« Jazz manouche » : différence entre les versions

Données clés
Origines stylistiques	Jazz, musique tzigane, klezmer, chanson française, jazz français
Origines culturelles	Milieu des années 1930 ; Europe
Instruments typiques	Guitare, violon, contrebasse, parfois accordéon, parfois piano
Scènes régionales	Monde entier, principalement en Amérique du Nord et en Europe
Voir aussi	Django Reinhardt

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Le jazz manouche est un genre de jazz qui témoigne des apports stylistiques des musiques gitanes, manouches et d'Europe centrale (klezmer) ainsi que du musette et de la chanson française dans le jazz, qui, dès 1932, arrive des États-Unis en Europe^[1]. Né en France dans les années 1930, il se caractérise dans sa forme originelle par une section rythmique assurée par deux guitares et une contrebasse, un violon et l'absence de percussions, de cuivres et de bois – un « jazz sans tambour ni trompette »^[2].

Les initiateurs de ce style, d'abord caractérisé par les instruments à cordes, sont Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, auxquels sont venus s'ajouter, au fil des années des accordéonistes, des bassistes, des clarinettistes. La nouvelle génération de musiciens a fait évoluer le jazz manouche dans plusieurs directions, notamment vers le jazz-rock de Boulou Ferré.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Très implantés dans le Nord-Est de la France, les Manouches sont la branche la mieux représentée de la migration rom en France. Ils ont combiné, au début du XX^e siècle, la musique d'Europe centrale avec le musette, la musique de dancing et le jazz swing pour former une musique connue sous le terme générique de « musique manouche ».

En introduisant le jazz dans la musique manouche, le guitariste Django Reinhardt a réussi à créer un nouveau folklore. Depuis 1934, il est considéré comme l'inventeur du jazz manouche, avec le violoniste Stéphane Grappelli, tous deux leaders du Quintette du Hot Club de France. D'autres musiciens ont accompagné cette naissance, comme l'accordéoniste Gus Viseur, membre lui aussi du Hot Club de France^[3], Matelo Ferret, inventeur de la valse-bebop^[4] et toute la dynastie Ferret^[5].

Les musiciens manouches vouent un véritable culte à Django, dont la célébration se concrétise par de nombreux festivals annuels autour du monde. On va même jouer sur la tombe du guitariste pour lui rendre hommage.

Renouveau[modifier | modifier le code]

Après la disparition de Django Reinhardt en 1953, la relève du style manouche est tout d'abord assurée par ceux qui le côtoyaient, comme les membres de la famille Ferret, en particulier Matelo Ferret, père de Boulou et Elios Ferré dont il a été le premier professeur^[6]. Après une période de diffusion relativement confidentielle, le jazz manouche revient devant le grand public au début des années 1990 grâce à des artistes comme Angelo Debarre, Raphaël Faÿs, Biréli Lagrène et de nombreux autres (voir plus bas : Quelques groupes et musiciens reconnus). L'un d'eux, Romane, a d'ailleurs ouvert une école de musique manouche, la Swing Romane Académie^[7]. Celle-ci a contribué au renouveau du style qui a bénéficié de la vogue des « musiques du monde » et dont le « revivalisme » a culminé avec le cinquantième anniversaire de la mort de Django en 2003 et le centième de sa naissance en 2010.

Samy Daussat sur scène au festival Django 2013 à Augsbourg (Allemagne).

Aujourd'hui^[Quand ?], le jazz manouche ne cesse de gagner des adeptes, depuis les communautés nomades jusqu'aux cafés spécialisés : La Chope des puces^[8] à Saint-Ouen, café-restaurant où se produisent depuis plus de soixante ans les meilleurs musiciens de jazz manouche, a été repris en 2009 par Marcel Campion.

Les gadjé^[9] ne sont pas les moindres adeptes de ce renouveau^[1]. Parmi ceux-ci, on trouve Henri Crolla, Francis Alfred Moerman, Rodolphe Raffalli^[1]. Le label Le Chant du monde a saisi l'occasion pour faire découvrir plusieurs artistes, notamment l'accordéoniste Marcel Loeffler et les violonistes roumains Florin Niculescu et Costel Nitescu^[10]. Costel Nitescu se produit aussi avec Christian Escoudé (le Brassens d'Escoudé sextet)^[11].

Aux Manouches se sont ajoutés des artistes plutôt identifiés à la musique de variétés française, tels que Sanseverino et Thomas Dutronc, fervent gadjé^{[note 1]}, qui s'est produit à l'Alhambra (Paris) en compagnie de Biréli Lagrène^[12], Jean-Philippe Watremez^[13] ou de jeunes musiciens comme Théo Girard, qui aborde le genre occasionnellement. Il existe également un groupe — Swing Gadjé^[14] — dont les musiciens n'appartiennent pas à la communauté Rom. Il est issu de la Compagnie du Tire-Laine^[15]. Le 10 avril 2012, quatre musiciens ont reçu l'insigne de chevalier des Arts et des Lettres : Boulou et Elios Ferré, Biréli Lagrène et Thomas Dutronc. Le ministre de la culture de l'époque, Frédéric Mitterrand, a rendu hommage « à une école très particulière du jazz français et européen, dont [ils sont] tous les quatre des représentants remarquables […] »^[16].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Instruments[modifier | modifier le code]

Les instruments de base sont la guitare acoustique, le violon et la contrebasse. Le jazz manouche utilise aussi fréquemment l'accordéon et la clarinette. Les guitares sont généralement de type Selmer et Selmer-Maccaferri, inspirées des guitares françaises à cordes acier du début et du milieu du XX^e siècle (le plus souvent le modèle Argentine de la marque Savarez). Un des grands luthiers spécialisés dans ce type de guitares fut Jacques Favino et actuellement, on peut citer les luthiers Maurice Dupont, Jean Baptiste Castelluccia, Romuald Provost, Cyril Morin, Gallato, John LeVoi, et Leo Eimers, qui fabriquent tous des répliques de Selmer Maccaferri.

Il existe trois types de guitares Selmer :

Type Selmer-Maccaferri : caractérisée par une rosace en forme de « D » communément appelée « Grande bouche ». C'est ce modèle qu'a d'abord utilisé Django, jusqu'à ce que la fabrication soit abandonnée et remplacée par le modèle Selmer. Depuis lors, bien que certains luthiers indépendants en aient repris la fabrication^[17], elle est surtout utilisée pour la rythmique, car elle projette un son omnidirectionnel.
Type Selmer : c'est la guitare à la forme la plus connue (grâce à Django). Elle se caractérise par une rosace en forme de « O » plutôt ovale communément appelée « Petite bouche ». Plus utilisée pour les solos, la petite bouche projette le son de manière plus concentrée avec une coloration medium aiguë^[18]^,^[19].
Type Selmer électrique : à partir de la fin de l'année 1950, Django utilise le micro ST48 des ingénieurs français Yves et Jean Guen^[20].

Les musiciens, sous l'influence de la virtuosité du jeu de Django Reinhardt, cherchent généralement à jouer de manière extrêmement rapide sur de longues périodes (tandis que la guitare rythmique est appelée « pompe », qui a inspiré la chanson Michto la pompe de Sanseverino). D'autres influences sont à chercher du côté de la musique tzigane. Django a aussi voyagé aux États-Unis pour mélanger son style manouche avec le bebop : c'est ainsi que la batterie s'est vue de temps à autre dans le jazz manouche.

Style[modifier | modifier le code]

Le jazz manouche utilise plusieurs types de rythmiques : la valse (aux origines du style), la pompe (la plus utilisée. On accentue les 2^e et 4^e temps dans la pompe dite hollandaise, les 1^re et 3^e temps dans la parisienne et tous les temps de manière égale dans l'alsacienne), la bossa nova (appelée bossa par les Manouches, il s'agit en réalité de rumba), le boléro et le tango.

La rythmique est souvent accompagnée de roulades, contretemps et autres figures de style pour mettre en valeur le soliste ou enrichir l'harmonie et le rythme du morceau.

La technique de jeu de guitare^[21], comme la tenue du médiator, n'est pas du tout la même que pour d'autres styles de musique. En effet, elle se fait le poignet « cassé », pour pouvoir appliquer la technique dite « marteau » qui permet de gagner en vitesse et de minimiser les contacts entre la main et la table de la guitare, de sorte que celle-ci puisse vibrer avec un minimum d'interférences extérieures. C'est une technique qui vient du banjo et que Django Reinhardt avait apprise auprès du virtuose gitan qu’était Poulette Castro.

Le style du jazz manouche ne proscrit rien et absorbe tout, même s'il existe certaines caractéristiques propres au style (gammes chromatiques, arpèges diminués).

Les morceaux sont souvent des reprises de Django ou de musique traditionnelle manouche. Outre Django, de nombreux compositeurs ont écrit des morceaux dans ce style, certains allant même jusqu'à réarranger des compositions classiques comme celles de Bach.

Quelques-uns des morceaux les plus connus sont Les Yeux Noirs, Minor Swing, Djangology, Nuages, Hungaria, Blues minor ou encore Manoir de mes rêves, Douce ambiance, et Blues clair.

Festivals[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Festivals de jazz manouche.

Musées et expositions[modifier | modifier le code]

Du 6 octobre 2012 au 23 janvier 2013, une exposition multimédia incluant également des mini-concerts de jazz manouche — « Django Reinhardt, swing de Paris » — fut proposée par la Cité de la musique à Paris^[22]^,^[23].
Musée Django Reinhardt : chaque année, depuis 2010, ce musée situé à Liberchies (Belgique) — la ville natale de Django — ouvre ses portes durant tout un week-end à l'occasion du festival annuel de jazz manouche « Django à Liberchies ». La donation du journaliste belge Marc Danval^[24] y présente de nombreux documents d'époque (disques 78 tours et 33 tours, photos, revues, etc.) et une iconographie détaillée y retrace chaque étape de la vie du musicien^[25].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Latcho Drom (1993), Gadjo dilo (1997) et Swing (2001) de Tony Gatlif.
Accords et Désaccords de Woody Allen (1999) est un faux documentaire sur Emmet Ray qui se dit « le plus grand guitariste de jazz au monde… après Django Reinhardt »^[26].
Les Fils du vent de Bruno Le Jean, avec Angelo Debarre, Moreno, Ninine Garcia et Tchavolo Schmitt (2012).

Groupes et musiciens notables[modifier | modifier le code]

Voir la catégorie : Musicien de jazz manouche.

Cette section contient une ou plusieurs listes. Le texte gagnerait à être rédigé sous la forme de paragraphes synthétiques. Les listes peuvent demeurer si elles sont introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items (avril 2024).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

↑ Bien que le singulier du mot gadjé soit gadjo, les Roms emploient fréquemment le terme gadjé pour les désigner individuellement, ce qui recouvre le féminin et le masculin : Comolli et al. p. 819. Voir aussi : L'Express.

Références[modifier | modifier le code]

↑ ^{a b et c} Comolli et al 2011, p. 819
↑ Stéphane Grappelli, Mon violon pour tout bagage, Calmann-Lévy, 1992 ; in chapitre VII : « Django ».
↑ Comolli et al 2011, p. 1309.
↑ Comolli et al 2011, p. 425.
↑ (en)The Ferret Dynasty.
↑ Comolli et al 2011, p. 424
↑ Swing Romane Academy
↑ La Chope des Puces, Djangosation.com
↑ Le terme de gadjo (gadji au féminin, gadjé au pluriel) désigne un individu n'appartenant pas à la communauté rom.
↑ Comolli et al 2011, p. 820.
↑ Costel Nitescu et Escoudé.
↑ « Biréli Lagrène, Thomas Dutronc à l'Alhambra » sur l'express.fr.
↑ « Jean-Philippe Watremez à l'atelier Charonne » sur paristribu.com.
↑ [vidéo] Swing Gadjé en Concert à Gravelines sur YouTube
↑ Tire-Laine.
↑ Communiqué du ministère.
↑ Lutherie Dupont, site officiel.
↑ Guitare « Django Reinhardt », Médiathèque de la Cité de la Musique
↑ La guitare Selmer de Django Reinhardt, Djangostation.com
↑ Attestation officielle émanant des Établissements Guen Frères, 28 décembre 1950.
↑ Éléments techniques sur le doigté, le placement de la main droite et de la main gauche.
↑ Django Reinhardt, swing de Paris
↑ L'exposition « Django » dans Le Monde.
↑ Django Reinhardt aura 100 ans en 2010, dhnet.be, 11 décembre 2009
↑ Festival de « Django » à Liberchies (Belgique), On-Mag.fr, 30 mai 2011.
↑ Bernard Génin et Vincent Remy, « critique d'Accords et Désaccords », sur telerama.fr, 22 novembre 2008 (consulté le 8 mai 2013).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Jean-Louis Comolli, André Clergeat, Philippe Carles, Le Nouveau Dictionnaire du jazz, Paris, Robert Laffont, 2011, 1455 p. (ISBN 978-2-221-11592-3)
Jean-Baptiste Tuzet, Jazz manouche : la Grande Aventure du Swing Gitan, Éditions Didier Carpentier, 2007 (ISBN 978-2-84167-487-9 et 2-84167-487-8).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Djangostation, le site d'information sur Django Reinhardt et le jazz manouche, contient des informations précises et la biographie de nombreux musiciens.
Jérôme Chivard, « Le jazz manouche », publié le 8 janvier 2008 sur le site de l'Acim, portail des bibliothécaires musicaux.

[12] Bien que le singulier du mot gadjé soit gadjo, les Roms emploient fréquemment le terme gadjé pour les désigner individuellement, ce qui recouvre le féminin et le masculin : Comolli et al. p. 819. Voir aussi : L'Express.

[CCC11-819-1] {a b et c} Comolli et al 2011, p. 819

[2] Stéphane Grappelli, Mon violon pour tout bagage, Calmann-Lévy, 1992 ; in chapitre VII : « Django ».

[CCC11-1309-3] Comolli et al 2011, p. 1309.

[CCC11-425-4] Comolli et al 2011, p. 425.

[5] (en)The Ferret Dynasty.

[CCC11-424-6] Comolli et al 2011, p. 424

[7] Swing Romane Academy

[Chope-8] La Chope des Puces, Djangosation.com

[9] Le terme de gadjo (gadji au féminin, gadjé au pluriel) désigne un individu n'appartenant pas à la communauté rom.

[CCC11-820-10] Comolli et al 2011, p. 820.

[11] Costel Nitescu et Escoudé.

[13] « Biréli Lagrène, Thomas Dutronc à l'Alhambra » sur l'express.fr.

[14] « Jean-Philippe Watremez à l'atelier Charonne » sur paristribu.com.

[15] [vidéo] Swing Gadjé en Concert à Gravelines sur YouTube

[16] Tire-Laine.

[17] Communiqué du ministère.

[18] Lutherie Dupont, site officiel.

[19] Guitare « Django Reinhardt », Médiathèque de la Cité de la Musique

[20] La guitare Selmer de Django Reinhardt, Djangostation.com

[21] Attestation officielle émanant des Établissements Guen Frères, 28 décembre 1950.

[22] Éléments techniques sur le doigté, le placement de la main droite et de la main gauche.

[23] Django Reinhardt, swing de Paris

[24] L'exposition « Django » dans Le Monde.

[25] Django Reinhardt aura 100 ans en 2010, dhnet.be, 11 décembre 2009

[26] Festival de « Django » à Liberchies (Belgique), On-Mag.fr, 30 mai 2011.

[27] Bernard Génin et Vincent Remy, « critique d'Accords et Désaccords », sur telerama.fr, 22 novembre 2008 (consulté le 8 mai 2013).

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-Les initiateurs de ce style, d'abord caractérisé par les instruments à cordes, sont [[Django Reinhardt]] et [[Stéphane Grappelli]], auxquels sont venus s'ajouter, au fil des années des [[accordéon]]istes, [[guitare basse|bassistes]], [[clarinette|clarinettistes]]. La nouvelle génération de musiciens a fait évoluer le jazz manouche dans plusieurs directions, notamment vers le [[jazz-rock]] de [[Boulou & Elios Ferré|Boulou Ferré]].
+Les initiateurs de ce style, d'abord caractérisé par les instruments à cordes, sont [[Django Reinhardt]] et [[Stéphane Grappelli]], auxquels sont venus s'ajouter, au fil des années des [[accordéon]]istes, des [[guitare basse|bassistes]], des [[clarinette|clarinettistes]]. La nouvelle génération de musiciens a fait évoluer le jazz manouche dans plusieurs directions, notamment vers le [[Jazz fusion|jazz-rock]] de [[Boulou et Elios Ferré|Boulou Ferré]].
 == Histoire ==
 === Origines ===
-Très implantés dans le nord-est de la France, les [[Sinté|Manouches]] sont la branche la mieux représentée de la migration [[roms|rom]] en [[France]]. Ils ont combiné, au début du {{s-|XX|e}}, la musique d'[[Europe centrale]] avec le musette, la musique de dancing et le jazz [[Swing (musique)|swing]] pour former une musique connue sous le terme générique de « musique manouche ».
+Très implantés dans le Nord-Est de la France, les [[Sinté|Manouches]] sont la branche la mieux représentée de la migration [[roms|rom]] en [[France]]. Ils ont combiné, au début du {{s-|XX|e}}, la musique d'[[Europe centrale]] avec le musette, la musique de dancing et le jazz [[Swing (musique)|swing]] pour former une musique connue sous le terme générique de « musique manouche ».
 En introduisant le [[jazz]] dans la musique manouche, le guitariste [[Django Reinhardt]] a réussi à créer un nouveau folklore. Depuis 1934, il est considéré comme l'inventeur du jazz manouche, avec le violoniste [[Stéphane Grappelli]], tous deux leaders du [[Quintette du Hot Club de France]]. D'autres musiciens ont accompagné cette naissance, comme l'accordéoniste [[Gus Viseur]], membre lui aussi du [[Hot Club de France]]<ref name="CCC11-1309">{{harvsp|Comolli et al|2011|p=1309|id=CCC11}}.</ref>, [[Matelo Ferret]], inventeur de la valse-bebop<ref name="CCC11-425">{{harvsp|Comolli et al|2011|p=425|id=CCC11}}.</ref> et toute la dynastie Ferret<ref>{{en}}[http://www.paulvernonchester.com/FerretDynasty.htm The Ferret Dynasty].</ref>.
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 Les musiciens manouches vouent un véritable culte à Django, dont la célébration se concrétise par [[Festivals_de_jazz_manouche|de nombreux festivals annuels autour du monde]]. On va même jouer sur la tombe du guitariste pour lui rendre hommage.
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+=== Renouveau ===
-[[Fichier:Bireli aux Granges le 26.08.06.jpg|vignette|gauche|x200px|[[Biréli Lagrène]] au Festival de granges de [[Laimont]] ([[France]]).]]
+[[Fichier:Bireli aux Granges le 26.08.06.jpg|vignette|gauche|[[Biréli Lagrène]] au Festival de granges de [[Laimont]] ([[France]]).]]
-Après la disparition de Django Reinhardt en 1953, la relève du style manouche est tout d'abord assurée par ceux qui le côtoyaient, comme les membres de la famille Ferret, en particulier [[Matelo Ferret]], père de [[Boulou et Elios Ferré]] dont il a été le premier professeur<ref name="CCC11-424">{{harvsp|Comolli et al|2011|p=424|id=CCC11}}</ref>. Après une période de diffusion relativement confidentielle, le jazz manouche revient devant le grand public au début des [[chronologie de la musique populaire#Années 1990|années 1990]] grâce à des artistes comme [[Angelo Debarre]], [[Raphaël Faÿs]], [[Biréli Lagrène]] et de nombreux autres (voir plus bas : [[#Musiciens|Musiciens]]). L'un d'eux, [[Romane (jazz)|Romane]], a d'ailleurs ouvert une école de musique manouche, la ''Swing Romane Académie''<ref>[http://www.swingromaneacademie.com/ Swing Romane Academy]</ref>. Celle-ci a contribué au renouveau du style qui a bénéficié de la vogue des « [[musiques du monde]] » et dont le « revivalisme » a culminé avec le cinquantième anniversaire de la mort de Django en [[2003]] et le centième de sa naissance en [[2010]].
+Après la disparition de Django Reinhardt en 1953, la relève du style manouche est tout d'abord assurée par ceux qui le côtoyaient, comme les membres de la famille Ferret, en particulier [[Matelo Ferret]], père de [[Boulou et Elios Ferré]] dont il a été le premier professeur<ref name="CCC11-424">{{harvsp|Comolli et al|2011|p=424|id=CCC11}}</ref>. Après une période de diffusion relativement confidentielle, le jazz manouche revient devant le grand public au début des [[chronologie de la musique populaire#Années 1990|années 1990]] grâce à des artistes comme [[Angelo Debarre]], [[Raphaël Faÿs]], [[Biréli Lagrène]] et de nombreux autres (voir plus bas : [[#Quelques groupes et musiciens reconnus|Quelques groupes et musiciens reconnus]]). L'un d'eux, [[Romane (guitariste)|Romane]], a d'ailleurs ouvert une école de musique manouche, la ''Swing Romane Académie''<ref>[http://www.swingromaneacademie.com/ Swing Romane Academy]</ref>. Celle-ci a contribué au renouveau du style qui a bénéficié de la vogue des « [[musiques du monde]] » et dont le « revivalisme » a culminé avec le cinquantième anniversaire de la mort de Django en [[2003]] et le centième de sa naissance en [[2010]].
 [[Fichier:Samy-Augsburg-festival.jpg|vignette|x220px|Samy Daussat sur scène au festival Django 2013 à [[Augsbourg]] ([[Allemagne]]).]]
-Aujourd'hui, le jazz manouche ne cesse de gagner des adeptes, depuis les communautés nomades jusqu'aux cafés spécialisés : ''La Chope des puces''<ref name=Chope>[http://www.djangostation.com/+-Chope-des-puces-La-+.html La Chope des Puces], Djangosation.com</ref> à [[Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)|Saint-Ouen]], café-restaurant où se produisent depuis plus de soixante ans les meilleurs musiciens de jazz manouche, a été repris en 2009 par [[Marcel Campion]].
+Aujourd'hui{{quand|date=avril 2024}}, le jazz manouche ne cesse de gagner des adeptes, depuis les communautés nomades jusqu'aux cafés spécialisés : ''La Chope des puces''<ref name=Chope>[http://www.djangostation.com/+-Chope-des-puces-La-+.html La Chope des Puces], Djangosation.com</ref> à [[Saint-Ouen-sur-Seine|Saint-Ouen]], café-restaurant où se produisent depuis plus de soixante ans les meilleurs musiciens de jazz manouche, a été repris en 2009 par [[Marcel Campion]].
-Les ''gadjé''<ref>Le terme de ''gadjo'' (''gadji'' au féminin, ''gadjé'' au pluriel) désigne un individu n'appartenant pas à la communauté rom.</ref> ne sont pas les moindres adeptes de ce renouveau<ref name="CCC11-819"/>. Parmi ceux-ci, on trouve [[Henri Crolla]], [[Francis Alfred Moerman]], [[Rodolphe Raffalli]]<ref name="CCC11-819"/>. Le label [[Le Chant du Monde]] a saisi l'occasion pour faire découvrir plusieurs artistes, notamment l'accordéoniste [[Marcel Loeffler]] et les violonistes roumains [[Florin Niculescu]] et Costel Nitescu<ref name="CCC11-820">{{harvsp|Comolli et al|2011|p=820|id=CCC11}}.</ref>. Costel Nitescu se produit aussi avec [[Christian Escoudé]] (le ''Brassens'' d'Escoudé sextet)<ref>[http://www.jazzentouraine.com/festival_in.php?choix=8 Costel Nitescu et Escoudé].</ref>.
+Les ''gadjé''<ref>Le terme de ''gadjo'' (''gadji'' au féminin, ''gadjé'' au pluriel) désigne un individu n'appartenant pas à la communauté rom.</ref> ne sont pas les moindres adeptes de ce renouveau<ref name="CCC11-819"/>. Parmi ceux-ci, on trouve [[Henri Crolla]], [[Francis Alfred Moerman]], [[Rodolphe Raffalli]]<ref name="CCC11-819"/>. Le label [[Le Chant du monde (maison d'édition)|Le Chant du monde]] a saisi l'occasion pour faire découvrir plusieurs artistes, notamment l'accordéoniste [[Marcel Loeffler]] et les violonistes roumains [[Florin Niculescu]] et Costel Nitescu<ref name="CCC11-820">{{harvsp|Comolli et al|2011|p=820|id=CCC11}}.</ref>. Costel Nitescu se produit aussi avec [[Christian Escoudé]] (le ''Brassens'' d'Escoudé sextet)<ref>[http://www.jazzentouraine.com/festival_in.php?choix=8 Costel Nitescu et Escoudé].</ref>.
+Aux Manouches se sont ajoutés des artistes plutôt identifiés à la [[musique de variétés]] française, tels que [[Sanseverino]] et [[Thomas Dutronc]], fervent ''gadjé''<ref group=note>Bien que le singulier du mot ''gadjé'' soit ''gadjo'', les Roms emploient fréquemment le terme ''gadjé'' pour les désigner individuellement, ce qui recouvre le féminin et le masculin : Comolli et ''al.'' {{p.|819}}. Voir aussi : [http://www.lexpress.fr/culture/livre/grace-et-denuement_804013.html ''L'Express''.]</ref>, qui s'est produit à l'[[Alhambra (Paris)]] en compagnie de [[Biréli Lagrène]]<ref>[http://www.lexpress.fr/culture/musique/bireli-lagrene-et-thomas-dutronc-les-freres-manouches_842982.html « Biréli Lagrène, Thomas Dutronc à l'Alhambra »] sur ''l'express.fr''.</ref>, [[Jean-Philippe Watremez]]<ref>[http://www.paristribu.com/concert/99880-jean-philippe-watremez-trio---jazz-manouche.html « Jean-Philippe Watremez à l'atelier Charonne »] sur ''paristribu.com''.</ref> ou de jeunes musiciens comme [[Théo Girard]], qui aborde le genre occasionnellement. Il existe également un groupe {{incise|[[Swing Gadjé]]<ref>{{YouTube|e9AOhDliNYk|Swing Gadjé en Concert à Gravelines}}</ref>}} dont les musiciens n'appartiennent pas à la communauté Rom. Il est issu de la ''Compagnie du Tire-Laine''<ref>[http://www.tire-laine.com/_front/Pages/page.php?cat=3&item=9&page=10 Tire-Laine.]</ref>. Le {{Date|10|avril|2012}}, quatre musiciens ont reçu l'insigne de [[Ordre des Arts et des Lettres|chevalier des Arts et des Lettres]] : [[Boulou et Elios Ferré]], [[Biréli Lagrène]] et [[Thomas Dutronc]]. Le [[Ministère de la Culture (France)|ministre de la culture]] de l'époque, [[Frédéric Mitterrand]], a rendu hommage {{Citation|à une école très particulière du jazz français et européen, dont [ils sont] tous les quatre des représentants remarquables […]}}<ref>[http://www.culturecommunication.gouv.fr/Espace-Presse/Discours/Remise-de-decorations-a-Boulou-et-Elios-Ferre-Pierre-Bireli-Lagrene-et-Thomas-Dutronc Communiqué du ministère.]</ref>.
-[[Fichier:Thomas Dutronc 2011 a.jpg|vignette|gauche|x220px|[[Thomas Dutronc]].]]
+== Caractéristiques ==
-Aux Manouches se sont ajoutés des artistes plutôt identifiés à la [[musique de variétés]] française, tels que [[Sanseverino]] et [[Thomas Dutronc]], fervent ''gadjé''<ref group=note>Bien que le singulier du mot ''gadjé'' soit ''gadjo'', les Roms emploient fréquemment le terme ''gadjé'' pour les désigner individuellement, ce qui recouvre le féminin et le masculin : Comolli et ''al.'' {{p.|819}}. Voir aussi : [http://www.lexpress.fr/culture/livre/grace-et-denuement_804013.html ''L'Express''.]</ref>, qui s'est produit à l'[[Alhambra (Paris)]] en compagnie de [[Biréli Lagrène]]<ref>[http://www.lexpress.fr/culture/musique/bireli-lagrene-et-thomas-dutronc-les-freres-manouches_842982.html « Biréli Lagrène, Thomas Dutronc à l'Alhambra »] sur ''l'express.fr''.</ref>, [[Jean-Philippe Watremez]]<ref>[http://www.paristribu.com/concert/99880-jean-philippe-watremez-trio---jazz-manouche.html « Jean-Philippe Watremez à l'atelier Charonne »] sur ''paristribu.com''.</ref> ou de jeunes musiciens comme [[Théo Girard]], qui aborde le genre occasionnellement. Il existe également un groupe {{incise|[[Swing Gadjé]]<ref>{{YouTube|e9AOhDliNYk|Swing Gadjé en Concert à Gravelines}}</ref>}} dont les musiciens n'appartiennent pas à la communauté Rom. Il est issu de la ''Compagnie du Tire-Laine''<ref>[http://www.tire-laine.com/_front/Pages/page.php?cat=3&item=9&page=10 Tire-Laine.]</ref>. Le {{Date|10|avril|2012}}, quatre musiciens ont reçu l'insigne de [[Ordre des Arts et des Lettres|chevalier des Arts et des Lettres]] : [[Boulou & Elios Ferré]], [[Biréli Lagrène]] et [[Thomas Dutronc]]. Le [[Ministère de la Culture (France)|ministre de la culture]] de l'époque, [[Frédéric Mitterrand]], a rendu hommage {{Citation|à une école très particulière du jazz français et européen, dont [ils sont] tous les quatre des représentants remarquables […]}}<ref>[http://www.culturecommunication.gouv.fr/Espace-Presse/Discours/Remise-de-decorations-a-Boulou-et-Elios-Ferre-Pierre-Bireli-Lagrene-et-Thomas-Dutronc Communiqué du ministère.]</ref>.
-== Musique ==
 === Instruments ===
-[[Fichier:Guitares type Selmer Maccaferri.jpg|vignette|droite|x240px|Guitares de type Selmer-Maccaferri et Selmer.]]
+[[Fichier:Guitares type Selmer Maccaferri.jpg|vignette|droite|redresse|Guitares de type Selmer-Maccaferri et Selmer.]]
-Les instruments de base sont la [[guitare acoustique]], le [[violon]] et la [[contrebasse]]. Le jazz manouche utilise aussi fréquemment l'[[accordéon]] et la [[clarinette]].
-Les guitares sont généralement de type [[Henri Selmer Paris|Selmer]] et [[Henri Selmer Paris|Selmer]]-[[Mario Maccaferri|Maccaferri]], inspirées des guitares françaises à cordes acier du début et du milieu du {{s-|XX|e}} (le plus souvent le modèle ''Argentine'' de la marque [[Savarez]]). Un des grands [[luthier]]s spécialisés dans ce type de guitares fut [[Jacques Favino]] et actuellement, on peut citer les luthiers Maurice Dupont, Jean Baptiste Castelluccia, Romuald Provost, Cyril Morin, Gallato, John LeVoi, et Leo Eimers, qui fabriquent tous des répliques de Selmer Maccaferri.
+Les instruments de base sont la [[guitare acoustique]], le [[violon]] et la [[contrebasse]]. Le jazz manouche utilise aussi fréquemment l'[[accordéon]] et la [[clarinette]]. Les guitares sont généralement de type [[Henri Selmer Paris|Selmer]] et [[Henri Selmer Paris|Selmer]]-[[Mario Maccaferri|Maccaferri]], inspirées des guitares françaises à cordes acier du début et du milieu du {{s-|XX|e}} (le plus souvent le modèle ''Argentine'' de la marque [[Savarez]]). Un des grands [[luthier]]s spécialisés dans ce type de guitares fut [[Jacques Favino]] et actuellement, on peut citer les luthiers Maurice Dupont, Jean Baptiste Castelluccia, Romuald Provost, Cyril Morin, Gallato, John LeVoi, et Leo Eimers, qui fabriquent tous des répliques de Selmer Maccaferri.
 Il existe trois types de guitares Selmer :
-* type Selmer-Maccaferri : caractérisée par une rosace en forme de « D » communément appelée « Grande bouche ». C'est ce modèle qu'a d'abord utilisé Django, jusqu'à ce que la fabrication soit abandonnée et remplacée par le modèle Selmer. Depuis lors, bien que certains luthiers indépendants en aient repris la fabrication<ref>[http://www.acoustic-guitars.com/guitares-jazz-manouche-maccaferri.php Lutherie Dupont], site officiel.</ref>, elle est surtout utilisée pour la rythmique, car elle projette un son omnidirectionnel.
+* Type Selmer-Maccaferri : caractérisée par une rosace en forme de « D » communément appelée « Grande bouche ». C'est ce modèle qu'a d'abord utilisé Django, jusqu'à ce que la fabrication soit abandonnée et remplacée par le modèle Selmer. Depuis lors, bien que certains luthiers indépendants en aient repris la fabrication<ref>[http://www.acoustic-guitars.com/guitares-jazz-manouche-maccaferri.php Lutherie Dupont], site officiel.</ref>, elle est surtout utilisée pour la rythmique, car elle projette un son omnidirectionnel.
-* type Selmer : c'est la guitare à la forme la plus connue (grâce à Django). Elle se caractérise par une rosace en forme de « O » plutôt ovale communément appelée « Petite bouche ». Plus utilisée pour les solos, la petite bouche projette le son de manière plus concentrée avec une coloration medium aiguë<ref>[http://mediatheque.cite-musique.fr/MediaComposite/CMFM/CMFM000011000/160626/160626_notice_BAT.pdf Guitare « Django Reinhardt »], Médiathèque de la Cité de la Musique</ref>{{,}}<ref>[http://www.djangostation.com/La-guitare-Selmer-de-Django,474.html La guitare Selmer de Django Reinhardt], Djangostation.com</ref>.
+* Type Selmer : c'est la guitare à la forme la plus connue (grâce à Django). Elle se caractérise par une rosace en forme de « O » plutôt ovale communément appelée « Petite bouche ». Plus utilisée pour les solos, la petite bouche projette le son de manière plus concentrée avec une coloration medium aiguë<ref>[http://mediatheque.cite-musique.fr/MediaComposite/CMFM/CMFM000011000/160626/160626_notice_BAT.pdf Guitare « Django Reinhardt »], Médiathèque de la Cité de la Musique</ref>{{,}}<ref>[http://www.djangostation.com/La-guitare-Selmer-de-Django,474.html La guitare Selmer de Django Reinhardt], Djangostation.com</ref>.
-* type Selmer électrique : à partir de la fin de l'année 1950, Django utilise le micro ST48 des ingénieurs français Yves et Jean Guen<ref>Attestation officielle émanant des Établissements Guen Frères, 28 décembre 1950.</ref>.
+* Type Selmer électrique : à partir de la fin de l'année 1950, Django utilise le micro ST48 des ingénieurs français Yves et Jean Guen<ref>Attestation officielle émanant des Établissements Guen Frères, 28 décembre 1950.</ref>.
 Les musiciens, sous l'influence de la virtuosité du jeu de Django Reinhardt, cherchent généralement à jouer de manière extrêmement rapide sur de longues périodes (tandis que la guitare rythmique est appelée « pompe », qui a inspiré la chanson ''Michto la pompe'' de [[Sanseverino]]). D'autres influences sont à chercher du côté de la musique [[Roms|tzigane]]. Django a aussi voyagé aux États-Unis pour mélanger son style manouche avec le [[bebop]] : c'est ainsi que la batterie s'est vue de temps à autre dans le jazz manouche.
 === Style ===
+[[Fichier:Richard Manetti, Saint Paul de Vence 2012.JPG|vignette|gauche|[[Richard Manetti]] en 2012 à [[Saint-Paul-de-Vence]] ([[France]]).]]
-Le jazz manouche utilise plusieurs types de rythmiques :
-* La [[valse]], aux origines du style.
-* La pompe, la plus utilisée. On accentue les {{2e}} et {{4e|temps}} dans la pompe dite hollandaise, les {{1re}} et {{3e|temps}} dans la parisienne et tous les temps de manière égale dans l'alsacienne.
-* La [[bossa nova]], appelée bossa par les Manouches. Il s'agit en réalité de [[rumba]].
-* Le [[boléro]].
-* Le [[Tango (danse)|tango]].
+Le jazz manouche utilise plusieurs types de rythmiques : la [[valse]] (aux origines du style), la pompe (la plus utilisée. On accentue les {{2e}} et {{4e|temps}} dans la pompe dite hollandaise, les {{1re}} et {{3e|temps}} dans la parisienne et tous les temps de manière égale dans l'alsacienne), la [[bossa nova]] (appelée bossa par les Manouches, il s'agit en réalité de [[rumba]]), le [[boléro]] et le [[Tango (danse)|tango]].
-[[Fichier:Richard Manetti, Saint Paul de Vence 2012.JPG|vignette|gauche|x160px|[[Richard Manetti]] en 2012 à [[Saint-Paul-de-Vence]] ([[France]]).]]
 La rythmique est souvent accompagnée de roulades, contretemps et autres figures de style pour mettre en valeur le soliste ou enrichir l'harmonie et le rythme du morceau.
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 La technique de jeu de guitare<ref>[http://jazz.manouche.free.fr/technique.html Éléments techniques sur le doigté, le placement de la main droite et de la main gauche].</ref>, comme la tenue du [[Plectre|médiator]], n'est pas du tout la même que pour d'autres styles de musique. En effet, elle se fait le poignet « cassé », pour pouvoir appliquer la technique dite « marteau » qui permet de gagner en vitesse et de minimiser les contacts entre la main et la table de la guitare, de sorte que celle-ci puisse vibrer avec un minimum d'interférences extérieures. C'est une technique qui vient du [[banjo]] et que Django Reinhardt avait apprise auprès du virtuose gitan qu’était Poulette Castro.
-Le style du jazz manouche ne proscrit rien et absorbe tout, même s'il existe certaines caractéristiques propres au style (gammes [[Échelle chromatique|chromatiques]], [[arpège (musique)|arpèges]] diminués).
+Le style du jazz manouche ne proscrit rien et absorbe tout, même s'il existe certaines caractéristiques propres au style (gammes [[Échelle chromatique|chromatiques]], [[arpège]]s diminués).
-Les morceaux sont souvent des reprises de Django ou de musique traditionnelle manouche. Outre Django, de nombreux compositeurs ont écrit des morceaux dans ce style, certains allant même jusqu'à réarranger des compositions classiques comme celles de [[Johann Sebastian Bach|Bach]].
+Les morceaux sont souvent des reprises de Django ou de musique traditionnelle manouche. Outre Django, de nombreux compositeurs ont écrit des morceaux dans ce style, certains allant même jusqu'à réarranger des compositions classiques comme celles de [[Jean-Sébastien Bach|Bach]].
-Quelques-uns des morceaux les plus connus sont ''[[Les Yeux noirs (chanson russe)|Les Yeux Noirs]]'', ''[[Minor Swing]]'', ''Djangology'', ''[[Nuages (jazz)|Nuages]]'', ''Hungaria'', ''Blues minor'' ou encore ''[[Manoir de mes rêves]]'', ''Douce ambiance'', ''Blues clair''.
+Quelques-uns des morceaux les plus connus sont ''[[Les Yeux noirs (chanson russe)|Les Yeux Noirs]]'', ''[[Minor Swing]]'', ''Djangology'', ''[[Nuages (Django Reinhardt)|Nuages]]'', ''Hungaria'', ''Blues minor'' ou encore ''[[Manoir de mes rêves]]'', ''Douce ambiance'', et ''Blues clair''.
 == Festivals ==
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 == Musées et expositions ==
-* Du {{Date|6|octobre|2012}} au {{Date|23|janvier|2013}}, une exposition multimédia incluant également des mini-concerts de jazz manouche {{incise|« Django Reinhardt, swing de Paris »}} fut proposée par la [[Cité de la musique]] à [[Paris]]<ref>[http://www.citedelamusique.fr/pdf/presse/dp/121002_itinerance_django_fr.pdf Django Reinhardt, swing de Paris]</ref>{{,}}<ref>[https://www.lemonde.fr/culture/article/2012/10/11/django-le-guitariste-aux-semelles-de-vent_1773921_3246.html L'exposition « Django » dans ''Le Monde''].</ref>.
+* Du {{Date|6|octobre|2012}} au {{Date|23|janvier|2013}}, une exposition multimédia incluant également des mini-concerts de jazz manouche {{incise|« Django Reinhardt, swing de Paris »}} fut proposée par la [[Cité de la musique - Philharmonie de Paris|Cité de la musique]] à [[Paris]]<ref>[http://www.citedelamusique.fr/pdf/presse/dp/121002_itinerance_django_fr.pdf Django Reinhardt, swing de Paris]</ref>{{,}}<ref>[https://www.lemonde.fr/culture/article/2012/10/11/django-le-guitariste-aux-semelles-de-vent_1773921_3246.html L'exposition « Django » dans ''Le Monde''].</ref>.
 * Musée Django Reinhardt : chaque année, depuis 2010, ce musée situé à [[Liberchies]] ([[Belgique]]) {{incise|la ville natale de Django}} ouvre ses portes durant tout un week-end à l'occasion du festival annuel de jazz manouche « [[Django à Liberchies]] ». La donation du journaliste belge [[Marc Danval]]<ref>[http://dhnet.be/archive/django-reinhardt-aura-100-ans-en-2010-51b7e868e4b0de6db997605f Django Reinhardt aura {{nombre|100|ans}} en 2010], ''dhnet.be'', 11 décembre 2009</ref> y présente de nombreux documents d'époque (disques [[Disque 78 tours|78 tours]] et [[Disque microsillon#Disque 33 tours|33 tours]], photos, revues, etc.) et une [[iconographie]] détaillée y retrace chaque étape de la vie du musicien<ref>[https://www.on-mag.fr/index.php/topaudio/musique/10441-festival-de-qdjangoq-a-liberchies-belgique Festival de « Django » à Liberchies (Belgique)], ''On-Mag.fr'', 30 mai 2011.</ref>.
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 * ''Les Fils du vent'' de Bruno Le Jean, avec [[Angelo Debarre]], [[Lucien Moreno|Moreno]], Ninine Garcia et [[Tchavolo Schmitt]] (2012).
-== Quelques groupes et musiciens reconnus ==
+== Groupes et musiciens notables ==
 {{Catégorie détaillée|Musicien de jazz manouche}}
+{{section à délister|date=avril 2024}}
-{{colonnes|taille=12|1=
+{{colonnes|nombre=3|
 <!-- Merci d'éviter les liens rouges -->
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 * [[Christine Tassan et les Imposteures]]
 * [[Tchan Tchou Vidal]]
+* [[The Lost Fingers]]
 * [[Jean-Philippe Watremez]]
-* [[Hono Winterstein]]
 }}
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 === Références ===
-{{Références|taille=30}}
+{{Références}}
-== Voir aussi ==
+== Annexes ==
 === Bibliographie ===
 * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Jean-Louis Comolli]], André Clergeat, Philippe Carles |titre=Le Nouveau Dictionnaire du jazz |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]] |année=2011 |pages totales=1455 |isbn=978-2-221-11592-3 |id=CCC11}}
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 [[Catégorie:Jazz manouche|*]]
+[[Catégorie:Courant du jazz]]

v · m Jazz
Histoire Ère Terminologie Théorie
Genres	Acid jazz Afrobeat Avant-garde jazz Bebop Bossa nova Cool jazz Crossover jazz Dixieland Éthio-jazz Ethno-jazz Folk jazz Free jazz Hard bop Hip-hop jazz Indo jazz Jazz blues Jazz de chambre Jazz-funk Free funk Jazz fusion Jazz hot Jazz modal Jazz punk Jazz symphonique Jazz vocal Jazz West Coast Loft jazz Mainstream jazz M-Base Néo-bop Nu jazz Piano stride Post-bop Ragtime Samba jazz Ska-jazz Smooth jazz Soul jazz Swing Third stream Trad jazz
Techniques	Anatole Block chord Gamme altérée Gamme blues Gimmick Grille harmonique Groove Growl Harmonie du jazz Improvisation Lead sheet Note bleue Polyrythmie Progressions d'accords Riff Scat Section rythmique Shuffle Substitution tritonique Syncope Swing Turnaround Vocalese
Instruments	Basse jazz Batterie jazz Chant jazz Cor jazz Guitare jazz Piano jazz Violon jazz
Interprètes	Orchestre de jazz (Jazz-band) Big band Combo Jam band Sideman Trio d'orgue
Autour du jazz	Club de jazz clubs parisiens clubs new-yorkais Danse jazz Jam session Jazz Royalty Poésie jazz Standard de jazz Real Book Hipster Swingjugend Zazou
Scènes régionales	Cape jazz Jazz américain Chicago Jazz Jazz Nouvelle-Orléans Jazz européen Jazz allemand Jazz azerbaïdjanais Jazz belge Jazz britannique Jazz danois Jazz espagnol Jazz français jazz italien Jazz manouche Jazz néerlandais Jazz polonais Yass Jazz suédois Latin jazz Jazz afro-cubain
Festivals	Beaches (Toronto) Copenhague Europajazz (Le Mans) Jakarta Jazz à Juan Jazz à Vienne Jazz sous les pommiers Jazz in Marciac Le Cap Monterey Montréal Montreux La Nouvelle-Orléans North Sea Newport Ottawa Pori Saint Lucia Jazz and Arts Festival Tanglewood Tanjazz Umbria Jazz
Musées	Maison musée de Louis Armstrong de New York Maison d'enfance de Ray Charles (Floride) Musée du Jazz de Gênes
Labels	ABC ACT Argo Atlantic B-Flat Recordings Black Swan Bluebird Blue Note BYG Actuel Capitol Cobblestone Records/Muse Records Concord Jazz Contemporary CTI ECM EmArcy ESP-Disk Fantasy Fontana Flying Dutchman Free Music Production GRP Impulse! Landmark Milestone MoJazz MPS Pablo Pacific Jazz Prestige Riverside Savoy Stax Strata-East Swing Telarc Verve
Voir aussi	Glossaire théorique et technique de la musique occidentale

v · m Roms et gens du voyage
Histoire	Petite Égypte Verdine Sinté Porajmos
Société	Antitziganisme Études tsiganes FNASAT Décennie de l'intégration tzigane (2005-2015) Littérature Romani studies (en)
Langue	Romani Romani baltique Romani Laiuse Romani auvergnat Caló Erromintxela Nihali
Musique et danse	Musique tzigane Musiciens Flamenco Jazz manouche Čoček Manele
Personnalités	Najo Adžović Carmen Amaya Aniya la Gitana Šaban Bajramović János Bihari Joseph Bouglione Vasil Boyanov Camarón de la Isla Luminița Cioabă Anina Ciuciu Sorin Copilul de Aur Joaquín Cortés György Cziffra Pista Dankó Damian Drăghici Rajko Đurić Rosario Flores Tony Gatlif Kendji Girac Helios Gómez Raymond Gurême Nicolae Guță Gipsy Kings Biréli Lagrène Menyhért Lakatos Manoush Sofi Marinova Boban Marković Matéo Maximoff Yoska Nemeth Florin Niculescu Ivo Papazov Manitas de Plata Romica Puceanu Esma Redžepova Babik Reinhardt David Reinhardt Django Reinhardt Joseph Reinhardt Mandino Reinhardt Florin Salam Ceija Stojka Taraf de Haïdouks Johann Trollman Bronisława Wajs Tony Wegas
Diaspora	Allemagne Bulgarie Croatie France Grèce Hongrie Kosovo Macédoine du Nord Roumanie
Religion	Pèlerinage aux Saintes-Maries-de-la-Mer Sara la noire
Droit	Kris Centre européen pour les droits des Roms Romanipen (pl)