« Isaac Bashevis Singer » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
→‎Biographie : correction d’une faute grammaticale
Casalonga MH (discuter | contributions)
→‎Biographie : Phrases lourdes scindées. Typo pour le journal où son frère écrit.
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile Modification sur mobile avancée
 
(48 versions intermédiaires par 31 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{voir homonymes|Singer}}
{{voir homonymes|Singer}}
{{Infobox Écrivain
{{Infobox Biographie2
| charte = écrivain
| nom = Isaac Bashevis Singer
| nom = Isaac Bashevis Singer
| image = Isaac Bashevis Singer (upright) crop.jpg
| image = Isaac Bashevis Singer (upright) crop.jpg
Ligne 6 : Ligne 7 :
| nom de naissance = Yitskhok-Hersh Zynger
| nom de naissance = Yitskhok-Hersh Zynger
| surnom =
| surnom =
| date de naissance =
| activités = [[Écrivain]]
| date de naissance = {{date de naissance|21|novembre|1902|en littérature}}
| lieu de naissance =
| date de décès =
| lieu de naissance = [[Leoncin (gmina)|Leoncin]], {{Royaume du Congrès|Pologne}} ([[Pologne]])
| date de décès = {{date de décès|24|juillet|1991|21|novembre|1902}}
| lieu de décès =
| lieu de décès = [[Surfside]], [[Floride]], {{États-Unis}}
| langue = [[Yiddish]]
| langue = [[Yiddish]]
| mouvement =
| mouvement =
Ligne 23 : Ligne 23 :
}}
}}


'''Isaac Bashevis Singer''' (né '''Yitskhok-Hersh Zynger''', en [[yiddish]] : יצחק באַשעװיס זינגער) est un écrivain [[Juifs|juif]] [[Pologne|polonais]] naturalisé [[États-Unis|américain]], né le {{date de naissance|21|novembre|1902}} à [[Leoncin (gmina)|Leoncin]] sur le territoire polonais sous l'occupation russe <ref>Bien souvent on peut lire que Singer est né le 14 juillet 1904, et parfois que c'était à Radzymin (lointaine banlieue de Varsovie). L'erreur sur son lieu de naissance repose sur le fait que ses parents ont émigré dans cette ville alors qu'il était très jeune. En ce qui concerne la date, le 14 juillet 1904, elle semble avoir été choisie par Singer lui-même, dans le but d'éviter la conscription (il aurait toutefois plusieurs fois admis sa véritable date de naissance, par exemple à son biographe officiel, Paul Kresh (voir Paul Kresh, ''Isaac Bashevis Singer, The Magician of West 86th Street, A Biography'', The Dial Press, New York 1979, {{p.|390}}.)</ref> et décédé le {{date de décès|24|juillet|1991}} à [[Surfside]] près de [[Miami]], en [[Floride]].
'''Isaac Bashevis Singer''' (né '''Yitskhok-Hersh Zynger''', en [[yiddish]] : יצחק באַשעװיס זינגער) est un écrivain [[Juifs|juif]] [[Pologne|polonais]] naturalisé [[États-Unis|américain]], né en novembre 1903 à [[Leoncin (gmina)|Leoncin]] sur le territoire polonais sous l'occupation russe<ref>Bien souvent, on peut lire que Singer est né le 14 juillet 1904, et parfois que c'était à Radzymin (lointaine banlieue de Varsovie). L'erreur sur son lieu de naissance repose sur le fait que ses parents ont émigré dans cette ville alors qu'il était très jeune. En ce qui concerne la date, elle semble avoir été choisie par Singer lui-même, dans le but d'éviter la conscription (il aurait toutefois plusieurs fois admis sa véritable date de naissance, par exemple à son biographe officiel, Paul Kresh (voir Paul Kresh, ''Isaac Bashevis Singer, The Magician of West 86th Street, A Biography'', The Dial Press, New York 1979, {{p.|390}}).</ref> et décédé le {{date de décès-|24|juillet|1991}} à [[Surfside]] près de [[Miami]], en [[Floride]].


Auteur de romans en [[yiddish]], il reçoit le [[prix Louis Lamed]] à deux reprises, puis le [[National Book Award]] en [[1970 en littérature|1970]] pour un ouvrage de [[littérature d'enfance et de jeunesse]], puis en [[1974 en littérature|1974]] (''ex æquo'' avec [[Thomas Pynchon]]). Il reçoit également le [[prix Nobel de littérature]] en [[1978]] {{Citation|pour son art de conteur enthousiaste qui prend racine dans la culture et les traditions judéo-polonaises et ressuscite l'universalité de la condition humaine.}}<ref>Traduit de l'[[anglais]]: « for his impassioned narrative art which, with roots in a Polish-Jewish cultural tradition, brings universal human conditions to life. » (source [http://nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/1978/index.html Site officiel de la Fondation Nobel] ''in'' « ''Nobel prize Laureates in literature'' », partie consacrée à Isaac Bashevis Singer, [[1978 en littérature|1978]]).</ref>.
Auteur de romans en [[yiddish]], il reçoit le [[prix Louis Lamed]] à deux reprises, puis le [[National Book Award]] en [[1970 en littérature|1970]] pour un ouvrage de [[littérature d'enfance et de jeunesse]], puis en [[1974 en littérature|1974]] (''ex æquo'' avec [[Thomas Pynchon]]). Il reçoit également le [[prix Nobel de littérature]] en 1978 {{Citation|pour son art de conteur enthousiaste qui prend racine dans la culture et les traditions judéo-polonaises et ressuscite l'universalité de la condition humaine.}}<ref>Traduit de l'[[anglais]] : « for his impassioned narrative art which, with roots in a Polish-Jewish cultural tradition, brings universal human conditions to life. » (source [http://nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/1978/index.html Site officiel de la Fondation Nobel] ''in'' « ''Nobel prize Laureates in literature'' », partie consacrée à Isaac Bashevis Singer, [[1978 en littérature|1978]]).</ref>.


== Biographie ==
== Biographie ==
Isaac Singer naît à Leoncin du rabin père Pinkas Singer, descendant de [[Baal Shem Tov|Baal Chem Tov]], le fondateur du [[hassidisme]], et d'une mère elle-même fille de rabbin de [[Biłgoraj]]. Il a une sœur et un frère aînés, Hindele Esther (née en 1891) et Joshua (né en 1893), et un jeune frère, Moishe né en 1906. Sa famille se transfère ensuite à [[Radzymin]]. Singer passe la grande majorité de son enfance dans la rue Krochmalna à Varsovie, principalement habitée par des Juifs de condition très modeste il déménage avec sa famille à l'âge de quatre ans. Son père devient à la fois leader spirituel et juge en prenant la présidence d'un [[Beth Din|beth din]] (tribunal rabbinique) que l'auteur définit plus tard, dans une nouvelle, comme {{citation|une sorte de tribunal qui serait à la fois prétoire, synagogue, salle d'étude et bureau de psychanalyste.}}<ref name="Universalis">[http://www.universalis.fr/encyclopedie/isaac-bashevis-singer/ Isaac Bashevis Singer] sur le site de l'[[encyclopædia Universalis]], consulté le 23 juin 2014.</ref>. La maison des Singer est très modeste, les habitants de la rue Krochmalna viennent demander à son père des conseils sur leurs problèmes conjugaux et les querelles familiales. C'est en résolvant ces conflits que Pinkas reçoit de l'argent pour nourrir sa famille. Le petit Isaac se cache pour écouter ces histoires. ''Au Tribunal de mon père'' (1966) et ''De nouveau au tribunal de mon père'' naîtront de ses souvenirs d'enfance.
Le père d'Isaac Singer est le [[rabbin]] Pinkas Mendel Singer, descendant de [[Baal Shem Tov|Baal Chem Tov]], le fondateur du [[hassidisme]]. Sa mère, Bathsheba Zylberman, est elle-même fille du rabbin de [[Biłgoraj]]. Il a une sœur et un frère aînés, [[Esther Kreitman|Hindele Esther]] (née en 1891) et [[Israel Joshua Singer|Joshua]] (né en 1893), et un jeune frère, Moishe né en 1906. Sa famille s'installe ensuite à [[Radzymin]] en 1907. Singer passe la grande majorité de son enfance dans la rue Krochmalna à Varsovie, principalement habitée par des Juifs de condition très modeste. Sa famille vit au numéro 10 de cette rue, à partir de 1908 ; il a alors quatre ans. Son père devient à la fois leader spirituel et juge en prenant la présidence d'un [[Beth Din|beth din]] (tribunal rabbinique) que l'auteur définit plus tard, dans une nouvelle, comme {{citation|une sorte de tribunal qui serait à la fois prétoire, synagogue, salle d'étude et bureau de psychanalyste.}}<ref name="Universalis">[http://www.universalis.fr/encyclopedie/isaac-bashevis-singer/ Isaac Bashevis Singer] sur le site de l'[[encyclopædia Universalis]], consulté le 23 juin 2014.</ref>. La maison des Singer est très modeste. Les habitants de la rue Krochmalna viennent demander à son père des conseils sur leurs problèmes conjugaux et les querelles familiales. C'est en résolvant ces conflits que Pinkas reçoit de l'argent pour nourrir sa famille. Le petit Isaac se cache pour écouter ces histoires. ''Au Tribunal de mon père'' (1966) et ''De nouveau au tribunal de mon père'' naîtront de ses souvenirs d'enfance.


Sa sœur Hindele déteste les tâches réservées aux femmes et rêve d'étudier comme ses frères. Singer s'est probablement inspiré d'elle pour créer le personnage de sa nouvelle ''Yentl'', il a dédié un livre à sa mémoire : ''La séance'' (1968). Hindele souffrait des nerfs et faisait des crises d'épilepsie. Une fois adulte, elle traduira Dickens et de Shaw en yiddish.
Sa sœur Hindele déteste les tâches réservées aux femmes et rêve d'étudier comme ses frères. Singer s'est probablement inspiré d'elle pour créer le personnage de sa nouvelle ''Yentl'', il a dédié un livre à sa mémoire : ''La séance'' (1968). Hindele souffrait des nerfs et faisait des crises d'épilepsie. Une fois adulte, elle traduira [[Charles Dickens|Dickens]] et [[George Bernard Shaw|Shaw]] en yiddish.


L'écrivain passe son adolescence à Varsovie ou dans la ville de [[Biłgoraj]] dans laquelle vit son grand-père<ref name="Larousse">[http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Isaac_Bashevis_Singer/144423 Isaac Bashevis Singer] sur le site de l'[[encyclopédie Larousse]], consulté le 23 juin 2014.</ref>. Il poursuit des études dans une école rabbinique où lui est dispensée une éducation traditionnelle et religieuse. Il y apprend l'[[hébreu|hébreu moderne]] et s'intéresse aux préceptes de la [[kabbale]].
L'écrivain passe son adolescence, 9 ans, à Varsovie ou dans la ville de [[Biłgoraj]], non loin de Lublin, dans laquelle vit son grand-père<ref name="Larousse">[http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Isaac_Bashevis_Singer/144423 Isaac Bashevis Singer] sur le site de l'[[encyclopédie Larousse]], consulté le 23 juin 2014.</ref>. Il poursuit des études dans une école rabbinique où lui est dispensée une éducation traditionnelle et religieuse. Il y apprend l'[[hébreu|hébreu moderne]] et s'intéresse aux préceptes de la [[kabbale]].


Joshua, son frère aîné, destiné à devenir rabbin, se révolte très tôt contre la foi paternelle. En 1914, il coupe ses papillotes et quitte la maison familiale. La révolte de Joshua trouble profondément Isaac. Comme lui, tout en étudiant la [[Torah]], il se plonge à douze ans dans la lecture de [[Baruch Spinoza|Spinoza]], [[Nicolas Gogol|Gogol]], [[Fiodor Dostoïevski|Dostoïevski]] et [[Léon Tolstoï|Tolstoï]]. Joshua se met à écrire des nouvelles et ''Perles'' connaît un grand succès en 1920. Il écrit également dans la presse juive, notamment dans le Literarishe Bletter dont il devient en 1923, rédacteur en chef adjoint. Joshua introduit Isaac dans les milieux littéraires et lui obtient une place de correcteur dans ce journal<ref>{{Article|langue=|auteur1=Oriane Jeancourt Galignani|titre=I.B. Singer de A à Z.|périodique=Transfuge|date=19 février 2018|issn=|lire en ligne=|pages=38-43}}</ref>.Les deux frères fréquentent le Club des écrivains de Varsovie<ref name="Universalis" />. Sur l'exemple de son frère, Isaac abandonne le rabbinat pour se consacrer à la littérature et au journalisme<ref name="Universalis" />. Il commence sa carrière en [[1925]] en publiant, sous divers pseudonymes, des nouvelles dans des revues yiddish comme ''Literarische Bleter'' et en traduisant en yiddish des romans de [[Knut Hamsun]] ou encore ''[[La Montagne magique]]'' de [[Thomas Mann]]<ref name="Universalis" />{{,}}<ref name="Larousse" />.
Joshua, son frère aîné, destiné à devenir rabbin, se révolte très tôt contre la foi paternelle. En 1914, il coupe ses [[papillotes]] et quitte la maison familiale. La révolte de Joshua trouble profondément Isaac. Comme lui, tout en étudiant la [[Torah]], il se plonge à douze ans dans la lecture de [[Baruch Spinoza|Spinoza]], [[Nicolas Gogol|Gogol]], [[Fiodor Dostoïevski|Dostoïevski]] et [[Léon Tolstoï|Tolstoï]]. Joshua se met à écrire des nouvelles et ''Perles'' connaît un grand succès en 1920. Il écrit également dans la presse juive, notamment dans le ''Literarishe Bletter'' dont il devient en 1923, rédacteur en chef adjoint. Joshua introduit Isaac dans les milieux littéraires et lui obtient une place de correcteur dans ce journal<ref>{{Article|langue=|auteur1=Oriane Jeancourt Galignani|titre=I.B. Singer de A à Z.|périodique=Transfuge|date=19 février 2018|issn=|lire en ligne=|pages=38-43}}</ref>. Les deux frères fréquentent le Club des écrivains de Varsovie<ref name="Universalis" />. Sur l'exemple de son frère, Isaac abandonne le rabbinat pour se consacrer à la littérature et au journalisme<ref name="Universalis" />. Il commence sa carrière en [[1925]] en publiant, sous divers pseudonymes, des nouvelles dans des revues yiddish comme ''Literarische Bleter'' et en traduisant en yiddish des romans de [[Knut Hamsun]] ou encore ''[[La Montagne magique]]'' de [[Thomas Mann]]<ref name="Universalis" />{{,}}<ref name="Larousse" />.


En 1929, Isaac a une liaison avec Rachel Poncz. De leur amour, naît Israël. La même année, Pinkas Singer meurt. À présent célèbre dans le milieu littéraire de Varsovie, Joshua devient le correspondant polonais du grand journal américain, le ''Jewish Daily Forward'', et publie ''Yoshe le fou'' en 1932. Le public connaît uniquement Isaac en tant que "frère de l'écrivain Joshua Singer". Le pseudonyme d'« Isaac Bashevis Singer », qu'il finit par adopter comme seul nom de plume, lui permet de se distinguer de celui de son frère « Israel Joshua Singer »<ref name="Larousse" />. Son premier roman ''La Corne du bélier'' (''Satan in Goray''), tableau du judaïsme polonais au {{XVIIe siècle}}, paraît en [[1932 en littérature|1932]]<ref name="Larousse" />.
En 1929, Isaac a une liaison avec Rachel Poncz. De leur amour, naît Israël. La même année, Pinkas Singer meurt. À présent célèbre dans le milieu littéraire de Varsovie, Joshua devient le correspondant polonais du grand journal américain, le ''[[The Forward|Jewish Daily Forward]]'', et publie ''Yoshe le fou'' en 1932. Le public connaît uniquement Isaac en tant que "frère de l'écrivain Joshua Singer". Le pseudonyme d'« Isaac Bashevis Singer », qu'il finit par adopter comme seul nom de plume, lui permet de se distinguer de celui de son frère « Israel Joshua Singer »<ref name="Larousse" />. Son premier roman ''La Corne du bélier'' (''Satan in Goray''), tableau du [[Histoire des Juifs en Pologne|judaïsme polonais]] au {{XVIIe siècle}}, paraît en [[1932 en littérature|1932]]<ref name="Larousse" />.


Si ses ouvrages de jeunesse ont été rédigés en [[hébreu]], il fait vite le choix d'écrire en [[yiddish]], sa langue maternelle. Le yiddish est essentiellement oral mais son travail d'écrivain, qui en fait un inventaire et en reprend les codes et les formules idiomatiques, le transforme en témoignage précieux et en document d'une grande richesse. Plus tard, il donne au quotidien yiddish ''Jewish Daily Forward'' et à diverses revues des romans édités en feuilletons et rassemblés postérieurement en volumes dans leur traduction anglaise<ref name="Larousse" />.
Si ses ouvrages de jeunesse ont été rédigés en [[hébreu]], il fait vite le choix d'écrire en [[yiddish]], sa langue maternelle. Le yiddish est essentiellement oral mais son travail d'écrivain, qui en fait un inventaire et en reprend les codes et les formules idiomatiques, le transforme en témoignage précieux et en document d'une grande richesse. Plus tard, il donne au quotidien yiddish ''Jewish Daily Forward'' et à diverses revues des romans édités en feuilletons et rassemblés postérieurement en volumes dans leur traduction anglaise<ref name="Larousse" />.


Devant l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne et la montée du climat antisémite en Pologne, il quitte l'Europe pour les [[États-Unis]] en [[1935]], son frère aîné Joshua s’expatrie emmenant sa femme et son fils à New York, puis, en [[1935]], il fait venir Isaac qui promet à Rachel de la faire venir aux États-Unis avec Israël, leur enfant, qui a 5 ans. Cela ne se produira jamais. Rachel, alors communiste, part en URSS avec son fils. Puis, leur route les mènera en Palestine.
Devant l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne et la montée du climat antisémite en Pologne, il quitte l'Europe pour les [[États-Unis]] : son frère aîné Joshua s’expatrie emmenant sa femme et son fils à New York, puis, en [[1935]], il fait venir Isaac. Ce dernier promet à sa femme Rachel de la faire venir aux États-Unis avec Israël, leur enfant, qui a 5 ans. Cela ne se produira jamais. Rachel, alors communiste, part en URSS avec son fils. Puis, leur route les mènera en Palestine.


Les premières années de Singer aux États-Unis sont difficiles. Déraciné, il éprouve des difficultés à s'adapter au mode de vie américain. À New York, les parents juifs n'enseignent plus le yiddish. Mais Singer refuse de laisser mourir sa langue. ''Le Messie pécheur'', son premier roman publié en Amérique, est un échec. Singer vit grâce à son métier de correcteur au Forward tout en continuant à publier des nouvelles dans le même journal. En [[1937]], il rencontre et épouse Alma Haimann, une Juive originaire de Munich. Ce mariage durera jusqu'à sa mort. En février [[1944]], Joshua Singer meurt subitement d'une [[thrombus|thrombose]], et Moishe, son frère cadet, meurt en [[URSS]], vers 1945, après avoir été déporté avec sa mère et son épouse dans le sud du [[Kazakhstan]].
Les premières années de Singer aux États-Unis sont difficiles. Déraciné, il éprouve des difficultés à s'adapter au mode de vie américain. À New York, les parents juifs n'enseignent plus le yiddish. Mais Singer refuse de laisser mourir sa langue. ''Le Messie pécheur'', son premier roman publié en Amérique, est un échec. Singer vit grâce à son métier de correcteur au Forward tout en continuant à publier des nouvelles dans le même journal. En [[1937]], il rencontre et épouse Alma Haimann, une Juive originaire de Munich. Ce mariage durera jusqu'à sa mort. En février [[1944]], Joshua Singer meurt subitement d'une [[thrombus|thrombose]], et Moishe, son frère cadet, meurt en [[URSS]], vers 1945, après avoir été déporté avec sa mère et son épouse dans le sud du [[Kazakhstan]].


En [[1943]], Isaac Singer obtient la nationalité américaine et publie ''La Famille Moskat''. Il devient très productif : il aura publié dans le Forward 121 nouvelles dont les célèbres ''Gimpel le naïf'' et ''La Brève journée du vendred''i. Les années suivantes Singer publie des romans en feuilleton ''L'Oncle d'Amérique'' (1949-1951), L''es Ombres de l'Hudson'' (1957), ''Le bateau pour l'Amérique'' (1958), ''Le magicien de Lublin'' (1958), ''L'esclave'' (1960), ''Spinoza de la rue du marché'' (1961) et plus tard, ''Le manoir'' (1966) et ''Le domaine'' (1969). Singer écrit exclusivement en yiddish. En 1953, [[Saul Bellow]] traduit en anglais ''Gimpel le naïf''. La nouvelle connaît un énorme succès et touche un large public. Les œuvres de Singer sont traduites en anglais. C’est à partir de cette traduction qu’elles sont ensuite traduites dans les autres langues. Singer sait que la traduction ne met pas en valeur l'œuvre de l'écrivain. Aussi dès ''la Famille Moskat'', il travaille avec les traducteurs. Il a surveillé chaque traduction de ses œuvres en anglais.
En [[1943]], Isaac Singer obtient la nationalité américaine et publie ''La Famille Moskat''. Il devient très productif : il aura publié dans le Forward 121 nouvelles dont les célèbres ''Gimpel le naïf'' et ''La Brève journée du vendred''i. Les années suivantes Singer publie des romans en feuilleton ''L'Oncle d'Amérique'' (1949-1951), L''es Ombres de l'Hudson'' (1957), ''Le bateau pour l'Amérique'' (1958), ''Le magicien de Lublin'' (1958), ''L'esclave'' (1960), ''Spinoza de la rue du marché'' (1961) et plus tard, ''Le manoir'' (1966) et ''Le domaine'' (1969). Singer écrit exclusivement en yiddish. En 1953, [[Saul Bellow]] traduit en anglais ''Gimpel le naïf''. La nouvelle connaît un énorme succès et touche un large public. Les œuvres de Singer sont traduites en anglais. C’est à partir de cette traduction qu’elles sont ensuite traduites dans les autres langues<ref>''Pourquoi IBS ne voulait pas être traduit du texte yiddish'', par Henri Lewi ''in'' : {{Ouvrage|auteur1=Max Kohn|auteur2=Jean Baumgarten|titre=L'inconscient du yiddish|éditeur=Anthropos|année=2002|pages totales=219-244|isbn=}}</ref>. Singer sait que la traduction ne met pas en valeur l'œuvre de l'écrivain. Aussi dès ''la Famille Moskat'', il travaille avec les traducteurs. Il a surveillé chaque traduction de ses œuvres en anglais.


Durant sa carrière il publie dix-huit romans, quatorze livres pour enfants et plusieurs recueils de nouvelles. Son œuvre romanesque, extrêmement riche, puise sa matière dans la Pologne d'antan, l'histoire du peuple juif, le folklore [[ashkénaze]], la [[mythologie juive|mythologie hébraïque]], l'[[exégèse biblique]], les souvenirs d'enfance et, dans une moindre mesure, l'expérience américaine<ref name="Larousse" />.
Durant sa carrière il publie dix-huit romans, quatorze livres pour enfants et plusieurs recueils de nouvelles. Son œuvre romanesque, extrêmement riche, puise sa matière dans la Pologne d'antan, l'histoire du peuple juif, le folklore [[ashkénaze]], la [[mythologie juive|mythologie hébraïque]], l'[[exégèse biblique]], les souvenirs d'enfance et, dans une moindre mesure, l'expérience américaine<ref name="Larousse" />.
Ligne 50 : Ligne 50 :
Isaac Bashevis Singer prolonge la tradition disparue des conteurs yiddishs<ref name="Larousse" />. Ses récits mêlent indistinctement monde quotidien et merveilleux<ref name="Larousse" />. L'auteur fait cohabiter la [[satire]], dans l'observation des mœurs juives contemporaines, et le surnaturel à travers les fantômes, les démons et les esprits malins qui font de fréquentes apparitions dans ses fictions et jouent un rôle essentiel car ils permettent de ressusciter la culture hébraïque et d'imager les problèmes inhérents à la sexualité<ref name="Larousse" />. Nombre de ses livres évoquent dans un mélange d'humour, de [[grotesque]], de noirceur et de fantaisie narrative et verbale, la vie des [[Histoire des Juifs en Pologne|Juifs polonais]] avant la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref name="Larousse" />.
Isaac Bashevis Singer prolonge la tradition disparue des conteurs yiddishs<ref name="Larousse" />. Ses récits mêlent indistinctement monde quotidien et merveilleux<ref name="Larousse" />. L'auteur fait cohabiter la [[satire]], dans l'observation des mœurs juives contemporaines, et le surnaturel à travers les fantômes, les démons et les esprits malins qui font de fréquentes apparitions dans ses fictions et jouent un rôle essentiel car ils permettent de ressusciter la culture hébraïque et d'imager les problèmes inhérents à la sexualité<ref name="Larousse" />. Nombre de ses livres évoquent dans un mélange d'humour, de [[grotesque]], de noirceur et de fantaisie narrative et verbale, la vie des [[Histoire des Juifs en Pologne|Juifs polonais]] avant la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref name="Larousse" />.


Singer étend ensuite sa réflexion littéraire sur la notion de spiritualité et d'identité, faisant de l'individu juif un être en proie aux doutes, déchiré entre le respect de ses traditions et la volonté d'assouvir ses passions dans une société où il cherche à s'imposer sans jamais trouver sa place<ref name="Larousse" />. Dans ses écrits tardifs, l'auteur outrepasse le cadre de sa communauté originelle pour évoquer les doutes et les névroses de l'homme dans le monde contemporain dont il rapproche la souffrance de celle des animaux. Dans les années 1970, Singer devient d'ailleurs un [[Végétarisme|végétarien]] militant<ref>« ''Why is one born? Why does one suffer? In my case, the suffering of animals also makes me very sad. I'm a vegetarian, you know.'' », entretien avec ''[[Newsweek]]'', {{date|16|octobre|1978}} après avoir gagné le [[Prix Nobel de littérature|prix Nobel]].</ref>, et établit des liens entre le comportement humain envers le monde animal et celui des nazis durant le second conflit mondial<ref>« ''As often as Herman had witnessed the slaughter of animals and fish, he always had the same thought: In their behavior toward creatures, all men were Nazis. The smugness with which man could do with other species as he pleased exemplified the most extreme racist theories, the principle that might is right.'' » dans son livre ''Enemies, A Love Story'' (ASIN: B0000DS8XZ) ({{ISBN|0-374-51522-0}}).</ref>.
Singer étend ensuite sa réflexion littéraire sur la notion de spiritualité et d'identité, faisant de l'individu juif un être en proie aux doutes, déchiré entre le respect de ses traditions et la volonté d'assouvir ses passions dans une société où il cherche à s'imposer sans jamais trouver sa place<ref name="Larousse" />. Dans ses écrits tardifs, l'auteur outrepasse le cadre de sa communauté originelle pour évoquer les doutes et les névroses de l'homme dans le monde contemporain dont il rapproche la souffrance de celle des animaux. Dans les années 1970, Singer devient d'ailleurs un [[Végétarisme|végétarien]] militant<ref>« ''Why is one born? Why does one suffer? In my case, the suffering of animals also makes me very sad. I'm a vegetarian, you know.'' », entretien avec ''[[Newsweek]]'', {{date|16|octobre|1978}} après avoir gagné le [[Prix Nobel de littérature|prix Nobel]].</ref>, et établit des [[Comparaison entre la situation actuelle des animaux et la Shoah|liens entre le comportement humain envers le monde animal et celui des nazis durant le second conflit mondial]]. Dans son roman de 1966 ''{{lien|Enemies, A Love Story}}'', le personnage principal, Herman, un survivant de la Shoah, songe à la vue de la mise à mort d'animaux et de poissons que « Par leur comportement envers les créatures, tous les hommes sont des nazis »<ref>« ''As often as Herman had witnessed the slaughter of animals and fish, he always had the same thought: In their behavior toward creatures, all men were Nazis. The smugness with which man could do with other species as he pleased exemplified the most extreme racist theories, the principle that might is right.'' » dans son livre ''Enemies, A Love Story'' (ASIN: B0000DS8XZ) ({{ISBN|0-374-51522-0}}).</ref>. Singer reprend ce thème en 1982 dans son histoire courte "The Letter Writer", avec cette phrase devenue célèbre : « Pour ces créatures, tous les êtres humains sont des nazis ; pour les animaux, c'est un éternel [[Centre d'extermination de Treblinka|Treblinka]] »<ref>{{en}} Isaac Singer, "The Letter Writer", ''Collected Stories'', 1982, p.71</ref>. L'expression « un éternel Treblinka » est reprise notamment par l'historien [[Charles Patterson]] qui en fait le titre d'un livre où il explore la violence industrialisée contre les animaux et celle infligée aux juifs par la Shoah<ref name="Monde">{{en}} [[Élisabeth de Fontenay]], [https://www.lemonde.fr/livres/article/2008/01/10/charles-patterson-l-abattage-un-laboratoire-de-la-barbarie_997729_3260.html « Charles Patterson : l'abattage, un laboratoire de la barbarie »], ''[[Le Monde]]'', 10 janvier 2008</ref>. La philosophe [[Élisabeth de Fontenay]] rappelle à cette occasion qu'« il ne faudrait pas oublier que beaucoup d'auteurs juifs d'après 1945 ont osé la comparaison : [[Theodor W. Adorno|Adorno]] et [[Max Horkheimer|Horkheimer]], [[Jacques Derrida|Derrida]], [[Elias Canetti|Canetti]], Grossman, [[Gary Yourofsky|Gary]], entre autres, ont été obsédés par la douleur animale et par sa proximité avec la souffrance des persécutions par les nazis »<ref name="Monde" />.


À la fin de sa vie, il s'affaiblit beaucoup et souffre d'une maladie de la mémoire, un comble pour lui qui a fait de la mémoire son instrument littéraire. Il meurt en [[1991]] à [[Surfside]], près de [[Miami]], des suites d'un [[accident vasculaire cérébral]].
À la fin de sa vie, Isaac Singer s'affaiblit beaucoup et souffre d'une maladie de la mémoire, un comble pour lui qui a fait de la mémoire son instrument littéraire. Il meurt en [[1991]] à [[Surfside]], près de [[Miami]], des suites d'un [[accident vasculaire cérébral]], à l'âge de quatre-vingt-sept ans.


== Œuvre ==
== Œuvre ==
=== Romans ===
=== Romans ===
1935 - ''La Corne du bélier''{{Commentaire biblio|''La Corne du bélier'', Paris, Stock, 1962 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, 1979 {{ISBN|2-234-01105-1}}}}1950 - La famille Moskat {{Commentaire biblio|''La Famille Moskat'', Paris, Stock, 1970 ; réédition, Paris, Stock, {{coll|Le Cabinet Cospmopolite}} {{n°|32}}, 1978 {{ISBN|2-234-00979-0}} ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, 2012 {{ISBN|978-2-234-05879-8}} ; réédition, Paris, J'ai lu {{n°|10844}}, 2014 {{ISBN|978-2-290-06872-4}}}}1949-1951 - ''L'Oncle d'Amérique''
* ''La Corne du bélier'' (1935) {{Commentaire biblio|''La Corne du bélier'', Paris, Stock, 1962 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, 1979 {{ISBN|2-234-01105-1}}}}
* La famille Moskat (1950) {{Commentaire biblio|''La Famille Moskat'', Paris, Stock, 1970 ; réédition, Paris, Stock, {{coll|Le Cabinet Cospmopolite}} {{n°|32}}, 1978 {{ISBN|2-234-00979-0}} ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, 2012 {{ISBN|978-2-234-05879-8}} ; réédition, Paris, J'ai lu {{n°|10844}}, 2014 {{ISBN|978-2-290-06872-4}}}}
* ''L'Oncle d'Amérique'' (1949-1951)
* ''Ombres sur l'Hudson'' (1957) {{Commentaire biblio|''[[Ombres sur l'Hudson]]'', Paris, Mercure de France, 2000 {{ISBN|2-7152-2156-8}} ; réédition, Paris, Gallimard, {{coll|Folio}} {{n°|3670}}, 2002 {{ISBN|2-07-042000-0}}}}

* ''Le bateau pour l'Amérique'' (1958)
1957 - ''Ombres sur l'Hudson'' {{Commentaire biblio|''[[Ombres sur l'Hudson]]'', Paris, Mercure de France, 2000 {{ISBN|2-7152-2156-8}} ; réédition, Paris, Gallimard, {{coll|Folio}} {{n°|3670}}, 2002 {{ISBN|2-07-042000-0}}}}1958 - ''Le bateau pour l'Amérique''
* ''Le Magicien de Lublin'' (1958) {{Commentaire biblio|''Le Magicien de Lublin'', Paris, Stock, 1964 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, 1983 {{ISBN|2-234-01612-6}} ; réédition, Paris, J'ai lu {{n°|10101}}, 2012 {{ISBN|978-2-290-05492-5}}}}

1958 - ''Le Magicien de Lublin'' {{Commentaire biblio|''Le Magicien de Lublin'', Paris, Stock, 1964 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, 1983 {{ISBN|2-234-01612-6}} ; réédition, Paris, J'ai lu {{|10101}}, 2012 {{ISBN|978-2-290-05492-5}}}}1961 - ''Spinoza de la rue du marché''
* ''L'Esclave'' (1962)<ref>Critique de l'ouvrage par M.-T. D., ''Le Figaro littéraire'' {{n°|894}} du samedi 8 juin 1963, {{p.|5}}</ref> {{Commentaire biblio|''L'Esclave'', Paris, Stock, 1963 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Rombaldi, 1980 {{ISBN|2-231-00468-2}} ; réédition, Paris, Stock, {{coll|Nouveau Cabinet cosmopolite}}, 1982 {{ISBN|2-234-01584-7}}}}
* ''Le Manoir'' (1966) {{Commentaire biblio|''Le Manoir'', Paris, Stock, 1968 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, LGF, {{coll|Le Livre de poche}} {{n°|5235}}, 1979 {{ISBN|2-253-02167-9}} ; réédition, Paris, Stock, 1994 {{ISBN|2-234-04297-6}}}}

* ''Utzel and his Daughter'' (1968)
1962 - ''L'Esclave'' {{Commentaire biblio|''L'Esclave'', Paris, Stock, 1963 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Rombaldi, 1980 {{ISBN|2-231-00468-2}} ; réédition, Paris, Stock, {{coll|Nouveau Cabinet cosmopolite}}, 1982 {{ISBN|2-234-01584-7}}}}1966 - ''Le Manoir'' {{Commentaire biblio|''Le Manoir'', Paris, Stock, 1968 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, LGF, {{coll|Le Livre de poche}} {{n°|5235}}, 1979 {{ISBN|2-253-02167-9}} ; réédition, Paris, Stock, 1994 {{ISBN|2-234-04297-6}}}}1968 - ''Utzel and his Daughter''
* ''Le Domaine'' (1969) {{Commentaire biblio|''Le Domaine'', Paris, Stock, 1971 ; réédition, Paris, LGF, {{coll|Le Livre de poche}} {{n°|5347}}, 1980 {{ISBN|2-253-02396-5}} ; réédition, Paris, LGF, {{coll|Le Livre de poche. Biblio}} {{n°|3088}}, 1987 {{ISBN|2-253-04406-7}} ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, 1991 {{ISBN|2-234-02366-1}}}}

* ''Joseph and Koza: or the Sacrifice to the Vistula'' (1970)
1969: ''Le Domaine''{{Commentaire biblio|''Le Domaine'', Paris, Stock, 1971 ; réédition, Paris, LGF, {{coll|Le Livre de poche}} {{n°|5347}}, 1980 {{ISBN|2-253-02396-5}} ; réédition, Paris, LGF, {{coll|Le Livre de poche. Biblio}} {{n°|3088}}, 1987 {{ISBN|2-253-04406-7}} ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, 1991 {{ISBN|2-234-02366-1}}}}1970 - ''Joseph and Koza: or the Sacrifice to the Vistula''
* ''Ennemies, une histoire d'amour'' (1972) {{Commentaire biblio|Ennemies, une histoire d'amour, Paris, Stock, 1975 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, {{coll|Bibliothèque cosmopolite}} 1980 {{ISBN|2-234-01354-2}}}}

* ''Keila la Rouge'' (1977) {{Commentaire biblio|''Keila la Rouge'' traduit de l'anglais (États-Unis) par Marie-Pierre Bay et Nicolas Castelnau-Bay, Paris; Stock 2018 {{ISBN|978-2-234-08126-0}}}}
1972 - ''Ennemies, une histoire d'amour'' {{Commentaire biblio|Ennemies, une histoire d'amour, Paris, Stock, 1975 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, {{coll|Bibliothèque cosmopolite}} 1980 {{ISBN|2-234-01354-2}}}}1978 - Shosha {{Commentaire biblio|''Shosha'', Paris, Stock, {{coll|Nouveau Cabinet cosmopolite}}, 1979 {{ISBN|2-234-01014-4}} ; rréédition, Paris, LGF, {{coll|Le Livre de poche. Biblio}} {{n°|3030}}, 1983 {{ISBN|2-253-03204-2}} ; réédition, Paris, Stock, 2007 {{ISBN|978-2-234-05989-4}} ; réédition, Paris, J'ai lu {{n°|10577}}, 2013 {{ISBN|978-2-290-08090-0}}}}1980 - Histoire du Baal Shem Tov : à la source du hassidisme {{Commentaire biblio|''Histoire du Baal Shem Tov : à la source du hassidisme'', Paris, Stock, 1983 {{ISBN|2-234-01663-0}}}}1983 - Le Pénitant {{Commentaire biblio|''Le Pénitent'', Paris, Stock, {{coll|Nouveau Cabinet cosmopolite}}, 1984 {{ISBN|2-234-01736-X}}}}1988 - The King of the Fields
* Shosha (1978) {{Commentaire biblio|''Shosha'', Paris, Stock, {{coll|Nouveau Cabinet cosmopolite}}, 1979 {{ISBN|2-234-01014-4}} ; réédition, Paris, LGF, {{coll|Le Livre de poche. Biblio}} {{n°|3030}}, 1983 {{ISBN|2-253-03204-2}} ; réédition, Paris, Stock, 2007 {{ISBN|978-2-234-05989-4}} ; réédition, Paris, J'ai lu {{n°|10577}}, 2013 {{ISBN|978-2-290-08090-0}}}}

* Histoire du Baal Shem Tov : à la source du hassidisme (1980) {{Commentaire biblio|''Histoire du Baal Shem Tov : à la source du hassidisme'', Paris, Stock, 1983 {{ISBN|2-234-01663-0}}}}
1991 - Le Petit Monde de la rue Krochmalna {{Commentaire biblio|''Le Petit Monde de la rue Krochmalna'', Paris, Denoël, 1991 {{ISBN|2-207-23885-7}}}}1992 - ''Le Certificat'', publication posthume {{Commentaire biblio|''Le Certificat'', Paris, Denoël, 1994 {{ISBN|2-207-24110-6}} ; réédition, Paris, Gallimard, {{coll|Folio}} {{n°|2686}}, 1995 {{ISBN|2-07-039276-7}}}}1994 - Meshugah, publication posthume {{Commentaire biblio|''Mashugah'', Paris, Denoël, 1995 {{ISBN|2-207-24280-3}}}}1974 - ''Keila la Rouge'' {{Commentaire biblio|''Keila la Rouge'' traduit de l'anglais (États-Unis) par Marie-Pierre Bay et Nicolas Castelnau-Bay, Paris; Stock 2018 {{ISBN|978-2-234-08126-0}}}}
* Le Pénitent (1983) {{Commentaire biblio|''Le Pénitent'', Paris, Stock, {{coll|Nouveau Cabinet cosmopolite}}, 1984 {{ISBN|2-234-01736-X}}}}
* The King of the Fields (1988)
* Le Petit Monde de la rue Krochmalna (1991) {{Commentaire biblio|''Le Petit Monde de la rue Krochmalna'', Paris, Denoël, 1991 {{ISBN|2-207-23885-7}}}}
* ''Le Certificat'' (1992) , publication posthume {{Commentaire biblio|''Le Certificat'', Paris, Denoël, 1994 {{ISBN|2-207-24110-6}} ; réédition, Paris, Gallimard, {{coll|Folio}} {{n°|2686}}, 1995 {{ISBN|2-07-039276-7}}}}
* Meshugah (1994) , publication posthume {{Commentaire biblio|''Mashugah'', Paris, Denoël, 1995 {{ISBN|2-207-24280-3}}}}


=== Théâtre ===
=== Théâtre ===

* ''Teibele and Her Demon'' (1983)
* ''Teibele and Her Demon'' (1983)


Ligne 89 : Ligne 95 :


=== Littérature d'enfance et de jeunesse ===
=== Littérature d'enfance et de jeunesse ===

* ''Zlateh the Goat and Other Stories'' (1966) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Une histoire de paradis et autres contes'', Paris, Stock, 1967 ; réédition dans une traduction révisée sous le titre ''Zlateh, la chèvre : et autres contes'', Paris, Stock, 1978 ; réédition, Paris, Le Livre de poche {{coll|Le Livre de poche. Jeunesse}} {{n°|4}}, 1979 {{ISBN|2-253-02335-3}} ; réédition annotée et commentée, Paris, Larousse, {{coll|Petits Classiques Larousse}} {{n°|223}}, 2014 {{ISBN|978-2-03-587411-5}}}}
* ''Zlateh the Goat and Other Stories'' (1966) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Une histoire de paradis et autres contes'', Paris, Stock, 1967 ; réédition dans une traduction révisée sous le titre ''Zlateh, la chèvre : et autres contes'', Paris, Stock, 1978 ; réédition, Paris, Le Livre de poche {{coll|Le Livre de poche. Jeunesse}} {{n°|4}}, 1979 {{ISBN|2-253-02335-3}} ; réédition annotée et commentée, Paris, Larousse, {{coll|Petits Classiques Larousse}} {{n°|223}}, 2014 {{ISBN|978-2-03-587411-5}}}}
* ''Mazel and Shlimazel'' (1967) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Lait de la lionne'', Paris, Gallimard, {{coll|Enfantimages}}, 1980}}
* ''Mazel and Shlimazel'' (1967) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Lait de la lionne'', Paris, Gallimard, {{coll|Enfantimages}}, 1980}}
Ligne 113 : Ligne 118 :
* ''A Little Boy in Search of God'' (1976) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Un jeune homme à la recherche de Dieu'', suivi de ''Un jeune homme à la recherche de l'amour'', Paris, Stock, 1981 {{ISBN|2-234-01157-4}}}}
* ''A Little Boy in Search of God'' (1976) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Un jeune homme à la recherche de Dieu'', suivi de ''Un jeune homme à la recherche de l'amour'', Paris, Stock, 1981 {{ISBN|2-234-01157-4}}}}
* ''A Young Man in Search of Love'' (1978) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Un jeune homme à la recherche de l'amour'', précédé de ''Un jeune homme à la recherche de Dieu'', Paris, Stock, 1981 {{ISBN|2-234-01157-4}}}}
* ''A Young Man in Search of Love'' (1978) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Un jeune homme à la recherche de l'amour'', précédé de ''Un jeune homme à la recherche de Dieu'', Paris, Stock, 1981 {{ISBN|2-234-01157-4}}}}
* ''Lost in America'' (1981){{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Perdu en Amérique'', Paris, Stock, 1983 {{ISBN|2234016576}}}}
* ''Lost in America'' (1981)
* ''Love and Exile'' (1984)
* ''Love and Exile'' (1984)
* ''More Stories from My Father's Court'' (1999), publication posthum {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''De nouveau au tribunal de mon père'', Paris, Mercure de France, 2002 {{ISBN|2-7152-2255-6}} ; réédition, Paris, Gallimard, {{coll|Folio}} {{n°|4079}}, 2004 {{ISBN|2-07-031688-2}}}}
* ''More Stories from My Father's Court'' (1999), publication posthum {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''De nouveau au tribunal de mon père'', Paris, Mercure de France, 2002 {{ISBN|2-7152-2255-6}} ; réédition, Paris, Gallimard, {{coll|Folio}} {{n°|4079}}, 2004 {{ISBN|2-07-031688-2}}}}
Ligne 136 : Ligne 141 :
}}
}}
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
*[[Agnieszka Tuszyńska]], ''Singer, paysages de la mémoire'', Noir sur Blanc, 1147 – Montricher, Suisse, 2002, {{ISBN|978-2882501257}}
* [[Agnieszka Tuszyńska]], ''Singer, paysages de la mémoire'', Noir sur Blanc, 1147 – Montricher, Suisse, 2002, {{ISBN|978-2882501257}}
*[[Florence Noiville]], ''Isaac Bashevis Singer'', Stock, 2003, 264 p. {{ISBN|2-234-05640-3}}
* [[Florence Noiville]], ''Isaac Bashevis Singer'', Stock, 2003, 264 p. {{ISBN|2-234-05640-3}}


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{liens}}
* {{Site Fondation Nobel |https://www.nobelprize.org/prizes/literature/1978/singer/biographical/ |Autobiographie }}
* {{Site Fondation Nobel |https://www.nobelprize.org/prizes/literature/1978/singer/biographical/ |Autobiographie }}
* {{autorité}} <!-- Si aucune information, Wikipédia n'affichera rien de cette ligne -->
* {{Dictionnaires}} <!-- Si aucune information, Wikipédia n'affichera rien de cette ligne -->
* {{Bases littérature}} <!-- Si aucune information, Wikipédia n'affichera rien de cette ligne -->

{{Palette|Prix Nobel de littérature|Lauréats du National Book Award de la meilleure œuvre de fiction}}
{{Palette|Prix Nobel de littérature|Lauréats du National Book Award de la meilleure œuvre de fiction}}
{{Portail|littérature américaine|littérature d'enfance et de jeunesse|judaïsme|XXe siècle|Pologne|prix Nobel|végétarisme}}
{{Portail|littérature américaine|littérature d'enfance et de jeunesse|judaïsme|XXe siècle|Pologne|prix Nobel|végétarisme}}


{{DEFAULTSORT:Singer, Isaac Bashevis}}
{{CLEDETRI:Singer, Isaac Bashevis}}
[[Catégorie:Isaac Bashevis Singer| ]]
[[Catégorie:Écrivain polonais du XXe siècle]]
[[Catégorie:Écrivain polonais du XXe siècle]]
[[Catégorie:Écrivain américain du XXe siècle]]
[[Catégorie:Écrivain américain du XXe siècle]]
Ligne 157 : Ligne 160 :
[[Catégorie:Hassidisme]]
[[Catégorie:Hassidisme]]
[[Catégorie:Auteur américain de littérature d'enfance et de jeunesse]]
[[Catégorie:Auteur américain de littérature d'enfance et de jeunesse]]
[[Catégorie:Traducteur américain]]
[[Catégorie:Traducteur américain du XXe siècle]]
[[Catégorie:Traducteur depuis le yiddish]]
[[Catégorie:Traducteur depuis le yiddish]]
[[Catégorie:Personnalité végétarienne]]
[[Catégorie:Personnalité végétarienne]]
[[Catégorie:Histoire des Juifs en Pologne]]
[[Catégorie:Culture juive]]
[[Catégorie:Professeur au Bard College]]
[[Catégorie:Professeur au Bard College]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université Ben Gourion du Néguev]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université Ben Gourion du Néguev]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université de Miami]]
[[Catégorie:Lauréat du prix Nobel de littérature]]
[[Catégorie:Lauréat du prix Nobel de littérature]]
[[Catégorie:Lauréat polonais du prix Nobel]]
[[Catégorie:Lauréat polonais du prix Nobel]]
Ligne 168 : Ligne 174 :
[[Catégorie:Lauréat du prix Bancarella]]
[[Catégorie:Lauréat du prix Bancarella]]
[[Catégorie:Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences]]
[[Catégorie:Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences]]
[[Catégorie:Culture juive]]
[[Catégorie:Naissance en novembre 1902]]
[[Catégorie:Naissance en novembre 1902]]
[[Catégorie:Naissance en Pologne]]
[[Catégorie:Naissance en Pologne]]

Dernière version du 25 avril 2024 à 22:36

Isaac Bashevis Singer
Isaac Bashevis Singer
lors du Miami Book Fair International en 1988.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 87 ans)
SurfsideVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cedar Park Cemetery, New Jersey (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Yitskhok-Hersh Zynger
Pseudonymes
Bashevis, Warszawski, D. SegalVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Alma Wassermann (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Genre artistique
Distinction
National Book Award, Children's Literature (1970)
National Book Award (1974)
Prix Nobel de littérature (1978)
Médaille Buber-Rosenzweig (1981)
Archives conservées par
Harry Ransom Center (en) (MS-03849)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
  • Yentl
  • Le Magicien de Lublin
signature d'Isaac Bashevis Singer
Signature

Isaac Bashevis Singer (né Yitskhok-Hersh Zynger, en yiddish : יצחק באַשעװיס זינגער) est un écrivain juif polonais naturalisé américain, né en novembre 1903 à Leoncin sur le territoire polonais sous l'occupation russe[2] et décédé le à Surfside près de Miami, en Floride.

Auteur de romans en yiddish, il reçoit le prix Louis Lamed à deux reprises, puis le National Book Award en 1970 pour un ouvrage de littérature d'enfance et de jeunesse, puis en 1974 (ex æquo avec Thomas Pynchon). Il reçoit également le prix Nobel de littérature en 1978 « pour son art de conteur enthousiaste qui prend racine dans la culture et les traditions judéo-polonaises et ressuscite l'universalité de la condition humaine. »[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Le père d'Isaac Singer est le rabbin Pinkas Mendel Singer, descendant de Baal Chem Tov, le fondateur du hassidisme. Sa mère, Bathsheba Zylberman, est elle-même fille du rabbin de Biłgoraj. Il a une sœur et un frère aînés, Hindele Esther (née en 1891) et Joshua (né en 1893), et un jeune frère, Moishe né en 1906. Sa famille s'installe ensuite à Radzymin en 1907. Singer passe la grande majorité de son enfance dans la rue Krochmalna à Varsovie, principalement habitée par des Juifs de condition très modeste. Sa famille vit au numéro 10 de cette rue, à partir de 1908 ; il a alors quatre ans. Son père devient à la fois leader spirituel et juge en prenant la présidence d'un beth din (tribunal rabbinique) que l'auteur définit plus tard, dans une nouvelle, comme « une sorte de tribunal qui serait à la fois prétoire, synagogue, salle d'étude et bureau de psychanalyste. »[4]. La maison des Singer est très modeste. Les habitants de la rue Krochmalna viennent demander à son père des conseils sur leurs problèmes conjugaux et les querelles familiales. C'est en résolvant ces conflits que Pinkas reçoit de l'argent pour nourrir sa famille. Le petit Isaac se cache pour écouter ces histoires. Au Tribunal de mon père (1966) et De nouveau au tribunal de mon père naîtront de ses souvenirs d'enfance.

Sa sœur Hindele déteste les tâches réservées aux femmes et rêve d'étudier comme ses frères. Singer s'est probablement inspiré d'elle pour créer le personnage de sa nouvelle Yentl, il a dédié un livre à sa mémoire : La séance (1968). Hindele souffrait des nerfs et faisait des crises d'épilepsie. Une fois adulte, elle traduira Dickens et Shaw en yiddish.

L'écrivain passe son adolescence, 9 ans, à Varsovie ou dans la ville de Biłgoraj, non loin de Lublin, dans laquelle vit son grand-père[5]. Il poursuit des études dans une école rabbinique où lui est dispensée une éducation traditionnelle et religieuse. Il y apprend l'hébreu moderne et s'intéresse aux préceptes de la kabbale.

Joshua, son frère aîné, destiné à devenir rabbin, se révolte très tôt contre la foi paternelle. En 1914, il coupe ses papillotes et quitte la maison familiale. La révolte de Joshua trouble profondément Isaac. Comme lui, tout en étudiant la Torah, il se plonge à douze ans dans la lecture de Spinoza, Gogol, Dostoïevski et Tolstoï. Joshua se met à écrire des nouvelles et Perles connaît un grand succès en 1920. Il écrit également dans la presse juive, notamment dans le Literarishe Bletter dont il devient en 1923, rédacteur en chef adjoint. Joshua introduit Isaac dans les milieux littéraires et lui obtient une place de correcteur dans ce journal[6]. Les deux frères fréquentent le Club des écrivains de Varsovie[4]. Sur l'exemple de son frère, Isaac abandonne le rabbinat pour se consacrer à la littérature et au journalisme[4]. Il commence sa carrière en 1925 en publiant, sous divers pseudonymes, des nouvelles dans des revues yiddish comme Literarische Bleter et en traduisant en yiddish des romans de Knut Hamsun ou encore La Montagne magique de Thomas Mann[4],[5].

En 1929, Isaac a une liaison avec Rachel Poncz. De leur amour, naît Israël. La même année, Pinkas Singer meurt. À présent célèbre dans le milieu littéraire de Varsovie, Joshua devient le correspondant polonais du grand journal américain, le Jewish Daily Forward, et publie Yoshe le fou en 1932. Le public connaît uniquement Isaac en tant que "frère de l'écrivain Joshua Singer". Le pseudonyme d'« Isaac Bashevis Singer », qu'il finit par adopter comme seul nom de plume, lui permet de se distinguer de celui de son frère « Israel Joshua Singer »[5]. Son premier roman La Corne du bélier (Satan in Goray), tableau du judaïsme polonais au XVIIe siècle, paraît en 1932[5].

Si ses ouvrages de jeunesse ont été rédigés en hébreu, il fait vite le choix d'écrire en yiddish, sa langue maternelle. Le yiddish est essentiellement oral mais son travail d'écrivain, qui en fait un inventaire et en reprend les codes et les formules idiomatiques, le transforme en témoignage précieux et en document d'une grande richesse. Plus tard, il donne au quotidien yiddish Jewish Daily Forward et à diverses revues des romans édités en feuilletons et rassemblés postérieurement en volumes dans leur traduction anglaise[5].

Devant l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne et la montée du climat antisémite en Pologne, il quitte l'Europe pour les États-Unis : son frère aîné Joshua s’expatrie emmenant sa femme et son fils à New York, puis, en 1935, il fait venir Isaac. Ce dernier promet à sa femme Rachel de la faire venir aux États-Unis avec Israël, leur enfant, qui a 5 ans. Cela ne se produira jamais. Rachel, alors communiste, part en URSS avec son fils. Puis, leur route les mènera en Palestine.

Les premières années de Singer aux États-Unis sont difficiles. Déraciné, il éprouve des difficultés à s'adapter au mode de vie américain. À New York, les parents juifs n'enseignent plus le yiddish. Mais Singer refuse de laisser mourir sa langue. Le Messie pécheur, son premier roman publié en Amérique, est un échec. Singer vit grâce à son métier de correcteur au Forward tout en continuant à publier des nouvelles dans le même journal. En 1937, il rencontre et épouse Alma Haimann, une Juive originaire de Munich. Ce mariage durera jusqu'à sa mort. En février 1944, Joshua Singer meurt subitement d'une thrombose, et Moishe, son frère cadet, meurt en URSS, vers 1945, après avoir été déporté avec sa mère et son épouse dans le sud du Kazakhstan.

En 1943, Isaac Singer obtient la nationalité américaine et publie La Famille Moskat. Il devient très productif : il aura publié dans le Forward 121 nouvelles dont les célèbres Gimpel le naïf et La Brève journée du vendredi. Les années suivantes Singer publie des romans en feuilleton L'Oncle d'Amérique (1949-1951), Les Ombres de l'Hudson (1957), Le bateau pour l'Amérique (1958), Le magicien de Lublin (1958), L'esclave (1960), Spinoza de la rue du marché (1961) et plus tard, Le manoir (1966) et Le domaine (1969). Singer écrit exclusivement en yiddish. En 1953, Saul Bellow traduit en anglais Gimpel le naïf. La nouvelle connaît un énorme succès et touche un large public. Les œuvres de Singer sont traduites en anglais. C’est à partir de cette traduction qu’elles sont ensuite traduites dans les autres langues[7]. Singer sait que la traduction ne met pas en valeur l'œuvre de l'écrivain. Aussi dès la Famille Moskat, il travaille avec les traducteurs. Il a surveillé chaque traduction de ses œuvres en anglais.

Durant sa carrière il publie dix-huit romans, quatorze livres pour enfants et plusieurs recueils de nouvelles. Son œuvre romanesque, extrêmement riche, puise sa matière dans la Pologne d'antan, l'histoire du peuple juif, le folklore ashkénaze, la mythologie hébraïque, l'exégèse biblique, les souvenirs d'enfance et, dans une moindre mesure, l'expérience américaine[5].

Isaac Bashevis Singer prolonge la tradition disparue des conteurs yiddishs[5]. Ses récits mêlent indistinctement monde quotidien et merveilleux[5]. L'auteur fait cohabiter la satire, dans l'observation des mœurs juives contemporaines, et le surnaturel à travers les fantômes, les démons et les esprits malins qui font de fréquentes apparitions dans ses fictions et jouent un rôle essentiel car ils permettent de ressusciter la culture hébraïque et d'imager les problèmes inhérents à la sexualité[5]. Nombre de ses livres évoquent dans un mélange d'humour, de grotesque, de noirceur et de fantaisie narrative et verbale, la vie des Juifs polonais avant la Seconde Guerre mondiale[5].

Singer étend ensuite sa réflexion littéraire sur la notion de spiritualité et d'identité, faisant de l'individu juif un être en proie aux doutes, déchiré entre le respect de ses traditions et la volonté d'assouvir ses passions dans une société où il cherche à s'imposer sans jamais trouver sa place[5]. Dans ses écrits tardifs, l'auteur outrepasse le cadre de sa communauté originelle pour évoquer les doutes et les névroses de l'homme dans le monde contemporain dont il rapproche la souffrance de celle des animaux. Dans les années 1970, Singer devient d'ailleurs un végétarien militant[8], et établit des liens entre le comportement humain envers le monde animal et celui des nazis durant le second conflit mondial. Dans son roman de 1966 Enemies, A Love Story (en), le personnage principal, Herman, un survivant de la Shoah, songe à la vue de la mise à mort d'animaux et de poissons que « Par leur comportement envers les créatures, tous les hommes sont des nazis »[9]. Singer reprend ce thème en 1982 dans son histoire courte "The Letter Writer", avec cette phrase devenue célèbre : « Pour ces créatures, tous les êtres humains sont des nazis ; pour les animaux, c'est un éternel Treblinka »[10]. L'expression « un éternel Treblinka » est reprise notamment par l'historien Charles Patterson qui en fait le titre d'un livre où il explore la violence industrialisée contre les animaux et celle infligée aux juifs par la Shoah[11]. La philosophe Élisabeth de Fontenay rappelle à cette occasion qu'« il ne faudrait pas oublier que beaucoup d'auteurs juifs d'après 1945 ont osé la comparaison : Adorno et Horkheimer, Derrida, Canetti, Grossman, Gary, entre autres, ont été obsédés par la douleur animale et par sa proximité avec la souffrance des persécutions par les nazis »[11].

À la fin de sa vie, Isaac Singer s'affaiblit beaucoup et souffre d'une maladie de la mémoire, un comble pour lui qui a fait de la mémoire son instrument littéraire. Il meurt en 1991 à Surfside, près de Miami, des suites d'un accident vasculaire cérébral, à l'âge de quatre-vingt-sept ans.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

  • La Corne du bélier (1935)
    La Corne du bélier, Paris, Stock, 1962 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, 1979 (ISBN 2-234-01105-1)
  • La famille Moskat (1950)
    La Famille Moskat, Paris, Stock, 1970 ; réédition, Paris, Stock, coll. « Le Cabinet Cospmopolite » no 32, 1978 (ISBN 2-234-00979-0) ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, 2012 (ISBN 978-2-234-05879-8) ; réédition, Paris, J'ai lu no 10844, 2014 (ISBN 978-2-290-06872-4)
  • L'Oncle d'Amérique (1949-1951)
  • Ombres sur l'Hudson (1957)
    Ombres sur l'Hudson, Paris, Mercure de France, 2000 (ISBN 2-7152-2156-8) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 3670, 2002 (ISBN 2-07-042000-0)
  • Le bateau pour l'Amérique (1958)
  • Le Magicien de Lublin (1958)
    Le Magicien de Lublin, Paris, Stock, 1964 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, 1983 (ISBN 2-234-01612-6) ; réédition, Paris, J'ai lu no 10101, 2012 (ISBN 978-2-290-05492-5)
  • L'Esclave (1962)[12]
    L'Esclave, Paris, Stock, 1963 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Rombaldi, 1980 (ISBN 2-231-00468-2) ; réédition, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1982 (ISBN 2-234-01584-7)
  • Le Manoir (1966)
    Le Manoir, Paris, Stock, 1968 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 5235, 1979 (ISBN 2-253-02167-9) ; réédition, Paris, Stock, 1994 (ISBN 2-234-04297-6)
  • Utzel and his Daughter (1968)
  • Le Domaine (1969)
    Le Domaine, Paris, Stock, 1971 ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 5347, 1980 (ISBN 2-253-02396-5) ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche. Biblio » no 3088, 1987 (ISBN 2-253-04406-7) ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, 1991 (ISBN 2-234-02366-1)
  • Joseph and Koza: or the Sacrifice to the Vistula (1970)
  • Ennemies, une histoire d'amour (1972)
    Ennemies, une histoire d'amour, Paris, Stock, 1975 ; réédition dans une traduction révisée, Paris, Stock, coll. « Bibliothèque cosmopolite » 1980 (ISBN 2-234-01354-2)
  • Keila la Rouge (1977)
    Keila la Rouge traduit de l'anglais (États-Unis) par Marie-Pierre Bay et Nicolas Castelnau-Bay, Paris; Stock 2018 (ISBN 978-2-234-08126-0)
  • Shosha (1978)
    Shosha, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1979 (ISBN 2-234-01014-4) ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche. Biblio » no 3030, 1983 (ISBN 2-253-03204-2) ; réédition, Paris, Stock, 2007 (ISBN 978-2-234-05989-4) ; réédition, Paris, J'ai lu no 10577, 2013 (ISBN 978-2-290-08090-0)
  • Histoire du Baal Shem Tov : à la source du hassidisme (1980)
    Histoire du Baal Shem Tov : à la source du hassidisme, Paris, Stock, 1983 (ISBN 2-234-01663-0)
  • Le Pénitent (1983)
    Le Pénitent, Paris, Stock, coll. « Nouveau Cabinet cosmopolite », 1984 (ISBN 2-234-01736-X)
  • The King of the Fields (1988)
  • Le Petit Monde de la rue Krochmalna (1991)
    Le Petit Monde de la rue Krochmalna, Paris, Denoël, 1991 (ISBN 2-207-23885-7)
  • Le Certificat (1992) , publication posthume
    Le Certificat, Paris, Denoël, 1994 (ISBN 2-207-24110-6) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 2686, 1995 (ISBN 2-07-039276-7)
  • Meshugah (1994) , publication posthume
    Mashugah, Paris, Denoël, 1995 (ISBN 2-207-24280-3)

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • Teibele and Her Demon (1983)

Recueils de nouvelles[modifier | modifier le code]

  • Gimpel der Narr und andere Erzählungen (1957)
    Publié en français sous le titre Gimpel le naïf, Paris, Robert Laffont, 1966 ; réédition, Paris, UGE, 10/18 no 1416, 1981 (ISBN 2-264-00343-X) ; réédition, Paris, Denoël, 1993 (ISBN 2-207-24024-X) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 2598, 1994 (ISBN 2-07-038893-X)
  • Spinoza von der Marktstraße (1958)
    Publié en français sous le titre Nouvelles, Paris, Robert Laffont, 1966 ; réédition sous le titre Le Spinoza de la rue du Marché, Paris, Robert Laffont, coll. « Pavillons », 1978 (ISBN 2-221-00175-3) ; réédition, Paris, Denoël, 1997 (ISBN 2-207-24156-4) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 3124, 1998 (ISBN 2-07-040561-3)
  • Short Friday and Other Stories (1963)
    Publié en français sous le titre Le Dernier Démon, Paris, Stock, 1965 ; réédition, Verviers, coll. « Bibliothèque Marabout » no 406, 1972 ; réédition, Verviers, coll. « Bibliothèque Marabout » no 900, 1979
  • The Séance and Other Stories (1968)
    Publié en français de façon partielle avec des nouvelles tirées de A Friend of Kafka and Other Stories sous le titre Le Blasphémateur et autres nouvelles, Paris, Stock, 1973
  • A Friend of Kafka and Other Stories (1970)
    Publié en français de façon partielle sous le titre La Coquette, suivi de Langage indécent et Sexualité en littérature, Paris, Stock, 2012 (ISBN 978-2-85197-243-9)
  • The Fools of Chelm and Their History (1973)
    Publié en français sous le titre Les Sages de Chelm, Paris, Denoël, 1994 (ISBN 2-207-24287-0)
  • A Crown of Feathers and Other Stories (1974) - National Book Award
    Publié en français sous le titre La Couronne de plumes, Paris, Stock, 1976 ; réédition, Paris, UGE, 10/18 no 1531 (ISBN 2-264-00494-0) ; réédition, Paris, Stock, 2009 (ISBN 978-2-234-06257-3)
  • Passions and Other Stories (1975)
    Publié en français sous le titre Passions, Paris, Stock, 1980 (ISBN 2-234-00749-6) ; réédition, Paris, UGE, 10/18 no 1486, 1982 (ISBN 2-264-00434-7)
  • Old Love (1979)
    Publié en français sous le titre Amour tardif, Paris, Stock, 1982 (ISBN 2-234-01521-9)
  • The Collected Stories (1982)
    Publié en français de façon partielle sous le titre Le Beau Monsieur de Cracovie, Paris, Stock, 1985 (ISBN 2-234-01853-6)
  • The Image and Other Stories (1985)
    Publié en français sous le titre Le Fantôme, Paris, Stock, 1988 (ISBN 2-234-02095-6) ; réédition, Paris, Stock, coll. « La Cosmopolite », 2002 (ISBN 2-234-05463-X)
  • The Death of Methuselah and Other Stories (1988)
    Publié en français sous le titre La Mort de Mathusalem, Paris, Stock, 1989 (ISBN 2-234-02167-7)

Littérature d'enfance et de jeunesse[modifier | modifier le code]

  • Zlateh the Goat and Other Stories (1966)
    Publié en français sous le titre Une histoire de paradis et autres contes, Paris, Stock, 1967 ; réédition dans une traduction révisée sous le titre Zlateh, la chèvre : et autres contes, Paris, Stock, 1978 ; réédition, Paris, Le Livre de poche coll. « Le Livre de poche. Jeunesse » no 4, 1979 (ISBN 2-253-02335-3) ; réédition annotée et commentée, Paris, Larousse, coll. « Petits Classiques Larousse » no 223, 2014 (ISBN 978-2-03-587411-5)
  • Mazel and Shlimazel (1967)
    Publié en français sous le titre Le Lait de la lionne, Paris, Gallimard, coll. « Enfantimages », 1980
  • The Fearsome Inn (1967)
    Publié en français sous le titre L'Auberge de la peur, Paris, Hachette, coll. « Tapis volant », 1980 (ISBN 2-01-007053-4)
  • When Shlemiel Went to Warsaw and Other Stories (1968)
    Publié en français sous le titre Quand Shlemiel s'en fut à Varsovie, Paris, Stock, 1983 (ISBN 2-234-01649-5) ; réédition, Paris, Seuil, 1999 (ISBN 2-02-030721-9)
  • The Golem (1969)
    Publié en français sous le titre Histoire du Golem, Paris, Stock, 1984 (ISBN 2-234-01752-1) ; réédition sous le titre Le Golem, Paris, Seuil, 1997 (ISBN 2-02-030206-3)
  • Elijah the Slave: A Hebrew Legend Retold (1970)
  • Joseph and Koza: or the Sacrifice to the Vistula (1970)
  • Alone in the Wild Forest (1971)
  • The Topsy-Turvy Emperor of China (1971)
    Publié en français sous le titre Histoire du prince Ling Ling, Paris, Stock, 1979 (ISBN 2-234-01180-9)
  • The Wicked City (1972)
  • Why Noah Chose the Dove (1974)
  • A Tale of Three Wishes (1975)
    Publié en français sous le titre Histoire des trois souhaits et autres contes, Paris, Seuil, 2000 (ISBN 2-02-030001-X)
  • Naftali the Storyteller and His Horse, Sus (1976)
    Publié en français sous le titre Naftali le conteur et son cheval Sus, Paris, Stock, 1983 (ISBN 2-234-01244-9) ; réédition, Paris, Seuil, 2006 (ISBN 2-02-062953-4)
  • The Power of Light - Eight Stories for Hanukkah (1980)
  • Yentl the Yeshiva Boy (1983)
    Publié en français de façon partielle sous le titre Yentl, et autre nouvelles, Paris, Stock, 1984 (ISBN 2-234-01713-0) ; nouvelle édition sous le titre Yentl, et autres nouvelles, Paris, Stock, coll. « Bibliothèque cosmopolite », 1998 (ISBN 2-234-04935-0) ; réédition annotée et commentée, Paris, Larousse, coll. « Petits Classiques Larousse » no 180, 2012 (ISBN 978-2-03-586610-3)
  • Stories for Children (1984), recueil de nouvelles
    Publié en français sous le titre Contes, Paris, Stock, 1985 (ISBN 2-234-01852-8)
  • Shrew Todie and Lyzer the Miser and Other Children's Stories (1994), recueil de nouvelles posthume

Écrits autobiographiques[modifier | modifier le code]

  • In My Father's Court (1967)
    Publié en français sous le titre Le Confessionnal, Paris, Stock, 1967 ; réédition sous le titre Au tribunal de mon père, Paris, Stock, 1990 (ISBN 2-234-02254-1) ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche. Biblio » no 31542, 2009 (ISBN 978-2-253-12667-6)
  • A Day of Pleasure, Stories of a Boy Growing Up In Warsaw (1969) - National Book Award, Children's Literature 1970
    Publié en français sous le titre Un jour de plaisir, Paris, Stock, 1984 (ISBN 2-234-01780-7) ; réédition, Paris, Le Livre de poche coll. « Le Livre de poche. Jeunesse » no 413, 1989 (ISBN 2-01-015219-0)
  • A Little Boy in Search of God (1976)
    Publié en français sous le titre Un jeune homme à la recherche de Dieu, suivi de Un jeune homme à la recherche de l'amour, Paris, Stock, 1981 (ISBN 2-234-01157-4)
  • A Young Man in Search of Love (1978)
    Publié en français sous le titre Un jeune homme à la recherche de l'amour, précédé de Un jeune homme à la recherche de Dieu, Paris, Stock, 1981 (ISBN 2-234-01157-4)
  • Lost in America (1981)
    Publié en français sous le titre Perdu en Amérique, Paris, Stock, 1983 (ISBN 2234016576)
  • Love and Exile (1984)
  • More Stories from My Father's Court (1999), publication posthum
    Publié en français sous le titre De nouveau au tribunal de mon père, Paris, Mercure de France, 2002 (ISBN 2-7152-2255-6) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 4079, 2004 (ISBN 2-07-031688-2)

Autre publication[modifier | modifier le code]

  • The Hasidim (1973)

Adaptations[modifier | modifier le code]

Au cinéma[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://norman.hrc.utexas.edu/fasearch/findingAid.cfm?eadid=00354 » (consulté le )
  2. Bien souvent, on peut lire que Singer est né le 14 juillet 1904, et parfois que c'était à Radzymin (lointaine banlieue de Varsovie). L'erreur sur son lieu de naissance repose sur le fait que ses parents ont émigré dans cette ville alors qu'il était très jeune. En ce qui concerne la date, elle semble avoir été choisie par Singer lui-même, dans le but d'éviter la conscription (il aurait toutefois plusieurs fois admis sa véritable date de naissance, par exemple à son biographe officiel, Paul Kresh (voir Paul Kresh, Isaac Bashevis Singer, The Magician of West 86th Street, A Biography, The Dial Press, New York 1979, p. 390).
  3. Traduit de l'anglais : « for his impassioned narrative art which, with roots in a Polish-Jewish cultural tradition, brings universal human conditions to life. » (source Site officiel de la Fondation Nobel in « Nobel prize Laureates in literature », partie consacrée à Isaac Bashevis Singer, 1978).
  4. a b c et d Isaac Bashevis Singer sur le site de l'encyclopædia Universalis, consulté le 23 juin 2014.
  5. a b c d e f g h i j et k Isaac Bashevis Singer sur le site de l'encyclopédie Larousse, consulté le 23 juin 2014.
  6. Oriane Jeancourt Galignani, « I.B. Singer de A à Z. », Transfuge,‎ , p. 38-43
  7. Pourquoi IBS ne voulait pas être traduit du texte yiddish, par Henri Lewi in : Max Kohn et Jean Baumgarten, L'inconscient du yiddish, Anthropos, , 219-244 p.
  8. « Why is one born? Why does one suffer? In my case, the suffering of animals also makes me very sad. I'm a vegetarian, you know. », entretien avec Newsweek, après avoir gagné le prix Nobel.
  9. « As often as Herman had witnessed the slaughter of animals and fish, he always had the same thought: In their behavior toward creatures, all men were Nazis. The smugness with which man could do with other species as he pleased exemplified the most extreme racist theories, the principle that might is right. » dans son livre Enemies, A Love Story (ASIN: B0000DS8XZ) ( (ISBN 0-374-51522-0)).
  10. (en) Isaac Singer, "The Letter Writer", Collected Stories, 1982, p.71
  11. a et b (en) Élisabeth de Fontenay, « Charles Patterson : l'abattage, un laboratoire de la barbarie », Le Monde, 10 janvier 2008
  12. Critique de l'ouvrage par M.-T. D., Le Figaro littéraire no 894 du samedi 8 juin 1963, p. 5

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]