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Avec son diamètre de plus de 100 kilomètres, le nuage contamina une grande partie des atolls environnants ([[Rongelap]] et [[Rongerik]]), de même que les [[îles Marshall]]. Un bateau de pêcheurs japonais, le ''[[Daigo Fukuryū Maru]]'', fut contaminé par les [[retombée radioactive|retombées]] et un des membres d'équipage mourut des suites de l'[[irradiation]]. Ce test fut un drame écologique et humain puisque des membres de l'armée, des ingénieurs et les populations locales furent également touchés. Après cet essai, une zone interdite d'un rayon de {{unité|1200|kilomètres}} fut délimitée autour du point d'explosion. |
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Les habitants d'Utirik se sont réinstallés dès le mois de juin 1954 dans leur atoll. Cela n’a été jugé possible pour ceux de Rongelap qu’en juin 1957 avec toutefois des restrictions quant aux îles de l’atoll et quant aux productions agricoles qui pourraient être obtenues<ref name="Bataille2001"/>. |
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== Notes et références == |
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Version du 29 novembre 2014 à 08:06
Castle Bravo est la plus puissante des bombe H jamais testées par les États-Unis. Son énergie fut de 15 mégatonnes au lieu des 6 prévus, un mauvais calcul aux conséquences dramatiques : retombées radioactives énormes, pertes humaines, îles sacrifiées. Cela correspond à mille fois la puissance de chacune des bombes larguées sur le Japon. Seule la Tsar Bomba lancée sept ans plus tard la dépasse en puissance.
Histoire
L'explosion eut lieu sur l'atoll de Bikini, le 1er mars 1954 lors de l'opération Castle. Elle était destinée à tester un nouveau prototype de bombe H basée sur une configuration de Teller-Ulam.
Description
La bombe, surnommée « crevette », était un cylindre de 4,56 m de long pour un diamètre de 1,37 m. Sa masse était de 10,66 tonnes. Son combustible était du deutéride de lithium, contrairement au mélange deutérium-tritium d'Ivy Mike[1].
Composée à 40 % de lithium 6 enrichi et d'uranium, elle a de manière spectaculaire dépassé les prévisions en termes de puissance. Cet effet inattendu fut causé par la présence du lithium 7, un isotope normalement stable, mais qui, selon sa « section efficace », se divise en hélium et en tritium lorsqu'il est bombardé avec des neutrons énergétiques. Le tritium contribua sensiblement à la fusion.
Sa puissance avait été prévue à 5 Mt, le dispositif de ce tir (en surface) a explosé en fait à 15 Mt dans des conditions météorologiques mal appréciées en raison notamment d’un changement d’orientation des vents en altitude ; la pulvérisation du corail a entraîné la formation d’un aérosol (cendres blanches) dont l’activité était très élevée[2].
Retombées
L'explosion, à sept mètres de la surface de l'atoll, provoqua un cratère d'environ deux kilomètres de diamètre et de 70 mètres de profondeur. Le champignon atomique atteignit une altitude de plus de 50 kilomètres en quelques minutes. La boule de feu elle-même avait un diamètre de onze kilomètres.
L’ensemble des retombées radioactives ne se sont donc pas évacuées vers le nord-nord-ouest mais vers l’est et ont rapidement atteint plusieurs atolls habités à une distance de 150 à 250 km : Ailinginae et Rongelap (une centaine d’habitants) dans un délai de trois à six heures puis Rongerik (une trentaine de militaires) et enfin Utirik à 570 km où les 167 habitants subirent des retombées moindres mais peu repérables contrairement aux îles plus proches où les retombées ont « concrétisé » le phénomène sous forme de cendres (aspect de neige)[2]. Selon les archives déclassifiées de cette opération, cet effet inattendu est dû aux vents de surface qui étaient bien orientés vers l'ouest comme prévu par les données météorologiques (direction bien prise par les particules radioactives de surface) mais les vents de haute altitude soufflaient vers l'est, entraînant la majorité des particules radioactives produites en altitude[1].
Avec son diamètre de plus de 100 kilomètres, le nuage contamina une grande partie des atolls environnants (Rongelap et Rongerik), de même que les îles Marshall. Un bateau de pêcheurs japonais, le Daigo Fukuryū Maru, fut contaminé par les retombées et un des membres d'équipage mourut des suites de l'irradiation. Ce test fut un drame écologique et humain puisque des membres de l'armée, des ingénieurs et les populations locales furent également touchés. Après cet essai, une zone interdite d'un rayon de 1 200 kilomètres fut délimitée autour du point d'explosion.
Les habitants d'Utirik se sont réinstallés dès le mois de juin 1954 dans leur atoll. Cela n’a été jugé possible pour ceux de Rongelap qu’en juin 1957 avec toutefois des restrictions quant aux îles de l’atoll et quant aux productions agricoles qui pourraient être obtenues[2].
Notes et références
- Andy Webb, « 1954-1961 : Les bombes H de la guerre froide », Arte, 2011
- http://www.assemblee-nationale.fr/legislatures/11/pdf/rap-oecst/i3571.pdf