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=== La scission de 1963 ===
=== La scission de 1963 ===
La volonté des mililants "destourienne" d'annexer l’UGET à partir de janvier 1963 se heurte à la section France<ref name=GEAST/>, où militent des étudiants formés au PCT, un parti d'opposition trés modéré<ref name=GEAST/>, mais aussi des trotskistes, ou encore des panarabistes<ref name=GEAST/>. Le conflit entre la direction en Tunisie et la section France se termine par l'exclusion en juin 1963 des militants de la seconde<ref name=GEAST/>. Ils fondent en octobre 1963 à la [[Résidence universitaire Jean Zay|Résidence universitaire d'Antony]]<ref name=GEAST/> un nouveau syndicat qu'ils baptisent "Groupe d’étude et d’action socialiste tunisien (GEAST)"<ref name=GEAST/>, pour signifier une ligne de gauche, mais {{cita|sans réelle détermination idéologique ni ligne politique précise}}<ref name=GEAST>"Mars 68 et le non-mai 68 tunisien" par Moutaa Amine El Waer [http://dossiers-bibliotheque.sciencespo.fr/voir-plus-loin-que-mai-les-mouvements-etudiants-dans-le-monde-en-1968/mars-68-et-le-non-mai-68]</ref>. Deux de ses militants, Mustapha Khayati, étudiant en philosophie à l’université de Strasbourg dans la première moitié des années 1960 et Béchir Tlili, militant des groupes jeunes de Pouvoir Ouvrier dès 1961<ref name=>Biographie Le Maitron de [[ Mustapha Khayati]] par Anna Trespeuch-Berthelot le 9 septembre 2011[https://maitron.fr/spip.php?article138210] </ref> participent à cette tendance du syndicat et son journal.
La volonté des mililants "destourienne" d'annexer l’UGET à partir de janvier 1963 se heurte à la section France<ref name=GEAST/>, où militent des étudiants formés au PCT, un parti d'opposition trés modéré<ref name=GEAST/>, mais aussi des trotskistes, ou encore des panarabistes<ref name=GEAST/>. Le conflit entre la direction en Tunisie et la section France se termine par l'exclusion en juin 1963 des militants de la seconde<ref name=GEAST/>. Ils fondent en octobre 1963 à la [[Résidence universitaire Jean Zay|Résidence universitaire d'Antony]]<ref name=GEAST/> un nouveau syndicat qu'ils baptisent "Groupe d’étude et d’action socialiste tunisien (GEAST)"<ref name=GEAST/>, pour signifier une ligne de gauche, mais {{cita|sans réelle détermination idéologique ni ligne politique précise}}<ref name=GEAST>"Mars 68 et le non-mai 68 tunisien" par Moutaa Amine El Waer [http://dossiers-bibliotheque.sciencespo.fr/voir-plus-loin-que-mai-les-mouvements-etudiants-dans-le-monde-en-1968/mars-68-et-le-non-mai-68]</ref>. Deux de ses militants, [[Mustapha Khayati]], étudiant en philosophie à l’université de Strasbourg dans la première moitié des années 1960 et Béchir Tlili, militant des groupes jeunes de Pouvoir Ouvrier dès 1961<ref name=>Biographie Le Maitron de [[ Mustapha Khayati]] par Anna Trespeuch-Berthelot le 9 septembre 2011[https://maitron.fr/spip.php?article138210] </ref> participent à cette tendance du syndicat et son journal.

=== Le journal ''Perspectives'' et les premières émeutes ===
=== Le journal ''Perspectives'' et les premières émeutes ===
La nouvelle organisation se donne pour mission de comprendre la situation socioéconomique et politique de la Tunisie et de formuler des alternatives crédibles <ref name=GEAST/>. Le GEAST publie dès sa fondation la revue ''[[Perspectives tunisiennes|Perspectives tunisiennes]]'', remarquée pour son intelligence<ref name=GEAST/>{{,}}<ref name=MohsenToumi>"La Tunisie de Bourguiba à Ben" par Mohsen Toumi, en 1989 [https://www.google.fr/books/edition/La_Tunisie_de_Bourguiba_%C3%A0_Ben_Ali/fC9YDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Groupe+d%E2%80%99%C3%89tude+et+d%E2%80%99Action+Socialistes+Tunisien,+fond%C3%A9+%C3%A0+Paris+en+1963&pg=PT89&printsec=frontcover]</ref>, dont les articles analysent en détail {{cita|l'inconsistance des réformes mises en œuvre par le régime}}<ref name=GEAST/> d'[[Habib Bourguiba]]. Très vite, le GEAST se fait ainsi appeler ''Perspectives''<ref name=GEAST/>. Le premier numéro, en décembre 1963, dénonce {{cita|la misère sévissant dans le monde rural}} sous l'expression de {{cita|la condition agraire}}<ref name=GEAST/>. Puis les numéros suivants abordent d'autres thèmes sociaux, le {{cita|problème syndical}}, {{cita|la classe ouvrière}}, {{cita|l'autocensure des intellectuels}}<ref name=GEAST/> et les grandes controverses de l'époque<ref name=MohsenToumi/>, puis dénoncent plus globalement le pouvoir d'[[Habib Bourguiba]], qualifié de « capitalisme d’État »<ref name=GEAST/>. Le GEAST milite ouvertement pour l'indépendance de l'UGET à l'égard du régime<ref>Abdeljalil Bouguerra, {{Op. cit.}}, {{p.|16}}.</ref>. En [[1964]], dans le village de Chrahel, près de l [[Moknine]] dans le [[Sahel tunisien]], les militants réunis pour un congrès de l'UGET tiennent une réunion au cours de laquelle est voté le déplacement du centre de gravité de Paris à la Tunisie, ce qui débouche sur une manifestation qui regroupe entre 500 et 700 étudiants {{date|15 février 1965}}, pour protester contre les conditions d'études, racontée dans ''Perspectives tunisiennes''<ref>Abdeljalil Bouguerra, De l'histoire de la gauche tunisienne : le mouvement Perspectives, 1963-1975, Tunis, Cérès, 1993, p. 11-15.</ref>. Le {{date|14 décembre 1966}}, deux étudiants sont arrêtés à cause d'une altercation avec un agent de la [[Société nationale des transports]] (SNT), les protestations virent à l'émeute, avec 200 étudiants arrêtés et 9 condamnés, parmi lesquels 5 dirigeants du GEAST.
La nouvelle organisation se donne pour mission de comprendre la situation socioéconomique et politique de la Tunisie et de formuler des alternatives crédibles <ref name=GEAST/>. Le GEAST publie dès sa fondation la revue ''[[Perspectives tunisiennes|Perspectives tunisiennes]]'', remarquée pour son intelligence<ref name=GEAST/>{{,}}<ref name=MohsenToumi>"La Tunisie de Bourguiba à Ben" par Mohsen Toumi, en 1989 [https://www.google.fr/books/edition/La_Tunisie_de_Bourguiba_%C3%A0_Ben_Ali/fC9YDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Groupe+d%E2%80%99%C3%89tude+et+d%E2%80%99Action+Socialistes+Tunisien,+fond%C3%A9+%C3%A0+Paris+en+1963&pg=PT89&printsec=frontcover]</ref>, dont les articles analysent en détail {{cita|l'inconsistance des réformes mises en œuvre par le régime}}<ref name=GEAST/> d'[[Habib Bourguiba]]. Très vite, le GEAST se fait ainsi appeler ''Perspectives''<ref name=GEAST/>. Le premier numéro, en décembre 1963, dénonce {{cita|la misère sévissant dans le monde rural}} sous l'expression de {{cita|la condition agraire}}<ref name=GEAST/>. Puis les numéros suivants abordent d'autres thèmes sociaux, le {{cita|problème syndical}}, {{cita|la classe ouvrière}}, {{cita|l'autocensure des intellectuels}}<ref name=GEAST/> et les grandes controverses de l'époque<ref name=MohsenToumi/>, puis dénoncent plus globalement le pouvoir d'[[Habib Bourguiba]], qualifié de « capitalisme d’État »<ref name=GEAST/>. Le GEAST milite ouvertement pour l'indépendance de l'UGET à l'égard du régime<ref>Abdeljalil Bouguerra, {{Op. cit.}}, {{p.|16}}.</ref>. En [[1964]], dans le village de Chrahel, près de l [[Moknine]] dans le [[Sahel tunisien]], les militants réunis pour un congrès de l'UGET tiennent une réunion au cours de laquelle est voté le déplacement du centre de gravité de Paris à la Tunisie, ce qui débouche sur une manifestation qui regroupe entre 500 et 700 étudiants {{date|15 février 1965}}, pour protester contre les conditions d'études, racontée dans ''Perspectives tunisiennes''<ref>Abdeljalil Bouguerra, De l'histoire de la gauche tunisienne : le mouvement Perspectives, 1963-1975, Tunis, Cérès, 1993, p. 11-15.</ref>. Le {{date|14 décembre 1966}}, deux étudiants sont arrêtés à cause d'une altercation avec un agent de la [[Société nationale des transports]] (SNT), les protestations virent à l'émeute, avec 200 étudiants arrêtés et 9 condamnés, parmi lesquels 5 dirigeants du GEAST.

Version du 29 avril 2021 à 22:01

Union générale des étudiants de Tunisie
Histoire
Fondation
Prédécesseur
Cadre
Type
Siège
32, rue Ettazarki
Bab El Khadra
1075 Tunis
Pays
Organisation
Secrétaire générale
Warda Atig
Positionnement
Site web

L'Union générale des étudiants de Tunisie (arabe : الاتحاد العام لطلبة تونس) ou UGET est un syndicat étudiant destiné à représenter les étudiants tunisiens et contribuer avec les autres organisations au développement du pays.

Histoire

La fondation en 1952

L'UGET est constituée en 1952 sous l'impulsion du Néo-Destour ; son premier congrès se tient à Paris. Les années cinquante voient monter au sein de l'UGET une culture et un discours politique anti-impérialiste et anticolonialiste[1], qui s'expriment dès son 1er congrès puis se développement, dans les articles de sa revue Attaleb Atounsi (L'étudiant tunisien) et ses communiqués[1] et s’amplifie avec la guerre d’indépendance algérienne démarrée en novembre 1954[1].

La fusion de 1956

Après l'indépendance, le président Habib Bourguiba tient à en faire le seul organisme représentatif des étudiants. Par conséquent, la Voix de l'étudiant, organisation zitouniennourienne[1].

Organe proche du pouvoir, l'UGET commence cependant à adopter progressivement une position critique vis-à-vis du gouvernement. La commission administrative réunie les 2 et demande ainsi la nationalisation des secteurs clés de l'économie nationale, en particulier les mines, la réalisation d'une réforme agraire assurant la répartition des terres selon un critère de justice sociale et en sauvegardant une bonne rentabilité par la généralisation du système coopératif, et la création d'un cercle d'études économiques[2].

Peu après, à Kairouan, le 17 janvier 1961[3], un groupe de fidèles réunis au sein de la Grande Mosquée assiège le bureau du gouverneur de la ville, Amor Chéchia[3], proche d'Habib Bourguiba[3]. Dès octobre 1960, il s'était élevé contre le prêche du 16 septembre 1960 de l’imam Khelif, nommé quatre ans plus tôt, vilipendant la sortie des femmes[3]. La tension est aggravée par l'autorisation de tourner un film en plein Ramadan dans la mosquée au cours duquel des pratiques « profanatoires » sont alléguées[3]. De violentes manifestations de rue dégénèrent en destruction de la maison du Parti destourien et d’une ambulance[3]. L'intervention musclée de la police entraine 137 inculpations[4], deux condamnations à la prison à perpétuité[4] et 8 victimes[4], même si le bilan des morts demeure inconnu[3].

Au sein du syndicat étudiant, des voix discordantes commencent à se faire entendre et rapidement des « pressions ont été exercées en vue du renversement du bureau de la section de Grenoble »[5].

La scission de 1963

La volonté des mililants "destourienne" d'annexer l’UGET à partir de janvier 1963 se heurte à la section France[1], où militent des étudiants formés au PCT, un parti d'opposition trés modéré[1], mais aussi des trotskistes, ou encore des panarabistes[1]. Le conflit entre la direction en Tunisie et la section France se termine par l'exclusion en juin 1963 des militants de la seconde[1]. Ils fondent en octobre 1963 à la Résidence universitaire d'Antony[1] un nouveau syndicat qu'ils baptisent "Groupe d’étude et d’action socialiste tunisien (GEAST)"[1], pour signifier une ligne de gauche, mais « sans réelle détermination idéologique ni ligne politique précise »[1]. Deux de ses militants, Mustapha Khayati, étudiant en philosophie à l’université de Strasbourg dans la première moitié des années 1960 et Béchir Tlili, militant des groupes jeunes de Pouvoir Ouvrier dès 1961[6] participent à cette tendance du syndicat et son journal.

Le journal Perspectives et les premières émeutes

La nouvelle organisation se donne pour mission de comprendre la situation socioéconomique et politique de la Tunisie et de formuler des alternatives crédibles [1]. Le GEAST publie dès sa fondation la revue Perspectives tunisiennes, remarquée pour son intelligence[1],[7], dont les articles analysent en détail « l'inconsistance des réformes mises en œuvre par le régime »[1] d'Habib Bourguiba. Très vite, le GEAST se fait ainsi appeler Perspectives[1]. Le premier numéro, en décembre 1963, dénonce « la misère sévissant dans le monde rural » sous l'expression de « la condition agraire »[1]. Puis les numéros suivants abordent d'autres thèmes sociaux, le « problème syndical », « la classe ouvrière », « l'autocensure des intellectuels »[1] et les grandes controverses de l'époque[7], puis dénoncent plus globalement le pouvoir d'Habib Bourguiba, qualifié de « capitalisme d’État »[1]. Le GEAST milite ouvertement pour l'indépendance de l'UGET à l'égard du régime[8]. En 1964, dans le village de Chrahel, près de l Moknine dans le Sahel tunisien, les militants réunis pour un congrès de l'UGET tiennent une réunion au cours de laquelle est voté le déplacement du centre de gravité de Paris à la Tunisie, ce qui débouche sur une manifestation qui regroupe entre 500 et 700 étudiants , pour protester contre les conditions d'études, racontée dans Perspectives tunisiennes[9]. Le , deux étudiants sont arrêtés à cause d'une altercation avec un agent de la Société nationale des transports (SNT), les protestations virent à l'émeute, avec 200 étudiants arrêtés et 9 condamnés, parmi lesquels 5 dirigeants du GEAST.

Les événements de 1967-1968

L'année suivante, la défaite des armées arabes (Égypte, Syrie et Jordanie) lors de la Guerre des six jours voient une montée du panarabisme et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui radicalisent en partie le militantisme étudiant tunisien[1].

Début 1968, le positionnement anti-colonial et anti-impérialiste de l'UGET la mobilise contre la venue du Vietnamien Tran Van-Do, « prétendu ministre des affaires étrangères du fantoche gouvernement de Saigon » avec une série de grèves étudiantes et d’affrontements avec la police du 8 au 11 janvier[1], soutenues par d'autres parties de la société[1]. La mobilisation étudiante est ainsi accompagnée d’une campagne d’affichage sauvage et de distribution de tracts dans les quartiers populaires[1]. Puis du 13 au 19 mars 1968 se déroule une grande grève générale, au cours de laquelle se créé un comité estudiantin dominé par « Perspectives » qui exige une gestion tripartite de l’université, partagée avec les enseignants et l'administration[1]. Cette revendication est satisfaite par le pouvoir et comité de coordination étudiante demande d'arrêter immédiatement les manifestations, pour se prémunir contre « la répression, y compris la violence physique brutale »[1], mais se déchire entre les communistes et indépendants, qui le proposent, et les autres[1].

Cette division est exploitée par Habib Bourguiba et au petit matin du 20 mars 1968, plusieurs centaines de personnes sont arrêtes dont une partie subit « l'usage systématique des techniques de torture avilissantes et brutales les plus diversifiées »[1], qui fait que la Tunisie ne participe pas pleinement et sereinement à ce qui se passe en France en Mai 68[1]. Une juridiction d’exception, la cour de sûreté de l’État tunisienne, condamne au cours de l'été les militants à de lourdes peines de prison ferme, allant varient de quelques mois à seize ans et demi. Parmi les condamnés, 94 militants de Perspectivistes, 7 communistes et 27 baathistes[1].

Le congrès de 1971

Toutefois, ce n'est qu'en 1971, lors du congrès de Korba, que les opposants à l'inféodation de l'UGET au Parti socialiste destourien au pouvoir deviennent majoritaires et refusent la tutelle du gouvernement. Des actes de violence et d'anarchie empêchent l'achèvement de ce 18e congrès. La crise atteint son paroxysme avec la révolte étudiante du 5 février 1972.

Siège historique de l'UGET au numéro 11 de la rue d'Espagne à Tunis.

Pour les pro-destouriens, c'est un congrès légal à la suite duquel ils organisent un 19e et un 20e congrès dont ils sont pourtant les seuls à reconnaître la légitimité. Pendant 17 ans, l'université tunisienne est un terrain de luttes interminables entre les pro-destouriens, désormais marginalisés, et les opposants de différentes sensibilités (communistes, nationalistes et baâthistes puis aussi trotskistes, maoïstes et islamistes).

Après l'arrivée au pouvoir du président Zine el-Abidine Ben Ali, le , les opposants arrivent à tenir un « 18e congrès extraordinaire » entre le 30 avril et le . Samir Lâabidi, futur ministre du président Ben Ali, est élu secrétaire général de l'UGET. L'adhésion est toujours refusée aux pro-destouriens qui, par un retournement de l'histoire et grâce à la dépolitisation des étudiants et le renouvellement du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) finissent par devenir majoritaires au sein des instances représentatives. L'UGET, minée par les luttes internes, est depuis incapable de tenir son congrès. Elle est divisée en deux grands courants, l'un ayant accepté des négociations avec le régime de Ben Ali et l'autre s'y étant opposé. Comme au sein de l'UGTT, la direction du syndicat était plus proche politiquement du gouvernement que sa base[10].

La lutte est reportée sur la représentation au sein des conseils scientifiques des établissements universitaires où l'écrasante majorité des sièges est longtemps remportée par les étudiants destouriens de l'Organisation des étudiants du RCD. Après la révolution de 2011, le , l'UGET remporte les élections des conseils scientifiques en obtenant 175 sièges sur 485, soit 36 % du total, contre 152 sièges pour l'Union générale tunisienne des étudiants[11], soit 31,3 % du total.

Lors des préparatifs de son 25e congrès, l'UGET se trouve divisée entre deux tendances : d'un côté les syndicalistes radicaux (extrême gauche), les étudiants nationalistes, les baasistes et les patriotes démocrates à l'université (Wataj), de l'autre les étudiants proches du Parti des travailleurs, du Parti unifié des patriotes démocrates, du parti Taliâa (d'avant-garde) arabe démocratique (baasistes), du Parti socialiste, de la Voie démocratique et sociale, de la Ligue de la gauche ouvrière, etc. La première tendance tient son congrès les 24 et , élisant un bureau avec à sa tête pour la première fois une étudiante, Ameni Sassi[12],[13]. Un deuxième congrès se tient au même endroit, la faculté de droit de Tunis, et élit un autre bureau dont le secrétaire général, Wael Naouar, est proche du Parti des travailleurs[14].

Le , c'est l'UGTE qui remporte les élections des conseils scientifiques, avec 266 sièges sur 542 soit 49 % du total, alors que l'UGET en obtient 147 soit 27 %, le reste, 127 sièges, revenant à des étudiants indépendants ou appartenant à d'autres organisations [15].

Congrès

Congrès Date Lieu Secrétaire général
1er 10- Paris Mustapha Abdessalem
2e 14- Nice Mansour Moalla
3e Tunis Abdelmajid Chaker
4e 1er- Bir El Bey Hafedh Tarmiz
5e 20- Tunis Tahar Belkhodja
6e 12- La Marsa Tahar Belkhodja
7e 20- Tunis Mongi Kooli
8e 9- Radès Mohamed Sayah
9e - Carthage Mohamed Sayah
10e 13- Bizerte Abdelhamid Ammar
11e 15- Le Kef Mokhtar Zannad
12e 17- Monastir Abdelaziz Ghachem
13e 17- Nabeul Abdelhay Chouikha
14e 9- Tabarka Mohamed Ben Ahmed
15e 10- Gabès Slim Aloulou
16e 12- Menzel Temime Mahjoub Guerfali
17e 4- Mahdia Aïssa Baccouche
18e (non achevé) 12- Korba Habib Chaghal
18e (extraordinaire) - Tunis Samir Lâabidi
19e Tunis Samir Hammouda
20e Tunis Naoufel Ziadi
21e Tunis Naoufel Ziadi
22e Tunis Assef Yahyaoui
23e Tunis Ezzeddine Zaâtour
24e Tunis Ezzeddine Zaâtour
25e 24- Tunis Ameni Sassi
25e 25- Tunis Wael Naouar
26e 10- Tunis Nidhal Khadraoui
27e 3- Tunis Warda Atig[16]

Direction

Au cours des trois premiers congrès, le premier responsable porte le titre de président et se trouve épaulé par un secrétaire général. Les trois secrétaires généraux ont été Abdelhakim Abdeljaoued (1953), Hamed Karoui (1954) et Mohamed Ben Abdesselem (1955). Mohamed Sayah a pour sa part fait partie de cinq bureaux différents : deux fois en tant que secrétaire général et trois fois en tant que membre chargé de l'information.

Parmi les premiers responsables de l'UGET, six sont devenus ministres (Moalla, Chaker, Belkhodja, Kooli, Sayah et Laâbidi), un est devenu secrétaire d'État (Ben Ahmed), deux gouverneurs (Zannad et Aloulou) et un ambassadeur (Ammar).

Abdelhay Chouikha, après avoir quitté le PSD, a été l'un des fondateurs du Mouvement des démocrates socialistes.

Conseils scientifiques

Année % Rang Sièges
2012 39,5 1er
191  /  484
2013 41,5 1er
228  /  549
2014 22,1 2e
114  /  516
2018 23,4 2e
127  /  542
2019 32 2e
171  /  534
2020 28,3[17] 2e
156  /  551
2021 28,67[18] 2e
157  /  551

Références

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa et ab "Mars 68 et le non-mai 68 tunisien" par Moutaa Amine El Waer [1]
  2. La Presse de Tunisie, 7 janvier et 8 février 1961[réf. incomplète].
  3. a b c d e f et g "La Grande Mosquée de Kairouan. L’imam, la ville et le pouvoir" par Mohamed Kerrou, dans la Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée en juillet 2009 [2]
  4. a b et c "Tunisia since Independence, The Dynamics of One-Party Government" par Clément Henri, Berkeley, University of California Press, 1965
  5. Jeune Afrique, 4 et 10 février 1963[réf. incomplète].
  6. Biographie Le Maitron de Mustapha Khayati par Anna Trespeuch-Berthelot le 9 septembre 2011[3]
  7. a et b "La Tunisie de Bourguiba à Ben" par Mohsen Toumi, en 1989 [4]
  8. Abdeljalil Bouguerra, op. cit., p. 16.
  9. Abdeljalil Bouguerra, De l'histoire de la gauche tunisienne : le mouvement Perspectives, 1963-1975, Tunis, Cérès, 1993, p. 11-15.
  10. « Tunisie : Union générale des étudiants tunisiens (UGET), y compris les caractéristiques générales des cartes de membre et l'existence d'un bureau de l'UGET en France ; le cas échéant, une comparaison entre les cartes émises en Tunisie et celles émises en France ; information sur la situation actuelle des membres de l'UGET (mars 2004) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur unhcr.org.
  11. « Universités - Élections des conseils scientifiques : le taux de participation n'a pas dépassé les 20 % (ministère) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur tap.info.tn, .
  12. « Amani Sassi à la tête de l'UGET »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur mosaiquefm.net, .
  13. Salah Ben Hamadi, « L'UGET toujours aussi écartelée depuis le blocage historique de 1972 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur letemps.com.tn, .
  14. Ferid Rahali, « L'UGET : l'union impossible ? », sur nawaat.org, (consulté le ).
  15. (ar) « Annonce des résultats selon l'affiliation : la faction islamiste gagne les élections des conseils scientifiques »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ar.lemaghreb.tn,‎ .
  16. Wided Nasraoui, « Tunisie : Warda Atig, première femme à la tête de l'Uget », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  17. « L'UGTE remporte les élections estudiantines », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  18. (ar) « L'Union général tunisien des étudiants remporte les élections des conseils scientifiques », sur businessnews.com.tn,‎ (consulté le ).

Articles liés

Lien externe