une certaine forme de compassion pour ''Miss Lonely'', ainsi que la joie et la liberté obtenues à la suite de la perte de tout ce qui la rattachait à son ancienne vie superficielle<ref name=polizzotti1/>, comme l'a interprété [[Jann Wenner]] – cofondateur du magazine ''[[Rolling Stone]]'' – avec cette reformulation : {{citation|''Everything has been stripped away. You're on your own, you're free now. [...] You're so helpless and now you've got nothing left. And you're invisible—you've got no secrets—that's so liberating. You've nothing to fear anymore.''}}<ref>{{harvsp|Polizzotti|2006|p=35}}.</ref>. La dernière strophe se termine sur ces vers :
Selon l'impression de Jann Wenner, cofondateur du magazine ''[[Rolling Stone]]'', cette chanson montre aussi, malgré son agressivité, une certaine compassion pour ''Miss Lonely'', et peut exprimer une certaine joie, une liberté dans le dénuement : {{citation|Tout a été dépouillé. Tu es seul(e), tu es libre maintenant [...] Tu es si impuissant(e) et tu ne possèdes plus rien. Tu es invisible {{incise|tu n'as plus de secrets}} c'est tellement libérateur. Tu n'as plus rien à craindre<ref>{{harvsp|Polizzotti|2006|p=35}}.</ref>.}} C'est en substance la fin de la chanson :


{|
{|
Ligne 71 : Ligne 88 :
|width=400px|{{Vers|langue=en|texte=
|width=400px|{{Vers|langue=en|texte=
''When you got nothing, you got nothing to lose
''When you got nothing, you got nothing to lose
You're invisible now, you got no secrets to conceal''<ref name=lyrics/>}}
You're invisible now, you got no secrets to conceal''{{sfn|Dylan|2004|p=167-168}}}}
|{{Vers|texte=
|{{Vers|texte=
Quand on a rien, on n'a rien à perdre
Quand t'as rien, t'as rien à perdre
T'es invisible maintenant, tu n'as plus de secrets à cacher}}
T'es invisible maintenant, tu n'as plus de secrets à cacher}}
|}
|}


Et le refrain met l'accent sur ces thèmes :
Le refrain, quant à lui, répète le dénuement et la solitude :


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{|
Ligne 87 : Ligne 104 :
With no direction home
With no direction home
Like a complete unknown
Like a complete unknown
Like a rolling stone''<ref name=lyrics/>}}
Like a rolling stone''{{sfn|Dylan|2004|p=167-168}}}}
|{{Vers|texte=
|{{Vers|texte=
Qu'est-ce que ça fait ?
Qu'est-ce que ça fait ?
Ligne 94 : Ligne 111 :
Sans foyer où revenir
Sans foyer où revenir
Comme une parfaite inconnue
Comme une parfaite inconnue
Comme une pierre qui roule (un euphémisme pour « vagabond »)}}
Comme une pierre qui roule}}
|}
|}


Pour [[Robert Shelton]], biographe et proche de Dylan, {{citation|''Rolling Stone'' parle de la perte de l'innocence et de la dureté de l'expérience. Les mythes, les faux-semblants et les vieilles croyances tombent pour révéler une réalité très éprouvante{{sfn|Shelton|1986|p=279}}.}}
Les paroles de la chanson s'adressent à une jeune femme autrefois prospère qui est tombée dans la misère. Elle n'est pas nommée explicitement, et il existe beaucoup de spéculations à ce sujet. L'une des hypothèses les plus classiques se base sur [[Edie Sedgwick]], une actrice et ''top model'' connue pour avoir travaillé avec [[Andy Warhol]] ; elle est souvent identifiée à des protagonistes d'autres chansons de Dylan de cette époque, notamment ''[[Just Like a Woman (chanson de Bob Dylan)|Just Like a Woman]]'' (parue sur ''[[Blonde on Blonde]]''). Cependant, on pense généralement que Dylan ne rencontra Sedgwick qu'à la fin de l'année [[1965]], après l'enregistrement de ''Like a Rolling Stone''<ref name="My Back Pages p.103">{{Harvsp|Gill|1998|p=103}}.</ref>, quoiqu'une biographie de Sedgwick place leur première rencontre au Noël de l'année [[1964]], à [[Greenwich Village]]<ref name="Neuwirth">Bob Neuwirth, cité sur [http://www.warholstars.org/stars/edie.html le site Warholstars].</ref>. [[Joan Baez]] a également été envisagée comme une destinataire possible de la chanson<ref name="My Back Pages"/>.


L'héroïne de la chanson, cette jeune femme autrefois prospère et tombée dans la misère, reste énigmatique. Une hypothèse classique désigne [[Edie Sedgwick]], célébrité de l'underground new-yorkais et égérie d'[[Andy Warhol]] durant l'année 1965, également pressentie comme destinataire de plusieurs chansons de Dylan figurant sur l'album de 1966 ''[[Blonde on Blonde]]''. Certains auteurs ont pu réfuter cette hypothèse au prétexte que Dylan et Sedgwick ne se connaissaient pas encore au printemps 1965, quand Dylan écrivit ''Like a Rolling Stone'', ce qui est sans fondement : à l'initiative de Bobby Neuwirth, son grand acolyte d'alors, Dylan rencontra Sedgwick pour la première fois en décembre 1964 à [[Greenwich Village]], mais c'est effectivement une année plus tard, à l'hiver 1965, qu'il la fréquenta régulièrement<ref>Sur le sujet, un seul et unique ouvrage fait foi, ''Edie : an american biography'', biographie de Jean Stein entièrement composée de témoignages, dont ceux de Neuwirth, qui organisa donc cette première rencontre et eut, par la suite, une histoire avec Sedgwick.</ref>. Mais un autre argument s'oppose plus sûrement à cette interprétation : au printemps 1965, Sedgwick vient juste de rencontrer Warhol, avec qui elle tournera une dizaine de films dans les mois suivants. Elle est alors sur la pente ascendante de sa célébrité {{incise|certes éphémère}} et sera désignée « Fille de l'année » en couverture du ''Life'' du mois de novembre<ref>« ''Girl of the Year Edie Sedgwick: Superstar of the underground cinema'' », ''Life'', 26 novembre 65. {{lien web|url=https://ediesedgwicksuperstar.tumblr.com/post/72463788842/mock-life-magazine-cover-for-november-26-1965|titre=Edie Sedgwick Superstar}}.</ref>. Elle n'a donc pas le profil de la jeune femme déchue de ''Like a Rolling Stone''.
D'autres ont vu dans ces paroles un sens plus profond. Mike Marqusee a beaucoup écrit sur les déchirements de la vie de Dylan à l'époque, avec l'éloignement de son ancien public ''[[Musique folk|folk]]'' et ses positions clairement marquées à gauche. Il suggère que ''Like a Rolling Stone'' est auto-référentielle : {{citation|la chanson n'atteint son caractère le plus poignant que lorsqu'on réalise qu'elle se destine, au moins en partie, au chanteur lui-même : c'est lui qui est “sans maison”}}<ref>{{Harvsp|Marqusee|2003|p=157}}.</ref>. Le documentaire de [[Martin Scorsese]], ''[[No Direction Home]]'', montre que Dylan semble avoir été très affecté par l'accueil tiède que lui faisait le public à l'époque.


[[Joan Baez]] a également été envisagée comme cible possible de la chanson. Baez qui, elle-même, penchait pour Neuwirth...{{sfn|Gill|1998|p=82-83}}
== Parution ==


D'autres ont vu dans ces paroles un sens plus profond. Mike Marqusee a beaucoup écrit sur les conflits de la vie de Dylan à l'époque où il s'éloignait de la grande famille folk et de ses positions contestataires. Il suggère que pour Dylan, fils de Beatty Stone, ''Like a Rolling Stone'' est auto-référentielle : {{citation|La chanson n'atteint son caractère le plus poignant que lorsqu'on réalise qu'elle se destine, au moins en partie, au chanteur lui-même : c'est lui qui est “sans foyer revenir” [...] ''Like a Rolling Stone'' est à la fois une construction autoglorifiante, un exercice d'esbroufe et une confession d'une étonnante franchise{{sfn|Marqusee|2003|p=157}}.}}
''{{Langue|en|Like a Rolling Stone}}'' est parue en [[45 tours]] le {{date|20|juillet|1965|en musique}}. En dépit de sa longueur deux fois celle du maximum préconisé par les radios à l'époque elle devint le plus grand succès de Dylan jusqu'alors<ref name="My Back Pages"/>, restant dans les ''charts'' américains pendant trois mois et atteignant la deuxième place, derrière ''[[Help! (chanson)|Help!]]'' des [[Beatles]].

La chanson se distingue aussi par les personnages étonnants qui entourent l’héroïne. Andy Gill rappelle toute l’étrangeté contenue dans les paroles : {{citation|Qui, débattaient les fans fascinés, était ''Miss Lonely'', Napoléon en haillons et {{incise|le plus étrange de tous}} le diplomate qui montait un cheval chromé tout en tenant un chat siamois en équilibre sur son épaule ? Mais que diable se passait-il ici{{sfn|Gill|1998|p=82}} ?}} Le diplomate en question, dans le troisième couplet :

{|
|-
|width=400px|{{Vers|langue=en|texte=
''You used to ride on the chrome horse with your diplomat
Who carried on his shoulder a Siamese cat
Ain't it hard when you discover that
He really wasn't where it's at
After he took from you everything he could steal''{{sfn|Dylan|2004|p=167-168}}}}
|{{Vers|texte=
Tu chevauchais un cheval de chrome avec ton diplomate
Qui portait sur son épaule un chat siamois
N’est-ce pas dur de découvrir
Qu’il n’était pas vraiment là où il faut
Une fois qu’il t’a pris tout ce qu’il pouvait ?}}
|}

Une interprétation a été formulée en 2021 dans l’essai de Jean-Michel Buizard, ''Like a Rolling Stone Revisited : Une relecture de Dylan'', qui éclaire de façon inédite l’identité possible de ''Miss Lonely'' et consorts. L’idée centrale est qu’en 1965, le jeune Dylan reste secrètement hanté par le country blues, qui constitue la trame de son premier album (''Bob Dylan'', 1962) et dont il dira en 2004 dans ses [[Chroniques, Volume 1|''Chroniques'']] : {{citation|il était mon double{{sfn|Dylan|2005|p=240}}}}. La chanson se conçoit alors comme un récit mi-historique mi-imaginaire dans lequel le vieux blues, jadis souverain dans les campagnes du Sud, entouré de ses serviteurs, les bluesmen, se retrouve seul et abandonné dans les années 1940, quand ces mêmes bluesmen, suivant la grande vague migratoire de la population noire, partirent pour les villes du Nord et y fondèrent un blues moderne, électrifié et vidé de ses racines. ''Miss Lonely'' est ainsi {{citation|une allégorie du country blues}}{{sfn|Buizard|2021|p=52}}.

[[Muddy Waters]], auteur en 1950 d’un blues bien connu intitulé ''[[Rollin' Stone]]'' est emblématique de cette grande histoire du blues. C’est lui que l’on retrouve en « diplomate » portant à l’épaule sa guitare (le « chat siamois »), dans le train (le « cheval de chrome ») qui l’emmena à Chicago en 1943, là où il transforma le blues de son enfance en un blues urbain qui fit sa renommée (« il t’a pris tout ce qu’il pouvait »). D’autres bluesmen légendaires apparaissent dans la chanson : vraisemblablement [[Blind Lemon Jefferson]] en « vagabond mystérieux » dans le deuxième couplet et [[Robert Johnson]], « Napoléon en haillons », dans le dernier{{sfn|Buizard|2021|p=82-89}}.

== Parution ==


''{{Langue|en|Like a Rolling Stone}}'' est sorti en 45 tours le {{date-|20|juillet|1965|en musique}}. En dépit de sa longueur {{incise|deux fois celle du maximum préconisé par les radios à l'époque}}, elle devint le plus grand succès de Dylan jusqu'alors{{sfn|Gill|1998|p=82}}, restant dans les ''charts'' américains pendant trois mois et atteignant la deuxième place, derrière ''[[Help! (chanson)|Help!]]'' des [[Beatles]].
Sur le « vinyle promo » utilisé par les animateurs radios et les [[Disc jockey|''disc jockeys'']], la chanson était coupée en deux parties : la face A comportait les deux premières strophes ainsi que les deux premiers refrains, le reste de la chanson se trouvant sur la deuxième face. Les DJs qui voulaient passer la chanson en entier étaient donc obligés, en direct à la radio, de retourner le vinyle<ref name="Marcus3">{{harvsp|Marcus|2005a|p=3}}.</ref>{{,}}<ref name="Irwin_p78">{{harvsp|Irwin|2008|p=78}}.</ref>. Alors que de nombreuses radios s'opposaient au fait de passer la chanson en entier, du fait de sa longueur, elles furent finalement obligées de se plier aux désirs des auditeurs et de la diffuser sans en couper la fin<ref name="Marcus3"/>{{,}}<ref name="Irwin_p78"/>. Cette anecdote contribua à la popularité de l'œuvre et l'aida à atteindre cette deuxième place dans les ''charts'' aux États-Unis, quelques semaines après sa sortie<ref>{{harvsp|Irwin|2008|p=79-80}}.</ref> Pour atténuer les réticences, les premiers exemplaires du ''single'' mentionnaient une durée de 5 minutes et 59 secondes au lieu des 6 minutes et 9 secondes réelles<ref>{{harvsp|Polizzotti|2006|p=55}}.</ref>.


Sur le vinyle de promotion utilisé par les animateurs radios, la chanson occupait les deux faces et se trouvait donc coupée en deux. Les animateurs qui voulaient la passer en entier étaient obligés, en direct, de retourner le disque{{sfn|Marcus|2005a|p=3}}{{,}}{{sfn|Irwin|2008|p=78}}. Alors que de nombreuses radios refusaient de passer la chanson en entier du fait de sa longueur, elles furent finalement obligées de se plier à la demande des auditeurs{{sfn|Marcus|2005a|p=3}}{{,}}{{sfn|Irwin|2008|p=78}}. Cette anecdote contribua à la popularité de l'œuvre et l'aida à atteindre cette deuxième place aux États-Unis quelques semaines après sa sortie{{sfn|Irwin|2008|p=79-80}}. Pour atténuer les réticences, les premiers exemplaires du ''single'' mentionnaient une durée de {{nobr|5 minutes}} et {{nobr|59 secondes}} au lieu des {{nobr|6 minutes}} et {{nobr|9 secondes}} réelles{{sfn|Polizzotti|2006|p=55}}.
La chanson atteignit également le Top 10 de nombreux autres pays, parmi lesquels le [[RPM (magazine)|Canada]], l'[[Irish Singles Chart|Irlande]], les [[Dutch Top 40|Pays-Bas]], et le [[UK Singles Chart|Royaume-Uni]]<ref name=rpm>{{lien web|url=http://www.collectionscanada.gc.ca/rpm/028020-119.01-e.php?brws_s=1&file_num=nlc008388.5644&volume=4&issue=1&issue_dt=August%2031%201965&type=1&interval=24&PHPSESSID=m89iq841abagb37ld9c0fdc1f3 |titre=Top Singles – Volume 4, No. 1, August 31, 1965 |série=[[RPM (magazine)|RPM]] |date=31 août 1965|consulté le=13 janvier 2010}}.</ref>{{,}}<ref name=irishcharts>{{lien web|url=http://www.irishcharts.ie/search/placement |titre=Search the Charts|éditeur=Irish Recorded Music Association |consulté le=27 octobre 2009}}.</ref>{{,}}<ref name=dutchcharts>{{lien web |url=http://www.radio538.nl/538/programmas/top40/pdf/pdf.jsp?chartid=5050 |titre=Bob Dylan – ''Like a Rolling Stone'' |format=PDF |éditeur=[[Radio 538]] |langue=nl|consulté le=27 octobre 2009}}</ref>{{,}}<ref name=ukcharts>{{lien web|url=http://everyhit.com/ |titre= UK Top 40 Database |éditeur=everyHit.com |consulté le=5 février 2010}}.</ref>.


La chanson atteignit également le {{nobr|Top 10}} de nombreux autres pays, parmi lesquels le [[RPM (magazine)|Canada]], l'[[Irish Singles Chart|Irlande]], les [[Dutch Top 40|Pays-Bas]], et le [[UK Singles Chart|Royaume-Uni]]<ref name=rpm>{{lien web|url=http://www.collectionscanada.gc.ca/rpm/028020-119.01-e.php?brws_s=1&file_num=nlc008388.5644&volume=4&issue=1&issue_dt=August%2031%201965&type=1&interval=24&PHPSESSID=m89iq841abagb37ld9c0fdc1f3 |titre=Top Singles – Volume 4, No. 1, August 31, 1965 |série=[[RPM (magazine)|RPM]] |date=31 août 1965|consulté le=13 janvier 2010}}.</ref>{{,}}<ref name=irishcharts>{{lien web|url=http://www.irishcharts.ie/search/placement |titre=Search the Charts|éditeur=Irish Recorded Music Association |consulté le=27 octobre 2009}}.</ref>{{,}}<ref name=dutchcharts>{{lien web |url=http://www.radio538.nl/538/programmas/top40/pdf/pdf.jsp?chartid=5050 |titre=Bob Dylan – ''Like a Rolling Stone'' |format=PDF |éditeur=[[Radio 538]] |langue=nl|consulté le=27 octobre 2009}}</ref>{{,}}<ref name=ukcharts>{{lien web|url=http://everyhit.com/ |titre= UK Top 40 Database |éditeur=everyHit.com |consulté le=5 février 2010}}.</ref>.
Dylan l'interpréta en public pour la première fois lors de son [[Bob Dylan#1965|passage controversé]] au [[Festival de folk de Newport|Newport Folk Festival]], le {{date-|25 juillet 1965}}. ''Highway 61 Revisited'' parut à la fin du mois d'août, et dans la tournée qui s'ensuivit, ''Like a Rolling Stone'' conclut tous les concerts, à de rares exceptions près, jusqu'à la fin de sa tournée mondiale de [[1966]], ainsi que lors de sa reprise des concerts en [[1974 en musique|1974]] avec [[The Band (groupe)|The Band]].


Dylan l'interpréta en public pour la première fois lors de son passage controversé au [[Festival de folk de Newport|festival de Newport]], le {{date-|25 juillet 1965}}. ''Highway 61 Revisited'' parut à la fin du mois d'août, et dans la tournée qui s'ensuivit, ''Like a Rolling Stone'' concluait tous les concerts, à de rares exceptions près, jusqu'à la fin de sa tournée mondiale de 1966, ainsi que lors de sa reprise des concerts en 1974 avec [[The Band (groupe)|The Band]].
Elle est citée comme référence musicale par de très nombreux groupes qui la reprennent sur scène, notamment [[Jimi Hendrix]], [[U2]] ou encore les [[The Rolling Stones|Rolling Stones]] (dont le nom est sans rapport avec cette chanson, étant tiré d'un titre de [[Muddy Waters]]).


Outre ''[[Highway 61 Revisited]]'', cette chanson est apparue en version originale sur trois albums officiels de Dylan : les compilations ''[[Bob Dylan's Greatest Hits]]'', ''[[Biograph (album)|Biograph]]'' et ''[[The Essential Bob Dylan]]''. On en trouve des versions ''live'' sur les albums ''[[Self Portrait]]'', ''[[Before the Flood]]'', ''[[Bob Dylan at Budokan]]'', ''[[MTV Unplugged (album de Bob Dylan)|MTV Unplugged]]'', ''[[The Bootleg Series Vol. 4: Bob Dylan Live 1966, The "Royal Albert Hall" Concert]]'', ''[[The Bootleg Series Vol. 7: No Direction Home: The Soundtrack]]'', ainsi que sur de nombreux « ''[[bootleg (musique)|bootlegs]]'' ».
Outre ''[[Highway 61 Revisited]]'', cette chanson est apparue en version originale sur trois compilations de Dylan : ''[[Bob Dylan's Greatest Hits]]'', ''[[Biograph (album)|Biograph]]'' et ''[[The Essential Bob Dylan]]''. On en trouve des versions ''live'' sur les albums ''[[Self Portrait]]'', ''[[Before the Flood]]'', ''[[Bob Dylan at Budokan]]'', ''[[MTV Unplugged (album de Bob Dylan)|MTV Unplugged]]'', ''[[The Bootleg Series Vol. 4: Bob Dylan Live 1966, The "Royal Albert Hall" Concert]]'', ''The Real Royal Albert Hall 1966 Concert'', ''[[The Bootleg Series Vol. 7: No Direction Home: The Soundtrack]]'', ainsi que sur de nombreux ''[[bootleg (musique)|bootlegs]]''.


== Reprises ==
== Reprises ==


De nombreux artistes ont repris ''Like a Rolling Stone'', parmi lesquels [[The Wailers]], [[Johnny Thunders]], [[The Four Seasons]], [[The Rascals]], [[Cher (artiste)|Cher]], [[Judy Collins]], [[The Rolling Stones]], [[Spirit (groupe)|Spirit]], [[Anberlin]], [[Johnny Winter]], [[The Creation]], [[The Guess Who|Randy Bachman–Burton Cummings]], Undisputed Truth, [[John Mellencamp]]<ref>{{lien web |titre=Like a Rolling Stone Covers|url=http://www.allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=17:2512456|éditeur=Allmusic |consulté le=16 octobre 2009}}</ref>{{,}}<ref name=irwin2>{{harvsp|Irwin|2008|p=248}}.</ref> et [[Green Day]]<ref>{{lien web|url=http://www.gibson.com/en-us/Lifestyle/News/green-day-430/|titre=Green Day Announces ''Breakdown'' Digital Bonus Tracks|éditeur=Gibson|consulté le=12 décembre 2009|archiveurl=https://web.archive.org/web/20090505071126/http://www.gibson.com/en-us/Lifestyle/News/green-day-430/|archivedate=5 mai 2009|brisé le=}}.</ref>. Le guitariste et chanteur [[Jimi Hendrix]] enregistra une version ''live'' au cours du [[Monterey Pop Festival]]<ref>{{lien web |nom1=Unterberger |prénom=Richie |titre=Jimi Plays Monterey|url=http://www.allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=10:dnfyxqygld0e |éditeur=Allmusic |consulté le=16 octobre 2009}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Jimi Hendrix|url=https://www.rollingstone.com/artists/jimihendrix/biography |série=[[Rolling Stone]] |consulté le=20 octobre 2009}}.</ref> avec son groupe [[The Jimi Hendrix Experience]]. Hendrix était un très grand admirateur de Bob Dylan, et aimait tout particulièrement la chanson ''Like a Rolling Stone''. {{citation|Elle me donne l'impression que je ne suis pas le seul à être tombé si bas...}} aurait déclaré Hendrix<ref name=Lawrencep32>{{harvsp|Lawrence|2005|p=32}}.</ref>. Cette version était écourtée, Hendrix passant directement de la deuxième strophe à la quatrième. Le critique musical [[Greil Marcus]] décrit l'atmosphère de cet enregistrement de la manière suivante :
De nombreux artistes ont repris ''Like a Rolling Stone'', parmi lesquels [[The Wailers]], [[The Turtles]], [[Johnny Thunders]], [[The Four Seasons]], [[The Rascals]], [[Cher (artiste)|Cher]], [[Judy Collins]], [[U2]], [[Spirit (groupe)|Spirit]], [[Anberlin]], [[Johnny Winter]], [[The Creation]], [[The Guess Who|Randy Bachman–Burton Cummings]], Undisputed Truth, [[John Mellencamp]]<ref>{{lien web |titre=Like a Rolling Stone Covers|url=http://www.allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=17:2512456|éditeur=Allmusic |consulté le=16 octobre 2009}}</ref>{{,}}<ref name=irwin2>{{harvsp|Irwin|2008|p=248}}.</ref> et [[Green Day]]<ref>{{lien web|url=http://www.gibson.com/en-us/Lifestyle/News/green-day-430/|titre=Green Day Announces ''Breakdown'' Digital Bonus Tracks|éditeur=Gibson|consulté le=12 décembre 2009|archiveurl=https://web.archive.org/web/20090505071126/http://www.gibson.com/en-us/Lifestyle/News/green-day-430/|archivedate=5 mai 2009|brisé le=}}.</ref>. Inévitablement, les [[Rolling Stones]], dont le nom vient du blues de Muddy Waters, se sont joints à la liste en 1995 ; leur reprise est sortie en 45 tours et figure sur l'album ''[[Stripped (album des Rolling Stones)|Stripped]]''.


{{citation bloc|De lourds accords enflamment le début de chaque strophe comme des nuages d'orage ; le rythme est lancinant, avec la voix profonde et traînante d'Hendrix, ne ressemblant en rien à la tempête de poussière du Midwest qu'est Dylan<ref name=Marcusp89>{{harvsp|Marcus|2005a|p=89}}.</ref>.}}
[[Jimi Hendrix]] interpréta la chanson lors du [[Monterey Pop Festival|festival de Monterey]]<ref>{{lien web |nom1=Unterberger |prénom=Richie |titre=Jimi Plays Monterey|url=http://www.allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=10:dnfyxqygld0e |éditeur=Allmusic |consulté le=16 octobre 2009}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Jimi Hendrix|url=https://www.rollingstone.com/artists/jimihendrix/biography |série=[[Rolling Stone]] |consulté le=20 octobre 2009}}.</ref> avec son groupe [[The Jimi Hendrix Experience]]. Hendrix admirait Dylan et aimait tout particulièrement cette chanson. {{citation|Elle me donne l'impression que je ne suis pas le seul à être tombé si bas.}}{{sfn|Lawrence|2005|p=32}}, déclara-t-il. Dans cette version écourtée, il saute le troisième couplet. [[Greil Marcus]] en décrit l'atmosphère : {{citation|De lourds accords enflamment le début de chaque strophe comme des nuages d'orage ; le rythme est lancinant, avec la voix profonde et traînante d'Hendrix ne ressemblant en rien à la tempête de poussière du Midwest qu'est Dylan.}}{{sfn|Marcus|2005a|p=89}}


Le titre a également été adapté dans de nombreuses langues. En français par [[Hugues Aufray]] en 1995 : ''Comme des pierres qui roulent'' (double CD ''Aufray Trans Dylan''). [[Lars Winnerbäck]] a interprété le titre en suédois, intitulé alors ''Som en hemlös själ'' (en français « comme une âme perdue »)<ref>{{lien web |url=http://www.winnerback.se/?sid=archive&folder=ackordtexter&id=-15365 |titre="Som en hemlös själ", Text & musik: Bob Dylan (Like A Rolling Stone), Svensk text: Lars Winnerbäck |format=PDF|langue=sv |auteur=Lars Winnerbäck |consulté le=6 février 2010|éditeur= Winnerback, Sweden}}.</ref>. [[Articolo 31]] a enregistré une version italienne intitulée ''Come una Pietra Scalciata'' pour son album de 1998 ''Nessuno''<ref name="Italian">{{lien brisé|consulté le=2013-03-25|url=http://music.yahoo.com/track/21590040|titre=Come Una Pietra Scalciata }}</ref> ; il s'agit d'une adaptation [[hip-hop]] comprenant des [[Re-recording|overdubs]] d'une voix de femme troublée ; cette version contient seulement trois strophes et ne dure que quatre minutes et demie<ref name="Marcuspp81-2">{{harvsp|Marcus|2005a|pp=81–82}}.</ref>.
Le titre a également été adapté dans de nombreuses langues. En français par [[Hugues Aufray]] en 1995 : ''Comme des pierres qui roulent'' (sur le double album ''Aufray Trans Dylan''). Lars Winnerbäck a interprété le titre en suédois, intitulé ''Som en hemlös själ'' (« Comme une âme perdue »)<ref>{{lien web |url=http://www.winnerback.se/?sid=archive&folder=ackordtexter&id=-15365 |titre="Som en hemlös själ", Text & musik: Bob Dylan (Like A Rolling Stone), Svensk text: Lars Winnerbäck |format=PDF|langue=sv |auteur=Lars Winnerbäck |consulté le=6 février 2010|éditeur= Winnerback, Sweden}}.</ref>. [[Articolo 31]] a enregistré une version italienne intitulée ''Come una Pietra Scalciata''<ref name="Italian">{{lien web|url=https://www.youtube.com/watch?v=Vou1iIRw7HY|titre=Come Una Pietra Scalciata }}</ref> pour son album de 1998 ''Nessuno'' : un rap de trois couplets et quatre minutes et demie, avec, dans le refrain, un chœur féminin faisant écho à la voix originale de Dylan. {{citation|Finalement, a écrit Marcus, le sentiment donné est que le Dylan capturé dans l'enregistrement ne demande pas comment ça va mais ce que cela veut dire {{incise|et on peut entendre les femmes s'adresser directement à lui, comme si la chanson était maintenant la leur autant que la sienne.|stop}}}}{{sfn|Marcus|2005a|p=82}}


== Influence ==
== Influence ==


La musique utilisée dans la chanson était révolutionnaire, combinant guitare électrique, orgue et la voix de Dylan, gouailleuse, cynique et acerbe<ref name = "Gray413">{{harvsp|Gray|2006|p=413}}.</ref>. Le critique [[Michael Gray (DJ)|Michael Gray]] décrit le titre comme {{Citation|un amalgame chaotique de blues, d'impressionnisme, d'allégories et d'intense franchise dans le refrain}}<ref name = "Gray413"/>. Le titre a eu une énorme influence sur la culture populaire et le rock. Ce succès fit de Dylan une idole de la pop, ainsi que Paul Williams l'écrivit :
La musique de ''Like a Rolling Stone'' fut jugée révolutionnaire, combinant guitare électrique, orgue et la voix de Dylan, gouailleuse, cynique et acerbe{{sfn|Gray|2006|p=413}}. Le critique Michael Gray décrit le titre comme {{Citation|un amalgame chaotique de blues, d'impressionnisme, d'allégories et d'intense franchise dans le refrain}}{{sfn|Gray|2006|p=413}}. Le titre a eu une énorme influence sur la culture populaire et le rock. Ce succès fit de Dylan une idole de la pop, comme Paul Williams l'écrivit :


{{citation bloc|Dylan était déjà célèbre, était déjà le centre d'attention depuis un bout de temps. Mais maintenant il plaçait la barre plus haut encore. Il est devenu dans le même temps une pop star et une folk star... et fut, plus que les Beatles, une icône publique des changements importants, culturels, politiques et générationnels à l'œuvre aux États-Unis et en Europe. Il était vu par beaucoup comme – et il devint d'une certaine manière – un leader<ref name="Performing artist">{{harvsp|Williams|1991|p=155}}.</ref>.}}
{{citation bloc|Dylan était déjà célèbre, était déjà le centre d'attention depuis un bout de temps. Mais maintenant il plaçait la barre plus haut encore. Il est devenu dans le même temps une pop star et une folk star... et fut, plus que les Beatles, une icône publique des changements importants, culturels, politiques et générationnels à l'œuvre aux États-Unis et en Europe. Il était vu par beaucoup comme – et il devint d'une certaine manière – un leader{{sfn|Williams|1991|p=155}}.}}


Le producteur [[Paul Rothchild]], producteur des cinq premiers albums des [[The Doors|Doors]], se souvient de la frénésie et de l'exaltation qui ont suivi l'événement : un artiste américain avait réalisé un titre et un album qui rivalisaient avec la suprématie jusque-là incontestée des groupes de la ''[[British Invasion]]''. Il déclara : {{citation bloc|J'ai réalisé tout à coup, assis là, qu'un de ces soi-disant ''hippies'' de [[Greenwich Village]] pouvait maintenant rivaliser avec ''eux'' – les [[The Beatles|Beatles]], les [[The Rolling Stones|Rolling Stones]] et les [[Dave Clark Five]] – sans pour autant sacrifier la ''folk music'' ou le pouvoir du rock<ref>{{harvsp|Marcus|2005a|pp=144–145}}.</ref>}}
Le producteur [[Paul Rothchild]], producteur des cinq premiers albums des [[The Doors|Doors]], se souvient de l'euphorie qui suivit l'événement : un artiste américain avait réalisé un titre et un album qui rivalisaient avec la suprématie jusque-là incontestée des groupes de la ''[[British Invasion]]''. Il déclara : {{citation|J'ai réalisé tout à coup, assis là, qu'un de ces soi-disant hippies de [[Greenwich Village]] pouvait maintenant rivaliser avec ''eux'' – les [[The Beatles|Beatles]], les [[The Rolling Stones|Rolling Stones]] et les [[Dave Clark Five]] – sans pour autant sacrifier ni l'intégrité du folk ni le pouvoir du rock{{sfn|Marcus|2005a|p=144–145}}}}.


Le titre eu une énorme influence sur [[Bruce Springsteen]], qui avait 15 ans à l'époque où il l'entendit pour la première fois. Springsteen décrit cet instant lors de son discours introductif de Dylan au [[Rock and Roll Hall of Fame]] en 1988, il explique également la perpétuelle résonance de ''Like a Rolling Stone'' :
Le titre eut une énorme influence sur [[Bruce Springsteen]], agé de {{nobr|15 ans}} quand il l'entendit pour la première fois. Springsteen décrit cet instant lors de son discours introductif de Dylan au [[Rock and Roll Hall of Fame]] en 1988. Il souligne également toute l'importance de ''Like a Rolling Stone'' :


{{citation bloc|La première fois que j'ai entendu Bob Dylan chanter, j'étais dans la voiture et ma mère écoutait [[WMCA]], et tout à coup j'entendis ce son envoûtant, comme si quelqu'un avait ouvert une porte dans mon esprit... De la même manière qu'Elvis libère votre corps, Dylan libère votre esprit, et montre à tous qu'une musique peut être physique sans pour autant être anti-intellectuelle. Il avait une manière de voir le monde bien à lui et un talent pour écrire une chanson qui contenait le monde entier. Il a inventé un nouveau son pop, a transcendé les limites de ce qu'on pouvait jusqu'alors enregistrer, et il a changé pour toujours la face du ''rock'n'roll''<ref name="Bruce springsteen">{{lien web|url=http://www.time.com/time/arts/article/0,8599,1197784,00.html |titre=Bob Dylan at 65 |nom1=Corliss |prénom=Richard |date=24 mai 2006|série=[[Time (magazine)|Time]] |consulté le=12 mai 2008}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Bauldie|1992|p=191–192}}.</ref>.}}
{{citation bloc|La première fois que j'ai entendu Bob Dylan, j'étais dans la voiture avec ma mère et j'écoutais [[WMCA]], et j'ai entendu ce coup de caisse claire comme si quelqu'un avait ouvert la porte de votre esprit... De la même manière qu'Elvis a libéré votre corps, Dylan a libéré votre esprit, et nous a montré qu'une musique peut être physique sans être anti-intellectuelle. Il a eu la vision et le talent de faire une chanson pop pouvant contenir le monde entier. Il a inventé une nouvelle façon de sonner pour un chanteur pop, il a dépassé les limites de ce qu'un enregistrement pouvait accomplir et il a changé le visage du rock'n'roll pour toujours et à jamais<ref name="Bruce springsteen">{{lien web|url=http://www.time.com/time/arts/article/0,8599,1197784,00.html |titre=Bob Dylan at 65 |nom1=Corliss |prénom=Richard |date=24 mai 2006|série=[[Time (magazine)|Time]] |consulté le=12 mai 2008}}</ref>{{,}}{{sfn|Bauldie|1992|p=191–192}}.}}


Les contemporains de Dylan en 1965 furent profondément frappés et secoués par ce titre. [[Paul McCartney]] se souvient qu'il allait écouter cette chanson chez [[John Lennon]], dans sa maison de [[Weybridge]]. Selon McCartney : {{Citation|On avait l'impression que ça continuait encore et toujours. C'était tout simplement magnifique... Il nous a montré à tous qu'il était encore possible d'aller un peu plus loin<ref name="Heylin205">{{harvsp|Heylin|2003|p=205}}.</ref>}}. [[Frank Zappa]] eu une réaction encore plus extrême : {{Citation|Quand j'ai entendu {{Langue|en|''Like a Rolling Stone''}}, j'ai voulu tout arrêter, parce que je me disais : “Si ça marche et si tout se déroule comme ça doit se dérouler, je n'ai plus rien à rajouter...” Mais ça ne s'est pas déroulé comme prévu. Ça s'est vendu, mais personne n'a répondu à l'appel, personne n'a réagi comme il se devait<ref name="Heylin205"/>.}} Presque quarante ans plus tard, en 2003, [[Elvis Costello]] fit un commentaire sur la qualité et le caractère profondément novateur du titre : {{Citation|Quel choc c'était de se dire que l'on vivait dans un monde où on pouvait trouver [[Manfred Mann]] et les [[The Supremes|Supremes]] et [[Engelbert Humperdinck]], et d'un coup arrive ''Like a Rolling Stone''!}}<ref>{{article |prénom=Elvis |nom1=Costello |titre=What I've Learned |journal=Esquire |date=septembre 2003}}.</ref>.
Les contemporains de Dylan furent à la fois surpris et interpelé par le titre. [[Paul McCartney]] se souvient qu'il allait écouter cette chanson chez [[John Lennon]] : {{citation|Ça semblait durer éternellement. C'était tout simplement magnifique... Il nous a tous montré qu'il était possible d'aller un peu plus loin{{sfn|Heylin|2003|p=205}}}}. [[Frank Zappa]] eut une réaction plus extrême : {{Citation|Quand j'ai entendu ''Like a Rolling Stone'', j'ai voulu tout arrêter, parce que je me disais : “Si ça marche et si tout se déroule comme ça doit se dérouler, je n'ai plus rien à rajouter...” Mais ça ne s'est pas déroulé comme prévu. Ça s'est vendu, mais personne n'a répondu à l'appel, personne n'a réagi comme il se devait{{sfn|Heylin|2003|p=205}}.}} Quarante ans plus tard, en 2003, [[Elvis Costello]] fit un commentaire sur la qualité et le caractère profondément novateur du titre : {{Citation|Quel choc c'était de se dire que l'on vivait dans un monde où on pouvait trouver [[Manfred Mann]] et les [[The Supremes|Supremes]] et [[Engelbert Humperdinck]], et d'un coup arrive ''Like a Rolling Stone'' !}}<ref>{{article |prénom=Elvis |nom1=Costello |titre=What I've Learned |journal=Esquire |date=septembre 2003}}.</ref>.


Bien que CBS ait essayé de faire passer le plus possible le titre à la radio en le découpant en deux parties et en l'imprimant des deux côtés d'un vinyle, Dylan et ses fans exigèrent que les six minutes du morceau soient gravées sur la même face et que les stations de radio le jouent en entier<ref name="Crossroads p145.">{{harvsp|Marcus|2005a|p=145}}.</ref>. Le succès de ''Like a Rolling Stone'' joua un grand rôle par la suite, en modifiant les conventions selon lesquelles les ''singles'' devaient durer moins de trois minutes. Le ''casting'' surréaliste de la chanson et l'intensité verbale de Dylan représentaient également un événement nouveau dans le Top 10 ''singles''. Selon le magazine [[Rolling Stone]], {{Citation|aucune autre chanson pop n'a changé de manière aussi pleine et entière les lois commerciales et les conventions artistiques de cette époque-là, et pour toujours<ref>''Rolling Stone'', page 66, issue number 963, December 9, 2004.</ref>.}}
Bien que CBS ait d'abord pressé le titre sur les deux faces d'un 45 tours, Dylan et ses fans exigèrent que les six minutes du morceau soient gravées sur la même face et que les stations de radio le jouent en entier{{sfn|Marcus|2005a|p=145}}. Le succès de ''Like a Rolling Stone'' joua un grand rôle en modifiant la convention selon laquelle les ''singles'' devaient durer moins de trois minutes. Le casting surréaliste de la chanson et l'intensité verbale de Dylan représentaient également un événement nouveau dans le {{nobr|Top 10}} ''singles''. Selon le magazine ''[[Rolling Stone]]'', {{Citation|aucune autre chanson pop n'a changé de manière aussi pleine et entière les lois commerciales et les conventions artistiques de cette époque-là, et pour toujours<ref>''Rolling Stone'', page 66, issue number 963, December 9, 2004.</ref>.}}


Plus de quarante ans après sa sortie, le succès de ''Like a Rolling Stone'' demeure, comme le prouvent les nombreux sondages de critiques et d'artistes-compositeurs. Un classement paru en 2002 dans le journal ''[[Uncut]]'' et un sondage paru en 2005 dans ''[[Mojo (magazine)|Mojo]]'' classent le titre de Dylan à la première place<ref>{{lien web |titre=Uncut – Top 40 Dylan Tracks|série=Uncut |date=juin 2002 |url=http://www.rocklistmusic.co.uk/uncut.htm#Dylan |consulté le=16 octobre 2009}}.</ref>{{,}}<ref name="Mojo">{{lien web |titre=100 Greatest Dylan Songs|série=Mojo |date=novembre 2005|url=http://www.rocklistmusic.co.uk/mojo_p4.htm#Bob%20Dylan%20Songs |consulté le=16 octobre 2009}}.</ref>. Concernant son point de vue personnel sur ces sondages et classements, Dylan a répondu à [[Ed Bradley]], dans un entretien diffusé en 2004 dans ''[[60 Minutes]]'', qu'il n'y avait jamais prêté attention, parce que ceux-ci changent tout le temps<ref>{{citation épisode |titre=Dylan Looks Back|collection=60 Minutes|lien série=60 Minutes|diffusion=December 5, 2004}}.</ref>. Preuve en est, le classement paru dans ''Mojo'', intitulé « The 100 Greatest Songs of All Time », dans lequel se trouvaient deux chansons de Dylan mais pas ''Like a Rolling Stone'' ; cinq ans plus tard, le magazine décida de la placer en tête du classement<ref name="Mojo"/>{{,}}<ref>{{lien web |titre=100 Greatest Songs of All Time|série=Mojo |date=août 2000|url=http://www.rocklistmusic.co.uk/mojo.html#100%20Greatest |consulté le=5 novembre 2009}}.</ref> ! Et le magazine ''Rolling Stone'', en 1989, plaça le titre à la deuxième place des meilleurs ''singles'' des 25 dernières années<ref>{{lien web |titre=The 100 Best Singles of the Last 25 years|url=http://www.rocklistmusic.co.uk/rstone.html#singles |éditeur=Rock List Music |consulté le=9 mai 2010}}</ref>, puis à la première place de son classement « [[The 500 Greatest Songs of All Time]] » en 2004<ref>{{lien web| url = http://www.rocklistmusic.co.uk/rstone.html#500Songs|titre= The Rolling Stone 500 Greatest Songs of All Time|consulté le= 2 mai 2010|éditeur= Rock List Music}}</ref>. Selon le site [[Acclaimed Music]], qui effectue une synthèse de nombreux classements de ce type, cette chanson est la plus acclamée de tous les temps par la critique<ref>Henrik Franzon, "Top 3000 Songs" [http://www.acclaimedmusic.net/Current/top_3000_songs_130621.xls acclaimedmusic.com] 27 juillet 2014.</ref>.
Un demi-siècle après sa sortie, le succès de ''Like a Rolling Stone'' demeure. Un classement paru en 2002 dans le journal ''[[Uncut]]''<ref>{{lien web |titre=Uncut – Top 40 Dylan Tracks|série=Uncut |date=juin 2002 |url=http://www.rocklistmusic.co.uk/uncut.htm#Dylan |consulté le=16 octobre 2009}}.</ref> et un sondage paru en 2005 dans ''[[Mojo (magazine)|Mojo]]''<ref name="Mojo">{{lien web |titre=100 Greatest Dylan Songs|série=Mojo |date=novembre 2005|url=http://www.rocklistmusic.co.uk/mojo_p4.htm#Bob%20Dylan%20Songs |consulté le=16 octobre 2009}}.</ref> classent le titre de Dylan à la première place<ref>À propos de ces sondages et classements, Dylan a répondu qu'il n'y avait jamais prêté attention, parce que ceux-ci changent tout le temps ({{citation épisode |titre=Dylan Looks Back|collection=60 Minutes|lien série=60 Minutes}}, diffusé pour la première fois le 5 décembre 2004). Preuve en est, le classement de ''Mojo'' incluait en 2000 deux chansons de Dylan, mais pas ''Like a Rolling Stone'' ; cinq ans plus tard, le magazine décida de la placer en tête du classement !</ref>. En 1989, le magazine ''Rolling Stone'' plaça le titre à la deuxième place des « meilleurs ''singles'' des 25 dernières années »<ref>{{lien web |titre=The 100 Best Singles of the Last 25 years|url=http://www.rocklistmusic.co.uk/rstone.html#singles |éditeur=Rock List Music |consulté le=9 mai 2010}}</ref>, puis à la première place de son classement « [[The 500 Greatest Songs of All Time]] » en 2004<ref>{{lien web| url = http://www.rocklistmusic.co.uk/rstone.html#500Songs|titre= The Rolling Stone 500 Greatest Songs of All Time|consulté le= 2 mai 2010|éditeur= Rock List Music}}</ref>. Selon le site [[Acclaimed Music]], qui effectue une synthèse de nombreux classements de ce type, cette chanson est « la plus acclamée de tous les temps par la critique »<ref>Henrik Franzon, "Top 3000 Songs" [http://www.acclaimedmusic.net/Current/top_3000_songs_130621.xls acclaimedmusic.com] 27 juillet 2014.</ref>. En 1995, ''Like a Rolling Stone'' est sélectionnée par le [[Rock and Roll Hall of Fame]], comme l'une des « [[500 chansons qui ont façonné le rock 'n' roll]] »<ref>{{Lien web |langue=en |titre=500 Songs That Shaped Rock |url=https://www.infoplease.com/arts-entertainment/music/500-songs-shaped-rock |site=Infoplease |consulté le=17 novembre 2023}}.</ref>.

Le manuscrit du texte de la chanson a été vendu aux enchères plus de deux millions de dollars en 2014<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Vincent |nom=Brunner |titre=Les manuscrits de chansons célèbres, enchères et en or |url=https://www.liberation.fr/culture/musique/les-manuscrits-de-chansons-celebres-encheres-et-en-or-20220114_GVTN34RBQVF77FPEWVR6ZGK44E/ |site=Libération |consulté le=2022-01-15}}</ref>.

En 2015, [[Sébastien Pouderoux]] et [[Marie Rémond]] mettent en scène à la [[Comédie-Française]] ''Comme une pierre qui…'', d'après [[Greil Marcus]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Un petit miracle Bob Dylan à la Comédie-Française|périodique=[[Le Monde]]|auteur=Fabienne Darge |date=17 septembre 2015|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/scenes/article/2015/09/17/un-petit-miracle-bob-dylan-a-la-comedie-francaise_4761355_1654999.html |accès url = limité}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Sébastien Pouderoux : "Bob Dylan a pris le risque de déplaire"|périodique=[[Le Monde]]|date=2015-10-02|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2015/10/02/stephane-pouderoux-bob-dylan-a-pris-le-risque-de-deplaire_4779461_4500055.html |accès url = limité}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur=Patrick Sourd |titre=“Comme une pierre qui…”, une affaire qui roule pour Marie Rémond et Sébastien Pouderoux|lire en ligne =https://www.lesinrocks.com/arts-et-scenes/comme-une-pierre-qui-une-affaire-qui-roule-pour-marie-r%c3%a9mond-et-s%c3%a9bastien-pouderoux-49057-30-05-2017/
|périodique=[[Les Inrockuptibles]]|date=30 mai 2017}}.</ref>.


== Charts ==
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
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{{Références}}


== Annexes ==
== Bibliographie ==
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=John |nom1=Bauldie |directeur1=oui |titre=Wanted Man |sous-titre=in search of Bob Dylan |éditeur=[[Penguin Books]] |année=1992 |pages totales=258 |isbn=0-14-015361-6}}
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage |prénom1=Jean-Michel |nom1=Buizard |titre=Like a Rolling Stone Revisited |sous-titre=Une relecture de Dylan |éditeur=[[Éditions du Camion blanc|Camion Blanc]] |année=2021 |isbn=}}.
* {{lien web |langue=fr |prénom1=Daniel |nom=Ichbiah |année=2003 |url=http://ichbiah.online.fr/extraits/rockvib/like-a-rolling-stone.htm |site=Rock Vibrations La Saga des Hits du Rock |titre=L'histoire de la chanson Like a Rolling Stone |éditeur=NP }}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=John |nom1=Bauldie |directeur1=oui |titre=Wanted Man |sous-titre=in search of Bob Dylan |éditeur=[[Penguin Books]] |année=1992 |isbn=0-14-015361-6}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Jonathan |nom1=Cott |directeur1=oui |titre=Dylan on Dylan |sous-titre=the essential interviews |éditeur=[[Hodder & Stoughton]] |année=2006 |isbn=0-340-92312-1}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Jonathan |nom1=Cott |directeur1=oui |titre=Dylan on Dylan |sous-titre=the essential interviews |éditeur=[[Hodder & Stoughton]] |année=2006 |isbn=0-340-92312-1}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Toby |nom1=Creswell |titre=1001 songs |sous-titre=the great songs of all time and the artists, stories and secrets behind them |éditeur=Thunder's Mouth Press |année=2006 |pages totales=874 |isbn=1-56025-915-9}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Toby |nom1=Creswell |titre=1001 songs |sous-titre=the great songs of all time and the artists, stories and secrets behind them |éditeur=Thunder's Mouth Press |année=2006 |pages totales=874 |isbn=1-56025-915-9}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Andy |nom1=Gill |titre=Classic Bob Dylan 1962–69 |sous-titre=my back pages |éditeur=Carlton |année=1998 |isbn=3-283-00358-0}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Bob |nom1=Dylan |titre=Bob Dylan Lyrics 1962 – 2001 |lieu=New York |éditeur=[[Simon & Schuster]] |année=2004 |pages totales=610 |isbn=978-0-7432-2827-5}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Bob |nom1=Dylan |titre=Chronicles: Volume One ''(2004)'' |éditeur=[[Simon & Schuster]] |année=2005 |isbn=}}.
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Andy |nom1=Gill |titre=Classic Bob Dylan 1962–69 |sous-titre=my back pages |éditeur=Carlton |année=1998 |pages totales=144 |isbn=3-283-00358-0}}
* {{lien web |langue=en |prénom1=John |nom=Gilliland |année=1969 |url=https://digital.library.unt.edu/explore/partners/UNTML/browse/?start=30&fq=untl_collection%3AJGPC |titre=Ballad in Plain D: An introduction to the Bob Dylan era. |site=Pop Chronicles |éditeur=Digital.library.unt.edu }}
* {{lien web |langue=en |prénom1=John |nom=Gilliland |année=1969 |url=https://digital.library.unt.edu/explore/partners/UNTML/browse/?start=30&fq=untl_collection%3AJGPC |titre=Ballad in Plain D: An introduction to the Bob Dylan era. |site=Pop Chronicles |éditeur=Digital.library.unt.edu }}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Michael |nom1=Gray |titre=The Bob Dylan encyclopedia |éditeur=Continuum International |année=2006 |isbn=0-8264-6933-7}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Michael |nom1=Gray |titre=The Bob Dylan encyclopedia |éditeur=Continuum International |année=2006 |pages totales=790 |isbn=0-8264-6933-7}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Clinton |nom1=Heylin |titre=Bob Dylan |sous-titre=behind the shades revisited |éditeur=Harper Collins |année=2003 |pages totales=800 |isbn=0-06-052569-X |lire en ligne={{Google Livres|id=T8cp7NvcGxoC}} |consulté le=8 janvier 2011}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Clinton |nom1=Heylin |titre=Bob Dylan |sous-titre=behind the shades revisited |éditeur=Harper Collins |année=2003 |pages totales=800 |isbn=0-06-052569-X |lire en ligne={{Google Livres|id=T8cp7NvcGxoC}} |consulté le=8 janvier 2011}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Clinton |nom1=Heylin |titre=Revolution in the air |sous-titre=the songs of Bob Dylan, 1957–1973 |éditeur=Chicago Review Press |année=2009 |pages totales=482 |isbn=978-1-55652-843-9 |isbn2=1-55652-843-4}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Clinton |nom1=Heylin |titre=Revolution in the air |sous-titre=the songs of Bob Dylan, 1957–1973 |éditeur=Chicago Review Press |année=2009 |pages totales=482 |isbn=978-1-55652-843-9 |isbn2=1-55652-843-4}}
* {{lien web |langue=fr |prénom1=Daniel |nom=Ichbiah |année=2003 |url=http://ichbiah.online.fr/extraits/rockvib/like-a-rolling-stone.htm |site=Rock Vibrations La Saga des Hits du Rock |titre=L'histoire de la chanson Like a Rolling Stone |éditeur=NP }}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Colin |nom1=Irwin |titre=Bob Dylan |sous-titre=Highway 61 Revisited |éditeur=Flame Tree Publishing |année=2008 |pages totales=256 |isbn=978-0-8230-8398-5 |isbn2=0-8230-8398-5}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Colin |nom1=Irwin |titre=Bob Dylan |sous-titre=Highway 61 Revisited |éditeur=Flame Tree Publishing |année=2008 |pages totales=256 |isbn=978-0-8230-8398-5 |isbn2=0-8230-8398-5}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Michael |nom1=Krogsgaard |titre=Positively Bob Dylan |éditeur=Popular Culture, Ink |année=1991 |isbn=1-56075-000-6}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Al |nom1=Kooper |titre=Backstage Passes & Backstabbing Bastards ''(1977)'' |éditeur=BackBeat Books |année=2008 |isbn=}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Michael |nom1=Krogsgaard |titre=Positively Bob Dylan |éditeur=Popular Culture, Ink |année=1991 |pages totales=518 |isbn=1-56075-000-6}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Sharon |nom1=Lawrence |titre=Jimi Hendrix |sous-titre=the man, the magic, the truth |éditeur=Harper Collins |année=2005 |pages totales=368 |isbn=0-06-056299-4 |lire en ligne={{Google Livres|id=Khup-WxIwg0C}} |consulté le=8 janvier 2011}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Sharon |nom1=Lawrence |titre=Jimi Hendrix |sous-titre=the man, the magic, the truth |éditeur=Harper Collins |année=2005 |pages totales=368 |isbn=0-06-056299-4 |lire en ligne={{Google Livres|id=Khup-WxIwg0C}} |consulté le=8 janvier 2011}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Greil |nom1=Marcus |lien auteur1=Greil Marcus |titre=Like a Rolling Stone |sous-titre=Bob Dylan at the crossroads |éditeur=PublicAffairs |année=2005 |isbn=1-58648-382-X |lire en ligne={{Google Livres|id=MSfa_mwdnXwC}} |id=Marcus2005a}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Greil |nom1=Marcus |lien auteur1=Greil Marcus |titre=Like a Rolling Stone |sous-titre=Bob Dylan at the Crossroads |éditeur=PublicAffairs |année=2005 |pages totales=304 |isbn=1-58648-382-X |lire en ligne={{Google Livres|id=MSfa_mwdnXwC}} |id=Marcus2005a}}
* {{lien web |langue=en |prénom=Greil |nom1=Marcus |lien auteur1=Greil Marcus |url=https://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=4585682 |titre=Greil Marcus on Recording 'Like a Rolling Stone' |date=11 avril 2005 |éditeur=NPR |consulté le=25 novembre 2010 |id=Marcus2005b}}
* {{lien web |langue=en |prénom=Greil |nom1=Marcus |lien auteur1=Greil Marcus |url=https://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=4585682 |titre=Greil Marcus on Recording 'Like a Rolling Stone' |date=11 avril 2005 |éditeur=NPR |consulté le=25 novembre 2010 |id=Marcus2005b}}
* {{article |langue=en |prénom=Greil |nom=Marcus |lien auteur1=Greil Marcus |url=http://arts.guardian.co.uk/fridayreview/story/0,,1482218,00.html |titre=How does it feel? |date=13 mai 2005 |périodique=The Guardian |lieu=Londres |consulté le=3 mai 2008 |id=Marcus2005c}}
* {{article |langue=en |prénom=Greil |nom=Marcus |lien auteur1=Greil Marcus |url=http://arts.guardian.co.uk/fridayreview/story/0,,1482218,00.html |titre=How does it feel? |date=13 mai 2005 |périodique=The Guardian |lieu=Londres |consulté le=3 mai 2008 |id=Marcus2005c}}
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* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Craig |nom1=McGregor |titre=Bob Dylan |sous-titre=a retrospective |éditeur=William Morrow & Co |année=1972 |isbn=0-688-06025-0}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Craig |nom1=McGregor |titre=Bob Dylan |sous-titre=a retrospective |éditeur=William Morrow & Co |année=1972 |isbn=0-688-06025-0}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Mark |nom1=Polizzotti |titre=Highway 61 Revisited |éditeur= |année=2006 |pages totales=161 |isbn=0-8264-1775-2 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=MC3UAwAAQBAJ&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Mark |nom1=Polizzotti |titre=Highway 61 Revisited |éditeur= |année=2006 |pages totales=161 |isbn=0-8264-1775-2 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=MC3UAwAAQBAJ&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Robert |nom1=Shelton |titre=No Direction Home |sous-titre=the life and music of Bob Dylan |éditeur=[[Ballantine Books|Ballantine]] |année=1986 |isbn=0-345-34721-8 |lire en ligne={{Google Livres|id=34KWSYgateQC}} |consulté le=8 janvier 2011}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Robert |nom1=Shelton |titre=No Direction Home |sous-titre=the life and music of Bob Dylan |éditeur=[[Ballantine Books|Ballantine]] |année=1986 |pages totales=661 |isbn=0-345-34721-8 |lire en ligne={{Google Livres|id=34KWSYgateQC}} |consulté le=8 janvier 2011}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Howard |nom1=Sounes |titre=Down the highway |sous-titre=the life of Bob Dylan |éditeur=[[Grove Press]] |année=2001 |isbn=0-8021-1686-8 |lire en ligne={{Google Livres|id=oapENIP_0GwC}} |consulté le=8 janvier 2011}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Howard |nom1=Sounes |titre=Down the highway |sous-titre=the life of Bob Dylan |éditeur=[[Grove Press]] |année=2001 |pages totales=527 |isbn=0-8021-1686-8 |lire en ligne={{Google Livres|id=oapENIP_0GwC}} |consulté le=8 janvier 2011}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Jean |nom1=Stein |titre=Edie |sous-titre=an american biography |éditeur=Pimlico Books |année=1992 |isbn=0-7126-5252-3}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Jean |nom1=Stein |titre=Edie |sous-titre=an american biography |éditeur=Pimlico Books |année=1992 |isbn=0-7126-5252-3}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Oliver |nom1=Trager |titre=Keys to the rain |sous-titre=the definitive Bob Dylan encyclopedia |éditeur=Billboard Books |année=2004 |pages totales=724 |isbn=0-8230-7974-0}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Oliver |nom1=Trager |titre=Keys to the rain |sous-titre=the definitive Bob Dylan encyclopedia |éditeur=Billboard Books |année=2004 |pages totales=724 |isbn=0-8230-7974-0}}
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* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Nigel |nom1=Williamson |titre=Bob Dylan |sous-titre=the rough guide |éditeur=Rough Guides |année=2006 |numéro d'édition=2 |pages totales=321 |isbn=1-84353-718-4}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Nigel |nom1=Williamson |titre=Bob Dylan |sous-titre=the rough guide |éditeur=Rough Guides |année=2006 |numéro d'édition=2 |pages totales=321 |isbn=1-84353-718-4}}


=== Liens externes ===
== Liens externes ==
* [http://www.bobdylan.com/us/songs/rolling-stone Paroles sur bobdylan.com]
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Dernière version du 16 avril 2024 à 23:37

Like a Rolling Stone

Single de Bob Dylan
extrait de l'album Highway 61 Revisited
Face A Like a Rolling Stone
Face B Gates of Eden (5:44)
Sortie
Enregistré et
Durée 6:09
Genre Blues, Rock
Auteur Bob Dylan
Compositeur Bob Dylan
Producteur Tom Wilson
Label Columbia Records
Classement N°2 (2 semaines)

Pistes de Highway 61 Revisited

Like a Rolling Stone est une chanson de l'auteur, compositeur, et interprète américain Bob Dylan, sortie en 45 tours le par Columbia Records et figurant en ouverture de l'album Highway 61 Revisited.

Extraite d'un long texte écrit par Dylan au printemps 1965, alors qu'il revenait d'une tournée épuisante en Angleterre, la chanson est enregistrée en deux jours, les et , durant les sessions consacrées à Highway 61 Revisited. La chanson se distingue par le motif circulaire de Mike Bloomfield à la guitare électrique et celui devenu célèbre qu'Al Kooper improvisa à l'orgue Hammond.

La longueur de la chanson — plus de six minutes — posa d'abord problème : Columbia Records hésita à la sortir en single, jusqu'à ce qu'une copie de la chanson n'attire l'attention dans un club de New-York, puis il fallut la demande répétée des auditeurs pour que les radios consentent à la diffuser en entier. Like a Rolling Stone atteint finalement la deuxième place du classement Billboard américain et devient un succès mondial.

Les critiques décrivent la chanson comme révolutionnaire par la combinaison de ses éléments musicaux, le cynisme dans la voix de Dylan et le caractère direct de la question "How does it feel?" dans le refrain. Elle achève la transformation de l'image de Dylan, de celle d'un chanteur folk à une star du rock, et est considérée comme l'une des compositions les plus influentes de la musique populaire d'après-guerre.

Le magazine Rolling Stone nomme Like a Rolling Stone plus grande chanson de tous les temps en 2004 et en 2010, affirmant : « aucune autre chanson n'a jamais défié et transformé les codes commerciaux et les conventions artistiques de son époque aussi profondément[1] ». Selon l'agrégateur de critiques Acclaimed Music, elle est statistiquement la chanson la plus acclamée de tous les temps. Elle est aussi reprise par de nombreux artistes, de Jimi Hendrix aux Rolling Stones, en passant par les Wailers et Green Day.

Écriture[modifier | modifier le code]

Au printemps 1965, alors qu'il venait de rentrer de sa tournée en Angleterre (évoquée dans le film Dont Look Back), Bob Dylan éprouva un vif dépit envers les attentes du public et pour la direction que prenait sa carrière. L'idée de quitter définitivement la scène commençait à poindre dans son esprit. Dans un entretien accordé au magazine Playboy en 1966, il expliqua sa frustration : « Le printemps dernier, j'étais sur le point d'arrêter de chanter. J'étais vraiment épuisé, tout allait mal, tout était monotone et terne. [...] Mais Like a Rolling Stone a changé tout ça. Je me suis retrouvé, je pouvais enfin savoir qui j'étais au plus profond de moi. C'est usant d'entendre d'autres personnes vous dire qui vous êtes alors que dans le même temps, vous êtes incapable de faire de même, de savoir qui vous êtes vraiment. »[2]

Au cours de l'année 1965, Dylan écrit de la prose, des poèmes et de nombreuses chansons, travaillant constamment sur sa machine à écrire, comme en témoignent des photos et des scènes de Dont Look Back tournées au Savoy Hotel de Londres. Mais la genèse de Like a Rolling Stone prit un tour particulier. À l'origine, la chanson se présentait sous la forme d'un long poème, de dix ou vingt pages selon les deux versions que Dylan en donna. À Martin Bronstein d'abord, en , à Montreal, pour la radio CBC :

« Je l'ai écrite après avoir arrêté. J'avais littéralement arrêté de chanter et de jouer, et je me suis retrouvé à écrire cette chanson, cette histoire, ce long morceau de vomi d'une vingtaine de pages, et j'en ai tiré Like a Rolling Stone pour en faire un single. Je n'avais jamais rien écrit de tel auparavant et il m'est soudain venu à l'esprit que c'était ce que je devais faire (...) Après avoir écrit cela, je n'étais plus intéressé par l'écriture d'un roman ou d'une pièce de théâtre ou quoi que ce soit (...) Je voulais écrire des chansons, parce que c'était une toute nouvelle catégorie. Je veux dire, personne n'avait jamais vraiment écrit de chansons avant. Vraiment. Je veux dire, les gens l'ont fait par le passé, mais c'étaient des sonnets et des choses simples dans le genre troubadour[3]. »

Puis au journaliste Jules Siegel, en  :

« Ça faisait dix pages de long. Il n'y avait pas de titre, juste un rythme sur le papier à propos de ma haine constamment dirigée vers un point qui était honnête. À la fin, ce n'était plus de la haine, c'était dire quelque chose qu'ils ne savaient pas, leur dire qu'ils avaient de la chance. Revanche, c'est un meilleur mot. Je n'y avais jamais pensé comme à une chanson jusqu'à ce qu'un jour, j'étais au piano et, sur le papier, ça chantait au ralenti "How does it feel ?", à l’extrême ralenti tout en suivant quelque chose[4]. »

Clinton Heylin a supposé que Dylan avait composé ce long texte comme « une possible démarche consciente pour imiter la légendaire version en rouleau[5] de Sur la route de Jack Kerouac »[6].

Enregistrement[modifier | modifier le code]

À l'origine, la chanson est composée à 3/4, mesure la rapprochant d'une valse, mais sera plus tard réécrite à 4/4. Dylan l'enregistre pour la première fois les et , au cours de deux sessions produites par Tom Wilson. Parmi les musiciens se trouvent Mike Bloomfield, Al Kooper, Paul Griffin, Josef Mack et Bobby Gregg à la batterie. Griffin, engagé pour jouer de l'orgue, passe au piano, et Kooper, guitariste, se retrouve derrière l'orgue Hammond. Wilson doutait des capacités de Kooper à jouer de cet instrument, mais finit par acquiescer. Durant l'écoute de l'enregistrement, Dylan demande à Wilson de relever le volume de l'orgue. À celui-ci, qui répond : « Hé, ce mec n'est pas organiste », Dylan, agacé, dit : « Hé, ne me dis pas qui est organiste et qui ne l'est pas. Contente-toi de monter le son de l'orgue. »[7] Kooper dira plus tard : « C'est à ce moment-là que je suis devenu organiste ! »[8]

Les deux jours d'enregistrement totaliseront vingt prises, cinq le , quinze le lendemain. Ces vingt prises se trouvent détaillées en épilogue du Like a Rolling Stone: Bob Dylan at the Crossroads du critique musical Greil Marcus[9]. La prise n° 4 du second jour sera la bonne, celle qui figure sur Highway 61 Revisited. Toutes sont écoutables depuis 2015 sur la compilation The Bootleg Series Vol. 12: The Cutting Edge 1965–1966.

Sujet[modifier | modifier le code]

Comme le relève Mark Polizzotti, les paroles de Like a Rolling Stone, contrairement à la plupart des tubes de l'époque, « ne parlent pas d'amour, mais de l'inverse »[10]. Elles expriment un ardent désir de revanche. Oliver Trager les résume ainsi : « le sarcasme de Dylan envers une femme tombée en disgrâce et réduite à se débrouiller seule dans un monde hostile et inconnu[11]. » Jusqu'à maintenant, la cible de la chanson, Miss Lonely (« Mademoiselle Solitaire »,« Miss Solitude »,... ), a toujours eu une vie facile, elle a fréquenté les meilleures écoles, a eu des amis haut placés, et s'est montrée indifférente au sort d'autrui. Mais à présent tout à changé, tout est devenu précaire pour elle. « En choisissant la voie de la facilité, Miss Lonely n'a, comme une pierre qui roule, récolté aucune mousse — aucune expérience utile et significative pour construire son identité[11]. » Les premières lignes de la chanson rappellent cette vie d'avant :

Once upon a time you dressed so fine
You threw the bums a dime in your prime, didn't you?[12]

Il fut un temps où tu t'habillais si bien
Tu jetais une piécette aux clochards au temps de ta splendeur, n'est-ce pas ?

Et la première strophe se termine sur ces lignes, tournant en ridicule sa situation actuelle :

Now you don't talk so loud
Now you don't seem so proud
About having to be scrounging for your next meal[12]

Maintenant tu parles moins fort
Maintenant tu as l'air moins fière
D'avoir à quémander ton prochain repas.

Selon l'impression de Jann Wenner, cofondateur du magazine Rolling Stone, cette chanson montre aussi, malgré son agressivité, une certaine compassion pour Miss Lonely, et peut exprimer une certaine joie, une liberté dans le dénuement : « Tout a été dépouillé. Tu es seul(e), tu es libre maintenant [...] Tu es si impuissant(e) et tu ne possèdes plus rien. Tu es invisible — tu n'as plus de secrets — c'est tellement libérateur. Tu n'as plus rien à craindre[13]. » C'est là en substance la fin de la chanson :

When you got nothing, you got nothing to lose
You're invisible now, you got no secrets to conceal[12]

Quand t'as rien, t'as rien à perdre
T'es invisible maintenant, tu n'as plus de secrets à cacher

Le refrain, quant à lui, répète le dénuement et la solitude :

How does it feel
How does it feel
To be on your own
With no direction home
Like a complete unknown
Like a rolling stone[12]

Qu'est-ce que ça fait ?
Qu'est-ce que ça fait ?
D'être seule au monde
Sans foyer où revenir
Comme une parfaite inconnue
Comme une pierre qui roule

Pour Robert Shelton, biographe et proche de Dylan, « Rolling Stone parle de la perte de l'innocence et de la dureté de l'expérience. Les mythes, les faux-semblants et les vieilles croyances tombent pour révéler une réalité très éprouvante[14]. »

L'héroïne de la chanson, cette jeune femme autrefois prospère et tombée dans la misère, reste énigmatique. Une hypothèse classique désigne Edie Sedgwick, célébrité de l'underground new-yorkais et égérie d'Andy Warhol durant l'année 1965, également pressentie comme destinataire de plusieurs chansons de Dylan figurant sur l'album de 1966 Blonde on Blonde. Certains auteurs ont pu réfuter cette hypothèse au prétexte que Dylan et Sedgwick ne se connaissaient pas encore au printemps 1965, quand Dylan écrivit Like a Rolling Stone, ce qui est sans fondement : à l'initiative de Bobby Neuwirth, son grand acolyte d'alors, Dylan rencontra Sedgwick pour la première fois en décembre 1964 à Greenwich Village, mais c'est effectivement une année plus tard, à l'hiver 1965, qu'il la fréquenta régulièrement[15]. Mais un autre argument s'oppose plus sûrement à cette interprétation : au printemps 1965, Sedgwick vient juste de rencontrer Warhol, avec qui elle tournera une dizaine de films dans les mois suivants. Elle est alors sur la pente ascendante de sa célébrité — certes éphémère — et sera désignée « Fille de l'année » en couverture du Life du mois de novembre[16]. Elle n'a donc pas le profil de la jeune femme déchue de Like a Rolling Stone.

Joan Baez a également été envisagée comme cible possible de la chanson. Baez qui, elle-même, penchait pour Neuwirth...[17]

D'autres ont vu dans ces paroles un sens plus profond. Mike Marqusee a beaucoup écrit sur les conflits de la vie de Dylan à l'époque où il s'éloignait de la grande famille folk et de ses positions contestataires. Il suggère que pour Dylan, fils de Beatty Stone, Like a Rolling Stone est auto-référentielle : « La chanson n'atteint son caractère le plus poignant que lorsqu'on réalise qu'elle se destine, au moins en partie, au chanteur lui-même : c'est lui qui est “sans foyer où revenir” [...] Like a Rolling Stone est à la fois une construction autoglorifiante, un exercice d'esbroufe et une confession d'une étonnante franchise[18]. »

La chanson se distingue aussi par les personnages étonnants qui entourent l’héroïne. Andy Gill rappelle toute l’étrangeté contenue dans les paroles : « Qui, débattaient les fans fascinés, était Miss Lonely, Napoléon en haillons et — le plus étrange de tous — le diplomate qui montait un cheval chromé tout en tenant un chat siamois en équilibre sur son épaule ? Mais que diable se passait-il ici[8] ? » Le diplomate en question, dans le troisième couplet :

You used to ride on the chrome horse with your diplomat
Who carried on his shoulder a Siamese cat
Ain't it hard when you discover that
He really wasn't where it's at
After he took from you everything he could steal[12]

Tu chevauchais un cheval de chrome avec ton diplomate
Qui portait sur son épaule un chat siamois
N’est-ce pas dur de découvrir
Qu’il n’était pas vraiment là où il faut
Une fois qu’il t’a pris tout ce qu’il pouvait ?

Une interprétation a été formulée en 2021 dans l’essai de Jean-Michel Buizard, Like a Rolling Stone Revisited : Une relecture de Dylan, qui éclaire de façon inédite l’identité possible de Miss Lonely et consorts. L’idée centrale est qu’en 1965, le jeune Dylan reste secrètement hanté par le country blues, qui constitue la trame de son premier album (Bob Dylan, 1962) et dont il dira en 2004 dans ses Chroniques : « il était mon double[19] ». La chanson se conçoit alors comme un récit mi-historique mi-imaginaire dans lequel le vieux blues, jadis souverain dans les campagnes du Sud, entouré de ses serviteurs, les bluesmen, se retrouve seul et abandonné dans les années 1940, quand ces mêmes bluesmen, suivant la grande vague migratoire de la population noire, partirent pour les villes du Nord et y fondèrent un blues moderne, électrifié et vidé de ses racines. Miss Lonely est ainsi « une allégorie du country blues »[20].

Muddy Waters, auteur en 1950 d’un blues bien connu intitulé Rollin' Stone est emblématique de cette grande histoire du blues. C’est lui que l’on retrouve en « diplomate » portant à l’épaule sa guitare (le « chat siamois »), dans le train (le « cheval de chrome ») qui l’emmena à Chicago en 1943, là où il transforma le blues de son enfance en un blues urbain qui fit sa renommée (« il t’a pris tout ce qu’il pouvait »). D’autres bluesmen légendaires apparaissent dans la chanson : vraisemblablement Blind Lemon Jefferson en « vagabond mystérieux » dans le deuxième couplet et Robert Johnson, « Napoléon en haillons », dans le dernier[21].

Parution[modifier | modifier le code]

Like a Rolling Stone est sorti en 45 tours le . En dépit de sa longueur — deux fois celle du maximum préconisé par les radios à l'époque —, elle devint le plus grand succès de Dylan jusqu'alors[8], restant dans les charts américains pendant trois mois et atteignant la deuxième place, derrière Help! des Beatles.

Sur le vinyle de promotion utilisé par les animateurs radios, la chanson occupait les deux faces et se trouvait donc coupée en deux. Les animateurs qui voulaient la passer en entier étaient obligés, en direct, de retourner le disque[22],[23]. Alors que de nombreuses radios refusaient de passer la chanson en entier du fait de sa longueur, elles furent finalement obligées de se plier à la demande des auditeurs[22],[23]. Cette anecdote contribua à la popularité de l'œuvre et l'aida à atteindre cette deuxième place aux États-Unis quelques semaines après sa sortie[24]. Pour atténuer les réticences, les premiers exemplaires du single mentionnaient une durée de 5 minutes et 59 secondes au lieu des 6 minutes et 9 secondes réelles[25].

La chanson atteignit également le Top 10 de nombreux autres pays, parmi lesquels le Canada, l'Irlande, les Pays-Bas, et le Royaume-Uni[26],[27],[28],[29].

Dylan l'interpréta en public pour la première fois lors de son passage controversé au festival de Newport, le . Highway 61 Revisited parut à la fin du mois d'août, et dans la tournée qui s'ensuivit, Like a Rolling Stone concluait tous les concerts, à de rares exceptions près, jusqu'à la fin de sa tournée mondiale de 1966, ainsi que lors de sa reprise des concerts en 1974 avec The Band.

Outre Highway 61 Revisited, cette chanson est apparue en version originale sur trois compilations de Dylan : Bob Dylan's Greatest Hits, Biograph et The Essential Bob Dylan. On en trouve des versions live sur les albums Self Portrait, Before the Flood, Bob Dylan at Budokan, MTV Unplugged, The Bootleg Series Vol. 4: Bob Dylan Live 1966, The "Royal Albert Hall" Concert, The Real Royal Albert Hall 1966 Concert, The Bootleg Series Vol. 7: No Direction Home: The Soundtrack, ainsi que sur de nombreux bootlegs.

Reprises[modifier | modifier le code]

De nombreux artistes ont repris Like a Rolling Stone, parmi lesquels The Wailers, The Turtles, Johnny Thunders, The Four Seasons, The Rascals, Cher, Judy Collins, U2, Spirit, Anberlin, Johnny Winter, The Creation, Randy Bachman–Burton Cummings, Undisputed Truth, John Mellencamp[30],[31] et Green Day[32]. Inévitablement, les Rolling Stones, dont le nom vient du blues de Muddy Waters, se sont joints à la liste en 1995 ; leur reprise est sortie en 45 tours et figure sur l'album Stripped.

Jimi Hendrix interpréta la chanson lors du festival de Monterey[33],[34] avec son groupe The Jimi Hendrix Experience. Hendrix admirait Dylan et aimait tout particulièrement cette chanson. « Elle me donne l'impression que je ne suis pas le seul à être tombé si bas. »[35], déclara-t-il. Dans cette version écourtée, il saute le troisième couplet. Greil Marcus en décrit l'atmosphère : « De lourds accords enflamment le début de chaque strophe comme des nuages d'orage ; le rythme est lancinant, avec la voix profonde et traînante d'Hendrix ne ressemblant en rien à la tempête de poussière du Midwest qu'est Dylan. »[36]

Le titre a également été adapté dans de nombreuses langues. En français par Hugues Aufray en 1995 : Comme des pierres qui roulent (sur le double album Aufray Trans Dylan). Lars Winnerbäck a interprété le titre en suédois, intitulé Som en hemlös själ (« Comme une âme perdue »)[37]. Articolo 31 a enregistré une version italienne intitulée Come una Pietra Scalciata[38] pour son album de 1998 Nessuno : un rap de trois couplets et quatre minutes et demie, avec, dans le refrain, un chœur féminin faisant écho à la voix originale de Dylan. « Finalement, a écrit Marcus, le sentiment donné est que le Dylan capturé dans l'enregistrement ne demande pas comment ça va mais ce que cela veut dire — et on peut entendre les femmes s'adresser directement à lui, comme si la chanson était maintenant la leur autant que la sienne. »[39]

Influence[modifier | modifier le code]

La musique de Like a Rolling Stone fut jugée révolutionnaire, combinant guitare électrique, orgue et la voix de Dylan, gouailleuse, cynique et acerbe[40]. Le critique Michael Gray décrit le titre comme « un amalgame chaotique de blues, d'impressionnisme, d'allégories et d'intense franchise dans le refrain »[40]. Le titre a eu une énorme influence sur la culture populaire et le rock. Ce succès fit de Dylan une idole de la pop, comme Paul Williams l'écrivit :

« Dylan était déjà célèbre, était déjà le centre d'attention depuis un bout de temps. Mais maintenant il plaçait la barre plus haut encore. Il est devenu dans le même temps une pop star et une folk star... et fut, plus que les Beatles, une icône publique des changements importants, culturels, politiques et générationnels à l'œuvre aux États-Unis et en Europe. Il était vu par beaucoup comme – et il devint d'une certaine manière – un leader[41]. »

Le producteur Paul Rothchild, producteur des cinq premiers albums des Doors, se souvient de l'euphorie qui suivit l'événement : un artiste américain avait réalisé un titre et un album qui rivalisaient avec la suprématie jusque-là incontestée des groupes de la British Invasion. Il déclara : « J'ai réalisé tout à coup, assis là, qu'un de ces soi-disant hippies de Greenwich Village pouvait maintenant rivaliser avec eux – les Beatles, les Rolling Stones et les Dave Clark Five – sans pour autant sacrifier ni l'intégrité du folk ni le pouvoir du rock[42] ».

Le titre eut une énorme influence sur Bruce Springsteen, agé de 15 ans quand il l'entendit pour la première fois. Springsteen décrit cet instant lors de son discours introductif de Dylan au Rock and Roll Hall of Fame en 1988. Il souligne également toute l'importance de Like a Rolling Stone :

« La première fois que j'ai entendu Bob Dylan, j'étais dans la voiture avec ma mère et j'écoutais WMCA, et j'ai entendu ce coup de caisse claire comme si quelqu'un avait ouvert la porte de votre esprit... De la même manière qu'Elvis a libéré votre corps, Dylan a libéré votre esprit, et nous a montré qu'une musique peut être physique sans être anti-intellectuelle. Il a eu la vision et le talent de faire une chanson pop pouvant contenir le monde entier. Il a inventé une nouvelle façon de sonner pour un chanteur pop, il a dépassé les limites de ce qu'un enregistrement pouvait accomplir et il a changé le visage du rock'n'roll pour toujours et à jamais[43],[44]. »

Les contemporains de Dylan furent à la fois surpris et interpelé par le titre. Paul McCartney se souvient qu'il allait écouter cette chanson chez John Lennon : « Ça semblait durer éternellement. C'était tout simplement magnifique... Il nous a tous montré qu'il était possible d'aller un peu plus loin[45] ». Frank Zappa eut une réaction plus extrême : « Quand j'ai entendu Like a Rolling Stone, j'ai voulu tout arrêter, parce que je me disais : “Si ça marche et si tout se déroule comme ça doit se dérouler, je n'ai plus rien à rajouter...” Mais ça ne s'est pas déroulé comme prévu. Ça s'est vendu, mais personne n'a répondu à l'appel, personne n'a réagi comme il se devait[45]. » Quarante ans plus tard, en 2003, Elvis Costello fit un commentaire sur la qualité et le caractère profondément novateur du titre : « Quel choc c'était de se dire que l'on vivait dans un monde où on pouvait trouver Manfred Mann et les Supremes et Engelbert Humperdinck, et d'un coup arrive Like a Rolling Stone ! »[46].

Bien que CBS ait d'abord pressé le titre sur les deux faces d'un 45 tours, Dylan et ses fans exigèrent que les six minutes du morceau soient gravées sur la même face et que les stations de radio le jouent en entier[47]. Le succès de Like a Rolling Stone joua un grand rôle en modifiant la convention selon laquelle les singles devaient durer moins de trois minutes. Le casting surréaliste de la chanson et l'intensité verbale de Dylan représentaient également un événement nouveau dans le Top 10 singles. Selon le magazine Rolling Stone, « aucune autre chanson pop n'a changé de manière aussi pleine et entière les lois commerciales et les conventions artistiques de cette époque-là, et pour toujours[48]. »

Un demi-siècle après sa sortie, le succès de Like a Rolling Stone demeure. Un classement paru en 2002 dans le journal Uncut[49] et un sondage paru en 2005 dans Mojo[50] classent le titre de Dylan à la première place[51]. En 1989, le magazine Rolling Stone plaça le titre à la deuxième place des « meilleurs singles des 25 dernières années »[52], puis à la première place de son classement « The 500 Greatest Songs of All Time » en 2004[53]. Selon le site Acclaimed Music, qui effectue une synthèse de nombreux classements de ce type, cette chanson est « la plus acclamée de tous les temps par la critique »[54]. En 1995, Like a Rolling Stone est sélectionnée par le Rock and Roll Hall of Fame, comme l'une des « 500 chansons qui ont façonné le rock 'n' roll »[55].

Le manuscrit du texte de la chanson a été vendu aux enchères plus de deux millions de dollars en 2014[56].

En 2015, Sébastien Pouderoux et Marie Rémond mettent en scène à la Comédie-Française Comme une pierre qui…, d'après Greil Marcus[57],[58],[59].

Charts[modifier | modifier le code]

Chart (1965) Top
position
Canadian RPM Singles Chart[26] 3
Dutch Top 40[28] 9
German Singles Chart[60] 13
Irish Charts[27] 9
UK Singles Chart[29] 4
US Billboard Hot 100[61] 2

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Bob Dylan, 'Like a Rolling Stone' », sur RollingStone.com (consulté le ).
  2. Hentoff, Nat. Playboy, mars 1966, repris dans Cott 2006, p. 97.
  3. Entretien avec Martin Bronstein, CBC, Montréal, 20 février 1966. Cité par Marcus 2005a, p. 70.
  4. Siegel, Jules. Well, What Have We Here?, Saturday Evening Post, 30 juillet 1966, repris dans McGregor 1972, p. 159.
  5. Kerouac avait en effet tapé son livre sur un rouleau de papier-calque de 36 mètres de long. « Je l'ai déroulé sur le plancher et il ressemble à la route », écrivit-il dans une lettre du 22 mai 1951 à son ami Neal Cassady.
  6. Heylin 2009, p. 240.
  7. Kooper 2008, p. 36. Repris dans Sounes 2001, p. 217-218.
  8. a b et c Gill 1998, p. 82.
  9. Marcus 2005a, p. 203-225.
  10. Polizzotti 2006, p. 33.
  11. a et b Trager 2004, p. 378-379.
  12. a b c d et e Dylan 2004, p. 167-168.
  13. Polizzotti 2006, p. 35.
  14. Shelton 1986, p. 279.
  15. Sur le sujet, un seul et unique ouvrage fait foi, Edie : an american biography, biographie de Jean Stein entièrement composée de témoignages, dont ceux de Neuwirth, qui organisa donc cette première rencontre et eut, par la suite, une histoire avec Sedgwick.
  16. « Girl of the Year Edie Sedgwick: Superstar of the underground cinema », Life, 26 novembre 65. « Edie Sedgwick Superstar ».
  17. Gill 1998, p. 82-83.
  18. Marqusee 2003, p. 157.
  19. Dylan 2005, p. 240.
  20. Buizard 2021, p. 52.
  21. Buizard 2021, p. 82-89.
  22. a et b Marcus 2005a, p. 3.
  23. a et b Irwin 2008, p. 78.
  24. Irwin 2008, p. 79-80.
  25. Polizzotti 2006, p. 55.
  26. a et b « Top Singles – Volume 4, No. 1, August 31, 1965 », RPM, (consulté le ).
  27. a et b « Search the Charts », Irish Recorded Music Association (consulté le ).
  28. a et b (nl) « Bob Dylan – Like a Rolling Stone » [PDF], Radio 538 (consulté le )
  29. a et b « UK Top 40 Database », everyHit.com (consulté le ).
  30. « Like a Rolling Stone Covers », Allmusic (consulté le )
  31. Irwin 2008, p. 248.
  32. « Green Day Announces Breakdown Digital Bonus Tracks » [archive du ], Gibson (consulté le ).
  33. Richie Unterberger, « Jimi Plays Monterey », Allmusic (consulté le )
  34. « Jimi Hendrix », Rolling Stone (consulté le ).
  35. Lawrence 2005, p. 32.
  36. Marcus 2005a, p. 89.
  37. (sv) Lars Winnerbäck, « "Som en hemlös själ", Text & musik: Bob Dylan (Like A Rolling Stone), Svensk text: Lars Winnerbäck » [PDF], Winnerback, Sweden (consulté le ).
  38. « Come Una Pietra Scalciata »
  39. Marcus 2005a, p. 82.
  40. a et b Gray 2006, p. 413.
  41. Williams 1991, p. 155.
  42. Marcus 2005a, p. 144–145.
  43. Richard Corliss, « Bob Dylan at 65 », Time, (consulté le )
  44. Bauldie 1992, p. 191–192.
  45. a et b Heylin 2003, p. 205.
  46. Elvis Costello, « What I've Learned », Esquire,‎ .
  47. Marcus 2005a, p. 145.
  48. Rolling Stone, page 66, issue number 963, December 9, 2004.
  49. « Uncut – Top 40 Dylan Tracks », Uncut, (consulté le ).
  50. « 100 Greatest Dylan Songs », Mojo, (consulté le ).
  51. À propos de ces sondages et classements, Dylan a répondu qu'il n'y avait jamais prêté attention, parce que ceux-ci changent tout le temps (Épisode Dylan Looks Back de la série 60 Minutes., diffusé pour la première fois le 5 décembre 2004). Preuve en est, le classement de Mojo incluait en 2000 deux chansons de Dylan, mais pas Like a Rolling Stone ; cinq ans plus tard, le magazine décida de la placer en tête du classement !
  52. « The 100 Best Singles of the Last 25 years », Rock List Music (consulté le )
  53. « The Rolling Stone 500 Greatest Songs of All Time », Rock List Music (consulté le )
  54. Henrik Franzon, "Top 3000 Songs" acclaimedmusic.com 27 juillet 2014.
  55. (en) « 500 Songs That Shaped Rock », sur Infoplease (consulté le ).
  56. Vincent Brunner, « Les manuscrits de chansons célèbres, enchères et en or », sur Libération (consulté le )
  57. Fabienne Darge, « Un petit miracle Bob Dylan à la Comédie-Française », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité).
  58. « Sébastien Pouderoux : "Bob Dylan a pris le risque de déplaire" », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité).
  59. Patrick Sourd, « “Comme une pierre qui…”, une affaire qui roule pour Marie Rémond et Sébastien Pouderoux », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne).
  60. (de) « Chartverfolgung – Dylan, Bob », Musicline (consulté le )
  61. « Bob Dylan Billboard singles », Allmusic (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]