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L'Etat tient son nom de l'époque de la colonisation espagnole. Il est inspiré par une peuplade indigène, les Soctones. Le centre politique de ce peuple d'origine et de langue Otomangue, était Nandalumi appelé Chiapan , du nahuatl Chia-apan (rivière du chia)<ref>[http://www.chiapas.gob.mx/escudo-de-chiapas]</ref>.
Le Chiapas tient son nom de l'époque de la colonisation espagnole. Il est inspiré par une peuplade indigène, les Soctones. Le centre politique de ce peuple d'origine et de langue Otomangue, était Nandalumi appelé Chiapan , du nahuatl Chia-apan (rivière du chia)<ref>[http://www.chiapas.gob.mx/escudo-de-chiapas]</ref>.


Nommé évêque de [[San Cristóbal de Las Casas|San Cristobal]] dans les années 1960, [[Samuel Ruiz Garcia|Samuel Ruiz]] se détache de son approche conservatrice devant l'ampleur de la pauvreté et des inégalités de la région et adhère au courant de la [[théologie de la libération]]. Il parraine la création d'associations paysannes indépendantes afin de contester la division en classe de la société chiapanèque et rechercher une amélioration des conditions de vie des plus modestes<ref name=":0">{{Article |auteur1=Dan Tschirgi |titre=Islamistes et zapatistes, revanche des marginaux |périodique=Manière de voir |date=2011}}</ref>.
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Version du 13 juin 2020 à 21:59

Chiapas
Estado Libre y Soberano de Chiapas
État libre et souverain de Chiapas
Blason de Chiapas
Héraldique
Drapeau de Chiapas
Drapeau
Chiapas
Localisation de l'État de Chiapas
Administration
Pays Drapeau du Mexique Mexique
Capitale Tuxtla Gutiérrez
Adhésion à la République  (19e)
Municipalités ou équivalent 122
Gouverneur Rutilio Escandón Cadenas (Morena)
Nombre de députés 18
ISO 3166-2 MX-CHP
Fuseau horaire UTC-6
Langue(s) régionale(s) De jure : Espagnol mexicain
Démographie
Gentilé Chiapaneco(a)
Population 4 796 580 hab. (2010)
Densité 65 hab./km2
Rang 7e
Ville la plus peuplée Tuxtla Gutiérrez
Géographie
Coordonnées 16° 31′ 48″ nord, 92° 27′ 00″ ouest
Altitude Max. 4 080 m ((Volcan Tacaná))
Superficie 73 289 km2
Rang 10e
Coordonnées géographiques 16° 24′ 36″ N, 92° 24′ 31″ O
Latitude 17° 59' - 14° 32' N
Longitude 90° 22' - 94° 14' O
Liens
Site web chiapas.gob.mx/
Le site archéologique Palenque.
Lacandona.
Montebello.

Le Chiapas (en forme longue l’État de Chiapas) fut officiellement territoire du premier Empire mexicain du 21 juillet 1822 au 19 mars 1823 puis de la République mexicaine jusqu'au 1er juillet 1823. Rattaché en 1824, c'est l'un des derniers à devenir l'un des 32 États des États-Unis du Mexique, sa capitale est Tuxtla Gutiérrez. Situé au sud de la péninsule du Yucatán, il est entouré par l'État de Oaxaca à l'ouest, celui de Tabasco au nord et par le Guatemala à l'est. Le Pacifique baigne son côté sud.

L'État de Chiapas est composé de 122 communes (municipios), regroupées en neuf régions économiques. Sa surface est de 75 634 km2 soit 3,8 % du Mexique — ce qui le classe au 8e rang des États les plus étendus de la fédération mexicaine.

Sa population était en 2005 de 4 293 459 habitants dont 957 255 personnes répondant à la définition d'indigène, soit 22,2 % de la population totale de l'État [1].

En 2006, on comptait environ 300 000 chiapanèques émigrés aux États-Unis, ceux-ci envoyèrent cette année-là à leurs familles restées au Chiapas la somme de 807,6 millions de dollars[2]. Des statistiques de 2007 indiquent que plus de 8 % de la population du Chiapas travaille aux États-Unis. Riche en ressources naturelles, il fournissait notamment à lui seul, en 2001, 6,4 % de la production totale d'électricité du pays [3], 21 % du pétrole, 47 % du gaz naturel[3] et 35 % du café du Mexique. En juin 1990, fut créée sur demande du gouvernement de l'État de Chiapas la compagnie aérienne AVIACSA (consorcio Aviacsa s.a. de c.v.) afin de satisfaire la demande croissante de transports aériens de cet État (La compagnie n'existe plus depuis 2010).

En 2005, 74,1 % des logements occupés par des indigènes ont l'eau courante et 94,12 % l'électricité[1].

L'arrivée de troupes gouvernementales à la suite du soulèvement zapatiste de 1994 a provoqué une très forte augmentation de la prostitution chez les femmes indigènes du Chiapas, le journal de gauche La Jornada, organe de l'UNAM (ce journal a publié de nombreux articles du Sous-commandant Marcos), en a fait part a plusieurs reprises[4].

Histoire

Le Chiapas tient son nom de l'époque de la colonisation espagnole. Il est inspiré par une peuplade indigène, les Soctones. Le centre politique de ce peuple d'origine et de langue Otomangue, était Nandalumi appelé Chiapan , du nahuatl Chia-apan (rivière du chia)[5].

Nommé évêque de San Cristobal dans les années 1960, Samuel Ruiz se détache de son approche conservatrice devant l'ampleur de la pauvreté et des inégalités de la région et adhère au courant de la théologie de la libération. Il parraine la création d'associations paysannes indépendantes afin de contester la division en classe de la société chiapanèque et rechercher une amélioration des conditions de vie des plus modestes[6].

Dans les années 1970, ces associations paysannes sont renforcées par l'arrivée de militants d'extrême gauche réfugiés dans la région pour fuir les forces de sécurité (Massacre de Tlatelolco en 1968 et répression constante des groupes d'extrême gauche)[6].

Au cours des années 1980, les élites du Chiapas utilisent les appareils d'État locaux et nationaux pour intimider (et régulièrement assassiner) des militants paysans. La pratique des assassinats sélectifs par les forces de sécurité ou des groupes paramilitaires proches des propriétaires terriens entraine des désaccords entre les militants catholiques et marxistes : ces derniers préconisent de réagir par l'emploi de la lutte armée, ce à quoi les premiers s'opposent. Pour autant, l'apparition de l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) en 1994 n'entraine pas une rupture complète, celle-ci bénéficiant d'une certaine sympathie des partisans de Samuel Ruiz[6].

En décembre 1997, le massacre d'Acteal est perpétré par des paramilitaires, tuant 45 villageois pour la plupart indigènes, dont une majorité de femmes et d'enfants.

Culture

Architecture et patrimoine

Palenque, le canyon du Sumidero, Montebello.

Les sites de Yaxchilan et Bonampak.

Événements culturels et festivals

Religion

Bartolomé de las Casas fut évêque de San Cristobal au XVIe siècle, ville qui plus tard s'appellera San Cristóbal de Las Casas. Chiapas est l'État du Mexique qui compte le moins de personnes se déclarant catholique. Les personnes ne se déclarant pas de cette religion se considèrent athées ou appartenant à des églises protestantes ou évangéliques. Ce phénomène est en partie dû à la proximité du Chiapas avec le Guatemala qui compte 30 % de sa population appartenant à ces dernières églises [réf. nécessaire]. Beaucoup d'indigènes ont choisi la conversion à l'évangélisme en raison du nombre important et de l'activité de "missionnaires" venus des États-Unis et travaillant dans leurs communautés.

La présence des Témoins de Jéhovah est forte, notamment dans la zone frontalière de l'État. Pour l'Église catholique, Chiapas est divisé en trois diocèses qui ont leur siège à Tuxtla Gutierrez, Tapachula et San Cristobal de las Casas. Dans les zones peuplées par les indigènes, on note un fort mélange entre les rites catholiques et les cultes préhispaniques. L'Église catholique s'est notamment fait remarquer pour son implication directe ou l'inspiration qu'elle a fournie dans la création d'organisations impliquées dans les enjeux sociaux et économiques de la société chiapanèque. La faible proportion de la population se déclarant de religion juive n'a fait que décroître depuis le XIXe siècle et est aujourd'hui presque nulle. Une communauté musulmane est en forte croissance à San Cristobal de las Casas.

Les Tzotzils sont une ethnie d’ascendance maya vivant principalement au Chiapas.

La particularité des conversions chez les Tzotzils réside dans le fait qu’elles se sont déroulées collectivement. En effet, lorsqu’un père de famille se convertit à une religion, c’est toute la famille qui le suit dans la pratique de celle-ci.

Lorsque l’islam arriva au Chiapas en 1994, en pleine révolution zapatiste, et que certains patriarches Tzotzils se convertirent, très vite la communauté musulmane Tzotzil atteignait 500 fidèles. Chez certaines familles musulmanes Tzotzils, comme celle chez qui nous avons vécu, les grands-parents, les parents, les enfants et les petits-enfants sont musulmans.

Ces fidèles sont aujourd’hui répartis autour de 4 mosquées appartenant à 4 courants différents : les Mourabituns, les Soufis, les Wahabis et les Ahmadiyas.

Éducation

Économie

Parts du PIB de l'état par secteur en 2008 : primaire 9,28 % secondaire 23,52 % tertiaire 67,2 % [7]

Le Chiapas a reçu en 2011 2,6 % du total des devises envoyées au pays par les expatriés mexicains soit un peu plus de 593 millions de dollars[8].

L'économie du Chiapas est pour partie liée au tourisme national et international [réf. nécessaire]. Ses conditions bioclimatiques exceptionnelles [Lesquelles ?] lui permettent en outre le développement d'une agriculture riche et diversifiée qui occupe 19 % de la superficie de l'État. Les principaux produits agricoles du Chiapas sont le café, la banane, le cacao, le maïs et la mangue, mais aussi le miel, le sucre de canne ou les piments[9].

Avec 7 centrales hydroélectriques, le Chiapas fournit 46,7 % de l'électricité d'origine hydroélectrique du pays soit 6,4 % de la production totale d'électricité du Mexique[10]. La production de pétrole brut et de gaz naturel est importante et dans le nord de l'État, elle représente 6 % du pétrole brut et 23 % du gaz naturel produits au Mexique.

Le Chiapas est un État pauvre et accumule des records en matière d'analphabétisme, de dénutrition, de mortalité infantile et de mortalité pour maladies infectieuses et respiratoires, de carence d'équipements domestiques (eau, électricité, etc)[11].

Il n'a bénéficié qu'avec retard et seulement partiellement des acquis agraires de la révolution mexicaine, en raison du contrôle politique et social exercé par une oligarchie conservatrice et parfois raciste, surnommée la « famille chipanèque ». Jusqu'aux années 1970, existaient dans les grandes propriétés des formes d'exploitation de la main d’œuvre indigène proches du féodalisme : les paysans étaient soumis à une quasi servitude car, payés en jetons valables uniquement dans la boutique du maitre, ils contractent des dettes transmises de génération en génération qui leur imposent de rester sur place[11].

Après l'adoption de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) en 1994, les investisseurs américains demandent au gouvernement mexicain d’éliminer la rébellion zapatiste. Dans un mémo célèbre, la Chase Manhattan Bank précise : « Bien que le Chiapas, à notre avis, ne constitue pas une menace fondamentale pour la stabilité politique mexicaine, il doit être perçu comme tel et le gouvernement devra éliminer les zapatistes pour prouver son contrôle effectif du territoire national et de la politique de sécurité[12]. »

Géographie

Canyon du Sumidero.

L'État du Chiapas est situé dans le sud-est du Mexique. Son relief est fortement contrasté et peut être divisé en quatre zones : la côte, les vallées centrales, les montagnes et la forêt tropicale.

Groupes indigènes

12 groupes indigènes sont identifiés au Chiapas. Les Mayas sont les principaux: Tseltal (34,5 %), Tzotzil (36 %), Ch'ol (17,4 %), Tojol-ab'al (4,7 %). Les Zoques (5 %) occupent une importante fraction au nord ouest du territoire. Les groupes suivants : Chuj, Kanjobal, Mam, Jakalteco, Mocho, Calchiquel, Lacandons-maya caribe forment le 2,3 % restant. Ces groupes constituent 12 des 62 peuples indigènes reconnus au niveau fédéral[3]. Il est à noter que la langue mam est encore beaucoup parlée au Guatemala mais est en voie de disparition au Chiapas. En effet, plus de 80 % de ses quelque 16 000 locuteurs chiapanèques auraient plus de 60 ans.[réf. nécessaire]

Hydrologie

Le Grijalva et le Usumacinta sont les plus grands fleuves de la région.

Paysages et végétation

Climat

Flore et faune

Villes et urbanisme

Le taux d'urbanisation de l'État de Chiapas est très faible. En effet, il est inférieur à 10%.[réf. nécessaire] Ceci est comparable à l'urbanisation du Nord du Mexique dans les années 1960. Ceci est ainsi à l'origine de tensions avec les villes.[Information douteuse]

Notes et références

  1. a et b Statistiques sur le Chiapas sur le blog de l'ONG SIPAZ (Service international pour la paix). Page consultée le 5 décembre 2012.
  2. La Jornada, article du 24 août 2007 de Angeles Mariscal.
  3. a b et c http://www.sipaz.org/data/chis
  4. (es) Gaspar Mprquecho, « sexoservidoras en las zonas de toleranci en Chiapas », sur www.jornada.com.mx, (consulté le )
  5. [1]
  6. a b et c Dan Tschirgi, « Islamistes et zapatistes, revanche des marginaux », Manière de voir,‎
  7. « Página no encontrada », sur www.inegi.org.mx (consulté le )
  8. [2]
  9. « Chiapas et Mexique », sur ladocumentationfrancaise.fr
  10. [3]
  11. a et b Jérôme Baschet, La rébellion zapatiste, Champs histoire,
  12. « La traînée sanglante d'Israël en Amérique Latine », sur Chronique de Palestine,

Annexes

Articles connexes

Liens externes