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'''Georges Alfred Bottini''', né à [[Paris]] le {{1er}} février [[1874]], mort à Villejuif le 16 décembre [[1907]], est un [[artiste peintre]], [[dessinateur]], et [[graveur]] français.
'''Georges Alfred Bottini''', né à [[Paris]] le {{1er}} février [[1874]] et mort à [[Villejuif]] le {{date|16|décembre|1907}}, est un [[artiste peintre]], [[dessinateur]], aquarelliste et [[graveur]] français.


== Biographie ==
== Biographie ==
[[Fichier:Sortie de théâtre by Georges Bottini TS 82 011900.jpg|vignette|left| ''Une sortie de théâtre'', gravure datant de 1898 reproduite dans ''[[The Studio (magazine)|The Studio]]'' (janvier 1900).]]
[[Fichier:Sortie de théâtre by Georges Bottini TS 82 011900.jpg|vignette|left| ''Une sortie de théâtre'', gravure datant de 1898 reproduite dans ''[[The Studio (magazine)|The Studio]]'' (janvier 1900).]]
Georges Bottini voit le jour [[rue Pierre-Fontaine]] à Paris et demeure toute sa vie à [[Montmartre]]. Issu d'un milieu très modeste, il quitte l'école rapidement. Vers dix-huit ans, employé par le célèbre restaurateur Gatti, il se passionne pour les techniques anciennes et poursuit sa formation artistique en autodidacte. Il fréquente assidûment les galeries du Louvre, admire Le Titien, Giorgione et rêve d'un impossible voyage en Italie. Il se lie d'amitié avec [[Fabien Launay]] et [[Gaston de Pawlowski]] <ref>Willot, "Nous étions trois amis intimes qui avions vingt ans aux alentours de 1897, Bottini, Launay et moi, édition Plein Chant, (2005), {{p.|27}} et suiv.</ref>.
Georges Bottini voit le jour [[rue Pierre-Fontaine]] à Paris. Il est le fils d'un coiffeur<ref>Édouard-Joseph, ''Dictionnaire biographique des artistes contemporains'', tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, {{p.|167}}</ref>. Il fait son école primaire rue Blanche puis quitte rapidement l'école. Vers dix-huit ans, employé par le restaurateur Gatti, il se passionne pour les techniques anciennes et poursuit sa formation artistique dans l'atelier d'[[Eugène Cormon]]<ref>Édouard-Joseph, ibid.</ref>. Il fréquente assidûment les galeries du [[Musée du Louvre|Louvre]], admire [[Le Titien]], [[Giorgione]] et se lie d'amitié avec [[Fabien Launay]] et [[Gaston de Pawlowski]] <ref>Willot, ''Nous étions trois amis intimes qui avions vingt ans aux alentours de 1897, Bottini, Launay et moi'', édition Plein Chant, 2005, {{p.|27}} et suiv.</ref>.
En [[1899]], alors qu'il n'a pas encore vingt-cinq ans, une exposition à la galerie Kleinmann « Bals, bars, théâtres et maisons closes » qui réunit cinquante de ses aquarelles est saluée par [[Jean Lorrain]]<ref>Jean Lorrain, ''Poussières de Paris'', Paris, 1902.</ref> et par [[Gustave Geffroy]]<ref>''Le Journal'', 8 février 1899.</ref>. Ce début de reconnaissance ne lui permet pas d'échapper à la pauvreté. [[Tabarant]] <ref>Tabarant, ''Livret de l'exposition Peintures, aquarelles, Eaux-fortes'', Galerie Dru, Paris, 1926.</ref> relève qu'il ne cessa d'être harcelé par une misère qui ne lui laissa guère de répit et que son dandysme dédaigneux contemplait de haut.


Il commence à se faire connaître par des paysages de [[Bretagne]] et s'installe rue Laval où il a pour amie [[Augusta Holmès]]<ref>Édouard-Joseph, ibidem.</ref>. En [[1899]], alors qu'il n'a pas encore vingt-cinq ans, une exposition à la galerie Kleinmann « Bals, bars, théâtres et maisons closes » qui réunit cinquante de ses aquarelles, est saluée par [[Jean Lorrain]]<ref>Jean Lorrain, ''Poussières de Paris'', Paris, 1902.</ref> et par [[Gustave Geffroy]]<ref>''Le Journal'', 8 février 1899.</ref>. Ce début de reconnaissance ne lui permet pas d'échapper à la pauvreté. [[Tabarant]]<ref>Tabarant, ''Livret de l'exposition Peintures, aquarelles, Eaux-fortes'', Galerie Dru, Paris, 1926.</ref> relève qu'il ne cessa d'être harcelé par une misère qui ne lui laissa guère de répit et que son dandysme dédaigneux contemplait de haut.
Quant à [[Saint-Georges de Bouhélier]], fidèle ami, il lui rend hommage en ces termes : « À trente ans, il avait approfondi son art au point qu'il pouvait s'exprimer avec de simples pinceaux d'une façon aussi expressive qu'Edgar Poe l'a fait au moyen d'une plume. Ce qui donne aux moindres croquis de Bottini tant de charme, c'est qu'un esprit a l'air de les avoir tracés moins pour imiter la réalité que pour nous livrer le secret de sa rêverie… C'était un homme perpétuellement en quête de formes nouvelles mais appliqué aussi à l'étude des chefs-d'œuvre et qui restait des heures à méditer Goya, Watteau, Rembrandt, Vélasquez. Il usait à de telles recherches une réserve de nerfs trop ductiles, toujours vibrants et sur qui pesait la plus noire fatalité. Il était de ces inspirés à qui tout se présente comme une cause d'émotion et de travail artistique. À quoi sans la mort n'eût-il atteint ! Il restera dans l'avenir comme un petit maître exquis, curieux, délicieusement triste. Sa part de gloire est certaine. »<ref>Saint-Georges de Bouhélier, ''Les années d'apprentissage de Bottini'', journal''Comoedia'', 6 avril 1913,</ref>


Quant à [[Saint-Georges de Bouhélier]], fidèle ami, il lui rend hommage en ces termes : {{citation|À trente ans, il avait approfondi son art au point qu'il pouvait s'exprimer avec de simples pinceaux d'une façon aussi expressive qu'Edgar Poe l'a fait au moyen d'une plume. Ce qui donne aux moindres croquis de Bottini tant de charme, c'est qu'un esprit a l'air de les avoir tracés moins pour imiter la réalité que pour nous livrer le secret de sa rêverie… C'était un homme perpétuellement en quête de formes nouvelles mais appliqué aussi à l'étude des chefs-d'œuvre et qui restait des heures à méditer Goya, Watteau, Rembrandt, Vélasquez. Il usait à de telles recherches une réserve de nerfs trop ductiles, toujours vibrants et sur qui pesait la plus noire fatalité. Il était de ces inspirés à qui tout se présente comme une cause d'émotion et de travail artistique. À quoi sans la mort n'eût-il atteint ! Il restera dans l'avenir comme un petit maître exquis, curieux, délicieusement triste. Sa part de gloire est certaine}}<ref>Saint-Georges de Bouhélier, ''Les années d'apprentissage de Bottini'', journal''Comoedia'', 6 avril 1913</ref>.
Le musée du Petit Palais de [[Genève]] possède de nombreuses œuvres de Bottini dont la plus connue est ''L'Alsacienne ou la fiancée du peintre''.


Bottini travaille ensuite avec [[Louis Anquetin]] et [[Manuel Robbe]] et doit effectuer son service militaire à [[Baccarat]] dans les chasseurs à pied. Des signes importants d'une maladie vénérienne qu'il a contractée à quinze ans, se font alors fortement sentir. Après un dîner, il devient subitement fou et doit être interné à [[Maison-Blanche]] puis à [[Perret-Vaucluse]] où il meurt<ref>Édouard-Joseph, ''Dictionnaire biographique des artistes contemporains'', tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, {{p.|168}}</ref>.
Le [[musée d'Orsay]] conserve une huile sur toile, ''La femme au perroquet'', et un portrait de l'artiste, papier sur bois.

== Œuvre ==
Le musée du Petit Palais de [[Genève]] possède de nombreuses œuvres de Bottini dont la plus connue est ''L'Alsacienne ou la fiancée du peintre'' et le [[musée d'Orsay]] conserve une huile sur toile, ''La femme au perroquet'', et un portrait de l'artiste, papier sur bois.

Ses aquarelles les plus réputées sont ses scènes de bar et ses femmes nues à la toilette. Il dessinait d'abord les personnages nus puis les habillait<ref>Édouard-Joseph, op. cit, {{p.|168}}</ref>. On lui doit une vingtaine de toiles et environ deux cents aquarelles. Il a aussi gravé quelques eaux-fortes et pointes-sèches en couleurs et dessiné la lithographie pour les cycles Plasson<ref>Idem</ref>. La plupart de ses œuvres ont été achetées par [[Édouard Kleinmann]] ainsi que par [[Edmond Sagot]].

On lui doit en outre des dessins et des aquarelles hors-texte pour ''La Maison Philibert'' de [[Jean Lorrain]] et ''Une heure du matin, les soupeuses'' de [[Gustave Coquiot]].

;Aquarelles<ref>Liste d’œuvres données dans Édouard-Joseph, ''Dictionnaire biographique des artistes contemporains'', tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, {{p.|167-171}} avec représentation de ''Bottini par lui-même'' et ''La femme au perroquet'' ({{p.|167}}), ''Femme nue à sa toilette'' ({{p.|168}}), ''Bar anglais, avenue de la Grande-Armée'' ({{p.|169}}), ''Attrape le rat !'' et ''Femme nue couchée'' ({{p.|170}}) et ''Le tonneau'' ({{p.|171}})</ref>
* ''Le bar anglais''
* ''Femme nue à sa toilette''
* ''Sortie de Tabarin''
* ''Le bar''
* ''La poupée japonaise''
* ''Le tonneau''
* ''La femme au perroquet''
* ''Bar anglais avenue de la Grande-Armée''
* ''Couloir de théâtre''
* ''Moulin-Rouge : danseuse''
* ''Levée !''
* ''Bal masqué''
* ''Lesbiennes''
* ''Maison close''
* ''Cabinet particulier''
* ''Red woman''
* ''Cyclistes au bar''
* ''Parade foraine''


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 15 août 2018 à 13:03

George Bottini
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 33 ans)
VillejuifVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Georges BottiniVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Lieu de travail
signature de George Bottini
Signature

Georges Alfred Bottini, né à Paris le 1er février 1874 et mort à Villejuif le , est un artiste peintre, dessinateur, aquarelliste et graveur français.

Biographie

Une sortie de théâtre, gravure datant de 1898 reproduite dans The Studio (janvier 1900).

Georges Bottini voit le jour rue Pierre-Fontaine à Paris. Il est le fils d'un coiffeur[1]. Il fait son école primaire rue Blanche puis quitte rapidement l'école. Vers dix-huit ans, employé par le restaurateur Gatti, il se passionne pour les techniques anciennes et poursuit sa formation artistique dans l'atelier d'Eugène Cormon[2]. Il fréquente assidûment les galeries du Louvre, admire Le Titien, Giorgione et se lie d'amitié avec Fabien Launay et Gaston de Pawlowski [3].

Il commence à se faire connaître par des paysages de Bretagne et s'installe rue Laval où il a pour amie Augusta Holmès[4]. En 1899, alors qu'il n'a pas encore vingt-cinq ans, une exposition à la galerie Kleinmann « Bals, bars, théâtres et maisons closes » qui réunit cinquante de ses aquarelles, est saluée par Jean Lorrain[5] et par Gustave Geffroy[6]. Ce début de reconnaissance ne lui permet pas d'échapper à la pauvreté. Tabarant[7] relève qu'il ne cessa d'être harcelé par une misère qui ne lui laissa guère de répit et que son dandysme dédaigneux contemplait de haut.

Quant à Saint-Georges de Bouhélier, fidèle ami, il lui rend hommage en ces termes : « À trente ans, il avait approfondi son art au point qu'il pouvait s'exprimer avec de simples pinceaux d'une façon aussi expressive qu'Edgar Poe l'a fait au moyen d'une plume. Ce qui donne aux moindres croquis de Bottini tant de charme, c'est qu'un esprit a l'air de les avoir tracés moins pour imiter la réalité que pour nous livrer le secret de sa rêverie… C'était un homme perpétuellement en quête de formes nouvelles mais appliqué aussi à l'étude des chefs-d'œuvre et qui restait des heures à méditer Goya, Watteau, Rembrandt, Vélasquez. Il usait à de telles recherches une réserve de nerfs trop ductiles, toujours vibrants et sur qui pesait la plus noire fatalité. Il était de ces inspirés à qui tout se présente comme une cause d'émotion et de travail artistique. À quoi sans la mort n'eût-il atteint ! Il restera dans l'avenir comme un petit maître exquis, curieux, délicieusement triste. Sa part de gloire est certaine »[8].

Bottini travaille ensuite avec Louis Anquetin et Manuel Robbe et doit effectuer son service militaire à Baccarat dans les chasseurs à pied. Des signes importants d'une maladie vénérienne qu'il a contractée à quinze ans, se font alors fortement sentir. Après un dîner, il devient subitement fou et doit être interné à Maison-Blanche puis à Perret-Vaucluse où il meurt[9].

Œuvre

Le musée du Petit Palais de Genève possède de nombreuses œuvres de Bottini dont la plus connue est L'Alsacienne ou la fiancée du peintre et le musée d'Orsay conserve une huile sur toile, La femme au perroquet, et un portrait de l'artiste, papier sur bois.

Ses aquarelles les plus réputées sont ses scènes de bar et ses femmes nues à la toilette. Il dessinait d'abord les personnages nus puis les habillait[10]. On lui doit une vingtaine de toiles et environ deux cents aquarelles. Il a aussi gravé quelques eaux-fortes et pointes-sèches en couleurs et dessiné la lithographie pour les cycles Plasson[11]. La plupart de ses œuvres ont été achetées par Édouard Kleinmann ainsi que par Edmond Sagot.

On lui doit en outre des dessins et des aquarelles hors-texte pour La Maison Philibert de Jean Lorrain et Une heure du matin, les soupeuses de Gustave Coquiot.

Aquarelles[12]
  • Le bar anglais
  • Femme nue à sa toilette
  • Sortie de Tabarin
  • Le bar
  • La poupée japonaise
  • Le tonneau
  • La femme au perroquet
  • Bar anglais avenue de la Grande-Armée
  • Couloir de théâtre
  • Moulin-Rouge : danseuse
  • Levée !
  • Bal masqué
  • Lesbiennes
  • Maison close
  • Cabinet particulier
  • Red woman
  • Cyclistes au bar
  • Parade foraine

Notes et références

  1. Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 167
  2. Édouard-Joseph, ibid.
  3. Willot, Nous étions trois amis intimes qui avions vingt ans aux alentours de 1897, Bottini, Launay et moi, édition Plein Chant, 2005, p. 27 et suiv.
  4. Édouard-Joseph, ibidem.
  5. Jean Lorrain, Poussières de Paris, Paris, 1902.
  6. Le Journal, 8 février 1899.
  7. Tabarant, Livret de l'exposition Peintures, aquarelles, Eaux-fortes, Galerie Dru, Paris, 1926.
  8. Saint-Georges de Bouhélier, Les années d'apprentissage de Bottini, journalComoedia, 6 avril 1913
  9. Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 168
  10. Édouard-Joseph, op. cit, p. 168
  11. Idem
  12. Liste d’œuvres données dans Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 167-171 avec représentation de Bottini par lui-même et La femme au perroquet (p. 167), Femme nue à sa toilette (p. 168), Bar anglais, avenue de la Grande-Armée (p. 169), Attrape le rat ! et Femme nue couchée (p. 170) et Le tonneau (p. 171)

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • Gérald Schurr, Pierre Cabanne, Dictionnaire des petits maîtres de la peinture, 1820-1920, 2003.
  • Martine et Bertrand Willot, « Nous étions trois amis intimes qui avions vingt ans aux alentours de 1897, Bottini, Launay et moi... - Récit biographique », dans Plein Chant no 80, 2005 - Extrait sur laviedartiste.org, en ligne.
  • (en)Edna Carter Southard, George Bottini, painter of Montmartre, Miami University Art Museum, Oxford, Ohio, 1984.

Liens externes