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Le dialecte romani auvergnat s'insère dans la grande diversité des populations romanis de France<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Ilsen About |titre=Ancrages et circulations. La diversité des sociétés romani-tsiganes en France au début du XXe siècle |périodique=Diasporas. Circulations, migrations, histoire |lieu=[[Toulouse]] |éditeur=[[Université Toulouse-Jean-Jaurès|Presses universitaires du Midi]] |date=2018 |issn=2431-1472 |lire en ligne=https://journals.openedition.org/diasporas/1021 |pages=35-50 }}</ref>.
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Le dialecte s'est développé en plusieurs étapes. L'arrivée des premières populations roms en Occident s'est effectuée à partir du {{Siècle|XV}} siècle<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Patrick Williams |titre=Langue tsigane. Le jeu romanès |périodique=Diversité |volume=176 |éditeur=[[Canopé (réseau)|Réseau Canopé]] |date=2014 |lire en ligne=https://www.reseau-canope.fr/fileadmin/user_upload/Projets/spartacus_et_cassandra/diversite176_langue-tziguane.pdf |pages=171-180 }}</ref>, mais une seconde migration a lieu en Auvergne au {{Siècle|XIX}} siècle avec l'arrivée de gitans originaires d'[[Alsace]]<ref>{{Lien web |langue=occitan |auteur=Tiène Rogier |titre=La musica daus Gitans d'Auvèrnhe |url=https://jornal.aprene.org/Jorn9/?p=373 |site=Site d'Aprene ! |date=27 novembre 2020}}</ref>'<ref>[[François Jourda de Vaux de Foletier|François de Vaux de Foletier]], « Voyages et migrations des Tsiganes en France au XIX<sup>e</sup> siècle », ''[[Études tsiganes]]'', Paris, 1973, n° 3, p. 1-30.</ref>.
Le dialecte s'est développé en plusieurs étapes. L'arrivée des premières populations roms en Occident s'est effectuée à partir du {{Siècle|XV}} siècle<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Patrick Williams |titre=Langue tsigane. Le jeu romanès |périodique=Diversité |volume=176 |éditeur=[[Canopé (réseau)|Réseau Canopé]] |date=2014 |lire en ligne=https://www.reseau-canope.fr/fileadmin/user_upload/Projets/spartacus_et_cassandra/diversite176_langue-tziguane.pdf |pages=171-180 }}</ref>, mais une seconde migration a lieu en Auvergne au {{Siècle|XIX}} siècle avec l'arrivée de [[Sinté|manouches]] originaires d'[[Alsace]]<ref>{{Lien web |langue=occitan |auteur=Tiène Rogier |titre=La musica daus Gitans d'Auvèrnhe |url=https://jornal.aprene.org/Jorn9/?p=373 |site=Site d'Aprene ! |date=27 novembre 2020}}</ref>'<ref>[[François Jourda de Vaux de Foletier|François de Vaux de Foletier]], « Voyages et migrations des Tsiganes en France au XIX<sup>e</sup> siècle », ''[[Études tsiganes]]'', Paris, 1973, n° 3, p. 1-30.</ref>.


Le romani auvergnat provient du mélange de ces deux parlers romanis dont le second est fortement [[Alémanique|germanisé]] à cause de ses origines [[Alsacien|alsaciennes]]. Une petite influence de l'[[occitan]] [[auvergnat]] local se retrouve aussi.
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Une petite influence de l'[[occitan]] [[auvergnat]] local se retrouve aussi.


=== Études ===
=== Études ===

Version du 13 août 2021 à 23:20

Romani auvergnat
Région Auvergne
Écriture Alphabet latin
Classification par famille

Le romani auvergnat ou romani d'Auvergne est un dialecte du romani, langue indo-aryenne parlée par les populations Roms d'Auvergne[1].

Présentation

Histoire

Le dialecte romani auvergnat s'insère dans la grande diversité des populations romanis de France[2].

Le dialecte s'est développé en plusieurs étapes. L'arrivée des premières populations roms en Occident s'est effectuée à partir du XVe siècle[3], mais une seconde migration a lieu en Auvergne au XIXe siècle avec l'arrivée de manouches originaires d'Alsace[4]'[5].

Le romani auvergnat provient du mélange de ces deux parlers romanis dont le second est fortement germanisé à cause de ses origines alsaciennes.

Une influence de langue germanique supplémentaire s'ajoute à cela avec les apports de la langue yéniche, due aux unions fréquentes entre populations manouches et yéniches, phénomène très présent dans le Puy-de-Dôme depuis au moins le début du XXe siècle[6].

Une petite influence de l'occitan auvergnat local se retrouve aussi.

Études

Le dialecte romani d'Auvergne a été étudié par le prêtre catholique et ethnographe Joseph Valet qui a vécu une grande partie de sa vie aux côtés des sintés de la région clermontoise dont il était leur « rachaï », c'est-à-dire « homme de prières »[7]'[8]. Ce dernier relève leur parler, vocabulaire[9] mais aussi leurs histoires[10]. Il établit et publie en 1984 une grammaire du romani auvergnat[11]. Le père Valet est aujourd'hui uns des principaux spécialistes français du romani et ses travaux sont des références pour la langue romani à l'échelle de la France entière[12]'[13]'[14].

L'aire géographique du dialecte romani auvergnat comprend l'Auvergne mais également quelques régions autour comme les parlers romanis de la Creuse voisine[15].

Exemples de vocabulaire

  • čāvo : garçon.
  • niglo : hérisson.
  • markáu : remarque.
  • Štal : acier.
  • Vin : Vent.
  • Dat : Père.
  • Dej : Mère.
  • Pen : Sœur.
  • Yalo : Cru, fruit vert ; expression pour mal dégrossi[16].

Bibliographie Document utilisé pour la rédaction de l’article

  • Bénédicte Bonnemason, Jean-Pierre Cavaillé, « « Džijás dur i mérepén » : « Il y a eu un meurtre ». Présentation d’une version manouche du conte‑type La Bête à sept têtes (T. 300) recueillie en 2018 en Creuse », Cahiers de Littérature Orale, Paris, Institut national des langues et civilisations orientales, vol. 85 « Éclats de paroles »,‎ , p. 163-182 (lire en ligne)
  • Collectif, Langues et cité. La langue (r)romani, vol. 9, Paris, Délégation générale à la langue française et aux langues de France - Observatoire des pratiques linguistiques (Ministère de la Culture (France)), (lire en ligne)
  • Ilsen About, « Ancrages et circulations. La diversité des sociétés romani-tsiganes en France au début du XXe siècle », Diasporas. Circulations, migrations, histoire, Toulouse, Presses universitaires du Midi,‎ , p. 35-50 (ISSN 2431-1472, lire en ligne)
  • Joseph Valet, Grammaire du manouche tel qu’on le parle en Auvergne, Clermont-Ferrand, 1984.
  • Joseph Valet, Vocabulaire des Manouches d'Auvergne, Clermont-Ferrand, 1986.
  • Joseph Valet, Contes manouches : recueil et traductions, vol. 1 (1988), vol. 2 (1991), vol. 3 (1994), Clermont-Ferrand.

Notes et références

  1. (oc) Estève Rogier, « Un collectatge de lenga romaní auvernhata », sur Aprene !,
  2. Ilsen About, « Ancrages et circulations. La diversité des sociétés romani-tsiganes en France au début du XXe siècle », Diasporas. Circulations, migrations, histoire, Toulouse, Presses universitaires du Midi,‎ , p. 35-50 (ISSN 2431-1472, lire en ligne)
  3. Patrick Williams, « Langue tsigane. Le jeu romanès », Diversité, Réseau Canopé, vol. 176,‎ , p. 171-180 (lire en ligne)
  4. (oc) Tiène Rogier, « La musica daus Gitans d'Auvèrnhe », sur Site d'Aprene !,
  5. François de Vaux de Foletier, « Voyages et migrations des Tsiganes en France au XIXe siècle », Études tsiganes, Paris, 1973, n° 3, p. 1-30.
  6. Patrick Williams, « L’ethnologie des Tsiganes », Des Tsiganes en Europe, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme,‎ , p. 9-31 (EAN 9782735113897, lire en ligne) :

    « En Auvergne, particulièrement dans le département du Puy-de-Dôme, Mānuš et Yéniches se fréquentent depuis près d’un siècle ; entre certaines familles, les alliances se sont si fréquemment répétées qu’il est souvent difficile de dire quelle famille est yéniche, quelle famille est manouche. »

  7. Geneviève Thivat, « Une vie sur les routes auvergnates avec, pour port d’attache, l’église Sainte-Bernadette », La Montagne, Clermont-Ferrand, Groupe Centre France,‎ (ISSN 0767-4007, lire en ligne)
  8. Pascal Boulanger, Parler mãnouche, Meaux, (lire en ligne), p. 28
  9. Joseph Valet, Vocabulaire des Manouches d'Auvergne, Clermont-Ferrand, 1986.
  10. Joseph Valet, Contes manouches : recueil et traductions, vol. 1 (1988), vol. 2 (1991), vol. 3 (1994), Clermont-Ferrand.
  11. Joseph Valet, Grammaire du manouche tel qu’on le parle en Auvergne, Clermont-Ferrand, 1984.
  12. Langues et cité. La langue (r)romani, vol. 9, Paris, Délégation générale à la langue française et aux langues de France Observatoire des pratiques linguistiques (Ministère de la Culture (France)), (lire en ligne)
  13. Leonardo Piasere (Université de Vérone), « Pour une histoire des auto-dénominations romanès », Anuac. Revista della società italiana di antropologia culturale, vol. 8,‎ , p. 85-118 (DOI 10.7340/anuac2239-625X-3800, résumé, lire en ligne)
  14. Emmanuel Filhol, « Remarques historiques sur la perception de la langue tsigane en France », Lengas - revue de sociolinguistique, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry), vol. 64 « Langues d'ici et d'ailleurs : perceptions, représentations, usages »,‎ , p. 23-34 (ISSN 2271-5703, lire en ligne)
  15. Bénédicte Bonnemason, Jean-Pierre Cavaillé, « « Džijás dur i mérepén » : « Il y a eu un meurtre ». Présentation d’une version manouche du conte‑type La Bête à sept têtes (T. 300) recueillie en 2018 en Creuse », Cahiers de Littérature Orale, Paris, Institut national des langues et civilisations orientales, vol. 85 « Éclats de paroles »,‎ , p. 163-182 (lire en ligne) :

    « La transcription en romani et la traduction en français du conte, [...] recueillie dans les années 1960, en Auvergne, dans le même dialecte et dans les mêmes familles »

  16. Jean-Luc Poueyto, « Être manouche : une histoire de familles », Ethnologie française, Paris, Presses universitaires de France, vol. 48,‎ , p. 601-612 (lire en ligne) :

    « Joseph Valet, dans son Vocabulaire des Manouches d’Auvergne, traduit yalo par « cru », « vert » au sens de pommes vertes, mais également en deuxième occurrence par les termes « rustre », « mal dégrossi », traductions »

Voir aussi