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== Enregistrement ==
== Enregistrement ==


À l'origine, la chanson est composée à 3/4, mesure la rapprochant d'une valse, mais sera plus tard réécrite à 4/4. Dylan l'enregistre pour la première fois les {{date-|15 juin- 1965-}} et {{date-|16 juin 1965}}, au cours de deux sessions produites par [[Tom Wilson (producteur)|Tom Wilson]]. Parmi les musiciens se trouvent [[Mike Bloomfield]], [[Al Kooper]], Paul Griffin, Josef Mack et Bobby Gregg à la [[batterie (musique)|batterie]]. Griffin, engagé pour jouer de l'orgue, passe au piano, et Kooper, guitariste, se retrouve derrière l'[[orgue Hammond]]. Wilson doutait des capacités de Kooper à jouer de cet instrument, mais finit par acquiescer. Durant l'écoute de l'enregistrement, Dylan demande à Wilson de relever le volume de l'orgue. À celui-ci, qui répond : {{citation|Hé, ce mec n'est pas organiste}}, Dylan, agacé, dit : {{citation|Hé, ne me dis pas qui est organiste et qui ne l'est pas. Contente-toi de monter le son de l'orgue.}}<ref>{{Harvsp|Kooper|2008|p=36}}. Repris dans {{Harvsp|Sounes|2001|pp=217-218}}.</ref> Kooper dira plus tard : {{citation|C'est à ce moment-là que je suis devenu organiste !}}<ref name="My Back Pages">{{Harvsp|Gill|1998|p=82-83}}.</ref>.
À l'origine, la chanson est composée à 3/4, mesure la rapprochant d'une valse, mais sera plus tard réécrite à 4/4. Dylan l'enregistre pour la première fois les {{date-|15 juin- 1965-}} et {{date-|16 juin 1965}}, au cours de deux sessions produites par [[Tom Wilson (producteur)|Tom Wilson]]. Parmi les musiciens se trouvent [[Mike Bloomfield]], [[Al Kooper]], Paul Griffin, Josef Mack et Bobby Gregg à la [[batterie (musique)|batterie]]. Griffin, engagé pour jouer de l'orgue, passe au piano, et Kooper, guitariste, se retrouve derrière l'[[orgue Hammond]]. Wilson doutait des capacités de Kooper à jouer de cet instrument, mais finit par acquiescer. Durant l'écoute de l'enregistrement, Dylan demande à Wilson de relever le volume de l'orgue. À celui-ci, qui répond : {{citation|Hé, ce mec n'est pas organiste}}, Dylan, agacé, dit : {{citation|Hé, ne me dis pas qui est organiste et qui ne l'est pas. Contente-toi de monter le son de l'orgue.}}<ref>{{Harvsp|Kooper|2008|p=36}}. Repris dans {{Harvsp|Sounes|2001|pp=217-218}}.</ref> Kooper dira plus tard : {{citation|C'est à ce moment-là que je suis devenu organiste !}}{{sfn|Gill|1998|p=82}}


Les deux jours d'enregistrement totaliseront vingt prises, cinq le {{date-|15 juin 1965-}}, quinze le lendemain. Ces vingt prises se trouvent détaillées en épilogue du ''Like a Rolling Stone: Bob Dylan at the Crossroads'' du critique musical Greil Marcus{{sfn|Marcus|2005a|pp=203-225}}. La prise n° 4 du second jour sera la bonne, celle qui figure sur ''[[Highway 61 Revisited]]''. Toutes sont écoutables depuis 2015 sur la compilation ''[[The Bootleg Series Vol. 12: The Cutting Edge 1965–1966]]''.
Les deux jours d'enregistrement totaliseront vingt prises, cinq le {{date-|15 juin 1965-}}, quinze le lendemain. Ces vingt prises se trouvent détaillées en épilogue du ''Like a Rolling Stone: Bob Dylan at the Crossroads'' du critique musical Greil Marcus{{sfn|Marcus|2005a|pp=203-225}}. La prise n° 4 du second jour sera la bonne, celle qui figure sur ''[[Highway 61 Revisited]]''. Toutes sont écoutables depuis 2015 sur la compilation ''[[The Bootleg Series Vol. 12: The Cutting Edge 1965–1966]]''.
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Pour [[Robert Shelton]], biographe et proche de Dylan, {{citation|"Rolling Stone" parle de la perte de l'innocence et de la dureté de l'expérience. Les mythes, les faux-semblants et les vieilles croyances tombent pour révéler une réalité très éprouvante.}}{{sfn|Shelton|1986|p=279}}
Pour [[Robert Shelton]], biographe et proche de Dylan, {{citation|"Rolling Stone" parle de la perte de l'innocence et de la dureté de l'expérience. Les mythes, les faux-semblants et les vieilles croyances tombent pour révéler une réalité très éprouvante.}}{{sfn|Shelton|1986|p=279}}


L'héroïne de la chanson, cette jeune femme autrefois prospère et tombée dans la misère, reste énigmatique. Une hypothèse classique désigne [[Edie Sedgwick]], célébrité de l'underground new-yorkais et égérie d'[[Andy Warhol]] durant l'année 1965. Celle-ci est également pressentie comme destinataire de plusieurs chansons de Dylan figurant sur l'album de 1966 ''[[Blonde on Blonde]]'', notamment ''[[Just Like a Woman (chanson de Bob Dylan)|Just Like a Woman]]''. Certains auteurs ont pu réfuter cette hypothèse au prétexte que Dylan et Sedgwick ne se connaissaient pas encore au printemps 1965, quand Dylan écrivit ''Like a Rolling Stone'', ce qui est faux : Dylan rencontra Sedgwick pour la première fois en décembre 1964 à [[Greenwich Village]], mais c'est effectivement une année plus tard, à l'hiver 1965, qu'il l'a fréquenta plus régulièrement<ref>Sur le sujet, un seul et unique ouvrage fait foi, ''Edie : an american biography'', biographie de Jean Stein entièrement composée de témoignages, dont ceux de Bobby Neuwirth, acolyte de Dylan qui initia d'ailleurs cette première rencontre et qui, par la suite, eut une histoire avec Sedgwick.</ref>. Un autre élément, en réalité, s'oppose sûrement à cete hypothèse : au printemps 1965, Sedgwick vient juste de rencontrer Warhol, avec qui elle tournera une dizaine de films dans les mois suivants. Elle est alors sur la pente ascendante de sa célébrité {{incise|certes éphémère}} et sera même désignée « Fille de l'année » en couverture du Life du mois de novembre<ref>« ''Girl of the Year Edie Sedgwick: superstar of the underground cinema'' », ''Life'', 26 novembre 65. {{lien web|url=https://ediesedgwicksuperstar.tumblr.com/post/72463788842/mock-life-magazine-cover-for-november-26-1965|titre=Edie Sedgwick Superstar}}.</ref>. Elle n'a donc absolument pas le profil de la jeune femme déchue de ''Like a Rolling Stone''.
L'héroïne de la chanson, cette jeune femme autrefois prospère et tombée dans la misère, reste énigmatique. Une hypothèse classique désigne [[Edie Sedgwick]], célébrité de l'underground new-yorkais et égérie d'[[Andy Warhol]] durant l'année 1965, également pressentie comme destinataire de plusieurs chansons de Dylan figurant sur l'album de 1966 ''[[Blonde on Blonde]]'', notamment ''[[Just Like a Woman (chanson de Bob Dylan)|Just Like a Woman]]''. Certains auteurs ont pu réfuter cette hypothèse au prétexte que Dylan et Sedgwick ne se connaissaient pas encore au printemps 1965, quand Dylan écrivit ''Like a Rolling Stone'', ce qui s'avère faux : Dylan rencontra Sedgwick pour la première fois en décembre 1964 à [[Greenwich Village]], mais c'est effectivement une année plus tard, à l'hiver 1965, qu'il l'a fréquenta régulièrement<ref>Sur le sujet, un seul et unique ouvrage fait foi, ''Edie : an american biography'', biographie de Jean Stein entièrement composée de témoignages, dont ceux de Bobby Neuwirth, acolyte de Dylan qui initia d'ailleurs cette première rencontre et qui, par la suite, eut une histoire avec Sedgwick.</ref>. Mais un autre argument s'oppose plus sûrement à cette interprétation : au printemps 1965, Sedgwick vient juste de rencontrer Warhol, avec qui elle tournera une dizaine de films dans les mois suivants. Elle est alors sur la pente ascendante de sa célébrité {{incise|certes éphémère}} et sera désignée « Fille de l'année » en couverture du ''Life'' du mois de novembre<ref>« ''Girl of the Year Edie Sedgwick: Superstar of the underground cinema'' », ''Life'', 26 novembre 65. {{lien web|url=https://ediesedgwicksuperstar.tumblr.com/post/72463788842/mock-life-magazine-cover-for-november-26-1965|titre=Edie Sedgwick Superstar}}.</ref>. Elle n'a donc pas le profil de la jeune femme déchue de ''Like a Rolling Stone''.


[[Joan Baez]] a également été envisagée comme une destinataire possible de la chanson<ref name="My Back Pages"/>.
[[Joan Baez]] a également été envisagée comme cible possible de la chanson qui, elle-même, penchait pour Neuwirth...{{sfn|Gill|1998|p=82-83}}


D'autres ont vu dans ces paroles un sens plus profond. Mike Marqusee a beaucoup écrit sur les déchirements de la vie de Dylan à l'époque, avec l'éloignement de son ancien public ''[[Musique folk|folk]]'' et ses positions clairement marquées à gauche. Il suggère que ''Like a Rolling Stone'' est auto-référentielle : {{citation|la chanson n'atteint son caractère le plus poignant que lorsqu'on réalise qu'elle se destine, au moins en partie, au chanteur lui-même : c'est lui qui est “sans maison”}}<ref>{{Harvsp|Marqusee|2003|p=157}}.</ref>. Le documentaire de [[Martin Scorsese]], ''[[No Direction Home]]'', montre que Dylan {{incise|le fils de Beatrice « Beatty » Stone »}} semble avoir été très affecté par l'accueil tiède que lui faisait le public à l'époque.
D'autres ont vu dans ces paroles un sens plus profond. Mike Marqusee a beaucoup écrit sur les conflits de la vie de Dylan à l'époque où il s'éloignait de la grande famille folk et de ses positions contestataires. Il suggère que pour Dylan, fils de Beatty Stone, ''Like a Rolling Stone'' est auto-référentielle : {{citation|La chanson n'atteint son caractère le plus poignant que lorsqu'on réalise qu'elle se destine, au moins en partie, au chanteur lui-même : c'est lui qui est “sans foyer revenir” [...] ''Like a Rolling Stone'' est à la fois une construction autoglorifiante, un exercice d'esbroufe et une confession d'une étonnante franchise.}}{{sfn|Marqusee|2003|p=157}}


== Parution ==
== Parution ==


''{{Langue|en|Like a Rolling Stone}}'' est sorti en 45 tours le {{date-|20|juillet|1965|en musique}}. En dépit de sa longueur {{incise|deux fois celle du maximum préconisé par les radios à l'époque}}, elle devint le plus grand succès de Dylan jusqu'alors<ref name="My Back Pages"/>, restant dans les ''charts'' américains pendant trois mois et atteignant la deuxième place, derrière ''[[Help! (chanson)|Help!]]'' des [[Beatles]].
''{{Langue|en|Like a Rolling Stone}}'' est sorti en 45 tours le {{date-|20|juillet|1965|en musique}}. En dépit de sa longueur {{incise|deux fois celle du maximum préconisé par les radios à l'époque}}, elle devint le plus grand succès de Dylan jusqu'alors{{sfn|Gill|1998|p=82}}, restant dans les ''charts'' américains pendant trois mois et atteignant la deuxième place, derrière ''[[Help! (chanson)|Help!]]'' des [[Beatles]].


Sur le « vinyle promo » utilisé par les animateurs radios et les [[Disc jockey|''disc jockeys'']], la chanson était coupée en deux parties : la face A comportait les deux premières strophes ainsi que les deux premiers refrains, le reste de la chanson se trouvant sur la deuxième face. Les DJs qui voulaient passer la chanson en entier étaient donc obligés, en direct à la radio, de retourner le vinyle<ref name="Marcus3">{{harvsp|Marcus|2005a|p=3}}.</ref>{{,}}<ref name="Irwin_p78">{{harvsp|Irwin|2008|p=78}}.</ref>. Alors que de nombreuses radios s'opposaient au fait de passer la chanson en entier, du fait de sa longueur, elles furent finalement obligées de se plier aux désirs des auditeurs et de la diffuser sans en couper la fin<ref name="Marcus3"/>{{,}}<ref name="Irwin_p78"/>. Cette anecdote contribua à la popularité de l'œuvre et l'aida à atteindre cette deuxième place dans les ''charts'' aux États-Unis, quelques semaines après sa sortie<ref>{{harvsp|Irwin|2008|p=79-80}}.</ref> Pour atténuer les réticences, les premiers exemplaires du ''single'' mentionnaient une durée de {{nobr|5 minutes}} et {{nobr|59 secondes}} au lieu des {{nobr|6 minutes}} et {{nobr|9 secondes}} réelles<ref>{{harvsp|Polizzotti|2006|p=55}}.</ref>.
Sur le « vinyle promo » utilisé par les animateurs radios et les [[Disc jockey|''disc jockeys'']], la chanson était coupée en deux parties : la face A comportait les deux premières strophes ainsi que les deux premiers refrains, le reste de la chanson se trouvant sur la deuxième face. Les DJs qui voulaient passer la chanson en entier étaient donc obligés, en direct à la radio, de retourner le vinyle<ref name="Marcus3">{{harvsp|Marcus|2005a|p=3}}.</ref>{{,}}<ref name="Irwin_p78">{{harvsp|Irwin|2008|p=78}}.</ref>. Alors que de nombreuses radios s'opposaient au fait de passer la chanson en entier, du fait de sa longueur, elles furent finalement obligées de se plier aux désirs des auditeurs et de la diffuser sans en couper la fin<ref name="Marcus3"/>{{,}}<ref name="Irwin_p78"/>. Cette anecdote contribua à la popularité de l'œuvre et l'aida à atteindre cette deuxième place dans les ''charts'' aux États-Unis, quelques semaines après sa sortie<ref>{{harvsp|Irwin|2008|p=79-80}}.</ref> Pour atténuer les réticences, les premiers exemplaires du ''single'' mentionnaient une durée de {{nobr|5 minutes}} et {{nobr|59 secondes}} au lieu des {{nobr|6 minutes}} et {{nobr|9 secondes}} réelles<ref>{{harvsp|Polizzotti|2006|p=55}}.</ref>.

Version du 28 mai 2022 à 17:58

Like a Rolling Stone

Single de Bob Dylan
extrait de l'album Highway 61 Revisited
Face A Like a Rolling Stone
Face B Gates of Eden (5:44)
Sortie
Enregistré et
Durée 6:09
Genre Blues, Rock
Auteur Bob Dylan
Compositeur Bob Dylan
Producteur Tom Wilson
Label Columbia Records
Classement N°2 (2 semaines)

Pistes de Highway 61 Revisited

Like a Rolling Stone est une chanson de Bob Dylan, apparaissant sur l'album Highway 61 Revisited (1965). Sa longueur — plus de six minutes —, son style et ses arrangements en ont fait l'une des chansons de Dylan les plus célèbres et influentes. Le magazine Rolling Stone l'a nommée plus grande chanson de tous les temps, affirmant : « aucune autre chanson n'a jamais défié et transformé les codes commerciaux et les conventions artistiques de son époque aussi profondément[1] ».

Écriture

Au printemps 1965, alors qu'il venait de rentrer de sa tournée en Angleterre (évoquée dans le film Dont Look Back), Bob Dylan éprouva un vif dépit envers les attentes du public et pour la direction que prenait sa carrière. L'idée de quitter définitivement la scène commençait à poindre dans son esprit. Dans un entretien accordé au magazine Playboy en 1966, il expliqua sa frustration : « Le printemps dernier, j'étais sur le point d'arrêter de chanter. J'étais vraiment épuisé, tout allait mal, tout était monotone et terne. [...] Mais Like a Rolling Stone a changé tout ça. Je me suis retrouvé, je pouvais enfin savoir qui j'étais au plus profond de moi. C'est usant d'entendre d'autres personnes vous dire qui vous êtes alors que dans le même temps, vous êtes incapable de faire de même, de savoir qui vous êtes vraiment. »[2]

Au cours de l'année 1965, Dylan écrit de la prose, des poèmes et de nombreuses chansons, travaillant constamment sur sa machine à écrire, comme en témoigent des photos et des scènes de Dont Look Back tournées au Savoy Hotel de Londres. Mais la genèse de Like a Rolling Stone prit un tour particulier. À l'origine, la chanson se présentait sous la forme d'un long poème, de dix ou vingt pages selon les deux versions que Dylan en donna. À Martin Bronstesin d'abord, en , à Montreal, pour la radio CBC :

« Je l'ai écrite après avoir arrêté. J'avais littéralement arrêté de chanter et de jouer, et je me suis retrouvé à écrire cette chanson, cette histoire, ce long morceau de vomi d'une vingtaine de pages, et j'en ai tiré Like a Rolling Stone pour en faire un single. Je n'avais jamais rien écrit de tel auparavant et il m'est soudain venu à l'esprit que c'était ce que je devais faire (...) Après avoir écrit cela, je n'étais plus intéressé par l'écriture d'un roman ou d'une pièce de théâtre ou quoi que ce soit (...) Je voulais écrire des chansons, parce que c'était une toute nouvelle catégorie. Je veux dire, personne n'avait jamais vraiment écrit de chansons avant. Vraiment. Je veux dire, les gens l'ont fait par le passé, mais c'étaient des sonnets et des choses simples dans le genre troubadour[3]. »

Puis au journaliste Jules Siegel, en  :

« Ça faisait dix pages de long. Il n'y avait pas de titre, juste un rythme sur le papier à propos de ma haine constamment dirigée vers un point qui était honnête. À la fin, ce n'était plus de la haine, c'était dire quelque chose qu'ils ne savaient pas, leur dire qu'ils avaient de la chance. Revanche, c'est un meilleur mot. Je n'y avais jamais pensé comme à une chanson jusqu'à ce qu'un jour, j'étais au piano et, sur le papier, ça chantait au ralenti "How does it feel ?", à l’extrême ralenti tout en suivant quelque chose[4]. »

Clinton Heylin a supposé que Dylan avait composé ce long texte comme « une possible démarche consciente pour imiter la légendaire version en rouleau de papier[5] de Sur la route de Jack Kerouac »[6].

Enregistrement

À l'origine, la chanson est composée à 3/4, mesure la rapprochant d'une valse, mais sera plus tard réécrite à 4/4. Dylan l'enregistre pour la première fois les et , au cours de deux sessions produites par Tom Wilson. Parmi les musiciens se trouvent Mike Bloomfield, Al Kooper, Paul Griffin, Josef Mack et Bobby Gregg à la batterie. Griffin, engagé pour jouer de l'orgue, passe au piano, et Kooper, guitariste, se retrouve derrière l'orgue Hammond. Wilson doutait des capacités de Kooper à jouer de cet instrument, mais finit par acquiescer. Durant l'écoute de l'enregistrement, Dylan demande à Wilson de relever le volume de l'orgue. À celui-ci, qui répond : « Hé, ce mec n'est pas organiste », Dylan, agacé, dit : « Hé, ne me dis pas qui est organiste et qui ne l'est pas. Contente-toi de monter le son de l'orgue. »[7] Kooper dira plus tard : « C'est à ce moment-là que je suis devenu organiste ! »[8]

Les deux jours d'enregistrement totaliseront vingt prises, cinq le , quinze le lendemain. Ces vingt prises se trouvent détaillées en épilogue du Like a Rolling Stone: Bob Dylan at the Crossroads du critique musical Greil Marcus[9]. La prise n° 4 du second jour sera la bonne, celle qui figure sur Highway 61 Revisited. Toutes sont écoutables depuis 2015 sur la compilation The Bootleg Series Vol. 12: The Cutting Edge 1965–1966.

Sujet

Comme le relève Mark Polizzotti, les paroles de Like a Rolling Stone, contrairement à la plupart des tubes de l'époque, « ne parlent pas d'amour, mais de l'inverse »[10]. Elles expriment un ardent désir de revanche. Oliver Trager les résume ainsi : « le sarcasme de Dylan envers une femme tombée en disgrâce et réduite à se débrouiller seule dans un monde hostile et inconnu. »[11] Jusqu'à maintenant, la cible de la chanson, Miss Lonely (« Mademoiselle Solitaire »,« Miss Solitude »,... ), a toujours eu une vie facile, elle a fréquenté les meilleures écoles, a eu des amis haut placés, et s'est montrée indifférente au sort d'autrui. Mais à présent tout à changé, tout est devenu précaire pour elle. « En choisissant la voie de la facilité, Miss Lonely n'a, comme une pierre qui roule, récolté aucune mousse — aucune expérience utile et significative pour construire son identité. »[11] Les premières lignes de la chanson rappellent cette vie d'avant :

Once upon a time you dressed so fine
You threw the bums a dime in your prime, didn't you?[12]

Il fut un temps où tu t'habillais si bien
Tu jetais une piécette aux clochards du temps de ta splendeur, n'est-ce pas ?

Et la première strophe se termine sur ces lignes, tournant en ridicule sa situation actuelle :

Now you don't talk so loud
Now you don't seem so proud
About having to be scrounging for your next meal[12]

Maintenant tu parles moins fort
Maintenant tu as l'air moins fière
D'avoir à quémander ton prochain repas.

Selon l'impression de Jann Wenner, cofondateur du magazine Rolling Stone, cette chanson montre aussi, malgré son agressivité, une certaine compassion pour Miss Lonely, et peut exprimer une certaine joie, une liberté dans le dénuement : « Tout a été dépouillé. Tu es seul(e), tu es libre maintenant [...] Tu es si impuissant(e) et tu ne possèdes plus rien. Tu es invisible — tu n'as plus de secrets — c'est tellement libérateur. Tu n'as plus rien à craindre »[13]. C'est là en substance la fin de la chanson :

When you got nothing, you got nothing to lose
You're invisible now, you got no secrets to conceal[12]

Quand t'as rien, t'as rien à perdre
T'es invisible maintenant, tu n'as plus de secrets à cacher

Le refrain, quant à lui, répète le dénuement et la solitude :

How does it feel
How does it feel
To be on your own
With no direction home
Like a complete unknown
Like a rolling stone[12]

Qu'est-ce que ça fait ?
Qu'est-ce que ça fait ?
D'être seule au monde
Sans foyer où revenir
Comme une parfaite inconnue
Comme une pierre qui roule

Pour Robert Shelton, biographe et proche de Dylan, « "Rolling Stone" parle de la perte de l'innocence et de la dureté de l'expérience. Les mythes, les faux-semblants et les vieilles croyances tombent pour révéler une réalité très éprouvante. »[14]

L'héroïne de la chanson, cette jeune femme autrefois prospère et tombée dans la misère, reste énigmatique. Une hypothèse classique désigne Edie Sedgwick, célébrité de l'underground new-yorkais et égérie d'Andy Warhol durant l'année 1965, également pressentie comme destinataire de plusieurs chansons de Dylan figurant sur l'album de 1966 Blonde on Blonde, notamment Just Like a Woman. Certains auteurs ont pu réfuter cette hypothèse au prétexte que Dylan et Sedgwick ne se connaissaient pas encore au printemps 1965, quand Dylan écrivit Like a Rolling Stone, ce qui s'avère faux : Dylan rencontra Sedgwick pour la première fois en décembre 1964 à Greenwich Village, mais c'est effectivement une année plus tard, à l'hiver 1965, qu'il l'a fréquenta régulièrement[15]. Mais un autre argument s'oppose plus sûrement à cette interprétation : au printemps 1965, Sedgwick vient juste de rencontrer Warhol, avec qui elle tournera une dizaine de films dans les mois suivants. Elle est alors sur la pente ascendante de sa célébrité — certes éphémère — et sera désignée « Fille de l'année » en couverture du Life du mois de novembre[16]. Elle n'a donc pas le profil de la jeune femme déchue de Like a Rolling Stone.

Joan Baez a également été envisagée comme cible possible de la chanson qui, elle-même, penchait pour Neuwirth...[17]

D'autres ont vu dans ces paroles un sens plus profond. Mike Marqusee a beaucoup écrit sur les conflits de la vie de Dylan à l'époque où il s'éloignait de la grande famille folk et de ses positions contestataires. Il suggère que pour Dylan, fils de Beatty Stone, Like a Rolling Stone est auto-référentielle : « La chanson n'atteint son caractère le plus poignant que lorsqu'on réalise qu'elle se destine, au moins en partie, au chanteur lui-même : c'est lui qui est “sans foyer où revenir” [...] Like a Rolling Stone est à la fois une construction autoglorifiante, un exercice d'esbroufe et une confession d'une étonnante franchise. »[18]

Parution

Like a Rolling Stone est sorti en 45 tours le . En dépit de sa longueur — deux fois celle du maximum préconisé par les radios à l'époque —, elle devint le plus grand succès de Dylan jusqu'alors[8], restant dans les charts américains pendant trois mois et atteignant la deuxième place, derrière Help! des Beatles.

Sur le « vinyle promo » utilisé par les animateurs radios et les disc jockeys, la chanson était coupée en deux parties : la face A comportait les deux premières strophes ainsi que les deux premiers refrains, le reste de la chanson se trouvant sur la deuxième face. Les DJs qui voulaient passer la chanson en entier étaient donc obligés, en direct à la radio, de retourner le vinyle[19],[20]. Alors que de nombreuses radios s'opposaient au fait de passer la chanson en entier, du fait de sa longueur, elles furent finalement obligées de se plier aux désirs des auditeurs et de la diffuser sans en couper la fin[19],[20]. Cette anecdote contribua à la popularité de l'œuvre et l'aida à atteindre cette deuxième place dans les charts aux États-Unis, quelques semaines après sa sortie[21] Pour atténuer les réticences, les premiers exemplaires du single mentionnaient une durée de 5 minutes et 59 secondes au lieu des 6 minutes et 9 secondes réelles[22].

La chanson atteignit également le Top 10 de nombreux autres pays, parmi lesquels le Canada, l'Irlande, les Pays-Bas, et le Royaume-Uni[23],[24],[25],[26].

Dylan l'interpréta en public pour la première fois lors de son passage controversé au Newport Folk Festival, le . Highway 61 Revisited parut à la fin du mois d'août, et dans la tournée qui s'ensuivit, Like a Rolling Stone conclut tous les concerts, à de rares exceptions près, jusqu'à la fin de sa tournée mondiale de 1966, ainsi que lors de sa reprise des concerts en 1974 avec The Band.

Elle est citée comme référence musicale par de très nombreux groupes qui la reprennent sur scène, notamment Jimi Hendrix, U2 ou encore les Rolling Stones (dont le nom est sans rapport avec cette chanson, étant tiré d'un titre de Muddy Waters).

Outre Highway 61 Revisited, cette chanson est apparue en version originale sur trois albums officiels de Dylan : les compilations Bob Dylan's Greatest Hits, Biograph et The Essential Bob Dylan. On en trouve des versions live sur les albums Self Portrait, Before the Flood, Bob Dylan at Budokan, MTV Unplugged, The Bootleg Series Vol. 4: Bob Dylan Live 1966, The "Royal Albert Hall" Concert, The Bootleg Series Vol. 7: No Direction Home: The Soundtrack, ainsi que sur de nombreux « bootlegs ».

Reprises

De nombreux artistes ont repris Like a Rolling Stone, parmi lesquels The Wailers, The Turtles, Johnny Thunders, The Four Seasons, The Rascals, Cher, Judy Collins, The Rolling Stones, Spirit, Anberlin, Johnny Winter, The Creation, Randy Bachman–Burton Cummings, Undisputed Truth, John Mellencamp[27],[28] et Green Day[29]. Jimi Hendrix enregistra une version live au cours du Monterey Pop Festival[30],[31] avec son groupe The Jimi Hendrix Experience. Hendrix était un grand admirateur de Bob Dylan et aimait tout particulièrement cette chanson. « Elle me donne l'impression que je ne suis pas le seul à être tombé si bas... »[32], aurait-il déclaré. Dans cette version écourtée, Hendrix saute le troisième couplet. Greil Marcus en décrit l'atmosphère : « De lourds accords enflamment le début de chaque strophe comme des nuages d'orage ; le rythme est lancinant, avec la voix profonde et traînante d'Hendrix ne ressemblant en rien à la tempête de poussière du Midwest qu'est Dylan. »[33]

Le titre a également été adapté dans de nombreuses langues. En français par Hugues Aufray en 1995 : Comme des pierres qui roulent (sur le double album Aufray Trans Dylan). Lars Winnerbäck a interprété le titre en suédois, intitulé Som en hemlös själ (« Comme une âme perdue »)[34]. Articolo 31 a enregistré une version italienne intitulée Come una Pietra Scalciata pour son album de 1998 Nessuno[35]. C'est un rap de trois couplets et quatre minutes et demie, avec, dans le refrain, un chœur féminin faisant écho à la voix originale de Dylan. « Finalement, a écrit Marcus, le sentiment donné est que le Dylan capturé dans l'enregistrement ne demande pas comment ça va mais ce que cela veut dire — et on peut entendre les femmes s'adresser directement à lui, comme si la chanson était maintenant la leur autant que la sienne. »[36]

Influence

La musique utilisée dans la chanson était révolutionnaire, combinant guitare électrique, orgue et la voix de Dylan, gouailleuse, cynique et acerbe[37]. Le critique Michael Gray décrit le titre comme « un amalgame chaotique de blues, d'impressionnisme, d'allégories et d'intense franchise dans le refrain »[37]. Le titre a eu une énorme influence sur la culture populaire et le rock. Ce succès fit de Dylan une idole de la pop, ainsi que Paul Williams l'écrivit :

« Dylan était déjà célèbre, était déjà le centre d'attention depuis un bout de temps. Mais maintenant il plaçait la barre plus haut encore. Il est devenu dans le même temps une pop star et une folk star... et fut, plus que les Beatles, une icône publique des changements importants, culturels, politiques et générationnels à l'œuvre aux États-Unis et en Europe. Il était vu par beaucoup comme – et il devint d'une certaine manière – un leader[38]. »

Le producteur Paul Rothchild, producteur des cinq premiers albums des Doors, se souvient de la frénésie et de l'exaltation qui ont suivi l'événement : un artiste américain avait réalisé un titre et un album qui rivalisaient avec la suprématie jusque-là incontestée des groupes de la British Invasion. Il déclara :

« J'ai réalisé tout à coup, assis là, qu'un de ces soi-disant hippies de Greenwich Village pouvait maintenant rivaliser avec eux – les Beatles, les Rolling Stones et les Dave Clark Five – sans pour autant sacrifier la folk music ou le pouvoir du rock[39] »

Le titre eu une énorme influence sur Bruce Springsteen, qui avait 15 ans à l'époque où il l'entendit pour la première fois. Springsteen décrit cet instant lors de son discours introductif de Dylan au Rock and Roll Hall of Fame en 1988, où il explique également la perpétuelle résonance de Like a Rolling Stone :

« La première fois que j'ai entendu Bob Dylan chanter, j'étais dans la voiture et ma mère écoutait WMCA, et tout à coup j'entendis ce son envoûtant, comme si quelqu'un avait ouvert une porte dans mon esprit... De la même manière qu'Elvis libère votre corps, Dylan libère votre esprit, et montre à tous qu'une musique peut être physique sans pour autant être anti-intellectuelle. Il avait une manière de voir le monde bien à lui et un talent pour écrire une chanson qui contenait le monde entier. Il a inventé un nouveau son pop, a transcendé les limites de ce qu'on pouvait jusqu'alors enregistrer, et il a changé pour toujours la face du rock'n'roll[40],[41]. »

Les contemporains de Dylan en 1965 furent profondément frappés et secoués par ce titre. Paul McCartney se souvient qu'il allait écouter cette chanson chez John Lennon, dans sa maison de Weybridge. Selon McCartney : « On avait l'impression que ça continuait encore et toujours. C'était tout simplement magnifique... Il nous a montré à tous qu'il était encore possible d'aller un peu plus loin[42] ». Frank Zappa eu une réaction encore plus extrême : « Quand j'ai entendu Like a Rolling Stone, j'ai voulu tout arrêter, parce que je me disais : “Si ça marche et si tout se déroule comme ça doit se dérouler, je n'ai plus rien à rajouter...” Mais ça ne s'est pas déroulé comme prévu. Ça s'est vendu, mais personne n'a répondu à l'appel, personne n'a réagi comme il se devait[42]. » Presque quarante ans plus tard, en 2003, Elvis Costello fit un commentaire sur la qualité et le caractère profondément novateur du titre : « Quel choc c'était de se dire que l'on vivait dans un monde où on pouvait trouver Manfred Mann et les Supremes et Engelbert Humperdinck, et d'un coup arrive Like a Rolling Stone! »[43].

Bien que CBS ait essayé de faire passer le plus possible le titre à la radio en le découpant en deux parties et en l'imprimant des deux côtés d'un vinyle, Dylan et ses fans exigèrent que les six minutes du morceau soient gravées sur la même face et que les stations de radio le jouent en entier[44]. Le succès de Like a Rolling Stone joua un grand rôle par la suite, en modifiant les conventions selon lesquelles les singles devaient durer moins de trois minutes. Le casting surréaliste de la chanson et l'intensité verbale de Dylan représentaient également un événement nouveau dans le Top 10 singles. Selon le magazine Rolling Stone, « aucune autre chanson pop n'a changé de manière aussi pleine et entière les lois commerciales et les conventions artistiques de cette époque-là, et pour toujours[45]. »

Plus de quarante ans après sa sortie, le succès de Like a Rolling Stone demeure, comme le prouvent les nombreux sondages de critiques et d'artistes-compositeurs. Un classement paru en 2002 dans le journal Uncut et un sondage paru en 2005 dans Mojo classent le titre de Dylan à la première place[46],[47]. Concernant son point de vue personnel sur ces sondages et classements, Dylan a répondu à Ed Bradley, dans un entretien diffusé en 2004 dans 60 Minutes, qu'il n'y avait jamais prêté attention, parce que ceux-ci changent tout le temps[48]. Preuve en est, le classement paru dans Mojo, intitulé « The 100 Greatest Songs of All Time », dans lequel se trouvaient deux chansons de Dylan mais pas Like a Rolling Stone ; cinq ans plus tard, le magazine décida de la placer en tête du classement[47],[49] ! Et le magazine Rolling Stone, en 1989, plaça le titre à la deuxième place des meilleurs singles des 25 dernières années[50], puis à la première place de son classement « The 500 Greatest Songs of All Time » en 2004[51]. Selon le site Acclaimed Music, qui effectue une synthèse de nombreux classements de ce type, cette chanson est la plus acclamée de tous les temps par la critique[52].

Le manuscrit du texte de la chanson a été vendu aux enchères plus de deux millions de dollars en 2014[53].

Charts

Chart (1965) Top
position
Canadian RPM Singles Chart[23] 3
Dutch Top 40[25] 9
German Singles Chart[54] 13
Irish Charts[24] 9
UK Singles Chart[26] 4
US Billboard Hot 100[55] 2

Notes et références

  1. (en) « Bob Dylan, 'Like a Rolling Stone' », sur RollingStone.com (consulté le ).
  2. Hentoff, Nat. Playboy, mars 1966, repris dans Cott 2006, p. 97.
  3. Entretien avec Marvin Bronstein, CBC, Montréal, 20 février 1966. Cité par Marcus 2005a, p. 70.
  4. Siegel, Jules. Well, What Have We Here?, Saturday Evening Post, 30 juillet 1966, repris dans McGregor 1972, p. 159.
  5. Kerouac avait en effet tapé son livre sur un rouleau de papier-calque de 36 mètres de long. « Je l'ai déroulé sur le plancher et il ressemble à la route », écrivit-il dans une lettre du 22 mai 1951 à son ami Neal Cassady.
  6. Heylin 2009, p. 240.
  7. Kooper 2008, p. 36. Repris dans Sounes 2001, p. 217-218.
  8. a et b Gill 1998, p. 82.
  9. Marcus 2005a, p. 203-225.
  10. Polizzotti 2006, p. 33.
  11. a et b Trager 2004, p. 378–379.
  12. a b c et d Dylan 2004, p. 167–168.
  13. Polizzotti 2006, p. 35.
  14. Shelton 1986, p. 279.
  15. Sur le sujet, un seul et unique ouvrage fait foi, Edie : an american biography, biographie de Jean Stein entièrement composée de témoignages, dont ceux de Bobby Neuwirth, acolyte de Dylan qui initia d'ailleurs cette première rencontre et qui, par la suite, eut une histoire avec Sedgwick.
  16. « Girl of the Year Edie Sedgwick: Superstar of the underground cinema », Life, 26 novembre 65. « Edie Sedgwick Superstar ».
  17. Gill 1998, p. 82-83.
  18. Marqusee 2003, p. 157.
  19. a et b Marcus 2005a, p. 3.
  20. a et b Irwin 2008, p. 78.
  21. Irwin 2008, p. 79-80.
  22. Polizzotti 2006, p. 55.
  23. a et b « Top Singles – Volume 4, No. 1, August 31, 1965 », RPM, (consulté le ).
  24. a et b « Search the Charts », Irish Recorded Music Association (consulté le ).
  25. a et b (nl) « Bob Dylan – Like a Rolling Stone » [PDF], Radio 538 (consulté le )
  26. a et b « UK Top 40 Database », everyHit.com (consulté le ).
  27. « Like a Rolling Stone Covers », Allmusic (consulté le )
  28. Irwin 2008, p. 248.
  29. « Green Day Announces Breakdown Digital Bonus Tracks » [archive du ], Gibson (consulté le ).
  30. Richie Unterberger, « Jimi Plays Monterey », Allmusic (consulté le )
  31. « Jimi Hendrix », Rolling Stone (consulté le ).
  32. Lawrence 2005, p. 32.
  33. Marcus 2005a, p. 89.
  34. (sv) Lars Winnerbäck, « "Som en hemlös själ", Text & musik: Bob Dylan (Like A Rolling Stone), Svensk text: Lars Winnerbäck » [PDF], Winnerback, Sweden (consulté le ).
  35. « Come Una Pietra Scalciata »
  36. Marcus 2005a, p. 82.
  37. a et b Gray 2006, p. 413.
  38. Williams 1991, p. 155.
  39. Marcus 2005a, p. 144–145.
  40. Richard Corliss, « Bob Dylan at 65 », Time, (consulté le )
  41. Bauldie 1992, p. 191–192.
  42. a et b Heylin 2003, p. 205.
  43. Elvis Costello, « What I've Learned », Esquire,‎ .
  44. Marcus 2005a, p. 145.
  45. Rolling Stone, page 66, issue number 963, December 9, 2004.
  46. « Uncut – Top 40 Dylan Tracks », Uncut, (consulté le ).
  47. a et b « 100 Greatest Dylan Songs », Mojo, (consulté le ).
  48. Épisode Dylan Looks Back de la série 60 Minutes. Diffusé pour la première fois le December 5, 2004..
  49. « 100 Greatest Songs of All Time », Mojo, (consulté le ).
  50. « The 100 Best Singles of the Last 25 years », Rock List Music (consulté le )
  51. « The Rolling Stone 500 Greatest Songs of All Time », Rock List Music (consulté le )
  52. Henrik Franzon, "Top 3000 Songs" acclaimedmusic.com 27 juillet 2014.
  53. Vincent Brunner, « Les manuscrits de chansons célèbres, enchères et en or », sur Libération (consulté le )
  54. (de) « Chartverfolgung – Dylan, Bob », Musicline (consulté le )
  55. « Bob Dylan Billboard singles », Allmusic (consulté le )

Bibliographie

Liens externes