1954

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1954 est une année commune commençant un vendredi.

Événements

Afrique

1er novembre : guerre d'Algérie. Les six chefs du FLN avant le déclenchement des hostilités. Debout, de gauche à droite : Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Mourad Didouche et Mohammed Boudiaf. Assis : Krim Belkacem à gauche, et Larbi Ben M'hidi à droite.


Amérique

  • 23 février : démission du ministre du Travail brésilien João Goulart. Il avait proposé de doubler les salaires. Un manifeste des colonels demande sa démission, l’accusant de démagogie. Getúlio Vargas éloigne Goulart mais augmente les salaires.
  • Mars : Xe conférence interaméricaine de Caracas. « Déclaration de solidarité pour le maintien de l’intégrité politique des États américain contre l’intervention du communisme international », voté à la demande des États-Unis contre l’avis de l’Argentine, du Mexique et du Guatemala.
  • 1er mars - 22 avril : Opération Castle, série d'essais nucléaires sur l'atoll de Bikini.
  • 2 mai : début d'une grande grève au Honduras[6]. L’agitation sociale provoque une ouverture du régime puis son durcissement.
  • 4 mai : coup d'État militaire au Paraguay.

Asie et Pacifique

1er mars : Castle Bravo

Indochine

Légionnaires français interrogeant un prisonnier Viêt-minh
16 août : opération Passage to Freedom.
  • Laos : après l'indépendance, le Pathet Lao, mouvement procommuniste dirigé par Souphanouvong, chef national radical, surnommé le « prince rouge », soutenu par les forces du Viêt-minh, contrôle les provinces du Nord, le Phong Saly et le Sam Neua, où s’était réfugiée l’armée royale dirigée par le prince Souvanna Phouma, son cousin, soutenu par la France et les États-Unis. Le Việt Minh évacue le pays, alors que les États-Unis s’opposent à la réunification prévue par les accords de Genève.
  • En 1954, les États-Unis financent la guerre d’Indochine pour près de 80 %.
  • La guerre d'Indochine a fait officiellement 64 150 « tués, décédés ou disparus » dans le camp français, dont 12 550 Français. La guerre a coûté 3000 milliards de francs (1953), dont plus de 60 % à la charge de la France, soit 10 % des ressources françaises pendant les dix ans de conflit. Elle a empêché la réalisation du plan d’industrialisation de 1946 et marque l’échec du projet fédéral souhaité par la France en Indochine.

Proche-Orient

  • Janvier :
    • Syrie : manifestations violentes contre le régime dans les régions druzes et certaines villes comme Homs et Alep, soutenues par l’Irak. Des responsables israéliens proposent une intervention militaire. La répression est très dure, mais l’armée syrienne, inspirée par le colonel Malki, proche du Ba’th, se soulève.
    • Égypte : affrontement entre Frères musulmans et militants du Rassemblement populaire fondé par Nasser. Ce dernier décrète la dissolution des Frères musulmans.
  • 25 février :
    • le chef du gouvernement syrien Adib Chichakli s’exile pour le Liban.
    • Égypte : Mohammed Naguib proteste contre la dissolution des Frères musulmans et demande un droit de veto sur le Conseil de la révolution. Accusé de rechercher un pouvoir dictatorial et mis en minorité, il démissionne. Le colonel Gamal Abdel Nasser devient premier ministre.
  • 27 février (Égypte) : Nasser est contraint de rappeler Naguib devant l’opposition de l’armée. Naguib reçoit tous les pouvoirs. Nasser démissionne, la censure est abolie, le multipartisme rétabli, des élections remplaceront le Conseil de la révolution par une Assemblée constituante. Nasser reprend le contrôle de l’armée et organise l’opposition.
  • 1er mars :
    • Hachem al-Atassi retourne à Damas et reprend ses fonctions de président de la république syrienne.
    • Sabri al-Assali, un notable traditionnel, appuyé par la coalition du parti national et du parti du peuple, devient Premier ministre de Syrie. Il relance secrètement les négociations avec l’Irak sur les projets d’union, mais l’armé y est hostile. Son pouvoir est fragilisé par la forte opposition du Ba’th, du PPS, des communistes et des Frères musulmans.
  • 28 mars : les nassériens lancent une grève générale en Égypte.
  • 17 avril (Égypte) : le général Naguib reste chef de l’État mais le pouvoir est transféré au Conseil, dont Nasser est le président.
  • 19 juin (Syrie) : Sabri al-Assali est renversé et un nouveau gouvernement est formé autour de Said al-Ghazzi, qui organise des élections le 24 septembre. Les indépendants, proche du pouvoir, obtiennent 64 sièges sur 142, le parti du peuple 30, le Ba’th 22, ce qui est une victoire politique.
  • Juin : le régent Abdul Illah organise des élections libres en Irak. La majorité des sièges est remportée par des partisans de Nouri Saïd, hostiles au projet du « Croissant fertile ».
  • 27 juin (Irak) : Nouri Saïd rétablit un régime autoritaire et suspend le Parlement.
  • 2 juillet : début de l'opération Susannah, orchestrée par les services de renseignement militaires israélien pour brouiller le gouvernement égyptien avec les occidentaux. Attentat à la bombe contre un bureau de poste à Alexandrie, puis le 14 juillet contre les bibliothèques de « l'agence d'information des États-Unis » à Alexandrie et au Caire, ainsi qu'un théâtre possédé par des capitaux britanniques.
  • Août : Nasser déclare que l’Égypte souhaite recevoir l’aide des États-Unis pour se défendre contre une agression extérieure, et propose un pacte de défense collective des États arabes. Le gouvernement britannique est divisé : Churchill est favorable à une reconquête de l’Égypte par la force, Eden et le Foreign Office proposent l’établissement de relations de confiance avec les pays arabes et approuve le pacte de défense collective.
  • Septembre : Israël envoie un de ses navires commerciaux vers le canal de Suez. Le navire est confisqué par l’Égypte et son équipage arrêté.
  • 19 octobre : accord abrogeant le traité de 1936 entre l’Égypte et la Grande-Bretagne. La zone du canal sera évacuée dans un délai de vingt mois. Les Britanniques pourront cependant disposer de bases en cas d’attaques armées menée par un pays ne faisant pas partie du Proche-Orient.
  • 30 octobre : à la suite de l’attentat manqué contre le Premier ministre Abdel Nasser à Alexandrie le 26 octobre, la confrérie des Frères musulmans est dissoute. Son chef Ahmed Hassan el-Hodeibi est arrêté et accusé de complot contre l’État.
  • 3 novembre : Farès al-Khoury devient premier ministre de Syrie (fin en 1955).
  • 14 novembre (Égypte) : le général Mohammed Naguib est renversé par une junte menée par Gamal Abdel Nasser qui devient premier ministre et le maître du pays.
  • 7 décembre (Égypte) : douze membres de la confrérie des Frères musulmans sont exécutés. Ahmed Hassan el-Hodeibi est gracié. Le mouvement s’exile en Arabie saoudite.
  • La Ligue des États arabes présente un contre-plan au plan Johnston. Le lac de Tibériade ne serait pas utilisé comme réservoir et la part israélienne serait réduite.
  • Négociations officieuses entre l’Égypte et Israël (Moshé Sharett). Les Égyptiens proposent un accord de paix fondé sur la rétrocession à l’Égypte d’une partie du Néguev et la réinstallation de réfugiés palestiniens dans les pays arabes. Ces ouvertures obtiennent le soutien de la Grande-Bretagne et des États-Unis, qui préparent à la fin de l’année le « plan Alpha », processus de paix reposant sur le principe de non-agression entre l’Égypte et Israël, en échange de concessions israéliennes dans le Néguev. La situation se dégrade par l’opposition à la politique de conciliation en Israël (Moshe Dayan, Shimon Peres). Sharett rencontre de plus en plus de difficultés et doit lutter contre les projets d’intervention militaire de David Ben Gourion et de l’armée.

Europe

Europe de l’Est

Europe de l’Ouest

  • Rafraîchissement des températures printanières en Europe occidentale (1954-1965).
  • 21 janvier : à Grenade, des membres de la Phalange manifestent en faveur de la restitution de Gibraltar à l’Espagne.
  • 1er mars : le pape Pie XII interdit l’expérience des prêtres ouvriers, commencée en 1943.
  • 5 mars (Royaume-Uni) : débat sur la bombe H à la Chambre des communes. L’opposition travailliste demande à Winston Churchill d’intervenir auprès des États-Unis pour qu’ils cessent les essais de bombes thermonucléaires. Churchill refuse, estimant que ces essais augmentent les chances de paix dans le monde plutôt qu’elles ne les compromettent.
  • 29 - 31 mai : première conférence du groupe atlantiste Bilderberg, tenue à l'hôtel Bilderberg à Osterbeek, près d'Arnhem (Pays-Bas).
  • 6 juin : création de l'Eurovision par les pays membres de l'Union européenne de radiodiffusion et de télévision. Il s'agit d'un réseau d'échanges de programmes.
  • 16 juin-4 juillet: Ve Coupe du Monde de football (Coupe Jules Rimet) en Suisse, victoire finale surprise de la R.F.A. devant la Hongrie, grande favorite
  • 1er juillet : union nordique des passeports. Libre circulation de la main-d’œuvre dans les pays scandinaves
  • 30 août, France : sans même en débattre sur le fond, l’Assemblée refuse de ratifier le traité de la CED (1952). Ses détracteurs estiment que la CED ouvre la voie à l’intégration politique. Se dessaisir de ses troupes signifie pour eux l’abandon d’un élément fondamental de la souveraineté nationale.
  • 28 septembre : début de la Conférence de Londres : les représentants de la Grande-Bretagne, de la France, de la RFA, de l’Italie, du Canada, de la Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg et des États-Unis se réunissent afin de trouver une solution de remplacement à la Communauté européenne de défense.
  • 3 octobre : conférence de Londres, rétablissement de la souveraineté totale de la RFA, qui adhèrera à l’OTAN. Elle possédera une armée propre mais ne pourra produire d’armes atomiques, biologique ou chimique.
  • 5 octobre : l'Italie et la Yougoslavie parviennent à une entente sur la partition du territoire libre de Trieste et signent à Londres un « mémorandum d’entente ».
  • 6 octobre : la Grande-Bretagne, les États-Unis, l’Italie et la Yougoslavie signent le traité de Londres qui met fin au conflit sur le statut de Trieste : les troupes britanniques et américaines évacueront la zone A qui revient à l’Italie, la zone B étant attribuée à la Yougoslavie. Trieste reste un port franc.
  • 23 octobre :
    • signature des accords de Paris qui reprennent les principes définis à Londres. Mise en place de l'Union de l'Europe occidentale qui se base sur le traité de Bruxelles modifié (Londres-Paris, 3-23 oct), auquel adhèrent la RFA et l'Italie (qui se réarment donc). L’Union soviétique proteste contre ces accords et renouvelle sa proposition d’un pacte européen de sécurité collective;
    • accord sur la Sarre signé par Pierre Mendès France et Konrad Adenauer qui prévoit le maintien de l’union économique franco-sarroise et l’organisation d’un référendum permettant à la population sarroise de se prononcer sur ce statut.
  • 30 décembre : ratification par la France des accords de Paris sur l'Union de l'Europe occidentale et l'OTAN.

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Notes et références

Liens externes